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Pour 50 000 euros, Valls a appris qu'il évoquait le méchant du Roi Lion

Coupe de cheveux "frondeuse", oreilles dissymétriques "bagarreuses", posture "boudeuse"... Une enquête d'Envoyé Spécial révélaitjeudi 13 avril que l'ancien Premier ministre Manuel Valls avait commandé en 2014 aux frais de l'Etat une étude d'opinion d'un montant de 53 520 euros pour analyser son image et sa popularité. On y demandait notamment aux sondés de comparer Valls à un animal, ou d'analyser sa gestuelle et ses mimiques.

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Article du Monde sur les sondages : Les sondages de l’élection présidentielle se copient-ils entre eux ?.

D'après une étude d'un étudiant-chercheur du MIT Media Lab, Léopold Mebazaa, les probabilités que la régularité des scores ces 6 dernières semaines soit dûe au hasard (= suivre loi normale) sont pour : Macron 0,001%, Fillon : 0,0003%, Mélenchon : 0,00006%,, Le Pen : 0,00000000002%

Les sondeurs répondent qu'un tel test de "hasard" ne s'applique pas à des sondages fondés sur la méthode des quotas puisque les interrogés ne sont pas pris au hasard.

Ce à quoi Léopold Mebazaa répond : "il y a deux choses que je ne m’explique pas. La première est qu’à l’issue des scrutins, les erreurs observées ont souvent été supérieures aux erreurs théoriques qui étaient présentées dans les sondages. La seconde, c’est qu’on observe systématiquement un redressement très sévère soixante jours avant l’élection."

Je n'ai pas regardé l'étude en question mais faudrait voir si la stabilité des scores est corrélée à la certitude du vote pour un candidat. On peut concevoir que plus le vote est assuré et plus on s'éloigne du hasard, et les différences de chacun par rapport à la loi normale pourrait refléter ça : Macron avec un vote volatile à 0,001%, Le Pen avec un vote assuré à 0,00000000002%.

Et pour aller dans le sens de sondeurs moutonnier, une chose que j'avais remarqué : dans cette liste de sondages, il y en avait un atypique fait par téléphone par un petit institut : au 15 avril Mélenchon à 22% devant Le Pen, qualifié pour le 2nd tour.

Je ne sais pas si c'est significatif mais, à mon sens, on devrait avoir une distribution plus large des scores dans les sondages : pour autant que la variété des panels ne soit pas corrigée toujours dans le même sens, on devrait en avoir s'approchant de la marge d'erreur supérieure du voisin, d'autres de l'inférieure, comme ici avec Mélenchon sur la borne supérieure et Le Pen sur l'inférieure.
Sans doute faut-il condamner cette sondomanie de Valls à son propre sujet succédant à celle de Sarkozy qu'elle a imitée: cela dit sans préjuger le fait qu'il en ait pu inaugurer l'usage, sinon le méfait.. Car plus important que, pour la finance publique,le dispendieux ridicule de la chose, doit nous inquiéter ce qu'elle révèle touchant l'essence même de la désignation aux fonctions dirigeantes (des plus basiques aux plus élevées) dans nos démocraties représentatives: en France en particulier. La présente élection présidentielle manifeste en effet sur quel monarchiste travers s'érigent les élections à l'ensemble de leurs divers échelons. Tout s'y affiche en effet à l'enseigne de ce roi à qui l'on fait remonter le mot : L'état c'est moi. Le moi, le "haïssable" (Pascal) "moi", voilà ce qui a dû - en fondement de "légitimité" - être hautement affirmé en tous domaines depuis que s'est établie la Modernité. La chose était auparavant aussi "naturellement" pratiquée qu'ouvertement stigmatisée sous les termes de despotisme ou tyrannie. Comment l'expliquer?

Par son caractère "haïssable" précisément. Car la haine n'est jamais le contraire mais l'envers premier de l'amour comme nous en devons la notion à Lacan avec le terme d' hainamoration. Toute l'habileté consiste en politique comme ailleurs à faire basculer celle-là en celui-ci: par les moyens les plus violents (Orwell, 1984) jusqu'aux plus doux (relativement). D'où, aujourd'hui ce que, succédant ou révélant la démocratie représentative, Pierre Rosanvallon vient d'appeler démocratie d'identité. M'identifiant en l'aimant au détenteur du pouvoir je règne moi-même imaginairement en lui laissant les charges du gouvernement. Il y aurait lieu d'indiquer maintenant par quelle explicitation de la notion d'identité sortir du piège tendu par celle-ci. Il existe en effet une pensée de l'alteridentité permettant d'en neutraliser le danger. Mais il faut laisser cette explicitation à une autre occasion.

Ce qui s'impose ici en effet est au contraire de souligner ce à quoi "le pouvoir" expose celui qui désire l'exercer. À savoir les arides devoirs du gouvernement. L'accomplissement du leurre en la chose consiste en effet à soumettre le détenteur d'un pouvoir aux fonctions qu'il est chargé d'assumer. Ce qu'il fait toujours de plus ou moins bonne grâce et plus ou moins incomplètement (ou honnêtement). Un des meilleurs spécialistes de Machiavel (cet auteur qu'évoquent surtout ceux qui ne l'ont pas lu), a pu résumer ses milliers de pages consacrées à l'expliquer par cette formule désignant les "hommes politiques" ordinaires*: Les incapables et les corrompus. S'attacher à montrer comment ils essaient de se décharger du réel des fonctions pour n'en garder que l'onction serait instructif s'agissant de tel ou tel de nos ex-présidents. Mais il faut se contenter ici d'indiquer cette opposition entre égomanie et fonction comme structure de la question.


* À cet "ordinaire" des hommes de pouvoir, Machiavel opposa la virtù extraordinaire des fondateurs ou rénovateurs: de Moïse, Romulus ou Lycurgue au "prince nouveau" qu'il souhaita aussi ardemment que vainement à l'Italie de son temps. Mais peut-être les italiens sont-ils d'un génie ne pouvant s'enfermer en l'Italie. Un remarquable journaliste de ce pays (mitraillé aux jambes par les "Brigades rouges" durant "les années de plomb") a pu dire qu'à la fois il n'existait aucun avenir pour l'Italie, mais un non négligeable pour les italiens. François d'Assise, Dante, Vinci notamment témoignent du fait que cela n'est pas vrai seulement de l'actualité.
Bonjour
Le roitelet Emmanuel ne met guère en avant le fait que Manolo se soit rangé à ses cotés. Sans doute un sondage lui a dit qu'il n'avait pas la cote.

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"les attentes à l'égard du ministre de l'économie" ??
Attendez, ça sent le sondage pré-présidentiel ça...et ce serait légal un truc pareil ?
L'article est intéressant, je l'ai bien sûr apprécié.

Cela dit, j'avoue trouver l'émission "Envoyé Spécial" particulièrement urticante depuis qu'Elise Lucet en a pris les rennes. Elle a aligné le positionnement éditorial du magazine sur celui de "Cash Investigation", je trouve cela dommage. Tout est prétexte pour critiquer et s'attribuer des labels en "rebellitude", quitte à tomber, parfois, dans la facile démagogie et le simplisme gueulard. La quête de l'audimat semble, désormais, trop souvent primer sur la rigueur.

L'enquête portant sur les sondages, bien qu'elle ait le mérite de se pencher sur le sujet, en est un bon exemple. Une séquence du reportage tente de nous convaincre que les instituts nous manipuleraient en propageant des résultats issus de questionnaires biaisés. Or, le document vidéo n'apporte, au bout du compte, aucune preuve, simplement des affirmations péremptoires.

L'exemple nous est montré de l'opinion exprimée par les français sur le suicide assisté. Deux questions, posées dans le cadre de deux études différentes, sont mises en comparaison par le journaliste. Celui-ci dénonce, sans nuance et avec un brin d'arrogance, la différence importante dans les résultats obtenus : d'un côté, 34% des personnes interrogées jugent prioritaire de pouvoir accéder à la mort assistée dans le cadre de leur fin de vie, de l'autre, 95% des répondants se disent favorables à ce que la mort assistée soit autorisée par la loi dans des situations extrêmes. Et quelle conclusion en tire-t-il ? Que les sondeurs nous manipulent ! Car, à ses yeux, ces deux questions sont, à peu de choses près (ne faisons pas de détail), les mêmes, mais donnent des résultats très différents, l'opinion des répondants peut être orientée. Belle imposture, en réalité : les deux sondages abordent, en effet, le thème de façon totalement différente et nous donnent des informations également très différentes. Que des groupes manipulent les résultats en mentant sur la question réellement posée et que le citoyen se laisse manipuler sans chercher à comprendre de quoi on lui parle, ça, en revanche, ce n'est bien sûr pas un problème...

Le pire est d'entendre le journaliste ajouter : "poser deux questions différentes pour un même sujet, c'est bien ça le problème". On pourrait presque en rire en fait. Il est vrai que, comme chacun sait, quel que soit le sujet abordé, il vaut mieux éviter de se poser trop de questions : une seule suffit.

En réalité, il eu été beaucoup plus utile d'employer une approche dénonçant les titres chocs et les manipulations faites des sondages. Car, en réalité, le résultat brut des enquêtes d'opinion, tout comme les sondeurs, quand on se penche sur le sujet avec un peu de finesse, ne sont absolument pas en cause.

Sont en cause les titres tapageurs des soit disant "grands" magazines, qui se trouvent systématiquement contredits par l'article auxquels ils renvoient... Sont également en cause les personnes qui propagent de fausses information, au nom d’intérêts partisans, comme monsieur ROMERO dans le même reportage d'envoyé spécial, qui nous explique que 95% des français sont pour la mort assistée alors que le sondage qu'il a commandé ne dit absolument pas cela. Pire encore, il prétend que son combat en faveur du suicide assisté est en accord avec l'opinion de ces mêmes 95% alors que le "projet" législatif qu'il soumet à leur jugement est loin de ce qu'il souhaite vraiment voir appliqué.

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[…] "L'image qui s'en dégage est celle d'une image d'énergie exceptionnelle", écrit notamment Ipsos, mais avec le risque que cette énergie apparaisse "mal maîtrisée".
[…]
Valls se retrouve également associé à Scar, le "méchant" du film de Disney Le roi lion, qui "va faire semblant de sauver son frère, il regarde son frère avec des yeux limite pervers, son frère est accroché à la falaise, il fait croire qu'il va le sauver et le laisse tomber au dernier moment". Ou encore au "chapelier fou dans Alice aux pays des merveilles […] avec sa tête de psychopathe avec la langue sur le côté, un chapeau haut de forme".


Très savoureux !

Le petit Manuel aurait pu faire économiser 50 000 € à la République en prenant un abonnement à Arrêt sur Images.
De nombreuses contributions l’auraient renseigné sur l’idée* que se font de lui les Asinautes, échantillon au moins aussi représentatif que n’importe quel panel des marchands de çondages.

* par exemple, ici.
Sauf erreur, le lien vers le reportage complet n'est pas dans l'article : Secrets de sondages.

Copier/coller de ce que j'en disais dans un autre message :
on y retrouve ce qui a été évoqué ailleurs dans le forum sur les panels rémunérés et les fausses déclarations, l'orientation des réponses par les questions (ils ont testé en faisant leurs propres sondages), les redressements opaques, la publication en chiffres ronds plutôt qu'en écarts avec marge d'erreur, l'influence sur les politiques et leur manière de mener campagne et un rappel de l'affaire des sondages de l'Elysée sous Sarkozy avec ici une petite enquête sur ceux fait par les gouvernements depuis Hollande, notamment ceux de Valls semblant bien soucieux de son image.

Un cas d'école avec un redressement expliqué par OpinionWay où il y a carrément une inversion de qui est en tête :
- en brut, ils ont Le Pen à 23% et Macron à 25%,
- avec leurs redressements d'après une question sur le vote des sondés en 2012 et leur doigt mouillé, ça devient 26% pour Le Pen et 22% pour Macron

Un truc à creuser : ils disent que les notices techniques remises par les sondeurs à la Commission des Sondages ne sont pas visibles et j'aimerais bien savoir quelle est exactement la différence par rapport à celles sur le site de la Commission. A priori, les experts de la Commission ont les chiffres bruts pour faire les comparaisons.
Mais quel tête de con !...Un avis gratuit pour tous les institut de sondage , sers toi manu !
Miroir, mon beau miroir, dis-moi

Un preuve supplémentaire, s'il en fallait, que Valls et Sarkozy sont de la même veine (mais à part que le second a, lui, réussi à être président).

PatriceNoDRM

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