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Portrait officiel à la chaise rose

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Entre temps le sinistre est devenu ministre.
Et c'est pas rose.
Excellente photo d'icebergh dans une époque où il n'en reste plus beaucoup...

Pour ce qui est des portraits et des profondeurs de champs il est vrai que le point se fait sur l'oeil,

Avec le Canon Eos 1 Ds (la bêêête) j'utilise le collimateur central tout seul en oubliant les 44 autres, pour les portraits.

Ensuite la profondeur de champ c'est un choix : une question de focale et d'ouverture.

Mais il est vrai qu'une faible profondeur donne davantage d'importance à l'essentiel : le regard, beaucoup plus intéressant que les oreilles...

***
Un profil de face : il est de face, et de profil si on cligne les yeux pour fondre la partie claire du visage avec le fond.
La rectitude du recteur, sa main géante qui flotte sur le lac gelé rectiligne, les doigts bien droits aussi, pas détendus.
À droite une bouche rose à l'expression enfantine à laquelle il tourne le dos.

Si c'était un tableau au lieu d'une photo, si c'était l'objet central au lieu d'une illustration annexe, on s'interrogerait. Mais là, hop, si il n'y avait pas Alain Korkos, on ferait glisser le coin de la page avec l'index, en zieutant distraitement la tronche du gars qui a la gueule de l'emploi et qui vous coupe l'envie de manifester pour être reçu par lui, nan finalement, ok par son représentant, c'est bien.

Les photos des journaux, elles disent rien, mais des fois elles en ont gros sur la patate.
… le portrait de cour à la manière de Hans Holbein le Jeune - le plus grand portraitiste de tous les temps - dont il fut…

Bon, voilà, ça c'est dit ! D'autres questions ?
"Le portrait de Derich Born" me ravie toujours. Derich Born est ici avec moi.

Je suis d'accord avec Sleepless sur l'analogie de la photo avec certains Hopper.

Mais spontanément, elle m'a fait penser aux compositions de Francis Bacon :
Perspective plongeante, personnage lointain, isolé, assis.
Et le reflet renversé sur la table : il dégouline comme dans du Bacon, le monsieur se déforme en organique.

C'est bien ça, un portrait. De l'officieux. Des reflets pas toujours flatteurs dans le fleuve.
RÉPONSES EN VRAC DU SAMEDI SOIR


SLEEPLESS & DJAC : Ah ah ah ! J'étais sûr que vous alliez démarrer au quart de [s]ton[/s] tour !

JULEJIM : Bein justement, s'il aime à se parer d'une image de froideur en adéquation - pense-t-il - avec les fonctions qu'il vise, il doit l'apprécier, cette photo, non ?

DANIEL C. : Le lien avec Hockney, alors là, désolé, mais chuis pas du tout du tout d'accord ! Autant la photo de notre recteur est froide, glaciale, autant celles d'Hockney (comme ses portraits peints ou dessinés) dégagent une pleine humanité malgré les formes rigoureuses, voire austères. La couleur, déjà, qui, placée en un endroit limité en surface, irradie toute l'image et au-delà.
M'enfin bon, on est en pleine subjectivité, là, hein :-)
(Ouais j'aime beaucoup le boulot d'Hockney, sauf ses délires sur l'histoire de l'Art pour lesquels on devrait l'enfermer à double tour.)

ANNE MARIE : Merci…

GALANGA : Grand merci pour les liens, que je vais explorer patiemment. A propos de "montagne et eau" : ça se dit shanshui (comme je le dis dans la chronique) et par extension, ça signifie "paysage peint" (ou dessiné). Un paysage composé de montagne et d'eau étant, pour les Chinois, la quintessence du paysage.
Cher M. Korkos, merci pour cette chronique, et pour le sublime bonus.
Cette publicité de CCTV tire ses sources dans un art d'animation (des incroyables "studios d'Art de Shanghai") dont on peut trouver en France un représentatif et sublime échantillon dans le DVD "IMPRESSION DE MONTAGNE ET D'EAU" aux films du Paradoxe.
Cette publicité est dans le style d'animation des courts "Les tétards à la recherche de leur maman" de Te Wei et "impression de montagne et d'eau" (première partie, seconde partie).
Plus récemment, plusieurs artistes chinois ont commencé à utiliser les possibilités des ordinateurs pour obtenir un résultat semblable mais bien sûr avec (théoriquement) moins d'effort, comme le sublime "Dao" (La Voie), ou en faisant des peintures chinoises en pseudo 3D, comme ce simple et très beau "Bambou et Pierre".
Cela a également été récupéré pour faire des publicités pour des jeux vidéos (comme celui-ci).
Cette esthétique (d'encre noire qui se meut d'elle même) est également utilisée par les Coréens, par exemple avec le (trop) court générique d'introduction de l'excellent film "Welcome to Dongmakgol".
Moi perso j'y vois une sorte de froideur académique, avec le décentrement et l'attention au détail incongru hérité de l'art moderne. Un peu à la façon des portraits de commande de David Hockney.
Bonjour,
Juste pour remercier Alain Korkos dont la lecture des chroniques est un plaisir d'érudition et de finesse toujours renouvelé.
C'est froid, triste, austère... Mais c'est déjà plus original que la traditionnelle photo d'intellectuel devant sa bibliothèque...
Dans ce portrait je vois un homme de pouvoir, froid, glacial, autocrate, tournant le dos à la seule référence humaine qui pourrait exister : un chaise vide, rose par surcroît.
C'est efficace.

Quant à la pub chinoise, elle est magnifique, comme la démonstration d'Alain.
L'Enfant et le Maître d'école

Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine.
Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir,
En badinant sur les bords de la Seine.
Le Ciel permit qu'un saule se trouva,
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un Maître d'école.
L'Enfant lui crie : "Au secours ! je péris. "
Le Magister, se tournant à ses cris,
D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
De le tancer : "Ah! le petit babouin !
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise !
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les parents sont malheureux qu'il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! "
Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord.
Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant,
Se peut connaître au discours que j'avance :
Chacun des trois fait un peuple fort grand ;
Le Créateur en a béni l'engeance.
En toute affaire ils ne font que songer
Aux moyens d'exercer leur langue.
Hé ! mon ami, tire-moi de danger :
Tu feras après ta harangue.


Jean de LA FONTAINE
Tout comme dazi ci dessus, je pense, et aussi que nous avons bien de la chance d'avoir un décrypteur d'images de votre (dé)trempe, Alain... tout comme Anne-Sophie pour les mots, Judith, pour les textes... excusez moi si je cite pas tous les animateurs d'@SI mais mon coeur et mes pensées sont avec vous tous.
Il manque seulement à mon goût, l'équivalent d'un Sébastien Bolher, qui décrypterait ca qui se passe sous notre chapeau, surtout quand les messages reçus sont de l'ordre de la double pensée...
Ce message n'est peut-être pas "at the right place"... merci de faire suivre
Longue vie à @SI !!!!!!!
Ce qui émane pour moi de ce portrait, c'est une impression d'intense solitude.

Le sujet semble se noyer dans un bleu qui évoque plus l'Arctique qu'une école. La presque totalité de la photo est en lumière froide.
Et la note de rose à côté de lui, une chaise vide, indique qu'il est loin de cet esprit fantaisiste et inattendu qui est la caractéristique de la jeunesse. Loin de ses élèves.

Les lignes de fuite éloignent encore plus le personnage. Le côté clean et un peu abstrait du bureau rendent l'image un peu irréelle. Et le visage qui se fond dans une lumière froide accentue le côté surréaliste. Il s'éloigne de nous, se fond dans l'arrière-plan.

Tout semble à sa place, la main du proviseur est à sa place, pour illustrer son pouvoir et sa détermination. Et pourtant ce qui frappe, c'est le vide.

Et plus l'image est petite, plus cette sensation semble forte.

Tous les portraits que vous nous présentez ont une différence énorme avec la première qui est en plan lointain. Les autres sont en plan rapproché. Nous ne savons pas si une autre personne ou un chat angora n'est pas assis à côté des modèles.
Dans celle de JM Blanquer, il n'y a aucun doute.

A part peut-être le photographe, et encore, on en vient à se demander si ce n'est pas qu'un simple appareil posé sur le bureau et qui s'est déclenché grâce à un retardateur, il est seul.

Un paria.
En fait, que nous soyons d'accord ou pas avec votre interprétation de l'image est secondaire, ce qui compte, c'est que vous nous apprenez à regarder. Même sans avoir votre culture de l'image, il y a plein de choses que nous pouvons voir mais sur lesquelles nous passons avec indifférence la plupart du temps. Ou alors que nous percevons inconsciemment mais sans réussir à en tirer des conclusions, à nous forger notre propre interprétation. Et pourtant c'est agréable et gratifiant de ne plus avoir un rapport passif à l'image, et manifestement ça se travaille parce que j'ai toujours l'impression d'apprendre quelque chose avec vous, merci Alain !
Le clip chinois est en effet une splendeur visuelle, mais alors la musique, Nom d'un Debussy, qu'est-ce que c'est que cette musique...
J'aime particulièrement ces articles que vous publiez sur une oeuvre, ces billets toniques, documentés, dans une langue précise, libre et enjouée.

Mais là, pas d'accord du tout. Désolée.

Il ne s'agit pas, à mon avis, d'un "portrait officiel", ni même d'une "statut de commandeur" pour lesquels la chaise rose devient un objet incongru dans l'analyse mais regardez plutôt ce recteur comme une carte à jouer, ... le valet de carreau.

Dans la symbolique, il est le messager, celui à qui on fait confiance pour transmettre un message important et qui bénéficie de la protection des dieux. C'est bien Hector, héros de la guerre de Troie.

Jean-Michel Blanquer est cependant portraitruré comme Lahire, la tête orientée vers la droite. Lahire, le soldat de Jeanne d'Arc.

Mais alors, qui est la pucelle ?

Bonne journée à tous et longue vie à @rrêt sur images.

S.H.
"Portrait officiel", "portrait de cour"... ou portrait pervers ?

Car on peut imaginer au vu du résultat décrit ici que Robert, mandaté pour travailler en courtisan, a talentueusement utilisé sa mission pour charger son client.

Pour l'article, Elise Vincent a une rivale en flagornerie : Raphaëlle Bacqué, capable d'écrire un long poulet sur Jean Sarkozy sans parler de la "malheureuse" affaire du scooter in the butt of the BM.

http://tinyurl.com/67j7vy
On fait un cadavre?

Il était une fois,
Un jour sa pirogue s'est renversé (mot clé), il aurait pu se noyer, sauf qu'on ne fait pas un cadavre pour de vrai, non, non, nous ne sommes pas dans un feuilleton des années 00, on fait un, cadavre exquis...
Et au fond du Maroni, quelle ne fût pas sa surprise d'apercevoir une chaise, une chaise rose. Elle lui sauva la vie....., à suivre

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