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Pacôme Thiellement et l'exégèse de la série TV

De la sagesse et de la spiritualité dans les séries américaines? Vous voulez rire? Et pourtant… pour Pacôme Thiellement, ces séries TV qui nous surprennent, nous accompagnent, nous obsèdent, de Twin Peaks à Lost, ont bel et bien le pouvoir d’accueillir l’âme dans cet entre-monde où la réalité prend forme, provoquant un travail d’initiation et d’exégèse qui renvoie à la fonction des textes sacrés. Et le plus sérieusement du monde, il sera le premier à en rire.

Derniers commentaires

Pacôme, personnage presque mythique qu'on aimerait voir dans un rôle dans une série. J'ai bien aimé. Juste il parle des gnostiques mais il semble ignorer complètement la pensée orientale (Inde notamment) qui a développé dès avant le Christ l'aspect illusoire du monde, pourquoi aller chercher cette tradition persane peu connue quand on trouve tout dans une bonne librairie bouddhiste, ou même plus près de nous chez Aristote. C'est le seul reproche que je lui ferais. Sinon j'ai revu tout Lost avant de voir cette interview, je regrette beaucoup qu'il n'en ait pas plus parlé, au contraire de beaucoup je ne m'attendais pas à une autre fin, ou plutôt la série était terminée longtemps avant la fin.
Le point de vue de l'intervenant est passionnant, plus probablement que la série elle même en effet !

Quant au caméraman, c'est le même que celui de Maja ??? Au secours, il faut que ASI fasse des efforts avec les cadreurs. Payez les ?
if you love something set it free
https://www.youtube.com/watch?v=Ox3lqBkFuJ4

ici

je ne sais pas si j'ai le droit de mettre des liens de pirate dans un endroit public ou j'ai payé pour être. I hope so.
Oh fait Pacôme, en fait de séries il y en a deux que j'aime bien mais dont je n'ai jamais entendu parler - je veux dire dans le monde. Alors c'est peut-être soit très débile soit trop idiot: ils n'exhibent pas leurs -symboles- et s'ils avaient pu avoir un public, c'eût été un public drogué, instruit et freak.

Mighty boosh, des anglais, genre conte de fée pour adultes où dans chaque épisode est parodié un style - les références vont de hendrix au hoover de chunga's revenge, en passant par Pigface et bien sur, bien sur le jazz; la musique est très bien. a travel through the time and space!

Trailer park boys, des canadiens, un objet documentaire-fiction absolument magique, où l'on se trouve à pleurer de joie pour un puma accro à l'herbe et des caddies de récupération. On s'attache aux personnages progressivement, ils vivent dans un village de caravanes - trailer park. Chaque scène est faite de whisky coca et de fuck, le merveilleux monte en puissance à mesure des épisodes.
Je t'invite et vous tous à les pirater gentiment. C'est splendide.

C'est mieux que buffy franchement, personne peut se branler dessus. Par contre on peut se payer une belle session tao la dessus, li po dans les montagnes et khayyam qui découvre facebeef, tout ca.
Très bonne émission. Je suis épaté (sans percevoir comme vous de l’esbroufe de sa part) par les références littéraires et ésotériques de Pacôme (Hermès Trismégiste and co.). Lorsque la gnose a été évoquée, j'ai tout de suite pensé à cet autre personnage mythique influent, Christian Rosenkreutz qui a décrit certains mouvements de l'âme et du cœur dans une profusion d'imagerie mystique, comme figée dans le temps.

Lost ne me branche pas plus que cela (à part le Prisonnier des années 60 et Memento, j'ai du mal a accrocher aux séries ou film dans lesquelles les personnages principaux ne connaissent pas leurs origines et parfois pas leurs objectifs non plus), mais Carnival m'a l'air engageant. Je n'ai vu que quelques épisodes de Smallville, mais j'estime que l'arrivée sur terre de Superman (deux premiers films) et certaines épreuves de sa jeunesse (décrits dans le cadre de cette série), le retour sur sa planète immaculée, ainsi que la façon "angélique" dont il s'oppose aux forces du mal, sont sujette à une exégèse au moins aussi dense que celle de Buffy ou Battlestar Galactica (série qui m'a paru vite tourner en rond et manquer de panache).


Rafik a du prendre des pastilles pour la gorge depuis la précédente (Strepsil enrouement, au hasard ? Vu l'étalage de publicité involontairement faite au sucre Saint Louis entre autres, on ne m'en tiendra pas rigueur je pense), et la prise de vue part moins dans tous les sens.

Au niveau des supports de diffusion permettant de développer la popularité d'une série ou d'un ensemble de films tel the Matrix auprès de différentes tranches d'âge, et d'entretenir leur mythologie respective, le support papier (mangas, BD...) aurait pu être évoqué.
Et en plus vous répondez!
Je vais essayer de m'en faire juste un (ou deux maxi) par semaine.
Sinon à bientôt, j'en suis sûr, sur @si.
Merci encore.
Emission regardée en différé. Pas lu les quelques 230 commentaires. Sûrement des choses intelligentes (on est sur @si, quand même), sûrement des conneries (on est sur @si, toujours).
Mais juste un mot: merci. Quand l'érudition se mêle à la passion, quand l'intelligence le dispute à l'humour élégant, le résultat est souvent à la hauteur de la conviction: on adhère. Et vous savez-quoi? Vous m'avez vraiment fait penser à Truffaut évoquant d'Hitchkock. Toute chose égale par ailleurs, bien sûr.
Alors, voilà: j'étais plutôt sur Le Prisonnier (ou plus récemment Mad Men). Twin Peaks est désormais dans mon panier Amazon. Juste un avis: conseillez-vous plutôt la lecture en tranches, histoire d'avoir l'espoir de vivre le cliff hanger initial, ou plutôt par morceaux de deux ou trois épisodes à la fois... Si j'ai bien compris ce que vous dîtes, c'est une des vrais clefs d'appropriation de la série, en tant que genre...
Enfin quand vous dîtes (plus haut, ici), "Jacob réalise une vaste tapisserie du récit, qu'on découvre en fin de cinquième saison. Il a un projet, un plan, qui implique les personnages. " : c'est juste le projet de Proust avec la Recherche. Qu'il faut vraiment lire jusqu'au bout. Et ce n'est pas de la cuistrerie.
Bon, mais merci.
Super émission. Très dense, trop dense peut être. Ça vaudrait le coup de faire 2 ou 3 émissions pour développer certains sujets. Merci Rafik pour cette émission, c'est un sacré coup de neuf à ASI. Si c’était pas clair j’espère qu'il y en aura beaucoup d'autres. Bravo à Pacôme que je ne connais pas. Pour une fois que je regarde l’émission en streaming, je crois que je vais la downloader pour me la refaire.
L'actualité de Thiellement : http://www.franceculture.fr/emission-mauvais-genres-mauvais-genre-festival-noir-et-fascinant-2012-11-17
Bonjour,

vers la fin de l'émission, Pacôme explique qu'il a découvert " ichrak ïoum " il y a deux mois: quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur ce que c'est, ou à défaut sur une orthographe correcte?

Merci.

Emission très intéressante, le forum aussi.
Excellente émission. Rafik. Ravi de te voir te lancer!
J'ai beaucoup appris et compris notamment sur Lost. Pourquoi tant d'amis étaient furieux de cette fin...
Ce Pacôme est étonnant. Il n'y a que sur arrêt sur image qu'on voit l'intelligence actuelle, là ou ailleurs on voit la mode.
Encore bravo
Par contre, c'est bien beau tout cela, mais qu'est-ce qu'il fait Rafik ? J'avais eu deux épisodes de son émission en deux semaines, je m'étais habitué au rythme hebdomadaire !

On va finir par arriver au bout des polémiques autour de Pacôme (même si je prends plaisir à discuter avec lui à titre personnel), il nous faudrait une nouvelle tête de turc ! Et d'autres idées de séries à regarder ! Et des livres à acheter ! Et des réflexions esthétiques à creuser ! Et d'autres geeks à découvrir !

Bref, quand aurons-nous la chance d'avoir l'épisode 3 ? S'il vous plaît.
Passionnant !

Ca donne envie de découvrir les références citées par Pacôme.

Et Rafik m'a paru nettement plus incisif (bien réveillé ?) que lors de l'émission avec Winckler.

Vivement de nouvelles émissions sur :
- les spécificités de l'écriture des scénarios séries télé et la façon de lier ses différentes séquences / mouvements / rythmes : dans sa globalité, par saison, par épisode, ruptures, récurrences, un peu comme pour une symphonie...
- le "design" (vêtements, apparences, accessoires... très important dans Mad Men ou dans les films de Wes Anferson)
- les acteurs (récurrents, trans-séries, l'utilisation des stars de cinéma, la difficulté pour beaucoup d'acteurs vedettes des séries de passer au cinéma)...
- les "genres" / les stéréotypes
- etc.
- etc.

A très vite, donc
J'ai cru que nous étions le 1er avril et qu'à un moment Jonathan Lambert allait retirer sa perruque et sa fausse barbe.
J'ai vu Twin Peaks lors de sa première diffusion, ce fut une hallucination totale. Tellement accro que j'incendiais mes amis qui avaient l'outrecuidance de m'appeler alors que c'était Twin peaks.
Je trouve en revanche que ce salmigondis halluciné sur Lost est incompréhensible, j'ai décroché au 5ème épisode de la première saison.
Cela dit, bien que n'ayant strictement rien compris ou presque je me suis bien amusé.
Et puis se croire au printemps alors qu'il fait un froid de loup ça fait du bien.
Enfin une émission sur les séries télé qui tente de donner une grille de lecture car David Lynch n est pas accessible au premier venu. Merci de m avoir fait découvrir Carnival.
Il y a beaucoup à dire sur le sujet mais cela suscite des tirs de barrage compréhensifs : je me rappelle ma première vision de 2001 avec une attente énorme: j avais été déçu et m étais endormi.
Pourtant quelque chose avait travaillé en moi et après une deuxième vision j en suis resté accroché ...sans rien comprendre.
Pareil pour Lost Highway de Lynch : émerveillé mais ne comprenant rien au film.

J ai cherche des clefs de lecture par rage de vouloir à tout prix comprendre intellectuellement.
Ce que propose Thiellement me rassure mais est ce la vraie interprétation ?
Peut être le propos est il plus de chercher que de donner une explication définitive ? Comme pour les œuvres d art ...
On aurait pu se passer du tabac et du paquet de sucre...
bon sujet et bons intervenants

Il faudrait me semble-t-il améliorer:

- la mise en images (très amateur, décrédibilise un site de critique média)

- l'organisation du contenu et la conduite d'interview (pas besoin de faire 1/2h sur le gnosticisme, si intéressant cela soit-il)


Et avoir (un jour) un regard critique sur l'omnipotence/présence des produits culturels américains, ce ne serait pas du luxe.
rencontre heureuse déroutante et pourtant foisonnante belle singularité à partager bravo!!
A mon gout, il y a d'autres raisons à ne pas écarter dans le fait que le public n'ait pas accroché aux fins Lost et Matrix.

Lost a pris comme virage la métaphore ésotérique pour intellectualiser artificiellement son propos. Il y a des symboles > c'est compliqué > ça veut dire que c'est génial.
Ce qui a profondément agacé le public a mon avis, c'est qu'au final, tous les cliffhangers sur lesquels reposait la série n'ont pas trouvé de justification narrative. On promet des choses au public pendant 5 ans et on ne donne rien. Ça donne vraiment le sentiment d'avoir été pris pour un idiot.

Matrix quant à lui finit en gloubiboulga non digéré... un patchwork de symbolisme. On se croirait dans les clips de Lady Gaga qui distribue de l'ésotérique, en veux-tu en voilà.

On peut aller dans le mysticisme et l'ambivalence des propos, mais parfois, ça ne coûte rien de se rappeler la citation de Nicolas Boireau : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement."

Sinon, l'émission est géniale !
Cette nouvelle série d'émission est… euphorisante. C'est tout ce que je trouve à dire.
Merci!
Vraiment passionnant et vraiment on apprend une foultitude de choses.
Mais, le cameraman pourrait-il arrêter de se prendre pour Claude Lelouch en particulier, style camera à l'épaule. Et c'est gênant pour la bonne vision et marche de l'émission. Il pourrait par exemple poser la caméra ( pas tout le temps, ici la maison de Pacôme Thiellement est tellement intéressante que ce serait dommage de ne pas en montrer des extraits. Quel arrondissement au fait??) et aller boire un coup pour patienter, et revenir. Faire son boulot, puisqu'il qu'il ne s'agit pas d'incendier mais de critiquer.
(Think-)Thanks comme on dit chez Barack. Home-Barack et non pas Barack-go-home. Ca c'est foutu pour le coup, n'en déplaise à Marine qui ronge, pendant ce temps-là, son frein; En attendant l'hypothétique revanche de -la-blonde-aux-yeux-bleus-au-grand-père-sur-un-vrai-faux-mirador-mais-bien-au-contraire-dans-un-bateau-pour-nourrir-les-shleus- (dixit Caroline Fourest et Fiametta Venner (et on le serait à moins) dans le livre "Marine Le Pen" la bien nommée, une mine d'informations sur l'objet du délit, d'ailleurs pour bien mieux connaître Marine fille de jean-Marie, en droite lignée dynatisque, rien ne vaut la définitive émission de télé KTO qui est étonnante d'une sorte de consensus pas mou pour le coup, mais explosif, qu'on aurait jamais cru possible, et tout le monde est d'une politesse rare et personne ne se balance de cendrier au visage, on n'est pas chez les zoulous, ou les Spokane ou les Guaranis qui vont peut-être disparaître, si on n'y prend garde (mais je pense qu'il y a des gens sur le coup pas médiatique mais tout de même rare, le suicide annoncé d'un peuple volontaire, déterminé à en découdre, mince alors!! On y assiste) c'est du jamais vu, en ce début de XXIe siècle, mais bon si on préfère se demander ce qui va se passer le 22 decembre 2012 et je pense que même Mme Elisabeth Tessier a son avis sur cette question. Là aussi, puisqu'ils l'ont décidé il y a peu comme vous le savez, de vivre si on les laisse faire ou mourir sur leur terre.
Alors une vraie et longue et balaise émission sur le K bleu Marine (déjà faite??) et la vision que chacun en donne médiatiquement, si ce n'est fait est urgente. Bon, ça sera pas possible avant le 17 novembre 2012, je sais, mais il y a d'autres échéances, hélas.
Pour la petite histoire, je lui enverrai bien mon gant, mais elle ne va certainement pas le relever, puisqu'elle est de la haute et que je suis de la valetaille (suffit de voir comment elle traite M. Jean-Luc Mélenchon, elle lui dirait "Ta gueule pédé!!" que ça ne pourrait pas être autrement, ne s'y risquant pas puisque c'est un gaillard tout de même). Alors c'est même pas la peine (alors j'attends mon hypothétique Prix Nobel pas trafiqué lui pour me rappeler à son souvenir. J'ai le temps. C'est pas l'apocalypse now. Et je compte bien lui demander au détour de la conversation, si elle ou sa soeur qui a couché avec Serge Gainsbourg dans les années 80 (Serge Gainsbourg le raconte dans un journal de l'époque et c'est passé comme une lettre à la poste, on n'en parle plus. C'est tabou?? Pas pour Gainsbourg au moins) après une sortie dans une boîte de Paris, qu'ils fréquentaient de concert.
Il est dit par ailleurs que " Se jugeant offensé par les propos calomnieux dans les articles de presse à son encontre, notamment au sujet de La Marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant un peu plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille." wikipedia.
Et Gainsbourg, non pas Gainsbarre, de se marrer à l'idée de coucher avec la fille adoptive d'Hitler comme il la surnommait, c'était SON fantasme et il l'a assouvi bon gré malgré et en se fendant la gueule et peut-être même en sifflant comme font les gens malheureux dans Tchekhov. Quant à elle ou sa soeur, pour elles c'était Mister Gainsbarre de la nuit, une tête qui avait lui le sens du passé alors qu'elles n'en sont que gorgées, gavées comme les oies du passé, qu'elles trahissent forcément, puisqu'elle ne s'en soucia pas sinon comme d'une guigne qui lui rappelle des trucs qui font peur et des devoirs d'écoles mal ficelés et dispersés, parce qu'il y avait eu, aurait, aura, du grabuge au chateau, et qu'elle n'était pas de bois, ça l'a perturbé. Pas besoin d'être grand Clerc ou même psychanalyste pour imaginer que cela ne doit pas être très drôle de voir sa mère s'allonger dans le Playboy de l'époque (on notera que c'est un des points qu'elle a gagné, et pas le procès en son entier comme elle maintiendra contre vents et marées, contre Caroline Fourest et Fiametta Venner, un mystère de la loi non élucidé. Est-ce que là, oui, que, alors tout soudain, "elles" se sont fait Lucien Ginsburg sans même s'en douter, le sachant bien sur Juif. après je ne sais pas, ni la fin de l'histoire. Ils ne se marièrent pas et Marine n'eut pas d'enfant de lui. Et Gainsbourg est retourné après cette expérience, rue de Verneuil, dans son VIe arrondissement à lui, sa tanière-musée, déjà, stupéfait on pourrait dire de ce qu'il venait de faire et qui n'était pas une trahison, trahison connait pas, mais bien une révélation qui l'a emporté. Loin très loin.
Marine Le Pen fait son bouin-bouin pendant ce temps là. Et la terre continue de tourner, fort heureusement pour tout le monde. Et si elle a eu le malheur de lire Dune de Frank Herbert, elle a du se croire investie d'une mission, et il me semble qu'elle (s)'y croit toujours. Et son éphémère rencontre avec un Rabbin aux Etats-Unis, et sa quête de la Terre Promise lui laisse espérer. Mais on ne sait pas au juste ce qu'elle attend. Et moi, je ne suis pas très patiente. Mettre une grande croix sur Jérusalem pour rajouter au plus beau bordel ambiant? On peut l'imaginer puisqu'elle aime ça.
À chaque fois que Pacôme Thiellement prend la parole dans l'émission radio « Mauvais Genres », j'imagine qu'il vient de sniffer un rail de coke 2 secondes avant, tant ses analyses me semblent hallucinées.
Comme souvent avec Monsieur Djoumi, j'ai cette même sensation d'un goût très prononcé pour la masturbation intellectuelle afin de pouvoir justifier un plaisir somme toute trivial.
J'aime les séries, et je pense qu'il n'y a pas besoin d'un intellectualisme marqué pour assumer cela.
J'ajoute que le problème identique se pose sur les jeux vidéos. Reconnaissons les produits culturels de divertissement pour ce qu'ils sont, parfois de très bons divertissements, parfois ingénieux, parfois suscitant réflexion, mais pas besoin d'en faire des analyses tirées par les cheveux.
Cela dit je dois conceder que je pense qu'à un certain degré l'analyse viole l'oeuvre, puisque soit elle en livre les clés inconscientes, soit elle dénature complètement le propos par excès d'interprétation, que ce soit de l'analyse littéraire, musicale ou autre.
L'analyse ne viole pas l'oeuvre. Borges disait qu'Hamlet existe aujourd'hui beaucoup plus qu'à l'époque de Shakespeare parce qu'il a bénéficie de toutes les analyses qui l'ont traversé et l'ont enrichi. J'irai jusqu'à dire qu'il a bénéficié de tous les regards et de toutes les pensées qui ont traversé les esprits des spectateurs de la pièce.
En tant que disciple de Sorhawardi, l'exégèse est indispensable pour faire vivre l'oeuvre dans notre coeur. "Lis le Coran comme s'il n'avait été écrit que pour toi" dit Sorhawardi. Et Dante dit la même chose, et fait la même chose, de tous les grands textes de l'Antiquité.
L'exégèse est la règle dans les textes sacrés et dans la littérature nourrie des textes sacrés (de Dante et Chrétien de Troyes à Nerval et Joyce). On peut et même on doit tout reconduire et recouper, pour que l'oeuvre reste vivante. La lecture littérale est, au mieux, fétichisante ; au pire, asséchante. Elle vous laisse dehors.

La seule exégèse qui ne sert à rien, la seule analyse inutile, c'est celle qu'on fait sur son propre travail. Celle-ci est interdite, parce que l'exégèse suppose que l'oeuvre que l'on traite est un ange, soit un médiateur entre l'homme et la divinité. Et on ne peut pas être soi-même son propre ange.

L'exégèse est la règle dans les textes sacrés et dans la littérature nourrie des textes sacrés (de Dante et Chrétien de Troyes à Nerval et Joyce). On peut et même on doit tout reconduire et recouper, pour que l'oeuvre reste vivante. La lecture littérale est, au mieux, fétichisante ; au pire, asséchante. Elle vous laisse dehors.


Comme le démontre Umberto Eco, il existe un espace entre une exégèse qui ne se pose aucune limite de véracité et de cohérence avec l'oeuvre et une lecture littérale.

A vrai dire, je serai assez curieux de connaître votre position sur la question des limites de l'interprétation. A partir de quand passe-t-on de l'interprétation à la surinterprétation pour vous ?
Aucune limite, en fait.
Je ne crois pas à l'existence de la surinterprétation. On ne va jamais assez loin.
C'est comme en art : faites ce que vous voulez ; ensuite, le résultat n'est pas forcément fameux !
Si c'est mauvais, c'est mauvais. Mais le principe de l'exégèse, c'est qu'elle dépasse la notion de l'"auteur" ; ce n'est pas parce que l'auteur n'y a pas pensé, que ce n'est pas là. Puzzle divin.
Par contre, on ne doit faire sa propre exégèse. Sinon c'est un effet de feedback ou miroir contre miroir : et on en meurt.
"le principe de l'exégèse, c'est qu'elle dépasse la notion de l'"auteur" ; ce n'est pas parce que l'auteur n'y a pas pensé, que ce n'est pas là. Puzzle divin. ": Pacôme THIELLEMENT.

Et ce n'est pas parce que c'est là, éventuellement, que c'est primordial, que c'est important, essentiel à la confrontation avec l'œuvre, bref, qu'on en a besoin dans son rapport à celle-ci, sauf à vouloir se l'approprier symboliquement en amoncelant ces couches d'un savoir superfétatoire.

yG
Eh bien je suis d'accord avec ça, jusqu'à la dernière virgule; ce qui la suit est de fait un procès d'intention (la compréhension n'est pas l'appropriation toute symbolique qu'elle soit) couplé d'un argument d'autorité (le superfétatoire est un jugement qui vous regarde, non une vérité).
Eh bien je suis d'accord avec ça, jusqu'à la dernière virgule; ce qui la suit est de fait un procès d'intention (la compréhension n'est pas l'appropriation toute symbolique qu'elle soit) : gemp.

Si, lorsque cette compréhension dépasse ce qui est présenté au plus grand nombre par l'oeuvre elle-même.
Ainsi, prenons l'exemple qui s'annonce pour bientôt en grandeur nature comme tous les ans, le beaujolais (Pacôme m'a dit qu'on ne me piquerait pas ma bouteille, je peux donc y aller), d'aucuns vont se répandre prochainement en analyse gustatives que seuls quelques palais vont pourvoir confirmer ou infirmer, les autres, moi le premier, ne pourront que rigoler en ressortant ce qu'ils sont pourtant incapables de percevoir et même d'apprécier, cet arôme de banane déconfite, de fraise des bois….

Certes, un œnologue peut enseigner son art, seulement, vous ne boirez plus alors du beaujolais pour ce qu'il vous procure, mais pour retrouver ce qu'on prescrit ceux qui ont développé à son égard ce petit savoir/pouvoir. L’expérience que vous ferez ne sera plus la même, quoi que la bouteille n’aura pas changé. L’expérience ne sera plus la vôtre, mais celle de votre enseignement en œnologie. On rencontre ce duo savoir/pouvoir un peu partout, pas la peine d’être foucaldien pour le comprendre, le reconnaître et le dénoncer.

"couplé d'un argument d'autorité (le superfétatoire est un jugement qui vous regarde, non une vérité)."

Non, ce n'est pas un arguement d'autorité, tout juste comme vous le dites, un jugement.

yG
Conférer au Beaujolais nouveau le statut d'oeuvre, z'y allez pas de main morte, cette piquette créée dans un but purement commercial est hautement imbuvable. Néanmoins, l'oenologie du vin qui se respecte un tant soit peu est un exemple intéressant. A l'instar toutes les "oeuvres", leur part purement objective se résume à quelques facteurs rudimentaires: leur supports et les conditions qui ont vu leur élaboration.

Pour le vin, ça sera le type de raisin, la terre sur lequel il a poussé, l'utilisation ou non d'additifs, le temps de maturation, etc., pour d'autres "arts“, la toile et sa peinture ou le marbre, etc. le tout assorti de leurs environnements temporels, historiques. Le reste, tout le reste n'est que strictement subjectif, habillé, comme vous le soulignez justement, de plus ou moins de couches d'enseignement. Parce que oui, vous l'avez souligné: c'est uniquement l'enseignement qui vous permet d'apprécier une oeuvre.

Non pas à sa "juste" valeur, mais à la valeur que vous lui attribuez, puisqu'en ce qui vous concerne j'ai eu moult démonstrations que vous ne vous en laissiez pas compter. Pas seulement vous, du reste: tout le monde -- si on parle d'appréciation personnelle et pas de suivisme, à l'évidence. Vous vous exprimez bien, très bien même -- je ne tiens aucun compte de la pique lancée par Pacôme à ce sujet plus haut. Cette capacité d'expression est le fruit d'un savoir qui vous a été transmis. Bien au-delà du ressenti, le langage est indispensable à l'appréciation d'une oeuvre; quelques couches d'enseignement plus ou moins épaisses sont indéniablement nécessaires.

La perception des couleurs, par exemple, est directement liée à la faculté, non de les distinguer, mais de les nommer. A ce sujet, une expérience a été menée dans une tribu de Namibie, les Himba. Il s'avère que leur spectre de couleur est très différent du nôtre: ils font sans hésiter la distinction entre de subtiles nuances de vert que nous voyons identiques, mais n'en voient aucune entre ce que nous percevons avec une absolue évidence comme un vert et un bleu. Pour eux, l'eau est blanche, comme le lait, et le ciel est noir. Nous avons une dizaine de mots pour décrire les couleurs essentielles, les Himba en ont moitié moins*.

Cela ne s'arrête, évidemment, pas à la couleur. Quelqu'un ayant suivi un enseignement musical pourra pointer les subtilités de l'interprétation de deux chefs d'orchestres là où je n'entendrai qu'un brouhaha identique agréable (ou non). Il pourra regarder une partition et entendre la musique comme je peux lire les mots d'un livre et en comprendre le sens. De même je peux voir, du fait de mon propre enseignement, la structure d'une oeuvre picturale et en dégager des intentions ou des résultantes -- tout en pouvant me tromper, mais cette appréhension est, encore une fois, subjective et peut faire débat, un échange d'enseignements dont on sort, parfois, grandi.

Pour revenir sur l'oenologie, les fragrances et les parfums ne sont que des termes consacrés plaqués sur des perceptions qu'on apprend à distinguer, en les nommant, ce qui est nécessaire pour les identifier. Je ne pense pas que vous ayez déjà bu un "sous-bois" ou que vous ayez ressenti un vin comme "nerveux" au sens propre. Ce sont les aspects du vin qu'on cherche à cerner, non pas de manière pédante ou supérieure, mais pour tenter d'en apprécier toutes les finesses et être à même de les singulariser. "Goût banane" aura alors une signification aussi précise que "quarte majeure" pour un musicien, ou "sfumato" pour un peintre, même si la perception n'aura rien à voir avec ce que procure la banane (de toute façon, sous nos latitudes, on ne sait pas vraiment quel goût à vraiment la banane du fait d'un mûrissement à l'éthylène ou l'acétylène).

C'était, néanmoins, ce sur quoi j'étais d'accord avec vous ci-dessus: il n'est pas besoin de cet enseignement, de ces couches supplémentaires pour aller au concert, à une exposition ou boire du vin. Personnellement il m'en manque pas mal, sinon la presque totalité. Mais dire qu'elles sont superfétatoires, c'est un jugement péremptoire qui me semble légèrement coincé et votre "appropriation symbolique" est, à mon sens, une confusion entre une volonté hégémonique hypotétique et un savoir possible en devenir.

J'ai peu d'espoir, mais je tenais quand même à vous exprimer -- non pas vous asséner ou tenter de vous convaincre ou vous convertir, ah ah ah -- mon point de vue. Ne serait-ce que parce que vous êtes à l'origine, non de ma compréhension ou de sa portée, mais de la concrétisation de son articulation, à la suite de votre commentaire précédent auquel j'acquiesçais, au jugement près.


* La couleur, sa perception et son histoire, est un sujet absolument passionnant, j'avais commencé à travailler sur la compilation commentée de ressources à ce propos, j'ai bon espoir d'en publier le résultat un jour prochain -- sur un blog quelconque, je ne suis qu'un quidam. Mais c'est fascinant.
"Parce que oui, vous l'avez souligné: c'est uniquement l'enseignement qui vous permet d'apprécier une oeuvre. [...] Bien au-delà du ressenti, le langage est indispensable à l'appréciation d'une oeuvre; quelques couches d'enseignement plus ou moins épaisses sont indéniablement nécessaires. La perception des couleurs, par exemple, est directement liée à la faculté, non de les distinguer, mais de les nommer. ": gemp.

Oui, il faut un savoir, mais je dirai plus exactement, un "minimum" de savoir pour reconnaître une oeuvre de son époque, un minimum, car, surtout si celle-ci se veut populaire et non élitiste, comme les séries télévisées, le cinéma américain de masse dont Rafik nous abreuve, ou le beaujolais que j'ai pris sciemment en exemple, elle doit être appréhendable par ses/nos propres moyens, ceux que notre époque nous a déjà transmis par le biais d'autres médias (école, télévision, radio, journaux, mode, etc), sous peine d'être une oeuvre qui n'a rien à dire par elle-même sans le recours d'exégètes amateurs ou professionnels qui vont la faire parler à sa place et pis encore, à notre place.
Vous noterez que je prends soin de ne pas parler d'une oeuvre d'une autre époque, d'une autre culture, mais bien qu'une oeuvre s'adressant au plus grand nombre (par intérêt idéologique et/ou commerciale), comme c'est le cas ici.
L'oeuvre est alors un autre moyen de communiquer massivement une expérience. Si elle échoue à communiquer avec ses contemporains par ses propres moyens (l'autre partie étant les connaissances communes du moment), surtout lorsqu'elle se veut populaire, il est plus qu’inutile de la faire parler, car, votre expérience de béotien vaut celle des experts.

Peu importe les sous-couches, s'il faut creuser avec des outils que vous n'avez pas pour y accéder. Certes, votre rapport à l'oeuvre changera avec les nouvelles couches de connaissance, mais il ne sera pas plus authentique, pas même sûr qu'il soit plus pertinent. Tout simplement, plus vous creuserez, plus vous appartiendrez de fait à un cercle restreint et votre rapport aux autres consommateurs de l’œuvre en changera indéniablement, vous serez l'expert et eux les ignares que vous éclairerez éventuellement, alors qu'il s'agit encore une fois d'une oeuvre qui doit parler par elle-même à ceux de son époque sous peine de n'être qu'un prétexte à une glose sans fin, de n'avoir aucune autonomie et de permettre à certains d’ériger via le savoir qu’ils auront des entrailles, un pouvoir prescripteur, n’en déplaise à Pacôme.

En cherchant bien, il y a probablement un parfum de merde dans le beaujolais, inutile de le mettre en exergue, cela n’apportera rien de positif à l’expérience que vous pourrez en faire prochainement, c’est pareil à mes yeux avec le prêchi-prêcha dans LOST. Mon propos n’est pas de dire, cela n’est pas là, il n’y a pas cela dans l’œuvre, mais de souligner pour qui cela compte avant tout… Vous connaissez déjà ma réponse.

Merci à vous pour cet échange.

yG
Vous noterez que je prends soin de ne pas parler d'une oeuvre d'une autre époque, d'une autre culture

J'ai bien remarqué, de même que votre précédent amalgame avec le Beaujolais nouveau dont il n'était pas besoin de rappeler la finesse ni d'en enfoncer un peu plus le clou pour imager votre rapport avec le spectre étroit de cette culture actuelle que vous méprisez.

J'avais, moi, parlé de musique, illustrant le fait que ladite culture est, tout autant que celles qui l'ont précédées, composée d'oeuvres à part entière dont même nombre de "produits de consommation" font partie, tirant leurs racines dans celles du passé, donnant matière à gloser, comme vous dites, si je m'en réfère seulement à une empoignade qui a eu lieu ici même impliquant certains musiciens dits "austro-hongrois".

Que vous la réduisiez à l'une de ses caractéristiques qui est de faire partie d'une culture de masse, intrinsèquement compréhensible par les veaux inéduqués qui vont la "consommer", est similaire à ne juger un portrait que sur la ressemblance avec son modèle ou une pièce de théâtre au clinquant de son décor.

Il n'est pas besoin, comme vous le disiez justement plus haut, de connaître le solfège pour apprécier un concert, fût-il de Bruce Springsteen ou de Johan Sebastian Bach. Ça ouvre seulement à d'autres sensibilités, d'autres appréciations et, parfois, d'autres connaissances.
"cette culture actuelle que vous méprisez."

Aucunement, gemp, je ne lui accorde simplement pas la valeur que les exégètes veulent lui attribuer sous prétexte qu'il existerait plusieurs couches symboliques dans une oeuvre, cela ne la rend pas plus digeste ou plus intérêssante, juste surchargée. Je lui accorde à la culture populaire une valeur plus immédiate qui s'oppose au tue l'amour que constitue le plus souvent l'exégèse à mes yeux de ce type de produit.

Il n'est pas besoin, comme vous le disiez justement plus haut, de connaître le solfège pour apprécier un concert, fût-il de Bruce Springsteen ou de Johan Sebastian Bach. Ça ouvre seulement à d'autres sensibilités, d'autres appréciations et, parfois, d'autres connaissances."

Parfois, oui, mais le plus souvent, par exemple, traduire les paroles de groupes anglosaxons (je n'écoute que cela, entre 100 et 150 albums par an), n'ajoute rien, bien au contraire, cela enlèverait même l'intérêt que je pourrai porter à la dite mélodie, tant Jésus ou dieu ou d'autres conneries sans guère plus d'intérêts à mes oreilles pullulent dans ce genre d'exercice.

L'exégèse n'augmenterait alors que ma connaissance théorique, tout en risquant fort de diminuer mon plaisir, c'est d'ailleurs pourquoi je n'écoute que des musiques en langues étrangères, je peux plus facilement faire abstraction des paroles qui la plupart du temps n'ajoutent rien à ma relation à l'oeuvre que je préfère amputer de cette dimension que de la consommer dans sa totalité... exégètique et inversement, je ne regarde des programmes étrangers qu'en VO, histoire de bénéficier du jeu de l'acteur.

C'est pourquoi j'en reviens à la question de l'utilité de l'exégèse, à qui sert-elle ? A l'oeuvre ? Loin s'en faut, puisque le principe de l'exégèse est de chercher au delà de ce qui est donné par l'oeuvre de prime abord. C'est pourquoi aucune donnée ne peut l'épuiser. Inversement si l'exégèse a une fin, autant alors ne pas la débuter, autant en rester à ce que l'oeuvre nous communique déjà par elle-même. Dans un cas comme dans l'autre, l'exégèse n'est pas requise pas l'oeuvre, c'est en cela qu'elle en dit plus sur celui qui l'opère que sur l'oeuvre elle-même.

yG
J'aime bien le forum d'asi, les sujets y sont toujours passionnant. Je prends encore 5 m pour poser une question.

"Parce que oui, vous l'avez souligné: c'est uniquement l'enseignement qui vous permet d'apprécier une oeuvre.
"

A vous comme a yg, dans le terme "enseignement' mettez vous la reproduction de l’œuvre étudiée, comme le ferait un élève de son maître ou un étudiant des beaux arts au louvre?

Aucune limite, en fait.

Je ne crois pas à l'existence de la surinterprétation. On ne va jamais assez loin.


Moi, si.

Je me souviens de ce cours d'analyse filmique où l'intervenante eut ce mot en détaillant une scène sublime d'un film dans lequel une église se retrouvait sous les eaux d'un lac artificiel : "l'église, cet élément évidemment phalique"...
Sauf que rien dans ce film n'aboutissait à cette interprétation psychanalytique à deux balles : rien ne corroborait le caractère pahlique de l'église, pas plus que ma rue n'est une forêt de bites du fait de la présence de lampadaires.

Ou cette analyse de l'Homme au Sable d'ETA Hoffmann dans laquelle la scène où il observe son père et Cornellius pratiquer une forme d'alchimie avant de partir dans un délire cauchemardesque dans lequel Cornellius veut lui retirer les yeux avec ses tenailles devant le fourneau alchimique : nos bons psychanalystes nous expliquent que voilà une belle scène primordiale ! Le narrateur est comme le petit enfant qui a surpris ses parents en plein coït !
Peu importe que toute l'oeuvre soit construite sur une problématique qui se rapporte à l'incapacité de faire la différence entre l'illusion (les automates notamment) et la réalité ou à un questionnement qui renvoie à l'idée d'homme-machine, non, non, c'est sexuel tout ça ma bonne dame !
Peu importe la philosophie de Fichte, les recherches de l'époque sur les automates, l'homme-machine chez Buffon, toutes ces références fructueuses de l'époque, ce qui est important pour certains critiques est d'imposer à l'oeuvre leur schéma unique de pensée, même si ça coince !

Ou que penser de l'interprétation de l'entrée de Jésus à Jerusalem :

Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ;
certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.
Les foules qui marchaient devant lui et qui suivaient, criaient :
"Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui entre au nom du seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux !"

Le caractère de messianisme politique est évidente pour tout interprête sérieux de la Bible : Jésus est un nouveau David (1er roi d'Israël). Et il existe d'autres éléments concordants sur lesquels je passe vite. Et que nous dit le canon catholique ? Que le messianisme de Jésus n'avait rien de politique, le royaume qu'il promettait n'était évidemment pas de ce monde !

Alors qu'il se présente comme un nouveau David, qu'il est de la lignée de David, qu'il est annoncé dans le livre de Nathan :
[quote=Bible]2S7v12 Je te donnerai un successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai stable sa royauté. C'est lui qui construira une maison pour mon nom et j'affermirai pour toujours son trône royal. Ainsi, un messie issu de la descendance de David (par Joseph) était annoncé.
Et les éléments s'accumulent pour faire de Jésus un double de David, celui qui bâtit le Royaume d'Israël, offrant l'autonomie politique aux Juifs, chose que les Juifs attendaient dans l'atmosphère messianique de l'époque et les différentes révoltes juives.

Malgré cela, le crédo de l'Eglise est que le messianisme de Jésus était spirituel, que l'interprétation évidente de passages tels que celui-là ne doit pas être pris au pied de la lettre, et bla bla bla.
Evidemment, la jeune Eglise dut donner des gages à l'Empire Romain pour avoir le droit d'exister.

Voilà un exemple de surinterprétation d'un épisode mythique : on nous explique qu'il ne faut pas y voir ce qu'on peut y voir d'évidence, que le sens réel est ailleurs, et qu'il ne faut pas croire ce qui est cohérent et logique, mais ce qui est parabolique et arrange le dogme...

A part cela et mille autres exemples possibles, la surinterprétation n'existe pas.

D'autant que vous admettez vous même que :

[quote=Pacôme]Il n'y a pas de "vraie interprétation". Sinon ça ne sert à rien de faire une oeuvre d'art. Une oeuvre d'art existe parce qu'il y a autant d'interprétations que de spectateurs. Mais il y a des interprétations plus ou moins cohérentes, plus ou moins articulées. Ca n'est qu'une question de travail, d'amour, d'obsession, de vision.

Si une interprétation est plus ou moins cohérente, c'est bien qu'il y a des degrés de véracité et donc des interprétations légitimes et des surinterprétations.


le principe de l'exégèse, c'est qu'elle dépasse la notion de l'"auteur" ; ce n'est pas parce que l'auteur n'y a pas pensé, que ce n'est pas là. Puzzle divin.


S'il y a un point que je ne conteste pas, c'est bien que l'interprétation ne se centre pas sur l'auteur, mais sur l'oeuvre. L'oeuvre contient des potentialités qui échappent au projet auctorial, c'est une évidence.

Eco lui-même en a fait l'expérience et nous en fait part dans son Apostille au Nom de la Rose : moment savoureux où cet éminent sémiologue explique comment deux mots de son oeuvre sont entrés en résonnance à son insu, suite aux différents collages de textes et que cette résonnance fait désormais sens à son corps défendant.

Il illustre là, sur une de ses propres oeuvres, le fait que l'interprétation porte sur l'oeuvre et l'auteur idéal construit par l'oeuvre (un auteur idéal qui serait le créateur démiurgique omniscient de tous les sens contenus dans l'oeuvre, en particulier de tout ce qui s'y trouve à l'insu de la volonté de l'auteur réel).

Par contre cette dernière expression "puzzle divin" place derrière cette réalité un caractère de mystère que je conteste. C'est plus une question de combinatoire (hasard de la proximité de certains mots) et de dialogisme bakhtinien (l'auteur charie en lui des discours, des images, des métaphores, des symboles qui lui échappent et proviennent de ses lectures, de sa culture, de son expérience personnelle et qu'il use parfois de manière inconsciente ou semi-consciente).
En plus de tout ce qu'il a voulu mettre dans l'oeuvre de manière consciente.
"A vrai dire, je serai assez curieux de connaître votre position sur la question des limites de l'interprétation. A partir de quand passe-t-on de l'interprétation à la surinterprétation pour vous ?" : Boris Yarko.

Attention, poser cette question, c'est déjà entériner ce qui n'a pas à l'être dans l'assertion de Pacôme THIELLEMENT, l'obligation d'exégèse*. Nous ne sommes pas condamnés à l'exégèse face à une oeuvre, nous devrions pouvoir avoir accès à celle-ci avec le minimum d'intermédiaire. Si nous pouvons toujours pousser l'analyse d'un objet plus loin, la connaissance plus en amont, cela doit rester un luxe, pas une obligation pour son appréhension, sauf à nier à l'œuvre tout pouvoir d'expression propre (en quoi on se demanderait encore en quoi elle est une oeuvre si elle a besoin d'une traduction), sauf à interdire l'accès, le contentement de l'œuvre en dehors du cadre exégétique.

yG

* "On peut et même on doit tout reconduire et recouper, pour que l'oeuvre reste vivante.": Pacôme THIELLEMENT.
Pacôme Thiellement est un remède parfait contre l'insupportable anti-spiritualisme/anti-marxisme d'un Michel Onfray qui devient la caricature de lui-même ! Et quel rire, quel humour derrière ce savoir éclectique, exotique, ouvert à tout ! Oui à l'Université Populaire vraiment révolutionnaire de Pacôme Thiellement, non à celle de ce triste sire borné d'Onfray !
Exégèse : nom savant donné à l'activité critique par des geeks en mal de reconnaissance culturelle.
très réussi, bravo.En ce qui concerne les séries fantastiques françaises ,il y a eu des séries tout à fait intéressantes dans les années 1960 1970 ("les compagnons de Baal " "la brigade des maléfices") il est bien dommage que cette veine ait disparu.Je crois qu'aucune chaîne de télé n'aurait l'audace de produire de telles séries.C'était lié à une veine secrète ( voire gnostique .....) de la littérature française avec les romans du début du XXème siècle.
Mon exégèse : cette émission doit être un fake.
Allez Didier Porte, on t'a reconnu sous ton déguisement...
Encore un invité passionnant.
J'avais découvert Thiellement quand il avait sorti son bouquin sur mon dessinateur préféré http://www.stripologie.com/les-ouvrages/133-mattt-konture.html
je profite donc de l'occase pour faire un peu de pub pour ce dernier (et pour son réalisateur) http://www.bodoi.info/news/2012-10-12/redecouvrir-mattt-konture-avec-le-film-lethique-du-souterrain/61428 même si ça n'a rien à voir avec les séries télé,
un extrait (filmé au même endroit que la présente émission^^) https://www.youtube.com/watch?v=y89Edk8l5L0
Y a t il des symboles dans "Fais pas ci, fais pas ça" ?
Je rejoints un ou des messages précédents : je trouve ça absolument réjouissant qu'on puisse voir ce genre d'émission (une super-niche ?) ici, mais en l'occurence, il faudrait travailler deux trois petites choses : 1/ la présentation de l'invité est totalement absente on sait qu'il écrit des livres, c'est un peu juste ; 2/ aucune présentation des séries pour les non-initiés ; 3/ la caméra n'arrête pas de bouger, elle est positionnée dans un angle de vue pas très impeccable. Autant dire que vous ne prenez pas les @sinautes par la main. Ca devient vite difficile à suivre. CELA ETANT, ce n'est pas un appel pour arrêter ces émissions avec Rafik, au contraire.
L'émission est géniale.
Je reviens après un second visionnage ; il n'y a que sur asi que l'on peut voir une émission comme cela ...
juste pour ça, merci
Intéressant.
Mais en tant que vil matérialiste ne valant pas un pet de lapin, j'ai une vision bien différente et au plutôt tendance à voir dans Lost non de subtiles considérations ésotériques appelant à l'éxégèse (ce qui veut dire, si j'ai bien compris, se tripoter le cerveau pour rendre cohérentes des histoires qui ne tiennent pas debout), mais une série mal foutue, construite sur un pitch superbement accrocheur mais sans aucune explication satisfaisante. Cette série est donc pour moi une formidable et malhonnête arnaque.

Cela dit, il a été intéressant même pour moi d'entendre un point de vue diamétralement opposé. Ma seule crainte est que, vu l'apparent accord total de Rafik avec Thiellement, les invités suivants soient de la même école.
Mais bon, je jugerai sur pièces!


PS: Et je précise que je ne reproche rien aux deux autres séries, qui affichent clairement qu'elles sont fantasmagoriques et ne prétendent pas à une intrigue purement cartésienne. A l'inverse, ces gros malhonnêtes de Lost font miroiter une explication tout ce qu'il y a de plus rationnelle, qu'on attend fieuvreusement des années, pour rien.
Offrez un pied au cadreur s'il vous plait !
comment dire... Wahouu.
les séries tv, les manuscrits de nag hammadi, marx, hermes, les geek's, k dick, l'art, asi ...
les temps changent, et je vie durant cette époque.
C'est grisant.
Et si jean batiste vivait de nos jours, serait il une série tv?
Au niveau du fond, c'est interessant mais moins structuré que lors de la première émission.
Sur la forme c'est encore plus mal filmé et le montage haché. ça donne un côté artisanale à l'interview. Mais même avec peu de moyen on peut mieux faire. La forme devrait porter le fond. J'ai failli décrocher à cause de ça. C'est dommage que l'emission ne soit pas construite comme une série.

Est-ce que ce qui compte c'est le message intelectuel uniquement ? Est-ce qu'un critique peut avoir une sensibilité artisitique ?
A un moment, j'avais songé à adopter un barbu mais finalement ça met des poils partout sur le canapé…

Ça n'empeche que certains sont très interessant!!
Émission peu ordinaire, mais très intéressante. Beaucoup de vocabulaire et de concepts totalement neufs pour moi, mais en y accordant la quantité de temps de cerveau nécessaire, je trouve ça plutôt clair.

Les mots du "monsieur très poilu" ne sont pas compliqués, ils nous sont juste inconnus.
Ce monsieur très poilu a quand même l'air de beaucoup aimer les mots compliqués et les phrases qu'il faut réecouter dix fois pour comprendre. Probablement l'influence de Lost, vu qu'on doit s'habituer à remarquer ce dessin bleu clair sur le tshirt bleu foncé de Jack dans l'épisode 41, dessin qui explique ce flash back à la 15ème minute 35 secondes de l'épisode 25, ce qui permettra de mieux comprendre la phrase prononcée par Locke qui pense s'adresser à Jacob dans l'épisode 62 lors d'un flash foward.

Merci pour l'émission.
On se fume des clopes avec un bang sur le mur ! Bel exemple pour les jeunes que le gnosticisme !

J'attends avec impatience l'intervention du CSA.
A quand une émission complète Joss Whedon ? J'en salive déjà !
Une dissonnace au milieu des louanges :

Autant la première émission m'avait passionné et appris des tas de trucs, autant celle-ci, j'ai très vite lâché, je ne suis pas allé au delà d'un quart d'heure. Je ne connais aucune des séries dont il est question, ça n'aide pas. On sent que c'est un truc d'initiés.
Les émissions sur l'économie, on a beau être une brêle, on suit. Là y'a vraiment pas moyen. Masturbation intellectuelle totale, j'y suis, j'en ai bien peur, irrémédiablement hermétique !

Il est rigolo le barbu, on dirait Michel Field dans les années 80 ! ;-)
Il se la joue pas un peu ?
Si on en croit Rafik, on est soit matérialiste-dialectique soit new age?

erf.

Je m'en vais continuer mon pynchon en espérant qu'il manque pas des pages.

Merci pour l'émission en tout cas : )

et lisez le bouquin sur zappa! et sur le professeur choron!

zou.
Emission excellente et très intéressante!

Le mentalist explore pas mal les côtés agnostiques et gnostiques, représentés, en plus, par l'ambivalence du héros: anciennement "médium charlatant" reconverti dans le plus rationnel des chasseurs aux escrocs, mais ayant de temps en temps des hallucinations (drogues, traumatismes crâniens, etc...)

Et en plus, ça tombe le soir où je m'étais mis de côté les épisodes 5 et 6 de la saison 5 du mentalist, avec l'épisode spécial "99" qui est en fait la préquelle de la série: Lisbon et Jane se rencontrent pour la premiere fois...
Que des séries que je n'ai pas vues !
Quand est-ce qu'on nous parlera de "New York District" (Law and Order) et de ses faits de société ?
Ou des premiers "24 heures chrono", l'une des premières séries à montrer un président noir et la légalisation de la torture ?
C'est une vraie barbe, ou une fausse barbe ?
Bonsoir,

Effectivement, il a l'air bien barré dès les 1ère phrases prononcées cet invité...
Le manque de simplicité, à priori, freine un peu l'envie de continuer la suite du visionnage...

Je vais tenter de me forcer plus tard....

Klérian.
Je reste assez dubitative sur cet objet qu'est cette émission..

Même si on y apprend beaucoup de choses sur les séries, et la fannitude qu'elles provoquent, ce point de vue gnostique sur elles est un peu tiré par les cheveux, quand même, et un peu réducteur.....

Bon ! J'avoue ! Je trouve Lost, Twin Peaks et David Lynch barbants. Ceci doit expliquer cela...
Enregistrée le 20 septembre 2012 ??????
Vu les premiers commentaires à l'enthousiasme peu mesuré, je pense que nous devrions sous (très) peu voir apparaître une pluie de posts de nos grincheux-rabats joie professionnels favoris... Stay Tuned!
Oh pu***n ! (désolé - je suis content)
10:44 et on parle déjà de mon film favori… :-) ça promet!
Soyons simple : yeehah.
Pacôme Thiellement ! Merci et encore merci ! Émission très "Mauvais Genres" ;-)

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