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Nos données personnelles, nouveau pétrole ?

Attention, débat à glissades : alors que le gouvernement cherchait à taxer les géants du Net qui se soustraient à l’impôt dans l’espoir de remplir les caisses de l’État, le voilà acculé à ouvrir le débat sur l’exploitation des données. D’où vient l’assaut ? D’un peu partout : du rapport Colin/Collin, d'Arnaud Montebourg, en passant par Pierre Bellanger, le PDG de Skyrock, lui-même cité dans un billet des Echos. Explications.

Derniers commentaires

- pb technique -
Merci Anne-Sophie pour cet article et la mention de celui des Echos.

Je savais comment fonctionnait le marketting et pubs ciblées sur certains sites (YT). Mais je me demandais comment d'autres arrivaient à mettre comme publicité/lien externe, les sites que j'avais consultés pour certains achats (notamment sachant que les sites sont hébergés dans des pays différents et fournissent pas le même service).
Nul ne sait vraiment à l'heure actuelle extraire une valeur réellement exploitable à partir des milliards de discussions sur Facebook, Google +, etc., des millions de billets quotidiens sur les blogs, des messages sur Google Mail. Bien entendu Google, Facebook et autres savent afficher une pub payante mais produire une sorte "d'or noir" issu de l'analyse savante de nos données personnelles relève de la futurologie. L'idée de taxer les données personnelles est une première tentative méritoire d'inventer un nouveau modèle économique qui fait aujourd'hui cruellement défaut à la presse en ligne et à de nombreux secteurs de l'économie numérique. Mais je ne vois pas comment mettre en pratique un système juste, cohérent, équitable et efficace qui respecte la vie privée d'une part, et permettent l'extraction intelligente de données personnelles d'autre part.
Si de tels outils existaient, il faudrait alors s'interroger sur l'utilisation de ces informations hautement qualifiées.
S'agirait-il, une fois de plus, de segmenter très finement les consommateurs pour vendre à chacun d'entre nous, ce qu'il n'aurait pas prévu d'acheter avec les vieilles ficelles du marketing ? Le flux intense et répété de sollicitations commerciales auquel l'internaute est aujourd'hui soumis contre son gré serait démultiplié de manière insupportable.
Ce n'est pas parce qu'une technologie existe qu'il faut l'utiliser.
Après l'écriture, et l'imprimerie, Internet est une 3ème révolution technique, au déploiement infiniment plus rapide que les 2 précédentes. Nous saisissons à peine l'ampleur des bouleversement induits et encore moins à venir dans tous les secteurs de nos sociétés. L'exploitation des données personnelles ne me semble pas plus un eldorado que les méthodes actuelles des régies publicitaires. Tout reste encore à inventer et ne peut qu'être le fruit d'une réflexion collective.
Bonjour à tous


Je n'avais pas contribué au forum d'@si depuis longtemps. Cependant, il me semble qu'une facette de la question n'a pas été clairement posée ici jusqu'à présent (ou alors mes excuses à celui ou celle dont j'aurais manqué la contribution).


D'abord, il me faut citer mes sources. Il commence à être connu par ici, il s'agit de Benjamin Bayart. Vous pouvez vous faire une petite idée du bonhomme ici : Benjamin Bayart et la neutralité du net, version juridique


Je n'ai pas la prétention de relayer les propos de cet intéressant personnage. Plutôt de partager avec vous le fruit de certaines de mes méditations après l'avoir longuement et patiemment écouté.


D'abord, nombreux sont ceux qui ici même se sont plaints de la dépossession de nos données personnelles. Admettons que nos données personnelles nous appartiennent, et qu'il s'agisse là d'une revendication morale parfaitement légitime. Néanmoins, au moins deux problèmes se posent.

Premièrement, sur le plan juridique, nos données personnelles sont de moins en moins protogées (les choses ont particulièrement empiré en 2004 avec la réforme des lois de 1978 sur la protection des données). Ce qui signifie que cette revendication morale ne dispose pas d'un écho clair dans la loi. Ce qui est dû notamment à une absence de définition claire de ce que sont des données personnelles. Mes photos de vacances, ok, ça peut encore avoir un sens, mais qu'en est-il du fait que j'ai bien aimé tel blockbuster au cinéma, ou que je consomme régulièrement de la pâte à tartiner italienne parfumée aux noisettes? En quoi ma consommation d'un produit représente une donnée qui me reviendrait de droit? Comment donner un sens à cela en termes juridiques?

Deuxièmement, les données "personnelles" qui sont récoltées, n'ont pas besoin de l'être. Elles le sont sur la base de l'utilisation d'un service proposé par un organisme privé. Faire une recherche sur Google, poster des photos sur Facebook ou consulter Wikipédia revient simplement à louer un espace de mémoire (que l'on paye au minimum sous forme de publicité, ou par la vente de nos données personnelles ^^) et à y accéder. Et c'est là le fond du problème : le commerce des données personnelles provient en partie du fait qu'elles ne sont pas exactement personnelles. Une bonne partie du problème disparaîtrait si j'hébergeais mes propres données sur mon ordinateur, décidant d'y donner accès directement à l'ordinateur de mes proches pour pouvoir les échanger directement avec eux. Dans une telle situation, il reste possible de prendre possession de mes données sans que je l'accepte (à l'aide de spywares, malwares et compagnie...), néanmoins le procédé devient clairement illégal. donc, plus aucun besoin de revendiquer à corps et à cris que mes données m'appartiennent.


Aussi me semble-t-il que la proposition la plus choquante ici concerne la taxation de la transmission de données. Premièrement parce qu'il n'y a pas à proprement parler échange de données. Il ne s'agit pas du modèle import/export de marchandises. Il s'agit plutôt de celui de la diffusion d'ondes hertziennes. Faudrait-il taxer Europe 1 du fait que leurs ondes hertziennes traversent les frontières? L'idée semble saugrenue. Deuxièmement, il s'agit également de discriminer les données : il y aurait des données européennes, et des données américaines, revenant donc de droit aux Etats souverains d'Europe ou d'Amérique? Il s'avère que pour les mêmes raisons selon lesquelles des données transmises à un service privé cessent d'être à proprement parler "personnelles", ces mêmes données ne peuvent plus appartenir légitimement à un Etat souverain, en tant qu'elles ne sont plus associées à un sujet de cette souveraineté. Or l'idée même d'internet c'est la mise en circulation des données sans discrimination économique ou politique. On peut certes attaquer quelqu'un en justice parce que les données qu'il transmet sont illégales. Mais il semble difficile de discriminer par avance, avant transmission, les données qui ont le droit ou non de traverser le réseau sans qu'un tribunal les déclare après examen illégales. Ce qui nécessite un procès contradictoire. De la même manière, il semble difficile de discriminer des données pour des raisons fiscales. On peut taxer un produit - par exemple un logiciel conçu et commercialisé par telle ou telle entreprise - mais il semble plus difficile de taxer des données. On peut taxer un service - comme par exemple le fait de rassembler ces données et de produire à partir d'elles une étude de marché qu'on vendra ensuite à telle ou telle compagnie étrangère - mais il n'est pas légitime, pas plus que possible, de déterminer comment des données pourraient être taxées, à moins de taxer la transmission elle-même. Autrement dit, vous faire payer votre usage des routeurs internet; demander à l'Etat français le droit de transmettre en échange de quelques deniers. Pourrait-on taxer l'usage d'une langue? Dès que je parle français à un Australien je dois 1,50€ à l'Etat par syllabe? Drôle d'idée que de faire valoir le droit souverain d'un Etat sur des données et leur transmission...


Je ne sais pas si mon propos est très clair, ni s'il est véritablement juste. J'essaie de mettre un peu d'ordre dans ce que je comprends de cette affaire. Je me suis laissé convaincre que l'enjeu d'internet est le maintien de la capacité de tout utilisateur d'être à la fois client et serveur. Or il m'apparaît que la proposition de Montebourg consiste exactement dans le contraire : faire de la distinction entre client et serveur un enjeu pour que l'Etat renfloue ses caisses et que la croissance économique française gagne quelques malheureuses décimales pour quelques temps.


Si j'ai mal compris quelque chose, je vous prie de me le signaler d'urgence, parce que j ai besoin d'y voir plus clair dans cette histoire...
Un monde où on aurait le choix entre la Vérité et l'Erreur dénoncée par Anne-Sophie Jacques... Je balance.
A propos de l'Etude de données non struturées, de l'agrégation des données, du comment et de leurs buts, chercher dans votre moteur de recherche préféré : Hadoop big data analytic ou analytique ou Palanthir Gotham... Les outils sont là utilisés par google et Yahoo depuis longtemps,

exemple
http://www.lemagit.fr/technologie/gestion-des-donnees/2013/01/21/le-site-de-jeux-en-ligne-king-com-passe-a-lanalytique-big-data-avec-hadoop/


Beaucoup de documentations en anglais et de démonstrations pour mettre en avant la détection de comportements...
Le rôle de l'Etat devrait être de protéger le faible du fort, ici l'utilisateur et ses données personnelles du prestataire de services. Pour cela, il faut obliger par la loi à ce que l'utilisateur donne le droit explicitement à chaque utilisation de ses données personnelles, fixer précisément par décret ce que sont les données personnelles, et autoriser les class actions pour que les utilisateurs puissent attaquer les prestataires indélicats en force.

Mais ça ne rapporte pas d'argent et ça ne crée pas de taxe, donc ça n'intéresse pas l'équipe de fiscalistes obsessionnels que notre bon peuple a mis au gouvernement.
Hasard du calendrier, ils en parlent aussi chez reflets.info :

http://reflets.info/oui-il-faut-fiscaliser-le-business-des-donnees-personnelles/
Souveraineté numérique ?
Si je comprend bien, il s'agit de protéger nos industriels tricolores des industriels étrangers. Les google, facebook et autres twitters seront ainsi contraints de sous-traiter à des entreprises bien franchouilles l'exploitation des données. C'est juste une mentalité de colonisé. Le même réflexe que celui du Bédouin qui voit transiter un pipeline sur son territoire et réclame sa part au péage, sans seulement imaginer que ce qui coule dans le tuyau, en réalité, c'est à lui et pas à Elf, Chevron ou BP.

Pourquoi ne pas rendre ces données à leurs légitime propriétaire ?

Les box internet, par exemple, sont équipées maintenant d'une mémoire flash de parfois 250 GO. C'est largement suffisant pour héberger en natif à domicile, un profil de réseau social, logiciel, feuille de style et données personnelles. Nulle besoin de fermes de serveurs. Conséquences, ces données sont che nous. On les met à disposition si on veut, auprès de qui on le souhaite. On fait les mise à jours que l'on souhaite, on installe les applications désirées et aucune autre.

Plutôt que d'essayer de constituer des rentes indues, nos "entrepreneurs" feraient mieux d'utiliser leur créativité à d'autres sujets que la fiscalité. Ils pourraient essayer l'informatique. Libre, de préférence.

"Le seul fromage gratuit, c'est celui des pièges à souris."
mes donnees personnelles ne doivent etre/devenir le petrole de personne - justement, elles m'appartiennent et ne sont pas a vendre.
ces propositions vont a l'encontre de ce qui devrait etre la base de la circulation des informations sur internet : securite et protection de la vie privee de chacun. Il n'est pas acceptable que le concept meme de donnees personnelles soit aussi flou car chaque institution va avoir une idee differente de ce que cela peut representer : analyse d'emails sur gmail pour que google puisse vous envoyer des pubs qui vous plairont, idem pour l'echange d'infos sur facebook, analyse du champ magnetique dans la rue en face de ma maison pour savoir si ma tele est allumee et quel film je suis en train de regarder, services de surveillance du territoire etc...
Bien sur, lorque j'utilise gmail ou facebook je leur donne d'abord et consciemment l'info mais ce n'est pas une raison pour ignorer ce que ces entites feront de l'information a posteriori surtout si elles doivent ensuite etre taxees pour le "service" rendu.
Je refuse que mon navigateur prenne note de tous les sites que je visite sur internet, je refuse d'aller dans un pays ou je dois laisser mes empreintes digitales a l'entree, et je refuse d'etre traitee comme une boite a donnees personnelles - et ce n'est pas parceque je suis paranoiaque qu'ils ne vont pas venir me chercher.
Cette histoire est une déprime à retardement. Une déprime qui n'est pas encore effective. Normalement c'est tabou, mais bon....
La chronique du mal.
Ou comment Anne Sophie nous présente en direct la captation à venir de la richesse, par les plus riches. Y'a des profits éventuels à réaliser? Comment imaginer une mesure protectionniste ou bien un rabais pour l'internaute sur sa facture internet, sur ses impôts... Comment imaginer qui va en être différemment de ce qui arrive dans tous les domaines...
D'ailleurs, la conclusion fait mention d'un changement de mentalité, de comportement des consommateurs... Bon courrage...
Moi je boycotte fessebouq et touitair, je vote même pas sur les forums d'@si.
Skyblog, plateforme qui compte, selon Bellanger, 33 millions de blogs actifs !!!!!!!!

Ça fait très ancienne "nouvelle économie" ce chiffrage. Il est marseillais, Bellanger ?

S'il y en a le centième, c'est déjà pas mal.
Oups,
merci
gamma
J'invite à lire les propositions du rapport de ce garçon, intitulé modestement "pour un new deal numérique", afin d'avoir les idées claires sur le contenu précis de cette étude, qui risque bien de se concrétiser en plan de développement si la ministre y est favorable.
On y voit plein de choses, sauf de l'open source, sauf des outils de contrôle de nos données (bien au contraire, en effet) et de nos outils (tout en saas, tout en loc'). C'est une vision comme une autre, rien ne dit qu'elle ne soit pas fonctionnelle, m'enfin, elle mériterait bien un débat.

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