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Commentaires

Mort de Bowie : "Alors, qu'est-ce qu'on fait ?"

Attendre confirmation, annoncer en direct, puis trouver des spécialistes prêts à réagir au pied levé, à 8 heures du matin : la tâche des journalistes qui ont annoncé en direct la mort de David Bowie, ce 11 janvier, n'était pas évidente. Des (longues) pauses publicitaires aux invités qui tombent à pic, revue des prestations des uns et des autres.

Derniers commentaires

Ha ben maintenant c'est au tour de Ravi Shankar...
Apparemment, la disparition de David Bowie laisse un grand vide...
Apparemment toujours, la médiasphère a horreur du vide.

Quitte à traiter tout ce qui se passe de la même façon : interruption du programme "normal" et mise en demeure d'en dire quelque chose à défaut d'en penser quoi que ce soit.

Comme le chantait un autre grand déjanté, The show must go on.
Vous savez quoi, l'équipe de arrêt sur images, si pour une fois vous pouviez ne pas décortiquer tout ça...
On peut évoquer la mort de Pierre Boulez et les différences de traitement médiatique ?
Déjà en mars certains s'interrogeaient...http://www.froggydelight.com/article-16070-Pierre_Boulez.html
Il faut dire que ce monsieur Boulez n'a pas fait beaucoup d'efforts. Musique absconse, théories incompréhensibles, direction d'orchestre version manocale. Même pas une liaison dans le show-buzz- il doit être le seul à ne avoir connu Carla Bruni. Sauf peut-être avec Claude Pompidou, mais c'est un ragot.
(je réponds aussi à alain-b)

Ceci dit, la couverture médiatique de la mort de Boulez est pleine de contradiction.
J'ai entendu des commentateurs, qui à l'évidence, n'ont jamais entendu la moindre note et n'ont strictement aucune idée de quoi ils parlent, évoquer avec conviction la mort d'"un grand génie". Ou alors, "mort d'un grand chef d'orchestre", alors que je suis bien persuadé qu'ils seraient bien infoutu de nous dire en quoi un chef d'orchestre est "grand" - et ce, jusque sur France Musique (si si).

Et je ne peux m'empêcher de penser à Dutilleux, et à la couverture médiatique (quasi inexistante) de sa mort à l'époque (même pas d'hommage ministériel).
J'ai vu, dans des médias musicaux, repris par d'autres (qui n'y connaissent rien, du coup ils reprennent) que Boulez était loué pour avoir défendu la musique contemporaine française dans le monde. Sauf que, Boulez est très rarement joué, et la plupart du temps par des ensembles très spécialisés. Alors que Dutilleux est quasiment devenu un classique : son concerto pour violoncelle (Ainsi la Nuit) ou les Métaboles sont entrés dans le répertoire des orchestres du monde entier, et applaudis régulièrement par le public, son ballet le Loup est remonté de temps à autres à Garnier.

Et bien entendu, panégérique complet sans nuance de Boulez, sans évocation de choses qui peuvent fâcher - pourtant beaucoup de musiciens l'accusent, et pas complètement à tort, d'avoir contribué à assécher et élitiser la musique contemporaine à force de "modernité". C'est un problème musical qui reste très prégnant, mais les médias "officiels" français auront du mal à l'évoquer de front, tant Boulez faisait partie de l'establishment culturel (avec de très belles réalisations à son bilan, également, il faut bien entendu le reconnaître). Les commentateurs anglo-saxons semblaient bien plus équilibrés (vu sur tweeter).

Bref, la couverture médiatique de la musique est bien représentative du fonctionnement des médias habituels... Et ce ne sont pas les spectateurs et auditeurs qui auront une idée plus juste et éclairée de ce qui se passe en musique, dans leur propre pays.
Les médias font comme à leur habitude: ils recopient tous la même dépêche AFP. A leur décharge, le cas Boulez est difficile en raison de ses multiples casquettes: chef, compositeur, institutionnel ( Ircam, intercontemporain, la cité de la musique etc. ). De quoi parle-t-on ?

Sur la direction d'orchestre, cette vidéo pédagogique me semble très intéressante ( "on dirait que vous ramassez un œuf qui est tombé par terre. Moi, je ramasse l'œuf. " )
Mais voilà une vidéo, d'une certaine manière assez pédagogique aussi, qui montre assez exactement pourquoi je ne suis pas aussi enthousiaste à en faire un grrrrrrrand chef d'orchestre parmi les grrrrrands (et au passage, qui montre pourquoi je suis très attendri par Bernstein).
Je vote Abbado. A propos de couverture médiatique, il ne semble pas me rappeler que sa mort ait fait grand bruit en France.

Dommage, il manque Karajan dans cette vidéo qui faisait montre d'un enthousiasme assez contenu.

( remarque d'un simple mélomane amateur )
Je signale au passage une nouvelle possibilité d'écouter de la musique en s'immergeant dans l'orchestre grâce aux techniques de vidéo panoramiques à 360 degrés. Pour les heureux possesseurs d'un casque de réalité virtuelle, ou à défaut d'un appareil capable de lire ce type de vidéo:

Répétition de Simon Rattle avec le philharmonique de Berlin.

Bientôt un "arrêt sur images virtuelles" ?
Ici, mékeskidi.

Qu'est-ce-qu'on est censé voir/entendre dans la vidéo/audio en question ?
De quelle vidéo parlez-vous ? Il y a en plusieurs dans ce fil.
Celle du message (de djac baweur) auquel je répondais.
Ha donc c'est pour moi.

Hé bien, vous assistez dans cette vidéo au point culminant absolument extatique, énorme, dingue, une sorte d'explosion de joie interstellaire, probablement une des plus massives de l'histoire de la musique (la symphonie est surnommée "Résurrection", pour vous faire une idée).

Et donc, vous êtes chef d'orchestre, et vous avez devant vous 80 instrumentistes et, je sais pas, 150 chanteurs. Et après une bonne heure de musique, vous avez donc à faire exploser la musique sur cette déflagration de jubilation, en étant leader des 230 personnes qui sont en face de vous.

Ben, voir Boulez à peine bouger, baisser les yeux et regarder sa partition, alors qu'il vit ce moment-là aux premières loges, ça me rend perplexe. Être aussi peu corporel dans un moment aussi intense, c'est quand même spécial.
Et regardez Bernstein : ce sourire béat de gamin quand il sent que "ça" arrive, cette manière d'embrasser le monde entier quand "ça" explose, avec autant d'exaltation : vous êtes instrumentistes ou chanteur face à ce chef, à ce moment précis, comment ne pas jouer 4 fois plus, comment ne pas vibrer 10 fois plus ?
Dans le genre, le top est à mon avis Jeffrey Tate, qui juste avant le tutti brutal du premier mouvement de la " Jupiter", se protège avec ses bras comme si le ciel allait lui tomber sur la tête ( ce qui arrive, d'ailleurs.).
Plus un chef bouge , moins il est regardé par les instrumentistes .
Ce n'est pas vrai.
Parole d'instrumentiste...
C' est parole de Boulez lui -même . J'aurais dû metrre des guillemets à la citation .
Ha ben c'est typique...
Tu penses que c'est typiquement français ?
En termes de médias, très franchement je peux pas répondre, je ne connais pas assez les médias musicaux anglais ou allemands.
J'ai juste vu passer des tweets à l'annonce de la mort de Boulez, et ça laissait penser que.
Mais en même temps, je me dis qu'une figure importante française ne sera pas traitée de la même manière, de même qu'une figure britannique en Grande-Bretagne, ce n'est pas spécifique à la musique.

En revanche, je suis à peu près certain que globalement, et donc médias compris, en France on est assez nuls en culture musicale.
évidemment, je me plante sur Dutilleux : le concerto pour violoncelle c'est Tout un monde lointain, pas Ainsi la Nuit (c'est un quatuor)
trop la honte
Boulez était le chef le plus demandé au monde.
Que vous n' aimiez pas Boulez , c' est votre droit . Sachez qu' il était le chef le plus demandé au monde .
Le "plus demandé", ça demandait à être sourcé, et je ne vois pas bien sur quoi cela s'appuie.
Ensuite, hélas, "être demandé", en musique classique comme partout ailleurs, n'est pas automatiquement synonyme de "être le meilleur". C'est aussi une question de réseau, d'agent, d'effets médiatiques, etc.
Par ailleurs, je ne dis certainement pas qu'il était mauvais !
Ben...
Vous savez pourtant que le coca cola est [s]le poison[/s] la boisson la plus demandée au monde, que le Royal with cheese est la bouffe la plus demandée au monde et dans Pulp Fiction.
Alors merde, quoi !
Un chef d'orchestre n' a rien de comparable au Coca ou au Royal cheese . Ce sont des professionnels qui le demandent , pas des clampins .
Je dirai même plus. Des professionnels de la profession.
Imaginez qu'en plus, ils soient experts!!!

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Les journalistes Français sont assez nuls en musique anglo-saxonne, ne parlons même pas de son histoire et de son impact sociétal, simplement parce qu'il n'en écoutent pas. Dans les rédactions, les Who, les Kinks, The Jam, Springsteen, Tim Buckley, The Cure, ce ne sont que des noms un peu connus et sans contenu. Qu'un Lemmy de Motorhead décède et ils sont perdus. Il leur faut un spécialiste musical, un Philippe Manoeuvre ou un JD Beauvallet des Inrocks. Et même là, il faudra leur pondre une histoire plein de clichés qui rentreront dans leur imaginaire ; punk = drogue, metal = satan, hip hop = mysoginie.

Tandis que pour Delpech, les mots sont venus d'autant plus facilement que c'est de la variété française, et ça, ils en écoutent.
Tout comme très peu de monde parle anglais dans ce milieu. Dylan est compris surtout grâce aux traductions d'Hugues Aufray :) C'est davantage culturel qu'autre chose.
Trividic, on l'envoie sur Mars, dites ?
Franchement, en ces temps agités d'attentats et entendre en allumant la radio :" on fait quoi là? On arrête le journal?" ( Cohen) ca fiche vraiment la trouille...

Alors quand on comprend, une minute après que ce n'est que la mort d'un chanteur, on trouve l'événement bien banal...

Cela ne serait-il un tout petit peu exagéré, hein ???
Je n'aimerais pas être invité d'un journaliste au moment du décès d'une vedette qu'on doit obligatoirement admirer, au risque de passer pour un inculte ou un sans coeur ...
I've heard a rumour from Ground Control. Oh no, don't say it's true…
Qu'est ce qu'on fait ?
On écoute cette fabuleuse reprise de Space Oddity !

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