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"Monsieur Val est-il présent ?"

 

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17h45 lu
Siné perd contre Askolovitch

Et voila, tout le monde s'est excite, tout le monde a porte plainte contre tout le monde, et en fin de comptes ... personne n'est coupable .. de rien.

Pas sur qu'au final tout cela fasse vraiment avancer la lutte contre le reel antisemitisme.
"Licra contre Siné" d'Elisabeth Levy toujours aussi haineuse et toujours aussi fière d'ouvrir sa grande gueule. La mauvaise conscience. Le déni de la réalité. Bref, cause toujours tu m'intéresses.....
Un peu HS, mais pas tant que ca, car deja discute sur ce forum :

Un communique de Claude Raymond, le femme qui a interpelle Arthur a Vals-les-Bains :

COMMUNIQUÉ: Arthur, le couillon couillonnant

Tout l'article est interessant surtout en ce qui concerne la maniere dont les medias ont relate les faits.

et pour bien mettre l'article en perspective, voici un copy/paste des 3 derniers paragraphes :

" [...]

Je suis juive, petite-fille de déportés morts à Auschwitz, enfant cachée pendant l’Occupation, traitée de « sale youpine » toute mon enfance et victime d’une campagne antisémite dans mon joli village de l’Ardèche il y a vingt ans, j’y ai laissé mon entreprise, une variante de « rumeur d’Orléans ». Je connais les ravages du véritable antisémitisme en France, je doute fort qu’Arthur comprenne de quoi je parle, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec la religion dont il se réclame et qui relève de la sphère privée, je suis athée et mes grands-parents venus de Pologne, Icek et Rosa Rosenberg n’étaient pas religieux non plus…

Je suis membre de l’UJFP (Union juive française pour la Paix). Les médias (presse, radios, télés) ne peuvent continuer à dérouler le tapis rouge à tous les Français sionistes sans les confronter aux Français qui ne peuvent plus supporter les massacres impunis commis par Israël, cet État voyou qui a perdu son âme.

Si les médias n’ont pas ce courage, qu’ils ne s’étonnent pas quand nous nous faisons entendre directement, comme, au hasard… à Belfort, Lille ou Vals-les-Bains.

Claude RAYMOND "
enfin mouchés les soi-disant "bien-pensants" !!!
Ce serait bien que Justine fasse le compte rendu du procès que la LICRA a intenté à Siné pour "incitation à la haine raciale". Elle le fait si bien !
La convergence entre Val et Askolovitch, déjà en 2005.
Merci pour ce reportage Justine "comme si nous y étions" et merci pour les précisions dans le forum. Merci aux @sinautes plus férus que moi sur le sujet.

J'attends la suite (un an après ? ou 2 mois après ?).


Monsieur Val dans un premier temps fait beaucoup de bruit pour pas grand chose (le trouillomètre à zéro) après avoir semer le vent se défile lâchement.
J'ai oublié de remercier Justine pour son travail et la justesse de son rapport, et aussi pour venir nous répondre et apporter quelques précisions dont nous pourrions avoir besoin concernant ce procès.
Un peu hors sujet (comme d'habitude) mais hahaha quand même.
Bonjour,

Il y a quelques choses qui m'échappe:

Me Thierry Lévy, deuxième avocat de Siné, interroge le prévenu Askolovitch :
« Saviez-vous que la phrase concernant la possible conversion de Jean Sarkozy au judaïsme a été prononcée par Patrick Gaubert, président de la LICRA ?
- Je l'ignorais
- Siné n'a fait que la recopier.
- A la différence près que Gaubert ne dit pas "Il ira loin, ce petit !"
- Non, car il a moins d'humour que Siné! », rétorque Me Lévy


Askolovitch dit ignorer que la phrase a été pronnoncé par P. Gaubert. Comment peut il préciser que Gaubert n'a pas dit "il ira loin ce petit" alors qu'il vient de dire qu'il ignorait la déclaration de Gaubert ?
Excellente remarque.
Selon son système de défense à l'audience, je suppose que Claude Askolovitch peut très bien dire qu'il a lu Patrick Gaubert dans Libération… six mois plus tard.
À partir de là, qu'il puisse faire la différence “aujourd'hui” ne peut pas être retenu comme argument.

La question me semble plutôt être : Comment un journaliste politique qui s'intéresse à la carrière de Jean Sarkosi aurait-il pu passer à côté du long article de Libération ? Avec, en plus, la “confirmation” d’une rumeur de conversion religieuse du dit Jean Sarkosi (“son” sujet) qui a dû agiter tout le microcosme…
C'est là où quelque chose n'est pas crédible.

Au fait, au cours de l'audience, a-t-on “creusé” la circulation de cette rumeur et de son infirmation particulièrement tardive ?

À ce propos, Me Thierry Lévy aurait pu être encore plus “drôle”
L’avocat interroge le prévenu Askolovitch :
« Saviez-vous que la phrase concernant la possible conversion de Jean Sarkozy au judaïsme a été prononcée par Patrick Gaubert, président de la LICRA ?
- Je l'ignorais
- Siné n'a fait que la recopier.
- A la différence près que Gaubert ne dit pas "Il ira loin, ce petit !"
- Non, car il a moins d'humour que Siné! », rétorque Me Lévy.


Maître Lévy aurait pu poser cette question :
- Vous auriez donc préféré que Siné conclue exactement comme Patrick Gaubert l'a laissé publier dans Libération : « Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient. » ? Cela aurait été mieux ?
Merci pour cet éclairage, c'est plus clair et je voyais mal l'avocat passer à côté d'une telle perche.
(comme d'hab, mon post ne s'est pas collé où je voulais ; comme il est long, absurde de le coller ailleurs ; je compte sur le marqueur « Nouveau ! »)

Quelqu'un a fait le travail pour Justine.
Ce qui permettrait peut-être d'ouvrir de nouvelles pages sur le fond. Par exemple : « Comment est-on considéré si l'on écrit un article “antisémite" sans être dénoncé comme tel ? »
Je me serais bien contenté d'indiquer le lien, sauf qu'il faut lire à rebours le déroulé du procès, ce qui est fastidieux.
J'ai tenté un copié-collé pour rétablir la chronologie :

http://www.rue89.com/2009/01/27/val-bedos-bhl-filoche-du-grand-guignol-au-proces-sine
(on peut y suivre les commentaires)

rue89 en direct du procès Siné avec Lyon Capitale
Val, Bedos, BHL, Filoche... Du grand guignol au procès Siné
par Paul Terra, Lyon Capitale
27 janvier 2009, 21h45
(du tribunal de Lyon)
Presque douze heures d'audience, ce mardi à Lyon, pour la première journée du procès intenté par la Licra au dessinateur Siné pour "incitation à la haine raciale" en raison de deux chroniques publiées dans Charlie Hebdo.
En résumé...

Durant toute l'audience, le procès a mélangé l'histoire de l'antisémitisme en France, la situation au Proche-Orient, l'extrême droite, Charlie Hebdo et Siné et ses chroniques.

Philippe Val et Bernard-Henri Lévy ont chargé Siné, BHL déclarant qu'une relaxe serait "un signal épouvantable [envoyé] à notre pays". Un Guy Bedos au verbe haut, ou l'ancien Premier ministre algérien Sid Ahmed Ghozali ont soutenu le dessinateur.

Me Jakubowicz, avocat de la Licra, a tenté durant la journée de dresser le portrait d'un Siné d'extrême droite. "C'est le fantasme de Me Jakubowicz", a commenté Me Lévy, l'un des avocats de Siné.
Le conseil de la Licra a souvent interrogé les témoins cités par la défense en leur demandant de donner leur réaction si les propos de Siné avait été tenu par Jean-Marie Le Pen. Alain Jakubowicz:
"Le masque de Monsieur Sinet est tombé, c'est un bon gros raciste et antisémite. Il ne supporte pas de voir des femmes voilées. Nous sommes dans le premier degré digne du FN de la grande époque. Ses témoins, des amis de 50 ans, ont été touchants mais il n'y a pas d'immunité car il est de gauche."

De son côté, les avocats et témoins de la défense ont tenté de décrire un dessinateur engagé contre le racisme. "La partie civile n'a rien à tirer des propos de Siné et ressasse des vieilles merdes de 1982", a insisté Me Tricaud, l'un des avocats du fondateur de Siné Hebdo.
Bref, le débat n'a guère avancé. Le procès reprendra mercredi matin à 9 heures 30 avec les plaidoiries des avocats et le réquisitoire du procureur.
Rue89

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mardi 27 janvier 2009, premier jour

9h24. Arrivée de Siné au tribunal de Lyon. Il est flanqué de quelques uns de ses témoins, soutiens. Les flashs crépitent et Siné pose de bonne grâce. À ses côtés, l'humoriste Guy Bedos prend déjà sa défense:
"Il est tellement déplacé de le juger pour incitation à la haine raciale. Il est athée et je ne savais pas que c'était un délit. Je vois surtout de la mauvaise volonté de la part de certains qui ont voulu l'écarter. Siné m'a donné d'aller plus loin dans l'humour satirique."
Escorté par une cohorte de photographes, Siné avance lentement jusqu'à la sixième chambre du tribunal correctionnel de Lyon où il est jugé pour incitation à la haine raciale.

9h33. Devant l'entrée de la sixième chambre du tribunal correctionnel de Lyon, Patrick Gaubert, le président de la Licra, explique pour quelles raisons son association attaque Siné en justice:
"Des barrières ont été franchies mais cela ne fait plus rire. Aujourd'hui, les mots ont une autre signification. Nous sommes ici car Siné n'a pas respecté l'autre et il a tort. (...)
Si des musulmans ne se sentent pas bafoués, c'est qu'ils n'ont pas lu les chroniques de Siné. Siné crache sa haine de l'autre en se moquant. On ne peut pas accepter ce genre de propos. Aujourd'hui, ce procès est un vrai symbole: celui que l'on ne peut plus dire."

9h44. Siné avait promis qu'il viendrait se défendre accompagné d'une trentaine de témoins. Ils ne sont qu'une poignée dont Guy Bedos, Gérard Filoche, co-fondateur de SOS Racisme ou encore Sid Ahmed Ghozali, ancien premier ministre algérien.

La Licra, défendue par Me Alain Jakubowicz a, elle, convoqué notamment Bernard-Henri Lévy, qui sera présent en début d'après-midi.

Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo, convoqué en tant que témoin par les avocats de la défense, Mes Lévy et Tricaud, ne sera pas entendu comme témoin mais comme civilement responsable en tant que directeur de Charlie Hebdo, titre au sein duquel ont été publiées les chroniques de Siné que la Licra attaque.

9h50. Siné se présente devant le juge et répond aux questions relatives à son état civil. Le juge lui présente les faits reprochés et lui lit "ses" chroniques de Charlie Hebdo qui l'ont mené jusqu'à l'audience de ce mardi matin. Un extrait de l'une d'elle:
"Plus je croise les femmes voilées qui prolifèrent dans mon quartier, plus j'ai envie de leur botter violemment le cul! J'ai toujours détesté les grenouilles de bénitier catholiques vêtues de noir, je ne vois donc pas pourquoi je supporterais mieux ces patates à la silhouette affligeante et véritables épouvantails contre la séduction!"

Ainsi que celui concernant Jean Sarkozy:
"Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le parquet a même demandé sa relaxe! Il faut dire que le plaignant est arabe!
Ce n'est pas tout: il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit!"

L'enquête de personnalité se révèle assez sommaire. L'accusé paraît assez détendu.

10h30. La bataille procédurière fait rage. Les avocats de Siné, Mes Lévy et Tricaud, demandent la nullité de la citation de leur client en invoquant le délai de remise de la citation et l'absence de Siné et de son avocat lors de l'audience de consignation en septembre.
Dans leur argumentaire, ils se réfèrent à une vieille unité de mesure, le myriamètre, qui allonge le délai de citation. Dans une longue réponse, Me Jakubowicz, avocat de la Licra, reconnaît sa faute en matière de citation, mais affirme que la procédure et la citation ne peuvent être entachées de nullité d'autant plus que Siné était, selon lui, représenté lors de l'audience de consignation. Les avocats s'écharpent sur une loi qui date de 1881...

11h. Les avocats de Siné continuent de soulever des problèmes de procédures. Ils pointent du doigt les propos attribués au dessinateur dans la citation à comparaître. Me Lévy:
"Les propos sont édulcorés, agravés, déformés. Quand on saisit, un tribunal d'un écrit, on n'a pas le droit de le modifier. Le texte poursuivi n'est pas celui de Monsieur Sinet."

11h20. Le juge annonce que le procès peut continuer après une heure passée à étudier les irrégularités de procédure.

11h44. Siné est à la barre. Il répond aux questions du juge sur ses chroniques. Le vieil homme ne se départit pas de son humour et de son goût de la provocation mais n'élude pas les questions du juge:
"Il s'agit de propos humoristiques destinés à faire rire, sourire. Je ne tiens pas une chronique dans le Monde Diplomatique. Je reconnais tous mes propos, mais ils attaquent des intégristes qui arborent des symboles interdits par la loi.
J'ai écrit tout ce qui figure dans les chroniques et cela a fait rire des gens. Sauf mon patron. Les propos que l'on me reproche sur Jean Sarkozy, je les ai copié d'une phrase prononcée par Patrick Gaubert le président de la Licra qui m'attaque aujourd'hui.
Je suis un militant pour les minorités. Je ne me sens pas coupable. Je suis fier de mes convictions et je n'en changerai pas."

Concernant la chronique du 11 juin, Siné se défend en insistant qu'il vise les intégristes religieux. Avec son verbe habituel: "Quand je dis patate, c'est gentil dans ma bouche". Sur Charlie Hebdo, il se lâche:
"Val voulait appeler Voltaire et Spinoza. Charlie Hebdo, c'était un journal rigolo. Je me moque des curés, des patrons, des militaires, mais jamais des pauvres, des immigrés. Je suis antireligieux. C'est une profession de foi et je continuerai. Ce n'est pas un procès qui va m'arrêter."

11h54. Les débats prennent une tournure sérieuse. Le juge demande à Siné si l'on peut rire de tout. Réponse:
"Si les gens n'aiment qu'ils n'achètent pas. Quand je vois messe le dimanche matin sur France 2, je suis bouleversé tellement je suis choqué. Je ne voulais pas exhorter à la haine raciale. Les bras m'en tombent quand je vois la mauvaise foi des gens qui me poursuivent."

12h05. Me Jakubowicz interroge Siné sur ses chroniques et ses intentions. Il revient sur les déclarations précédentes du dessinateur:
"Quand vous dites "il y en a partout au supermarché", de qui parlez-vous? Vous avez reconnu que vos propos étaient condamnables en acceptant de signer la lettre d'excuses que vous a demandé Philippe Val..."

Siné garde son style provocateur et argotique, mais semble moins à l'aise. Juste avant que le juge ne suspende la séance le temps d'une pause déjeuner, Me Jakubowicz souligne la présence de Maurice Sinet, alias Siné, à une soirée de la liste Euro-Palestine, dont il établit le lien avec Dieudonné, et reprend des articles de presse évoquant Siné faisant siffler des patronymes juifs.

Après des questions de procédures en début de matinée, l'audience se politise et entre dans le vif du sujet. Siné ne se démonte pas, la défense de la partie civile non plus.

12h18. Après une matinée d'audience, Me Alain Jakubowicz improvise une conférence de presse où il continue sur la lancée de son interrogatoire avec Siné:
"Les masques tombent aujourd'hui. Siné apparaît comme le gros beauf qui utilise des arguments d'extrême droite quand il dit: "Il y en a de partout." Sa véritable personnalité apparaît. La société a changé, on ne peut plus faire de blagues grasses sur les blacks, les youpins ou les bicots.
Dans ses propos, il y a les prémices d'une incitation à la haine raciale, un vision passéiste de la société. Si Jean-Marie Le Pen avait tenu de tels propos, personne ne s'offusquerait de ce procès. Il n'y a pas d'impunité pour Monsieur Sinet."

14h18. Arrivée de BHL entouré de cinq gardes du corps. Le philosophe a répondu présent à l'appel de la Licra qui l'a cité comme témoin:
"Les propos de Siné tombent sous le coup de la loi. Dans le climat actuel, ses propos sont irresponsables et indignes. On ne peut pas dire d'une femme qui porte le voile qu'on va lui botter le cul, dire d'enfants qui ne mangent pas de porc qu'on va leur jtter un plat de saucisse dans la figure et qu'une conversion au judaïsme est un moyen de s'enrichir et de grimper l'échelle sociale.
Ces trois assertions sont la ligne jaune à ne pas franchir entre le rire de bon aloi et le racisme. Il est possible et bien de critiquer les religions, mais s'attaquer à des personnes en espérant créer un effet de répulsion ou de rejet, cela s'appelle du racisme et de l'antisémitisme.
C'est navrant car Siné est un bon dessinateur, mais ses propos sont inacceptables et je trouve bien que la Licra se soit élevée contre les propos de Siné."

14h30. L'audience reprend avec un nouvel interrogatoire sur la personnalité et la carrière de Siné. Le vieux dessinateur reprend l'intégralité de ses distinctions et de ses amis. Il garde la même ligne de conduite et dit qu'il continuera de sévir dans la presse.
"Je refuse de plier l'échine", glisse Siné. Me Jakubowicz continue de dépeindre un dessinateur d'extrême droite et le pousse à reconnaître que les femmes voilées le dérangent. Siné répond toujours: "Je me bats contre les inégalités".

14h46. Le juge convoque les témoins. Philippe Val, directeur de la publication de Charlie Hebdo, ouvre le bal. Sans le moindre regard pour son ancien salarié, il répond aux questions et se désolidarise de Siné. Il ne se ménage pas lui-même:
"J'ai une responsabilité, j'aurai dû relire la chronique en tant que directeur de la publication (...) Je savais qu'il y avait parfois des problèmes sur des questions de xénophobie ou de racisme. Je suis souvent intervenu pour remplacer une phrase ou un paragraphe dans une chronique de Siné."
Quelques instants plus tard, interrogé par Me Jakubowicz, il en remet une couche: "Ses propos sont moralement et éthiquement condamnables." Le témoignage de son ancien patron accable Siné. "Je réprouve ce que dit Siné dans cette chronique", ajoute-t-il.

16h25. Après un peu moins de deux heures de témoignage, Philippe Val quitte la barre. L'avocat de la défense l'a accusé d'avoir accablé son client en conclusion de son audition. Le juge annonce le report des plaidoiries à mercredi. La fin de journée de mardi sera consacrée à l'audition des autres témoins de la défense et de la partie civile. BHL, témoin médiatique, cité par la Licra se présente à la barre et répète dans les grandes lignes ce qu'il avait déclaré à la presse quelques heures plus tôt (voir 14h18). Il critique les stéréotypes "riche-juif" véhiculés dans la chronique de Siné. "Ce stéréotype jette le feu dans la tête des gens", déclame-t-il.

16h48. Bernard Henri-Lévy clôture son témoignage en faisant référence au capitaine Dreyfus, "c'est toujours la même histoire" et en appelant à la condamnation de Siné : "S'il n'y a pas de condamnation et que l'on peut dire impunément les trois assertions de Siné, c'est un signal épouvantable que l'on enverra à notre pays".

17h16. Juste après le départ de Bernard Henri-Lévy, la salle d'audience se vide. Le procès redevient en quelques minutes moins glamour et médiatique. A la barre, Gérard Filoche, co-fondateur de SOS Racisme, succède à BHL et exprime son incrédulité de témoigner au procès de son ami dessinateur:
"Je n'aurais jamais cru que Siné serait un jour accusé de ce dont il est accusé aujourd'hui."

18h. Dès ses premiers mots à la barre, Guy Bedos déclenche quelques rires dans la salle d'audience. C'est la seconde fois qu'il vient témoigner en faveur de son ami Siné dans un tribunal après 1982. Entre Bedos et l'avocat de la partie civile, Me Jakubowicz, le ton monte:
"Ce matin, Maurice Sinet a dit: 'Chez moi à Noisy-le-Sec, j'ai l'impression d'être à la mosquée et au marché, nous sommes moitié-moitié.' Qu'en pensez-vous?"
La réponse de Bedos ne se fait pas attendre:
"Tu m'emmerdes."

La suite du témoignage se fera dans une ambiance plus bon enfant. "Siné est un provocateur, un malade de la provocation. Et il vous a encore montré ce matin qu'il peut aggraver son cas. Siné l'humoriste, il faut savoir le lire. L'humour est une langue étrangère et parfois il faut des sous-titres", souligne l'humoriste. Avant d'ajouter: "Quelque chose me heurte, on pourchasse l'antisémite comme le faisait Mac Carthy avec de pseudos communistes. Mais que l'on recherche les vrais antisémites!"

19h14. La défense cite Sid Ahmed Ghozali pour "redorer" le blason de Siné. L'ancien Premier ministre algérien dresse le portrait de son ami, de son frère, Siné:
"Je ne lui connais que des amis arabes, juifs ou noirs, que des femmes juives. Si je devais le résumer en un mot, je dirai antiraciste. Bob Siné est un humaniste."

Après Sid Ahmed Ghozali, qui se déclare musulman à la barre, c'est Marc Feld, un architecte et ami de Siné, qui dépose en se présentant assez rapidement comme juif. "Au fond, Siné est un juif d'honneur", conclut-il.

19h47. Le bal des témoins continue. La partie civile, la Licra, appelle Dominique Sopo à la barre. Le président de SOS Racisme réfute l'argument de la défense selon lequel Siné dénonce les intégristes religieux. Pour lui, dans les chroniques publiées dans les colonnes de Charlie Hebdo, Siné incite à la haine raciale en agitant "le balancement entre les Arabes défavorisés et les juifs favorisés".

19h49. La journée n'est pas encore terminée. Le juge veut entendre tous les témoins et demande une suspension d'audience de 15 minutes.

20h02. Siné déambule lentement dans les couloirs du tribunal correctionnel de Lyon. "Je suis HS", confie-t-il. Il n'en dira pas plus ce soir. Pendant toute l'audience, il est resté assis sur sa chaise regardant droit devant lui les juges. Il a gardé son manteau et très peu communiqué avec ses avocats. De son côté, Me Tricaud, son avocat, se plaint: "On ne parle pas des faits."

20h57. Le dernier témoin, une linguiste se présente à la barre. Elle décrit la première chronique comme suivant le fil conducteur de l'habillement et des femmes:
"La première partie est violente, typique de la satire. On est dans la démesure, l'indignation. Nous ne sommes pas dans le vraisemblable, le réalisme. Siné n'est pas dans du projet mais du fantasme. Tout le journal relève de la satire, on sait ce que l'on va lire dans Charlie Hebdo."

21h16. Le témoignage de la linguiste, citée par la défense, touche à sa fin. "Voyez-vous une dimension antisémite dans l'article du 11 juillet", lui demande Fernand Schir, le président de la sixième chambre du tribunal correctionnel de Lyon. La linguiste répond par la négative.

21 h 35 : Le président de la sixième chambre du tribunal correctionnel de Lyon suspend l'audience jusqu'à mercredi matin.
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http://www.rue89.com/2009/01/28/le-procureur-demande-la-relaxe-de-sine-qui-seche-son-proces#commentaires

En direct du procès Siné avec Lyon Capitale
Le procureur demande la relaxe de Siné, qui sèche son procès
par Paul Terra
(du tribunal de Lyon)
La seconde journée d'audience, consacrée aux plaidoiries, a commencé sans Siné, qui a fait un malaise dans les couloirs du tribunal et est rentré à Paris. Le dessinateur est jugé pour "incitation à la haine raciale" à la suite d'une plainte déposée par la Licra pour deux chroniques parues dans Charlie Hebdo.
Page régulièrement mise à jour. Pensez à la rafraîchir fréquemment.

Mercredi 28 janvier, deuxième jour :

9h27. Dans les couloirs du tribunal correctionnel de Lyon, Siné se sent mal. Assis sur un banc, il demande l'intervention des pompiers. Le dessinateur passe habituellement 16 heures par jour sous assistance respiratoire. Hier, il n'en pas a eu et manque de force à l'heure d'affronter le deuxième jour de son procès. Les pompiers le placent sous assistance respiratoire. L'entourage de Siné avoue que le dessinateur va rentrer à Paris.

9h30. Me Lévy, avocat de Siné, annonce au juge Schir que son client vient de faire un malaise et qu'il ne sera pas présent à l'audience.

9h50. Siné quitte le tribunal et repart à Paris.

9h54. Les plaidoiries commencent avec celle d'Alain Jakubowicz, avocat de la Licra. "Hier, nous avons dit des choses essentielles sur la photographie de notre société et je regrette que Maurice Sinet ne soit pas là aujourd'hui", déplore-t-il. Me Jakubowicz attaque son exercice de style en relisant les chroniques de Siné et en insistant sur le fait que les témoins appelés par Siné étaient "aveuglés" par leur lien d'amitié avec Siné.

11h05. Me Jakubowicz conclut sa plaidoirie en demandant au juge de dire que "la ligne jaune a été franchie". Fidèle à sa ligne de conduite depuis le début du procès, l'avocat de la Licra a dressé le portrait d'un dessinateur qui a une obsession contre les juifs, d'extrême droite, habitués des dérapages. Il se réfère autant aux propos du dessinateur qu'à sa personnalité. Avant de le qualifier de tribun politique et plus seulement de caricaturiste.

11h14. Siné peut compter sur un soutien qu'il n'attendait pas forcément: le procureur.
"Dans la première chronique, il ne m'apparaît pas que Siné stigmatise une communauté religieuse", analyse-t-il.
Au sujet de la chronique sur Jean Sarkozy du 11 juillet, le procureur estime que le terrain judiciaire concerné n'est pas celui de l'incitation à la haine raciale mais de l'outrage ou de la diffamation. "On n'a pas le droit de sortir des phrases de leur contexte satirique. Nous sommes sur le terrain du droit pénal et il ne se réduit pas à la morale. La chronique est politiquement incorrecte, mais aujourd'hui tolérerait-on les écrits de Coluche ou Desproges?
On attendait aussi Siné sur des propos de 82 qui incitait,eux, à la haine. Le procès n'a pas été fait en 82, il ne faut pas lui faire payer ses propos de 82. Je vous demande de bien vouloir relaxer Siné", requiert-il.

11h47. L'avocat de Charlie Hebdo, Me Malka, plaide en qualité de civilement responsable. Il commence par pointer du doigt le fait qu'il défend habituellement Siné, que Me Lévy, l'avocat de la défense, défend habituellement Dominique Sopo, témoin de la partie civile la veille, et et qu'il est ami avec Bernard Henri-Lévy. Avant de résumer:
"Ce que vous avez devant vous, c'est une famille qui se déchire."
Il ne manque toutefois pas de protéger Philippe Val en accablant Siné, continuant ainsi son travail commencé lors de la première journée d'audience. "Ethiquement, je réprouve les propos de Siné", souligne-t-il. Le procès Siné aura aussi, par moments, été celui de Charlie Hebdo et de Philippe Val.

12h12. Les avocats de la défense commencent leurs plaidoiries. Me Tricaud s'emporte contre les raccourcis de la partie civile, ses retours en arrière, les omissions sur le passé de Siné. "Siné ne s'attaque pas à une communauté religieuse mais à quelques pratiques individuelles, ce qui lui paraît être une multiplication des signes ostentatoires. Ce qui lui pose problème, c'est la montée du communautarisme. Il ne dénonce qu'une partie des pratiques d'une communauté", développe-t-il.
Juridiquement, il appuie sa plaidoirie sur la jurisprudence du procès des caricatures de Charlie Hebdo. Et de politiser le débat en évoquant l'amitié entre le président de la Licra et Nicolas Sarkozy comme la toile de fonds de ce procès.

12h53. Dernier acte du procès: la plaidoirie Me Lévy, l'un des deux avocats de Siné. Son intervention se transforme en charge contre Philippe Val: "Il s'est mal conduit, déshonoré, il n'a assumé aucune responsabilité."
Sur les chroniques en elle-même, Me Lévy reprend les arguments du procureur, qui a demandé la relaxe de Siné, pour défendre son client. "La chronique du 2 juillet ne parle que de Jean Sarkozy. Elle n'attaque pas la communauté juive."
Mous, les avocats de Siné ! Très mous…

Cet été, j’avais essayé de reconstituer l’enchaînement des faits à partir des informations ayant filtré ici et là dans différents médias.

Des questions se posaient. Par exemple…

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=1104
enquête le 26/08/2008
Dans son article « L’ascension d’Askolovitch chez Lagardère : merci Jean Sarkozy ? » Justine Brabant écrivait : « Dans un article récapitulant l’affaire et paru dans le Nouvel Obs, Askolovitch rapporte avec un savant flou artistique la réaction des Sarkozy à la chronique de Siné. »

Je m’étais récrié en considérant qu’il y avait-là pourtant quelques pistes à fouiller.

Notez bien - c’est très important ! - que je ne cite pas ci-dessous la mauvaise transcription d’une émission de radio au cours de laquelle les mots auraient pu dépasser la pensée de l’intervenant. Il s’agit d’un texte de confirmation mûrement réfléchit, rédigé et relu, signé de Claude Askolovitch lui-même dans Le Nouvel Observateur nº 2280, 17 Juillet 2008
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2280/articles/a379855-.html
Je vous redonne la citation (notons que le terme "antisémitisme" n’apparaît pas ICI) :
« (…) Jean Sarkozy, évidemment, n’a jamais annoncé une quelconque conversion au judaïsme. Sa fiancée est désespérée de devenir un sujet de rumeurs. La famille est excédée. Que faire ? Porter plainte ? La colère de Jean Sarkozy est rapportée à des journalistes. L’affaire éclate sur RTL. (…) ».

Vous ne saisissez pas la subtilité du propos ? Je précise…
« La famille est excédée. Que faire ? Porter plainte ?
[ELLIPSE…]
La colère de Jean Sarkozy est rapportée à des journalistes. »

Vous ne voyez toujours pas ? Alors, je scénarise…
« La famille est excédée. Que faire ? Porter plainte ? »
La foule des fans du prince Jean, mêlée aux paranoïaques d’élevage : « Oui ! Oui ! Devant les tribunaux, le salopard : qu’il en prenne pour vingt ans ! Déchu de ses droits civiques et tout ! Rétablissons la peine de mort ! Du sang, du sang ! »

Ben, non. Finalement… « La colère de Jean Sarkozy est rapportée à des journalistes. »

Les mêmes, très déçus : « Oooooooh, c’est tout ? Pourquoi pas on l’a pas, le joli procès bien saignant ? »

Vous avez compris enfin ?
Claude Askolovitch nous dit que « LA FAMILLE » envisage de porter plainte… mais ne le fait pas.
La famille du Président de la République se refuse à porter plainte pour incitation à la haine raciale devant un Tribunal de la République. Étonnant, non ?
(« On suit, Justine, là-bas dans l’fond ? »)

Et comment Claude Askolovitch nous explique-t-il cette reculade d’une telle importance symbolique survenue aussi près du sommet de l’État, là où se trouve le premier magistrat de France, garant des institutions (le père de l’offensé) ? Hein, comment ?
Ben, il ne nous l’explique pas.

Au lieu que l’ "ON" agisse en citoyen responsable et conscient de son devoir, respectueux des institutions de la République… « la colère de Jean Sarkozy est rapportée à des journalistes » ; mode tout à fait inédit de règlement des litiges.

Ici, rappelons-nous que Jean Sarkozi a su aller LUI-MÊME (on nous l’a assez claironné !) déposer plainte au commissariat du secteur de Neuilly après avoir découvert quelques jours plus tard des graffitis vraiment antisémites sur les murs de sa circonscription…

« La colère de Jean Sarkozy est rapportée à des journalistes. »
« Rapportée » : qu’en termes galants ces choses-là sont dites. Le Dauphin convoque les hérauts royaux afin qu’ils proclament partout sa colère.
Des noms ! Des noms !

« DES » journalistes ? Ou UN seul journaliste finalement, jubilant d’ouvrir la boîte de Pandore avec ses propres petites mains ? Vous vous en remémorez d’autres, des journalistes qui, le 8 juillet sur une autre radio que RTL ou le lendemain dans les quotidiens, aient, conjointement avec Askolovitch, balancé le "scoop" d’un Siné basculant dans l’antisémitisme le plus évident ? Non ? Moi non plus.

Ce pluriel "littéraire" n’est pas de mise. Il faut lire :
« La colère de Jean Sarkozy est rapportée à… Claude Askolovitch. »

Dans un français moins contourné, ne peut-on pas lire : Claude Askolovitch a été contacté, éventuellement au téléphone, par Jean Sarkosi, très en colère - ou, à défaut, un très proche conseiller - et il a été décidé, avec l’accord du jeune Conseiller général, ce qui suit… « L’affaire éclate sur RTL. Nous sommes mardi 8 juillet. » ? Notez la forme excessivement indirecte : le journaliste qui fait éclater l'affaire ? Un anonyme.

Certains impertinents pourraient aller jusqu’à prétendre que - faute de pouvoir agir selon le Droit - "on" a convoqué un propagandiste de combat plus ou moins habile mais très motivé pour lui demander de faire le sale boulot.

(cet été, naïf, j’avais écrit) Lors du procès Siné Vs Askolovitch, je ne vois pas comment Jean Sarkosy pourra éviter de « descendre dans l’arène » à la demande des avocats du caricaturiste, afin de s’expliquer sur le "rapportement" de sa colère au journaliste. De quel droit celui-ci se serait-il permis de se mêler de cette affaire - privée jusqu’ici (disons interpersonnelle) -, si on ne lui avait rien DEMANDÉ ?

Selon Justine Brabant :
« Me Thierry Lévy, deuxième avocat de Siné, interroge le prévenu Askolovitch :
“Saviez-vous que la phrase concernant la possible conversion de Jean Sarkozy au judaïsme a été prononcée par Patrick Gaubert, président de la LICRA ?
- Je l’ignorais.”
»
Dont acte :? Vraiment pas “teigneux”, les avocats…

Il est absolument impossible que le journaliste Claude Askolovitch, proche de Jean Sarkosi, n’ait pas lu l’article de Libération du lundi 23 juin 2008 où - sous la plume de Christophe Ayad et Antoine Guiral - il est très clairement question de ce dernier parmi d’autres membres de la famille :
http://www.liberation.fr/actualite/monde/334081.FR.php
« Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy, assure n’avoir jamais parlé de ces questions avec lui. “Nous partions parfois en vacances ensemble avec une bande de copains juifs à moi, mais ne parlions jamais de religion.” Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. “Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient”, s’amuse-t-il. »
Notons - et c’est important - que Patrick Gaubert, « président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy » (ce qui lui confère une légitimité certaine), qui déclare n’avoir jamais parlé de religion avec celui-ci, est tout à coup en mesure de pouvoir dire aux journaux que son fils Jean « envisagerait de se convertir ».
Notons également que cette possibilité a été évoquée bien plus tôt par voie de presse ("people"), et que nul n’a songé à la démentir. Pas plus qu’il n’y eu de démenti tout de suite après la déclaration de Patrick Gaubert dans un quotidien national de référence.

Notons encore que, lorsqu’il la lit le 8 juillet sur les ondes de RTL, Claude Askolovitch, proche du fils Sarkosi, ne dément pas lui non plus le contenu de la citation tronquée de Siné : « il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive,… ». Le journaliste alors ne parle absolument pas de “rumeur”.
http://www.dailymotion.com/video/x65qrl_askolovitch-sine-rtl-charlie-hebdo_news

Pourquoi je suis sûr que Claude Askolovitch a lu Patrick Gaubert dans Libération ?
Grâce à la candeur de Maître Jakubowicz, avocat de la Licra :
http://www.leprogres.fr/infosdujour/rhone/1040146.html
« Xavier Breuil : Vous êtes à l’origine de la citation à comparaître du dessinateur Siné devant le tribunal correctionnel de Lyon. Comment a été prise cette décision?
Maître Jakubowicz : Dès la publication de la chronique du 2 juillet, le président national de la Licra, Patrick Gaubert, a demandé de poursuivre Siné. C’était comme une évidence. Nous avons envisagé dans un premier temps la diffamation, mais Jean Sarkozy et sa future épouse n’ont pas souhaité descendre dans l’arène.
(…) »

Ainsi, dès le 2 juillet, Patrick Gaubert a « demandé » de poursuivre Siné. Dans cette perspective, il ne manque pas de prendre contact avec Jean Sarkozy et sa future épouse qui ne souhaitent pas « descendre dans l’arène ».
De son côté, Claude Askolovitch relate les choses ainsi : « La famille est excédée. Que faire ? Porter plainte ? » Que sait Claude Askolovitch de cette colère ? Depuis quand ?

Vous y croyez-vous, à une convergence de rencontres et de coups de téléphone autour de Jean Sarkosi, avec la participation de Patrick Gaubert lui-même, et au cours de laquelle la déclaration de celui-ci à Libération ne serait pas évoquée (le “savon” qu’il a dû prendre…) ? Vous y croyez ? Moi, pas.

C’est pourquoi je considère que le silence délibéré - devenu une dénégation - de Claude Askolovitch sur ce précédent de la "rumeur" est un mensonge.

Quand au démenti sur la “conversion", il faut attendre l’article du Nouvel Observateur du 17 juillet pour qu’il soit "suggéré" :
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2280/articles/a379855-.html
« Manifestement, personne ne lit Siné. Il va falloir une lectrice incongrue pour que tout sorte. Madame Marie Culioli, maman de Jean Sarkozy... Elle est alertée ; et peinée. Jean Sarkozy, évidemment, n’a jamais annoncé une quelconque conversion au judaïsme. Sa fiancée est désespérée de devenir un sujet de rumeurs. »

« Désespérée », peut-être, mais drôlement lente à la réaction, la petite ! Hein, "tonton" Gaubert…

Justine Brabant ne nous rapporte pas que les avocats de Siné aient fouillé la manière dont Claude Askolovitch est entré dans l’affaire pour en assurer le lancement médiatique.
Aucune allusion à l’article du Nouvel Observateur. Rien sur cette phrase pourtant décisive : « La colère de Jean Sarkozy est rapportée à des journalistes. » Rien sur le fait que Claude Askolovitch ait été LE SEUL à soulever ce point avant que d’autres ne relaient l’accusation.
Négociations discrètes de la part des avocats pour ne pas “chatouiller” le “château” ?


poisson (00:40 le 22/01/200) et Camille Payet (01:35 le 22/01/2009) ont bien relevé ce que je qualifie de dangereuse hypocrisie, concernant un auteur et son texte.
Les témoins de la défense ne sont pas de reste, selon Justine Brabant :
Le sociologue Michel Wieviorka (…) explique que le texte de Siné lui paraît "antisémite, mais aussi phallocrate (double raison de sévir).
Dominique Sopo, président de SOS Racisme : "Je pense qu’on peut qualifier l’article d’antisémite, mais un antisémitisme exprimé de façon allusive", explique-t-il, prudent.
C’est juste une affaire de “feeling”, quoi…

Ceci dit, la formulation de tous est amusante : ce n’est pas nécessairement Siné le coupable, c’est son article, comme dit si bien Claude Askolovitch !
Condamnons donc l’article ! Le bout de papier ! Piétinons-le ! Brûlons-le en place publique (autodafé) !
Pour l’auteur Siné…? On ne sait pas.

Par contre, le directeur de publication qui a laissé passer cet article…

Non, la situation n'est pas vraiment amusante.
En fait, l’hypocrisie consiste en cela : si les attendus du procès - et quel que soit le jugement rendu - disent que l’article peut-être “interprété” comme antisémite (ce qui dédouane Askolovitch d’une diffamation), certains s’emploieront à dénoncer une tache indélébile sur la carrière de Siné et sur l’homme ; comme pour Edgard Morin et d’autres.
Par ailleurs, cette “interprétativité” sera une base pour l’accusation du procès de Lyon.

Je pensais qu'éclaircir les conditions de l'implication de Claude Askolovitch dans une situation que lui seul a médiatisée serait le principal objectif des avocats de Siné.
Ils ont “magistralement” raté cette occasion et elle ne se représentera jamais. La suite est destinée à finir en “eau de boudin”, quelle que soit la décision du tribunal. Nous n'en saurons pas plus.
Basta !

Le procès Licra Vs Siné ?
Si ses avocats font preuve de la même mollesse, le guacamole sera bon à jeter.
Aie aie, si l'on doit citer une liste honorable de guignols médiatiques qui nous donnent des leçons de civisme, de liberté d'expression, de citoyenneté, et même souvent d'humanisme .. je pense qu'il serait facile de faire une très bonne et considérable liste en zappant d'une chaîne à l'autre, en consultant bcp de nos nombreux et inutiles journaux : animateurs, éditorialistes, chroniqueurs de marque, et pseudo-experts qui gagnent bcp d'argent en nous vendant matin midi et soir de la peur dans des émissions où ils sont devenus presque aussi indispensables que l'animateur (un exemple de ces émissions : C Dans l'Air ..et des exemples d'invités privilégiés : Sfeir, Servent, Barbier...) ! Sinon, évidemment il y en a d'autres dans d'autres médias : BHL, Adler, Askolovitch, Val, Glucksmann... Tous ceux qui suivent les différents débats de politique étrangère savent à quel point beaucoup de nos stars médiatiques défendent des positions inacceptables nourries de mensonges soutenus soit par un silence aux alentours (supposés apporter une autre vision, tu parles :p) soit par l'absence de contradictions dans les mêmes médias !
Je finis par redire ce que j'ai déjà écrit dans un autre forum ici que je n'ai jamais accepté de cliquer sur "Alerter" dans un forum même quand je lisais des propos inacceptables sur le plan moral (injurieux ou racistes..). Je n'aime pas la censure et je pense que dès que l'on se prête à des censures (y compris de cette nature en alertant un modérateur de forums) on ouvre le sentier où seule la subjectivité majoritaire des puissants doit s'exprimer !

Aujourd'hui pour donner qu'un exemple flagrant que bcp d'@sinautes ont cité ci-dessus : dès que l'on se met à critiquer publiquement la politique de l'état d'Israel, on est aussitôt et presque spontanément taxé d'antisémitisme par l'un des nombreux stars médiatiques qui deviennent au fil du temps, et de répétitions, une "thèse" reprise par la majorité des médias...
J'attends toujours qu'on m'explique avec des arguments en quoi ce texte est antisémite, visiblement, même les experts cités par la défense sont soit incapables, soit à court d'arguments, puisque un parle de "sentiment" de malaise. Je pensais vivre dans un pays ayant assimilé l'héritage des lumières et de la raison, hors un sentiment n'a rien de rationnel, c'est tout l'opposé. L'autre parle d'une stupide analogie entre deux mots "riche" et "juif" qui se retrouve dans la même phrase. Ça n'a aucun sens, c'est la phrase dans son ensemble qui a un sens, pas la présence des deux mots. Bref, pour moi ceux qui attaquent Siné montre juste à quel point ils sont stupides.

Pas besoin de préciser qu'il se convertit au judaïsme pour ironiser sur la situation scandaleuse de ce fils de président qui, malgré sa nullité notoire, se retrouve à des postes auxquels des gens de son age (sans parler de sa formation inexistante) ne devraient pas se retrouver. Rien que ce fait là devrait mener à une insurrection. En effet, ce fils à son papa fera du chemin dans la vie qu'il se convertisse ou pas, qu'il soit incompétent, qu'il soit inexpérimenté, rien n'y changera. Siné, je crois, faisait juste remarquer qu'il était prêt à tout, à se convertir également. Dans la famille Sarkozy, l'important ce n'est pas les valeurs ou la morale, c'est le fric, le pouvoir et le bling-bling. Ben le voilà, le digne fils de son père.

Ah et Daniel, lamentables, les propos de cet avocat, je vous assure, vous n'avez rien d'un paranoïaque, tout le monde est au courant que dans le milieu, il y a beaucoup de monde prêt à lécher les bottes de Sarkozy pour avoir une promotion ou une petite mission... Sauf peut-être le grand-public qui est encore un peu naïf.
Lorsque le Val n'est pas là, les sourires peuvent fuser... des sinés peuvent danser !
Un extrait de la réaction de Gisèle Halimi qui défendait Siné :


"La direction de Charlie Hebdo vient de le licencier brutalement. Motif allégué : propos antisémites. A la lecture attentive de ses quelques lignes, je suis en mesure d'affirmer -en spécialiste du droit de la presse- qu'il ne s'agit que d'un prétexte ; un procès pour antisémitisme n'aurait guère de chances d'aboutir.

Cette opération participe donc des procès en sorcellerie qui se multiplient aujourd'hui pour MAINTENIR UNE PSYCHOSE DU JUIF PERSECUTE".
Autre chose : le billet de Siné se terminait sur des comparaisons d'un goût exquis entre une musulmane en tchador et une loubavitch "au crâne rasé", accompagné d'un dessin de ladite loubavitch, dessin qui faisait plutôt penser à une déportée des camps hitlériens... Je ne trouve nulle part trace de ceci sur le Web ; la reproduction ci-dessus du billet de Siné s'arrête juste avant... Quelqu'un pourrait-il donner un lien vers ce passage, et permettre de verser ainsi une pièce intéressante au dossier ?
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/07/25/771-de-quoi-l-antisemitisme-est-il-le-nom" De quoi l'antisémitisme est-il le nom"
Une fois de plus le président de SOS racisme se fourvoie pour défendre l'oppresseur contre l'opprimé.
Triste, mais bientôt on n'en parlera plus.
Il devrait méditer sur ce que la LICRA est devenue.
"Je dis que ce qu'écrit machin est antisémite, mais je n'accuse pas machin d'être antisémite". Bon, admettons. L'adjectif et le nom coïncide, rien à dire.

Alors le texte dit par Askolovitch est diffamatoire, mais Askolovitch n'est pas diffamateur. Bon, mais on a le droit d'être diffamatoire si on est pas diffamateur? Est-ce possible? Ça coïncide moins le nom et l'adjectif, et donc c'est moins flagrant, faut voir.

En traduisant tout en latin? Peut-être que la bonne déclinaison des mots sauterait aux yeux, et que la justice retrouverait ses marques...

Ma liberté d'expression contre ta liberté d'expression. Attention, si la justice ne fait pas un peu le tri, qui, quoi, quand, comment, où, la confusion va régner. Siné n'est surement pas contre un peu de confusion surgissant de la justice telle la vapeur de la cocotte-minute, mais surtout si il gagne, au moins un des procès quoi.
juste une chose : askolovitch = tête à claques ! Je crois qu'il faut s'en méfier réellement, il est vraiment mauvais. Faire chier un vieux monsieur sympa comme tout, et surtout pas antisémite (faut arrêter d'être con des fois) est LAMENTABLE de sa part et de la part de la LICRA. Marre de ces cons qui voient le mal partout.
Très bon récit, Val toujours aussi CM ( les amateurs de la "Guerre des Boutons" voient de quoi je parle)

Siné pugnace malgré sa santé...

Il ne faut pas oublier que DS a commencé par sucer la roue du lamentable Askolovitch avant de plier le genou devant l'indignation du forum !

Ce qui n'est pas à son honneur malgré l'amitié que nous avons pour lui : le mot "antisémite" est à manier avec davantage de précaution, me semble-t-il, et ne pas savoir qu'il ne peut s'appliquer à Siné devrait valoir un retour à la case "culture maraîchère, option agricole", moins amusante mais plus productive que la case "coopération journalistique dans les lynchages valiens" !

Il fallait le dire, c'est fait.

***
Me Lévy évoque une chronique de Daniel Schneidermann dans Libération (lien indisponible, hélas) qui portait sur ce sujet.

Certes, c'est bien de nous préciser que la chronique n'est plus disponible sur le site de Libération, mais on peut quand même la retrouver facilement sur le web.
C'est pas Alain Lévy, le deuxième avocat de Siné, mais Thierry Lévy.
Beaucoup de bruit pour pas grand chose

Pourtant déjà dans l'histoire un personnage a dit
Paris vaut bien une messe...

Epouser le royaume de France en se convertissant... c'est du déjà vu !

Pour les nul en histoire, cf Henri IV, les parpaillots et la Saint-Barthélémy

Stan 1000g
Je ne serais pas surpris qu'en écrivant ce récit, il vous soit venu à l'esprit que vous fîtes les fondations d'un forum potentiellement explosif, Justine.
Je repasse par ici en fin de journée, laissez la cafetière allumée :-)
Après d'édifiants (ou terrifiants) articles sur les prisons, Justine Chroniqueuse Judiciaire... il se dégage comme une ligne directrice.

Merci pour ce bon moment narré avec talent.

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