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Marc L., la triste histoire de l'anonyme dont Internet savait tout

Et vous, quelles traces avez-vous laissées sur internet depuis que vous avez commencé à vous en servir ? Un article du magazine Le Tigre, traçant le portrait complet d'un internaute a priori anonyme, a récemment souligné la quantité de données personnelles que les internautes étourdis mettent à disposition de Google.

Derniers commentaires

Je ne crois pas que soit si difficile à reproduire malgrès les dire de Marc L. Mais je m'interroge sur la pertinence d'une tel mise en relief... en effet quand on met étale publiquement sa vie en photo... c'est pour qu'elle soit connu publiquement... Sinon ça n'a aucun intérêt... J'ai un blog pour déblaterer mes avis, c'est pour qu'ils soit connus... Je diffuse très largement (enfin du mieux que je le peux) mon travail, c'est pour qu'il soit connu aussi, et j'ai tout intérêt à ce qu'on retrouve ou je travaille et mon numéro de portable (enfin ce dernier ce sera difficile, mais au moins mon mail et msn...)... ^__^\
Je ferais remarqué que bon nombre de personne écrivent avec leur véritable identité. Le forum est public, on pourrait donc reprendre les discussions pour évaluer les orientations d'un 'sujet' en particulier. Par principe de précaution, j'ai toujours agit sous un pseudonyme. Ce qui n'empêche que je donne volontiers mon identité en privé si cela est nécessaire.

Soit disant la jurisprudence n'autorise pas la récolte d'informations publiques. Pourtant, on voit apparaitre des sites qui font tout le travail d'agrégation comme 123people et qui ne sont nullement inquiétés. Mais au-delà du point de vue juridique, nous avons tous la possibilité technique de le faire. Autrement dit, libre à chacun de dresser un profil et de la garder pour soi. Faut-il encore rappeler que les sociétés commerciales ont bien plus de pouvoir à cet égard, notamment Google. Le regroupement des services (sous une même identification) permet d'établir un profiling précis: moteur de recherche, gmail, calendar, tableur en ligne, youtube, google maps, blogger, réseau social...
Je suis un peu choqué par la démarche du journaliste du Tigre, et pas choqué par le prétendu "relief inquiétant" des informations privées qu'il a trouvé sur "Marc L.".

(1) Je suis un peu choqué par la démarche du journaliste, parce que comme l'explique le blogueur que vous citez (Jules de Diner's Room), c'est une chose de disperser des informations, c'en est une autre de les synthétiser consciencieusement... Si l'individu les disperse, il y a peut-être une raison, qui relève justement de l'intention de ne pas être exhibitionniste. Les regrouper pour les confronter les unes aux autres relève du voyeurisme et surtout de l'enquête privée... Pratique qui, si elle ne l'est pas déjà, devrait être condamnable.

(2) Quant au "relief inquiétant" des informations privées mises à jour, bof bof... Des lieux de vacances, des dates, des petites amies, un numéro de téléphone... Rien de très folichon. Je vois mal un proche, un employeur ou, soyons fous, un service de renseignement être captivé par de telles "révélations".

Bref, rien de très intime dans tout ça. Au contraire même : que du public. Des vacances telles qu'il a voulu les présenter (donc les représenter, donc les reconstruire), de manière très consensuelle, à ses proches. Des petites amies qui, visiblement, n'étaient pas des maîtresses secrètes ou des liaisons dangereuses, et là encore sur des photographies exposées par lui-même. Un employeur qui est loin d'être une activité secrète, camouflée par l'intéressé.

On est dans la narration par un inconnu (le journaliste) de la représentation qu'un inconnu (Marc L.) fait de sa vie sur la toile.
Et non, et la différence est énorme, dans la représentation directement, sans biais, par un inconnu (le journaliste) de la vie (elle-même directement, pas sa représentation construite par l'intéressé) d'un inconnu (Marc L.).

Car où sont ses opinions politiques ? Où sont ses pratiques religieuses ? Où sont ses intimes convictions sur les grandes questions de la vie & de ses mystères ? Où sont ses fantasmes et ses pratiques sexuelles ? Où sont ses rêves et ses désillusions ? Où sont ses états d'âme personnels ? Où sont ses jugements personnels sur les personnes qui l'entourent, de près ou de loin ? Y aurait-il tout ça, dans l'article, que l'on pourrait parler de portrait d'un être humain dans son intimité, dans sa complexité. Et que l'on pourrait alors parler de Big Brother, d'Edvige (au passage, Edvige se fout de savoir où vous avez passé vos dernières vacances, ce qui l'intéresse c'est vos positions syndicales, religieuses, sexuelles, etc., et c'est bien là le problème, on est loin de l'article du Tigre) et de "relief inquiétant" des informations dispersées...

Mais justement, il n'y a pas tout ça. Car pour trouver tout ça, et c'est sans doute possible pour un certain nombre d'internautes, il faudrait casser le jeu des pseudonymes. Mettre en lien ce que j'écris ici sous ce pseudonyme, avec ce que j'écris ailleurs peut-être sous le même, peut-être sous un autre, puis avec mon pseudonyme sur un site de rencontre, sur un deuxième, sur un troisième, le tout en lien avec mon profil Facebook contenant mon vrai nom, avec mon blog qui peut avoir un titre bien aléatoire, avec pourquoi pas mes autres blogs, encore sous d'autres titres, et avec mes photos sur Flick'r, sur Picasa, sous des rubriques ou des intitulés qui n'ont de logique que l'irrationalité de mon inspiration le jour où j'ai rempli la case "identifiant". Etc.

Bref, comme dans la vie réelle : beaucoup d'intermédiaires savent beaucoup de choses sur chacun de nous, sur internet comme dans la vie réelle, mais seule une personne peut faire le lien entre toutes ces connaissances, et cette personne c'est soi-même. Ainsi, mon banquier peut connaître mes moindres achats et mouvements financiers, donc mes déplacements, mes hobbies, mes nuits d'hôtel, mes fleurs ou chocolats... mais rien sur leur destinataire ou sur leur motivation... Mes amis peuvent connaître mes joies et mes peines, mes jugements sur les êtres qui nous entourent, mes opinions politiques, mes pratiques sociales, mais pas mes revenus et mes dépenses, ou pas plus que ce que je leur laisse voir. Mes amants/maîtresses peuvent connaître mes lubbies sexuelles, mais de mes convictions profondes ils ne savent que ce que je leur laisse voir. Mon secrétaire de section syndicale ou politique peut connaître mes jugements politiques, mes colères, mes espoirs, mes ambitions, mais pas mes hobbies, mes lubbies, mes activités glorieuses ou mesquines le soir chez moi. Etc. Et si l'un d'entre eux se met à regrouper tout cela et savoir plus que ce qu'il n'est moralement légitime à vouloir savoir, c'est qu'il est soit 1) moi-même ; 2) puni par la loi et par l'éthique ; 3) Dieu. Donc je ne vois pas quel motif d'inquiétude supplémentaire crée la vie virtuelle par rapport à la vie réelle...
Je précise un point : quand je dis "On est dans la narration par un inconnu (le journaliste) de la représentation qu'un inconnu (Marc L.) fait de sa vie sur la toile.", je ne sous-entends pas que ça n'a aucun intérêt. C'est intéressant. Mais ce n'est pas de l'espionnage : c'est en quelque sorte de la littérature.

On touche aux genres biographique et autobiographique. Et donc aux mêmes limites de ces genres, à savoir principalement la limite de la sincérité du propos. Comme Rousseau ("je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple (...). Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi") avouant des fautes et en cachant d'autres (l'abandon de ses enfants, etc.), par manipulation ou tout simplement par les tours et les détours de sa mémoire. Le biographe/l'autobiographe narre une vie, donc donne une représentation d'une vie, donne à voir une vie, mais n'expose pas froidement tous les aspects, tous les secrets d'une vie, ne parvient pas à la cheville de la complexité du réel, de la complexité d'un être humain.

Alors que l'espionnage vise à la totalité, puisque le moindre détail peut faire sens, peut faire lien, beaucoup plus que la somme d'informations brutes.
Il est difficile de partager votre avis, car le but d'un "espion" est d'utiliser les données qu'il réunit pour manipuler sa ou ses cibles.

Marc L a grandement facilité le travail de son manipulateur, si le besoin s'en fait ressentir à un instant quelconque de savie:
- est il attiré par l'argent? Par les avantages en nature? Quel type de proposition de voyage ne pourrat il s'empêcher d'accepter?
- quel genre de femme pourra le séduire?
- est ce qu'une idéologie ressort de son auto-présentation, ou est il inutile de perdre du temps sur cette piste de manipulation?

Vouala, je suis d'accord avec Sophie: c'est inquiétant ces armes que Marc (et nous?) a mis à disposition de tous les prédateurs professionnels susceptibles d'avoir besoin (et non pas envie, là on touche les futurs criminels en série et autres corbeaux psychotiques) de mettre le basar dans sa vie.
C'est qui "tous les prédateurs professionnels susceptibles d'avoir besoin de mettre du bazar dans une vie" ? La formulation laisse entendre qu'il ne faut pas chercher bien loin pour en connaître, pourtant rien ne me vient en tête ? La vie de Marc, comme la mienne, est tellement peu intéressante hormis pour lui-même et ses proches (je veux dire par là qu'il n'est pas conseiller d'un chef d'État, patron d'un grand groupe, star, ... : et c'est bien ce que recherchait le journaliste du Tigre, un Monsieur Tout-le-monde) que je ne vois pas qui peut vouloir le manipuler/être son prédateur (1).

...hormis un de ses proches/connaissances. Et là, qu'apporte internet de plus que ce proche/cette connaissance ne peut déjà savoir ? Si je suis le banquier/le médecin/la maîtresse/la maman de Marc et que je veux le manipuler, je pense avoir plus à gagner à agir "dans la vie réelle" (par des questions finement orientées posées directement à Marc ou à des proches soigneusement choisis, par une filature discrète, etc., bref, du réel, pas du virtuel) que par les pauvres informations qu'il laisse traîner sur la toile.

Non, l'intérêt de cette démarche me semble plus à être chercher du côté du "voyeurisme littéraire" (voyeurisme : regrouper des informations volontairement dispersées ; littéraire : et narrer une histoire à partir de ces informations) que du côté de la manipulation ou de la prédation.


(1) en tout cas avec "si peu" d'informations (puisqu'on va me répondre : "mais une méchante société commerciale pour lui laver le cerveau et le faire consommer ses produits, bien sûr !". Moui, mais avec les informations disponibles là sur Marc, c'est moyen comme business plan).
Vous ne voyez pas -et je ne chercherais pas à voir- un prédateur aujourd'hui dans la vie de Marc et dans notre environnement.

Je suis moins sûr que Marc n'a pas envie d'avoir dans 5 ans, 10, 15 une vie publique qui lui apportera mécaniquement des ennemis. Je ne suis pas sûr non plus que notre Doulce France ne va pas changer et créer des adversaires dangereux au seins de sa population.

Et enfin, je n'ai pas besoin de chercher un prédateur pour m'être déjà fait agressé, dévalisé, et beaucoup d'autres ne demandaient rien à personne jusqu'à ce qu'ils se fassent piéger par un quelconque escroc qui en voulait à son -toujours trop- maigre pécule ou à la viriginité de leur fille. Parano? C'est mon moindre défaut, mais je préfère me mettre dans la situation du moindre risque quoi qu'il arrive, et ne pas permettre que l'on glane des renseignements sur mes goûts fait partie de cette tendance à ne pas attirer l'envie des mal intentionnés (Si! Si! Ils existent, promis, y'en a!)
Mais justement, il n'y a pas tout ça. Car pour trouver tout ça, et c'est sans doute possible pour un certain nombre d'internautes, il faudrait casser le jeu des pseudonymes. Mettre en lien ce que j'écris ici sous ce pseudonyme, avec ce que j'écris ailleurs peut-être sous le même, peut-être sous un autre, puis avec mon pseudonyme sur un site de rencontre, sur un deuxième, sur un troisième, le tout en lien avec mon profil Facebook contenant mon vrai nom, avec mon blog qui peut avoir un titre bien aléatoire, avec pourquoi pas mes autres blogs, encore sous d'autres titres, et avec mes photos sur Flick'r, sur Picasa, sous des rubriques ou des intitulés qui n'ont de logique que l'irrationalité de mon inspiration le jour où j'ai rempli la case "identifiant". Etc.

Le jeu des pseudos peut être facilement cassable lui aussi : exemple, un pseudo dans myspace avec ton prénom et ton nom laissé par un "ami" dans les commentaires.
Et on te retrouve sur google.
Sans parlé des pseudos rares : d'où le fait que de nombreuses personnes utilisent des pseudos tirés du dictionnaire des noms communs.
On peut toujours dire qu'on est pas impressionnés par l'étendue des traces que l'on laisse sur le net.
Sauf le jour où on en est la victime, simplement plus sous les projecteurs que d'habitude.
hehe !
Excellent pseudo btw Ema !
Un billet fort intéressant à ce sujet sur Mediapart :
http://www.mediapart.fr/club/blog/vincent-truffy/150109/m-et-moi-enquete-de-routine-sur-le-web
Ce ne serait pas une forme de social engineering tout ça ?
^^
Le Tigre est un magazine que j'aime beaucoup et cette publicité, qui lui fera certainement beaucoup de bien, ne le laisse sûrement pas de marbre... sauf que les raisons, s'en explique-t-il, sont difficilement acceptables sans réserve (bah oui, ses autres excellents papiers n'ont pas de reprises du tout... moins qu'un reportage sur les prisons françaises, même, c'est dire...).
J'ajoute juste que Le Tigre pourra certainement faire aussi bien une prochaine fois : Raphaël Meltz en semble vraiment capable. Quelqu'un a-t-il lu son roman paru l'an dernier 'Meltzland' ? Une écriture brillante, vraiment novatrice et qui laisse soupçonner les talents de l'auteur pour ce qui est de la recherche d'informations via Google...
Bon... ça devient grotesque là....
Trois posteurs qui écrivent l'un en dessous l'autre et dont le pseudo commence par "Fan", ça c'est franchement suspect.
Vite une enquête de la veille internet.
(Nicolas Princen, quesse tu fous ?)
(et là tu vois qu'il te répond "j'y travaille"...)
C'est aussi ça le Web 2.0
Marc L., la triste histoire de l'anonyme dont Internet savait tout] Marc L. , s'est donc le pseudo de Sarkolovitch?
Désolé si je réponds un peu à côté, mais je ne vois pas d'autre endroit pour ça. Je veux juste laisser quelques traces du procès de Siné contre Askolovitch qui s'est tenu aujourd'hui et au cours duquel on a fait celui de Daniel Schneidermann. Plus exactement c'est Askolovitch qui n'a pas apprécié les papiers que lui a consacré DS, qu'il a qualifiés, je cite, de : "tissus d'imbécilités écrits par un paranoïaque, adepte de la théorie du complot". Pour Askolovitch, "Schneidermann c'est l'exemple même de ce qu'un journaliste ne devrait pas faire. Aucune enquête, c'est lui qui devrait se retrouver au tribunal". Fort heureusement pour DS, ce n'est pas dans la nature (généreuse ?) d'Askolovitch de s'abaisser à poursuivre en justice...

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