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Les pom pom girls à la tribune

Dans les pages "Rebonds" de Libération se déploient d’habitude des analyses savantes et des points de vue engagés que le journal accueille en fin de pagination : manière d’ouvrir les colonnes à de plus amples développements argumentatifs, à des signatures extérieures à la rédaction, et à des positions ouvertement partisanes que les pages strictement factuelles et informatives n’ont pas vocation à recevoir. C’est l’endroit où ça débat, où ça polémique, où les spécialistes ont l’occasion de revenir sur un fait pour en éclairer des facettes que les feux de l’actualité avaient d’abord dérobées au regard : ça instruit, ça fait cogiter, on s’y chauffe les neurones jusqu’à porter parfois le cerveau à ébullition.

Derniers commentaires

Don't save the cheerleaders...
Judith est un peu une artiste asiatique. Elle arrive à extraire et à dessiner du sens à partir du vide. Bravo.
Bravo Judith , excellent ,si agréable à lire. Le titre "les pompom.." est très drôle.
Bien aussi de mettre entre guillemets"de gauche" pour Libé. Bien que j' en sois une lectrice quotidienne, je pique des crises devant certains articles..
Merci, votre analyse est intelligente, impertinente ..tout ce que j 'aime!
juste pour rire encore un peu de cette belle pub offerte par Libération

dans laquelle les 2 belles "pom-pom girls" nous disent :

"Nous irons partout à Charleville-Mézières, à Pau, à Clermont-Ferrand, à Limoges, à Rouen, à Roubaix… »

je dis aujourd'hui que c'est raté pour clermont-ferrand où finalement Mme la Ministre Rachida DATI n'a pas voulu aller.....
Et bien une fois de plus quel plaisir de vous lire, je me le gardais en réserve de puis quelque temps cet article qui est aussi long que bien construit et intelligent, (sans vouloir faire de flagornerie excessive je dirais comme d'hab') car il est toujours intéressant et jubilatoire de vous lire disséquer la propagande sarkosiste même quand elle prend les formes de la "diversité" (deux femmes et même une qui n'a pas grandi dans les beaux quartiers en même temps si on fait la moyenne des deux ça reste bien supérieur à celle des français). Le pire dans cette histoire c'est qu'elles semblent croire ce qu'elles écrient et prêchent à longueur de journée sur les télés et radios. Car pour ces deux femmes certainement très intelligentes l'occupation actuelle n'est pas de faire de la politique mais de communiquer sur le fait qu'elles en font, et c'est très différent. Alors soit elles le savent et sont prêtes à tout pour conserver leur fauteuil au prochain remaniement, soit elles sont subjuguées par leur gourou sarko et sont prêtes à tout pour montrer leur allégeance en maniant avec brio parfois mais surtout avec excès la brosse à reluire. Dans les deux cas elles incarnent malheureusement tout ce qui est le moins moderne et le plus détestable côté de la politique politicienne (phrase préférée des gens de droites pour parler des socialistes en ce moment).
Alors quand elles se revendiquent de parler avec tout le monde laissez moi rire, parler au plus de monde possible (et non pas avec) voilà l'objectif car elles me semblent bien plus occupée à parler écrire montrer qu'à écouter regarder et réfléchir. Alors depuis le temps qu'elles me cassent les oreilles (et je reste poli) je vous remercie judith de cette petite revanche bien méritée, alors continuez de manger ces pommes (pom girls) pour disséquer les vers sarkosistes qui les pourrissent.
le pom pom boy , c'est fillon qui parait-il appelle à l'union nationale pour affronter la crise, j'ai entendu dire.
quel bouffon !!
En lisant les extraits de l'article, j'ai compris ce que voulais dire le "très saint père" sur " la France doit se souvenir de son passé chrétien". Leur texte est vide comme un prèche. Enfin disons l'image que je m'en fais parce que je n'en ai jamais entendu un...

Croyez en moi parce que croire en moi c'est bien... Quel argumentaire effectivement !!!
De 2 choses l'une :

- si NKM et RDati assument sincèrement ce texte qui est non seulement truffé de contresens mais aussi en contradiction avec la réalité, alors elles sont bonnes à enfermer.

- si elles se rendent compte de l'énormité des propos qu'elles ont signés (dans les pages Rebonds de Libé, pas télé7jours) alors elles doivent bien se douter que ce galimatias dont la vacuité frise l'insulte n'a que peu (très peu, voire très très peu) de chance de convaincre les lecteurs desdites pages - à moins qu'ils ne soient, à leur tour, bons à enfermer.

La vérité serait donc ailleurs.

En effet, étant donné que le président de la république et son premier ministre entendent servir la France le mieux possible, ils ont donc pour ce faire fort logiquement nommé à des postes à hautes responsabilités les meilleurs collaborateurs possibles, autrement dit de brillants éléments que l'on imagine aisément intègres et prêts à mettre leur rigueur, leur énergie et leurs compétences au service de la France et des Français, et tout ceci, vous en conviendrez, est totalement incompatible avec le profond mépris pour le débat démocratique que ce texte ne manquerait pas de révéler s'il n'était en réalité destiné à détendre l'atmosphère en provocant une franche rigolade, voire l'hilarité générale, à gauche comme à droite.

Car c'était forcément de l'humour. Non ?
Mazette! Chez nous, on appelle cela tout simplement du charabia! Merci à Judith pour ce décorticage éclairant! Sinon, je dois avouer que je n'aurais rien, mais alors vraiment rien compris à cette tartine indigeste.
"un con ça ose tout, c'est à ça qu'on les reconnait" (Audiard)

et comme je l'ai déjà écrit plus haut , shakeqi mène une politique de main tendue tandis que joffrin lui, mène une politique de la joue tendue
Il fut un temps, précisément le 16 novembre 2005 où Daniel Schneidermann avait répondu à un internaute du Bing Bang Blog qui lui demandait ce qu'il pensait de Libération (à ce moment là bien sûr), et il avait répondu : " A Libé, ça tiraille, ça s'engueule, ça pétitionne, ça empiète, mais tout est à ciel ouvert ! " . Et il avait rajouté : "Pour l'instant" .

Je ne me permettrai pas de demander à M Schneidermann ce qu'il pense aujourd'hui précisément du journal qui l'emploie car je sais que : "La liberté d'expression des salariés est un principe absolu" conf à l'article..... Mais attention : " L'expression publique de l'opinion du salarié ne peut aller à l'encontre de l'intérêt public de cette entreprise en vertu d'un certain article 3B de la Convention Collective "de je ne sais plus quoi . Ceci doit faire ressurgir de bien mauvais souvenirs à celui qui autrefois avait été viré du journal le Monde pour n'avoir pas appliqué cette règle ou cette loi.

Nous , nous pouvons dire ce que nous en pensons. Moi, je pense que ce journal n'est plus un journal de gauche, il fait parfois semblant. Et d'ailleurs , je ne peux imaginer une seule seconde que Joffrin accepterait de publier une seule chronique de Judith Bernard, ce qui serait excellent , mais ne rêvons pas . Il préfère garder ses pages pour les pom pom girls, pour l'interview de Bruni, pour déblatérer contre Siné avec le secours de BHL, de Catherine Fourest etc....

Et vous, pensez-vous que le "Libération" de Joffrin soit un journal de gauche ?
la semaine prochaine c'est le couple boutin-Amara
le titre " la catholique et la musulmane travaillent main dans la main"

la semaine d'après Bachelot-yade
"on s'échange nos fringues"

Ensuite on aura droit à un reportage de MAM à la SPA.
Judith , Judith , [large]Judith[/large] : C'est [large]MA-GIS-TRAL[/large] .

PS1 : On ne peut pas faire une pétition pour que votre article paraisse dans Libé en droit de réponse à nos excitées de la misstic sarkozienne ?

PS2 : [quote=Les différences s’additionnent...] Plus ou moins...
Ça elles connaissent , elles appellent ça discrimination positive ( avec le + ! ) laïcité positive .
Moi j'appelle ça la négation de la république.
Analyse polémique et néanmooins remarquable. On aimerait en lire beaucoup de ce tabac. Bravo !
Ces deux pintades pathétiques finiront plumées dans les poubelles de l'histoire.
Le démontage de leur articulet gonflé à l'air chaud est pertinent, mais que de travail pour deux pets sur une toile cirée.
Le monde fait vomir en ce moment, vous ne trouvez pas ?
Ah ! quel bonheur de lecture... MERCI !!!
je n'avais pas lu le REBONDS de Mme DATI où elle fait sa PUB.

j'ai juste lu hier l'article d'@si.

et aujourd'hui comme un echo à cet article, je lis celui de LA MONTAGNE :


- et aujourd'hui c'était FESTIVAL SURPRISE SHOW dans le monde judiciaire :


la presse m'apprends que Mme DATI ne supprime plus les TGI de MOULINS (03) et de RIOM (63) en 2011 mais en 2009


- magie magie et les belles formules débitées dans LIBERATION par Mme DATI lui reviennent en pleine "poire"

1/ "la démocratie bat son plein" mais c'est sa baguette magique qui décide : c'est 2009

2/ elle propose "un monde plus juste" mais c'est faux puisqu'il est arbitraire : c'est 2009

3/ elle parle "avec tout le monde" mais c'est juste un effet d'annonce : c'est 2009 et ça tombe comme ça dans LA MONTAGNE.
Je vois pas pourquoi un homme n'aurait pas le droit critiquer des femmes, c'est sexiste ce genre de raisonnement (même si on sait bien que le sexisme c'est un macho qui dit du mal des femmes). Surtout que la féminité est revendiquée : "quatre mains, deux femmes". Le sexisme ca serait plutôt de mettre des femmes incompétentes au pouvoir sous prétextes que ce sont des femmes justement. C'est vraiment pas rendre service à la cause féminine, c'est même contre productif sur le coup.
Bravo Judith pour cette implacable analyse, sérieuse et drôle à lafois. Par effet miroir, le propos des deux ministres plonge dans une bassine d'indigence, pleine d'une mousse un peu grasse à la couleur douteuse. Pourquoi ne seriez-vous pas ministre ? Les pages Rebonds de Libé gagneraient en qualité.
C'est qui au fait qui est l'actionnaire principal?
Pognon quand tu nous tiens...la pensée est morte, et le fait d'être une femme ne résoud rien!
Etre de droite ou de gauche oui!
Merci Judith!
Judith, je vous adore !
Une question : pourquoi Libé a décidé de publier cette prose à l'eau de rose ?

Lorsque j'avais lu cet article, le côté gnan gnan du propos m'avait évidement sauté au yeux.


Bravo à JB pour cette salutaire dissection.
À l'heure où Mme Rachida Dati devise avec Marylise Lebranchu à Grenoble*, je reviens un instant sur le décalage exprimé ci-dessus en ce qui concerne le discours affiché et la méthode, pour ce qui est de Mme Dati, avec l'évocation d'un épisode d'ouverture/fermeture pas si vieux relaté ainsi sur le site de Maryse Lebranchu :

[quote=Maryse Lebranchu sur son site]Ripostes et Rachida Dati
Dernière mise à jour de cette page : 18 avril 2008.

Rachida Dati, Garde des Sceaux, devait être l’invitée principale de l’émission Ripostes,de Serge Moati, dimanche 13 avril, sur France 5. D’autres invités devaient partager le plateau, dont Françoise Cotta (avocate), Nathalie Jaudel (psychanalyste), Serge Portelli (magistrat). Des invités avec lesquels Rachida Dati ne souhaitait pas débattre. Ceux-ci ont rédigé une tribune dans Libération. Devant les exigences de Rachida Dati, Serge Moati a préféré annuler l’émission.

Marylise Leranchu, qui devait égalemement participer à cette émission, réagit à son tour.

"J’étais invitée à cette émission Ripostes, j’avais donc organisé le déplacement... Mais de Ripostes point, les exigences de l’invitée étant trop importantes. De toute façon, plus rien ne m’étonne, entre ses éclats de rire au banc des Ministres pendant les questions d’actualité, le rire et le jeu encore pendant le débat lourd sur la question de l’Afghanistan, tout cela témoigne d’un éloignement progressif entre le comportement personnel qui ne nous regarde pas et le comportement ministériel. Garde des Sceaux, Ministre de la justice, c’est une fonction lourde, sérieuse, exigeante. Cela demande autre chose que de belles tenues, des dépenses futiles, des voyages nombreux avec le Président, sans autre valeur ajoutée que les photos des magazines. Rires encore dans cour de la prison de Valence où pourtant pèse l’ombre d’un drame récent, rires tout le temps... Mais tout cela ne serait rien si derrière ne se dessinait une politique empreinte d’idéologie sécuritaire et démagogique."
in http://www.lebranchu.fr/article.php3?id_article=185



Le Rebonds de Libé en question :

"Dati dans sa bulle"
Françoise Cotta avocate, Nathalie Jaudel psychanalyste et Serge portelli magistrat.
QUOTIDIEN : vendredi 18 avril 2008
À lire ici http://www.liberation.fr/rebonds/321843.FR.php



* Forum de Grenoble de Libération 2008
vend 19 sept / 11h30 - 13h00
Une justice pour punir ou réinsérer?
Rachida Dati, Garde des Sceaux
Marylise Lebranchu, Ancienne Garde des Sceaux
Mon cerveau hésite schyzophréniquement entre ces deux phrases :
- "Qu'est-ce que j'aurais aimé avoir Judith Bernard comme prof de Français..."
- "Mon Dieu (s'il existe), heureusement que je ne l'ai pas eu comme prof de Français !"

Merci beaucoup pour cet article, et, comme Aurore de 20:47 le 18/09/2008 et donc en désaccord avec Anthropia, j'apprécie énormément la subtile et délicieuse démonstration anti-sexiste que cet article contient (et je suis un homme, au cas où certains se poseraient la question, bien que je ne vois pas en quoi cela changerait quelque chose).

Ou l'art de faire un article excellent sur la base d'un article de merde. C'est Eh-noôOOoorrrRrrme !

Le seul bémol c'est sur l'usage du "nous", dont l'étendue n'est explicitée qu'à la troisième occurrence, mais qui ensuite semble prendre le large avec la définition donnée, ce qui m'a gêné un peu lors de la lecture (nous ? les femmes ? les socialistes ? les lecteurs ? les @sinautes ? ... ah, d'accord, c'est les lecteurs - forcément de gauche ? - d'un journal de gauche ... "prêchi-prêcha qui nous met dans la position du croyant" euh, ben là, c'est toujours le "nous les lecteurs du journal" ou c'est nous tous, les citoyens ? et d'ailleurs le "nous" se transforme alors en "on").

Et comme d'habitude, j'ai appris (au moins) deux nouveaux mots : acmé (tiens, c'est comme le nom de la firme qui fournit tout le matériel pour les personnages des Warner Bros) et anaphore (trop foooorrrt !!!) .
Où est passé la magie de 2007? Le peuple ne suit pas, c'est fatigant. On étaient bien dans nos chaussons, nous. Mais qu'est-ce que vous foutez.
On va encore devoir vous faire comprendre que nos réformes sont bonnes, en restant à la limite de la bonne humeur et de la démocartie. Ah, les pas futés !

2007 était un âge d'or. Pigé ?

signé, les drôles de dames
Je voudrais faire une lecture différente de ce texte, qui sera loin d'exclure la vôtre mais qui la complètera. Parce qu'il me semble comprendre de quel genre d'OMNI il s'agit.

Je vais faire cette analyse à partir du récepteur.
Et cela en posant une question simple : pour qui est ce texte ?

Il s'agit de propagande politique, vous l'avez extrêmement bien démontré, pas du tout une argumentation de nature politique, juste de la propagande, à mon sens extrêmement bien ficelée. Et pour la propagande, il faut une cible. Le temps n'est plus où la cible de la propagande était un peuple désincarné en masses, peu habitué à la démocratie et à la manipulation politique. Aujourd'hui, des années et même des siècles de démocratie ont permis aux cibles de discerner assez sûrement les enjeux de la communication politique. On ne peut plus se permettre de pratiquer de la répétition et d'énoncer des idées trop faciles. Il faut faire très subtil.

Voyons d'abord ce qu'est Libération.
La question n'est pas,à mon sens, de savoir si ce journal est de gauche ou pas. Sociologiquement, Libération est principalement lu par :

- des bobos : contraction de Bourgeois Bohémes. Que sont-ils ? Des enfants de bourgeois austères (car cette classe était jusqu'ici généralement peu bling bling), qui eux, contrairement à leurs parents, ont choisi de profiter de la vie à travers l'argent qu'ils gagnent, auquel leur a permis d'accéder un bagage culturel important allié à un avenir sans nuages quoi qu'il advienne puisque la famille les moyens de les soutenir en toute circonstance. Ils sont de gauche et lisent Libé parce que ça leur donne une image libérée (sic). Ils n'ont pas de conscience politique et peu de problèmes. Une partie des bobos a voté Sarko, Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment le Paris (nid de bobos par excellence depuis la gentrification de notre capitale) socialiste a mis son bulletin de vote pour Monmari avec entrain lors des présidentielles. Une particularité des bobos est leur intérêt pour tout ce qui est festif. Une autre est leur ouverture plus que leur tolérance aux -ismes. Féminisme, antiracisme, antihomophobie, .....

- des ex soixante-huitards dont la devise était « Jouissez sans entraves », ainsi que des personnes plus jeunes de cette mouvance. Évidemment, il s'agit là d'une caricature. En même temps, elle définit bien l'esprit de cette génération, beaucoup plus bourgeoise qu'il n'y paraît, et qui a accédé au pouvoir à gauche depuis 81. Leur vision du monde et de la politique est très hédoniste et donc très émotionnelle. Pour la plupart post-marxistes, ils sont faciles à manipuler. Ils ne perçoivent jamais les pièges de la nouvelle Droite sarkozyenne car ils sont restés sur une conception très rigide de la droite, religieuse, autoritaire et machiste. Ils sont extrêmement -ismes.

- Des lecteurs lambda majoritairement de gauche ou vaguement d'extrême-gauche, comme vous et beaucoup d'@sinautes, qui ont un certain niveau de conscience politique et ont l'habitude d'argumenter et de discuter de politique. Vous lisez probablement Libé parce que vous n'avez aucun autre journal à lire. Le Nouvel Obs et Le Monde sont trop à droite et Politis trop polémique et trop imprégné par l'extrême-gauche dont vous vous défiez. Symboliquement, Libération a plus d'impact émotionnellement à gauche que le centre gauche dont ce journal est devenu le héraut.

Il va sans dire que la cible de l'article n'est pas la troisième catégorie de lecteurs mais les deux premières. Et les membres de la troisième catégorie sont évidemment hérissés par tant de désinvolture; mais peu importe, puisque ça ne s'adresse pas à eux. Ils ne vireront pas sarkozystes quoi qu'il advienne.

Maintenant voyons les émetteurs : officiellement ce sont KM et Rachida Dati. Une bourgeoise UMP tout ce qu'il y a de plus classique qui s'est opposée à Sarko, mais tout doucement, et une Beur qui attend un bébé sans père officiel. Là nous sommes dans le féminisme et l'antiracisme le plus échevelé pour la droite, mais aussi pour les bobos. Je ne sais plus qui a dit que les femmes seront vraiment les égales des hommes lorsqu'une femme incompétente pourra accéder à un poste comme ça se passe pour les hommes. Eh bien, nous y sommes. Non, je rigole ....pour les femmes qui en France seraient les égales des hommes.
Excusez cette digression ! Revenons à nos moutons, ou plutôt nos brebis dans ces prés riants. Leurs statuts de femmes, de plus un peu ollé ollé, les rend inattaquables. Il n'y a qu'à voir comment l'essentiel du début de ce forum traite du sexisme alors même que vous êtes une femme très autonome vous-même, ce qui devrait vous éviter cette accusation. Mais le problème, ce n'est pas vous, c'est le choix et l'habileté de l'UMP d'avoir choisi ces femmes et un sexisme mal compris au niveau de la gôche qui suppose que le fait de critiquer les femmes est en soi condamnable, comme de critiquer des Juifs ou des Arabes l'est. En fait, c'est simplement un revers de ce qu'on veut combattre. Pour moi, le racisme ou le sexisme sont le fait d'exclure de la communauté et du jugement commun des personnes parce qu'elles auraient des particularités. Si on dit que les Juifs sont intelligents, c'est aussi judéophobe et absurde qu'une affirmation plus négative, parce qu'évidemment, il existe des Juifs au coefficient intellectuel bas.

Et le pire, c'est que vous argumentez avec des hommes qui vous traitent de sexistes, alors même que si quelqu'un n'a rien à prouver sur ce point, c'est bien vous. Vous imaginez si vous étiez un homme dans cette situation ! Le fait qu'une victime ordinaire du racisme, c'est-à-dire une Arabe, soit de la partie, rend les brebis inattaquables dans un journal de gôche et politiquement correct. C'est typique des manœuvres de la nouvelle droite « décomplexée » qui a extrêmement bien compris cette faiblesse de la gôche.
NKM et RD disposent déjà d'un a priori favorable du lecteur de Libé que n'aurait personne d'autre.

Ensuite, comment vont-elles toucher la cible ?
D'abord, on va présenter un alibi politique : une réalité qui à force d'être ressassée, sans que personne ne fasse jamais rien, est devenu un cliché : pas assez de contacts entre la France d'en bas et celle d'en haut. On sous-entend qu'on veut égratigner un peu tout le monde, ça ne mange pas de pain.
Elles ont certainement raison, ce n'était que cela. "Ah elles ont raison, je le pense aussi." On baisse son niveau de défiance si on n'est pas puissamment anti-sarkozyste.

Ensuite, elles vont rappeler à quel point elles sont heureuses. Elles ont gagné avec Sarkozy. Comme elles aimeraient, dans leur cœur de femme de cœur, que nous partagions cette joie.
Le côté allègre rend ce genre de situation très attirant pour les bobos et les soixante-huitards, a fortiori s'ils sont des électeurs honteux de Sarko qui depuis font grise mine dans les sondages. Cela leur rappelle leur joie de ce soir-là.

Pour ceux qui ont voté à gauche ce jour-là, c'est une occasion de se rendre compte que dans leur tristesse, dont ils se sont remis au bout d'un an et demi, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur et partager leur bonheur. La vie est tellement plus belle en couleurs, surtout sous celles des gagnants.
Je le répète, ce(t) (é)lectorat est très sensible à la fête et au plaisir. Cette dimension peut faire pencher la balance lors du prochain sondage. Même si un point ou deux sont glanés pour les prochains sondages d'opinion, cela maintiendra la cote de la droite dans la dynamique, et leur permettra de lancer de nouvelles réformes, parce qu'ils sont gênés aux entournures actuellement.

Le reste, comment on revient aux vieilles lunes de la droite sarkozyste, dire tout et le contraire de tout dans une aimable logorrhée verbale, (toujours dans la contradiction mais ô miracle, il faut vraiment réfléchir pour la voir), vous l'avez très bien montré, jusqu'à ce que ça devienne une propagande évidente.

Mais vous voyez en quoi nous n'avons pas la même analyse, moi, je pense que c'est admirablement bien joué. Et que cette manipulation se révélera très efficace.
Je suis tout a fait d'accord avec ce qui a été démontré dans cette chronique mais à quand une analyse des discours de dirigeants de la gauche. Je pense que cela pourrait être intéressant, surtout en ce moment.
Jolie analyse de texte.

Étonnant, tout de même, que le responsable des pages Rebonds puisse laisser passer ce truc.

Concernant la Ministre de la Justice, je pense que les élus et les professionnels qui ont vécus la réforme de la carte judiciaire ont du au moins sourire à la lecture des dernières pages du quotidiens (sans parler d'autres dérives récentes concernant des principes de Droit issus de bouquin vieux comme mes robes de chez Dior). Mise à part cette certaine conception du dialogue, on se rappelle aussi de la manière très particulière dont elle gère la communication de ses réunions publiques.
tout en ouverture bien maitrisée, avé des gars des plus ouverts qui font plaisi à voir et revoir : http://latelelibre.fr/index.php/2008/03/dati-expulse-la-tele-libre/

Simple et Funky, qu'on vous dit...
Judith est merveilleuse. Elle devrait rebondir un jour en PomPom girl pour ses admirateurs !
Walpole, lui , a cherché un PomPom Boy et a trouvé un sacré (chro)niqueur : ce cher Alain Duhamel qui n'en finit pas d'occuper le terrain et de s'agiter en dansant la Danse du Pouvoir. Voilà ce que Walpole dit de lui dans sa Page Peopolitique :

" LIBERATION : Alain Duhamel : Walpole s’étonne encore que ce héros télévisé des feuilletons politiques d’antan soit toujours vivant sur la Scène médiatique. Mais le plus éprouvant pour Walpole, c’est de voir qu’Alain puisse rebondir si régulièrement dans les pages de Libé. Cette semaine, notre brillant Chevalier du Fiel pérore contre les laïcs et contre le Pape archaïque au nom de la liberté de coups de pied au culte. Ah cette sacro-sainte objectivité d’Alain ! Ah ces pieux mensonges ! Ce n’est assurément pas sur le site de Walpole qu’on lui avancerait un fauteuil. BiBi l’enverrait plutôt sur le Trône."

Walpole (http://www.pensezbibi.com)
Je me joins au choeur des remerciements et félicitations @sinautes pour [s]ce texte[/s] cet uppercut bien envoyé à nos deux ministres SARKOGIRLS (le nom du groupe des pom pom girls, sans doute).

Princenette de conclusion:
Nicolas Princen, si tu me lis, frappe trois coups (c'est mon côté hugolien, je fais tourner les tables sur les fora pour invoquer les spectres qui les hantent)... euh, non... mais pense à transmettre l'excellente argumentation bernardienne à tes collègues sarkofans, ça pourrait les faire réfléchir.
Et je préfère largement la normalienne d'@si au normalien de l'Elysée —mais ce dernier n'étant toujours pas intervenu sur ce site,je ne peux hélas juger sa production écrite.
Merci encore Judith. De toutes les rubriques, la votre est celle que j'attends toujours avec le plus d'impatience. D'abord parce que professeure* de lettres moi-même, j'aime les mots et qu'avec vous on s'en régale.
Ensuite parce que passionnée aussi par d'autres disciplines, plus scientifiques, je m'émerveille à chaque fois que vous puissiez, au mépris des lois physiques, créer quelque chose (et quelque chose de valeur) à partir du vide absolu (et donc sans aucune valeur) des discours de notre gouvernement actuel.

* Note au correcteur de Words : inutile de souligner ce mot de professeure, le e est volontaire.
Eh ben , c'est quand me^me un morceau de bravoure que de s'être fadé leur texte.

Concernant le " * " , j'ai vu l'imbécilité mais seulement parce que vous me mettez le nez dessus. Preuve qu'on est tellement abreuvé de la logorrhée potlitique, qu'en comprendre le sens effectif nécessite des efforts.
Je préfère les « demoiselles de Rochefort » aux pom pom girl...

http://www.youtube.com/watch?v=Cy-DsjxgV2s
C'est tout à fait bien trouvé pom pom girls. J'applaudis !
Elles sont stupides et lamentables, et je suis d'accord pour l'utilisation d'un (présumé) vocabulaire machiste, car elles le valent vraiment bien !!!
Cela aide au moins à expulser cette colère qui s'accumule depuis des mois et nous n'en pouvons définitivement plus de ce gouvernement catastrophique, comme beaucoup aussi parmi ceux qui ont fait partie des 53% et ça c'est encore plus affligeant.
Et j'implore la France de se débarrasser au plus vite de ces "rats" (non là, c'est vrai, ce n'est pas sympa pour les rats mais je ne trouve pas d'insulte correcte).
Avec tout mon respect, Judith.
Sans rire, l'écriture est sexiste, c'est décevant parce que j'adore les textes de JB d'habitude. Ca m'a sauté aux yeux et tout le long. Et que le texte soit d'une femme ou d'un homme n'y change rien. Les femmes sont les plus zélées propagatrices du sexisme et c'est triste qu'une normalienne (qui a dû avoir sa dose de sociologie) le confirme.

Est-ce possible de mettre en ligne un meilleur scan de l'article signé Dati et Morizet sans risquer de procès de Libé ? La version dans la chronique de JB n'est pas très lisible.
En fait, si je résume outrageusement, ce n'est pas pom pom girls qu'elles devraient faire ces dames, c'est commentatrices sportives. Car pour l'essentiel, elles disent deux choses :

1- Sarkozy a tué le match !

2- C'EST ENORME !

Sur le fait qu'elles aient pu faire cette démarche d'écrire dans Libé, j'ai deux hypothèses, qui valent ce qu'elles valent :

1- Je trouve que Joffrin s'applique depuis longtemps à afficher une image de lui qui soit non sectaire (convictions de gauche mais je laisse parler et je parle avec tout le monde) ; d'où la question : qui a fait le 1er pas ? Elles ou lui ?

2- J'ai entendu un homme politique il y a peu de temps (je suis presque sûr que c'était Julien Dray) qui, acceptant le constat d'une gauche socialiste dans la mouise, faisait remarquer que Sarkozy se permettait même de leur donner des conseils ! Pour un peu, il se proposerait comme alternative au congrès de Reims !!! Alors pour peu que les oreilles de ces dames, toujours à l'affût d'une bonne idée, aient pris ça comme une invite ... Elles sont pas sectaires ces filles-là !!!

J&J chanteur du groupe Fatals Flatteurs.
Jr me régale une fois encore des analyses sémantiques de Judith Bernard. La seule idée avec laquelle je suis en désaccord est de considérer "Libé" comme un journal de gauche.Il y a belle lurette qu'il est passé au centre sinon au centre droit.
Merci pour cette belle déconstruction du discours des deux courtisanes.

J'ai l'impression que ce qui transpire de ce texte, c'est l'envie de créer un parti unique qui transendrait tout les clivages. En apparence fondé sur aucune idéologie car les transendant toutes, mais dans la réalité imposant une idéologie unique à laquelle il n'y aurait pas d'opposition ni de débat sérieux entre différents points de vue.

D'un côté les membres du parti au pouvoir attirent les personnes plus à gauche et plus à droite qu'eux dans un élan "d'ouverture", mais de l'autre il n'y a pas de liberté de ton, puisqu'il y a sans cesse des rappels à l'ordre pour ceux qui s'écartent de la ligne officielle.

En somme, une espèce de "monarchie républicaine" (par opposition à de droit divin), dans laquelle le "mâle" du groupe serait le chef et les courtisants/anes rierait à la légère, autour d'un thé et des biscuits dans un salon raffiné. Une "harmonie" parfaite où tout le monde serait à sa place et jouerait son rôle.

Les élections n'auraient plus de sens puisque l'on aurait qu'un gros parti, représentant du système, et des partis minuscules qui n'ont aucune influence.
"elles ont pris leur pied alors, tandis que nous bouffions les nôtres"
Comme tant d'autres asinautes, j'apprécie le fond et la forme de vos analyses, Judith, merci encore :-)
Magnifique analyse !

Sur le fond et la forme.

Merci Judith, c'est toujours un réel plaisir de vous lire.
Quel plaisir de pouvoir vous relire! (ah non, faut que j'arrete l'exclamatif ....)

Elles allaient beaucoup me manquer ces analyses, mais celle ci valait vraiment le coup d'attendre. Il faut dire que le sujet vous a visiblement inspiré.
Un vrai regal de lecture, avec le plaisir d'utiliser ses méninges.
Je n'ai même pas a y reprocher un eventuel sexisme, personellement je ne l'ai pas ressenti...

Un vrai grand merci (!)
Époque incroyable où l'on ose tout, même le pire, même le médiocre, sous les acclamations d'un système médiatique le petit doigt sur la couture
tiens tiens thomas scotto ne vous a pas censuré judith ? pourtant c'était hard.

vous avez raison : pas de pitié pour ces femmes politiques qui jouent la carte du féminin et de la diversité
Encore une fois bravo Judith.
J'ai toujours rêvé de jongler avec les mots comme vous le faites.

Dans un tout autre ordre d'idées, bien que n'étant pas de son bord, j'avais de l'estime pour NKM… je dis dorénavant "j'avais"
Elle a rejoint le vide qui nous gouverne.
Ce qui est le plus affligeant, comme vous l'évoquez, c'est que certains "à gauche" sont attirés par ce vide.
Ne devrait-il pas y avoir la mention "publirédactionnel" indiquée quelque part? Ça expliquerait peut-être le ton...

L'analyse en est excellente, j'ai pris un plaisir énorme à la lire, merci.
Dernière phrase : croire moderne. Lexpression est utilisée par Rimbaud dans le poème "Villes" : "Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d'une métropole crue moderne...".
Pas mieux et pas plus pour le moment.
Très belle analyse, Judith. Il y a juste un point sur lequel j'aimerais vous demander une précision. Quand vous écrivez :
[quote=Judith Bernard]Ayé. J’ai compris ce qu’elles viennent faire dans les pages de mon quotidien : elles viennent « bouger » (c’est elles qui le disent) ici et là mais donc surtout ici, au cœur du lectorat d’un journal « de gauche », probablement lassé par l'enfermement sur soi de ses représentants traditionnels.
est ce que les guillemets à "de gauche" signifient que c'est pour Rachida Dati et sa collègue que Libération est un journal de gauche. Ou bien est-ce vous qui avez des doutes sur les qualités substantielles du journal créé sous l'égide de Jean-Paul Sartre ?
Question difficile ! Les guillemets sont une commodité qui m'évitait d'avoir à préciser les choses. Ils expriment à la fois un effet de réputation - Libé a la réputation d'être plus à gauche que le Fig ou le Monde ; mais aussi un effet de distanciation - la gauche radicale juge que le positionnement "à gauche" de Libé est bien trop timide (et social-démocrate) pour être décrété de gauche, sans guillemet. Quant à moi, je me reconnais dans les deux usages des guillemets : jugeant à la fois que Libé est plus à gauche que le Fig, mais pas tout à fait assez en regard de critères plus radicaux. Cette manière d'être "à gauche" me suffit pourtant, pour être informée à partir d'un point de vue dans lequel je me reconnais assez pour que les points de désaccord soient productifs et instructifs.
A moins que cette page "Rebonds" ne soit qu'une publicité payée avec nos impôts par Mr Saussez (une belle contrefaçon, donc ?), je pense qu'il faudrait interroger Libération pour savoir quelle mouche les a piqué de laisser paraître cette infamie. Ce serait un bon complément à la diatribe de J. Bernard.

modif : Zut ! Qu'est ce que je fiche accroché là moi ? :o
Bel exemple de langue de bois, en effet, qui n'a pas d'autre objectif que d'occuper le terrain. J'admire votre patience à sonder ce vide. Cela tient de la gageure d'autant s'appliquer l'esprit pour établir que l'esprit n'a rien à quoi s'appliquer ;o)

Un passage de votre analyse (un détail) me semble donner lieu à une autre analyse :
notre conviction que l’on doit changer le monde au risque qu’il change sans nous et contre nous … »

la construction est à ce point fautive qu’elle dit à peu près le contraire de ce qu’elle voudrait. On suppose que l’idée de Rachida et de Nathalie consiste à dire qu’il faut changer le monde, parce que sinon c’est le monde qui change sans nous ou contre nous. Mais au lieu de dire cela, elles disent qu’il faut changer le monde au risque (quitte à, en s’exposant à ce) qu’il change sans nous ou contre nous – c’est-à-dire que c’est parce qu’on le change qu’il risque de se retourner contre nous…Joli lapsus

Si je dis : "J'ai la conviction que l'on doit opter pour la décroissance au risque d'y perdre un peu de mon confort de consommateur", je ne veux pas dire "il faut opter pour la décroissance parce que sinon je vais y perdre un peu de mon confort de consommateur" ; et plutôt que d'insister sur le fait que la décroissance va être la cause de ma perte de confort, je dis simplement qu'il faut la décroissance même si cela diminue mon confort. C'est une manière d'indiquer à quel sacrifice je suis prêt à consentir.

La phrase des deux ministres s'entend plutôt à mon sens, à peu près de cette manière. "On", ce ne sont pas forcément les deux ministres. Le monde doit changer, c'est une nécessité, même si pour cela il doit changer sans elles ou contre elles - et c'est un risque qu'elles sont prêtes à accepter (votre paraphrase "il faut changer le monde quitte à ce qu'il change sans nous ou contre nous" le dit assez clairement, non ?). Une posture d'abnégation, en quelque sorte. Cette interprétation ne vous semble-t-elle pas plus compatible avec le contexte ?

PS Ce message s'est mis à une place que je n'avais pas prévue. Je ne sais pas comment le déplacer à la fin.
La phrase des deux ministres s'entend plutôt à mon sens, à peu près de cette manière. "On", ce ne sont pas forcément les deux ministres. Le monde doit changer, c'est une nécessité, même si pour cela il doit changer sans elles ou contre elles - et c'est un risque qu'elles sont prêtes à accepter (votre paraphrase "il faut changer le monde quitte à ce qu'il change sans nous ou contre nous" le dit assez clairement, non ?). Une posture d'abnégation, en quelque sorte. Cette interprétation ne vous semble-t-elle pas plus compatible avec le contexte ?

L'abnégation ne fonctionne pas avec l'impératif, "il faut que le monde change", il y a ici un programme, en l'occurrence politique, mais davantage avec un constat, "le monde change", quitte à ce que cela soit malgré nous, ce que ne disent aucunement les deux ministres.

Ce n'est pas l'acceptation d'un fatum qu'elles nous proposent, mais bel et bien d'accompagner un changement particulier, celui qu'elles cautionnent, pour l'orienter non pas dans le sens qu'elles condamnent, le sans nous ou contre nous, mais bien dans le sens qu'elles supportent.

Bref, votre lecture me paraît nier la dimension politique des interlocutrices, ce ne sont pas des saintes, prônant la résignation dans le désert, mais libre à vous de les percevoir ainsi. Ce qui rendrait encore plus surprenant et ridicule leur message.
Mais à vous de voir.

yG
Mon cher Yannick, j'ai comme l'impression que vous confondez grammaire et politique. Sur le plan grammatical, des expressions comme "au risque de" sont parfaitement compatibles avec l'expression d'un "impératif" comme "il faut changer le monde" : "il faut changer le monde au risque que cela se fasse sans nous ou contre nous" veut dire : "il faut changer le monde et nous acceptons que cela implique le risque que cela se fasse sans nous ou contre nous" et ce n'est ni une tournure "fautive", ni un lapsus.

Cela dit, sur le plan de l'honnêteté, on peut émettre de sérieux doutes sur cette abnégation et parier qu'elles feraient tout ce qu'elles pourraient pour empêcher que le monde ne change dans un sens différent ou contraire aux intérêts qu'elles représentent. Ce n'est pas du tout "fautif", c'est très clairement pour moi du foutage de gueule : je ne nie pas du tout la dimension politique, bien au contraire, je dis seulement qu'elle n'a rien à voir avec la grammaire, qui n'est pas en cause ici.

Il n'y a pas non plus de fatum : le fatum (ou fatalité), c'est quand on ne croit pas à l'efficacité de l'intervention humaine ; "l'on doit changer le monde" ça met justement l'intervention humaine au premier plan. Je dis seulement qu'il n'y a pas d'incohérence dans la phrase dans la mesure où ce "on" n'est pas ici un équivalent de "nous les deux ministres", mais bien un indéfini : c'est l'homme en général qui doit changer le monde. Ou pourquoi pas un autre "on" ? "On", ça peut être qui on veut, mais le "on" des deux ministres n'est probablement pas le même que nous... Et d'ailleurs, on peut aussi se demander si le "nous" de "sans nous ou contre nous" représente toujours les deux ministres, ou bien un "nous" plus large : "nous les Français" ou encore "nous la population mondiale" ; la phrase de ce dernier point de vue pourrait bien se révéler puante d'ambiguité : à l'apparente abnégation se superposerait la conviction qu'un groupe de gens considère comme légitime de faire changer le monde au détriment de tous les autres, auxquels elles font mine d'appartenir par un "nous" purement formel.
ce n'est ni une tournure "fautive", ni un lapsus.

Peu importe, une analyse grammaticale ne sert à rien si elle ne permet de comprendre la finalité de la phrase, une fois celle-ci ressituée dans son contexte.

Or lorsque c'est vous qui affirmez que La phrase des deux ministres s'entend plutôt à mon sens, à peu près de cette manière [...] Une posture d'abnégation, en quelque sorte. Cette interprétation ne vous semble-t-elle pas plus compatible avec le contexte ? , je me demande si ce n'est pas vous qui très clairement participez au foutage de gueule

Car, d'abnégation, je n'en vois point de la part de ces deux fières-à-bras de la majorité (woua, quelle abnégation, se battre avec les armes du pouvoir, et quoi que le peuple puisse en penser...)

je ne nie pas du tout la dimension politique, bien au contraire, je dis seulement qu'elle n'a rien à voir avec la grammaire, qui n'est pas en cause ici.

Avant même de me pencher éventuellement sur la validité de votre assertion sur la valeur grammaticale de la chose, j'en cherche encore les raisons, puisque le contexte global du texte vous importe si peu. Vous n'avez plus de mots fléchés à faire à la maison ?

Je dis seulement qu'il n'y a pas d'incohérence dans la phrase dans la mesure où ce "on" n'est pas ici un équivalent de "nous les deux ministres", mais bien un indéfini

Ce "on" est loin d'être à ma lecture aussi indéfini que vous le prétendez, ils incluent bel et bien les deux ministres, bien qu'il ne se limite certainement pas à ces deux dernières, puisqu'elles ne cessent de vanter les mérite du gouvernement et du président qu'elles servent.

Bref, je ne vois pas où vous voulez en venir, qu'elles passent du "on" qui les inclut à un "nous" qui les inclut tout également, qui peuvent se recouvrir ou non (?), il n'en reste pas moins qu'elles n'excluent pas leur participation à l'action pour le changement qu'elles appellent de leurs vœux.

yG
Si mes quelques observations sur un point de détail d'analyse de texte ne vous intéressent pas, rien ne vous oblige à y répondre - rien ne vous oblige d'ailleurs à répondre systématiquement à tous les sujets, en schtroumpf à lunette de Judith. Surtout si c'est pour vous montrer, sur un sujet auquel visiblement vous n'avez rien compris, finalement agressif et assez grossier.
Si mes quelques observations sur un point de détail d'analyse de texte ne vous intéressent pas, rien ne vous oblige à y répondre

Si je les trouvais pertinentes, mais inintéressantes pour moi, oui, je passerai mon chemin, volontiers, mais ce n'est même pas le cas. Je vous trouve de semaine en semaine toujours aussi pinailleur, en vain et à tort le plus souvent.

Surtout si c'est pour vous montrer, sur un sujet auquel visiblement vous n'avez rien compris

Faites donc un effort pour être plus clair, pour que je puisse, moi ou d'autres, comprendre la pertinence de votre propos. C'est bien beau de parler de point de grammaire, lorsque vous ne le signalez qu'après y avoir été contraint.

De surcroît, j'ajouterai que lorsque vous donnez l'exemple, pour vous analogue Si je dis : "J'ai la conviction que l'on doit opter pour la décroissance au risque d'y perdre un peu de mon confort de consommateur", je ne veux pas dire "il faut opter pour la décroissance parce que sinon je vais y perdre un peu de mon confort de consommateur" ; et plutôt que d'insister sur le fait que la décroissance va être la cause de ma perte de confort, je dis simplement qu'il faut la décroissance même si cela diminue mon confort. C'est une manière d'indiquer à quel sacrifice je suis prêt à consentir il ne l'est que grossièrement et finalement pas du tout.

Vous ne conservez ni le même verbe (vous passez de opter à perdre, alors que le verbe changer était réutilisé), ni l'inversion sujet-complément entre les deux propositions (le on vs le monde dans la première partie, puis le monde vs nous dans la seconde partie de la phrase des deux ministres: " notre conviction que l’on doit changer le monde au risque qu’il change sans nous et contre nous … " Autrement dit, votre exemple ne démontre rien, car, il n'a que l'apparence de la similitude avec l'exemple donné. Recommencez donc.

Quant à être grossier, je note que vous avez abandonné au moins votre ton sentencieux pour un mode plus interrogatif vis-à-vis de Judith. Ce dont je me réjouis, pour le reste...

yG
[qupote]je dis seulement qu'elle n'a rien à voir avec la grammaire, qui n'est pas en cause ici.

Mais Judith ne dit pas le contraire, d'ailleurs, elle écrit comme vous le notez sans en tenir compte que la construction est à ce point fautive qu’elle dit à peu près le contraire de ce qu’elle voudrait.

Autrement dit, Judith précise bien que la construction est fautive par rapport à ce qu'on peut imaginer du propos qu'elles ont voulu tenir. Bref, à la prendre comme elles la donnent, leur phrase n'a guère de sens. C'est donc bien le sens deviné, imaginé, qui révèle la construction fautive, et non la grammaire en elle-même.

Vous, vous tenez à déclarer que la construction est correcte, et donc qu'elles ont bien voulu dire ce qu'elles ont dit et que c'est là que se situe le foutage de gueule.

Ai-je finalement compris votre désaccord avec Judith ?

Si c'est cela, pour conserver la construction de la phrase, vous leur faites dire n'importe quoi, alors que de l'autre côté Judith, pour leur faire dire quelque chose de compréhensible incrimine elle la construction de leur phrase.

Vous préférez donc au foutage de gueule grammatical (phrase mal construite pour servir un propos cohérent) un foutage de gueule sémantique (phrase bien construite pour soutenir un propos incohérent).

Je serai bien en peine de trancher n'étant aucune des deux ministres responsables de ce cafouillage, je constate seulement qu'elles n'en sortent pas grandi dans l'une ou l'autre des deux analyses (et encore plus dans la vôtre d'ailleurs, une faute de sens m'apparaissant plus conséquente qu'une faute de langage).

yG
Aloysus, vous ndevez être le derniers des vieux mohicans des forums d@si à n'avoir pas compris qu'une remarque argumentée ou non signifiant "pas d'accord" à un texte ou un post de JB appelle obligatoirement une contradiction de Yannick.
C'est ainsi.

L'autre dogme des forums Juditiens est que dans ces cas là, le dernier post est aussi toujours de Yannick. Je pense qu'avec un tout petit peu de méthode, on doit pouvoir battre le record de SylvN est Ulysse qui avaient traversés la paroi droite de l'écran pour rejoindre Judith et Yannick (Justement!) dans un forum du BBB.

Enfin, je méloigne de notre sujet pomme-pomme. Ou non?
Rien ne vous empêche punaiz d'apporter votre contribution à mon analyse ou à celle d'Aloysius.
C'est trop facile de me transformer en un principe digne de la thermodynamique des blogs bernardiens.
Cela déculpabilise à bon compte mes opposants.

yG
Vous avez raison, je digresse, je digresse.

C'est tout de même dommage de déculpabiliser ces féroces contradicteurs. Quoique, si mon intervention à permit à l'un d'eux de passer une meilleure nuit en se sentant moins coupable.

Et puis, non, mon esprit ne me permettra pas de ferailler avec vous sur le bien frondé ou non de vos interventions systématiques. Comme certains (certaines?), je m'étais juste amusé à décortiquer un mécanisme: Dans un contexte donné, vous observerez une réaction constante.

"Thermodynamique", oui, décidément, vous ne manquez pas d'instinct pour les polémiques forumesques.

Il me reste bien une ou deux questions dans la tête, mais cela viendra avec le temps, et les occasions renouvelées de s'étourdir d'un article de Judith, et des brillants forums qui ne manquent pas de s'y rattacher. A une autre occasion, donc, une autre fois, sans doute...
Incroyable.

Je ne parle pas de cette chronique, dont la qualité du style et la rigueur du raisonnement ne m'étonnent guère connaissant Judith.

Ce qui est incroyable, c'est le niveau, abyssal, de cette tribune signée par deux ministres de la République Française. J'imagine (en fait, je suis sûr) que dans n'importe quelle classe de lycée, on trouverait de nombreux élèves capables de produire un texte de meilleure qualité, argumenté, lucide, au ton plus sérieux, et au style mieux maîtrisé.

Ce terrible constat rappelle l'incapacité pour Xavier Darcos de faire un produit en croix.

On se demande même si le prochain remaniement ministériel ne devrait pas profiter à des jeunes bacheliers ou à des oubliés des listes des demandeurs d'emploi de l'ANPE.

Zelittle
Vous v'là rev'nue, chère Judith. Et pour ça ! C'est épatant. Votre titre résume l'idée que les vieux grincheux de mon genre ont des advenus modèle 2007...
Tres tres bonne chronique, bravo !
Un très bon texte, bien construit, juste agressif ce qu'il faut, j'en ai beaucoup apprécié la lecture en plus du fond.
Faut-il que vous soyez remontée pour vous intéresser à ce qu'ont pu dire et écrire ces deux extensions politiques du bras de Sarkozy :-)
Dans Libé en plus, le journal où sévit Joffrin.
Elle vous poursuivraient bien en justice pour diffamation, mais comme il n'y a plus de tribunaux, il faudrait faire un procès à ciel ouvert. En évitant de manger entre midi et deux sur place par commodité; ou alors, prévoir autre chose que des couverts en plastique si vous ne voulez pas vous faire taxer.
Bonne chronique (fin de la digression) !
Désolé de casser le brio de la démonstration.

Alors comme ça elle viennent à Charleville-Mézières... Sans doute soutenir l'un des conseiller technique de Sarko en cantonale partielle difficile. Hé ben on va bien les reçevoir. Après tout, on nous a sucré une demie-douzaine de tribunaux. Rien que ça devrait permettre de constituer un comité d'accueil de première main. La question, c'est vont-elles venir comme ministre avec voiture de fonction, motards et gyrophare ou comme comme pom-pom girls avec roadies, flight case et défilé de clowns.
Je suis impressionné par le courage et l'abnégation qui ont due être nécessaire à la lecture et l'analyse de *l'intégralité* du machin. Personnellement, je me suis arrêté à "Où est passée la magie de 2007 ?", pour beaucoup rire et vaguement diagonaliser le reste.

...ou l'on voit un bénéfice secondaire du boulot de prof: éventuellement supporter et corriger la médiocrité sans distinction de son origine...
énorme !!! :-)

pour rire encore un peu: http://www.marianne2.fr/Plus-fort-que-la-Pravda-Le-Figaro-censure-Poutine_a91306.html?PHPSESSID=e6198c5464390f9a7e713e1aa4df18ea
Et si la génération Mitterrand arrivait dans les allées du pouvoir ? Je suis loin moi-même d'être instruit. Ce qui me frappe avec tous les nouveaux venus au pouvoir, c'est leur relative inculture, la faute sans doute à notre système éducatif ? L'esprit des Lumières semble disparaitre.

Car lorsque 80 % des étudiants obtiennent le Bac, le niveau a forcément baissé, si j'ajoute qu'en période de grève, de meilleurs résultats sont obtenus aux examens, vous trouverez que je chipote.

Quand à nos deux professeurs de science Po !! une démocratie qui respire, c'est le respect des différences, qui passe par une juste représentation des courants politiques. En démocratie, les idées se défendent, se combattent au sein de l' Assemblée Nationale, et non dans les journaux, fusse Libération !
note pour plus tard : ne pas pas chercher des noises à Judith.
Mme Bernard, vous avez une sacrée plume!
J'ai donc presque honte à attirer l'attention sur ma modeste bafouille http://billy-tallec.typepad.fr/leblogpolitiquedebilly/2008/09/heureusement-il.html que m'a inspiré ce texte d'anthologie.
Vous êtes vraiment très macho Judith.
Ce qui fait que vous êtes insensible à la magie de 2007 de Dati: l'ouverture au prêt à porter de luxe en libre service.

Très bon texte comme d'habitude, j'ai pas mal rit sur les macarons. Le problème soulevé est beaucoup moins amusant et commence à exaspérer.
J'avais rédigé ça :

Yannick G. n'ayant pas encore émergé de ses rêves peuplés de qui-vous-savez, je le devance dans l'éloge avec une phrase exclamative, dans le style fouillé de celles des deux sarko girls :

Trop fort cette analyse de texte !

Mais entre-temps, l'intéressé (dans tous les sens du terme) se manifesta.
Comme pourrait (c'est purement théorique, rassurez-vous, il ne le fera jamais) se le demander le grand intellectuel et homme d'action de la droite actuelle, XB pour les intimes (dont je ne suis pas), est-il nécessaire d'avoir un bac + 5 pour faire de la politique comme celle que nous offre le gouvernement auquel il appartient ?

A lire vraiment ce faux rebond, comme à écouter et subir la pensée de cette partie de l'échiquier depuis des années, j'en doute (euh, c'est un euphémisme évidemment).*

yG

ps: D'aucuns ayant fait rapidement le calcul auront noté que Judith peut légitimement s'attaquer et mettre au tapis deux bacs plus cinq simultanément, confortant l'analyse (que je nomme) de "l'équivalence" de XB. *Mais cela serait faire encore le jeu de cette idéologie de l'équivalence (i.e. avoir des connaissances identiques ou guère supérieure à ceux dont on s'occupe) qui a pour contrepartie le fait que lorsque les politiques (de tout bord) nous prennent pour des abrutis avec des slogans pour neuneu, ce n'est pas seulement nous qu'ils insultent, c'est avant tout eux qu'ils rabaissent. Qu'ils ne viennent pas se plaindre ensuite qu'on puisse raisonner sans eux et contre eux.
Bravo pour cette chronique, Judith, pour avoir relevé les constructions filandreuses et fautives et pour ce style panacheux (non, j'ai pas dit panafieu).

Les Hommes et Femmes de Sarkozy croient encore que la langue est un système de modulos, qu'on emboîte les uns dans les autres pour faire des bonnes phrases.

Ah tiens, oui là, ce mot "au risque de" et puis celui-là "changer" et puis,là on ajoute "démocratie" et puis, et puis.

Elles n'aiment pas la langue, elles aiment juste faire sonner les phrases à la manière de. Des intellectuels ? Elles ont cru que ben ouais c'était comme ça qu'il faut parler aux lecteurs de Libé, les flatter par l'égo intellectus, par le beau phrasé. Manque de chance elles sont tombées sur vous.

Et pour dire ce que vous en pensez, Judith, vous utilisez le mot "énorme" juste et obscènement quantitatif, alors que je lui préfère celui de "grave", comme on dit "grave déjantées", oui, elle le sont et vous remarquerez que je n'accorde pas grave, comme l'adverbe qu'il dit, beaucoup, le prévoit. Parce que grave est au-dessus de tout, grave dit la quantité et la non-qualité de ces abus de discours.

Parce que pour finir, j'aurais un bémol, Judith, pour ce "pom pom girl" que je trouve tout de même très macho : le débat se passerait-il entre filles intelligentes et filles bê-bêtes ? Ce titre ruine votre argumentation, il présuppose, il indique que ce serait intrinsèquement un défaut de naissance, alors que c'est un manipulation grossière certes, mais pensée, encouragée, venez danser avec nous, on s'amuse comme des folles, mais on ne l'est pas, on a compris que ce stratagème fonctionne, on l'utilise cyniquement. Ces filles-là ont choisi, ont décidé, elles ne sont pas cruches, elles sont tordues.

Grave.

http://anthropia.blogg.org

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