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Les feux de cheminée, écran de fumée du diesel ?

Alerte à la pollution aux particules fines. A Paris, Lyon, dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Haute-Normandie, le seuil d'alerte a été atteint à plusieurs reprises ces derniers jours. Une pollution qui ferait 42 000 morts par an en France. Une association, Ecologie sans frontière, a décidé de déposer plainte contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui". D'où proviennent ces particules fines ? Du trafic routier en général, et du diesel en particulier. Mais pas seulement : début janvier est réapparu un autre suspect : les feux de cheminée à foyer ouvert en Ile-de-France, qui pollueraient autant... que le trafic routier ! Des chiffres qui ont légèrement fait tousser le site "Que Choisir". On a tenté d'y voir plus clair derrière ce nuage de statistiques.

Derniers commentaires

On reste sur sa faim. Pas de vrai débat. On a entendu principalement Pascal Durand nous rabacher la même phrase tout le temps.
Qu'on arrête de culpabiliser le Diesel. L'essence est très mauvais également. Si l'on veut diminuer la pollution il faut réduire l'utilisation de LA VOITURE, essence ou Diesel.
On n'a pas entendu une seule fois dans toute l'émission l'argument principal qui a fait que le Diesel a été développé en France (et dans d'autres pays, en dépit de ce que ce petit monsieur n'a pas arrêté de beugler tout le temps, VW et autres ont aussi énormément développé de HDi) : La consommation d'un Diesel est environs 20% moindre qu'un essence avec donc une réduction importante des emissions de CO2. Durand oublie comme par hasard aujourd'hui de nous parler de ce gaz, responsable du changement climatique.
Les filtres à particules (FAP) des voitures Diesel ont considérablement reduit les émissions, même s'il est vrai qu'ils ne les ont pas éliminées complètement. Le réel problème sont les VIEUX Diesel, sans filtre et les poids-lourds, bus etc qui n'ont pas de filtre du tout et qui "crachent" des partilucles de toutes tailles (pour la petite histoire et pour nous ramener au sujet des cheminées, les motoristes appelaient cela "les suies" il y a quelques années...)
Certains objeterons qu'avec le temps les performances du FAP se réduisent. c'est sûrement vrai, mais alors obligeons à changer les FAP après un certain nombre d'années/km. Et faisons la mème critique du pot catalytique des voitures essences qui lui aussi perd de son efficacité avec le temps et donc permet l'émission de gaz très toxiques comme le monoxyde de carbone (on n'a pas ce problème avec le Diesel, même si on a celui de NOx...) et par la même occasion rejettent dans l'atmosphère des particules des propres catalysateurs... le comble !

Comme on l'a vaguement entendu à la fin de l'émission, les nouveaux moteurs essence (par ex. la fameuse voiture essence à 2 litres dont parle tout le temps Durand) pour atteindre des niveaux de consommation bas doivent passer à la technologie injection directe qui produit également des particules fines et va également nécessiter des filtres à particules. Et aussi augmenter leur prix, n'oublions pas ce petit détail.
On nous parle des hybrides essence. Soit. Il existe également des hybrides Diesel (Volvo, VW, BMW...et même Peugeot). Pourquoi personne n'en a soufflé mot ?
On veut réduire la pollution en ville ? Prenons les transports en communs, le vélo voire éventullement les véhicules électriques. Mais alors discutons de la provenance de l'électricité qui pour le moment en France est principalement un produit du nucléaire. Là encore, on a pas entendu qui que ce soit le dire ne serait-ce que du bout des lèvres.

Il n'y a pas de moteur à combustion propre. Pour ma part, 20% de conso en moins justifie que l'on penche plutôt pour le Diesel, mais je comprends qu'il y ait matière à débat et face à de vrais arguments je changerais volontier d'opinion.

Il serait profitable à tout le monde que les gens qui ne savent pas de quoi ils parlent se taisent et que ceux qui savent arrêtent d'omettre, filtrer ou déformer des informations juste pour servir leurs propres intérêts.
Je ne peux m'empêcher de penser à ces s...d'Anglais qui ont brûlé Jeanne d'Arc en plein milieu d'Orléans. La guerre chimique a commencé ce jour là.
Ne vous déplaise, mais le contre-feu (de cheminée) fonctionne parfaitement : tout le monde se focalise sur la pollution des cheminées et sa mesure plus ou moins discutable, mais personne ne va voir comment est mesurée la pollution des voitures.

Les normes de pollution européennes pour les voitures sont contrôlées en faisant passer un véhicule sur un banc d'essai reproduisant une séance de conduite sans aucun rapport avec la vraie vie : démarrages très très lents, moteur réglé aux petits oignons, carburant spécial filtré et additivé, pot d'échappement neuf, pneus spéciaux engendrant très peu de frottements et surgonflés etc...
Ces tests sont organisés de A à Z par les constructeurs, mais on peut leur faire confiance.

Les moteurs de toutes nos voitures sont optimisés dès leur conception pour être peu polluants quand ils sont soumis à ce protocole totalement déconnecté de la réalité.
Ceci a pour effet qu'en condition normale de conduite, ils polluent énormément et qu'en Europe, AUCUNE voiture ne respecte les normes de pollution.

Tout ceci pour vous dire que les calculs d'émissions qui se contentent de multiplier les valeurs de pollution tirées des bancs d'essai par le nombre de véhicules en circulation est plusieurs fois en dessous de la réalité.
Ce que vous dites est partiellement vrai, mais pas tout à fait. En fait, c'est pire.
Je travaille dans l'automobile, je suis consultant. Donc j'ai bossé chez quelques constructeurs, ainsi que chez des fournisseurs, dans l'électronique moteur, boite de vitesse, et autres (pas pertinentes pour ce qui nous occupe ici).
Ce qui n'est pas totalement vrai dans ce que vous dites, c'est que les cycles pollution ne sont pas représentatifs de conditions réelles. Ils le sont, plus ou moins. Le souci, c'est la rigidité du protocole, mais qui lui est consubstancielle. Il faut en effet un protocole clairement défini pour pouvoir comparer les résultats obtenus avec différents véhicules. Mais cette rigidité permet aux constructeurs de pouvoir inclure dans l'électronique une détection des bancs d'essai (l'électronique essaie de savoir si elle est sur un banc d'essai).
En fait, au démarrage, le véhicule (via toute son électronique embarquée, i.e. électronique moteur et électronique boîte en cas de boite automatique) se trouve par défaut en mode banc. Ensuite, en utilisant le protocole, on définit des conditions pour "sortir" du mode banc.
Par exemple, on sait que sur banc d'essai durant les "tirs pollution", certaines commandes de la voiture ne seront pas utilisées (les clignotants, le bouton de la clim, l'autoradio, le volant...). On utilise donc ces commandes pour sortir du mode banc (si le clignotant est activé, le bouton de clim appuyé, le volant tourné,...), et la voiture reprend un comportement "normal".
Pareil pour les commandes utilisées seulement dans une certaine plage. La pédale d'accélérateur sera enfoncée jusqu'à 50%, pas plus (=> si la pédale est enfoncée à plus de 50%, l'électronique sort du mode banc). Voilà pour la détection du banc d'essai.
Ensuite, au niveau comportement de la voiture, si l'électronique considère qu'elle est sur un banc d'essais (i. e. aucune condition de sortie n'a encore été remplie), elle va fortement dégrader le fonctionnement du moteur (limitation de couple, optimisation de la richesse à visée dépollution, coupure de certains injecteurs,...) et de la boite de vitesses dans le cas d'une boite automatique (via les lois de passage de rapport spécifiques, pour éviter au moteur de monter dans les tours).
Pour l'anecdote, un constructeur Français qui fabrique aussi des moulins à poivre appelle ce mode banc "green mode", ironiquement.

Le principal problème que cela pose, c'est pour les scientifiques qui essaient d'évaluer la quantité de rejets polluants dans l'atmosphère, ou des gaz à effet de serre. En effet, s'ils se basent sur les annonces des constructeurs, alors ils se planteront d'environ 20% dans leurs estimations (mais j'ai l'intime conviction qu'ils le savent déjà, et que leurs calculs sont corrigés en conséquence, mais si ce n'est pas le cas, prière de les informer).

La "bonne" nouvelle, c'est que les constructeurs ont été assez c..s pour ne pas garder cette carte dans leur manche, et l'utiliser petit à petit pour montrer qu'ils font des efforts pour réduire les émissions. A la place, ils ont utilisé cette stratégie à fond, même avant que les seuils d'émission CO2 définissant les classes de pollution des véhicules soient définis initialement. Donc les seuils originaux (90g/km, 120g/km,...) ont été définis après application de ces stratégies boite et moteur. Ils auraient pu commencer à 150g, puis progressivement descendre à 90g juste en modifiant les stratégies banc, tout en faisant valoir des progrès dans le rendement moteur, mais non. Maintenant au moins, s'ils veulent gagner des grammes de CO2 par kilomètre, il va falloir vraiment travailler sur le moteur...
Merci pour ces précisions, je viens d'apprendre plein de choses !
Wow, c'est du costaud, merci Will.
Pour faire un lien avec les médias, les magazines auto sont totalement complaisants, par un effet similaire à la pub. Les constructeurs les financent indirectement en leur fournissant les véhicules pour les tests "recette", qui sont des tests utilisateur (genre agrément de conduite, perfos moteur, perfos chassis, interface homme machine, ergonomie,...). En échange, les magazines publient les données constructeur pour ce qui est des émissions, de la consommation...
Il suffirait aux magazines de louer un banc d'essais, de refaire les tirs pollution avec, par exemple, le coffre ouvert, ou une portière, et ils auraient alors exactement les émissions de la voiture.
Il leur suffirait alors de publier les résultats en spécifiant leur déviation de protocole (portière ouverte), pour ne pas être attaquable par les constructeurs, et faire comprendre aux utilisateurs leurs magouilles.
Mais alors il faudrait se fournir en voitures par leurs propres moyens, et ça coûte.
Très intéressant. William aurais tu une source ``d'autorité'' reprenant plus ou moins ce que tu expliques (le coup du mode banc par exemple) ? Cela me permettrait de pouvoir sortir l'argumentation lors des discussions qui ne manqueront pas de surgir lors de débats sur le diesel suite à la pollution de ces derniers jours.
Non, étrangement, personne n'a publié sur le sujet.
La source, c'est moi, et vous pouvez me citer, mais je n'ai pas non plus publié sur le sujet.
Si vous voulez un faisceau d'indices concordants, et par là même savoir d'où je parle, je peux vous envoyer sur requête en MP un mail de mon adresse pro. Mais je n'ai rien d'autre pour appuyer mes dires.
Sinon que j'ai participé au développement de boîtes de vitessse pour un fournisseur de boîtes (méca + électronique).
Par contre, vous pouvez rechercher les protocoles et essayer de les reproduire sur votre véhicule (en gros, température de 20°, compartiment moteur ouvert (les tests se font en instrumentant les voitures, donc capot ouvert), pas de gros appui pédale d'accélérateur, pas de rotation volant), et vous devriez voir un comprtement "bizarre", qui disparaitra dès que vous faites un gros appui, ou mettez votre clignotant), et contater par vous-mêmes.

En fait maintenant j'ai une preuve, le Diesel gate...

Cela a peut-être changé ces dernières années et alors pardon pour mon intervention, mais pour ce que j'en sais, ce ne sont pas des "tunnels à vent" qui sont utilisés pour faire les tests de consommation/emissions. Le cycle est normalment simulé sur le moteur hors véhicule, posé sur "un banc d'essai" ou alors sur tout le véhicule qui est posé sur des rouleaux permettant de simuler differentes conditions de marche.
En quoi ouvrir une portière ou un coffre changerait quoi que ce soit les mesures des émissions ?
Cela dit, je vous rejoins totalment sur le fait que ces cycles sont très loins de représenter les conditions réeller de fonctionnement.
"En quoi ouvrir une portière ou un coffre changerait quoi que ce soit les mesures des émissions ?"
Ces informations sont connues de l'électronique de la voiture (quand on ouvre une porte, la lumière s'allume, puis quand on la ferme, elle s'éteind progressivement, ou bien si on roule avec une portière mal fermée, le tableau de bord nous en informe), et c'est l'électronique moteur qui gère l'injection et l'avance à l'allumage des différents cylindres. L'électronique, une fois informée qu'une portière a été ouverte, sait que le véhicule n'est pas sur un banc d'essais (on n'ouvre pas de portière sur un banc d'essais), et sort du mode banc (mode détecté par l'électronique voir post précédent), et repasse en mode "normal" (i.e. "c'est bon on n'est pas en train de me mesurer, je peux polluer come je veux").
Voilà en quoi ouvrir une portière, ou appuyer sur le bouton de la clim (même pour l'éteindre de suite) a une influence sur les mesures d'émission. Pas en soi, mais en ce que cela informe l'électronique voiture qu'elle n'a plus à se soucier d'être en train de se faire mesurer. Un peu comme un enfant qui se sait surveillé par ses parents ne va pas faire de bêtise.
A quand le code open source en automobile ?? ;o))
(la réponse doit être proche de "pas demain la veille :o)
Eh bien je n'en suis pas si sûr que ça. Mais l'avenir nous dira (moi je bosse chez les constructeurs, et je peux dire en effet que l'open source ne viendra pas d'eux).
Un autre comique dans le même genre entendu sur RMC sans être relevé par l'animateur pseudo journaliste:

"Non seulement ces mesures sont contraignantes pour les automobilistes, mais en plus elles sont inefficaces", explique Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. "Les nuages des particules fines sont occasionnés par le chauffage des centrales à charbon allemandes et le chauffage en bois de Scandinavie. L’automobile n’y est pour rien dans ces particules fines. "
Il y aussi les bidonvilles chauffés au carton et au sapin... un scandale sanitaire que nul ne cherche à résoudre. Dans le 93 (département qui n' a pas vraiment de poumon vert, et reçoit pas mal de fumées de l'Ouest de la capitale) ils sont nombreux.

Pendant ce temps aucune mesure de la RATP en faveur des transports en commun, rien du tout !
Il y a vraiment beaucoup de logements chauffés avec des cheminées à foyer ouvert en région parisienne ?
Pas là où j'habite en tout cas ( banlieue sud).

Quand je vais en vacances, chez mes parents, dans une petite vallée pyrénéenne, presque tout le monde a une cheminée dans le village ( mais aussi d'autres systèmes à côté), avec ou sans insert. Quand on voit l'espace consacré au stockage du bois à côté de chaque maison, on se demande où ces franciliens entreposent le leur !
je me chauffe au bois depuis 20 ans,du chataignier principalement,il repousse après chaque coupe,donc énergie renouvellable pérenne.ici,aucune trace de pollution aux particules fines comme en ville.mais même à la campagne,il y a un projet européen pour interdire tous les feux des branches ou de débris végétaux,par des particuliers,dans les jardins.des images par satellite de la planète auraient pointé la nocivité de ces feux pour l'atmosphère terrestre.

les éruptions volcaniques devraient temporiser ou culpabiliser?
Je ne vois pas comment on peut extrapoler la consommation de bois à la pollution sans envisager la réalité, à savoir que la plupart des cheminées sont maintenant équipées d'inserts dont la pollution est moindre suite à une combustion plus complète. D'ailleurs ils parlent de "foyers ouverts". C'est contradictoire. J'aimerais bien connaître la concentration de cheminées à foyer ouvert utilisées réellement et régulièrement dans Paris et la petite couronne (au prix où le bois est vendu au détail!).
Par ailleurs, pas un mot des envahissants deux roues motorisés, la plupart en deux temps, qui sont hyper polluants, pas ou peu contrôlés, et qui envahissent les villes. Les huiles mal brûlées de ces moteurs sont une contribution majeure à la pollution (sans parler du bruit).
Quelqu'un a-t-il des sources sur un comparatif de composition des gaz d'échappements et des fumées de chauffage au bois ? Personne ne traite du fond...

Si ma mémoire est bonne, le reportage "Cash Investigation" du Mercredi 25 Septembre 22h35 intitulé "Diesel : la dangereuse exception française" montrait que le spectre des normes sur la composition des émissions était ridiculement étroit (ne tient pas compte de nombreuses particules avec des impacts significativement plus négatifs) : de quoi alourdir le bilan de l'une ou l'autre des technologies.
D'ailleurs on voit bien que les villes saturées de voitures mais d'immeubles chauffés au gaz ou électriques jouissent d'un air clair et cristallin alors que les campagnes à la circulation moins dense mais truffées de maisons à cheminées étouffent sous le smog.
Les gens allumeraient davantage leurs cheminées au retour du beau temps ?
« Petit rappel : les particules fines sont des résidus de combustion incomplète. Il en existe de toutes sortes et de toutes tailles, baptisées PM10 et PM2. »

Ce serait-y pas plutôt PM 2,5 ?

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