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Les décrocheurs et les glaneurs

Il y a des mots franchement des fois tu te demandes quand même où ils vont chercher tout ça.

Derniers commentaires

Et pan, annesoph décoche un crochet à droite et un crochet à gauche dans les yeux.
Moi, je n'ai pas décroché, les profs et instits étaient sympas.
Mais quand on file la vie à deux familles dans un deux pièces sans eau vaut mieux aller bosser et se payer sa chambre.
C'est vrai, c'était au temps ou... le patron venait vous chercher et il était ni muet ni radin si tu bossais.
Maintenant çà se gâte pour la génération gâtée.
Mais les glaneurs décrochent car au SMIG ou encore moins faut être fou pour bosser.
Après 39 années de services plus ou moins bons, vous prenez votre retraite (on vous y met de force) à moins de mille euros. Alors vous allez faire des petits boulots déclarés pour avoir les 45 annuités et des non déclarés pour bouffer et se payer Judith en son théâtre... (bonne musique d'ailleurs).
Vous travaillez plus pour gagner moins et vous regardez tous ces gens qui n'ont rien.
Alors les THINK THANK et autres valets vous inventent des mots, comme si les mots vous donnaient à bouffer ?
Bon je décroche et je vais glaner ailleurs (demain je sors des poubelles à 6h du dimanche) mais lundi ma glande ira PLACE CLICHY à 18h avec mes frères de couleur (je suis blanc, je sais mais l'esclavage n'a pas de couleur) pour appuyer les populations de GUADELOUPE et de MARTINIQUE et de la REUNION en espérant que cela donnera des idées à glaner pour nos grands syndicats et partis de gauche, du style 200 euros de plus pour tous (et moi surtout), arrêter les licenciements... utopique ces tropiques car 360 milliards d'euros ce n'est après tout que 7, 8 millions de pauvres au SMIC + sécu + retraite pendant 7 ou 8 ans !
Bon vas me raser car je ne voudrais pas que la faune du 16° en rentrant de boîte me confonde avec des voyous du 9/3 Mme Annesoft.
Le mot arpète était particulièrement employé dans le monde de la couture, pour désigner une jeune apprentie. D'où l'expression :

L'arpète, hein, coud.
Et comment oublier les vers d'Hugo dans "Booz endormi" ?

Ce vieillard possédait des champs de blé et d’orge ;
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin ;
Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.

Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
Sa gerbe n’était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
— Laissez tomber exprès des épis, disait-il.


Moi, j'ai toujours craqué pour ceci:

"Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle ;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala
."
1) Pas de recherche sur l'introduction de la notion de "décrochage scolaire" en France (à part peut-être sur Wikipedia), utilisé au moins depuis 1998 :

Jean-Yves Rochex, "Rapport au savoir, activité intellectuelle et élaboration de soi : du malentendu au décrochage ?", in Marie-Cécile Bloch et Bernard Gerde (eds), Les lycéens décrocheurs. De l'impasse aux chemins de traverse, Lyon, Chronique sociale, 1998.

2) Les illustrations n'ont demandé aucune recherche. Il suffisait d'aller sur Google Images et de taper des mots clefs tels "décroche lune" (Oui-Oui) ou encore "glaneuse".
Merci Paméla : je m'apprêtais à intervenir de la même façon et à proposer le même lien.
Le monde de l'éducation est un gigantesque chaudron qui présente un visage d'airain mais qui bouillonne continuellement, agité de forces contradictoires et produisant continuellement des myriades de recherches. Le problème du décrochage scolaire est débattu en France depuis plus de dix ans en effet.
On peut commencer par consulter le site Eduscol : http://eduscol.education.fr/D0169/presentation.htm
On découvrira qu'un programme interministériel existe depuis 1999 : http://eduscol.education.fr/D0169/accueil.htm
Les recherches citées sont atteignables à partir de ce site : http://cisad.adc.education.fr/descolarisation/
Ceux qui cherchent à avoir une vision synthétique du problème peuvent charger en PDF un rapport de 2002 : http://cisad.adc.education.fr/descolarisation/documents/Bautier_Terrail.pdf

Excusez-moi pour toutes ces références mais une phrase m'a profondément gêné dans l'article d'Anne-Sophie : « En France, le mot mène une existence plutôt discrète - jusqu'à son débarquement dans le JT de Laurence Ferrari. » Que je sache, Anne-Sophie n'est pas sémioticienne ni historienne de la langue. Anne-Sophie fait donc une assertion hasardeuse comme nous pouvons tous en faire à l'occasion d'une discussion à bâtons rompus. Anne-Sophie peut très bien ignorer le terme de "décrochage scolaire". Anne-Sophie peut très bien ne pas avoir d'enfant en âge scolaire. Mais Anne-Sophie est chroniqueuse sur @si et elle peut difficilement croire que les mots n'existent que lorsqu'une présentatrice de JT les prononce. Que le monde qui existe est celui que la télévision nous montre. Que le monde n'existe même que dans la mesure où la télévision le montre !… Décrypter les médias doit bien être autre chose que s'amuser de leurs discours.
Sans rancune (mais, après l'attitude intrigante de Daniel sur un autre sujet, je me suis dit un instant qu'il y avait peut-être du flottement dans l'équipe d'@si ces jours-ci…).
Merci pour cette chronique

Détail amusant: dans le Trésor de la langue française, on lit à l'entrée "décrocheur" cette citation de Maupassant qui donne donne au mot un sens complètement opposé à celui qu'actuellement les jités emploient:

Trémoulin était le grand décrocheur de prix de notre classe (MAUPASSANT, Contes et nouv., t. 1, Soir, 1889, p. 1128).

Et sinon, en parlant d'élèves décrocheurs, z'avez lu le Pinocchio de Winshluss (qui, comme je l'avais prédit, a obtenu le prix du meilleur album de l'année à Angoulême...)?
Bravo anne-sophie, encore une belle chronique.

Il y a aussi l'expression un peu vieillie "décrocher un examen" qui est en rapport avec le sujet.
(et merci pour la noiraude, ça m'a fait rigoler...)
Le mot "décrocheur" est une simple traduction du terme anglo-saxon "dropout" (de "to drop out" = se détacher, se décrocher), mot habituel pour désigner un élève qui a arrêté sa scolarité.
Juste pour signaler que le terme de "décrocheur" n'est pas une invention du 20h : l'an dernier, l'IUFM de Paris proposait une conférence sur les "élèves décrocheurs". L'expression est donc bel et bien institutionnalisée. Et il est toujours pratique d'avoir un mot assez simple pour désigner une réalité collective qu'on peut dès lors étiqueter. D'autant plus que le mot est métaphorique, de mon point de vue, et donc journalistiquement efficace : l'image qui me vient à l'esprit en entendant ce mot, c'est celle d'un avion qui décroche. On n'est pas loin du crash, c'est dramatique, ça fait un peu peur, et on se demande bien comment de l'extérieur, le prof-pilote pourrait reprendre le contrôle de l'appareil.
mal placé !
Très joli et je n’ai pas décroché.

Une erreur ?

Vous nous dites « Trois carrés noirs sur fond rouge » et sur la photo du bouquin on a : « Trois carrés rouges sur fond noir ».

Vous aimez peut-être trop le chocolat noir...
Merci de remettre en avant "Les glaneurs... " d'Agnès Varda... Très très joli documentaire de cette grande dame du cinéma français...
Elle aussi faisait un peu d'éthimologie en début de documentaire et de ce début poétique, nous tirait vers la misère des glaneurs d'aujourd'hui...

Ce film m'avait beaucoup touchée par sa simplicité, son approche du sujet et également ses digressions sur la vieillesse de la réalisatrice...

Je n'avais pas loupé "l'épisode 2"... Dont j'ai mangé le titre!!!!! (A froid, comme ça, j'aurai même dit que le titre que vous évoquez correspond au deuxième documentaire...
Elle revenait sur son premier "reportage", à la rencontre de ceux qu'elle avait déjà filmé une fois... Certains étaient sortis de leur misère... D'autre y baignaient encore...
Et tous évoquaient le pouvoir de la médiatisation (ils avaient été vus lors du premier film) sur leur destin...

Très profond tout celà...
Un bon moment de cinéma dans ces deux cas...
Sinon, à propos du livre de Tonino Benacquista, vous connaissez le mot qui désigne l'apprenti ?

arpète ou arpette.
J'en fais partie de ces « décrocheurs », j'ai quitté l'école en seconde. Je préfère vivre l'aventure plutôt que de rester coincé dans une vie qui me lassera au bout d'un temps. Pour autant, je ne méprise pas les autres, il existe une infinité de façons de vivre, je ne prétends pas que la mienne est meilleure ou pire.
De temps en temps, je suis riche, d'autres fois, je suis pauvre, ainsi vont les choses. Je m'amuse bien et j'ai toujours de quoi payer mon abonnement à la mairie d'Arrêt s/ Images.
Le bac ? Bof, aucun intérêt pour moi. Les études ? J'aime ça, et je considère la vie comme un étude permanente ou l'on apprend des gens et des choses sans avoir la contrainte d'obtenir au bout, une feuille de papier. Les profs à l'école ? La plupart, pas tous, m'ont détesté et ont cherché à m'enfoncer au maximum, pourtant je ne faisait pas de bruit en classe, mais je dormais à leurs cours insipides et sans valeur qu'ils rabâchaient d'année en année en attendant le saint-graal de la retraite, cette timbale ultime. Certains m'ont aidés, d'autres, en croyant bien faire, m'ont fait plonger et ne m'ont jamais repêché. J'ai été premier de la classe, j'ai sauté une classe, j'ai été dernier de la classe, j'ai redoublé, je suis passé à autre chose, j'ai eu un parcours chaotique, c'est rien d'le dire.

Ce que je glane, ce sont les informations.
Anne-Sophie, je me permets de faire un copier coller d'un article que je trouve plutôt intéressant tiré du blog "s'installer et vivre à la campagne"


"Glaner et cueillir ou comment marier le plaisir gustatif et la vie au grand air

En complément du jardinage et du potager il est une activité campagnarde qui combine plusieurs avantages : glaner.

De nos jours, le mot "glaner" est presque toujours associé à une notion d'information. En fait, il s'agit d'une activité primitive qui a été (et qui est toujours dans certaines régions du monde) à la base de la survie de l'humanité.

Pourtant, si vous tapez dans Google.fr, la combinaison glaner et fruits vous ne trouverez pas plus de 94 réponses ! Et encore, la plupart des réponses ne concernent pas ce vieux métier de l'humanité ! Essayez aussi glaner et champs. Vous serez surpris. Glaner s'apparente à une activité alimentaire au même titre que la chasse et la cueillette. Elle renvoie à une notion de survie et nous rappelle humblement que l'être humain est aussi un animal.

GLANER, verbe trans. : Ramasser dans un champ les épis qui ont échappé aux moissonneurs. Elle a glané assez d'épis pour avoir de quoi se nourrir tout l'hiver (Ac. 1932).

Glaner était une activité très codifiée dans les campagnes et une cloche indiquait à partir de quel moment "glaner" n'était plus considéré comme du vol.

Par extension, si vous vivez à la campagne et en pleine nature le glanage et la cueillette peuvent contribuer à diminuer votre besoin en ressources financières et diminuer tout au long de l'année une certaine part de votre budget alimentaire. La nature fournit des denrées à pratiquement toutes les saisons.

Au printemps : pissenlits, cresson sauvage, asperges sauvages (dans le Sud), divers champignons (morilles), crosses de fougères...

En été : fraises des bois, cerises sauvages, petites pommes, champignons, myrtilles (régions montagneuses), raisins, camomille et autres plantes et fleurs pour tisanes, épis de blé (pour nourrir les poules par exemple !)...

En automne : châtaignes, raisins (grapillages), champignons, maïs (pour les animaux), poires sauvages, pommes tombées à terre sur les bords des chemins...

En hiver : il n'y a pas grand choses, peut être quelques feuilles de choux laissées par-ci par-là ou des poireaux et les premiers pissenlits ?

Le grand avantage est aussi de pouvoir conserver ses trouvailles pour agrémenter un repas : les champignons par séchage, les fruits en pots ou en confitures.

NB : ce weekend le kilo de bolets et de cèpes se vendait à 19,90 euros dans les supermarchés de campagne. Vous ramassez 10 kilos et vous avez gagné votre weekend. A bon entendeur salut.

Ce blog est un des rares à parler de glanage, http://dindiu.canalblog.com"
Souvenir, souvenir, j'avais appris étudiante qu'une loi autorisait les "gens" à se fournir en raisin dans les vignes après les vendanges, oui après, parce qu'ils en oublient toujours les vendanGEURS, donc j'y suis allée par un bel automne, c'était en Camargue, et j'ai un souvenir ébloui d'un coucher de soleil sur les vignes au milieu des étangs, se reflétant sur leur surface, et c'était une telle magie, ces nuances de rouges dégorgeant du ciel sur la terre, avec le camaieu des vignes pour apporter toutes les nuances du rose au rouge jusqu'à la teinte brique des feuilles roussies par le soleil. Et franchement ce jour-là, je ne me suis pas sentie pauvre.

Pas plus que les amis écologistes actifs qui à Paris en font une démarche militante, à la sortie des marchés, à Alligre par exemple, ils revendiquent d'aider cette société du déchet à moins gaspiller en cueillant les légumes juste avant le pourrissement.

Avant le rejet dans la sciure de bois, car le scandale ce sont les magasins PrimEURS qui jouent avec leurs nerfs en détruisant ces avocats noirs à souhait, ces bananes du jaune d'avant le noir, pour que personne ne puisse manger ce qu'ils n'ont pas réussi à vendre le dimanche à midi rue Lecourbe, par exemple, à l'angle de la Place Beuret. Oui il est là le scandale, ces hâblEURS qui préfèrent jeter que perdre.


http://anthropia.blogg.org
Vous avez oublié décrocher le gros lot ;-)

Je me souviens du film d'Agnès Varda : dur, dur !

Belle chronique.
Ce qui me gêne dans ce mot "décrocheurs" , c'est le suffixe "eur" qui suggère l'action : ils décrochent volontairement. Je crois plutôt aux "décrochés", car il y a beaucoup de facteurs qu'ils ne maîtrisent pas qui les amènent à décrocher.
Quant aux glaneurs , j'ai ces mêmes tableaux de Millet en tête. Et cette pudibonderie pour ne pas choquer confine au cynisme. Oui , il y a des gens qui font les poubelles pour survivre.
Mais qu'est-ce qui a bien pu donner cette idée de chronique au demeurant fort intéressante ?

Serait-ce les nombreux glaneurs d'@si sur les forums passionnés ou passionnels consécutifs à l'émission sur le livre « Le Monde selon K. » de Pierre Péan ?
Serait-ce parmi ces glaneurs, ceux qui se sont déclarés décrocheurs ?

Y-aurait-il quelque chose de « subliminal » ?
et faute de boulot, les glandeurs vont-ils glaner du travail à la "chêne" ?
Merci encore pour cette chronique !!

moi qui croyais que c´ était les glandeurs qui décrochaient et se retrouvaient contraints de glaner du boulot par ci par là..

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