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Le Père Noël et les SDF

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Chère Judith et chers internautes d'ASI

BiBi vous offre son article ("Soleil Noir") paru sur son blog pendant cet hiver...[http://www.pensezbibi.com]

SOLEIL NOIR.

Le froid fait la Une de l’actu. Les SDF, eux, n’ont droit à aucune couverture. C’est la politique du Zéro pointé de Jospin d’hier, du Sarkozy d’aujourd’hui.

Nous serons bientôt en été.

Les marronniers des journaux, les chênes des télés ne protègeront pas les SDF d’été : ni feuilles pour les couvrir, ni feuillets pour les découvrir. Dans le Silence estival, l’indifférence sera au zénith. On leur préfèrera les plages, le soleil qui fait bronzer, les portugaises ensablées et les peaux Bruni.

En hiver, les TV attendent généralement les premiers morts pour enterrer leurs Questions sans réponse. Dans les couvertures hivernales des JT, ces SDF sont bonhommes de neige qui iront fondre en été.

Jospin, Sarko nous promettaient leur disparition. Zéro pointé, disaient-ils en comptant sur leur politique misérable de cache-misère. BiBi se souvient que lorsqu’ils en parlaient, leur ton politique était d’une sécheresse absolue. Au prochain hiver – BiBi en est sûr – Sarko passera une fois encore à la télé en tirant la couverture à lui.

BiBi, lui, pense aux SDF d’été, à leurs peaux hâlées par un Soleil noir.
Ce midi, Patrick Balkany était l'invité du Foi du roi, sur France Inter. Dans sa chronique, Didier Porte fait référence à une interview de Balkany par les Yes Men. C'est un morceau d'anthologie qui fait froid dans le dos.
Le mystère Bruni-Proust semble enfin élucidé

Voir mise à jour 01/01/2010 dans :

A la recherche de la citation de Proust de Carla Bruni

Et bonne année 2010 !
Je vais vous dire comme hummm hummm sur le fil de Ligne j@une : "vous projetez, vous projetez" car rien ne vous indique que j'apprécie la littérature avec cette partie de mon anatomie môssieur. Et puis je me demande si vous ne confondez pas "No country for old men" avec "Brokeback Mountain". C'est bien votre style, ce genre de confusion... des genres !

;-))
Ce commentaire arrivera peut-être trop tard, le forum semble s'épuiser, comme cette fin d'année.

Mais j'ai trop envie de faire partager un petit morceau de bonheur littéraire, si rare, si fort et tellement dans le sujet de cette chronique. Mon fils vient de m'offrir "La route" de Cormac MacCarthy. Je n'ai pas vu le film qu'en a tiré John Hillcoat, je n'irai d'ailleurs sans doute pas le voir, tant le roman m'a scotché. J'ai rarement lu une écriture aussi intense et aussi précise à la fois. MacCarthy écrit avec un laser ou un scalpel aux bout des doigts. C'est hallucinant de vérité. Et la traduction de F. Hirsch est impeccable.
Il y a quelques heures j'en étais au passage où l'Homme et son fils rattrapent un mendiant sur la route. En voici un extrait qui, pour moi, fait écho à certains échanges ayant eu lieu ici ou là, entre forumeurs.

"... [Quel âge avez-vous ? J'ai quatre-vingt-dix ans. Non, c'est pas vrai. D'accord. C'est ce que vous dites aux gens ? Quels gens ? Tout le monde. Je suppose. Pour qu'on ne vous fasse pas de mal ? Oui. Ça marche ? Non. Qu'est-ce qu'il y a dans votre sac ? Rien. Vous pouvez regarder. Je sais que je peux regarder. Qu'est-ce qu'il y a dedans ? Rien. Juste des affaires. Rien à manger. Non. C'est comment votre nom ? Elie. Elie comment ? Qu'est-ce que ça a de mal Elie ? Rien. Allons-y.][...]
...[Vous ne pouvez pas venir avec nous, vous le savez, dit l'homme. Il opina du chef. Depuis combien de temps êtes-vous sur la route ? J'ai toujours été sur la route. On ne peut pas rester au même endroit. Comment faites-vous pour vivre? Je continue, c'est tout. Je savais que ça allait arriver. Vous saviez que ça allait arriver ? Ouais. Ça ou quelque chose comme ça. Je l'ai toujours cru. Avez-vous essayé de vous y préparer ? Non. Qu'est-ce que vous auriez fait ? J'en sais rien. Les gens passaient leur temps à faire des préparatifs pour le lendemain. Moi je n'ai jamais cru à ça. Le lendemain ne faisait pas de préparatifs pour eux. Le lendemain ne savait même pas qu'ils existaient. Sans doute que non. Même si on avait su quoi faire on n'aurait pas su quoi faire. On n'aurait pas su si on voulait le faire ou pas. Supposez que vous soyez le dernier qui reste ? Supposez que vous vous soyez fait ça vous même ? Vous souhaitez mourir ? Non. Mais je pourrais souhaiter être mort. Quand on est en vie on a toujours ça devant soi. Ou vous pourriez souhaiter n'être jamais né. Eh bien. Les mendiants ne peuvent pas faire les difficiles. Vous pensez que ce serait trop demander. Ce qui est fait est fait. De toute façon ça ne rime à rien de vouloir du luxe par lestemps qui courent. Sans doute que non.]..."


Désolé pour l'ambiance pourrie. Bonne fin 2009 et une bonne bourre pour 2010. Quand même !
Merci de nous éclairer!
En surfant, je tombe sur cette nouvelle, Vic Chesnutt serait dans un coma après une énième tentative de suicide.
Vous l'avez loupé de son vivant, n'attendez pas qu'il soit mort pour vous racheter.

Écoutez l'une de ses dernières créations, la merveilleuse "Flirted with you all my life" dont le refrein, "Really (Clearly), I'm not ready" ("Vraiment, je ne suis pas prêt) qu'il adresse à celle avec laquelle il a flirté toute sa vie,
"Oh Death", la mort, qu'il s'est peut-être enfin donnée à 45 ans.

Une chanson triste, plus triste encore ce soir.

:( yG
joyeux noël

l'Italie serait pleine de "déséquilibrés?"
bravo Judith pour cette magnifique chronique. Qu'est ce qu'on fait pour mettre à bas cette politique libérale?...quand je pense que d'aucuns pensent encore que le libéralisme c'est la liberté (une telle affirmation peut elle exister autrement que par opposition aux goulags soviétiques que comme un héritage de la guerre froide? ).
Il faut bien le dire , tout converge...dérive liberticide, sdf, sans papiers, fiasco de Copenhague, armement, destruction du droit du travail, précarité.... avec toujours le même coupable le libéralisme...et les richesses continuent à se concentrer dans un nombre de mains de plus en plus réduit et ce monde devient de plus en plus absurde.
et comble de tout, lorsque ce système s'effondre avec la crise ce sont encore et toujours les mêmes qui morflent et les mêmes qui continuent à s'en foutre plein les poches.
Cette civilisation mérite-t-elle de perdurer ? Pour moi, la réponse est non.
Peut-on encore croire en l'homme? Je n'y crois plus la situation actuelle est si énorme et ne déclenche pourtant aucune prise de conscience

il n'y aura hélas pas de révolution, elle serait impitoyablement écrasée car elle ne saurait être massive et car les moyens de coercition mis en place sont sans précédents. Le progrès technologique tel que le libéralisme l'a fait évoluer interdit toute révolution.

Le progrès technologique aurait pu être différent si l'homme avait développé d'autres recherches avec d'autres objectifs.

pour moi le futur de l'humanité n'a jamais été aussi sombre, de sorte qu'une seule révolution semble désormais possible, une révolution intellectuelle et/ou spirituelle massive. Ce seul espoir bien mince il est vrai est hélas porté par des théories new age peu convaincantes. mais quelle autre probabilité de s'en sortir que l'arrivée d'un genre de messie qui réussirait à éveiller les consciences et à chasser les marchands du temple...ce moment serait imminent mais personnellement j'ai de gros doutes (c'est un euphémisme)...bref quand on en est réduit à espérer que l'ère du verseau va arriver c'est quand même que c'est la fin des haricots...

je suis fan de science fiction et je suis en train de me rendre compte que les pires scénarios futuristes sont en passe de se réaliser. Une telle puissance technologique entre les mains d'une race humaine mue par de si viles valeurs ça ne pourra rien donner de bon. Nous glissons irrémédiablement vers le pire des scénarios d'anticipation, un monde qui se trouve quelque part entre gathacca, le meilleur des mondes, 1984, l'ile, total recall, minority report, demolition man, blade runner et Terminator, un monde que le jeu de role Torg avait imaginé à mi chemin entre le japon technologique et la cyber papauté (pour ceux qui connaissent)

bon courage à tous mais nous sommes évidemment du bon côté de la barrière.
Ce serait dommage de rater ce dernier numéro, plutôt réussi je trouve, consacré à l'analyse rétrospective et prospective de la crise.

Pour les retardataires ou les distraits, c'est là.


Bonnes fêtes à tous !
Les Médias se silencent sur les SDF d'été. Les marronniers des télés ne les font même pas survivre : on préfère les plages, le soleil qui fait bronzer, les peaux Bruni.
On se tait sur les SDF d'été : ni feuilles, ni feuillets pour les couvrir, les découvrir. Un ton de sécheresse absolue. Pour les Moins-Que-Rien, l'Obscénité médiatique au zénith. Silence d'été. Ouverture des JT en hiver. Même présupposé : le mépris. Les TV attendent les premiers morts avant d'enterrer la Question.

Pensez BiBi
http://www.pensezbibi.com
Revenons au sujet, quelqu'un a-t-il lu "Les naufrages avec les clochards de Paris" de Patrick Declerck et "Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie" de Nick Flynn que j'ai l'intention d'acheter depuis des mois ?

yG
J'ai cherché aussi, pour l'instant pas de résultat.

Sinon je me disais : quand on a lu Proust, on a une certaine délicatesse et discrétion de ne pas le crier sur les toits.
Cette histoire de « mendiant qui ne souffre pas d’être mendiant » m’a interpellé, c’est la raison de mes recherches, et je suis moyennement surpris de n’en trouver nulle confirmation et aucune référence dans mes recherches.

J’ai toujours été surpris de trouver dans la littérature [populaire] du XIX° et début XX° siècles ces deux idées bourgeoises :
Cf. Alexandre Dumas et autres Ponson du Terrail.

1- Un fou ne souffre pas, il est heureux dans sa folie.

2- L’inné est supérieur à l’acquis.
(La jeune fille de bonne noblesse, enlevée bébé et élevée dans un milieu défavorable garde sa pureté, alors que l’enfant du peuple élevé dans la haute société devient immanquablement un voyou de la pire espèce.)

Alors pourquoi dans la foulée, ne pas prêter à un écrivain cette citation « le mendiant ne souffre pas d’être mendiant » pour éduquer celles qui sont nées ‘‘une cuillère en vermeille’’ dans la bouche, avec ce leitmotiv pour se donner une bonne conscience de ne pas « changer le Monde [des autres] » et conserver ses prérogatives de son Monde.

Voir le livre d’Albert Camus : « Le populaire et le mondain ».
Julien, y comprend rien au débat sur "l'idéalisation du clodo" attribuée à Judith.
Bizarre, cette polémique en carton.
Au lieu de se disputer entre nous, si nous tapions sur Carla après sa citation de Proust.
Allez voir dans le vite dit parce que je ne sais pas faire un lien.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Malodore
Rediffusion du documentaire de Jean-Charles DENIAU " Dans la peau d'un SDF " dimanche 20 décembre à 21h sur LCP.

Plus d'infos ici.

Il me semble me souvenir que feu ASI sur France 5 y avait consacré un débat avec l'auteur en plateau.

PatriceNoDRM
Bonsoir.
SDF, SDF, SDF ? Et ADM ?
Sans Domicile Fixe c’est comme ADM initiales de ______________. SDF ne me plait pas, il remplace le mot clochard et lui n’a pas de domicile !!!
Cessons d’utiliser SDF pour clochard.
Merci
Comme sans doute nombre d'entre vous j'ai suivi avec intérêt la démarche entreprise en 2007 par Les enfants de Don Quichotte. On ne peut pas dire que ceux-là n'y auront pas mis le paquet, et continuent d'ailleurs de le faire aujourd'hui !
Avec détermination et intelligence ils ont mis tout le monde sous le regard de tout le monde , en médiatisant leur action en même temps que le scandale SDF. Depuis l'abbé Pierre et son appel en 54, personne n'était allé aussi loin et n'avait crié aussi fort que ceux-là, entraînant et solidarisant de nombreuses associations à leur suite.

Et pourtant, deux hivers plus tard, le scandale persiste, l'indignation nous étreint toujours la gorge, l'émotion nous serre le coeur, le sentiment d'impuissance fait lui-aussi sa maraude autour de nos têtes... et, d'une manière extrêmement cruelle, ces enfants de Don Quichotte n'ont jamais aussi bien porté leur nom, à force de rompre leurs lances contre des moulins à vent.

Qui a parlé de "tolérance zéro ?" C'est vrai qu'il ne pensait ni à la pauvreté, ni à la précarité, ni à la misère, en se gargarisant de ce slogan électoraliste.
Regardez, braves gens...

Vous avez un toit... certes, juste un taudis, insalubre, mal isolé, mal chauffé... A six dans 3m2... mais à Paris...
Vous avez chaud ... bon, c'est un vieux poêle à pétrole, limite dangereux, mais quand même.
Vous avez une assiette pleine... certes juste des pâtes et une tranche de jambon industriel, avec un quignon de pain...
Vous avez la télé ... certes, juste TF1, et l'image est mauvaise, parce que l'antenne est posée sur le rebord de la fenêtre...

Vous voyez bien qu'il y a plus malheureux que vous, hein, et puis, si l'Etat n'a plus de sous pour faire de vrais logements, créer de vrais emplois, c'est qu'il a tout refilé aux banques, l'Etat, il peut pas tout faire...

Et puis, pas grave, il reste la compassion et la charité chrétienne...
Soyons chrétiens, sentons nous coupables du peu que nous avons gardé.

Pendant ce temps là, le chef va bien merci, et sa clique aussi. Pas coupables pour deux sous, eux. Et pourtant, ils sont cathos.

Madame Hortefeux fait ses courses de Noël...

Le collectif des morts de la rue a annoncé cette semaine 320 décès depuis le début de l'année, et contrairement à ce que dit Misfit plus haut, les SDF meurent toute l'année. Mais l'été, on s'en fout.
Bonjour Judith,

Je vois que vous ne pouvez pas vous empêcher d'idéaliser les sdf, les "clochards" comme on nous appelait avant. Rien de romantique ni d'héroïque la dedans vous pouvez me croire. Bon d'accord, je sais que le vrai sujet, c'est l'intérêt soudain des médias pour ces pauvres hères, surtout à l'approche de Noël.

[quote=Judith]Ce n'est évidemment pas l'hypothétique aggravation du taux de mortalité qui est à mettre en cause (un article paru dans le Libé de mardi 15 sur la question rappelle pertinemment que "statistiquement, il n'y a pas plus de morts en hiver que pendant les autres mois de l'année"), ...
Ayant été moi-même clocharde pendant huit mois, dont tout un hiver, ici à Paris à la fin des années quatre-vingt, je n'en jurerais pas. Tous les clochards que j'ai connu et qui sont morts sont morts en hiver.

[quote=Judith]... ce que ça fait de dormir toutes les nuits sur du béton (est-ce que ça fait mal au dos? ...
Pas tellement, curieusement. Et je me souviens de levers de soleil sur Paris ... à tomber par terre. Et la couleur, et la lumière particulière de l'aube en plein hiver, la brume qui monte de la rivière, étincelante de soleil : un petit côté féérique et un bon souvenir.

[quote=Judith]... Et mal à la tête, le bruit constant des bagnoles ou des métros? ...
Pas dans mon souvenir. On s'habitue vite au vacarme : pas le choix.

[quote=judith]... Et quelques agacements, peut-être, la fréquentation furtive des rats et des souris?), ...
Les rats et les souris ne sortent que la nuit, pendant que nous dormons, ce qui fait que je n'en ai jamais vu. De temps en temps je me réveillais avec la sensation d'avoir senti quelque chose sur moi, mais bon ... Dans l'ensemble, je dirais que souris et rats étaient bien plus respectueux de nous que bien des bipèdes soi-disant civilisés.

[quote=Judith]... faisant la part belle à l'action des associations d'aide aux sans-logis ...
Ah, les assos. Ça n'existait pas, à "mon" époque. Nous, c'étaient les "bleus". C'est comme ça qu'on appelait les flics qui étaient chargés de nous "ramasser". Ramasser était bien le mot, comme des ordures. On nous enfournait dans des autobus réformés et en nous emmenait à (c'est drôle, j'ai oublié le nom de la ville de banlieue où on nous emmenait). Là-bas, c'était douche obligatoire, en petite tenue devant tout le monde, pas de portes. Les récalcitrants hurlaient, se faisaient tabasser et finissaient par se laisser faire. Ensuite c'était un repas chaud, la meilleure partie du séjour dans ce centre dont le nom ne me revient toujours pas. Ensuite, dormir dans un lit crevé, des draps dont on nous disait qu'ils étaient propres ... je ne me posais pas la question. On devait bien être ... je ne sais plus ... mais on était nombreux dans ce dortoir. Lits superposés. Certains réveillaient tous les autres parce qu'ils hurlaient dans leurs cauchemars, ce qui leur valait de prendre quelques coups de la part de leurs voisins immédiats.
La plupart d'entre nous fuyaient les "bleus" comme la peste. En général, les clochards se regroupaient pendant la journée ; il y en avait toujours un qui faisait le guet. Dès qu'il apercevait le bus, il hurlait : "les bleus ! les bleus !" et tout le monde attrapait ses affaires et courait dans tous les sens. Les bleus nous pourchassaient bien sûr ; ils devaient nettoyer les rues. Quand j'y repense maintenant, c'était assez drôle finalement, ce jeu de cache-cache, mais nous on avait peur. Les "bleus" étaient en général des gars très athlétiques, de vraies armoires normandes et ils avaient matraque qu'ils ne se privaient pas d'utiliser. Ils portaient aussi d'énormes gants ... le même genre de gants que portent les gens qui vident nos poubelles.

Je m'arrête là, le reste de votre rubrique ne me concerne pas. ;)

J'espère que ce témoignage ne finira pas en article, merci.
hier en rentrant chez, j´ai vu plus de mendiants ( dont une femme en chaise roulante) dans ma rue que les autres jours de l´année et je me suis : c´est Noël, on sort les culs-de-jatte.

Je ne donne pas. Je considère que le fait de payer des impôts et des cotisations sociales devraient suffire pour que l´Etat prenne ses reponsabilités. La " solidarité" des "un-petit-peu-moins-pauvres" avec ceux qui n´ont rien, il y a un moment où ça suffit.

il y a quelques jours, un jeune homme m´aborde dans la rue pour l´association " save the children", avec pour argument ultime " d´apporter chacun son grain de sable", je lui ai gentiment répondu de s´adresser directement à ceux qui ont les moyens de bouger des montagnes.

La compassion n´est pas une politique, et l´utiliser pour éviter que les gens se révoltent n´est pas vraiment ma tasse de thé.

Evidemment, si je me trouvais de l´autre côté, réagirais-je différemment. Mais ma colère ne serait pas moindre que celle que j´éprouve aujourd´hui, dans ma situation "privilégiée" ( celui qui peut donner de la compassion).
http://www.youtube.com/watch?v=kkoaFT-Oc-U&feature=player_embedded
Une analyse de psychologue terrain disait que la pire souffrance des gens qui vivent dans la rue n'est pas le froid, mais vient plutôt des conséquences engendrées à moyen terme par 1/ la privation de sommeil, 2/ le fait de ne jamais pouvoir se retirer dans un coin protégé.
Dommage, je ne retrouve plus la source.
Belle chronique, Judith.
Une mise en lumière de la stratégie rhétorique constante de la désinformation médiatique.
On peut résumer cela à deux mots : la naturalisation de la misère et la criminalisation de la révolte.

Les SDF, rien de politique, là-dedans, teu...teu...teu.
Non, ma bonne dame c'est aussi politique qu'une pluie de météores.
En fait, les SDF, ça pousse comme les champignons.
Cependant, la meilleure saison pour aller les cueillir, c'est plus l'hiver que l'automne.

Que ce soit les employés qui se suicident au travail, que ce soit les SDF qui meurent de froid, toujours la même stratégie de "naturalisation/criminalisation" de l'être humain. Les SDF sont des étrangers, pour les aider, on "maraude" et encore plus fort dans le journal de 20h de France 2 du 15.12.2009, il faut envoyer les flics pour les rafler et les mettre à l'abris. Et ces cons-là, ils refusent, alors que nous on est de bonne volonté, hein ? Sous-entendus, s'ils dorment dans la rue, c'est leur choix, nous, on a fait le maximum. C'est quoi la prochaine étape ? Les camps ?

A la fin de ce 20h odieux, un reportage sur le Burn-Out et l'interview d'un psychiatre complaisant : oui, oui, le burn-out c'est une pathologie en hausse, il faut prendre des médicaments. L'organisation du travail et les nouvelles formes de management massacrent les gens mais la seule solution évoquée, c'est de les abrutir avec des drogues. Forcément, là, y a un marché.

http://jt.france2.fr/20h/

Naturalisation de la souffrance et criminalisation de la révolte sont les deux moments argumentatifs d'un discours qui, lui aussi, fait gerber.
Quand j'entends dire par un politique quel-con-que : regardez comme nous sommes bien organisés, nous avons réquisitionné un gymnase pour abriter (seulement la nuit) tant de SDF, j'entends que les SDF sont devenus une classe sociale tout à fait normale et qu'il n'y a aucune question à se poser en dehors de la période hivernale et tant qu'on aura des lits de camps, nous n'aurons pas d'autres soucis à nous faire pour quelque chose qui devrait nous révulser à longueur d'année.

Quelques jours avant ce cinéma télévisuel ou radiophonique, j'ai entendu le nombre de logements vides à Paris sur Inter je crois .... Alors ???? Ces feignasses de sans logis valent moins que le loyer ou le prix d'un apart ? Quelqu'un d'ici l'a écrit il n'y a pas longtemps je ne sais plus qui ni où ? Combien de logements vides ou de maison innocupés en France ?

L'anonymat des grandes villes y est pour beaucoup (sans que ça constitue une excuse à notre indifférence) si nous rencontrions quelqu'un de notre famille ou un voisin, un ami vivant dans la rue, que se passerait-il ? Et bien pour tout dire, si ça trouve exactement la même chose ......

Une seule personne sans logis devrait nous suffire à embrayer vers l'insurrection.

J'ai entendu mardi dernier, Yves Coppens chez Calvi et j'ai pensé : à la préhistoire chacun pouvait creuser sa grotte pour s'abriter des animaux sauvages que nous sommes devenus Aujourd'hui nous n'avons pas le droit de planter une malheureuse tente au bord du Canal St-Martin, c'est tellement laid.
Bonjour Judith,
En lisant L'affaire de notre modèle de société, de cette démocratie libérale dont nous sommes si fiers fiers !!! tout d'un coup j'ai eu peur. Non je ne suis pas de ceux-là.
Merci quand même de nous mettre les points sur nos i.
L'abonnement @si vaut son prix ne serait-ce que pour les chroniques de Judith. Et quelle frustration un jeudi sur deux de se rendre compte que ce n'est pas la bonne semaine! Ce serait de la gourmandise d'en demander plus? En tout cas merci pour ces textes, même si je ne suis pas toujours d'accord sur des détails, c'est toujours un grand plaisir et une source de réflexion. D'ailleurs à chaque fois je vote pour que l'article soit disponible à tous, paradoxal pour la santé financière d'@si?
Lu à l'instant sur lexpress.fr :

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a assuré jeudi que les SDF, premières victimes de la vague de froid qui sévit en France, seraient rapidement vaccinés contre la grippe A(H1N1).


PatriceNoDRM
Badinter, je crois, s'est souvent dans sa lutte constante pour améliorer la dignité humaine en milieu carcéral heurté à un mur rhétorique implacable. Tant qu'il y aura dehors (comprenez dans la société non carcérale) des personnes plus démunies que dedans, on ne fera rien pour celles-ci, voilà en gros la substance de ce mur tout aussi invisible qu'infranchissable qui nous entourent tous, autant que nous sommes... ou presque.

Car, ce raisonnement s'applique à nous tous, il suffit de poursuivre son abjecte itinéraire.
Tant qu'il y aura des personnes vivants dans des appartements insalubres, on ne fera rien pour ceux qui vivent dehors. Pensez donc, faire des toilettes publiques alors que certains ont encore des toilettes sur le palier.
Tant qu'il y aura des personnes qui travaillent dur, mais n'arrivent pas pour autant à joindre les deux bouts, on ne fera rien pour celles qui sont aux chômages.
Tant qu'il y aura des personnes "honnêtes" qui payent des impôts sur le revenu, on ne fera rien pour ceux qui n'en payent pas.
Etc..

La notion de mérite est à chaque fois invoquée pour ne rien faire, il y a toujours un plus méritant, presque aussi mal loti, dont on doit s'occuper en premier. Jusqu'au tellement méritant et tellement bien loti, qu'on se demande bien pourquoi on devrait faire encore quelque chose pour lui, mais puisqu'il est méritant après tout...

Résultat des courses, on ne fait rien, strictement rien pour personne, car, quelque soit son environnement, on trouve toujours en cherchant bien plus méritant au dessus avec des conditions quasi équivalente. C'est la logique libérale dans toute son inhumanité, pourquoi payer plus quelqu'un a faire quelque chose, puisqu'on peut toujours trouver quasi équivalent pour moins cher...
Voilà le monde dans lequel nous "méritons" de vivre... hélas.

yG
Judith, malgré tout le respect que je vous dois, franchement, les SDF qui crèvent de froid, on s'en fout : l'important, c'est que Johnny va mieux !

On vit dans un monde de merde et tout le monde fait mine de ne pas s'en rendre compte. Pourquoi ? Refus de regarder les choses en face ? Manque de courage ? Manque de lucidité ? Manque de conscience "politique" ?

Ce nouveau billet rappelle furieusement votre précédent : Foutue démocratie ! Putain de suffrage universel !
Tant que 50% des 15/35ans continueront de se repaître de La ferme des décérébrés sur TF1, il n'y a pas lieu de se mettre à espérer.

PatriceNoDRM
Une des catégories de plus en plus représentées dans les SDF: les jeunes, parfois encore adolescents, dits "jeunes errants".

Voir ici un article sur le sujet.

Comment les adultes comme "responsables du monde" peuvent-ils accepter que les adolescents y entrent par cette porte dérobée, si ce n'est au nom d'un sacro-saint "C'est mon choix" qui n'en est en fait pas un?

Education aujourd'hui
et pour l'heure, surtout eux, ceux que nous empêchons de se mettre sous les abris bus, dont les toilettes publiques ne le sont plus, puisqu'il faut l'argent dont beaucoup sont privés pour y accéder. Tout est fait pour qu'il soit coupable de vivre dehors sans qu'il ne soit jamais permis de vivre dedans. Une double peine, une double barricade. Ici même, sans garde barrière autre que nous-même qui acceptons cette hostilité d'homme à homme. Comme si la rue était à ce point si agréable à vivre qu'il fallait par tous les moyens dissuader ceux qui y vivent d'y être, comme si c'était-là un choix et qu'il devait autant payer les leurs que nous les nôtres...

Zéro empathie, zéro solidarité, juste le "Not In My Back Yard" (acronyme NIMBY) qui signifie pas dans mon arrière-cour, soit la fin du politique, juste l'égoïsme. Putes et SDF, même regard, même rejet hors du visible d'une société qui ne cesse de se libéraliser, la nôtre.
Aujourd'hui, on n'a plus le droit... depuis quoi... 24 ans déjà...

yG
N'y a-t-il que les politiques, les journalistes, les ceusses qui roulent en voiture qui ne les voient pas, ces SDF et ces nouveaux pauvres ?
Il y en a plein les trottoirs de nos villes (et encore, ceux-là se voient la journée... il y a ceux qu'on ne voit pas le jour parce qu'ils travaillent).
Adepte de la marche à pied dans la capitale, je les vois, été comme hiver, tous les jours... Je me sens concernée, à chaque fois... Je fais ce que je peux (appel du 115 où on me demande de voir si la personne bouge, don de fric, de bouffe, de vêtements, de couverture, papottage) que dalle, goutte d'eau dans la mer...
Et je sais qu'à chaque hiver, au premier grand froid, "on" fait toujours la même chose : on ouvre des "dortoirs" et des stations de métro désaffectées ! A ce moment-là, c'est le "marronier" des niouzes du moment : on nous montre qu'ils ne sont pas tous crades, alcooliques, en dérive totale... petite culpabilisation avant d'attaquer les repas -plus frugaux qu'avant chez certains- de Noël. Et puis on passe à aut'chose.
Si le froid s'installe, comme la grève... que vont-ils faire ? Nous parler de Johnny qui va mieux, de N.S. et C.B. qui vont passer un petit Noël tout simple, de Besson le traître qui prouve que les convertis sont pires que les fascinés de nature ?
N'empêche que c'est comme le SIDA : au début des années 80, je ne connaissais aucun séropositif, puis j'en ai connu, puis certains sont morts... Pareil pour le RMI : dans les années 90, j'ai commencé à avoir des amis licenciés, aux Assedics puis RMistes et maintenant RSaistes...
Là, 2009, j'ai une amie qui va aux Restaux du Coeur se fournir pour elle et sa famille, qui touche une pension ridicule de la Sécu et qui serait à la rue si elle n'avait pas des enfants pour l'héberger, un autre qui a "tenu" et vient de sortir de l'ornière grâce à sa volonté, à sa culture et à son petit réseau d'amis.
Nous avons, grâce à Sarko, copié le pire du Japon ou des USA et n'avons rien adopté du positif de ces pays.
C'est ce que je lis actuellement dans le dernier numéro des Inrockuptibles (p.9, n°733, art. signé Etienne Labrunie) :
"Les SDF sont deux fois plus nombreux qu'il y a six ans. Les associations dénoncent l'inefficacité des mesures d'urgence mises en place." dit l'encart de l'article.

Comme le confirme Patrick Doutreligne de la Fondation Abbé-Pierre "On est plus sensible, on ressent le froid. L'été, Paris Plage déloge les sans-abri des bords de Seine dans la plus totale indifférence". Et d'ajouter un peu plus loin dans l'article, "que l'urgence revienne chaque année, ça, c'est insupportable !", "On ouvre un gymnase et on bascule une fois de plus dans l'humanitaire. La cinquième puissance du monde ne peut pas trouver une réponse sociale ?".

En 2003, l'INSEE estimait à 100 000, mais les associations pensent qu'il aurait doublé.

yG
Vous avez posé votre petit caillou dans cette lutte contre l'exclusion sociale, trop rarement temporaire, Judith. Le ciel vous en remercie et l'abbé Pierre vous sourit. Je sais, je sais..Mais qui d'autre peut savoir que votre coeur en souffre aussi de cette misère, à part nous maintenant et depuis quelque temps déjà quand même?
rien a ajouté
Et comme chaque année, il y aura bien un JT consciencieux pour rappeler que l'été peut être encore plus dangereux, à cause des risques de déshydratations.
Et comme chaque année, 6 mois plus tard, le même JT, en plein mois de juillet, préfèrera parler bouchons sur la route des vacances et camping que des sdf qui crèvent un peu plus loin...

En ce qui concerne l'ingéniosité anti-sdf, on peut aussi aller jeter un oeil dans les transports en communs : les bancs des abribus et dans le métro se transforment quasi systématiquement en objets hostiles, sur lesquels il est impossible de s'allonger, via toutes sortes d'astuces : séparations pour faire des places uniques, banc peu large et incliné...
Le plus ironique est que, du même coup, le bancs deviennent souvent peu confortables pour les passagers aussi.

Enfin bon, cessons de nous apitoyer sur ce qui n'est plus qu'un souvenir. N'oublions pas que conformément à ses promesses :
http://www.youtube.com/watch?v=orApPu_c55Q
Sarkozy a réglé le problème depuis mai 2009, soit 2 ans après son élection, personne n'est plus obligé de vivre dehors....

C'est fou le nombre de gens qui font volontairement du camping urbain, de nos jours.

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