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Le monstre, le présentateur et nous

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Je crois qu'il ne faut pas oublier que Chantal Sébire a bien réfléchi avant de se décider à *utiliser* les médias. Elle a aussi utilisé la difformité de son visage pour que le monde entier sache, comprenne, et voie, enfin, la voie, cette souffrance horrible, et donc comprenne sa volonté de mourir. Elle a essayé de se libérer de cette souffrance inhumaine, et elle n'a pas été entendue. Mais elle a fait bouger les consciences. Ce débat en est un des reflets.
Il me sembnle que le grand problème c'est que de quelque façon qu'on présente les choses, les médias servent TOUJOURS à occulter le fond du probème.

Les gens ne fonctionnent plus que dans l'émotionnel , alors qu'ils sont INCAPABLES D'EMPATHIE avec des cas aussi éloignés de leur vécu personnel.

Je me rends d'autant mieux compte que j'ignore tout de Chantal Sébire que je crains bien de ne rien ignorer d'un autre cas qui pour le moment ne fait pas la Une des médias, à savoir celui de Lydie je ne sais plus qui, meurtrière de sa fille handicapée et acquittée..

Dans un cas comme dans l'autre- et je pense que Chantal Sébire voulait faire avancer le dossier du suicide assisté- la personne prend le pas sur le problème, celui d'une médecine qui e sait plus gérer son propre pouvoir et celui dn rapport complètement perverti de notre société à la mort.

Ce qui ne serait vraiment pas vendeur , ce serait de poser le problème à chacun : comment vous positionnez-vous par rapport à voitre propre mort ? À celle d'un proche incurable ?Êtes-vous prêts, par exemple, à passer le reste de votre propre existence (et cela peut durer des décennies) , à soigner un incurable, ou à supporter votre propre destruction, plus ou moins lente, et dans ce cas, qu'est-ce qui vous est indispensable pour gérer une telle situation ? Et jusqu'où est-elle gérable ?

Questions tabou dans un monde où le divertissement, au sens pascaliien, est roi. Et qui amèneraient fatalement à avouer que personne n'a rien à dire tant qu'il ne s'est pas trouvé dans ce cas. Que le législateur devrait par conséquent reconnaître à ceux qui s'y trouvent une liberté de choix. Qui présente un risque tès lourd de dérive dans le premier cas, et doit donc être "encadrée" mais aucun dans le secnd et devrait donc être totale. Mais qui serait dans les deux avant tout le procès de la médecine, or les médecins sont intoiuchables.
Mais où est le monstre ???, je ne le vois pas !!!!!!!. Je découvre une Dame avec un très fort caractère, un esprit intact, une envie de se battre, posant une question: est il humain de m'imposer de telles souffrances et là j'aperçois le MONSTRE !!!!!
je pense que ce problème ne peut nous concerner que si nous y sommes confronter. Je m'explique : la minsitre de la santé avait dit : que cette femme ne voulait pas mourir à cause de la souffrance mais à cause du fait qu'elle était "défigurée par la maladie !! et alors, je pense que l'on ne peut pas ressentir ce que Chantal ressentait, nous n'étions pas à "sa place" elle voulait mourir digne, que la maladie ne gagne pas !! c'est raté, puisqu'il y a eu une autopsie !! encore une agresion contre l'esprit de cette femme libre qui voulait décider de son sort. mais son combat n'est pas vain, elle est désormais immortelle pour nous et sa famille, même si nous retiendrons ce visage torturé, je ne vois que la petite photo d'elle avant, belle, sereine. pourvu que si un autre cas semblable, mais c'est rare, se reproduit, nous pourrrons légiférer ou trouver une solution médicale pour ces personnes qui nous donnent des leçons de courage inouïes !! merci Chantal et bonne route.
viviane Palumbo
le monstre c'est celui qui ose prononcer ce mot envers cette femme courageuse qui a lutte sa maladie et qui a demande de l'aide et qui a crie au secours pour partir dans la dignite avec sa famille autour d'elle et que lui a t'on repondu debrouille toi .Avez vous entendu les propos minables de madame bouttin un matin sur rmc .J'espere qu'elle aura le courage en toute discretion de s'excuser envers sa famille.On a ose lui faire une autopsie avec les souffrances qu'elle a endure .Elle est partie seule
Quand il faut se montrer pour tenter de se faire entendre !...
Tel était probablement le recours devenu nécessaire de Chantal Sébire et c'est bien triste qu'elle ait été obligé d'en arriver à devoir "s'exhiber". Quand je dis "s'exhiber" ce n'est nullement pour moins lui adresser un quelconque reproche en la matière. Elle a fait comme elle a pu avec le silence de la médecine devant son cas.
Concernant les images, suis-je voyeuse ? Je peux évidemment me poser la question car "j'ai regardé" son témoignage comme bien d'autres. Cependant je pense qu'il y a un écart entre croiser une personne présentant une grave atteinte de son corps dans un transport public et "voir" Chantal Sébire à la télévision. Dans ce second cas, ses paroles ont accompagnées l'image et cela fait une grande différence avec ceux que nous pouvons croiser dans le métro et qui sont porteur d'un lourd handicap. Pour le dire autrement, la parole permet la rencontre. Et cette femme en nous exposant ses souffrances nous a permis de la rencontrer elle, en tant qu'être humain à part entière. En ce sens je ne me suis pas sentis "voyeuse" mais humainement concernée.
Autre monstre dont la surprenante métamorphose est pudiquement passée sous silence par la plupart des présentateurs : le nouveau recordman du monde du 50m et du 100m nage libre, Alain Bernard.

Tout à sa joie de pulvériser des chronos et apparemment inconscient de sa difformité, le nouveau phénomène ne demandera pas, lui, a être euthanasié.
La situation de Mme Chantal SEBIRE, doit nous interroger sur plusieurs points. Le premier est bien la représentation que nous nous faisons du monde qui nous entoure. Qu'est-ce que la normalité. Est-ce elle que l'on nous sert chaque jour. Celle des images glacées des magasines, retouchées, la silouette famélique des manequins anorexiques pour lesquelles certains déclarent qu'en France il n'y a pas de problème alors que les pays voisins réagissent. Ou bien est ce que nous voyons dans notre quotidien avec une majorité de gens communs, qui nous ressemblent vraiment. Mme SEBIRE, fait partie du monde que nous partageons. Nombre d'entre nous cotoient les handicapés physiques ou mentaux. Chacun se débrouille comme il peut. Alors lorsque le visage de Chantal SEBIRE apparait à la télévision. il nous renvoie à notre quotidien. Ceux qui font du voyeurisme avec leurs larmes de crocodiles, ne n'est pas nous, mais ceux qui tentent chaque jour de nous imposer un théatre de carton pate. Distillant de vérités et assénant des idées toutes faites, commercialement interessantes. Le second point est de constater le décalage énorme qui existe entre les médias, les politiques, les lobbies médicaux et autres, et nous. Mme SEBIRE, n'a fait peur qu'à ceux qui ne veulent pas savoir, ne veulent prendre position. Mais nous, à plus de 90%, nous voulons que nos idées des gens du commun que nous sommes soient prises en considération. Les pitoyables tentatives justifications des politiques et l'hypochrisie de nombreux médecins dont la plus part n'a aucune pédagogie élélementaire face au patient qui porte bien son nom et qui doit subir les diktats de ceux qui savent de quoi ils parlent. om nous ne sommes pas des voyeurs. Nous découvrons s'il était besoin, une femme, calme, intelligente, déterminée et pleine de sagesse qui se montre telle qu'elle est physiquement et mentalement. Nosu devons soutenir son combat. Et obliger les politiques à nous écouter.
Lu dans Libé .fr aujourd'hui:

Le procureur de la République de Dijon :
Jean-Pierre Alacchi, a indiqué jeudi matin qu'en l'état actuel des investigations il n'y avait «pas d'éléments suffisants» pour déterminer les causes de la mort de Chantal Sébire, dont «[large]l'apparence externe du corps ne présentait pas de particularité[/large]»

Pas de particularité, pas de monstre !
J'encourage les bien-portants du forum à aller voir le film "Le scaphandre et le papillon"
Les médias ont exploité cyniquement un triste fait divers à des fins mercantiles. Beaucoup de braves gens sont tombés dans le piège.

Le problème de l'euthanasie se pose quand une personne en fin de vie n'a pas les moyens physiques ou intellectuels de se suicider. On discute alors sur le droit qu'un tiers aurait de la supprimer pour abréger ses souffrances.

Le problème du suicide est tout autre. Chacun a évidemment le droit de se suicider, s'il est en règle avec sa conscience. C'est précisément le cas de madame Sébire.
Why would i carry such a weight on my shoulders?

D'un cas particulier on devrait tirer une loi générale? Mais pour tout comme ça alors, c'est sûr? Je croyais qu'on était en plein dans les statistiques concluantes, par exemple 5000 morts par tabagisme passif, hop, une loi?

Et les pays du tiers monde? On va créer euthanaseurs du monde?
Je ne suis pas sûr de partager votre point de vue Sébastien.
Exposer ce visage cela permet peut-être au contraire de conjurer le voyeurisme, de nous arracher à une sorte de terreur sacrée et aux clichés qu'on plaque sur tous les "pseudos-monstres".
Je suis toujours étonné de voir combien la difformité est absente dans la plupart de nos rues et de nos magazines. La moindre apparition de ces "monstres" apparaît dans ce contexte, comme une exhibition et une violence.
Certaines images, parce qu'elles ne "spectacularisent" pas la laideur, nous permettent de l'accepter. L'handicapé ici n'est plus un monstre, paré de vertus magiques, et terrifiantes. C'est un humain comme les autres, pleins de nuances, de contradictions. Il n'est plus écrasé par les mythes qu'on lui associe trop souvent.
Je comprends que vous ne vous sentiez pas voyeur, face à ses images parce qu'elles humanisent Chantal, et ne la réduisent pas à son seul visage. Il en va sans doute autrement quand le visage est présenté dans la presse à sensation, à seule fin de produire une émotion formatée, rigoureusement déssinée, vulgaire, et sans suprise.
Bref, pourquoi ne pas montrer plus souvent les gens ayant un handicap physique, si c'est pour les montrer mieux.
Je ne pense pas que la laideur soit un tabou qu'il faille protéger, au contraire, peut-être faut-il la rendre plus visible pour rappeler que l'humanité ne s'arrête pas à l'épiderme.
Comme il est dit plus haut :
LE MONSTRE N EST PLUS LA DAME
MAIS LA MALADIE QUI "LA RECOUVRE " oui !

Quant au reste "la télévision " est_elle un miroir ou non ?
Fallait oser. Madeleine
J'ai l'impression encore une fois, mais c'est très fréquent sur ce site, que beaucoup de gens parlent du phénomène en lui-même, l'institutrice, la tumeur, le président, la loi, la mort, toussa toussa, oui, d'accord, mais oublient le principal. On voit que ça passe sur TF1, que c'est diffusé partout, que cette femme utilise les médias, qu'elle utilise sa difformité, qu'elle diffuse son message, toussa toussa, oui, d'accord, mais ce n'est pas encore ça. On voit que les spectateurs réagissent, on constate qu'on est tous des voyeurs, mais qu'on arrive à en parler, car le digne message de cette femme atteint son auditoire comme elle le voulait, toussa toussa, oui, d'accord, mais il manque quelque chose.

Sur ce site de méta-journalisme, n'ayons pas peur d'analyser l'analyseur... (à vous de m'analyser après si ça vous fait plaisir). Dans cet article, attardons-nous sur le titre : "Le monstre, le présentateur, et nous". N'est-ce pas éclairant ?
Je crois qu'il y a une illusion persistante, et particulièrement prégnante dans ce genre de cas "limite", dramatique et choquant, comme quoi on aurait un accès direct aux "faits", aux personnes, aux émotions. Je vois cette femme à la télé, et elle me parle. Je la vois, là, elle est libre, elle se bat, elle est courageuse, elle me parle de ses souffrances, et je vois sa douleur, je pourrais presque la toucher, et l'absorber, et la sentir dans mon corps. C'est une expérience éprouvante, tout le monde le dit ici.
Mais le médium est toujours là. C'est son rôle profond, d'être "au milieu", de faire écran entre l'extérieur et nous. Je pense que c'était le sens de cette disposition de trois termes en titre : nous ne pouvons pas toucher le monstre, il y a toujours un filtre entre lui et nous.
On peut le voir aussi comme un négociateur, un fin commercial : il nous présente le monstre, bien emballé comme il faut, mais qui sait ce qui s'est négocié derrière ? Est-ce Chantal Sébire qui a choisi le cadrage, qui a choisi les photos pour illustrer le reportage, qui a écrit le commentaire, qui a choisi la durée d'enregistrement, qui a monté le tout ? Mais non, c'est impossible, elle n'est pas journaliste. Et je ne veux pas dire qu'elle n'a pas les qualités ou le savoir-faire pour tout cela (qui sait), mais qu'elle n'a pas le droit de faire ça, on ne lui reconnaît pas ce domaine de compétences. ça, c'est un boulot qui est fait par un journaliste, et personne d'autre. Et surtout, elle fournit son image, mais son image ne lui appartient plus.

Les gens aiment le vrai, les histoires vraies, les vrais gens, les vrais drames. C'est comme ça que je le ressens, moi aussi. Cette femme raconte son histoire. Qu'elle utilise sa douleur pour passer un message politique, d'accord. Qu'elle utilise son visage pour remuer les tripes des gens, d'accord. Et quand je la vois, je crois que rien n'est plus fort à ce moment là que ce lien incroyable qui se tisse entre elle et moi. Et dire que c'est un monstre de foire, mon dieu ! Non ! Inadmissible ! Mais vous ne la voyez pas ? Vous ne sentez pas sa détresse ? Et moi, alors ? Vous ne voyez pas comme je me sens oppressé et triste de l'écouter ? Mon émotion, c'est pas de la vraie émotion ? Ben oui, il y a l'émotion de Chantal Sébire, et puis il y a la mienne d'émotion. Et j'ai l'impression que je suis en parfaite communion avec cette femme quand je la vois. J'ai mal pour elle, et c'est pas du cinéma.
Mais justement, à quel point suis-je aveuglé pour croire que j'ai de l'empathie pour cette inconnue ?? Comment moi, j'arrive à croire que cette femme me parle ?? A croire que la regarder, c'est participer à son action et donc l'aider, à croire que je ne suis plus voyeur de voir celle qui se montre ?? c'est ça la magie du journalisme ! C'est s'effacer pour mieux donner l'impression que l'on est reliés. TF1 est "présentateur", il me présente Mme Sébire et il me présente à Mme Sébire en même temps, en temps que spectateur anonyme et pseudo-interlocuteur, quand elle parle à la caméra. Elle aussi doit sentir qu'elle me parle, on a dû lui sortir ça avant qu'elle n'ouvre la bouche, pour qu'elle n'ait pas l'impression de soliloquer dans le vide. Et c'est le grand talent du jité de TF1, faire oublier qu'il existe. Contrôler l'ensemble, en habile marionnettiste condescendant, veiller sur nous de son regard bienveillant et humaniste, pendant que les bons sentiments pleuvent sur la ville. Et c'est là que j'essaie de reprendre le questionnement de Sébastien : oui, nous sommes aussi voyeurs qu'au temps des cirques de freaks, mais Barnum a changé sa redingote et son discours. Il nous déculpabilise complètement, nous sommes des voyeurs parfaits : invisibles et éthiques, cachés et empathiques.

Et je suis toujours seul devant mon écran, qui n'a jamais si bien porté son nom. Bien entretenu, discret puisque complètement transparent, l'écran évite soigneusement de me faire rentrer en contact avec ce qu'il daigne bien aimablement montrer à mon appétit de mateur boulimique et moral.
"Seul problème, quand tout est montré, on finit par se demander s'il y a quelque chose qui « ne doit pas être vu »."

Votre article est en tout point intéressant.

Vous êtes-vous posé la question à propos de la chute des tours du WTC le 11 septembre? La controverse sur ce sujet qui s'exprime sur internet aussi fort qu'elle est tue dans les médias officiels vous a-t-elle inspiré une réflexion à ce sujet, une investigation? Que pensez-vous du livre de Jean Guisnel et Guillaume Dasquié, "l'effroyable mensonge"?

Merci et bonne continuation.
Tiens, cela aurait été intéressant d'essayer de faire sans... (la vidéo) - remarque de Sébastien.
donc pas de débat sur l’euthanasie à la télé, ni à la radio et pas de chronique @si

Il existe cependant des moments où nous pouvons penser l'avoir trouvée, cette limite du tabou. C'est quand ce sentiment de gêne (et non de dégoût) s'éveille en nous comme une voix intérieure qui nous dit : « Tu ne devrais pas voir ça ».
Vive les infos à la radio, il y a moins de « fait divers ». Autre avantage des infos à la radio : on peut faire autre chose en même temps : bricoler, cuisiner …
Monter le visage de Madame Sébire est en effet très ambigü car ça me fait penser qu'une autre personne souffrant le martyr autant ou plus qu'elle si c'est possible serait beaucoup moins crédible si ça ne se voyait pas physiquement? et si elle souhaitait mourir, sa demande serait moins légitime?

Quoi qu'il en soit, quelle que soit le degré de souffrance, (notion toute relative, le degré de souffrance étant proportionnelle à notre capacité à supporter cette souffrance), l'être humain a cela de différend avec l'animal qu'il peut décider de mettre fin à ses jours et je revendique pleinement ce pouvoir. Quand une personne décide qu'elle ne peut plus supporter de souffrir, qu'il vaut mieux mourir, elle doit pouvoir le faire en toute dignité. C'est à elle et elle seule de décider. C'est mon avis.
Faut-il tuer les monstres, c'est finalement la question qui est posée.
J'ai l'impression que Sébastien est passé à coté de sa chronique en prenant l'angle du voyeurisme. Car dans le cas de cette malade, est-ce la télé (et les journaux papiers) qui utilisent cette femme pour attirer le public ou est-ce elle qui utilise les médias pour défendre une cause, provoquer un débat...? Visiblement, c'est elle qui a décidé de se montrer. Ceci a d'ailleurs été évoqué par plusieurs ASInautes. Et le fait de se montrer comme un "monstre" empêche finalement toute discussion car tout le monde se dit que finalement ce qui lui arrive est vraiment monstrueux, insuportable, intolérable, invivable. Et dans son cas, chacun finit par se dire que finalement l'euthanasie ça n'est pas une mauvaise solution. Et c'est là qu'il aurait été intéressant d'avoir l'avis et le point de vue de Sébastien.
Faut-il tuer le monstre ?
J'ai lu il y a un instant cet article de la libre Belgique qui dit ceci :
En Belgique pourtant, depuis la dépénalisation de l’euthanasie, en 2002, Mme Sébire pourrait sans doute recevoir le geste qu’elle réclame : 2.000 patients ont déjà eu recours à l’arrêt de vie intentionnel. Comme aux Pays-Bas et au Luxembourg, la loi encadre strictement le recours à l’euthanasie : il faut être majeur, conscient ou avoir rédigé une requête anticipée, être atteint d’une affection incurable grave, éprouver des souffrances constantes, insupportables et inapaisables.

Sans doute la monstruosité de cette tumeur joue son rôle d'interpelateur, et que la voyant certain sont prêts à "tuer le monstre".
Mais il ne s'agit pas là d'une simple difformité osseuse, d'un raté du squelette, mais bien de quelque chose qui évolue, qui est incurable et qui provoque une grande souffrance. Il n'y a pas là que le monstre. Il y a un être humain rongé par la maladie et qui n'a strictement aucun espoir de rémission. Il ne s'agit pas de nous et de ce qu'on pense de son visage, mais d'elle et de ce qu'elle vit au quotidien.Et de la loi qui ne lui permet pas ce qu'elle demande.
La loi n'interdit pas le suicide, et dans son cas, physiquement, elle peut décider elle-même si elle veut vivre ou mourir. C'est son libre arbitre, et elle n'a pas besoin d'un médecin pour cela. D'un point de vue purement médical, les médecins ont l'obligation de soulager ses douleurs physiques et morales par tous les moyens disponibles actuellement. Je ne connais pas cette maladie très rare, ni les symptomes dont elle souffre, ni les traitements qui ont été utilisés (antalgiques, morphine, antidépresseurs, hypnovel....). Il faut qu'elle soit prise en charge par uneéquipe multidisciplinaire et une équipe douleur et soins palliatifs. En France, avec la loi Léonetti, cette prise en charge peut aller très loin, y compris jusqu'au sommeil induit, sans que cela soit de l'euthanasie.

La loi n'interdit pas le suicide, et dans son cas, physiquement, elle peut décider elle-même si elle veut vivre ou mourir. C'est son libre arbitre, et elle n'a pas besoin d'un médecin pour cela.
Il me semble que justement ce n'est pas son avis. Elle pensent être dans une situation où sa volonté de mourir peut être aidée. Et cette aide, elle la veut de la médecine.
Si on pense que le sommeil induit est la seule manière pour que la souffrance cesse, c'est qu'on accepte l'idée qu'elle (la souffrance) est devenue insupportable. Alors si la personne - qui est celle qui souffre - préfère que la médecine l'aide à tirer sa révérence plutôt que de la maintenir dans une vie dont elle ne veut plus a-t-on le droit de s'interposer ? Endormir quelqu'un en attendant sa mort, parce qu'on n'est plus capable de la soigner n'est-ce pas un tantinet hypocrite ?
D'un coté on admet qu'on ne peut plus rien faire, mais de l'autre on se refuse d'accepter une aide pour obtenir ce que le sommeil est juste censé faire attendre. Je ne vois pas où est le gain d'humanité là-dedans. Si son cas est suffisament grave pour accepter un coma thérapeutique, qu'on la laisse choisir sa façon d'attendre la mort ! Même si c'est une décision très difficile à prendre ...
Je pense que les médecins ne sont pas là pour donner la mort. On voit d'ailleurs la dérive en Suisse avec des "médecins" qui se sont quasiment spécialisés dans l'euthanasie. Par ailleurs, dans les pays ou l'euthanasie est autorisée (Pays Bas et Belgique), il y a un risque potentiel d'élarggissement de la loi dans le futur. Il y a eu une tentative récente d'abaisser l'âge de l'euthanasie de 16 ans à 12 ans. Par ailleurs aux Pays Bas, la situation n'est pas claire par exemple par rapport à la maladie d'Alzheimer.
En France, la loi Léonetti me semble très bien, même si par moment il peut y avoir une position qui peut paraître hypocrite, en particulier la notion de "double effet". Mais l'objectif reste de soulager le malade, pas de le tuer.
Christophe, quand on crée une loi, ou un cadre quelconque d'ailleurs, il y a toujours un risque que l'application aille bien au delà ou carrément dans une direction qui n'avait pas été initialement prévue. Parce que le législateur n'a pas pensé à tout, parce que le monde évolue, parce que ...
Est-ce que ça doit nous paralyser pour traiter des cas difficiles ?
Le cas de Madame Sébire pose des tas de questions. Il y a une grande réflexion à mener, justement parce que nous avons autour de nous des exemples, des attentes aussi.
Peut-on arrêter la réflexion juste parce qu'il n'est pas de l'ordre du médecin d'ôter la vie ? Nous avons besoin d'éthique, nous avons besoin de limites. C'est indéniable. Mais soyons suffisamment vigilant pour ne pas nous laisser aveugler par des principes qui dans certaines situations n'ont plus guère de sens.
Nous sommes-là à une frontière où notre sens moral est mis à rude épreuve : accepter ou non ce qui dans 99,9% des cas nous parait clairement inacceptable. Avec en ligne de mire, je pense cette interrogation : qu'est-ce qui est le plus humain ?
N'est-ce pas là la seule question qui vaille ?
Effectivement, qu'est-ce qui est le plus humain?
En réalité, il est beaucoup plus facile en face d'un cas comme celui-là de répondre "effectivement votre situation est atroce et on va vous aider à mourir", que de dire "Non, la solution n'est pas là, mais on va vous accompagner jusqu'au bout, on va essayer de vous soulager, on ne va pas vous laisser tomber". En réalité, pour toutes les situations difficiles de fin de vie, il est toujours plus simple de pousser la seringue. Bien souvent c'est la solution de facilité. Il est beaucoup plus difficile de rester avec la personne, avec le monstre, de simplement lui tenir la main. Et peut être (c'est probablement plus compliqué) que le seul fait de rester auprès d'elle, de l'écouter, de lui parler, de lui tenir la main pourrait lui apporter beaucoup et lui faire envisager d'autres solutions.
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous Christophe. Je pense que vous vous en doutiez.
Poussez la seringue plus facile ? Permettez moi d'en douter. Ce n'est pas simple du tout, car c'est quand même tuer.
Accompagner quelqu'un qui ne veut plus être accompagné autrement que dans la mort, n'est-ce pas se donner bonne conscience, n'est-ce pas cela la facilité ? On ne bouscule pas ses valeurs, on reste droit dans ses bottes. Moi je pense au contraire qu'il faut énormément de courage pour laisser partir un être cher.
Perdre quelqu'un, ne plus pouvoir lui tenir la main, ne plus pouvoir tenter de l'apaiser, c'est ça qui est dur. Parce qu'on n'a jamais tout dit, on en n'a jamais fait assez ! Accepter le départ de quelqu'un, pire, le maitriser pour un médecin, je ne vois rien d'anodin là-dedans et encore moins de facile.
Le courage, la facilité, ne sont de toute manière pas des valeurs à définition unique et partagée par tous. Nous deux en avons déjà une idée radicalement opposée.
Définir ce qu'est l'humanité est à mon avis encore plus difficile.
Je pense avoir compris votre point de vue (si je me plante complètement, n'hésitez pas) : pour vous accepter de donner la mort c'est se débarrasser du problème, c'est une espèce de renoncement. Il est clair dans ce cas là qu'on renonce à quelque chose. Mais si pour Madame Sébire, on accepte l'idée que seul un comas prolongé peut la soulager, on est déjà dans la démission. Il n'y a plus rien d'autre que l'inconscience. Quel bénéfice en tirera-t-elle elle ?
Malheureusement, il arrive encore très souvent, par manque de formation et de connaissances, en voulant "bien faire", en voulant "soulager" les malades que des médecins utilisent l'équivalent de "cocktails lytiques" avec des associations type morphine + hypnovel. Et pour eux, c'est une bonne action. Or, accompagner et soulager un malade, ça n'est pas ça.
L'exemple du sommeil induit est bien sûr une situation extrême, et il y a différentes façons de s'en servir. Ca peut être discontinu, avec des périodes de réveil. Tout ça est très complexe et demande à être évalué par des spécialistes.
Ce que vous décrivez comme dur et difficile, c'est lorsque cela concerne un prochequi prend la décision de passer à l'acte. Dans le cas de cette patiente, elle fait appel à la médecine en général.
Je parle aussi du médecin, de la maïtrise qu'il aurait de l'acte final qui est quand même une dure responsabilité, un cas de conscience par rapport à son métier.
Mais de deux choses l'une :
- soit on accepte l'idée qu'il y a des cas où la mort assistée est acceptable et on définit ces cas
- soit on n'accepte pas cette idée, auquel cas tout est dit et on passe à autre chose.

Le cas de Madame Sébire, qui n'a pas obtenu de la justice ce qu'elle voulait - mais je ne pense pas qu'il ait pu en être autrement, au vu de la loi Française - a permis à cette question d'être posée. Je pense personnellement qu'un voile pudique va doucement retomber dessus, pendant que madame Sébire ira mourir ailleurs. Jusqu'au prochain cas ...
Il y avait ce matin un débat sur France Inter très intéressant avec le président du comité national d'éthique, qui rappelait par exemple qu'en Oregon, pays où le suicide assisté est autorisé, 80% des personnes à qui on a donné le produit (à leur demande) pour en finir ne l'utilisent pas. Aux Pays Bas, on a voté la loi sur l'euthanasie bien avant la mise en place de services de soins palliatifs. Depuis qu'il existe des services de soins palliatifs, les demandent d'euthanasie ne cessent de baisser... Tout ceci doit nous interroger. Enfin il faut noter un point important (qui vaut ce qu'il vaut), c'est que tous les pays qui ont votés une loi sur l'euthanasie ou le suicide assisté, sont des pays à forte composante "protestante". Ceci devrait aussi être analysé.
Quoiqu'il en soit, je pense effectivement qu'il n'y a pas de situations d'exception et qu'on ne doit pas avoir recours à l'euthanasie.
Historiquement, il est quand même intéressant de remonter jusqu'à Pasteur qui, alors qu'il n'existait aucun traitement à l'époque, a eu recours à l'euthanasie pour des Russes atteints de la rage...
Oui, très intéressant en effet. Si un jour on acceptait en France que ce type de chose soit légale, il serait du devoir de ceux qui créeront le cadre d'application de tirer les enseignements de ces expériences. L'injection mortelle est absolument à exclure du dispositif, alors qu'un produit à ingérer comme dans l'Oregon laisse encore le choix à celui qui l'a demandé de l'utiliser ou pas. Dans ce cas là, on aurait bel et bien donné bien un moyen. Et seulement un moyen.
Passionnant. Et Vercingétorix aurait, parait-il, trucidé d'un coup d'épée un de ses guerriers qui souffrait d'une rage de dents.

Evacuer un problème aussi complexe et délicat avec une phrase telle que celle-ci : "Quoiqu'il en soit, je pense effectivement qu'il n'y a pas de situations d'exception et qu'on ne doit pas avoir recours à l'euthanasie", est d'une effarante stupidité.

Mais il est vrai qu'aucune loi n'interdit à quiconque de se ridiculiser sur un forum.
Merci de cette intéressante et constructive réflexion.
Avez-vous lu l'ensemble de la discussion?
Ce que vous écrivez dans vos messages précédents, ne fait qu'étayer la conclusion à laquelle vous arrivez, que je persiste à trouver ridicule, et j'ajouterai, totalement irresponsable.
Voilà ELLE est décèdée, que dire ?
Si vous me donner une "cachet" pour mettre fin à mes jours j'hésiterai.
Si vous refusez...
Logique non, mais terrible !
Madeleine
Elle est décédée ce soir (mort naturelle?), mais le débat sur l'euthanasie est bel et bien relancé.
En Belgique, Hugo Claus, un écrivain célèbre a demandé et obtenu l'euthanasie pour une maladie d'Alzheimer débutante (diagnostic hautement probabiliste).
Que faut-il penser de ces 2 situations?
Je n'ai pas la réponse... mais Ulysse l'a sûrement.
Le débat est relancé et de toute évidence "La France" semble réagir "autrement.
Et c'est tant mieux.
Madeleine
Ah bon, vous n'avez pas de réponse ? Etonnant.

D'après vos écrits, tout laissait pourtant supposer que vous aviez la même, péremptoire et définitive, déphasée et déshumanisée, que Madame Boutin.
Son désengagement, son lâche refus de débattre du problème en le balayant d'un revers de goupillon, est évidemment dicté par la rigidité de son idéologie, conférant à la vie humaine un caractère sacré, une vie que dieu a donnée et qu'il est le seul à pouvoir reprendre...
Quant à vous, j'ignore "d'où vous parlez" et dans quelle mesure vous partagez son intégrisme.

Certains membres du gouvernement que je suis très loin d'apprécier, tels que Kouchner ou Morano, ont eu, sur le sujet une attitude responsable.
Selon libé, "Des membres du Conseil national d’éthique, l’ordre des médecins, le groupe PS à l’Assemblée, tous avaient évoqué ces deniers jours la mise en place d’une formule d’exception* pour aller plus loin que la loi de 2005."

Il serait temps.

*pour des situations qui, selon vous et Boutin, n'existent pas.
Pas étonnant "on" a cru aussi à une période que je votais LE PEN. Pour ma "défense" j'ai été éducatrice pendant 40 ans et j'ai cotoyé la détresse humaine, je l'ai cotoyé de l'intérieur du plus profond...
On peut (comme je l'ai fais) avorter et être contre l'avortement. CONTRE à cause du rattage de la société qui mène à de telle solution.

Je reviens de Dijon, j'ai fait un aller retour pour un entretien avec mon avocate. Nous avons parlé de Madame Sébire... vous m'interpellez, mais en fait qu'est-ce qui se passe à Dijon... Le tribunal est prit d'assaut par les journalistes, la question est : Médecin ou pas médecin dans ce drame... enfin des journalistes, quoi...

Mon avocate m'a demandé mon avis, ce que je lui ai dit c'est que j'ai de l'admiration pour cette femme, mais que ma préoccupation première c'est pourquoi encore "ces" maladies. C'est plus "juteux" (comme on dit) de cibler la recherche vers les armes de destruction...
Je ne ferai aucun compromis à ce sujet... et maintenant que "nous" veillissons allez donc...
Je ne suis pas une MMe BOUTIN !
Madeleine
Je pense qu'Ulysse s'adressé à moi et non @Madeleine.
Pour ma part, même si j'ai une position, il me semble que j'en débat et que j'ai une vision moins stalinienne d'un forum que ce cher Ulysse.
Il n'y a pas besoin d'être de droite ou de gauche, catho, musulmuman, juif, boudhiste ou athée pour pouvoir discuter de l'euthanasie.
C'est un débat extrêmement compliqué, et il est toujours plus difficile d'en discuter "à chaud", à l'occasion de situations exceptionnelles comme c'est le cas actuellement.
Il ne suffit pas de dire que l'euthanasie se pratique en Hollande ou en Belgique, pour en conclure que c'est simple et que ça ne pose aucun problème. Ilfaut aussi analyser ce qui se passe dans ces pays. Il y a de nombreuses plublications scientifiques dans ces pays et tout n'est pas aussi clair que ça. En particulier il persiste toujours un nombre important d'euthanasies non déclarées et ne respectant pas les procédures.
Oui, mais pas de pb. Je suis dans cette même logique.
Madeleine

Il ne suffit pas de dire que l'euthanasie se pratique en Hollande ou en Belgique, pour en conclure que c'est simple et que ça ne pose aucun problème.
Qui a prétendu que c'était simple ici ?

En particulier il persiste toujours un nombre important d'euthanasies non déclarées et ne respectant pas les procédures.

Et alors ? Quelle conclusion à ça ? Quel rapport avec la réflexion sur ce sujet ?
Ce n'est pas parce qu'il existe des règles qu'elles sont pour autant respectée par tout le monde. C'est pour cela qu'il y a des tribunaux non ? Ca n'a strictement rien à voir avec le sujet lui-même, c'est une constante.
A moins de vouloir vivre chez les bisounours, refuser d'envisager une voie au prétexte que rien n'est parfait conduit à tout figer en l'état. Car rien ne sera jamais parfait.
D'où la délicatesse du débat. Les gens veulent des certitudes. Notre monde est devenu complètement dingo à vouloir du zéro défaut. Ca n'existe pas.
Personnellement ce débat me laisse un goût amer. L'impression de tourner en rond ou d'être au pied d'un grand mur impossible à franchir.
Cependant, cette dame n'aura pas entièrement perdu son combat si le débat qu'elle a suscité fini par porter ses fruits. Il va y avoir une mission d’évaluation, pour remédier éventuellement à «l’insuffisance de la législation». Espérons qu'il ne s'agit pas là que d'effets d'annonce pour répondre à une attente de l'opinion publique dans l'espoir qu'il oublie très vite. Moi je pensais que dans les hautes sphères, on allait se dépêcher de recouvrir tout ça d'un bon voile pudique. Je serais absolument ravie de m'être trompée et qu'un véritable travail de réflexion finisse par aboutir. Nous verrons bien ...
@Madeleine. Ce que m'inspire votre expérience personnelle sur l'avortement Madeleine, c'est que même lorsque que quelque chose heurte nos convictions, avoir le choix est important.
Certainement, MAIS le choix reste "matériel" car le choix moral symbolique psychologique est beaucoup plus complexe car l'inconscient joue bien des tours.
Supprimer la vie... lourd choix.
Je revendique le droit à la prévention, mais malheureusement ça ne fait pas partie des modes de pensées trop porté sur "la guerre et l'après guerre"
Enregistrer que nous devons intégrer une autre logique (la SS d'après guerre c'est fini) lutter pour la logique "de vie" me paraît vital...

J'ai admirer Simone Weil pour sa lutte, mais quand je vois son positionnement face à Sarkosy je mesure l'espace de chemin non parcouru et tétanisé par une loi qui de toute évidence empèche d'aller plus avant.

LA MORT ne peut à mon avis être la solution (même si elle reste "une liberté intime", c'est quoi c'est qui... ces représentants de société qui sont "pour la mort"... c'est facile de dire "je suis pour..." mais pour vos intimes... que dites vous ?

Pourquoi pas une politique POUR la recherche et l'hérédication des maladies... ?

Encore la lutte de classe : sûrement.
Madeleine
Désolé d'avoir involontairement et cruellement boutinisé Madeleine. C'est bien à C. Trivalle que ma réponse était adressée.

Trivalle qui écrit que chacun, quelles que soient sa couleur politique et sa religion, doit pouvoir discuter d'euthanasie, ce qui me semble incontestable, mais qui a clos cette discussion avec son : "Quoiqu'il en soit, je pense effectivement qu'il n'y a pas de situations d'exception et qu'on ne doit pas avoir recours à l'euthanasie", et qui s'est ensuite gardé de préciser ce qui motivait une telle profession de foi.

Plus proche de celle de Josémaria Escriva de Balaguer que de celle de Staline.
@Annie
Il ne faut pas croire que la loi Léonetti a été prise à la légère. La commission a entendu plus de 70 personnes dont une représentant de l'ADMD. L'ensemble du rapport et les auditions sont disponibles sur internet.
Tome 1 : http://www.assembleenationale.fr/12/rap-info/i1708-t1.asp
Tome 2 : http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i1708-t2.asp

@Ulysse
S'il faut absolument se situer, je n'ai pas de couleur politique particulière et je suis médecin. Je m'occupe de malades âgés et de soins palliatifs. Je suis confronté aux difficultés de la fin de vie tous les jours.
Vous pouvez aller voir mon site si ça vous intéresse:
http://gerontoprevention.free.fr/
De votre site, parcouru très rapidement - mais j'y reviendrai certainement - j'ai pour l'instant retenu ceci (sous le titre "On tue les vieux") :

"Toujours dans le cadre de la campagne électorale, on reparle de la prise en charge de la fin de vie, et les partisans de l'euthanasie essayent d'influencer les candidats pour qu'ils se prononcent en faveur d'une nouvelle loi. Pourtant, la loi Leonetti ne date que de 2005 et elle répond de manière juste et digne à l'immense majorité des situations. En fait, il y a surtout un manque de formation des soignants et d'informations des citoyens. La Société Française de Soins Palliatifs a mis en ligne un manifeste sur ce thème", qui reflète assez bien ce que vous exprimez sur ce forum.

"L'immense majorité des situations". Restent donc les cas d'exception que vous refusez pourtant de considérer.

Et je note que si vous faites état de votre profession, de votre (absence de) position politique, vous restez plus discret sur votre rapport à la religion.

Dans votre prochain message, peut-être ?
Je suis plutôt athée, même si j'ai eu une éducation catholique.
A priori, ma position n'a rien à voir avec la religion, mais plutôt à l'éthique médicale (cf serment d'Hippocrate). Je ne sais pas si c'est mieux.
Je suis plutôt athée[...]
Pardonnez-moi de m'immiscer dans votre conversation, mais ce "plutôt" m'intrigue beaucoup ? Pas de la curiosité malsaine, mais pourriez-vous m'éclairer ?
Comme "je" ou "on" dit : "je suis athée Dieu merci", lucide Chritophe...
Madeleine
S'agissant du serment d'Hippocrate, ce sujet m'aura au moins permis d'apprendre qu'il avait été réactualisé en 1996 par le professeur Bernard Hoerni et publié dans le bulletin de l'Ordre des Médecins.
J'en reproduis ici un extrait qui intéresse directement notre débat :

"Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément."

En tant que gériâtre, vous ne vous êtes jamais demandé si les cas d'acharnement thérapeutique - mais je suppose que vous avez banni ces termes de votre vocabulaire - n'allaient pas à l'encontre du principe contenu dans la deuxième phrase ?

Quant à la troisième, selon moi, elle n'empêche pas un médecin de donner la mort à un malade qui sollicite son assistance. Un tel acte n'est pas délibéré mais souhaité par l'agonisant.

Je passe sur votre athéisme à géométrie variable qui vous pousse à camper sur les mêmes positions que les pires intégristes cathos.

Je serais d'ailleurs curieux de connaître votre avis sur l'avortement.
"Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément."
Je pense que la phrase "Je ne provoquerai jamais la mort délibérément" est claire.
Le "plutôt" est une sorte de "Joke" pour provoquer le débat... et ça marche.
Il est bien évident que je lutte quotidiennement contre l'acharnement thérapeutique. Il faut bien savoir qu'accompagner quelqu'un en fin de vie ou qui souffre est très difficile. Le problème actuel est surtout le manque de formation et de connaissances des médecins et des soignants sur cette prise en charge qui abouti souvent à des actes d'euthanasie compassionnelle.
Il y a aussi beaucoup à faire pour expliquer ce que sont les soins palliatifs. C'est une prise en charge active, qui demande beaucoup de soignants et qui a aussi la possibilité d'utiliser beaucoup de thérapeutique. Ca ne consiste pas, comme on peut le lire, à arrêter les traitements et à regarder les patients mourir de faim et de soif!!!
Enfin, en ce qui concerne l'avortement, je pense que c'est un droit indiscutable des femmes.
Toujours pour "clarifier" ma position pour Ulysse, j'écris plus souvent dans l'"Humanité" que dans "Le Figaro".
Je ne comprends toujours pas comment vous "luttez quotidiennement contre l'acharnement thérapeuthique" en rejetant l'idée même d'euthanasie.
Pas plus que je n'arrive à saisir le sens de l'expression "euthanasie compassionnelle."

Je prends acte, avec soulagement, de votre position sur l'avortement, tout en trouvant assez curieux que vous admettiez qu'on puisse éliminer un foetus, mais pas un malade réduit à l'état de légume ou demandeur d'une dose létale.

Enfin, l'essentiel n'est pas dans quels journaux vous écrivez, mais ce que vous y écrivez.
Bonbons..... esquimaux...... bonbons..... esquimôôôôôs (de Nikôs).....
demandez-les ...
(normalement c'est là que chacun l'un après l'autre, l'un me demande des bonbons, et l'autre des esquimaux)
...
..
pardon pââârdon......... esquimaux..... bonbons...... esquimaux...... bonbons...........
Merci pour l'entracte.
Je veux bien des pop-corns.
Rrrrâââhhh ! Des pop corns ! Quelle horreur !
Mais qu'on l'achève !
Arrêtez ou [large]j'appelle Lionel XIII[/large], je ne plaisante pas!
[sub](en fait je n'ai aucun humour...)[/sub]
[sub]En fait il est trop fort Thom@s, il a mis les petits caractères pour réduire les marches... eeeeeeuuuuh...
hein, comment ça t'entends rien???[/sub]
Je croyais que Lionel et XIII avaient fini leur carrière.
Mea culpa.
Sur @si tout est possible même le "retour...
Madeleine

@Annie
Il ne faut pas croire que la loi Léonetti a été prise à la légère..
Aurai-je dit une telle ânerie ? Où ça ?
Penser qu'il manque quelque chose à une loi, en l'occurence l'aspect ici débattu, ce n'est pas balayer d'un revers de main tout ce qui a déjà été accompli et le déconsidérer.
Moi je veux bien débattre et répondre à des objections, mais j'apprécie peu qu'on me colle des croyance qui ne sont pas miennes.
@Annie
En fait je répondais à votre phrase : "Je serais absolument ravie de m'être trompée et qu'un véritable travail de réflexion finisse par aboutir." qui sous entendais que jusqu'à présent, il n'y en avait pas eu... Je pense qu'essayer de lire le rapport Léonetti est vraiment enrichissant.
@Ulyse
Personne n'est tout blance ou tout noir.
Si vous parlez "d'éliminer les foetus" et que les personnes en fin de vie sont des "légumes", ça n'est pas mon point de vue.
Fallait il vraiment que je précise que ce travail de réflexion appelé de mes voeux concernait le type de cas débattu dans ce fil ? Vous savez permettre à quelqu'un d'obtenir une substance pour lui laisser le choix de continuer de vivre ou pas ...
Si au sommet de l'Etat, on demande à réévaluer cette loi, c'est que quelque part on accepte l'idée qu'il y manque quelque chose. Et donc ce quelque chose, j'espère que vous serez d'accord avec moi demande une réflexion poussée. C'est tout ce que je voulais dire.
OK
En fait il n'y a plus de popcorns... pourtant j'vous assure j'en avais, même qu'il était fait avec du maïs produit par Monsanto, mais il a fait fondre les emballages, avant de tomber par terre
et de commencer à s'attaquer au plancher.
Y'a plus de bonbons non plus, Ulysse m'a tout pris avant de partir en courant, juste le temps de m'envoyer de vrais sesterces en pleine gueule et le temps de l'entendre crier au loin:
" [large]Comme ça il reste plus[/large] que des esquimaux, il n'aura qu'à sucer de la glace non mais ".
Chui pas sûr de la fin, remarquez, les popcorns monsantesques par terre grésillaient au sol et commençaient à s'attaquer à mes chaussures.

Ces jeunes, j' vous jure.
(sinon Lionel et XIII ne font qu'un, sur ces forums).
Peut être que Chantal Sébire avait mangé trop de popcorns Monsanto.... La boucle est bouclée.
Pour Lionel XIII, j'essayais de faire du décryptage de pseudo. Mais peut être s'agit-il d'un nouveau Pape qui règne sur les forums.
Dire "aujourd'hui "que rien n'explique les raisons de "sa" mort
Alors pourquoi une otoptie... de qui se moque t-on.
Facile de "jouer" avec la vérité... espace de la recherche de la vérité.
Rien à dire : NON lieu assuré avec bonne conscience !
Pauvre justice capable de tout jouer : spectacle assuré!
Madeleine
Pardon de m'étonner de la chose.
Je n'ai connu les faits et madame que sur la cinq, l'émission en lieu et place d'ASI.
Serais-je pardonné d'une infidélité chronique pour tous les médias mais d'un attachement aux lectures croisées?
Mais qui donc fut le premier média à évoquer l'affaire?
J'avais crus comprendre FR3.
Bon, détails peut-être mais...
1 / notre côté " voyeur " prenant le pas sur le reste, je me demande si nous sommes recepétifs à son message "audio" qui est recouvert par l'image.

2 / ce que je trouve fascinant dans cette séquence, et je crois que c'est ce qui nous a retenu ( au moins Sébastien et moi ) , ce sont les photos insérées, qui remontent le temps et nous montrent cette dâme avant que la maladie ne l'atteigne.
Partant du "monstre", elles nous ramènent à la femme ordinaire, et alors, le monstre n'est plus la dâme mais la maladie qui la "recouvre".
Je note que Madame SEBIRE ne s'expose pas pour elle-même : elle aurait les moyens (elle les prendra peut-être) de mettre fin à ses jours. Elle fait venir la télé, mais pas pour son quart d'heure de célébrité.
Pour que d'autres puissent bénéficier de son action. Elle utilise la télévision, elle n'est pas utilisée.
C'est pourquoi le "spectacle" est digne, alors qu'il aurait pu être obscène comme souvent.
Y a pas de quoi exagerer, il y a des choses bien plus insoutenables qui circulent sur internet que le visage de cette pauvre femme.

Autant j'execre TF1 que je ne regarde pas (comme le reste du PAF d'ailleurs) autant je trouve louable de lui avoir donner ce temps d'antenne.

Maintenant, je pense que la raison premiere pour TF1 et sa hierarchie (suivez mon regard) de diffuser ce reportage est plus d'insuffler le sentiment que nos "petits problemes de pouvoir d'achat" entre autres sont bien moins grave que le calvaire de cette pauvre femme, plutot que de faire un barnum.

Et pour finir je lui souhaite vivement de trouver gain de cause.
On ne croit que ce qu'on voit. Malheureusement. Une tumeur à l'intérieur des trippes n'est pas plus jolie à voir, ni plus facile à supporter (je parle de la douleur). Mais il n'y a rien à voir, rien à montrer ...

Je n'avais pas vu cette femme à la télévision, j'aurais préféré n'entendre que sa voix ....

La douleur ne se voie pas. Les psys n'ouvrent pas le crâne de leurs patients ....
Vous êtes voyeur de votre propre état ^^, et vos connaissances vous aident à transcender un état passif en le rendant actif par son partage, et l'apprentissage d'une connaissance.
Tordu, m'enfin viable.

: o ) ; o ) , o ) o )
Les romains de l'antiquité savaient faire la différence entre l'esclave qui poignardait son maître pour le voler et celui qui tenait le glaive sur lequel se jetait le sénateur proscrit... Mme Bouttin ne s'indigne pas qu'un dieu qu'elle révère permette dans sa création si bonne un tel masque de douleur...
Polémique Boutin - Romero

La position de la ministre catho intégriste ne me surprend pas, mais Romero me semble complètement à l'ouest.
Qualifier Chantal Sébire de "difforme" est presque un euphémisme, et je ne vois pas matière à s'en offusquer.
De plus, affirmer que la seule douleur physique est la cause son désir de mourir, est stupide.
La dégradation physique provoquée par cette maladie, est suffisamment horrible pour qu'on décide d'en finir.
M Bolher, vous vous classez dans laquelle de ces 3 catégories, vous-même? Moi je vous mettrai bien dans la 2 ème , présentateur de monstre , que chaque être porte en lui , mais que nous avons civilisés. Ce qui me permet de dire "je ne suis pas un monstre".
Ce qui est intéressant, c'est que Chantal Sébire pose aussi la question du pouvoir médical. Elle met en scène son "corps pris en charge par les médecins".

Les médecins sont seuls à pouvoir décréter la fin d'un corps souffrant.

On peut se suicider en bonne santé, mais sitôt franchie la grille de l'hôpital, on devient un corps appartenant à la science, traité, protocolisé, et notre mort ne nous appartient plus.

Toute-puissance de la médecine, qui ne supporte pas nos désirs d'euthanasie (c'est vrai aussi pour l'avortement), décrétant qu'en son âme et conscience, elle ne veut pas adhérer à nos voeux.

Mais en fait, si la conscience des médecins peut s'opposer et s'imposer à la nôtre, est-ce au titre de leur rôle de garant de la santé publique, l'Etat leur donnant ce pouvoir, ou un abus de pouvoir corporatiste voire individuel ?



http://anthropia.blogg.org
oui, monstrueuse... et pas de hauts cris sur le terme, certaines maladies enfantent des monstres, physiques en l'occurence -mais autres aussi-, par contre, elle semble avoir conservé -ou acquis- une belle distance, une sorte d'humour (quand elle évoque ce que la loi actuelle lui propose); elle est alors aussi gravement humaine -et il sont rares-, hélas. Je pense que l'on devait la voir, il y a tant de monstre, pour qu'enfin un débat, réel, et qui aboutisse, se fasse à ce sujet. Il me semble qu'elle évoque la possibilité d'en appeller à un référendum, ce me semble lài important de demander que le peuple décide comment il veut finir, ce serait antique et si moderne... ce que je relève aussi, c'est le semblant d'hésitation, -rare dans mes souvenirs de téléspectateur- de poivre à lancer ce sujet, comme un gène, y'a comme une toux qui regrette, une intonation -où passe une bonne partie de message, majeure ?- pas bien assurée... pourquoi ???...il a, lui aussi, peur d'être devenu un voyeur.... toutes personnes possédant un téléviseur est un voyeur, c'est une question de degré d'utilisation, nous sommes tous des voyeurs, et dans le cas présent c'est peut-être nécessaire...
Dans les foires, dans le film Elephant Man, le monstre ne parle pas, il est vu, il n'est pas une personne, il est un support à fantasmes et à inquétiude.

Mais cette femme, qui vient porter son visage en bandoulière devant nous, argumente, justifie, se sert justement de ce visage pour nous dire qu'elle n'en peut plus.

De mise en scène du monstre, la situation passe à celle d'un être humain qui parle de sa monstrueusité. La parole fonctionne comme un clef, qui sort de l'enfermement que prétend lui imposer l'oeil voyeur de la caméra.


Car tout de même, ce que montre cette femme, c'est qu'elle est un être pensant, qu'elle élabore psychiquement sa situation, que de victime subissant son sort, elle veut devenir actrice de sa vie.

Mais aussi qu'en faisant de son cas publiquement un sujet de société, elle se mêle aussi de notre vie, ou plutôt de notre mort, de celle qu'on pourrait vouloir aussi un jour, si la maladie est trop rude et qu'on veut une fin plus douce.

Elle se donne pour militante d'une cause difficile, qui pose questions aux politiques, qui les met en face de leur hypocrisie aveugle, eux qui se prétendent les défenseurs des vicitmes, où sont-ils passés ?

Elle est sujet, cette personne, elle est l'héroïne de sa vie à laquelle elle veut mettre un terme ; elle prétend, o comble de l'audace, être maîtresse de son destin.

Et en cela, elle n'est plus du tout, mais alors plus du tout, un monstre (d'ailleurs, y a pas de féminin, monstresse ?).


http://anthropia.blogg.org
Le paradoxe du cas de madame Chantal Sébire est qu'elle pourrait se suicider. Contrairement à de
nombreux autres cas de douleurs insupportables ou la personne est impotente ou n'a plus de libre arbitre.
Là, où ça se complique, c'est qu'on ne se suicide pas comme ça.
Nous sommes arrivés à une société tellement élaborée, avec tant de précaution concernant la mort,
qu'on en arrive à supporter la douleur extrême, tant physique que morale.
Montaigne dans "Que philosopher c'est apprendre à mourir" pense de façon salutaire la mort comme délivrance.

L'autre paradoxe, c'est qu'on montre son visage pour dire cette douleur. Personnellement, en regardant
Canal +, c'est en l'entendant dire qu'elle souffrait le martyr que je l'ai compris.
J'ai détourné mon visage de l'écran. Trop gênée pour elle…

Le "voir" est ambigu : pour savoir ou pour se faire des sensations ?
Le 1er reportage de F2 sur Chantal Sébire m'a hantée pendant des jours. Je suis retombée dessus via Internet hier, et son apparence m'a beaucoup moins fait peur.
J'y suis déjà habituée, cela ne constitue plus un obstacle.
Je l'écoute parler, elle est vive, intelligente. Je regarde ses mains fines qui parlent elles aussi, tellement vivantes.
Et ces moments de communion avec ses 3 enfants, quand ils se tiennent la main, leurs larmes, tout cet amour.

Combien d'heures de souffrance pour justifier une heure d'amour?
Nous avons ou nous aurons tous un jour notre intime conviction sur cette question, pour nous ou pour un proche.
Nous aurons à vivre ensuite avec notre décision. Mais qu'on ne nous demande pas de l'avoir pour quelqu'un que nous ne connaissons pas.
L'abrègement des souffrances est une chose si lourde à porter...

On nous dit qu'elle veut partir parce qu'elle souffre, mais le reportage ne le montre pas.
Je repense à la souffrance de cancéreux en fin de vie, aux portes du coma, qui ne peuvent plus parler tant ils sont occupés à combattre le mal.
Ici, la configuration me semble tellement différente.
Par pitié, ne pas légiférer sur la base de ce cas là (1000 cas en 20 ans). Inventer autre chose, un peu comme une grâce présidentielle.
Le reportage a du être fait à un moment où elle ne souffrait pas trop de sa maladie.
Résultat on ne sait plus quoi penser : Elle veut partir à cause de la souffrance, ou aussi à cause de son apparence? Il me semble qu'elle ne parle pas de son apparence dans le reportage, mais nos cerveaux l'intègre dans sa demande. Pour une fois, je pense comme Mme Boutin... Ou alors j'ai pas tout compris.

Sa fille de 12 ans ne vit plus aujourd'hui avec elle. On ne sait pas pourquoi.
On ne sait pas pourquoi la morphine ne marche pas. N'existe-t-il pas d'autres substances qu'elle tolérerait mieux?

Une montagne de questions, auxquelles le reportage de F2 n'a pas répondu, mais ça on est habitué... (je n'ai pas vu celui de tf1 hier).
J'apprécie cette analyse. N'ayant pas la télévision, j'avoue avoir chercher des images a droite et à gauche pour "illustrer" ce que je lisais sur le net.
J'avoue aussi avoir fait cette démarche par pur voyeurisme; car je pense qu'elles n'apportent strictement rien au débat.
Je pense que si cette dame accepte la caméra, c'est parce qu'elle pense qu'elle agira dans le sens de son combat. Elle doit s'imaginer que les gens diront : "oh, la pauvre, c'est horrible ! ... pourquoi lui refuse t'on se droit... et si c'était moi ?"
Tout cela réveille nos instincts les plus primaires, mais également mais ressurgir toute une culture populaire.
J'approuve également l'idée que la caméra nous prive petit à petit d'une certaine sensibilité à l'image.
Nous avons vu je ne sais combien de cadavres qui n'était pas nos proches, je ne sais combien de gens souffrir, et dont nous n'éprouvions pas la douleur.
Il n'y a pas seulement des adultes derrière le petit écran. Quel impact de tels images peuvent elles avoir sur des personnalités en construction ?
J'espère donc que nous poserons un jour le débat sur la table, le vrai débat de l'euthanasie... mais pas ça.

[un énième blog ?]
Comment osez-vous utiliser le terme de "monstre" envers cette femme atteinte d'une maladie qui la défigure ?
D'autre part, si nous avons pu voir cette femme à la télévision, c'est qu'elle l'a choisi. Elle n'a pas été filmée à son insue. Sans doute souhaite t-elle, par cette "mise en scène" faire avancer sa demande et influencer l'opinion. C'est un choix délibéré de sa part. Rien à voir avec le voyeurisme. Pourquoi devrait-elle se cacher comme si elle avait honte de sa maladie ?
A savoir que dans Le Monde internaute, il y a une photo du visage de cette dame.

Je pense que je l'ai vue au 20h, mais sur France 2 ou sur une chaine belge. Et j'ai été touchée par sa douleur. En voyant son visage je me suis dis "elle a du courage de montrer sa douleur et sa maladie au grand jour" parce que ce n'est quand même pas commun de montrer son infirmité, sa laideur, son handicap.
L'intérêt des journaux télévisés, c'est de pouvoir illustrer l'information.

Si de voir les images des victimes d'attentat vous choque, si de voir les images d'enfants affamés vous révolte, alors tant mieux, le message est passé.

En voyant le résultat dévastateur de l'esthésioneuroblastome - la maladie dont souffre Chantal Sébire, son nez rempli par la tumeur qui pousse lentement ses yeux, sa voix qui témoigne d'une gêne - le mot est sans doute faible - permanente, vous avez peut-être eu une idée de la douleur que peut ressentir à chaque minute de sa vie cette femme.
Si vous vous êtes simplement dit "Mon Dieu c'est un monstre", alors vous êtes peut-être un voyeur.

Sous prétexte que certains prendraient un plaisir malsain à observer le "bizarre", on ne devrait pas laisser cette femme s'exprimer devant une caméra ?

Ne pas montrer certaines images de peur du voyeurisme, c'est à mon avis oublier que ce qui fait le voyeurisme, c'est bien souvent le voyeur et non pas l'image.

Chantal Sébire n'est pas un monstre. Et en cela elle a le droit d'être interviewée et filmée comme n'importe qui d'autre.
Aujourd'hui on a tendance à refuser de voir les choses telles qu'elles le sont, on refuse de voir. Je ne vois pas donc ca n'existe pas. On va même lorsqu'on rencontre un problème refuser de le voir pour croire le résoudre. Évidemment absurde mais tellement plus facile dans l'immédiat.

Les médias sont un facteur de prise de conscience, où devraient l'être en tout cas. Quand je vois ces images qui correspondent au discours qui est celui de Chantal ça a évidemment un plus grand impact que si je lis sur le net quelqu'un qui raconte qu'il est défiguré. Je ne pense pas que ce soit du voyeurisme mais plutôt de l'humanité, ici il y a l'identification d'un sentiment d'injustice dans l'injustice, avec le pire des maux subi; la torture... mais ceci est un sentiment personnel.

Et je pense que cela n'est possible qu'avec du recul sur les images, si l'on gobe les images, c'est tout autre chose:
Tant que c'est derrière le petit écran, c'est un autre monde, comme une fiction. Paradoxalement de voir à la télé permet donc de refuser de voir la vie réelle. Tous les jours à 20h on va prendre sa petite dose de fiction où l'on sait à quoi s'attendre. C'est le vaccin pour refuser de voir toutes ces petites choses qui pourraient remette en question ce en quoi l'on croit.

Ceci pourrait expliquer la différence entre le sentiment de gêne ou non dans la façon dont nous utilisons (ou sommes utilisés?) par les médias. D'ailleurs une gêne est provoquée en général par quelquechose que l'on connaît pas, qu'on s'y attend pas, qui fait obstacle à notre logique. Donc face à la télé on ne le ressentira pas si on est conditionné avant, en regardant pour mieux ne pas voir; ou si l'on a intégré dans notre logique l'existence ou la possibilité d'existence pour ne pas être pris au dépourvu.
En fait je dirais que la gêne arrivera dans un état intermédiaire, où l'on regarde la télé sans y voir ce qui est diffusé comme une fiction mais face à des choses que l'on connaît pas ou qu'on a réfuté la possibilité qu'elles existent, c'est une sorte de répercussion physique de la prise de conscience.

Tout ça pour dire que chacun intégrera ces images selon sa façon de voir les choses, selon son approche média/réalité, selon sa capacité de remise en question. Et je pense en toute honnêteté qu'on devrait être capable d'accepter la réalité derrière ces images, que TF1 y voit sans doute un moyen de faire de l'audience est certes déplorable mais si cela permet de réellement parler du droit à la mort puisque la pire des souffrances est la torture avec une mort certaine et bien on ne peut que s'en féliciter.
Cette femme permet de symboliser par son visage, la douleur qu'elle doit ressentir.
C'est le visage de la douleur, pas d'un monstre.
Le débat sur l'euthanasie est clairment posé ici,il n'y a pas de mort imminente, mais une souffrance qui gène.
Il est plus facile d'attaquer TF1 de d'accepter la réalité, des gens soufrent, demandent la paix.
TF1, TF1, d'accord, mais France Télévision avait déjà diffusé un sujet sur cette personne avant TF1, d'abord sur le 19/20 de la 3 et aussi sur le 13 h 00 de France 2, mais j'en suis moins sûr vu que j'ai zappé tellement je trouvais ces images insoutenables… même si le sujet de l'euthanasie mérite d'être traité par ailleurs. Enfin l'image cannibalise complètement le discours. Toutes proportions gardées, c'est digne des exécutions publiques d'antan… qui ne sont pas si anciennes d'ailleurs!

Pffff, c'est ça aussi la nature humaine??? Y a de quoi se flinguer! (humour noir, très noir ;-)
moi, je l'avoue, je suis un voyeur, version limite pathologique, mais l'image de cette femme, après l'avoir vue plusieures fois ces dernières semaines, j'ai essayé de l'éviter aujourd'hui, parceque c'est trop dur. Et c'était pas évident parcequ'elle passait en boucle sur toutes les chaines. Quand le premier reportage était passé sur France 2, il y a 2 semaines je crois, j'avais pris mon courage à deux mains et j'avais regardé. Mais aujourd'hui c'était tous les quart d'heure sur les chaines comme i-Télé et ça donnait un côté banalisation (un exemple parmi d'autres pour illustrer le probmème de l'euthanasie) et exploitation sensationaliste que j'ai trouvé insuportable.
POur une fois que je regardais le JT de TF1, il a fallu que je tombe sur cette séquence. Je me suis dit que j'aurais du faire comme d'habitude et zapper cette chaîne. Je suis aussi journaliste et je n'aurais jamais montré cette femme. Comme vous dites, la question est éthique : une femme qui souffre le martyre, a-t-elle le droit de mourir ?
A quoi bon mettre un visage sur cette souffrance ? C'est du voyeurisme. Au lieu de comptabiliser des temps de parole, le CSA devrait plutôt surveiller ce type de dérives.
Pourquoi parlez-vous de "monstre", à propos de Chantal Sébire ?

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