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Commentaires

Le monde selon Richard Descoings

Libération donne la parole à un saint moderne et méconnu

Derniers commentaires

Si ça intéresse toujours DS, ou d'autres d'ASI, il y aura une AG à Science Po sur le sujet jeudi 16 - je ne pourrai pas y être, je vois un anesthésiste.
On ne se lancera pas dans une défense et illustration de l'oeuvre de Descoings à la tête de Sciences-Po. Après les attaques sur les conventions "éducation prioritaire", une autre naït sur l'abandon du sacro-saint examen de culture générale à l'écrit du concours.
Cela mérite-t-il un tel salaire (abondé par des primes) ? Dans le domaine universitaire c'est exorbitant.
Cependant, faut-il invoquer, s'agissant de l'IEP Paris et de ses six collèges universitaires provinciaux (sans concours écrit, ceux-là) l'appartenance au "service public" ? Ce n'est certes plus "l'école libre des sciences politiques" de l'avant-guerre, elle est certes reconnue comme "grand établissement", mais son statut est très compliqué, avec, notamment, un lien très étroit avec une fondation de droit privé (FNSP).
C'est consternant, c'est sûr... Mais est-ce vraiment surprenant? Ce que nous nommons "nos élites" (référence à leurs salaires, leurs compétences, leur capacité d'auro-justification, toujours droites dans leurs bottes?), ces technocrates formés à Science Po, l'ENA, et compagnie, sont-ils réellement autre chose que les rouages d'un système (trop) bien huilé? Peut-on réellement s'étonner, vu leur place et leurs parcours qu'ils n'aient pour autre définition du bonheur ou de l'accomplissement personnel, que celle de l'argent à ne plus savoir quoi en foutre, (dont la variante principale semble être "la rolex avant 50 ans")?
En fin de compte, plus que d'élites et de politiques se ventant de ne pas toucher plus de 25000 euro mensuels, c'est peut-être de philosophes, d'anthropologues, d'archéologues.... dont nous avons réellement besoin pour redéfinir ce qu'est le bonheur et donner un sens à nos vies respectives, autre que de se vautrer dans les vanités et autres libidos, non?
A lire sur le sujet l'excellent ouvrage d'Alain Garrigou : Les Élites contre la République. Sciences Po et l'ÉNA, Paris, La Découverte, 2001
Pure curiosité, pourquoi science-po est-elle en France une école à part, au lieu d'une discipline universitaire ?
J'ai découvert en arrivant au Québec que la science politique s'enseigne ici comme l'histoire ou l'anthropologie (avec un peu plus de perspective d'emploi dans le domaine, certes) dans un département de l'université, et je me demande si quelqu'un sait ici pourquoi ce n'est pas le cas en France ?
J'avais lu ou entendu (flemme de retrouver mes sources) que les formations des ingénieurs avaient été en leur temps (au pif, les années 50) considérées comme indignes d'intégrer l'Université, d'où leur développement parallèle (et possiblement la charmante rivalité entre ces deux manières de mener l'enseignement supérieur).
Simplement admirable ! Une telle honnêteté, voici qui nous éclaire sur ce qu'est l'élite qui nous gouverne au passé comme au présent.

Merci à Richard Descoings de nous montrer aujourd'hui comme jamais que les rats ont pris le contrôle du navire.
si et cela reste à vérifier les journalistes qu'on se "tape'' à la télé sortent tous de cette école il va falloir qu'il restitue ses honoraires car question élite ils peuvent tous repasser.

cet intérêt pour ces masses gigantesque d'argent sont inversement proportionnels à leur engagement et éthique et compétences en matière d'investigations.c'est à dire quasi nulle.

c'est tellement scandaleux que la rage me monte au nez!!
Je suis étudiant à Sciences Po, et selon les enquêtes qu'on nous communique ici, les salaires à l'embauche des jeunes diplômes de l'école sont, pour les masters les mieux payés, autour de 45 000 euros bruts ANNUELS, soit aux alentours de 3000 euros mensuels.

Multiplié par 4, donc, comme l'imagine Descoings, ça donne un salaire de "cadre dirigeant" qui n'est que la moitié de son salaire actuel...

Pour le reste, toutes les généralisations de ce forum sur "les étudiants de Sciences Po", ou "les grandes écoles" font un peu mal aux oreilles, mais je sais, je sais, comme je fais partie du lot je ne peux rien dire.

Quant à Sciences Po, c'est un juste retour des choses que les gesticulations médiatiques de notre directeur nous mettent sous le feu des projecteurs, mais c'est sûrement celle des grandes écoles la moins sujette à la critique de la "reproduction des élites", précisément car la majorité des élèves y entrent directement après le bac. En comparaison, les concours tardifs des écoles de commerce et autres ENS multiplient en laissant passer le temps les filtres sociaux, culturels et économiques.
Euh... je suis diplômé de Sciences Po Paris. Je suis cadre dirigeant. Et je gagne 2000 euros net par mois. J'ai dû me faire b... quelque part, non? ;-) (non, en fait je suis juste dans le secteur culturel, qui plus est en province, et en plus j'ai accepté une rémunération plus faible que prévu pour essayer de préserver l'équilibre financier du site que je dirige...)

2 remarques sur ce papier :
Primo : ce n'est pas explicite mais Descoings en a parlé avant : il se compare plus aux directeurs des grandes écoles qu'aux cadres de la fonction publique - donc sa référence, c'est plutôt les dirigeants d'HEC ou de l'ESSEC, qu'un président d'université... Le salaire par comparaison, ça me rappelle quand un président s'est augmenté de 140% au début de son mandat sous prétexte que les chefs d'Etat et de gouvernement étaient mieux payés ailleurs !
Deuzio : les primes à la performance, ah! quelle belle idée ! On prime le mérite. On demande des comptes aux responsables et on ajuste le variable en fonction des résultats. Sur le papier, c'est très beau. Dans la réalité, n'importe quel commercial de base vous expliquera qu'un marché - et à ce titre le marché de l'emploi est un marché comme les autres - fluctue au gré de facteurs qui échappent pour la plus grande part aux vendeurs ; autrement dit, les ventes de skis sont très bonnes les années très neigeuses et très mauvaises les années sans neige et parfois, je suppose que le commercial Rossignol du secteur Pyrénées "performe" mieux que celui des Alpes pour les mêmes raisons (Pyrénées enneigées versus Alpes déneigées), pas parce qu'il est meilleur ou plus méritant (après, on va dire qu'un bon commercial doit être capable de vendre des skis à n'importe qui n'importe quand, y compris au Sahel en plein mois de juillet... mais bon, pas sûr que le réservoir de gogos et de pigeons soit infini...). Je suppose qu'il y a eu des besoins (départs en retraite des baby-boomers) en matière de recrutement de cadres qui ont correspondu aux périodes de bonne "performance" de M. Descoings (et ça ne préjuge pas de son mérite mais celui-ci n'est-il pas quasi impossible à isoler ?)

Il faut savoir aussi qu'à Sciences Po, vous avez une minorité de gens qui se destinent à des carrières dans la haute fonction publique, dans la magistrature, dans la finance et dans le conseil : pour eux, c'est le pactole (financièrement parlant, parce que, franchement, leur vie ne me fait pas rêver : vous êtes-vous déjà retrouvé dans un séminaire de team-building d'Accenture ?...). Le reste est constitué de gens qui se cherchent dans la communication, la culture, le journalisme, la recherche, l'enseignement, le tout et le n'importe quoi, ceux qui sont là pour faire plaisir à papa-maman, ceux qui sont là sans bien savoir pourquoi... Eux constituent, à l'instar de leurs collègues des universités très diplômés, un réservoir de cadres sous-payés et très qualifiés.
[large]Amnesty International et MSF denoncent les tortures en Libye. Sarkozy et BHL se taisent[/large]

Et maintenant qu'a donc à dire BHL ? Qu'il aille donc sur place régler le problème.

Et Sarko ? J'aimerai bien que ce président traité de "salopard de dictateur" soit arrêté et jugé pour crime contre l'humanité.

La honte pour ce pays la France, une honte qu'on va se coltiner pour des siècles alors que ces crevures du CNT s'en foutent plein les poches...

SEMIR
Descoings déconne sur ce sujet, pas mal de choses à dire mais j'ai peu de temps, et un peu la flemme de me répéter. En tout cas : il sait que beaucoup de ses élèves (sans doute pas la majorité, mais beaucoup) ne travaillent pas en premier lieu pour l'argent. Lui qui se vante souvent de la recherche, pourtant parent (très) pauvre à Sciences Po (mais relativement, car l'IEP est -très- riche) devrait le savoir. En M2, on produit une vraie littérature scientifique de qualité, mais pourtant on n'est pas payés, pas même défrayés de nos frais de recherches, et guère soutenus. Quant au nombre de bourses doctorales délivrées par Sciences Po, il est risible en comparaison du nombre de doctorants, et des dépenses faites pour les autres masters (communication & journalisme en particulier, qui ont des voyages d'agrément offerts aux élèves - ça forme l'esprit corporate, ça attire les enfants de riches donc gros frais de scolarité, et ça assure que quand ils seront journalistes ou plus haut plus tard, ils n'oublieront pas la maison mère). Il reste supérieur à celui de bien des lieux où la recherche se fait en France, mais là, c'est frappant.

Un mail envoyé par Descoings aux salariés de Sciences Po - et à des copains et moi, coucou :

[quote=Richard Descoings, Lettre du 9 janvier 2012]L’Administrateur de la Fondation Nationale des Sciences Politiques
Chère Madame, Cher Monsieur,
La FNSP est une institution d’enseignement supérieur et de recherche indépendante, qui occupe
désormais un rang international de tout premier plan grâce à l’excellence de ses étudiants, de ses
professeurs et de ses chercheurs.
Et de ses salariés. La stratégie de ressources humaines de notre Fondation est à la hauteur de cette
recherche de l’excellence et de vos qualités : par l’importance des créations nettes d’emplois, 170 depuis
2007 ; par la croissance de la masse salariale : + 20 millions d’euros depuis 2007.
Cette politique salariale, pour ce qui concerne les membres du Comité exécutif, vient d’être mise en
cause par certains. Je me dois de répondre à ces critiques et aux questions que vous pouvez vous poser.
Comme vous l’explique le Président Casanova dans la lettre qui vous parvient en même temps que la
mienne, je ne décide pas de la rémunération des membres du Comité exécutif – et encore moins de la
mienne. C’est une Commission des rémunérations composée de membres du Conseil d’administration de
notre Fondation qui prend les décisions. Je crois profondément qu’il est bon que ce soient des
personnalités indépendantes, et extérieures au management de la Fondation, qui fixent, collégialement,
ces rémunérations.
Les membres de cette Commission s’étant unanimement accordés vendredi dernier
sur le contenu de la lettre du Président Casanova, je peux m’adresser à vous la veille même de la Saint?
Guillaume, cérémonie des voeux qui nous réunit et lors de laquelle le Président et moi?même esquissons
les grands enjeux de l’année à venir.
La profonde transformation que nous avons déjà conduite dans notre institution et qui se poursuivra
dans les années à venir, suppose la constitution d’équipes compétentes à tous les niveaux, motivées, avec
des profils professionnels et individuels divers. La conséquence en est claire : à tous les niveaux de notre
Fondation, les rémunérations sont très sensiblement supérieures à celles des administrations publiques
de l’Etat et des universités.
Outre l’augmentation à l’ancienneté de votre salaire au 1er juillet, vous avez reçu en juin un complément
de rémunération en application de notre accord d’entreprise sur l’intéressement. Et vous venez, à
l’exception des membres du comité exécutif, de recevoir, fin décembre, l’équivalent d’un demi?mois de
salaire supplémentaire en application de notre accord d’entreprise sur la contribution progressive de
participation à l’accomplissement de notre projet collectif. Cumulés, ces deux éléments supplémentaires
de rémunération ont permis de créer un 13ème mois entre 2009 et 2012. Vos représentants syndicaux et
moi?même avons estimé, au moment de la négociation de ces accords, que devaient prévaloir les
augmentations générales de salaires pour toutes et tous plutôt que les augmentations individuelles au
mérite – c’est le contraire dans les entreprises.
La question ne se pose pas dans les administrations
publiques de l’Etat : les augmentations générales ont pratiquement disparu depuis plusieurs années.
Qu’en est?il des cadres dirigeants ? Reçoivent?ils des rémunérations excessives ? Je n’ai pas le droit de
rendre publique quelque rémunération personnelle que ce soit. Mais je peux faire état, direction par
direction, de l’écart entre le salaire de la directrice ou du directeur et le salaire le moins élevé de la
direction concernée, en prenant en compte bien sûr la part variable établie par la Commission des
rémunérations en 2011.

A la direction financière, le rapport entre la rémunération la moins élevée et la rémunération du directeur
– part variable comprise – est de 1 à 3,4. Ce rapport est de 1 à 3 à la Communication. Toujours part
variable comprise, ce rapport est de 1 à 4,8 à la DSGI, à la DRH et à la DSI.
Part variable comprise, il est de 1 à 4 à la formation continue. De 1 à 5,2 à la bibliothèque. De 1 à 6,1 à la
DAIE. De 1 à 7 à la DSD. De 1 à 7,5 à la direction scientifique. De 1 à 9,3 à la DES.

Dans combien de grandes entreprises, dans combien d’administrations publiques trouve?t?on un éventail
des salaires aussi resserré qu’à la FNSP ?
Et ma propre rémunération ? Après seize années passées dans les responsabilités d’Administrateur de la
Fondation, où j’ai le régime juridique d’un dirigeant de statut privé, et de Directeur de l’IEP de Paris,
fonction que j’exerce en dehors du cadre de la fonction publique, je gagne l’équivalent, pour ne donner
que deux exemples, du président de l’université de Birmingham en Angleterre et deux fois moins que le
salaire le plus élevé d’un président d’université publique américaine.

Est?ce trop ? A vous de vous faire votre opinion au regard de mon action, de mon investissement
personnel et des résultats obtenus.
Maintenant, je voudrais vous dire ce qui m’a ému et choqué.
Je ne trouve pas normal, et pas bien, que des fuites sur les salaires soient organisées.
Je trouve grave que mon adresse mail ait été piratée et qu’une fausse lettre annonçant ma démission ait
été envoyée à tous les étudiants, et, de ce fait, à tous les médias.
Je comprends que je sois attaqué : je suis l’Administrateur de notre Fondation et, à ce titre, les attaques
personnelles et institutionnelles, je vous dois de les assumer.

Mais je trouve indigne que des salariés de la Fondation soient mis en cause. Je veux ainsi dire mon
soutien aux équipes de la DSGI, qui, contrairement à ce qui a été dit, ont réussi à réduire les dépenses de
téléphone de plus de 18 % en trois ans.
Et je trouve peu responsables les propos « scandalisés » sur le fait que la part variable des membres du
Comité exécutif soit financée par des fonds publics et des droits de scolarité : tous nos salaires sont
financés par les fonds publics, les droits de scolarité, les ressources développées par la direction de la
formation continue et par celles de la stratégie et du développement. Pensez?vous pour autant que vous
ne méritez ni votre salaire, ni le fait qu’il soit plus élevé que si vous exerciez les mêmes fonctions dans
une université française ?

Vous pouvez désormais vous forger votre opinion personnelle. Je souhaite de tout coeur que nous soyons
rassemblés et unis dans cette année 2012 qui sera difficile mais durant laquelle je mettrai toute mon
énergie pour maintenir notre stratégie de ressources humaines qui est de créer des emplois et du pouvoir
d’achat dans un monde extérieur qui fait exactement le contraire.
Avec toute ma reconnaissance pour le travail que vous avez accompli en 2011 et ma confiance pour 2012,
j’adresse à chacune et à chacun d’entre vous mes voeux très sincères.
Richard Descoings

J'ai mis en gras quelques éléments qui m'ont sauté aux yeux sur le coup, dans l'ordre :
- le premier est d'une hypocrisie amusante, on sait qu'ils se connaissent, se fréquentent et s'aiment, ces gens qui se fixent leurs salaires
- le deuxième est un point juste et vrai, les salariés de Sciences Po ne sont pas trop mal lotis, ils ont des horaires plutôt corrects et de bons salaires quand on compare ; mais il y a un écho avec le dernier passage que j'ai mis en gras : vanter leur meilleur sort que les salariés des autres universités, alors que les deux le sont sur fonds publics, est d'une criante injustice ! Cela dit, il vaudrait mieux suivre l'exemple de Sciences Po pour le coup, même si l'argument, convoqué ici, semble être un rappel de comment la paix sociale a été achetée et assurée pour longtemps.
- le troisième point est intéressant aussi ; une transparence qui hélas est limitée aux salariés, mais qui devrait avoir lieu partout. L'écart, dès qu'il dépasse 1 à 5, me semble toutefois être déjà très élevé, surtout qu'il ne concerne que la part fixe, et qu'un type de revenus - les plus hauts cadres de Sciences Po en cumulant souvent plusieurs, par des postes annexes, des publications...
- la comparaison avec les universités anglo-saxonnes est sans doute ce qui est le plus hypocrite ; ou au contraire le plus révélateur de Descoings
- le côté émotion personnelle et "on m'attaque pour attaquer l'IEP" prête à rire.

La mobilisation à Sciences Po ayant à peu près disparue ces derniers temps - elle était assez forte pendant les lois sur les universités, sur les retraites... mais surtout animée je crois par des gens qui en sont partis ou sont blasés aujourd'hui - je n'ai pas vu de réactions à ces propos. Dommage.

Cela dit, Descoings a beau être très agaçant, tout le temps, dans la plupart de ses actions et discours (sauf celui-ci !) on se retrouve souvent, des gens de la "gauche de la gauche", à avoir du mal à dire qu'il est dans le faux. Il a effectivement fait des choses excellentes à Sciences Po, une école qui s'est beaucoup transformée (je parle des masters, je ne connais que très mal les premières années) et ouverte, mais reste un lieu bourré d'inégalités.
Profitons-en pour parler de l'école à la base! Parce que avant d'arriver à Sciences Po...Aurez-vous la patience de lire jusqu’au bout ?
Aujourd’hui tous les enseignants de l’école élémentaire où je travaille sont en grève. Pourquoi perdre encore une journée de salaire alors qu’avec le service d’accueil obligatoire « ces grèves ne sont plus visibles » ?
Pour tirer quand même la sonnette d’alarme : les Hauts de Seine compteront à la rentrée plus de 900 élèves supplémentaires. Puisqu’il faut bien les accueillir, et qu’il ne faut pas trop faire de vagues, l’Administration de l’Académie a trouvé une solution : fermer des classes là pour en ouvrir ici et supprimer les postes des réseaux d’aide aux enfants en difficulté (RASED).
Pour justifier cette suppression, Monsieur Chatel a écrit une belle lettre où il vante l’efficacité des heures d’aide personnalisée mises en place dans les écoles et pour s’extasier devant les résultats en progression des évaluations en CE1. Quand on sait comment se passent ces évaluations on sourit – pour ne pas pleurer… Quant aux 2 heures d’aide personnalisée, si elles permettent de donner un salutaire coup de pouce aux élèves en difficulté passagère sur un point, elles n’aident en aucun cas les enfants en grande difficulté.
Parce que la vie des familles est de plus en plus compliquée, nous avons dans nos classes de nombreux enfants qui ont besoin de l’aide spécifique de personnels spécialisés, formés pour cela. Et bien on supprime ces aides ! On fait des plans, des réunions, des projets qui se résument bien souvent au plan DTS (débrouille-toi tout seul).
Parallèlement les conditions de travail sont loin de s’améliorer. J’approche de la retraite et je plaide pour mes jeunes collègues : chaque fois que l’on parle de l’école, on oublie les enseignants du primaire. Pour lutter contre des idées largement répandues, je précise qu’après plus de 30 ans d’exercice et avec une solide expérience, je travaille encore entre 45 et 50 heures par semaine, qu’une grande partie de mes collègues est à l’école de 8h le matin à 18h30 le soir, et que les collègues qui ont de jeunes enfants travaillent le soir après 21h pour préparer leur classe et corriger les copies de leurs élèves. Ajoutée à la difficulté de gestion d’une classe, cette réalité qu’ils n’imaginaient pas est toujours un choc pour les débutants, souvent objet des sarcasmes de leur entourage « sur les enseignants toujours en vacances ou en grève et qui se plaignent tout le temps ! »
Conclusion : si les parents et les autres citoyens ne se saisissent pas de la question et si la société n’ouvre pas un large débat sur ce qu’elle attend de son école et ce qu’elle est prête à faire pour aider les plus défavorisés de ses enfants, même en période de restriction budgétaire, nous, enseignants, ne résoudrons pas le problème seuls !
Entre Descoings et l'image de D@ns le texte, ça fait 2 photos de une avec des gens mains jointes en position de prière, drôle d'effet.
Et dire que toutes ces têtes blondes de sciences Po et autres grandes écoles qui ont donc choisi la voie royale du gain maximum, sont parmi le faible pourcentage de bacheliers ayant eu de bonnes notes en philo...
Preuve si il en était que malgré leur note ils n'ont pas tout compris de la philo!
Alors si ceux qui ont même eu des notes excellentes n'y ont rien compris et n'en n'ont pas choisi une autre voie que celle de l'argent, qui comprend quoi que ce soit, et en retiens quelquechose à titre personnel???
Dans la fonction publique, 6000 euros brut mensuel, c'est pratiquement la plus haute rémunération fixe d'un haut cadre (les A+) hors ministères.
Selon les filières, se surajoute un régime indemnitaire qui pour les plus intéressants atteignent 30 à 40 % de plus (ingénieurs).
Donc dans les Départements et les régions un directeur, en fin de carrière, peut diriger plusieurs centaines d'agents et gérer des budgets de plusieurs dizaines de millions d'euros pour 8000 euros mensuels en moyenne.
Les 27000 euros bruts du Monsieur sont un pur scandale.
Nous touchons une nouvelle fois, en l'effleurant, à un problème majeur de l'enseignement supérieur français : les Grandes Ecoles. J'attends avec impatience le moment où les médias (mais de nombreux journalistes viennent de ce système...) et les politiques mettront en avant le caractère anti-démocratique de ces "modèles de l'éducation supérieure française".
Ces Grandes Ecoles ne sont qu'une grande machine de reproduction des élites (et les statistiques sont disponibles !). Ces Grands Ecoles bénéficient bien souvent, comme Sciences Po, de subventions de l'Etat. Ces Grandes Ecoles ne mettent pas en avant la recherche mais la rationalité économique et l'accession utilitariste à un emploi (extrêmement ou honteusement) bien payé.
A quand une Université française forte qui serait le seul système d'éducation supérieur de notre pays ? Une université liée à la recherche et à l'innovation ? Une université qui mettrait tout en oeuvre pour attirer les enfants d'ouvriers ? Un système plus juste où chaque étudiant dans l'éducation supérieur en France bénéficierait du même soutien de l'Etat ? Aujourd'hui l'Etat alloue 9000 € pour un étudiant à l'université et... 14 000 € pour un étudiant en classe préparatoire aux Grandes Ecoles ! Où est l'Egalité ?
Richard Descoings a une part de salaire variable. Sur quels critères? Comment mesurer la "performance" du directeur de Sciences Po. Paris?
Il gagnait 6000 euros pour son premier emploi ?!?
Vu l'état du supérieur en France et les performances de la fac, je trouve cet article anecdotique ..S'il y a une question à se poser à propos de sciences po, c'est "pourquoi ça marche" ?

Il existe des gens sans doute beaucoup mieux attentionés, aux valeurs plus "nobles" mais aux perfomances catastrophiques .. mais bon, ça passe moins bien dans libé ou dans Mediapart de dire qu'il est stupide d'accueillir des miliers d'étudiants en histoire de l'art ou en sport que de taper sur un mégalo ..

Je vais même aller plus loin: je préfère payer 1 mec "comme ça" qui sort des gens employables de son école que 1000 chomeurs !

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

C'est atterrant...

Faire de l'argent, c'est normal ; renoncer à l'argent, c'est un sacerdoce. Comment cet appauvrissement, cette déshumanisation, peut ne pas déteindre sur nos enfants ?
Avec 25.000 euros , il se situe, pour les impôts, en dessous de la "tranche Mélenchon", 100% au dessus de 30.000 (la "tranche Roosevelt, après la guerre, n'était QUE de 90%). Par contre, sa prime, héhé... "En dessus de 30.000 je prends tout, dixit Mélenchon qui nous fait rigoler: 30.000 euros... le premier mois, ça va, le second, le troisième... on se débrouille encore, mais après, comment on peut dépenser 30.000 euros par mois?

Franchement, vous croyez qu'on a encore les moyens d'assister nos riches?
Quel c.n imbu de sa personne !
"Il relativise ensuite le montant de son salaire fixe: "comme mes amis conseillers d’Etat, j’aurais pu partir dans un cabinet comme partenaire et on ne serait pas en train de discuter 25 000euros. J’ai choisi de rester, sachant que je serai beaucoup moins payé". "

Il est aussi abjecte que tous ceux qui déclaraient apprécier le bouclier fiscal parce qu'ils auraient pu partir à l'étranger comme certains de leurs amis.

Mais qu'ils s'y cassent à l'étranger ou dans le privé.
Et plus vite que ça !

Si le peu d'argent qu'ils sont prêts à redistribuer manquera certainement à la collectivité, leur mentalité, elle, ne manquera à personne et nous vivrons au final bien mieux sans eux qu'avec eux.

yG
Rien à rajouter sur le fond de cette histoire, je partage votre avis.

Les infos de Mediapart sont probablement vrais, toutefois pourquoi sortent elles maintenant ?

Peut on se demander si les infos en question n'ont pas fuitées de l'intérieur de sciences-po vers Mediapart dans un moment ou richard descoings est fortement contesté de par sa volonté de supprimer l'examen de culture générale?

Est ce qu'une fois encore Mediapart n'est pas l'instrument de la partie qui concède les documents ?

Pour éviter cela ne vaudrait il pas mieux choisir un sujet puis enquêter, plutôt que d'attendre qu'une partie vous passe des données compromettantes (en présentant que ce qui l'arrange) puis d'enquêter ?

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