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Le droit à la paresse !

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Bonjour Judith

D'abord merci de vos sujets, et de vos articles, émissions et toutes autres tentatives pour remettre en cause les évidences.
D'ailleurs, personnellement cela m'intéresserait beaucoup que certaines de vos émissions continuent sur ce thème, un peu plus proche de la philosophie ou de l'histoire des idées par exemple.
A titre d'exemple, dans la même veine que la remise en cause de la valeur travail, on pourrait envisager le thème de la remise en cause de la "méritocratie" et les travaux de Marie Duru Bella par exemple,que vous connaissez certainement.
Au cas où, voici une conférence où elle résumait le propos de son dernier ouvrage : http://ses.ens-lsh.fr/1267723248990/0/fiche___article/&RH=SES

Bien à vous,
très chère bernard,je ne sais si tu es communiste ,socialiste ou approchant mais tu es femme de gauche ,vraiment de gauche
merci pour cette émission,pour ce dialogue,parfois ce trialogue
contribution :du travail ,du travail,non,de l'argent nous suffirait
citation d'un grand philosophe 20e siècle ,appelé coluche
salut fraternel et socialiste
excellente emission !! merci l'équipe, et encore bravo !
...je l'aurais parié, nulle part il n'est fait mention du travail spécifique des femmes...si là:
"Où sont ces luronnes, toujours trottant, toujours cuisinant, toujours chantant, toujours semant la vie en engendrant la joie, enfantant sans douleurs des petits sains et vigoureux ?."
Cuisiner, trotter (pour le ménage s'entend) et faire/élever des gamin-e-s, c'est pas du boulot?
Le travail invisible des femmes est passé sous silence, lesquelles ont aussi, donc, le souci du ménage et des enfants, donc du travail en sortant de leur travail.
...distingo entre travail et métier...(et le travail de l'enfantement.. sans douteur.. un vrai mythe là..)
C'était une autre époque ..... Il y a encore des hommes qui disent (j'en connais) la maison c'est rien .... mais qui pleurent quand leurs femmes s'en vont ..... et pas seulement par déception sentimentale.

La cuisine, les courses ne sont valorisées que dans le cadre d'un restaurant étoilé de préférence, et là évidemment ce sont les hommes qui en tirent vanité.

Ne pas oubllier qu'autrefois, les valets de chambre étaient des hommes because travaux pénibles, par pour les femmes bien entendu, les hommes étant une espèce tellement fragile.
Huhu, je sais bien Byson, mais je voulais faire la remarque, passke je suis une féministe hystérique, bien sûr :-)
Ceci posé, les travaux si légers des champs, par ex et tiens, ceux de coton aussi, et les litres d'eau sur la tête pendant des kilomètres, tout ça tout ça... c'est aussi pour les femmes...
Yes et puis aussi accoucher dans les champs, prendre le BB sous le bras et continuer le boulot comme si de rien n'était.

Si vous êtes une féministe hystérique, nous sommes deux, au moinsssssssssss.
euh, troissss :-)
Ces femmes, toujours à se plaindre !
pire maintenant, elles revendiquent.
vlan
gamma

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[quote=Mona]
Une pensée à elle et à toutes ses soeurs De même.
Moi je suis très déçu, tout se perd... j'ai épousé une japonaise parce que je trouvais les françaises libérées trop peu serviles, eh bien je me suis fait arnaquer! C'est moi qui me tape l'aspirateur et la serpillère, entre autres, à la maison! J'ai beau eu lui offrir l'intégrale de Zemmour, rien n'y fait! Scandale!

Bon blague à part, je ne peux m'empêcher d'être intrinsèquement optimiste (non dans la perspective du paragraphe précédent). Je m'interesse à l'histoire et l'anthropologie, et du point de vue de l'évolution de la condition féminine dans les sociétés patriarcales, les progrès sont universels, énormes, et surtout en progression constante. A l'échelle d'une génération cela peut paraître trop lent, mais à l'échelle de l'histoire les modifications structurelles sont d'une étonnante vivacité. Vous l'aurez peut-être déjà deviné, le mécanisme fondamental est ici selon moi l'alphabétisation des femmes. Songez que même dans les sociétés les plus violemment misogynes, dans le nord du sous-continent indien, le progrès est significatif et mesurable (alphabétisation achevée à l'horizon 2030). Je ne serais nullement surpris de constater l'effondrement symétrique (à l'horizon 2050) des taux d'infanticide féminin dans ces régions.
Pour en revenir au sujet, que la question de savoir qui va laver les couches réutilisables ou de savoir si élever un enfant est un travail (méritant compensation pécuniaire) ou non, est pour moi l'illustration de la bilatéralisation croissante de notre société. Dans un modèle patriarcal, la question ne se poserait même pas.

Au delà de ces constatations générales, même sur le plan purement illustratif je ne trouve pas dans mon entourage immédiat d'argument justifiant un pessimisme objectif. Certes, l'on pourra arguer (avec raison) qu'une famille a tendance à naturellement perpétuer les modèles établis par la génération précédente, ce à quoi je répondrai justement que cela sous-entend une inscription durable dans le temps, à une permanence certaine des valeurs acquises et des modifications de la latéralité. Lorsque je regarde dans mon entourage, je vois un général à la retraite (carrière dans les paras) qui est en charge du ménage à la maison. Je vois ma mère qui a toujours eu un salaire deux fois supérieur à celui de mon père (domaines d'activité différents). Je vois une répartition quasi systématique des taches domestiques. Je vois des tantes, une grand-mère, une arrière-grand-mère qui ont combiné production d'enfants et vie professionnelle. Je vois même l'exemple dans ma génération, du cas de ma cousine où son époux a choisi d'être homme à la maison tandis qu'elle poursuit sa carrière (bon ils sont en suède mais tout de même...).
Lorsque je zoom en arrière je vois des femmes aux commandes de ministères régaliens, de partis politiques, une candidate en position éligible à la présidence, des femmes dans l'armée, etc. Bref si l'on inscrit cette réalité dans l'histoire de notre société, l'on ne peut qu'être stupéfait des progrès réalisés.
Donc oui il y a un différentiel de salaires mesurable, ainsi qu'une liste d'inégalités factuelles. Cependant si l'on regarde d'où on part, si l'on met en perspective ces données avec plusieurs millénaires d'organisation patriarcale... l'on ne peut qu'être optimiste. Je pourrais même argumenter sur le caractère fondamentalement irréversible de cette évolution, l'instrument premier de domination, la force physique, étant rendu inopérant par l'accès au savoir. Qu'il y ait une inertie, plus ou moins grande selon les sociétés, est naturel.

Un autre exemple pour finir. Lorsque j'ai rencontré ma belle famille, dans le sud du japon, j'ai d'abord été frappé par le fait de me retrouver dans une situation où les hommes, les pieds sous la table, attendent que les femmes servent. J'ai ressenti une gène certaine, ce qui suppose qu'à été imprimée fortement en moi l'idée que c'était au mieux malpoli, au pire anormal (je vous rassure, je me suis vite adapté). Bref passé l'étonnement de me retrouver face à un beau-père qui sait ouvrir une cannette de bière mais pas éplucher une pomme, j'ai ensuite constaté que ma belle-mère détenait de fait un pouvoir important, la gestion des finances du ménage. Chez mes deux beaux-frères, chez les amis de mon épouse, le modèle de la génération précédente a explosé, les femmes travaillent et les taches domestiques sont partagées. Les hommes cuisinent aussi (très bien d'ailleurs). Je ne saurai dire si cette constatation peut se généraliser à l'ensemble de la société japonaise, mais même dans un modèle social très fortement intégré, il aura suffit dans les exemples que j'ai observés d'une génération pour que le modèle traditionnel soit remis en question. Mon épouse m'assure néanmoins que c'est une tendance générale dans la société japonaise, je ne puis pour l'instant que la croire sur parole.

My 2 cents comme l'on dit outre-atlantique.
Qu'il y ait une inertie, plus ou moins grande selon les sociétés, est naturel.

D'un point de vue anthropologique et historique, cela se comprend tout à fait.
Mais devons-nous nous contenter de cette perspective ?

Un bon coup de pied dans la fourmilière ne peut pas faire de mal, en tout cas, l'expérience mérite d'être tentée.
Inutile d'attendre davantage.
Nos vies ne sont pas à des échelles anthropologiques ou historiques, et tout le monde ne trouve pas un réconfort dans le fait que cela ira mieux pour la génération suivante...

yG
Je suis un peu stupéfaite comme vous Yannick par ces personnes qui ont une vue d'ensemble dans le temps et dans l'espace sur le monde. Je dois dire que je suis admirative de ces passions pour ces chercheurs qui ne verront pas aboutir leurs efforts, comme des paléontolongues, les chercheurs de l'espace, ce ne sont que deux exemples.

Rien à voir avec une vision du court terme, ici maintenant et tout de suite.

Heureusement qu'il y a cette différence de penser, sinon le progrès ne serait pas possible, C'est étrange mais réconfortant ces gens qui sont tellement enthousiastes et optimistes pour construire un avenir dans lequel lls ne vivront plus. C'est plus réconfortant que de dire chaque de sa vie que le monde court à sa perte parce que ceci et cela.

Nous sommes bien obligés de vire au jour le jour, mais aussi dans le même temps, voir plus loin que le bout de son nez et de son pas de porte. Le coup de pied dans la fourmilière, très peu pour moi, parce que "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage"

Merci Florent, je touve très intéressantes toutes vos contributions même si parfois je dois m'accrocher avec seulement ma petite culture. :-))
Heureusement qu'il y a cette différence de penser, sinon le progrès ne serait pas possible, C'est étrange mais réconfortant ces gens qui sont tellement enthousiastes et optimistes pour construire un avenir dans lequel lls ne vivront plus. C'est plus réconfortant que de dire chaque de sa vie que le monde court à sa perte parce que ceci et cela.

Loin de moi l'idée de discréditer ou de minimiser ce type de savoir à une autre échelle, mais justement de comprendre et de se souvenir qu'il s'agit là toujours d'un savoir destiné à fournir une connaissance d'une autre échelle.

Je ne trouve aucun réconfort dans les autres mondes qu'ils soient fondés en raison ou déraison.
C'est ici et maintenant que je vis, que nous vivons.

Le coup de pied dans la fourmilière, très peu pour moi, parce que "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage"

Tout dépend des problèmes. Tout dépend des problèmes, il n'y a là aucune règle.

Partir avec cet a priori que ce qui se fait sans heurt se fait au mieux, c'est sacrifier d'office ceux qui meurent ou subissent lentement dans le silence tout ce que nous laissons faire, victimes non pas de notre ignorance, mais du confort que nous apporte notre vision à long terme et que nous ne souhaitons pas sacrifier en nous impliquant plus explicitement, plus radicalement.

Heureusement que l'Histoire, petites et grande, est aussi le fruit de ces non attentistes, qui par leurs luttes la bouscule et l'oblige à avancer bien plus vite que sous le coup de notre inertie nonchalante.

yG
Ai-je écrit qu'il fallait se laisser bercer par une inertie nonchalente. Là pour le coup ce serait une paresse improductive, que je me garderais bien de défendre.

[quote=tout de même quelque chose que de ne reprendre qu'une partie de ma phrase.]
Nous sommes bien obligés de vivre au jour le jour, mais aussi dans le même temps, voir plus loin que le bout de son nez et de son pas de porte. Le coup de pied dans la fourmilière, très peu pour moi, parce que "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage"
Merci Florent pour ce témoignage.
En le lisant, j'ai pensé qu'il semble que la sphère privée est un lieu où les rapports humains peuvent se transformer, dans la mesure où les histoires singulières de chacun n'interfèrent pas trop.
En revanche, dès qu'on arrive dans la sphère publique, la donne change.
Ce qui est valable en interne pourrait gêner, il s'agit de ne pas perdre la face (cf Goffman) en se singularisant 'trop', il y a donc des aménagements, ne serait-ce que dans la façon de raconter...

Mona, Byson: même pensée que vous pour nos sœurs moins reconnues comme des êtres à part entières....
mebahel, je lis...

"au lieu d'être nourrie par le père ou le mari dont elle continue à subir la loi, elle doit gagner ses moyens d'exister et, sous prétexte qu'elle a moins de besoin que l'homme, son travail est moins rémunéré et quand son travail quotidien dans l'atelier, le bureau ou l'école est terminé, son travail dans le ménage commence."

Paul Lafargue
"la question de la femme". 1904

ils étaient bien top peu au début du siècle dernier à oser pareille réflexion pour les laisser dans l'oubli.
Puis-je vous indiquer "le Matriarcat" (1886) pour mesurer le chemin parcouru...
Merci pour votre "réaction"... je lui dois la relecture de certaines pages remarquables de "Monsieur Paul".
Ha, merci Christian, j'ignorais cela, bien bien bien, pour bibi, yapuka aller fouiner à la biblio du coin.
Mehabel, 2 petits clics vous suffiront pour découvrir "le Droit des femmes" - tout comme "Le Matriarcat" - via marxist.org, (désolé, je suis incapable de créer un lien/net...mon grand âge sans doute!) . Vous pourrez retrouver la liste des oeuvres de P.Lafargue sur sa biblio/wikipédia.
Une certitude, grâce au net..."Paul" ne vous tombera pas des main.
Bonnes lectures, je suis convaincu qu'elles participeront à entretenir " l'hystérie féministe d'une rienfouteuse d'enseignante " (je vous taquine)
Heuh... désolé, Méribel mais il faut lire "la Question de la Femme" au lieu du "Droit des femmes"...lapsus pardonnable à mes neurones paresseuses, qui, hasard médiatique? sont bercées ce midi par les chansons retenues par P.Meyer - "la pochaine fois je vous le chanterai" - sur France Inter, autour du thème de la paresse ...où, entre Moustaki et Francesca Solville, il est question de Flaubert mais surtout de Paul Lafargue. Grand Merci à Judith d'être à l'origine de la renaissance d'un auteur oublié.
T'inquiétezzz donc point, Christian, comme pour 'le droit à la paresse' j'avions trouvu :-)
A ce stade du forum je m'étonne qu'aucun "aficionado" de l'émission n'ait encore éprouvé le besoin de rappeler le concept originel de D@ns le texte : en gros, à l'instar d'un arrêt sur images, procéder à un arrêt sur les mots d'un écrivain, et, dans un tête à tête avec l'auteur, loin de toute considération mercantile et/ou promotionnelle, analyser autant que faire se peut en profondeur, la mise en mots à l'œuvre au cours du travail d'écriture. Une autre façon d'être et de rester dans le décryptage donc.

A ce jour, je n'ai pas compris qu'il s'agissait de changer de cap au point de se demander si on allait aller vers des textes théoriques et analytiques et non plus à ambition ou dominante littéraire. Si c'est cela, alors il faut changer de titre et d'émission.
J'ai lu pas mal d'essais de toute sorte dans ma vie, d'abord comme étudiant puis comme enseignant ; aujourd'hui je lis plus de littérature et même presque plus que ça. Ceux qui s'endorment ou baillent d'ennui devant D@ns le texte me font sourire. Comme si on pouvait passer plusieurs heures sur un essai philosophique, politique, sociologique, psychanalytique... sans ressentir à un moment ou à un autre une certaine lassitude. Sans parler de la concentration intellectuelle qu'exige ce type de lecture, ainsi que le pacte passé avec ces textes là.
Alors qu'un roman, lorsqu'il nous tombe irrépressiblement des mains, le mieux est encore d'en prendre un autre.
Il l'a toujours revendiqué bien haut, ce droit!
...en 1974 naîtra cette chanson hommage:


Je voudrais rendre grâce à celui qui peut-être
A été mon premier et mon unique maître,
Un philosophe mort voici quelques décades,
Mort de son propres choix ni trop vieux,ni malade.

Il n'était pas de ceux qui entre dans l'histoire,
Nous sommes peu nombreux à servir sa mémoire.
Il ne se posait pas en saint ou en prophète,
Mais cherchait avant nous le bonheur et la fête

Il rêvait d'une vie que l'on prend par la taille
Sans avoir à la gagner comme une bataille.
Nous disait que la terre était pleine de fruits
Et de pain et d'amour et que c'était gratuit.

Il parlait de ne plus jamais plier l'échine
Ni de se prosterner devant une machine.
Il souhaitait pour les générations futures
De souffrir jamais d'aucune courbature.

Sans vouloir enseigner, sa parole était claire
En cela peut-être elle est révolutionnaire.
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne nous arrivait ni d'Orient, ni de Grèce.

Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne demandait que le droit à la paresse.

"Le droit à la Paresse".
Georges Moustaki.
Ça a été dit que le droit à la paresse est dans le domaine public et donc en accès libre sur le net ?
Sans Filoche évidemment.
Trop limace ou crocodile pour réagir… …… Qui plus est, il me paraît bien imprudent de forumer au grand jour sur un droit si fragile et précieux, l'oisiveté (d'autant plus enviée ou mal vue qu'elle sera subventionnée par la Sécu ou surtout salariée…) devant pour durer être une sorte de construction patiente, secrète et privée à développer tout au long de la vie par chacune et chacun. Il ne saurait y avoir de "formule" de la paresse, "bien commun" sans doute, mais ne se goûtant et cultivant pleinement que dans la plus grande discrétion, à la limite entre les meilleur(e)s ami(e)s du monde.
Ce n'est pas ce que je voulais dire yannick, mais vous avez le droit d'interprêter à votre gré.
J'ai abandonné d@ns le texte après avoir coupé plusieurs émissions au bout de 15 minutes, victime d'un ennui profond... c'est avec plaisir que je découvre le changement d'orientation.
Cela dit je regrette infiniment que vous n'ayez pas invité Laurence Parisot. En cherchant bien je suis certain qu'elle a du écrire un livre! ;)
CQFD...quand même !

La littérature pour la littérature c'est comme l'opéra elle ne s'adresse plus qu'aux connaisseurs, à ceux qui ont les moyens de connaître et/ou à ceux qui ont un peu de goût.

Dommage je commençais tout juste à m'y remettre grâce à votre émission.

Un espoir quand même : certains politiques aiment encore le beau texte ?!?
Moi je veux bien (le sujet est loin d'être inintéressant) mais l'émission littéraire de la quinzaine elle est prévue pour quand ? ? ?
Est-ce que je dois ne pas regarder cette émission (alors que j'ai regardé toutes les autres) afin de témoigner de ma désapprobation face à cette orientation de l'émission que je vois poindre et qui me déplait (puisque "l'audimat" est roi ici aussi !) ?
Il serait bon que soit évoqué le travail de C.Dejours, sur les transformations de l'organisation du travail, qui mettent à jour ce que la libéralisation actuelle a de très spécifique - qui font que, en résumé, la multiplication actuelle des troubles psychiques (jusqu'aux suicides) dûs au travail ne sont pas dû au fait que les conditions soient plus dures en elle-même (ces conditions restent les mêmes, et ont pour impact le corps), mais que les mécanismes de défense face à l'organisation du travail ont été méthodiquement détruits, mécanismes essentiellement associés au collectif dans le travail.
La destruction du collectif au travail par l'organisation (et non purement les conditions, il y a une distinction à faire) du travail, par la division des tâches et la division des êtres humains, détruit les mécanismes de défense collective et, laissant des individus seuls à un stress mental, les expose donc sans défense - d'où une violence psychique ressentie directe et accrue.

Un bon aperçu ici. (en plusieurs épisodes)
Et comme le temps de travail n'a plus aucun rapport avec la "valeur" produite (au sens de la valorisation du capital), en raison des gains de productivité phénoménaux, le "travail" (au sens "emploi") n'a lui-même plus aucune "valeur". Il y a déconnexion entre production et salaire. Et où passe la différence ? Je vous le donne en mille : dans les poches du capital, donc sur les marchés financiers.

Un petit chiffre pour se fixer les idées : la "création de valeur" (toujours au sens du capital), n'est le fait aujourd'hui que de 10 % des emplois (environ, je sourcerai si le débat décolle) (industrie, import-export, matières premières..). Le reste, ce sont des emplois "secondaires", c'est-à-dire qui sont rémunérés par les employés "productifs" (ouvriers, cadres, chefs d'entreprises, actionnaires). Ce sont des services, principalement.

Pour être valorisé, le capital a besoin de moins en moins de salariés, de plus en plus productifs. Cela pose deux problèmes : limite interne du capitalisme (au-delà d'un certain point, on ne peut plus augmenter la productivité que de façon marginale), limite externe (à force de sous-payer des salariés pourtant extrêmement productifs, on fait disparaître la demande solvable à qui refourguer la production, sauf à généraliser le crédit, on sait ce que ça donne...).
J'en remets une couche parce que je viens de lire la chronique de Sherlock Com sur E. Badinter, son nouveau livre et le possible "conflit d'intérêt" entre son combat féministe et sa position dans le monde économique.
Voilà de quoi alimenter le débat dont il est question ici, car cette féministe sincère et convaincue prône sans ambiguité la "valeur travail" comme émancipateur de la condition féminine, même si ça signifie faire bouffer aux bébés du lait en poudre de fabrication industrielle (entre autres...), au mieux par leur père, au pire par des "mères" de substitution dans le cadre d'un travail rémunéré.
Ce sujet est finalement définitivement passionnant, Judith !
Merci, Judith, d'avance, pour cette émission à venir. Je pense qu'elle vous comble aussi car je sais que c'est un sujet qui vous tient à coeur. A moi, moins (ce dont tout le monde se moque !... ;-) ), mais la question est en tout cas passionnante.
J'entends bien les réserves de ceux qui craignent de voir l'émission délaisser une approche purement littéraire, mais d'une part, je vous fais confiance pour ne pas trop vous en éloigner, et d'autre part, l'un (sujet d'actu) n'empêche pas l'autre (décortiquer un processus d'écriture).
Bonne chance en tout cas pour cette nouvelle émission que je ne louperai sous aucun prétexte !
L'unique valeur que véhicule l'argent c'est la valeur de notre temps de travail.
Vous auriez dû inviter Mélanchon, tiens, ça aurait eu de la gueule. Si je puis me permettre.

( Au passage, rien à voir: nouveau décor + nouveau générique, bravo.
Je m'incline respectueusement, que dis-je, je rampe de joie, vu comment je hurlais sur l'ancien. )
Le droit à la paresse existe, il n'y a pas besoin de l'invoquer. Il est tout simplement incompatible avec un autre droit, celui à consommer. Droit à consommer qui devient vite devoir à consommer, pour se loger, se chauffer, se nourir, habiller les marmots etc etc. Sinon une toile de tente dans le Larzac, avec quelques notions de peches, de chasse, ou d'agriculture, suffit à toute subsistance! la vie d'ermite devient un peu impossible, dès lors que même pour chasser ou pêcher, il faut un permis, payant.

Juste pour le souligner, vous mettez les pieds, dans un vrai champ de mines, une invitée de l'opposition sur un sujet, véritable champ de bataille et bete noir du pouvoir en place!! Emission, qui pourrait donc faire non seulement des heureux parmis vos "adversaires" ici, mais aussi bien au delà, dans le champ politique de la réalité et non du virtuel d'un forum, à la moindre petite phrase.


Alors si vous pouviez évité de donner des cartouches au pouvoir... comme acoler "35 heures" et "paresse", ce serait bien urbain!!
Bon, puisque je suis en veine de comms ces derniers temps (rassurez vous, ça va s'arrêter lundi), je vais causer de 'd@ns le texte'.
Je lis bcp, et à mesure que je [s]vieillis[/s] on me dit dans l'oreillette qu'il faut plutôt écrire: mûris, ma modalité de lecture a changé:
je n'arrive à lire que quand je ne travaille pas (l'école, ça me lamine les neurones, en plus de m'épuiser physiquement et saper ma concentration), en gros, on va dire que j'oscille entre 3 à 4 bouquins/pavés sur 2 jours et rien pendant un bon mois.
Donc, en ce moment, je lis bcp:-) (hé ouais, les rienfouteurs d'enseignant-e-s, ça a du bol)
Mais pas vraiment de la 'littérature' justement.
D'abord parce que j'ai pris l'habitude, depuis, quoi, une bonne dizaine d'années, de la lecture 'utilitaire' (psycho socio essai histoire enfin tout ce qui me donne des pistes pour comprendre notre monde...surtout, et jamais de pédago berk) notamment à cause de ces hiatus dans ma capacité à lire,
ensuite parce que apprécier la langue en tant que telle -ce qui pourtant ne m'échappe pas je crois- n'excuse pas, pour moi, pas mal d'idées ou de faiblesses dans l'histoire/le fond: en gros, si auparavant un roman ne m'accrochait pas par son argument, son fond, au moins sa forme et sa composition le pouvaient, maintenant non, ca me tombe des mains, sauf les classiques.. je deviens réac sans doute.
Ha non, j'aime tjs les très bons polars ou la bonne sci fi/fantasy.Ouf, pas encore bonne pour la poubelle, alors...
Alors écouter les auteur-e-s actuels parler de leur texte, c'est encore pire: j'arrive pas à accrocher, j'ai essayé, promis mais.....et puis ça me rappelle trop mes cours de français- oui je sais, c'est pas sympa à dire comme ça, désolée.
Et pourtant je suis convaincue de la nécessité de cette émission;
je regarde la grande librairie quand je peux pour ne pas mourir totalement idiote, et dans ce genre de cas, même étant affalée devant la tv avec un truc à faire dans les mains, je perçois bien qu'il manque un approfondissement que 'd@ns le texte' offre.
Alors est-ce l'animation de l'émission? les sujets? les discussions sur la forme plutôt que le fond?les invité-e-s?... je ne sais pas mais j'ai du mal.
Patapersurlatête hein, merci.
MAIS SURTOUT, n'arrêtez pas :-)
Je ne désespère pas d'accrocher un jour.

Pour cette émission-ci, le sujet m'intéresse, les invité-e-s moins.. *sob* je ne sais pas encore si je regarderai, mais du coup je vais lire (ou relire je ne sais plus, quand j'aurai le texte sous les yeux, je me souviendrai si je l'ai déjà lu ou pas) Lafargue.
Et je réclame aussi le droit à la paresse: le travail n'est pas la santé, surtout quand on n'y sublime rien de soi, mais qu'on subit sa nécessité.
Travail, tripalium...

( et là je pense que je viens de me griller auprès de la communauté @sinautienne.. rhalala... la vérité si j'mens, ma parole...)
Travail sur le texte de Paul Lafargue et ses idées avec vous et/ou réflexions sur le travail avec Gérard Filoche ?

Les deux joignent l'utile à l'agréable, j'attends de voir.

Napoléon ne disait-il pas déjà (cité par Paul Lafargue) :

« Plus mes peuples travailleront, moins il y aura de vices. Je suis l'autorité...et je serais disposé à ordonner que le dimanche, passé l'heure des offices, les boutiques fussent ouvertes et les ouvriers rendus à leur travail. »

Il était très très moderne Napoléon...

Et comme disait Alain : « Le propre du travail, c'est d'être forcé. »
Quelle merveilleux programme !
J'ai souvenir d'avoir lu ce bouquin il y a longtemps, et qu'il était très court.

Mais surtout, je l'avais trouvé jubilatoire et vraiment émancipateur dans le sens où il avait un contenu fortement politisé sans prêchi prêcha sérieux et inutile. Un texte vraiment très moderne pour l'époque. Transgressif sans être agressif. Le genre de livre qui fait que quand vous le refermez, vous vous sentez différent de la personne que vous étiez quand vous l'avez ouvert.

Je ne me souviens plus du contexte des passages dont vous reprenez des extraits. Même, le souvenir que j'ai de ma lecture ne me permet pas de les replacer.

Je crois que je vais le relire. Et une discussion sur un tel thème, aujourd'hui, ça devrait être très passionnant. Et l'érudition et les recherches d'Hubert devraient être précieuses.
Et un tel livre devrait vous inspirer, Judith.

J'attends jeudi avec impatience.
Aujourd'hui on n'aurait pas la nécessité de travailler pour vivre, dans l'absolu on travaille pour justifier la distinction sociale. Et effacer cette donnée du comportement humain c'est pas gagné, mais ça c'est une autre histoire.
Puisque c'est un débat interne au Parti Socialiste (et non à la gauche), alors je me permet de signaler que Gérard Filoche est le quatrième socialiste qui n'a pas voté pour la motion Royal au dernier congrès invité sur @si depuis la création du site. Tous les autres étaient Royalistes. Et y a au moins un socialiste par semaine à @si. Donc c'était pas utile d'inviter Filipetti. Vous pouviez mettre un type de droite en face (si on considère qu'Aurélie Philipetti est bien de gauche).
Allez, personne ne l'a encore mis (eetu et sgd dorment?)


Il faut passer le temps

On croit que c'est facile
de ne rien faire du tout
au fond c'est difficile
c'est difficile comme tout
il faut passer le temps
c'est tout un travail
il faut passer le temps
c'est un travail de titan

Ah!
du matin au soir
je ne faisais rien
rien
ah! quelle drôle de chose
du matin au soir
du soir au matin
je faisais la même chose
rien !
je ne faisais rien
j'avais les moyens

j'aurais pu tout avoir
ouiah ! quelle triste histoire

ce que j'aurais voulu
si je l'avais voulu
je l'aurais eu
mais je n'avais envie de rien
rien

Un jour pourtant je vis un chien
ce chien qui me plut je l'eus
c'était un grand chien
un chien de berger
mais la pauvre bête
comme elle s'ennuyait
s'ennuyait
s'ennuyait d'son maître
un vieil Ecossais
j'ai acheté son maître
j'avais les moyens
ah !
quel drôle d'écho
oh !
quel drôle d'Ecossais c'était
que le berger de mon chien
toute la journée il pleurait
tout la nuit il sanglotait
ah !
c'était tout à fait insensé
l'Ecossais dépérissait
il ne voulait rien entendre
il parlait même de se pendre
J'aime mieux mes moutons
chantait-il en écossais
et le chien aboyait
en l'entendant chanter
j'avais les moyens
j'achetai les moutons
je les mis dans mon salon
alors ils broutèrent mes tapis
et puis ils crevèrent d'ennui
et dans la tombe
l'Ecossais les suivit
ah !
et le chien aussi

C'est alors que je partis en croisière

Pour me calmer mes-petits-nerfs.


Jacques PREVERT,Histoires 1963.
Il y a eu aussi en 1968 , avec la création de la CFDT, le livre : Travailler 4h par jour ...... Et , lorsque j'ai commencé à travailler , j'ai adhéré à la CFDT , que j'ai abandonné lorsqu'elle s'est associée au MEDEF , pour notre plus grand bonheur.
Et , je n'ai pas compris que CHEREQUE soit allé signer au petit matin dès le premier jour avec Fillon la loi sur les retraites , alors qu'il y avait énormément de mobilisation et donc la possibilité de gagner quelques avantages de plus.
Pour info, Henri Poincaré, vrai savant universel, travaillait 4 h par jour
http://www.les-mathematiques.net/histoire/histoire_poin.php3

Certes, tout le monde n'est pas Poincaré, mais ça fait réfléchir quand même (surtout quand on fait de la physique théorique comme moi !)
La remise en cause du travail et du système dans lequel on vit, c'est aussi le sujet de la "Dotation Inconditionnelle d'Autonomie":

http://actu.adoc-france.org/2010/02/16/vers-la-dotation-inconditionnelle-dautonomie/

http://forumcitoyenromanais.ma-ra.org/index.php?pages/revenu_mylondo

Le prochain numéro de D@ns le texte accueillera Gérard Filoche, qui signe la préface à la réédition du Droit à la paresse, vigoureux pamphlet contre le travail publié en 1880 par Paul Lafargue. Face à lui, Aurélie Filipetti, députée PS, pour débattre des vices et des vertus de la supposée «valeur travail» Voilà dix ans que la réforme des 35h est passée; dix ans que gauche et droite font mine de s’étriper sur la question de la bonne durée du travail, celle qui conjugue liberté individuelle et productivité collective, tout en s’accordant au fond sur un principe: celui de la "valeur travail", sanctifiée à droite comme à gauche – souvenons-nous que Ségolène Royal en a fait, elle aussi, un slogan de campagne.Le travail: de sa valeur, de sa souffrancePendant ce temps dans les médias, le thème de la souffrance au travail est venu souiller cette "valeur" de tout un cortège de suicides, de troubles musculo-squelettiques...... > Lire l'intégralité du texte



Judith,
Quel jour ??
Une -ayant-trop-travaillé-qui-est-rompue-avant-l'âge .....
Afin d'apporter quelques éléments tangibles à la réflexion, je vous suggère de relire quelques pages du regretté André Gorz sur la question du travail, tantôt productif, tantôt immatériel ou autonome. Je suis moi-même en train de le faire...

Remarque, 3h par jour, ça fait tout de même 20h par semaine, ça correspond ça peu près à ce que dit Gorz (pour le travail productif).
que n'aura pas pris le temps de creuser Stakhanov.

Tant pis pour lui.

yG
Beau sujet, comme tout le monde le pressent.

Perso, depuis que je ne travaille quasiment plus (mes clients sont morts étranglés par leurs propres clients), j'ai enfin pu m'adonner à des pratiques dignes d'un être humain, et l'on m'en remercie parfois avec effusion, chose qui n'arrive pour ainsi dire jamais à un salarié ou à un indépendant. En contrepartie, on crève de faim, et les comptes en banque visitent les obscures profondeurs de la planète, pour le plus grand plaisir de nos amis les banquiers, qui vivent aussi de nos déficits.
Etre paresseux, c'est un luxe onéreux. Mais qu'est-ce que c'est bon ! Jamais autant bossé.
Bon. Les aficionados de D@ns le texte se montrent majoritairement hostiles à la formule. Je comprends vos inquiétudes et vos réserves. Vous savez aussi quelles sont celles du Capitaine quant à notre émission chérie : "tout le monde" l'adore telle quelle, mais le "tout le monde" fait très peu de monde, trop peu de monde en regard des audiences de Ligne jaune et Arrêt sur images, nettement plus flatteuses.

Moi aussi je me serais bien cantonnée à l'exploration littéraire pure jus dans la quiétude du face à face. Mais pour le producteur qu'est le Capitaine, il n'est pas pensable de "faire cours pour les premiers de la classe" (image qu'il a souvent employée pour rappeler à la prof que je suis qu'on n'est pas là uniquement pour le petit club des hyperlecteurs).

Alors on tâtonne, on cherche à élargir "l'assiette" ; on ne renonce pas à la formule du face à face avec l'écrivain de pure littérature (on y reviendra), mais on expérimente, en ce moment, d'autres manières, on varie les plaisirs - histoire d'amener vers d@ns le texte, entre autres, les abonnés d'@si qui n'y ont jamais mis les pieds. Acceptez de tenter avec nous cette petite aventure !
Voilà un point de vue presque contemporain (vers 1905), un peu plus subversif encore...

"Le travail, loin de me répugner, me plaît, l'homme ne peut même pas se passer de travailler ; ses muscles, son cerveau possèdent une somme d'énergie à dépenser. Ce qui m'a répugné, c'est de suer sang et eau pour l'aumône d'un salaire, c'est de créer des richesses dont j'aurais été frustrée. En un mot, il m'a répugné de me livre à la prostitution du travail. [...] Plutôt que d'être cloîtré dans une usine, comme dans un bagne [...] j'ai préféré m'insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. Certes, je conçois que vous auriez préféré que je me soumette à vos lois ; qu'ouvrier docile et avachi j'eusse crée des richesses en échange d'un salaire dérisoire et, lorsque le corps usé et le cerveau abêti, je m'en fusse crever au coin d'une rue. Alors vous m'appelleriez pas "bandit cynique", mais "honnête ouvrier". Usant de la flatterie, vous m'auriez même accordé la médaille du travail. Les prêtres promettent un paradis à leurs dupes ; vous, vous êtes moins abstraits, vous leur offrez un chiffon de papier." (en gras par moi)

Jacob devant ses juges, extrait des Écrits, vol.1 d'Alexandre Jacob, p.59-60 (édition L'insomniaque)

yG

ps : En plus le bouquin de Lafargue est à 6,65 €, pas la peine de travailler des siècles pour ce le procurer. Cool.
Arghh, un "débat" en perspective. Bien sûr je me garde de juger par avance, mais ça sera la première fois que je regarderais un épisode de D@ns le Texte avec un à priori négatif.
D@ns le Texte est (faillit écrire "était"...) une émission dont le cœur du dispositif n'était pas le débat, mais l'explication, l'analyse, le "pourquoi du comment" et pas ce "Moâ opposé à Toâ" trop souvent stérile qu'engendre le "débat".

A-bas-le-dé-bat ! A-bas-le-dé-bat !
Et bien moi je m'en pourlèche les babines d'avance. Je signale l'existence sur le même sujet, d'un court opus de tonton Russell : Eloge de l'oisiveté. Russell estimait que 4 h/jour suffisait pour s'assurer du bien être de tous.

Bref, excellent sujet et excellent texte.
Ma première réaction à cette annonce a été identique à celle d'Alex. Autant je ne récuse pas la qualité d'écrivain de Mme Filipetti*, autant elle est clairement invitée ici en tant que politique, et sa production littéraire n'a, a priori, pas grand chose à voir avec ce qui nous occupe.

D@ns le texte prend un virage, plus ou moins annoncé depuis un moment. Si l'on reste dans la ligne de ce qui est annoncé pour cette émission, il semble que l'on perd de vue le côté littéraire de l'émission pour se recentrer sur des débats d'idées, où le texte ne serait que l'alibi d'une discussion plus large. Cela va à l'opposé de ce côté magique qu'avait l'émission, de nous faire entrer dans l'intimité de la création d'un écrivain. Pourquoi, comment écrit-il (ou elle), quels sont les ressorts de la création. Confronter l'écrivain à son oeuvre.
Ce qui tranchait radicalement, avec d@ns le texte, c'est que l'on sortait complètement de l'actualité, du buzz, comme prenant une grand inspiration et regardant d'un coup le monde de plus loin, d'un autre point de vue : celui de l'écrivain et celui de l'oeuvre. Cela représentait pour moi (et d'autres je pense) un grand bol d'air, un moment de recul et de réflexion indispensable. Se pencher sur l'objet littéraire en tant que tel n'est pourtant pas déconnecté du monde : la littérature s'inspire et se nourrit du monde réel, qu'elle rend plus riche en retour. Il n'est donc pas nécessaire de pointer constamment du doigt "regardez, c'est en rapport avec l'actu" pour rendre un livre intéressant, puisqu'il enrichit notre expérience du monde et diversifie notre point de vue.
En cela, d@ns le texte ancienne formule me semblait se suffire à lui-même et j'en déplorerai le changement.

Il me semble qu'avec ce nouveau type d'émission, on se rapproche davantage des chroniques de Judith, qui met ses qualités d'analyse au service d'un sujet d'actualité. J'ai l'impression aussi que l'on se rapproche de ce que j'ai (ou d'autres ont) pu réclamer : une émission centrée sur "le fond", c'est-à-dire de réflexion sur des sujets aussi larges que "la valeur travail", ou encore, que sais-je, le capitalisme, le racisme, le féminisme et d'autres ismes. Et de telles émissions, compléments des chroniques de Judith, me semblent s'annoncer passionnantes. Quelques craintes cependant
- à force de trop vouloir se rapprocher de l'actu, ce que le producteur pousse à faire dans cette émission, on finit par avoir le nez collé sur un point de détail et perdre la vue d'ensemble (principal reproche que je fais à ligne j@une),
- inviter des "stars" de la politique, des gens rompus à s'exprimer sur des plateaux télé, sous la forme d'un débat, ne me semble pas un cadre propice à une réflexion posée et approfondie. Si certaines émissions ont pu ouvrir autant de pistes de réflexion, c'est parce que l'auteur invité avait le temps de développer sa pensée, aiguillé par Judith et Hubert. Plus le nombre d'intervenants est grand, moins le temps de parole est important (admirez au passage la puissance de calcul), d'autant plus s'ils s'interrompent mutuellement pour se contredire.

En conclusion du paragraphe ci-dessus : il peut être intéressant de faire des plateaux "débat autour de..." au sujet d'un ou plusieurs livres, porteurs d'une thématique de société. Cependant, j'y verrais plutôt des écrivains/philosophes/chercheurs, plutôt que des politiques. Si possible, les auteurs des livres débattus, évidemment.
Finalement, de très bons exemples d'émissions où le livre servait de tremplin à un débat plus large sont les premières émissions avec Debray, Vinaver, Hazan. Il me semble que ces émissions sont un juste équilibre de tout cela. Peut-être auraient-elles été plus regardé si le sujet débattu (le capitalisme par exemple) avait été mis en avant davantage que le livre lui-même ?

Cela dit j'espère vraiment que la formule "débat" ne sera pas la seule formule de d@ns le texte, et que l'on continuera à recevoir aussi des écrivains seuls, à prendre le temps de faire lire le texte, de l'approfondir et de rentrer dans l'univers d'un écrivain.

*Je trouve que le "deux malheureux romans" est assez conscendant, quand on sait le travail qu'il faut fournir pour en rédiger un. Et en avoir deux de publiés ne signifie pas que l'on n'écrive pas davantage. Enfin, je ne vois pas en quoi la quantité produite aurait quelque chose à voir avec la qualité d'écrivain...
ne rien faire, c'est aussi faire quelque chose.
Ça peut s'appeler la grève, la désobéissance civile ou la tentation de Démocrite

j'ai quitté la Terre et les terriens, partiellement depuis un mois et je ne m'en porte pas plus mal, bien au contraire )))
Mmm... bof bof bof... restez sur la littérature, chers Amis... Votre émission est trop importante pour disparaître dans une soumission aux débats d'actualité...
C'est le livre de Paul Lafargue sur lequel va porter l'analyse, et Gérard Filoche est loin d'être inintéressant. Ne faut-il que des littéraires d@ns le texte ? Bref, il y aura au minimum toujours un @sinaute mécontent.
Quel idée saugrenue (vocable usité pour rester courtois) que de vouloir mêler un député qui va venir nous déblatérer son discours de propagande/campagne...à la littérature.

C'est surement la pire idée possible pour d@ns le texte.

NB : le fait que l'invité soit Aurélie Filipetti n'a absolument aucune incidence sur mon opinion qui aurait été la même avec n'importe quel autre député/politique en fonction.
Voilà une émission qui sera en plein dans le débat politique des années qui viennent!
Au delà de la réduction du temps de travail (semaine de quatre jours, pour la manière organisée, mais aussi par la précarité et le chomage, cf larrouturou, en raison de l'explosion de la productivité), ne faudrait-il pas parler de décorréler les revenus du travail?
La gauche est en pleine refondation, et le revenu universel d'existence décente, au moins égal au seuil de pauvreté, en permettant à tous, d'un trait de plume, de sortir de la survie, sera central dans un vrai changement de société.
PS: pour le "qui ose le demander", pour le revenu universel d'existence décente, il fait partie du programme d'europe écologie.

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