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Commentaires

Lampedusa : l'épouvantable douche

C'est le premier titre du 20 Heures de Pujadas. Les migrants subissent de "mauvais traitements" à Lampedusa.

Derniers commentaires

À Noël, le centre d’accueil de Lampedusa a été fermé.
Mais cela n’a pas été très médiatisé.
Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova sont libres.
Les jeux d'hiver de Sotchi auront au moins eu cette utilité.
"Elle défilait nue autour du bassin de la piscine avec une foule d’autres femmes nues, Tomas était en haut, debout dans un panier suspendu sous la voûte, il hurlait, les obligeait à chanter et à fléchir les genoux. Quand une femme faisait un faux mouvement, il l’abattait d’un coup de révolver.
Je voudrais encore une fois revenir à ce rêve : l’horreur ne commençait pas au moment où Tomas tirait la première balle. C’était, d’emblée, un rêve atroce. Marcher nue au pas militaire parmi d’autres femmes nues, c’était pour Téréza l’image type de l’horreur. Au temps où elle habitait chez sa mère, il lui était interdit de s’enfermer à clé dans la salle de bains. Pour sa mère, c’était une façon de lui dire : ton corps est comme tous les autres corps ; tu n’as pas droit à la pudeur. Tu n’as aucune raison de cacher quelque chose qui existe sous une forme identique à des milliards d’exemplaires. Dans l’univers de sa mère, tous les corps étaient les mêmes, ils marchaient au pas l’un derrière l’autre dans un interminable défilé. Depuis l’enfance, la nudité était pour Téréza le signe de l’uniformité obligatoire du camp de concentration ; le signe de l’humiliation."
Kundera, « l’insoutenable légèreté de l’être »
Ben moi, je me suis dit la même chose que Daniel en voyant ces images. Je n'ai rien trouvé de choquant. Même la nudité ne me choque pas. Faudrait arrêter avec les délires, là !
Quand je vais me faire faire une coloscopie, y a des jeunes femmes qui voient ce qu'elles voient.
Décidément, l'étazunisation niaiseuse des esprits galope !
le pouvoir d'évocation est décidément totalitaire

Peut être, mais faut il le déplorer?


Personnellement, je ne sais pas quoi penser de la "banalité" de ces images.
DS nous parle de l'avidité des journalistes, mais les images proviennent du portable d'un migrant, qui trouve indigne ce traitement.

Il y a chez l'homme une faculté à oublier l'autre, à ignorer que l'autre est un être à part entière.
La Shoah, est un/le paroxysme de cet état de fait.
Pour moi, ces images évoquent la Shoah, en ce qu'elles montrent des hommes qui oublient/refusent de voir/ne se donnent pas la peine/n'arrive pas à réaliser.... qu'ils ont affaire à d'autres hommes.
Le fait que cela se passe dans un camp fermé pour les uns, ouvert pour les autres n'arrange pas les choses...
antoine Li qui dit :

La vraie question qu'il conviendrait ici de poser, c'est par quel processus les migrants sont-ils ainsi déshumanisés? Par la misère qu'ils ont décidé de fuir? par les profiteurs qui participent à leur fuite, par la misère des moyens affectés à leur accueil? par le soupçon systématique dont ils sont l'objet? par le statut précaire auquel ils sont assignés?

en lisant ça, j'ai pensé aux bêtes à viande, traitées comme des objets
et la pensée creusant son chemin, à ces millions (milliards ?) de gens traités comme du bétail - est-ce que ce sont les opprimés qui donnent le modèle pour traiter le bétail, ou l'inverse ?

petits groupes de bêtes ou d'humains, d'humains traités comme des bêtes, pas trop faire du sentiment dans ces cas, vite se débarrasser des tâches jugées essentielles et primordiales, du genre, avant même de songer à un bon repas, et une bonne nuit pour ces corps épuisés, décrasser toute cette chair puante, ces poils collés par la saleté, et ô horreur, ces peaux galeuses...

il y a sûrement à gagner à penser "bétail" en regardant comment ces êtres vivants sont traités, et parallèlement à se poser la question justement de l'attitude face au bétail, attitude faite de distance, d'indifférence, d'automatisme des gestes, plutôt que de gestes compassionnels qui seraient par trop engagés / engageant dans une relation.

à la question d'antoine li "par quel processus les migrants sont-ils ainsi déshumanisés?", ils le sont ainsi, par ce processus il me semble. par ce à quoi on assiste comme des voyeurs horrifiés. horrifiés oui, mais voyeurs. maintenant, il faudrait surtout savoir à quoi ça sert ? à qui profite le crime ?

bref, c'est terrifiant, consternant, et je trouve le billet de daniel bien léger là-dessus.
J'ai pour ma part compris ce que voulait dire DS.
Par ailleurs, en rangeant ma vidéothèque, j'ai revu il y a quelques jours le joli film italien Respiro qui date de 2002.
Il est dans la même veine que les films italiens des années 70.
Ca se passe dans une île, et au delà de l'intrigue, les habitants (dont beaucoup ont participé au film), semble y vivre une vie simple et paisible.
Cette île c'est Lampédusa et celà se passe avant la deuxième guerre américain en Irak, avant la guerre franco anglaise en Lybie et avant la révolution tunisienne.
Je n'en conclus rien, mais je ne peux m'empêcher de penser que ces braves îliens n'ont rien demandé et qu'on leur taille un costume un peu trop grand pour leurs frêles épaules.
"Double standards" et "géométrie variable" dans le traitement humains, des murs contre des hommes mais quand les guerres engagés par nos démocraties occidentales et fabriquent des migrants, des gens qui fuient les zones de combats, bombardements dits humanitaires :Somalie, Centrafrique,Tchad, Mali, Corne de l'Afrique, nos grands démocrates se fichent pas mal des dégâts collatéraux, la presse constate si cela n'est pas caché. Le massacre des Royingas continue en Asie du sud-est , la Centrafrique, le Congo, plusieurs millions de personnes sacrifiées.

Que ferions nous à leur place de ces victimes de conflits modernes ? Pareil comme la guerre d'espagne, la retirada, mais en pire. Cela fait depuis la colonisation et le partage de l'Afrique par les pays riches que celà dure.

Le moyen-orient riche en pétrole est depuis le XIX siècle le terrain de chasse des cies pétrolières. Les hommes ne comptent pas les profits passent avant tout le darwinisme sociale bat son plein; et Hollande et Fabius veulent du sang en Syrie et en Afrique, des gros contrats sont signés bien avant que les conflits soient déclarés. Ingérence humanitaire, pour conformer tout le monde que nos élites agissent pour le bien de tous et avec notre aval.

Merci la gauche hollandaise-fabiusienne est droit dans ces bottes. Bienvenue dans la nouvelle année 2014 !
Extrain du Parrain II, l'arrivée de Vito Corleone à Ellis Island

Fantastique musée sur Ellis Island soit dit en passant. C'était il y a un siècle.
Autre article de "courrier international"... sur la "politique d'accueil" des migrants (soupiiiiiiir de découragement) en Italie, et le "business" qui s'ensuit :
http://www.courrierinternational.com/article/2013/12/19/le-sale-business-de-l-accueil?utm_campaign=&utm_medium=email&utm_source=Courrier+international+au+quotidien

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Heureusement devant ce scandale humanitaire,Manuel Vals en accord avec Hollande , va rapatrier tous ces miséreux en France.Heu..on me dit à l'oreillette non, qu'il faut expulser les Roms avant..
Que des êtres humains soient soumis, lors des chaos de leur vie à des procédures d'hygiène rustiques et sans égard pour leur personne ne me semble pas moralement le plus grave. Que ces procédures produisent des images lourdes de mémoire historique est pour moi hors sujet. Ce qui compte est surtout ce que cela révèle sur la déshumanisation qui touche les migrants, comme par ailleurs étaient ou sont déshumanisés les jeunes recrues de l'armée, les condamnés à la prison, ou les déportés (même si dans ces différents cas, la déshumanisation ne conduit pas aux mêmes choses).
La vraie question qu'il conviendrait ici de poser, c'est par quel processus les migrants sont-ils ainsi déshumanisés? Par la misère qu'ils ont décidé de fuir? par les profiteurs qui participent à leur fuite, par la misère des moyens affectés à leur accueil? par le soupçon systématique dont ils sont l'objet? par le statut précaire auquel ils sont assignés?
Daniel Schneidermann a bien raison de souligner le chantage à l'émotion et le risque d'amalgame sur lequel s'appuie la télévision pour se refaire une vertu, alors que pour le voyeurisme, elle se pose là...
Je crois me souvenir qu'au moment du naufrage qui a fait grand bruit il y a peu, les morts ont été gratifiés, à titre posthume, de la nationalité italienne. Tandis que les vivants.... non.
Je comprends bien le malaise qu'on certains face à cette chronique, mais j'ai l'impression que c'est à cause de sa maladresse et parce que DS tourne autour du sujet sans arriver à exprimer toutes les idées qu'il y a derrière. Comme moi non-plus, voici quelques idées en vrac :
- Il y a une schyzophrénie de nos sociétés, qui ressort particulièrement dans les médias, qui repose sur la contradiction entre les grands principes que nos "démocratie" disent respecter et la triste réalité du terrain (la grande pauvreté, l'exclusion, la paupérisation des travailleurs, le traitement réservé aux migrants, la nature féodale de l'entreprise, toute la violence symbolique issue du néolibéralisme, etc...).
- Cette contradiction strucurelle (à mon avis liée à la dérive libérale) ne peut être admise par les médias qui dans l'ensemble font la promotion du libéralisme.
- Ils cherchent donc un exutoire, et s'indigner ponctuellement de choses qui ne sont que la conséquence d'une cause que par ailleurs ils chérissent est une manière de résoudre le paradoxe.
- Ils cherchent également un bouc émissaire. Si ces migrants sont traités de manière aussi indigne, c'est probablement parce que les gens qui doivent gérer la situation sont débordés et n'ont pas assez de moyens, alors on carchérise à la chaine plutot que d'offrir une chambre d'hotel avec salle de bain. Moyens qui sont refusés en toute logique puisque nos sociétés d'une part stigmatisent les migrants (ils viennent bouffer nos allocs), et disent qu'à cause de la crise, faut faire des économies, on n'a pas les moyens de mettre des millions pour accueillir dignement ces naufragés (d'ailleurs si on les accueillais trop dignement, ça serait une incitation pour leur compatriotes à les suivre). Mais il est plus aisé de montrer la vidéo, et de s'indigner, ça donne bonne conscience et ça ne nous remet pas en cause.

Bref, on peut voir cette vidéo et s'indigner. On peut aussi la voir et éprouver du cinisme devant tout ça, devant les indignations sélectives et arbitraires de nos médias.
J’ai vu presque la même séquence hier soir (sur BFM, je crois*), donc sans la chronique de Daniel en préambule, j’ai pensé que les commentaires étaient exagérés par rapport aux images.
Comme lui.

Bizarre, non ?

* Les infos sont-elles copiées-collées entre les chaînes ?
Tout mon soutien à DS. Il a parfaitement raison. Cette comparaison avec les camps est une manipulation indigne. Il serait peut-être temps de re-lire Primo Levi.
la fin du premier paragraphe "on va voir ce qu'on va voir" pourquoi cette ironie ? Je sais c'est l'ironie habituelle du 9 15, mais pour un sujet aussi sensible ? Ensuite : "que voit-on ?" ensuite : "Devant ces images anodines" Je n'ai pas vu France 2 je ne regarde plus depuis des lustres, vous reprenez les propos de France 2 ou sont-ce les vôtres, parce que dans ce cas .... Et pourquoi vous plaindre que ces images ouvrent le journal, est-ce encore de l'ironie, parce qu'il y aurait des sujets plus importants ?

Bon, la comparaison avec la Shoah n'est pas de vous, mais bien de ces malheureux media de m***, mais vous auriez du être plus explicite, je suis paumée là, je ne sais quoi pensé de cette chronique.
Daniel, je crois bien que celle là va te valoir d'en remettre une couche demain matin. Je prédis une volée de bois vert bien méritée, et j'espère un peu naïvement que ça te fera te remettre en question un chouilla.
Je sais bien qu'il y a le réflexe de décrypteur qui se met en branle devant le phénomène médiatique. Mais si cette fois, vous en oubliez le fond du truc ? Je suis atterré par l'absence de simple empathie de cette chronique et de certains commentaires qui la saluent. On est tellement bien au chaud derrière son écran, on regarde cette vidéo comme un film. Mais putain ces types, ça pourrait être vous ou vos fils, si vous n'étiez pas des imbéciles heureux qui sont nés quelque part. Essayez juste d'y penser la prochaine fois que vous prendrez votre douche : fermez les yeux, coupez l'eau chaude, et imaginez vous très loin de chez vous, entourés de types que vous ne connaissez pas et qui vous regardent comme un bestiau à désinfecter. Et puis, réfléchissez y à nouveau : y a-t-il vraiment eu besoin de passer par la Shoah pour penser que cette scène est indécente ?

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Bonjour
L'europe, prix Nobel de la Paix, se pose des questions :
- combien a couté le produit utilisé ?
- a-t-il profité de la concurrence libre et non faussée ?
- les doucheurs sont ils sous le coût de la directive Bolkenstein ?
- au total, au niveau du marché mondialisé, était-ce le bon endroit pour faire cette opération ?
Un petit tour dans le vent et la pluie et la fureur est tombée, un peu.

« Non pas de ce qu'elles montrent, et qui n'a rien de scandaleux » notre lider maximo évoque les images diffusées dans le poste.
Ce qui est scandaleux, « c’est ce qu’elles évoquent ».

Mais elles évoquent quoi, ces images, sinon ce qu’elles montrent ? Elles montrent de braves italiens et italiennes, membres d’une association au dessus de tout soupçon (mais on est pas loin de la Sicile) , en train de passer au kärcher basse pression des hommes (je suppose que c’est pareil pour les femmes), comme on fait la vaisselle.
Vous imaginez Christophe Colomb (pas celui du sapeur Camembert, l’autre) passé à la douche par les indiens qu’il venait de déranger ?

C’est bien gentil, monsieur Daniel, d’évoquer le conseil de révision que j’ai subi « au siècle dernier » comme vous dites. Mais moi, au conseil de révision, j’étais un citoyen dans un pays à peu près démocratique. Pas un rescapé de la noyade sur un île qui devait être l’entrée de l’Eldorado.
Moi je pouvais regarder quelques adjudants dans les yeux, mes « tortionnaires », et leur faire baisser le regard.

Non ces images ne sont pas anodines.

Et je vote pour Myriam. Cette chronique me met mal à l’aise.
Merci pour cette bonne chronique.
Je crois que j'ai mal lu, je vais relire.
Bravo Daniel pour cette chronique.
cette chronique me met mal à l'aise.
Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites.
Alors allons-y gaiement : je pense que s’ils « les » nettoient comme ça, c’est juste avant de « les » renvoyer chez eux… L’Union Européenne a obtenu un jour le prix Nobel de la Paix…
Donc, l’Union Européenne, c'est-à-dire nous, sommes ir-ré-pro-chables.

Pour le reste, je vais me répéter. Me répéter c’est souvent demander à un autre de dire ce je ne sais pas dire :

« Bien sûr, nos miroirs sont intègres
Ni le courage d´être juif
Ni l´élégance d´être nègre
On se croit mèche, on n´est que suif
Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu´on n´est plus étonné
Que, par amour, ils nous lacèrent »

Jacques Brel
[quote=Le matinaute]Devant ces images anodines, bien moins violentes que bien d'autres, aucune autre conclusion que celle-ci : le pouvoir d'évocation est décidément totalitaire, comme tous les pouvoirs...

Ma foi, je n'en crois pas mes yeux, ni mon cerveau. Imaginez-vous, Daniel, nu sous la douche, sous le regard de pas mal de gens, habillés, qui vous donnent des ordres. Et même (vous l'ignorez, mais vous le saurez un jour) filmé par une caméra. Je suis bien d'accord que le souvenir des camps marque violemment ces images, en aggrave le sens. Mais elles sont, déjà, le témoignage de quelque chose d'innommable. Bien moins violentes que d'autres, c'est exact. Mais "anodines"?

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