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Commentaires

la peinturlure est dans le pré

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La nouvelle mode ..Votre voisin vous emmerde ? Votre patron ? Votre président ? Votre ex-femme ..En tout cas cela marche bien dans le pré il y a tout ce qu'il faut entièrement rétro et bon pour la planète :dites lui avec ...des ......fl...Heu du fumier
alors là je m'incline !
je fais partie de la génération Voisin Voisine , de la gnognotte à côté de l'Amour est dans le pré, télé réalité vérité vraie des temps modernes !...
quant à y passer sa soirée du lundi ....un ange passe !
merci m'sieur Korkos d'avoir agrémenté les dialogues.... pourtant déjà très imagés humpff :)
Le pré ? C'est mort https://www.youtube.com/watch?v=Z-SB-kJ-Hx0
Finalement c'est une émission culturelle ! Alain Korkos aux commandes de la télé-réalité. Trop bien.
Revenez-y les vieilles
allez-y les jeunes
Les arbres grandissent jusqu’à la lune
Les arbres vieillissent comme les jeunes
Et meurent comme les vieilles

Ainsi va la vie les vieilles !
ainsi va la vie les jeunes
Les joues d’abricots se rideront
Les joues se rideront comme les joues des vieilles
Et les larmes sur elles couleront.

ainsi vont les baisers les vieilles
ainsi vont les baisers les jeunes
L’éclair des beaux yeux s’éteindra
Comme s’éteint la flamme des bougies vieilles
Et la cire comme les larmes coule.

Mais jamais ne mourra l’amour Ô ! vieilles
Jamais l’amour ne mourra au cœur des jeunes
Toujours l’éclair rayera n’importe quel orage
La flamme de la vie et de l’amour
Toujours rayonnera dans les profondes ténèbres

Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai
Jamais ne mourra la couleur de vos joues
Pousse le blé le bluet et l’ivraie
Et la rougeur des baisers à vos cous
Rien ne meurt la mort n’est pas vraie.

Robert DESNOS
"Destinée arbitraire"
Que parfois la Nature, à notre réveil, nous propose
Ce à quoi justement nous étions disposés,
La louange aussitôt s'enfle dans notre gorge.
Nous croyons être au paradis.

Voilà comme il en fut du pré que je veux dire,
Qui fera mon propos d'aujourd'hui.

Parce qu'il s'y agit plus d'une façon d'être
Que d'un plat à nos yeux servi,
La parole y convient plutôt que la peinture
Qui n'y suffirait nullement.

Prendre un tube de vert, l'étaler sur la page,
Ce n'est pas faire un pré.
Ils naissent autrement.
Ils sourdent de la page.
Et encore faut-il que ce soit page brune.

Préparons donc la page où puisse aujourd'hui naître
Une vérité qui soit verte.

Parfois donc - ou mettons aussi bien par endroits -
Parfois, notre nature -
J'entend dire, d'un mot, la Nature sur notre planète
Et ce que, Chaque jour, à notre réveil, nous sommes -
Parfois, notre nature nous a préparé(s) (à) un pré.

Mais qu'est-ce, qui obstrue ainsi notre chemin ?
Dans ce petit sous-bois mi-ombre mi-soleil,
Qui nous met ces bâtons dans les roues ?
Pourquoi, dès notre issue en surplomb sur la page,
Dans ce seul paragraphe, tous ces scrupules ?

Pourquoi donc, vue d'ici, ce fragment limité d'espace,
Tiré à quatre rochers ou à quatre haies d'aubépines,

Guère plus grand qu'un mouchoir,
Moraine des forêts, ondée de signe adverse,
Ce pré, surface amène, auréole des sources
Et de l'orage initial suite douce
En appel ou réponse unanime anonyme à la pluie,
Nous semble-t-il plus précieux soudain
Que le plus mince des tapis persans ?

Fragile, mais non frangible,
La terre végétal y reprend parfois le dessus,
Où les petit sabots du poulain qui y galopa le marquèrent,
Ou le piétinement vers l'abreuvoir des bestiaux qui lentement
S'y précipitèrent...
Tandis qu'une longue théorie de promeneurs endimanchés, sans y
Salir du tout leurs souliers blancs, y procèdent
Au long du petit torrent, grossi, de noyade ou de perdition
Pourquoi donc, dès l'abord, nous tient-il interdit ?

Serions nous donc déjà parvenus au naos,
Enfin au lieu sacré d'un petit déjeuné de raisons ?
Nous voici, en tout cas, au cœur des pléonasmes
Et au seul niveau logique qui nous convient.

Ici tourne déjà le moulin à prières,
Sans la moindre idée de prosternation, d'ailleurs,
Car elle serait contraire aux verticalités de l'endroit.

Crase de para tus, selon les étymologistes latins,
Près de la roche et du ru,
Prêt à faucher ou à paître,
Préparé pour nous par la nature,
Pré, paré, pré, près, prêt,

Le pré gisant ici comme le participe passé par excellence
S'y révère aussi bien comme notre préfixe des préfixes,

Et, quittant tout portique et toutes colonnades,
Transportés tout à coup par une sorte d'enthousiasme paisible
En faveur d'une vérité, aujourd'hui, qui soit verte,
Nous nous trouvions bientôt alités de tout notre long sur ce pré,
Dés longtemps préparé pour nous par la nature,
- où n'avoir plus égard qu'au
ciel bleu.

L'oiseau qui le survole en sens inverse de l'écriture
Nous rappelle au concret, et sa contradiction,
Accentuant du pré la note différentielle
Quant à tels près ou prêt, et au prai de prairie,
Sonne brève et aiguë comme une déchirure
Dans le ciel trop serein des significations.
C'est qu'aussi bien, le lieu de la longue palabre
Peut devenir celui de la décision.
Des deux pareils arrivés debout, l'un au moins,
Après un assaut croisé d'armes obliques,
Demeura couché
D'abord dessus, puis dessous.

Voici donc, sur ce pré, l'occasion, comme il faut,
Prématurément, d'en finir.

Messieurs les typographes,
Placez donc ici, je vous prie, le trait final.
Puis, dessous, sans la moindre interligne, couchez mon nom,
Pris dans le bas-de-casse, naturellement,
Sauf les initiales, bien sûr,
Puisque ce sont aussi celles
Du Fenouil et de la Prêle
Qui demain croîtront dessus.
_______________________

Francis Ponge
Merci pour la chronique.

Une très chouette BD en 2 volumes, Secrets (Homs et Giroud) est consacrée à l'Angélus de Millet,
on y découvre l'histoire de ce tableau, et la fascination de Dali pour celle-ci, passionnant.
Cette année ce n'est pas contre la grippe qu'il va falloir vacciner mais contre la "lamourestdansleprérite" aiguë...
Y en a déjà au moins deux vachement (hé!hé!) atteints à @si...
Le poème se fait attendre...
Tout le monde sait bien que l'amour est dans la mer.

Pierre de Marbeuf (1596-1645)
À Philis

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage,
Et la mer est amère et l’amour est amer,
L’on s’abîme en amour aussi bien qu’en la mer,
Car la mer et l’amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu’il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer,
Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l’amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l’amour, sa mère sort de l’eau,
Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j’eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.


Ah il n'a pas lésiné... Avec pré, prêt, près, y'a moyen aussi.
Magnifiques illustrations "voix-off" et "voix in" ! Super bien rigolé en me frottant aux oeuvres classiques.;. ;o))
Génial ! ;-))

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Je n'ai jamais regardé l'émission, (j'espère que je serai pardonné), mais rien qu'aux commentaires, j'imagine qu'on a envie de couper le son. Alors bravo et continuez à représenter nos "belles" émissions avec votre regard.
bravo et merci ! j'aimerais bien que sur le meme principe vous envisagiez une suite; pourquoi pas des natures mortes sur fond de diner presque parfait.... je suis persuade quevous avez un bon filon!

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