La mort de Traoré en 3D : qui est Forensic Architecture ?
Le collectif Forensic Architecture, auteur des modélisations en 3D de l'enquête-vidéo sur la mort d'Adama Traoré, s'est lancé en exposant en vidéo des crimes d’État commis par la Turquie, Israël, ou l'Union européenne laissant couler les candidats à l'exil en Méditerranée. Il a inspiré le New York Times, la BBC et Le Monde, des médias avec lesquels il travaille aujourd'hui ponctuellement.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Oui mais...
Il ne s'agit pas de faire dire quelque chose, mais de montrer à partir des témoignages.
Si la techno numérique montre autre chose que ce que dit les témoignages, c'est visible.
Les documents sur lesquels repose la reconstitution doivent être(...)
Toute technologie numérique est potentiellement manipulable. Ces modélisations, aussi intéressantes soient-elles pour la réflexion, ne devraient pas être associées au verbe "démontrer". Elles montrent beaucoup mais ne démontrent rien. À l'instar de t(...)
Etant modeleur 3d moi-même je serais assez intéressé d'en savoir plus en détail sur les techniques de forensic architecture. J'ai une idée des méthodes générales, mais pas des outils utilisés etc. Par contre je pense que ça serait trop technique pour(...)
Derniers commentaires
Quand je lis le mot "technologie", je sors mon revolver dictionnaire.
Et je me calme.
Parce qu'en remplaçant technologie par technique tout devient soudain plus simple.
quand la technologie devient une arme... (à la fois de guerre et de défense)
Toute technologie numérique est potentiellement manipulable. Ces modélisations, aussi intéressantes soient-elles pour la réflexion, ne devraient pas être associées au verbe "démontrer". Elles montrent beaucoup mais ne démontrent rien. À l'instar de toute image, animée ou non.
Bonjour, merci pour votre commentaire. Vous avez raison (à mon sens du moins) : c'est pourquoi la seule occurrence de ce verbe dans l'article est associée à une modélisation reposant sur le travail de terrain réalisé en Grèce avec Sky News et le Spiegel. Sans ce travail, pas de preuves.
Pour les générations futures, il va falloir penser à un ASI de la modélisation 3D ! :)
Etant modeleur 3d moi-même je serais assez intéressé d'en savoir plus en détail sur les techniques de forensic architecture. J'ai une idée des méthodes générales, mais pas des outils utilisés etc. Par contre je pense que ça serait trop technique pour les non modeleurs de parler des outils. Les techniques et principes utilisés peuvent être vulgarisés en revanche.
Concernant la vidéo sur la mort d'Adama Traoré, le travail permet surtout de mettre en forme les récits, ce qui aide juste à y voir plus clair sur le déroulé et effectivement ne prouve rien.
En revanche sur d'autres reconstitutions qu'ils ont faites, basées sur différentes vidéos sur différents angles etc. Par exemple, sur celle du tir de LBD à Bordeaux, cette technique me parait pratiquement impossible à falsifier dans la mesure où tout concorde entre les vidéos et la reconstitution, tout est synchronisé, les alignements sont justes, et s'ils étaient faux ça pourrait se voir assez facilement. Bref on est pour le coup au plus proche possible de ce que l'on peut appeler une preuve. Et on est même à un degré de preuve beaucoup plus haut que tout ce qu'on a jamais pu avoir dans toute l'histoire des enquêtes à ce jour dans ce genre de cas.
En somme même si c'est numérique, ce n'est pas plus manipulable que tout autre support, et en l'occurence, vu la présentation en vues qui se recoupent, ça l'est même moins. C'est toute la force de ce genre d'enquêtes.
Bonjour, merci pour votre commentaire. Le témoignage de Donatien Huet, de Mediapart (partenaire en tant que relai des enquêtes de Forensic Architecture), non retenu dans la version finale de cet article, portait notamment sur ce point : il m'a en effet indiqué apprécier l'impact très important de certaines réalisations grâce à leur caractère non-falsifiable, celles-ci s'appuyant (et montrant), à l'instar du travail du Monde à Bordeaux, essentiellement sur des preuves vidéo brutes auxquelles la modélisation 3d donne plus de sens. Il établissait à ce propos un parallèle avec le datajournalisme de qualité, qui donne accès à des données brutes : il est possible d'en contester l'interprétation mais pas la validité intrinsèque. Bonne journée !
Oui mais...
Il ne s'agit pas de faire dire quelque chose, mais de montrer à partir des témoignages.
Si la techno numérique montre autre chose que ce que dit les témoignages, c'est visible.
Les documents sur lesquels repose la reconstitution doivent être montrés.
Même en cas de témoignage concordant la visualisation des faits est difficile et demande un "travail" intellectuel pas toujours à la portée de tous.
C'est bien pour ça qu'on fait de tout temps des plans en 3 vues... :-)
Il me semble pourtant que les deux figurines mettent bien en évidence les détails de la modification des témoignages. Dans la seconde, les deux genoux qui écrasent le thorax de la personne se sont déplacés et ne pèsent plus sur elle. Il ne doit pas être difficile de vérifier si cette visualisation est ou non conforme aux témoignages des policiers. Et partant, de se demander pourquoi cette différence.