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L214 : "Les JT ne montrent pas les mises à mort d'animaux"

Vous avez certainement vu passer sur les réseaux sociaux ou les sites de presse ces vidéos d’abattage d’animaux réalisé dans des conditions barbares, ou de poulaillers ressemblant à des camps de concentration. Peut-être avez-vous cliqué, ou peut-être pas, tant elles sont éprouvantes. Mais qui est derrière ces images signées L214 ? Qui les filme ? Qui les choisit ? Dans quel but ? Autrement dit : qui est derrière cette association de défense des animaux ? Ce sont nos deux invités de la semaine : Sébastien Arsac et Brigitte Gothière, co-fondateurs de l’association.

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Argument typique qu’on voit ressortir à chaque fois.
Arsac ne prétend pas être le messie ou la perfection incarnée, mais son discours de paix vous gratouille trop pour que vous ne tentiez pas une petite crotte de nez.
Vous ne consommez rien qui vi(...)

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Honnêtement je ne vois pas où on peut voir de l’extrêmisme dans leur discours. Au contraire, ils sont très honnêtes, modestes. Ils ont le courage de leurs opinions et veulent informer le public sur qqch qui se passe chaque jour et qui est directement(...)

Belle émission sur notre hypocrisie de bouffeurs de barbaque qui ne supportent pas - horreur ! - de voir une goutte de sang à l'écran.

Avec deux invités courageux, tenaces, cohérents sur le fond et sur la forme.

Et l'émotion, un peu gênée, quan(...)

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Et ça continue....

"Nouvelles images accablantes dans deux abattoirs français"

http://www.l214.com/
"Les JT ne montrent pas les mises à mort d'animaux"
Pêcheur à pied occasionnel, je tue de mes propres mains anguilles et autres poissons au trident. La chose est violente: le sang gicle, la bête se débat, j'écrase le cerveau pour la tuer plus vite. Ca change du steak sous cellophane. Ces actes me rappellent que manger de la viande n'est pas possible sans être un peu un tueur.
Je n'aime pas la chasse au fusil. Je trouve le combat trop inégal, à fortiori lors de chasse fusil à lunette. Je respecte en revanche les moeurs de certaines tribus: après avoir tué l'animal, elles s'excusent à son égard, expliquant qu'elles ont besoin de sa chair pour nourrir leur famille. Elle évitent de chasser les plus jeunes et les reproducteurs, et ne chassent que pour leur alimentation.
Quand à la corrida traditionnelle (avec mort du taureau), je la perçois comme une absurdité: au moins si les taureaux étaient entraîner à tuer du toréador, je pourrais comprendre, mais même pas: ce sont des bestioles inexpérimentées face à un tueur expérimenté. Trop facile!
Je ne pense pas que je deviendrais jamais vegan ou végétarien: en tant qu'animal hétérotrophe, je suis condamner à tuer pour me nourrir, que ce soit de l'animal et du végétal, et je pense que savoir se nourrir des deux est un mécanisme de survie utile. Mais je ne suis pas contre diminuer ma part d'alimentation animale. Et dans le cas des poules, je préfère qu'elles aient pondues des œufs dans la joie et la bonne humeur que dans l'équivalent d'un camp de concentration. Même si au final, leur destin est de finir dans l'assiette, comme le mien de finir en casse-croûte pour asticots.
[quote=Anne Sophie Jacques]
Le moment critique est venu avec la préparation des images. [...]Au début, ça allait. Je regardais défiler avec recul les images de lapins écorchés, de chevaux ensanglantés, de poussins broyés. [...]Je croyais donc être blindée. Et pourtant. Au bout de deux jours, les images me sont devenues insupportables. Physiquement insupportables. En régie, j’avais des hauts-le-cœur. Des nausées. Sonia et moi avons fini par péter un plomb. Sur le plateau, je n’ai pas pu regarder les écrans.
En fait, c'est possible mais risqué.
Le monde médical. Les médecins cancérologues en hôpital, ceux qui travaillent en gériatrie, en parasitologie, etc. (par exemple) passent leur journée à voir des patients qui vont mourir à plus ou moins court terme, des pathologies horribles avec des tumeurs qui puent, qui exsudent, qui déforment les corps, des parasites qui grouillent dans les plaies, etc. Pourtant il faut tenir pour pouvoir soigner. Avec le temps se met en place une sorte de détachement: on traite l'information comme un calcul mental, une équation. Le risque dans cette optique est de ce détacher complètement de l'humain, d'oublier de débrancher le "détachement" de temps à autres. C'est pour ça qu'un jour un médecin, par accident, vous annoncera d'un ton froid que votre mère en a pour deux mois maximum, 3avec chimio et douleurs. Vous aurez l'impression que c'est le roi des salopards, mais ce que vous ne savez pas, c'est que il y a une demi-heure, il débattait avec l'équipe médicale pour savoir s'il devaient énucléer (enlever l'oeil) d'une gamine de 5ans qui pour cause de tumeur mal placée, souffrait la torture dans cette oeil, sachant que le devenir de cet enfant était de mourir dans moins d'un an, sa maladie n'étant pas soignable (1). Et que malgré l'afflux d'émotion que cela entraîne, il fallait que les médecins prennent une décision rationnelle, qu'ils ne pouvaient pas se cacher sous leur lit en hurlant et oublier ce cas. Il leur a donc fallut "débrancher" leurs émotions pour ne pas devenir fous, et malheureusement votre cancérologue n'a pas réenclenché ses émotions quand il est venu vous parler de votre mère mourante.
Donc, pour résumer, il est possible de s’entraîner à "débrancher" les émotions pour pouvoir faire son travail. Là où ça devient dangereux, c'est quand vous devenez incapable de les "rebrancher": vous verrez alors les humains, les animaux comme de simples éléments d'équations à résoudre.


(1) cas réel mais "modifié" pour anonymiser.
Sujet intéressant mais quelques points restent sans réponses.

1. Sur les images
En fait, on ne montre pas aux JT des images des abattoirs car choquantes mais en fait c'est le cas pour d'autres sujets: on ne montre pas des dentistes arracher des dents en gros plan, on ne montre pas des opérations chirurgicales, on ne montre même pas des accouchements! Il s'agit pourtant d'événements qui arrivent tous les jours, qui sont positifs pour la société, c'est juste que certains éléments (sang...) mettent généralement mal à l'aise.
Il aurait donc été intéressant de décolérer le problème spécifique des abattoirs par rapport à ces autres situations.

2. Sur les abattoirs
Cela a été abordé à la fin mais c'est resté un peu confus à mon sens: il aurait fallu bien distinguer 2 points:
a. Les abattoirs qui ne respectent pas la réglementations, qui ont des pratiques illégales, qu'il est normal de dénoncer, de vouloir fermer. Cela n'a rien à voir avec le végétarisme, c'est juste que notre société qui acceptent le fait de se nourrir d'animaux a défini des règles pour leurs mises à mort et qu'il est répréhensible de ne pas les respecter.
b. Les abattoirs qui respectent la réglementation mais qui de fait mettent à mort des animaux (c'est leur finalité!). On peut les filmer mais si on choisit de dénoncer les pratiques, on tombe alors dans du militantisme pour le végétarisme, ce qui est tout à fait acceptable mais d'autres opinions pourront également défendre le contraire.

Finalement, ce qui est spécifique à L214, c'est d'utiliser les images (a) pour défendre leur cause alors que normalement les images (b) devraient être le cas le plus représentatif. C'est judicieux de leur part, mais ASI aurait pu pointer du doigt cette stratégie et essayer de mieux décortiquer comment elle fonctionne et agit chez le spectateur/consommateur.

C'est comme si une association anti-religieuse ne présentait que des prêtes pédophiles (ce qui existe, et qu'il faut condamner) sans que ces images soient contrebalancées par celles d'églises où des enfants sont bien accueillis pour le catéchisme!
point de vue plus superficiel : les nouvelles caméras font de super images !
Je suis déçu. Ce sujet (le véganisme, l'antispécisme) m'intéresse. J'ai déjà vu vos deux invités sur divers plateaux télé, mais on ne leur pose jamais cette question : Si tout le monde est végan : Que deviennent les animaux?
Daniel esssaye un peu de les titiller et n'a pas beaucoup de mal à les déstabiliser (ils n'ont pas la même réponse, ils pataugent un peu) mais il n'insiste pas et ne creuse pas là ou ça fait mal. Daniel se contente de faire remarquer que les éleveurs disparaîtront. Certes. Mais les animaux ? Pour ma part, j'ai beau y penser, le véganisme pour tous mène inéluctablement à la disparition des animaux. Et d'ailleurs Peter Singer, théoricien de l'antispécisme a écrit qu'il préférait voir la disparition d'une espèce animale à la mort d'une seule bête.
Ou comment une théorie à première vue éthique est en fait monstrueuse.
Bon, je me décide a prendre un moment pour rédigé ici mon avis, car je
ne vois personne le défendre.

Comme toujours, quand j'essaie de construire une éthique, je ne me fie
pas a mon «instinct» ou à mes émotions.

Il ne faut pas confondre ce qui est confortable et ce qui est bien.

Ces images sont violentes, et difficile a regardé. La question est,
pourquoi?

Qu'elle sont les mécanismes cognitifs qui rendent difficile a
regardé de tels faits?

C'est une réponse de notre capacité d'empathie, qui est un
mécanisme social essentiel a la survie des grands singes nus que
nous sommes. Par construction, plus un «être» exprime sa
souffrance d'une façon que l'on comprend, plus nous pourrons nous
projeté en lui et partagé sa souffrance. On a plein de neurones
spécialisé là dedans, et ça permet de construire une société ou
l'on se préoccupe de l'autre (mais également de prédire ce que va
faire l'autre, un avantage majeur).

Mais c'est tout ce que c'est, un avantage évolutif, pas un sens moral
innée. Se fier au confort que l'on sent en regardant des images pour
savoir si elles transcrive un acte tolérable ou non est facile et
dangereux.

Comment ça marche? plus un être communique d'une façon semblable à la
notre, plus il nous touche, c'est également valable entre êtres
humains.

Ce qui signifie (et c'est un phénomène prouvé maintes foi, pas une
opinion) que l'on peut regardé se faire découper à la machette par
ordre de confort croissant (liste non exhaustive et cumulative):

- Sa voisine particulièrement laide.
- Quelqu'un qui ne nous ressemble pas physiquement de façon marqué ou
avec qui nous n'avons «grandis» (genre qui ne partage pas le même
phototype que les gens de notre région)
- Quelqu'un qui ne partage pas de langue avec nous.
- Un mammifère au mode de communication ouvertement compatible (chien,
cochon, singes etc.) ou qui sont trop mimi (bébé phoque?)
- un mammifère assez peu compatible (rat, baleine?)
- Les reptiles
- des insectes
- les plantes
- les champignons
- les micro-organismes
[s]- les joueurs de foot.[/s]

Évidement, cette échelle est affecte par l'apprentissage, (si j'ai
grandi entouré de chevaux, je saurais lire leurs émotions mieux et y
serait donc plus sensible).

C'est marrant, on y retrouve la même relation d'ordre que les
«anti-spécistes» mettent entre les espèces (suis-je le seul qui ai
compris que Caron qui dit «non mais on va pas donner les mêmes droits
a tout les animaux» c'est la définition même de «faire du spécisme» ?)

Cette échelle n'est en _rien_ éthique. Je suis excédé d'entendre les
soit-disant anti-spécistes m'expliquer que manger les animaux c'est
mal, mais les plantes c'est ok. (et le bois pour se faire une maison
«vert», c'est vachement plus sympa qu'en béton cellulaire, qu'est-ce
qu'on s'en fout si ça tue des arbres ?)

Si on élimine (vraiment) la hiérarchie entre espèce peut-on se
nourrir sans le faire au dépend d'autres êtres ?

La réponse est non, le seul règne ayant la capacité de le faire, c'est
le végétal, qui transforme les minéraux et la lumière en matières
organiques. Tout les autres vivent au dépend d'autres êtres*. (il est
accessoirement amusant de trouvé moralement ok de mangé les seuls qui
ne mangent personne)

Alors, est-il utile de faire souffrir autant les animaux ? Non.

Faudrait-il évité de le faire ? Évidement. Et j'ajoute qu'à ce niveau
l'action de L214 est salutaire.

Par contre, faut il montré ses images au 20h** parce qu'il est tant que
les gens ouvrent les yeux? Non, je trouve ça médiocre et facile.

On évolue dans une société protégée ou on essaye de rendre la violence
au sens large intolérable. Il y a 400 ans, un gosse qui meure en bas
age, c'était normal, pas bien marrant, mais «la vie». Maintenant,
c'est un traumatisme. On voudrait faire la guerre sans perdre
d'hommes, protégé des souffrances. Et c'est bien, même si c'est un peu naïf.

Cela nous rend vulnérable cependant, puisque nous ne sommes pas
endurcis. Il est aussi débéctable de prendre les gens par surprise
pour leur dire «regarde, le poney il a des convulsions c'est terrible,
t'est une ordure d'en manger» que de leur montrer des images BFMTV
pour les convaincre que bombardé tout ces arabes c'est complètement
éthique, tkt.

L'information ne doit pas être cachée, mais elle ne doit pas être
imposé pour choqué, parce que les émotions ne sont pas un bon guide
pour la construction d'une éthique viable.

J'ajouterais que je suis plus choqué de voir qu'on aliène des êtres
humains au point qu'accrocher un animal encore conscient par un
crochet ne leur pose pas de problème que de voir un veau tout mimi
agonir; et ce même si mon «cerveau lymbique» voudrait me faire croire
le contraire.

Ma conclusion, et elle est sans doute imparfaite, c'est que je me
refuse a manger des animaux intelligent (difficile a évalué certes,
mais on progresse bien sur ces questions) exit donc les singes,
dophins (même si c'est vraiment des connards) et poulpes (liste non
exhaustive).

Mais que j'assume mon destin d'omnivore.

*: c'est un peu schématique, il existe par exemple des champignons
capable de photosynthèse, mais la simplification est suffisante pour
le point que j'avance.

**: La différence avec la diffusion sur les «réseaux sociaux» est
qu'il n'y a pas de démarche active de la part du spectateur, les
images télévisuels lui sont imposée.
Y a un truc que je n’ai pas bien compris dans cette émission au demeurant très intéressante : comment on explique aux poules qu’il faut qu’elles arrêtent de gober les vers de terre ? Et je ne parle même pas d’aller demander aux tigres (à ceux qui restent) d’arrêter de croquer les gazelles, même après les avoir étourdies !
Bref, si je comprends bien (ce qui es loin d’être prouvé) d’après les théories de types spécistes ou végétaliennes, l’homme est le seul animal qui n’a pas le droit de bouffer de la barbaque ?
Je vais éviter de redire ce qui a été dit pour Caron mais là aussi, je reste étonné par cet appel à une "rationalité" pour ce qui est d'abord dépendant d'une sensibilité. Leur logique est une logique angélique, plus proche du surnaturel que du naturel, c'est dans des métaphysiques, des spiritualités bien particulières qu'on a ces idées d'une vie sans douleur, sans mort, sans prédation.
Se comporter en ours, en omnivore, serait-il plus irrationnel que se comporter en brebis ? Va-t-on derrière se mettre à classer les animaux en plus ou moins acceptable par rapport à leur comportement de prédation ?
Il se pourrait d'ailleurs que nos conditions socio-économiques de riches soient favorables à cet angélisme, qu'on puisse y penser parce qu'on a un petit paradis artificiel où on peut penser transformer les éleveurs en gardiens de parcs animaliers, de la ferme pour touriste, le retour au jardin d'Eden où l'agneau dort avec le lion.

Au niveau communication, pas sûr que de montrer les images au 20h les aide beaucoup : même dans les sociétés traditionnelles, tuer n'est pas évident (d'où un tas de ritualisations, de (dé)sacralisation, genre fête du cochon), et le premier réflexe de beaucoup de gens sera simplement de changer de chaîne et donc de ne pas entendre.

En tout cas, je crois que la fin de l'émission pose un problème de fond sur l'objectif politico-moral : il est clair que la Confédération Paysanne aura du mal à suivre des gens qui leur demandent de rejeter un mode de vie qu'ils aiment et qui est tout à fait respectable d'un certain point de vue naturaliste. Vu son arrière-plan philosophique assez spinoziste, il ne m'étonne pas que Enthoven apprécie peu ce qu'il doit voir comme une injonction morale qui ne dit pas son nom, une morale bien spécifique qui renvoie à des logiques/traditions/métaphysiques ni plus ni moins rationnelles que d'autres (et je suis généreux en les mettant à égalité parce que bon, l'angélisme est peut-être "logique", d'une rationalité "mathématique", idéaliste, mais ne me semble guère en accord avec la rationalité naturaliste, l'acceptation du monde tel qu'il fonctionne, des réalités physiques, physiologiques, écologiques où les équilibres des écosystèmes demandent des rapports de prédation, de contrôles réciproques de populations animales sans conscience de l'effet de leur action. Sans humain, pas d'anges.).

P.S. : les salariés du GAEC du Perrat s'expriment ici
Il ne s'agit pas de faire la leçon aux prédateurs comme il est dit de ci de là avec la mauvaise foi habituelle de ceux qui revendiquent le cri des carottes...
Oui, vie et mort...tuer pour ne pas être tué...tuer pour vivre...oui ! Pas de confusion, c'est le règne animal, végétal et minéral.
Il s'agit de prendre conscience de l'océan de souffrances auquel aboutissent nos systèmes de développement humain, en SUPPLÉMENT à celui inhérent à tout ce qui vit.
C'est une question d'évolution humaine : qu'est-ce qu'un être humain ? que veut dire "humanité" ? Si ce n'est justement de s'interroger : nous sommes des animaux mais pas "que" semble t-il pour certain, et certainement le plus dangereux des prédateurs.
De quel droit relève ce privilège de répandre mort et souffrance s'il est prouvé que nous pouvons au contraire user de notre privilège de bipède pensant pour soulager le monde du poids de sa cruauté ?
Il fut un temps où se posait la question de savoir si la bête souffrait, si les femmes avaient une âme, puis si l'enfant connaissait la douleur, puis si les créatures des nouveaux mondes avaient une âme...la liste serait longue du chemin infini de l'émergence du questionnement propre à l'espèce humaine.
Un être humain doit s'interroger, encore et encore, poser des hypothèses, tenter de les transformer en expériences pour le bénéfice de tous.
Combien d'utopies sont devenues des banalités au point qu'on ait pu les transformer en de nouvelles chaînes, qu'il faut de nouveau briser.
Il n'est pour l'homme qu'une seule vraie question : qu'est-ce que l'être humain ? Qu'est-ce que la souffrance du premier souffle jusqu'au dernier ? Il n'y a pas de réponse définitive, sauf à AGIR pour en diminuer le poids, c'est notre dignité de personne humaine.
Chacun la pose à sa façon...et merci à nos invités de ne pas se contenter de tranquilliser leur conscience dans leur petit précarré, de s'exposer à recevoir des coups, de nous bousculer tout en ne dissimulant par leur propre fragilité...
Insolite et tout aussi déprimant :
En Indonésie, maltraitance du luwak ou civette palmiste pour production du café le plus cher du monde

http://yummy-planet.com/pourquoi-je-n-ai-pas-bu-de-cafe-kopi-luwak-en-indonesie
Merci @si d'avoir invité L214.
Merci à L214 pour leur travail de fond, avec d'autres associations sur le même projet global (j'exclus Peta et ses campagnes ultra sexistes).
Encore une émission intéressante.

Quelques points évoqués semblent malheureusement rester en suspens sans aucune raison :

* Oui, c'est un autre projet de société vers lequel propose d'évoluer L214 dans lequel les individus ont fait le choix de ne plus consommer de produits animaux.
Dès lors la question de la disparition des acteurs économiques de la production animale ainsi que celle de la privation individuelle de consommation de viande ne se poserait que dans autre un projet politique, de type autoritaire et donc tout à fait différent et inconciliable avec celui de la société douce que promeut L214.

* L'analyse de R.Einthoven est fallacieuse : L214 dénonce la consommation des productions animales et le traitement des animaux. Alors, afin de présenter une ligne dont la pureté politique convienne à ce monsieur, elle devrai se priver d'en montrer ses aspects abjects dès lors que, en plus d'être abjects, ils seraient illégaux ? Pas fort pour un philosophe !

* La question de la mise en scène ou non de la violence dans les images et de leur montage a été présentée avec le regard d'une stratégie de manipulation esthétique (c’est-à-dire faire réagir sur l'émotion et non sur la raison) alors que tant le propos de L214 que ses choix « éditoriaux » révélent une stratégie d'éducation populaire visant à permettre à chacun la prise de conscience qu'une consommation des produits animaux dans une économie libérale concurrentielle conduit à maltraiter l'animal, ici ou dans une autre région du monde si on réglemente ici la filière pour un abattage sans douleurs.

@SI aurait pu conduire le débat sur les stratégies du sensible (esthétique) ou de la logique (raison) qui différenciaient les images, les premières entraînant plutôt vers des clivages d'affrontement, les secondes s'ouvrant à des débats éthiques.
Bonsoir.

J'ai visionné l'émission.
Vos invités n'avaient pas tellement d'arguments pour justifier leur action.

Je voudrais savoir s'ils savent que beaucoup d'humains meurent de façon "inhumaine"...
Ne pourrait-on pas, en priorité, aider les hommes à mourir de façon humaine ?
Sinon si asi a décidé de faire de la propagande anti-viande, il faudrait le dire. Ramener deux personnes aux méthodes discutables sans contradicteur...bof.
Ces personnes pensent-elles aux personnes qu'ils vont gentillement mettre au chômage avec leurs vidéos biaisées? Ou alors les chômeurs ne valent pas autant que les trois vaches...
Pas d'autres sujet sensiblement plus importants? On a déjà eu l'autre Caron sur le pq c'est très méchant de manger de la viande...ça suffit je pense.
Tjs rien sur Trump ou Sanders, sur le traitement médiatique de la sortie de Benzema ou quoi...
Belle émission sur notre hypocrisie de bouffeurs de barbaque qui ne supportent pas - horreur ! - de voir une goutte de sang à l'écran.

Avec deux invités courageux, tenaces, cohérents sur le fond et sur la forme.

Et l'émotion, un peu gênée, quand Sébastien exprime l'évidence. "Nous voulons plus une société plus douce".

Même, comme il le dit aussitôt, la douceur n'est pas vraiment à la mode...
Franz-Olivier Giesbert est végétarien.

Je dis ça, je dis rien...
https://youtu.be/HW4x8vKmei4

Par contre, ça n'empêche pas Mr Arsac d'arborer une jolie montre à la pomme au poignet... Il a l'indignation et la révolte bien sélectives...
Alors oui, c'est vrai, on ne mange pas les petits chinois de Foxconn, mais bon...
Toréador ton cul n'est pas en or papa, Ni en argent maman, Ni en fer blanc rantanplan. Il est en billet vert pelouse, rouge sang.
Comme Benjamin plus haut, je suis dégoûtée de tant de souffrance parfaitement inutile.
Sauf que personnellement je résous mon cas de conscience depuis des années en étant végétarienne et en m’orientant vers le végétalisme (alimentation) et le veganisme (autres aspects de la vie quotidienne) ces dernières semaines. J’en viens à la conclusion qu’il n’y a pas d’autre choix une fois qu’on a vu les choses en face.
Intéressant comme interview, des gens que l'on voit très peu et qui pourtant marque un point important : Pourquoi est ce que montrer ce qui se passe réellement dans les abattoirs est-il si difficile dans nos médias. L'information doit elle passer d'abord par la censure du journalisme ? Sommes nous incapable de regarder la réalité en face ?

Ah, un point Godwin à 1:14:10. Dommage, le reste de l’argumentaire est pourtant très clair.
Bravo ! Bravo ! et encore bravo...et MERCI pour eux.
En 1981, déjà était dénoncé "Le grand massacre" par KASTLER Alfred - DAMIEN Michel - NOUET Jean-Claude.
Publié chez Fayard...on le trouve encore...en cherchant un peu dans les propositions d'occasions.
...."ouvrage de référence dans la dénonciation de l'horreur de l'élevage industriel. A sa sortie, il avait largement contribué à la prise de conscience, en France, de l'ampleur et de la gravité du problème."_http://solis.pagesperso-orange.fr/ferme.htm
J'habite à Lyon depuis un an et je découvre la vie dans une grande ville. Les gens semblent coupé de la réalité, hormis la réalité économique fort bien maitrisée. On ne va pas à la ferme pour acheter de la viande mais on va au supermarché avec un tapis de goudron pour ne pas se salir, les chaussures. Naturellement, on ne voit pas la mort des animaux qu'on mange. On y achète aussi des vêtements à 1 euro mais on ne va pas dans l'usine chinoise qui l'a fabriqué. Naturellement, on s'émeut de notre salaire mais si peu de celui de l'adulte ou de l'enfant qui a fabriqué notre tee shirt. On travaille au bureau mais on n'y a pas utilisé nos muscles (on peine même à faire 30 minutes de pas par jour). Naturellement, on s'étonne d'avoir des maladies cardio vasculaires. A la télé, on ne voit pas de gens malades, handicapés, abîmés (ou alors on les invite pour uniquement cette raison), je ne vois que des commerciaux. On se contente des rumeurs des journaux gratuits qu'on prend pour des informations. Je pourrais décliner des exemples par dizaines.

En conclusion, on dit que les politiques ne touchent plus terre mais ne les accuse t-on pas de nos propres maux ? On ne touche plus terre. On ne voit pas les conséquences de notre mode de vie sur autrui. On ne voit plus la mort qui fait pourtant partie de la vie. De notre vie. L214 a le mérite de nous ramener à la réalité. Mandela écrivait que nous ne sommes pas libres en démocratie mais seulement libres d'être libres. Je suis libre et je mange bio. Si je trouve que c'est trop cher, je fais mon jardin. Je mange de la viande mais juste trois fois par semaine pour ne pas avoir des états d'âme. Je suis abonné à @si. J'aime la liberté.
Merci Benjamin. Parfait d'un bout à l'autre !
Vive la haute définition !
Bravo Benjamin ! Voté !
"on ne touche plus terre", je reviens à cette phrase importante.

Je pense que le veganisme (ça se dit ?) vient aussi de gens qui ne touchent plus terre, et, comme après un réveil difficile, voudraient que tout le monde se réveille de la même façon. Mais leur réveil ne touche pas plus terre.

Je leur suis reconnaissant pour leur travail, c'est important que les gens savent ce qui se passe dans l'industrie agro-alimentaire. Oui, qu'ils ouvrent les yeux.

Mais pour toucher terre, on peut revenir à une agriculture agro-sylvo-pastorale, où la mort fait partie de la vie, où les animaux toute leur vie dans les prés produisent de l'engrais pour nourrir la terre, … Un cycle normal de vie, un cycle vertueux.

Qu'on ne veuille surtout pas me transformer en ange, je suis un animal !

Ils vont faire la leçon aux prédateurs aussi ? Très cher loup, je t'aime beaucoup, de tout mon cœur, mais il faut que tu cesses de faire du mal aux biches, ce sont aussi tes amies.
Les loups, comme les lions, sont sauf erreur carnivores. Ils ne peuvent ingérer et digérer que de la viande, si ils ne mangent plus de viande ils meurent.
Par contre, l’homme mourra s’il ne mange que de la viande. Ce n’est pas le cas si son alimentation est végétale.
Il ne s’agit pas de faire la morale mais d’écouter notre conscience : je ne pourrais moralement pas trancher la gorge d’un veau ou d’un lapin > je ne mange donc pas ce qui résulte de ces actes, je ne paie pas quelqu’un pour le faire. C'est assez simple comme parti pris.
Ah mais très bien, c'est cohérent et écolo, y'a aucun souci !
Tant que vous ne faites pas chier ceux qui ont un raisonnement différent, tout va bien !
Généralement ce sont les non-VG qui viennent me chercher des poux alors que je ne demande rien : rien que le fait que je ne prenne pas de morceau de chaire dans mon assiette les crispe et on est partis pour 1/4 d’heure de cri de la carotte et de le-lion-la-gazelle.
C'est sûr que si en plus vous ne mangez pas de bois, ça doit être assez spartiate comme régime.

--
J’ai mis longtemps à comprendre.
Les pandas étaient carnivores. Sur un temps très long, ils sont devenus mangeur de bambous.
Sur un temps rapide, ça existe aussi.
Rappelez-moi le taux de reproduction d'un lézard par rapport à un primate lambda !

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Quel est le rapport ? 30 générations c'est 30 générations, quel que soit le taux de reproduction, non ?
Intéressant !
Je sais bien que l'article est court, mais ils auraient pu évoquer Lamarck, dont la théorie est au moins aussi valide sur ce cas précis.
J'avais adoré le bouquin "L'étreinte du crapaud", de Koestler, qui revient sur l'histoire de Paul Kammerer, où l'on voit que dans une guerre des dogmes il ne fait pas bon évoluer à contre-courant.
Apparemment Kammerer est encore aujourd'hui désigné comme un fraudeur dans les livres scolaires ! Est-ce que quelqu'un a repris ses travaux pour les invalider ?

Cette histoire de lézard nous dit aussi un truc important :
Beaucoup de gens croient que l'homme est, à la base, un végétarien, et qu'il serait devenu omnivore par la force des choses, en attesterait la longueur de ses intestins qui ne seraient pas adaptés à une nourriture carnée.
Si tel était le cas, depuis quelques millénaires où nous mangeons de la viande (certes ça a augmenté depuis quelques décennies), nos intestins auraient raccourci.
Je ne crois pas du tout à cette théorie.
J'ai cherché le mot "nutrition" dans les discussions, à peine 3 occurrences...

Un lien sérieux sur la question : http://www.julienvenesson.fr/lhomme-est-il-vegetarien-par-nature/
Parfait d'un bout à l'autre !

Enfin une synthèse non partisane, sans mépris, très bien documentée, et avec laquelle, ça tombe bien, je suis totalement d'accord !

A faire circuler !
Pour rebondir sur votre propos, quid d'ailleurs des populations dont les ressources et les moyens de subsistance, et la culture est fortement liée à la pêche ou à la chasse : je pense aux populations qui vivent sur les îles en voie de disparition comme Vanuatu ; les populations telles les evenks, dont l'économie est tournée vers le renne ou encore les Inuits en arctique). Les Atacama de Bolivie ne devraient plus vivre de la laine des Lama ?

Je trouve qu'il y a comme une contradiction fondamentale, qui ne se dit pas vraiment ... Ne plus faire souffrir les animaux, ne plus même les soumettre à notre domination d'accord ... mais pourquoi ne s'arrêter qu'à cela dans ce cas. Pourquoi ne pas pousser l'abolition de ce rapport de domination jusqu'à l'emprise de l'homme sur son environnement végétal. Après tout, le couvert végétal et la régénération de celui-ci est également fortement lié à la déforestation et à l'agriculture intensive.

Par ailleurs, un véganisme mondial, c'est une autre forme de mondialisation qui vise à extraire certaines populations de leur mode de vie traditionnelle, de leur culture, qui nourrissent des rapports très étroits avec leur environnement naturel ...
C'est une vraie question : doit-on abolir des modes de vie traditionnels, écologiquement et économiquement contraints par les niches écologiques et les ressources disponibles ?
Que devraient faire les populations pastorales ? Laisser leur bétail en marronnage ?
La surconsommation de viande est un désastre écologique et éthique. C'est un fait qu'il faut accepter coûte que coûte.
Mais quelle serait la conséquence d'une abolition de la consommation de la viande et de la production de toute matière première à partir de l'animal ? Je n'ai pas la réponse, je me pose la question.

L'histoire de la domestication des animaux est généralement liée à celle de l'agriculture. Les plantes ont été domestiquées quasi en même temps que les animaux. C'est un rapport de domination. En effet. Mais si l'on voulait totalement abolir ce rapport de domination de l'homme sur le monde animal (et végétal), il faudrait revenir à une économie de chasseur-cueilleur comme au Paléolithique....ah oui mais on ne mange plus de viande, donc seulement de cueilleurs .... et puisqu'on est un peu plus que quelques de dizaines de milliers d'habitant sur la planète, comme c'était le cas au Paléo, on aurait vite fait le tour des ressources disponibles ...

Je crois comme Al1 à un rapport raisonné au monde végétal et animal, qui laisse à la fois libre d'être végétarien, végétalien, ou consommateur raisonné de viande.

En somme, c'est un sujet à réfléchir, longuement
Merci. Je le trouve chouette ce forum ;-)
Votre rapprochement avec la mondialisation est intéressant. Ce que je dénonce, c'est le déni et l'excès par rapport à la mort qui fait partie malheureusement de notre culture occidentale.

Pour moi, le veganisme est un extrémisme, autant que de manger, par choix, de la viande sans limite. C'est Pierre RABHI qui disait à propos du capitalisme justifié par la loi de la jungle : le lion mange des gazelles certes mais il ne les stocke pas, ça n'aurait aucun intérêt pour lui. Le capitaliste stocke (qui plus est, sans limite) et toute la différence est là.
Il me semble que la question de la remise en liberté des populations de poules/vaches/porcs actuelles est une fausse question : aujourd'hui on produit artificiellement des animaux ayant pour seul objectif de finir sous cellophane. On force des gestations pour produire du bacon. Donc je pense qu'il ne faut pas tomber dans l'extrême : ce n'est pas parce que certains passent à un mode d'alimentation végétarien ou végétalien qu'en un claquement de doigt tout le monde doit faire de même. De même, ce n'est pas parce que nous déciderions collectivement d'aller vers moins de consommation de viande que l'on aurait à ouvrir en grand les enclôts, tous les enclôts, tout de suite, maintenant.

Autrement dit il s'agit d'une fausse problématique : la consommation de viande n'est pas là pour réguler la natalité des populations d'ovins, bovins et porcins. C'est bien l'inverse : on booste la natalité de ces animaux pour notre consommation de viande. On pourrait donc imaginer la réponse suivante : arrêtons de forcer des gestations, et le problème des populations pastorales se résoudra de lui-même.

Ensuite sur la question de la domestication du végétale, je pense qu'elle est très intéressante : on a identifié des signaux chez certaines plantes qui sont émis quand une branche est coupée. Est-ce qu'on peut alors parler de douleur pour les plantes ? La question de l'agriculture intensive et monoculture est aussi à poser. Mais dans tous les cas, arrêter de manger de la viande est déjà un pas en avant puisqu'une grande partie de notre production de céréales est faite à destination des animaux d'élevage.

Bien souvent cette question de la domination du végétal (ou du cri de la carotte) est placé comme bloquant dans un éventuel changement d'habitude. Alors que si le végétal est réellement une préoccupation et non un détournement de la question de la consommation (et de l'exploitation) d'animaux, pour moi devenir végétalien ou végétarien c'est déjà réduire son empreinte "végétale", en allant chercher nous mêmes les nutriments nécessaires dans les plantes plutôt que les faire transiter par des animaux (dans des quantités bien plus grandes).
Ce que j'apprécie dans la "philosophie vegan" (au sens large) c'est la rationalité du discours.
Ce que je ne comprends pas c'est la violence de la riposte (hormis bien entendu celle qui provient des lobbies)

Il y a quelques années je me serais posé la question : "pourquoi devenir végétarien, c'est vrai quoi, j'adore bouffer de la viande".

Aujourd'hui je me pose la question inverse : pourquoi dois-je continuer de bouffer de la viande... et j'avoue que je ne trouve plus d'argument : aussi, tout naturellement, je ne mange plus de viande.

J'ai le sentiment qu'il y a un profond changement dans nos sociétés. Avant le discours était pratiquement inaudible et non véhiculé dans les médias. Aujourd'hui, on écoute et le discours est extrêmement bien ficelé.

Je n'ai pas regardé la moindre image... je n'ai pas besoin d'image : un bon discours argumenté vaut mille diffusions d'horreur.

J'ai écouté quelques émissions (ici, France Culture ... ) et l'impact a été profond me concernant. Pour l'heure "je suis végétarien à la française" (plus de viande et du poisson "pêché" de temps à autre, rarement) : demain, je sais que j'irai plus loin dans ma logique.
J'ai aussi commencé tout petit (moins de viande, de meilleurs qualité) puis j'ai fait du chemin depuis ; et ce n'est pas terminé !
La riposte est parfois violente parce que la charge est parfois violente elle aussi. Ça pique au vif de se faire portraiturer comme un monstre, surtout s'il y a du vrai. Et le discours végétarien ou végan reste encore associé dans les mémoires à des militants outrecuidants (du genre A. Caron), qui feraient mieux de chercher la poutre dans leur œil.
Pour le coup, Arsac et Gothière ont parlé avec douceur et c'est vachement plus audible. Merci à eux.

L'argumentaire végan est peut-être « rationnel » ou cohérent, mais ses adeptes le sont rarement. Je veux dire par là que s'il s'agit d'exclure de sa pratique/consommation quotidienne tout produit d'une exploitation, il faut arrêter d'utiliser un ordinateur par exemple ; être ultra vigilant et sélectif sur les produits et services qu'on achète, ce qui mène inévitablement à renoncer à presque tous les aspects de la vie moderne.
Pour ma part (mangeur décroissant de viande), je considère le véganisme comme un extrémisme, car il n'est pas réalisable en toute cohérence, même pour un individu, à moins de se couper de la société. Le végétarisme me semble bien plus pragmatique.
Certaines féministes peuvent être imbuvables mais ce n'est pas une raison pour dénigrer tout le(s) mouvement(s) :-)
Il faut garder à l'esprit que sans tous ces "extrémistes" qui soulèvent le loup, parfois/souvent maladroitement, les causes ne seraient guère défendues : c'est parce que le sujet leur tient particulièrement à cœur qu'ils sont "intransigeants" : mais pas de lutte gagnée sans intransigeance.

Comme dit plus haut il y a plus d'emmerdeurs du coté des "anti-végan" ( genre le cri de la carotte ) ... parce que personnellement, personne ne m'a jamais empêché de manger un steak tartare ou du foi gras.
Mais comme vous le soulignez.. c'est jamais très agréable d'être mis devant ses propres contradictions :-)

Pour finir le pire est sans doute que l’État c'est totalement désengagé puisque sans asso il n'y a aucune action de la part des organismes censés contrôler les lieux de "production". C'est simple : l'économie est devenue la seule cause défendable ... quel qu'en soit le prix.
Le veganisme est un idéal plus qu’un objectif à atteindre : le but est de faire de son mieux dans tous les aspects de la vie quotidienne. L’agriculture tue des insectes, des rongeurs, ... ce sont des dommages difficilement évitables, les vegans en sont bien conscients.

Comme dans tout groupe humain il y a des dingos, des sales types, des gens stupides, ... mais il ne faut pas juger le mouvement à l’aune de certains de ses membres.

Étant végétarienne depuis des années et en cours de transition végétalienne, je trouve que la deuxième option est beaucoup plus cohérente (mais moins facile à vivre en societé) que la première ; consommer du lait mais refuser de manger les animaux tués à cause de cette exploitation n’est pas logique, voire un peu hypocrite, et je le dis pour mon propre cas (c’était un peu dur à m’avouer).

Je ne trouve pas le végétalisme extrémiste mais radical, ce qui n’est pas la même chose. C’est un peu un topos des pages vegan, mais je trouve la remarque suivante très juste : je trouve plus extrémiste de trancher la gorge sans nécessité d’un être pourvu de conscience que de décider de ne pas le faire.

je trouve plus extrémiste de trancher la gorge sans nécessité d’un être pourvu de conscience que de décider de ne pas le faire.


Délicat terrain que celui de la "conscience". Je remplacerais volontiers celle-ci par "souffrance" / "douleur". Je n'ai pas la capacité philosophique de juger de la conscience d'un être vivant mais par contre, j'ai (nous avons pour la majorité) l’empathie suffisante pour appréhender la douleur.
Je pondère : beaucoup s'auto - persuadent par ici (terre de taureaux ) que l'animal en question ne ressent pas la douleur lors d'un corrida.

Plus d'un trouve indigne de faire souffrir un animal de compagnie... comment donc ne pas élargir notre sens de l’empathie aux animaux capables de ressentir la douleur (au minium physique).
J'ai l'impression qu'on est à peu près tous d'accord pour se désoler de la façon dont fonctionne l'élevage aujourd'hui. Il reste certes des points de divergence entre végans et non-végans (l'argument du lait et des œufs me conduit personnellement à voir le problème dans l'industrialisation, pas dans l'élevage en soi), mais on peut en dégager tout de même une lutte commune.

Ce qui est agaçant, c'est quand le souci d'éviter l'exploitation animale prend le pas sur celui de l'exploitation des humains. Par exemple, refuser de manger du miel mais consommer indistinctement du sucre de canne (exemple réel). Là est pour moi la limite du respectable.

Tu évoques un point intéressant : c'est la difficulté à vivre le végétalisme en société. Déjà que le végétarisme est pas simple quand il s'agit d'aller au restaurant ou de participer à un repas de fête. Les options disponibles pour les végétar/liens ne sont clairement pas assez nombreuses. Est-ce que tu te sens parfois restreinte dans tes activités sociales ?
En fait au départ j'essayais juste d'être le plus possible écolo et de ne pas faire souffrir les animaux. Je n'étais pas en soi contre l'élevage mais je voulais que les conditions de vie de ceux que je mangeais soient respectueuses et respectables. Or, plus j'avançais dans mes recherches, plus que je me rendais compte de l'opacité du système agro-alimentaire, même à des échelles réduites (les scandales liés aux petits abattoirs en sont bien l'illustration). Alors puisque c'était impossible d'être certaine que la viande que j'achetais chez le boucher, le poissonnier ou en magasin bio avait eu une vie correcte et était d'un impact écologique moindre, j'ai tout simplement choisi d'arrêter : ça résolvait le problème à la source, et plus de questions à se poser. Ma vie est devenue beaucoup plus simple dès lors.

Après dernièrement je me suis repenchée sur la question plus large des produits animaux et cela fait que je me pose d'autres questions et continue dans mon cheminement.

Je vois ce que tu veux dire au sujet de la globalité de l'exploitation. Je suis d'accord (j'avais été assez choquée quand je m'étais retrouvée dans une colloc de véganes de voir qu'elles ne mangeaient pas du tout bio ni commerce équitable) et je pense que la plupart des végétaliens sur le principe ne sont pas contre. C'est pour ça qu'il y a un côté sectaire dans ce mouvement avec cette ambition détestable de pureté (ne pas se souiller avec tel ou tel produit). Il faut juste admettre humblement son impuissance à tout savoir et continuer à se renseigner un peu chaque jour (et agir en conséquence au bout d'un moment).

Sur le sujet de vivre le végéta*isme en société : pour le végétarisme c'est un peu plus facile à mesure que le temps passe, mais rien à voir avec l'ambiance en Grande-Bretagne où tous les restaurants ont au moins deux ou trois plats végétariens marqués d'un grand "V" vert pour qu'on repère tout de suite ce qu'on peut prendre. Il y a plein de groupes de partage d'anecdotes sur facebook parce que parfois on est confrontés à tellement de bêtise/ignorance/méchanceté qu'on a besoin de vider un peu notre sac. C'est surtout difficile les premières années avec notre entourage familial, notamment dans des moments comme Noël (comme je le disais plus haut on a beau ne rien demander à personne la plupart du temps les gens vivent comme une agression/accusation le fait qu'on ne veuille pas consommer certains produits).
Cela dit il reste encore du chemin à faire ; récemment j'ai déjeuné dans une brasserie de centre commercial sans pouvoir choisir un autre endroit et le serveur n'avait apparemment jamais entendu parler du végétarisme. Plus on s'éloigne des villes, plus c'est compliqué de manger à l'extérieur ; et même en ville, la grande majorité des restaus n'ont aucun plat végétarien à leur carte. Donc je pense que quand on est végétalien en France on sort beaucoup moins souvent manger dehors et lorsque on est contraint de le faire on se retrouve souvent à manger des frites au ketchup.
Du coup, pour le régime végétalien vers lequel je m'oriente je crains le pire ; cuisiner sans crème, sans fromage (je suis Normande), sans oeufs ça paraît encore être un concept complètement fou à la plupart des gens. Et incompréhensible aussi (on s'est tellement éloignés de la nature qu'on pense instinctivement que les vaches produisent du lait en continu automatiquement, comme des robinets).

Je trouve que l'initiative d'Yves Jégo de proposer un repas équilibré végétarien dans toutes les cantines scolaires était une très bonne idée ; en poussant un peu faire des repas végétaliens serait encore mieux. Beaucoup de gens dans le discours sont d'accord avec le fait de diminuer leur consommation de chair animale, mais dans les faits j'observe que la plupart continuent d'en manger deux fois par jour, viande ou poisson. Les mentalités sont longues à faire bouger. Personnellement comme j'adore cuisine j'invite souvent mes amis et mes proches à dîner ; je les régale avec mes plats non-carnés et récemment vegans et j'ai déjà fait tomber pas mal de préjugés ; plusieurs s'orientent aussi vers cette alimentation parce que l'image que j'ai pu leur en donner est loin des clichés du morose mangeur de salade.
Ce que je ne vois pas questionné, c'est ce qui me semble être un présupposé du végéta*isme politique (j'apprends vite) : il s'agirait du meilleur moyen de réduire la souffrance animale.

En confondant dans les discours fin et moyen, on fait du végéta*isme une fin en soi et on le réduit donc à un énième vecteur de l'affirmation de sa singularité (truc de bobo quoi).

Pour moi, c'est le problème commun avec l'écologie : entre le soucis éthique, à vocation universaliste, et le mode de vie individuel, à portée nulle, on court-circuite le politique. Entre la dimension éthique, qui condamne à ne pas avoir de mains, et la dimension individuelle, qui condamne à n'avoir "que" ses mains, on voit qu'il manque un levier.
Quand on leur oppose ça, on tombe sur une variante : l'utilisation du levier économique. "L'économie bio, végé, écolo, c'est l'avenir, pas les vieilles usines centralisées et polluantes".
On nous promet une transition indolore, imperceptible, de l'ancien monde au nouveau monde.
Mais c'est là précisément le problème : l'euthanasie aussi est indolore. Il faut faire entendre à la France rurale, à la vieille France, que c'est avec eux que se fera le changement et non pas dans leur dos en essayant de ne pas les réveiller.

Dans cette optique, le végéta*isme est intenable, inaudible à l'échelle du pays. A mesure que l'on touche les urbains trentenaires célibataires de classe moyenne (je généralise bien sûr), on perd contact avec le reste. Et l'écolo en vient secrètement à espérer que la France entière devienne urbaine pour ensuite vendre son urbanité "verte" : bref, on marche sur la tête.

Par ailleurs, on sait (vous le savez), que par de nombreux aspects, les écolos et végés réinventent l'eau tiède, et c'est très bien (si l'on enlève la suffisance : Aymeric Caron). Alors que nombre d'entre eux redécouvrent les avantages de modes de vie pré-industriels, ils sont incapables de franchir le pas et de reconnaître la valeur de la tradition. Trop irrationnelle la tradition, pas assez soucieuse de cohérence, d'intelligence ? Mais précisément !
Le retour à un élevage pré-industriel paraît utopique, et pourtant ça vend du rêve, contrairement au végéta*isme généralisé qui est tout aussi utopique. Bref, à choisir entre les deux utopies, il faut préférer la première.
Il faut juste admettre humblement son impuissance à tout savoir et continuer à se renseigner un peu chaque jour (et agir en conséquence au bout d'un moment).
Amen (sans ironie).

Merci pour le témoignage.
Très dommage en effet que la proposition de Jégo ne soit pas passée. Il faudra retenter le coup dans quelques années !
"Les plantes ont été domestiquées..." ahahaha
En quoi est-ce risible ?
Le Roman de la Rose : Ou vergier ot arbres domesches, Qui chargoient et coins et pesches, Chastaignes, nois, pommes et poires

--
Je pense que vous n'auriez pas aimé manger une salade avant qu'elle ait été "domestiquée", même si le terme vous paraît incongru.
Ni un artichaut.
C'était un chardon.
"c'est important que les gens savent"
Ouille je viens de me relire, pardon pour la faute, "c'est important que les gens SACHENT" ! :-)
Scuzajlerfréplus !
en grande partie ok sur ce que vous dites...

Mais moi j'élève quelques poulets (pas cette année) et puis je les tue,je les plume, je les vide, je les mets au congel et puis je les mange. Je trouve ça bien. Je sais qu'ils vont souffrir au moment de leur mort. C'est leur condition... Je pense aussi que s'ils n'étaient destinés à mon assiette ils ne seraient pas nés.
Vaut-il mieux vivre 6 mois bien et puis mourir -salement comme pour toute mort- ou n'avoir jamais vécu?
En vous lisant, on voit que l'extrémisme vous a touché. Vous mettez le normal et l'excès dans le même panier.
Manger de la viande 3 fois par semaine , c' est déja beaucoup et tout le monde n' a pas un jardin .
J'ai un balcon plein sud. J'ai choisi ma location aussi pour cela.

En conclusion, on dit que les politiques ne touchent plus terre mais ne les accuse t-on pas de nos propres maux ?

Par Benjamin.

Les politiques qui pensent que c'est leurs électeurs qui ne touchent plus terre n'ont pas forcément tort, l'envol est plutôt global et beaucoup de téléspectateurs n'ont pas envie de voir ce que les journalistes n'ont pas envie de leur montrer...

Pour prendre un exemple puis-je reprocher à mon voisin qui n'élève que quelques milliers ou dizaines de milliers de poules d'utiliser les mêmes méthodes que ceux qui en élèvent cent mille (eux-mêmes en concurrence avec etc.)
Ah tiens une petite objection :
"Naturellement, on s'émeut de notre salaire mais si peu de celui de l'adulte ou de l'enfant qui a fabriqué notre tee shirt."
C'est une fausse opposition :
Si avec un salaire de misère je peux encore m'acheter de quoi manger et me vétir en "low cost", je suis moins enclin à me rebeller pour un meilleur salaire et contre ce système pourri. À l'inverse, un salaire décent me permettra d'être plus attentif et d'acheter de bons produits locaux.

Bien sûr c'est pas linéaire : un gros salaire indécent ne me rendra pas plus attentif à l'autre, y'a un moment où ça s'inverse.
Je ne comprends rien à ce making-of. "Tout avait bien commencé"... long teasing... puis lien vers un tweet avec une brique/parpaing. Ah bon. Je cale.

Vous nous dites que vous avez été écoeurée par le contenu des images. D'après mes sources les mieux informées, c'est dingue, parce que c'est exactement leur but. Je vais regarder avec grand intérêt l'émission pour voir si/comment elle permet d'aller au-delà du simple dégoût. Et comment elle donne des outils pour à la fois se dresser contre la souffrance animale inutile, et comment résister aux manipulations d'où qu'elles viennent.

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