Justice "anti-pères" : derrière l'émotion, un discours masculiniste
Depuis plusieurs mois, le comédien Frédéric Chau dénonce les obstacles qu’il rencontre pour obtenir la garde de ses enfants. Et déploie un discours profondément masculiniste, relayé avec complaisance par la presse people.
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J’ai lu il y a longtemps l’article de blog d’un juge aux affaires familiales sur ce sujet.
Il (c’était un homme) expliquait sa démarche ainsi :
Avant la séparation, qui levait et couchait l’enfant ? Qui l’habillait, achetait et lavait ses vêtements ? Q(...)
Ce que je trouve très gênant dans cette histoire c'est l'invisibilisation de la parole de la mère. Si les influenceurs ne sont pas tenus au contradictoire, les journaux cités le sont normalement. Ont-ils essayé de la contacter ? Ont-ils demandé à Fré(...)
"en cas de désaccord 24% des pères se voient confier la garde principale soit 2x plus qu'en cas d'accord" pardon mais cette façon de présenter les chiffres est de mauvais foi, ce qui est grave dans un média dont la raison d'être est la mise en perspe(...)
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Je pense qu'on ne doit pas systématiser la garde alternée. Pour le bien des gosses. Ce n'est pas toujours souhaitable. Il faut de l'apaisement pour le bien des enfants. Mais il faut comprendre que aussi bien que les femmes ont de quoi vouloir changer une société patriarcale, certains hommes sont choqués par des clivages issus de ce patriarcat qui leur font tort. Notamment lorsqu'ils croient que les femmes sont perçues comme plus à même de s'occuper des enfants. Des hommes souffrent de ça. Mon avis de père isolé.
A côté de chez moi en Picardie, une famille normale avec 3 enfants où le père s'occupait de ses enfants le mieux possible : il adorait ça. Et puis sa femme a eu la tête tournée par un homme. Elle a fini par demander le divorce, obtenir la garde de ses enfants et garder la maison familiale. Conclusion : le papa s'est retrouvé sans rien. Il s'est suicidé en jetant sa voiture contre un camion. Depuis la maman s'est séparée de son amant et les enfants sont perdus.
Personne ne precise si les enfants sont assez grands pour pouvoir exprimer une opinion.
Mais qu'importe est ce qu'etre un bon père c'est juste avoir ses enfants sous son toit ou c'est avoir de la nourriture prete pour eux. Aller les chercher a l'ecole, les amener chez le medecin et a leur loisirs. Passer du temps avec eux.
La garde alternée est-ce que c'est ideal du point de vue des enfants? Il faut se rappeler ou on sera ce weekend. ou on sera la semaine prochaine, ne pas oublier ses livres pour l'ecole etc.... personne ne pense qu'avoir 2 tout mais aucun endroit fixe n'est pas le reve de chaque enfant. Ne pas pouvoir retourner dans le foyer qu'on veut parce que ce n'est pas le jour est-ce que ce n'est pas dur pour les enfants? Et puis les enfants vont continuer a vivre apres avoir grandi, n'espere-t-on pas continuer a avoir de bonnes relations avec eux. Visiblement pour se faire entendre ils vont devoir pouvoir continuer a utiliser les reseaux sociaux. Au final c'est ce qu'on note de cette article pour forcer une issue on essaie d'interesser un influenceur, ca devient la norme et notre monde est en train de sombrer.
En lisant cet article, je vois juste un père boulversé de ne plus pouvoir élever ses enfants et qui est en colère, ça peut se comprendre.
Je suis un papa féministe (animation en lycée contre le harcèlement de rue, programmes TV contre les violences faites aux femmes).
Je suis dans un parcours où la mère de ma fille refuse la garde alternée (accusations de violences psychologiques, accusations d'attouchements, accusations de harcèlement, accusations d'empêchement d'allaiter). Innocenté par la police et les services sociaux. je suis d'abord tombé sur un premier juge homme qui nous a mis en garde alternée.
Ce juge homme a été viré du tribunal.
A partir de ce moment, juges comme avocates (y compris les miennes) ont toujours été des femmes. Et c'est très compliqué à vivre quand aucun de vos arguments n'est retenu et de ne pas en tirer des déductions sur le genre.
Une enquête sociale a suivi le narratif de la mère, je suis passé en we élargi.
Mon ex vient de déménager à 80 km sans que j'ai pu faire quoi que ce soit déracinant notre fille de l'endroit où elle avait passé les six premières années de sa vie, je suis passé en we simple. Si je veux la garde alternée (pas sur), je dois déménager.
Oui les forums de père voient circuler des post anti féministes et conspi mais ce n'est pas le coeur de ce qui s'y échange. On essaie de faire respecter les droits à être entendus.
Les papas en difficulté ont aussi des mères, des soeurs qui voient des hommes souffrir de leur ex compagne qui mentent et s'accaparent l'enfant. C'est un combat égalitaire entre les genres, c'est un combat féministe.
si arret sur image devient une machine contre les hommes,je vazis supp^rimer mon abonnement
Voici deux exemples de films qui montrent que cela est plus compliqué :
On vous croit, dans lequel le père réclame un droit de visite alors qu'il est accusé d'inceste par son fils. C'est une lutte énorme pour la mère de faire comprendre pourquoi il est important que le père n'obtienne pas ce droit.
De même, Jusqu'à la garde, dont le synopsis sur Wikipedia va exactement à l'encontre de la phrase ci-dessus :
Le couple est en plein divorce. La mère veut protéger son fils et l’éloigner de son père qu’elle accuse de commettre des actes de violence sur ses enfants. Elle demande donc, lors du jugement, la garde exclusive de l’enfant, d’autant que le fils ne veut plus revoir son père.
Malgré ses arguments et une lettre de Julien demandant à ne plus voir son père, la juge aux Affaires familiales prononce une garde partagée et contraint l’enfant à passer un week-end sur deux avec son père. Très vite, cette situation va devenir intenable
Je connais également un cas où un père d'un bébé de quelques mois a obtenu un droit de visite, alors qu'il boit et se fiche de voir son enfant (c'est sa mère à lui qui voulait voir son petit-fils). Il n'arrivera rien il faut l'espérer au bébé, mais la question de son bien n'a pas été posée lors du procès.
Non la justice familiale n'est pas systématiquement du coté des mères.
L'idée n'est bien sûr pas de dire que les pères sont tous violents et qu'ils ne peuvent pas avoir tout à fait légitimement la garde de leur enfant, mais que le droit du père est probablement pris en compte, alors que les droits de l'enfant, c'est moins certain...
je ne paie pas pour lire la propagande des anti males
Je suis en effet peut-être une méchante propagandiste qui n'aime pas les hommes (j'aime pourtant mon compagnon, qui est en plus un excellent père !).
Je vais pourtant continuer, car moi ce que j'aimerais c'est ne pas vivre dans un monde qui soit anti-femmes...
Cela peut presque paraitre anecdotique, mais je lisais justement cet article du Monde, "Le budget, une affaire d'hommes, à l'Assemblée, comme au Sénat" :
La scène se déroule un jeudi soir de novembre. Séance de nuit à l’Assemblée nationale, en plein budget. Dans la petite salle de la commission des finances, un léger bourdonnement s’installe pendant que plusieurs députées parlent des crédits du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, un dispositif destiné en particulier à remettre en cause les stéréotypes sexistes. Le bruit s’amplifie. La députée socialiste de Seine-et-Marne Céline Thiébault-Martinez s’interrompt : « Si toutes les personnes présentes dans cette salle, notamment certains hommes, avaient suivi ce programme, ils s’apercevraient que, dès qu’une femme s’exprime, les hommes se mettent à chuchoter et à parler, comme si la parole des femmes avait moins d’importance. »
Eric Coquerel (La France insoumise), qui dirige les débats, ne peut que lui donner raison. « Il faut reconnaître qu’il y a souvent du brouhaha » en pareil cas, constate alors le président de la commission. Il avait déjà rappelé les députés à l’ordre deux semaines plus tôt. Les discussions confirment « d’autres stéréotypes de genre », ajoute-t-il : « La plupart des amendements visant à financer la protection de l’enfance ou des femmes ont été défendus par des femmes, tandis que la plupart des opposants étaient des hommes. » Oui, « les phénomènes genrés s’observent jusque dans notre commission », appuie Antoine Léaument (LFI, Essonne).
Une litote. A l’Assemblée, la commission des finances, qui s’occupe du budget nuit et jour depuis octobre, est celle où la domination masculine est la plus spectaculaire. Sur 74 membres, les trois quarts sont des hommes. La « comfi » se révèle encore plus testostéronée que celle de la défense, où les hommes ne pèsent « que » pour 65 %.
« Les stéréotypes ont la vie dure »
La situation n’est pas nouvelle. Cette commission est la seule à ne jamais avoir été présidée par une femme depuis que le Parlement existe. L’autre poste-clé de la commission, celui de rapporteur général du budget, est revenu une fois à une femme, la socialiste Valérie Rabault, de 2014 à 2017. Puis la parenthèse s’est refermée. Globalement, le taux de femmes dans la commission des finances était lentement passé de 0 % en 1946, année d’entrée des femmes à l’Assemblée, à 34 % en 2017. Il est retombé à 28 % en 2022, puis à 25 % aujourd’hui.
Au Sénat, la commission des finances se révèle tout autant un bastion masculin. Seule la socialiste Michèle André l’a présidée entre 2014 et 2017, et une seule autre, Nicole Bricq, a accédé au poste de rapporteur général du budget, pendant huit mois, en 2012. Taux de féminisation : 22 %. L’écart est spectaculaire avec la commission des affaires sociales, qui compte 76 % de femmes.
Côté exécutif, le casting des responsables du budget paraît un peu plus équilibré, mais majoritairement masculin aussi, que ce soit à l’Elysée avec Emmanuel Macron et son équipe, ou à Matignon avec Sébastien Lecornu. A Bercy, en revanche, c’est un duo paritaire, composé de Roland Lescure (économie et finances) et d’Amélie de Montchalin (comptes publics), qui tient les cordons de la bourse.
« Les hommes s’occupent de l’argent, les femmes de l’éducation et du social : les stéréotypes ont la vie dure, commente Léa Chamboncel, autrice du manifeste Plus de femmes en politique ! (Belfond, 2022). La surreprésentation des hommes dans les commissions des finances est le fruit d’idées préconçues que l’on peine à déconstruire. Les lois sur la parité ont permis d’accroître la place des femmes, pas de briser tous les plafonds de verre. »
Quatre obstacles
En ce qui concerne le budget, le plafond ne compte pas moins de quatre épaisseurs. Pour qu’une femme ait une chance de se faire entendre un jour à la commission des finances de l’Assemblée, il faut d’abord qu’elle soit candidate aux élections législatives. Or, dès ce stade, les femmes se trouvent en minorité. En 2024, au premier tour, on comptait 59 % de candidats et 41 % de candidates, preuve de la difficulté persistante pour les femmes de s’engager en politique. Ensuite vient le cap du scrutin. A l’issue de celui de 2024, les femmes n’occupent que 36 % des sièges dans l’Hémicycle, un taux en baisse depuis 2022.
Troisième couche du verre feuilleté : l’entrée dans la commission des finances. En pratique, chaque député indique à son groupe dans laquelle des huit commissions permanentes il souhaite siéger. Celle des finances attire peu de femmes. « Elles ont souvent le syndrome de l’imposteur, alors que les hommes s’estiment tous compétents même quand ils sont nuls, se désole Jean-Philippe Tanguy (Somme), le “M. Budget” du Rassemblement national. La légende parlementaire selon laquelle cette commission est très dure peut aussi faire peur. L’an dernier, j’ai mené campagne auprès de nos députées, et nous avons finalement 4 femmes sur nos 16 élus de la commission. Mais, au départ, une seule était volontaire. »
Claire Lejeune a une autre lecture. « La commission des finances est perçue comme centrale, un vrai lieu de pouvoir, et on constate une mainmise des hommes pour y arriver, note cette jeune députée LFI de l’Essonne. C’est très net sur les bancs de la droite et des macronistes. » De fait, au sein de la commission, la part des femmes est partout minoritaire, mais un peu plus forte à gauche (32 %) que dans les autres groupes (21 %).
La dernière strate de verre est celle qui, à l’intérieur de la commission, sépare les députés de base et les figures de proue, membres du bureau. A l’heure actuelle, une seule femme, l’écologiste Christine Arrighi (Haute-Garonne), s’est hissée parmi ces dix membres élus par leurs pairs. De 51 % dans la population, le poids des femmes se retrouve ainsi limité à 10 % dans le « saint des saints » de la commission des finances. Encore Christine Arrighi n’est-elle ni présidente ni vice-présidente, juste secrétaire du bureau.
« Tous ces hommes en costume »
« C’est toute la question de ce que l’on appelle le “troisième tour”, analyse cette députée longtemps fonctionnaire des finances publiques. Même s’il y a beaucoup de femmes au départ, ce sont les hommes qui se retrouvent ultra-majoritaires au moment où se répartissent les postes de pouvoir. »
La commission des finances forme un monde un peu à part, juge aussi la députée socialiste Estelle Mercier (Meurthe-et-Moselle). « Mon siège est sur le côté, raconte-t-elle. Quand j’observe tous ces hommes en costume, ces entrepreneurs, notaires, etc., discuter de l’avenir de la France, je les trouve un peu déconnectés de la société. »
En juin, cette ex-maîtresse de conférences en gestion a été désignée co-cheffe de file des socialistes pour le budget. A l’époque, le Parti socialiste était représenté dans les négociations budgétaires par un quatuor composé d’Olivier Faure, Boris Vallaud, Patrick Kanner et Philippe Brun. « On s’est dit que cela manquait de femmes sur la photo, mais j’espère ne pas avoir été choisie que pour cela », dit-elle. Puis elle se reprend, consciente du syndrome de l’imposteur qui affleure : « Non, je n’ai pas été choisie juste parce que je suis une femme, mais aussi pour ma compétence, j’en suis sûre. »
3 procédures, 3 refus
Il est tombé à chaque fois sur la/le même juge????? Pas de bol
Ou 3 juges différents ont apporté la même réponse à ces demandes, et là il devrait peut-être se poser des questions!!
Ce qui me gêne dans l'histoire de Frédéric Chau, c'est que son histoire est médiatisée car il est connu. Et, du coup, c'est son point de vue à lui qui est médiatisé et pas celui de la mère.
Sinon, rien à dire sur son histoire personnelle que je ne connais pas.
Concernant les chiffres donnés dans l'article, comme d'autres commentateurs, je pense qu'il faudrait un peu plus détailler et être plus précis.
Déjà je n'en peux plus des adultes qui parlent à des adultes en utilisant les mots "papas" et "mamans".
C'est le foutoir cette présentation des chiffres statistiques tirés de l'étude de 2013. Pardon de le dire comme ça. Tous ces chiffres enfilés comme des perles donne l'impression de comparaisons mal fondées.
"en cas de désaccord 24% des pères se voient confier la garde principale soit 2x plus qu'en cas d'accord" pardon mais cette façon de présenter les chiffres est de mauvais foi, ce qui est grave dans un média dont la raison d'être est la mise en perspective de l'info. Ces chiffres indiquent au contraire que quand la mère veut la garde, les pères sont souvent ok, alors que quand le père veut la garde, ça génère un conflit que le juge doit trancher. On comprend en creux que dans 3 quarts des cas la mère obtient gain de cause et dans un quart seulement (24% donc) le père l'obtient, ce qui malheureusement accrédite l'argumentaire de F. Chau. Je ne doute pas que les asso de pères sont souvent noyautées par les masculinistes, mais je crains que leurs rangs ne s'étoffent si on ne reconnaît pas qu'il y a en France un biais favorable aux mères. Biais qui à mon avis n'a rien à voir avec le genre des juges et tout à voir avec une culture française... justement restée patriarcale. Les hommes seraient faits pour chasser le mammouth = disparaitre 12 h par jour au bureau pour gagner de l'argent, les femmes plus adaptées au soin des enfants. Cliché combattu à juste titre par les féministes (je m'y inclus), mais devant le juge, soudain il redevient un argument légitime.
Personnellement, je trouve que la garde alternée est la meilleure solution, surtout si c'était un père investi, même si cette solution n'est pas parfaite, il n'y en n'a aucune: l'enfant n'est séparé d'aucun de ses deux parents, et les 2 parents ont le droit de voir leur enfant.
En parlant des droits de la femme, ça permet à celle-ci de souffler un peu. Etre seule à élever un ou plusieurs enfants n'est pas si facile et ça peut donner à certains hommes le sens des responsabilités.
Ce que je trouve très gênant dans cette histoire c'est l'invisibilisation de la parole de la mère. Si les influenceurs ne sont pas tenus au contradictoire, les journaux cités le sont normalement. Ont-ils essayé de la contacter ? Ont-ils demandé à Frédéric Chau une copie du jugement ? Parce que là on a paroles contre... bah rien.
J’ai lu il y a longtemps l’article de blog d’un juge aux affaires familiales sur ce sujet.
Il (c’était un homme) expliquait sa démarche ainsi :
Avant la séparation, qui levait et couchait l’enfant ? Qui l’habillait, achetait et lavait ses vêtements ? Qui faisait les courses et lui préparait ses repas ?
Qui prenait rendez-vous chez le médecin et l’y amenait ? En cas de maladie, qui prenait un congé ?
Qui était le contact avec l’école ? Qui s’occupait des devoirs et gérait les activités extrascolaires ?
Pour le bien de l’enfant, c’est à cette personne (s’il n’y en avait qu’une) qu’il donnait la garde.