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Infirmes d'aujourd'hui et d'hier

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Cette vidéo du Engelleri Kald?r Hareketi montre les difficultés que rencontrent quotidiennement les personnes valides.
Je pense que l' on peut évaluer la modernité et la démocratie d' une société en observant la manière dont elle traite les femmes et les handicapés et les enfants.Toutes ces catégories ayant longtemps été privées de droits et d' estime.
je pense que le sort des handicapés dans ce pays est plus lié à une morale condescendante qui voit en eux d' éternels objets de charité, une sous-catégorie qui donne bonne conscience.c' est moins lié au capitalisme qu' à des préjugés culturels séculaires bien ancrés dans la culture populaire où l' on considère comme normal de s' attaquer à plus faible que soi.une certaine vision remontant aux Grecs qui voit dans la perfecti on esthétique l' image du Bien et du moral sans que cela ait aucun rapport avec la réalité psychique.
Le titre ne le dit pas mais ça parle aussi de handicap.
bon, c'est pas du cinoche, mais et l'homme de fer, avec raymond b'urrr ? mmmmmmmm ?
et si je me trompe pas, il y a une série policière US contemporaine avec un détective aveugle...

(ps:ouf... sauvée par le 342bis)
merci pour cette remarquable chronique
RÉPONSES EN VRAC DU DIMANCHE MATIN


FLORENCE : Ce Richard trois me fait penser que j'ai oublié d'inscrire dans ma liste de films le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy avec Anthony Quinn dans le rôle de Quasimodo.

CIGALE : Règle n°342bis : on n'est jamais hors sujet quand on évoque les Très Riches Heures du duc de Berry.

IT : Que de culture comique-bouquienne ! Je suis largué…

LPR : Je ne connaissais pas cette sculpture, étonnante. Merci.

SSPICCO : Il est certain que la vie d'un tétraplégique n'a rien à voir avec celle d'un sourd, par exemple. Qui lui aussi est handicapé, même si son handicap n'est pas visible à l'oeil nu. La vie d'un sourd, c'est quelque chose dont on n'a pas idée quand on n'y a pas été confronté.
Cela dit, il faut bien trouver un signe, une icône pour illustrer le handicap. Et si l'APF a choisi le fauteuil roulant, c'est justement parce qu'elle est l'Association des Paralysés de France. Le handicap moteur est ce qui l'intéresse.
Un inoubliable "infirme" encore un peu médiéval, Richard III:

"Mais moi, qui ne suit pas formé pour de galants ébats ni fait pour courtiser un luxurieux miroir , moi le mal équarri, à qui la majesté de l’amour fait défaut pour m’aller pavaner devant une nymphe au dandinement lubrique, moi qui suis amputé de charmes corporels et floué d’attraits par la déguiseuse Nature, difforme inachevé, dépêché avant terme en ce monde où l’on respire, à peine mi-bâti et de si boiteuse et inélégante manière que les chiens aboient quand je claudique près d’eux, moi donc,en ces jours débiles de paix et d’air de flûte,je n’ai point d’autre plaisir pour tromper le temps que d’épier mon ombre au soleil en déchantant sur ma propre difformité.
Eh bien, dès lors que je ne puis m’avérer un galant pour filer ses jours bonimenteurs, je suis résolu à m’avérer un scélérat et d’exercer leurs vaines amusettes."

Après Laurence Olivier et Al Pacino, Kevin Spacey:
http://www.hellomagazine.com/imagenes/news-in-pics/2011/06/30/kevin-spacey.jpg
magnifique chronique, merci alain

bon, je vais être hors sujet, mais plaisir supplémentaire : cette page de croquebards de bosch, et ce bruegel l'ancien... quand j'étais môme, j'ai passé vraiment des heures et des heures à ne rien faire d'autre que regarder les reproductions de peintures de bruegel et de bosch, scruter chaque petit personnage (ah, le jardin des délices, avec ces monstres directement issus des fantasmes de sorcières...), et puis les animaux, les paysages, les fleurs, les maisons... c'était vraiment aussi merveilleux que la bd... comme truc à faire planer aussi : les très riches heures du duc de berry, avec tous ces gestes et ces anciens outils, ce moyen âge soudain donné à voir dans le quotidien. je me suis toujours demandé d'ailleurs si bruegel et bosch ne se racontaient pas des histoires en peignant comme pour faire une bd...
(aïe, je vais me faire latter pour anachronisme par pompastel !)
La pop culture est assez intéressante à ce niveau. On commence à avoir aujourd'hui des sex symbols comme Peter Dinklage (qui déconstruisait déjà l'usage stéréotypé du nanisme dans "Living in Oblivion"), popularisé par des séries télévisées à succès comme "Game of Thrones" (où il campe un personnage qui n'est pas complètement sans évoquer ce portrait de Don Sebastian de Morra). Mais la mythologie des comics américains présente d'autres exemples intéressant, comme la figure centrale de la série "X-Men" (un patriarche télépathe en chaise roulante), ou l'évolution d'un des personnages clés de la série "Batman" : une Batgirl dont la carrière de superhéroïne avait transformée par un attentat, et qui, désormais privée de l'usage de ses jambes, était devenue un personnage de hacker tétraplégique guidant Batman par oreillette interposée. Cette héroïne a pas mal fait parler d'elle récemment lorsque les éditeurs ont re-lancé la série, en y lui guérissant les jambes et en lui redonnant son rôle d'action hero masquée. Nombre de lecteurs et d'associations ont protesté contre cette évolution, qui re-normalisait les protagonistes de la série, et tournait le dos à cette inclusion de minorité qui pourtant fait assez traditionellement partie des politiques éditoriales du genre (cf. l'intégration des questions raciales dans les comics de superman ou batman, certes assez poussives ou désuettes à nos yeux aujourd'hui).

Même si cette mythologie superhéroïque ne joue pas exactement le même rôle en Europe qu'aux Etats-Unis (bien que la figure de superman soit aussi intégrée à notre imaginaire que celles de frankenstein et sherlock holmes, nous en avons surtout les grandes lignes), et même s'il nous est peut-être plus difficile d'y adhérer (avec notre culture populaire un peu plus anti-héroïque), ses évolutions et ses polémiques valent souvent la peine d'un petit suivi, en tant que baromètres et vecteurs de représentations collectives au coeur d'une culture géopolitiquement dominante qui nous donne quand même un peu le ton.

Tiens, pour le fun (et les sleepless), un peu de Quincy Jones.
Cette campagne est intéressante, dans son objectif de dire qu'un handicapé devrait pouvoir aussi être un symbole de gloire.
Même si ça me fait penser un peu au quadrige du Grand Palais, ou au Carroussel, ou à la porte de Brandebourg (et certaines mauvaises langues pourrait leur rétorquer : eh ! oh ! ça va ! arrête ton char... c'est peut-être pour cela qu'ils on modernisé le fauteuil)

Mais plus que la gloire, qui forcément ne peut toucher qu'une poignée de personnes, il me semble qu'un bon critère pour juger de l'avancée de cette cause, c'est celui de la reconnaissance de la possibilité pour un handicapé d'être aussi parfois méchant, parfois en colère, parfois mal embouché, parfois sarcastique, bref d'être comme tout un chacun, puisqu'il est tout un chacun. Au lieu d'être toujours pris en pitié, et donc considéré comme devant mendier la sympathie par la sympathie et la douceur.

Don Sebastian de Morra, dans cette peinture, s'il apparait comme "ayant droit" à un portrait "d'un être humain dans toute son individualité", c'est surtout selon mon ressenti parce qu'il a l'air sacrément pas commode, voire limite "tu le vois venir, le bon gros coup de boule que je vais mettre dans ta petite tête ?".

Ainsi, dans cette optique, je conseille à tous la lecture du blog de l'Handicapé Méchant, apparemment écrit (quand il n'a pas la flemme... dixit lui-même) par un jeune homme myopathe.

Et aussi cette excellente BD : Bernard Barracuda par Valfret. Attention : humour noir. Et très bon.

Et le nain de "Bon Baiser de Bruges" (à voir en VO, en VF c'est une horreur), snifeur de coke, raciste, grossier et détestable au possible, est à mon avis bien meilleur pour faire avancer la reconnaissance des handicapés pour ce qu'ils sont (à savoir : des citoyens normaux, donc forcément anormaux d'une manière ou d'une autre).
Le Monstre

En face d’un miroir est une femme étrange
Qui tire une perruque où l’or brille à foison,
Et son crâne apparaît jaune comme une orange
Et tout gras des parfums de sa fausse toison.

Sous des lampes jetant une clarté sévère
Elle sort de sa bouche un râtelier ducal,
Et de l’orbite gauche arrache un œil de verre
Qu’elle met avec soin dans un petit bocal.

Elle ôte un nez de cire et deux gros seins d’ouate
Qu’elle jette en grinçant dans une riche boîte,
Et murmure : « Ce soir, je l’appelais mon chou ;

« Il me trouvait charmante à travers ma voilette !
« Et maintenant cette Ève, âpre et vivant squelette,
« Va désarticuler sa jambe en caoutchouc ! »

Maurice Rollinat
Sans remonter aussi loin, l'affiche de l'APF a sans doute ete inspiree par la sculpture de Marc Quinn en 2005, representant Alison Lapper, une jeune femme artiste, infirme, nee sans bras et une partie seulement de ses jambes, et qui a pose pour Quinn alors qu'elle etait enceinte.

Cette sculpture fut installee sur la plinthe vide de Trafalgar Square a Londres entre fin 2005 et 2007.

>< Une photo par ici ><

La scultpture a provoque a l'epoque de tres vives reactions dans les medias, et dans la population, ce qui a en definitive beaucoup aide a faire prendre en compte de nombreux problemes que rencontrent les handicapes chaque jour.
Dans une économie ultra-libérale, un handicapé n'a pas sa place : il ne sera jamais aussi productif qu'un valide.

Son seul intérêt : faire vivre des structures d'accueil. Gageons que le marché des IMP, des CAT, des Foyers de vie sera bientôt aussi juteux que celui des maisons de retraites et des cliniques privées

Et inutile d’expliquer au gang des Décideurs que les handicapés, quand on les fréquente de près, peuvent être source d'enrichissement humain (et pas nécessairement comme objet compassionnel qui nous fait, quand on vit avec eux, penser que nous sommes de chics types)

Dans "enrichissement humain", il n'y a qu'un mot qui intéresse Picsou, et ce n'est pas le dernier.

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