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Il ne faut pas désespérer Boulogne[1]

Derniers commentaires

BiBi voulait faire un tour matinal. Le voila dans les pages royales de la Reine Elisabeth.
Bibi - simple coïncidence - venait d'écrire une page princière sur Laurent le Boss de Libération. BiBi livre les premières lignes aux Amis d'Arret sur Images.

Laurent Joffrin, le Rock et les Eléphants.

Tous les Vieux de la Vieille ont lu Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Dans une des tavernes zurichoises pleines d’émigrés, ce jeune et fringant Révolutionnaire d’Octobre avait lâché devant son absinthe : « Il faut rêver ! ». Presque cent ans plus tard, un Amateur de Rock, un Rebelle de la Gauche-Caviar, un Barbu français très Hip nous sert ses œufs d’esturgeons avec cet indéfinissable air kitsch d’Intello-Complice. « Il faut rêver » : nous sommes évidemment censés tous connaître cet Oukase mythique et d’avoir dans nos bagages d’Homme de gauche cet impératif distingué et terriblement révolutionnaire. Car comment pourrions-nous comprendre le formidable Samizdat de Libération de ce vendredi 16 mai 2008, déchiffrer le titre de ce premier "Rebonds" : « PS : le réformisme n’interdit pas le rêve » si nous ne partagions pas ce même air révolutionnaire (d’autres écriraient le même « habitus de classe ») avec ce Branché de la Gauche tiède ?
Car ce "Rebond" est une réponse. Ah oui ! superbe profit de Distinction : répondre à Vladimir Ilitch Oulianov et à ses ouailles, ça en jette, n’est-ce pas ?


Derrière sa Barbe bien taillée de Bobo, notre éditorialiste nous la joue fine et délicate. Il veut nous prendre à rebrousse-poil. Ah ! enfin ! nous dit-il, la Gauche ( le PS evidemment) a enfin opéré sa mue. Fini et répudié le marxisme ! Vive la critique essentiellement morale du capitalisme contemporain ! Enfin ! Nous voilà soulagés devant cette rupture avec la théorie de la lutte des classes. Nous voilà conquérants réalistes et batailleurs rebelles dans le cadre de l’économie de marché. Avec cette confirmation philosophique définitive : « L'individu libre est à la base de l’édifice intellectuel socialiste et non ces structures lugubres impersonnelles désignées par les marxistes ou par un Pierre Bourdieu comme l’ultima ratio déterminant la vie humaine ». Libres que vous êtes, journalistes précaires, retraités à 600 euros par mois, libres les étudiants qui dorment dans de minables caravanes, libres les marins-pêcheurs qui sentent le gas-oil trop cher, libres les lcenciés de Gandrange, consciences libres que tous ces chômeurs fainéants, ces Immigrés profiteurs et trop chouchoutés… (...)

La suite pour suivre Laurent dans ses méandres, c'est d'aller voir BiBi dans ses pages et sur son site
BiBi
[http://www.pensezbibi.com]
Le site Causeur.fr que je viens de découvrir m'a interessé et je vous invite à le découvrir.
ELisabeth, vous avez un côté qui m'a toujours un peu horripilée en particulier dans l'intervention orale mais outre que je viens de découvrir que nous avons un âge identique ( ce qui en soi n'aucun intérêt propre mais peu être signifiant de repères communs dans les centres d'intérêts ou la manière de les envisager), je vous découvre de plus en plus et apprécie et vos interventions écrites, et ce dernier salon où l'on cause fort intelligemment. Bravo
C'est curieux, mais je me souviens de la formule sous la forme <>
C'est la grande forme, E. Levy !
C'est le punch qu'il nous faut.
Un gros coup de poing amical sur l'épaule ramollie du censeur heureux. Ca va peut-être le faire réagir (ça serait souhaitable) et lui permettre de remonter la pente.
Excellent article. Ravie de vous lire. Donnez nous encore à réfléchir ainsi.
Chronique intéressante mais peu digeste, quel bloc! De l'air, de l'espace s'il vous plaît!
bravo Elisabeth, bien envoyé,....but if a tree falls in the forest and no one ears it, does it make a sound? j'veux dire, publier une chronique comme ça ici dans sa s'appelle précher les convertis, il aurait fallu qu'elle paraisse dans Le Monde ou Libé, ça aurait eu de la geule, mais bon, c'est mieux que rien
Bonjour,
je ne suis pas une adolescente (quoique..) mais j'apprecie les notes. Bien sur, j'aurais pu faire une recherche rapide sur le net. Seulement, comme beaucoup de personnes, je n'ai pas souvent le temps et l'envie de faire une recherche superficielle sur wikipedia et ne pas etre sure de ce que j'ai trouve. Je pense que le role d'un journaliste est aussi d'expliquer les termes qu'il emploie ou du moins donner des outils pour permettre au lecteur de faire les bonnes recherches (et donc la bonne trouvaille). Souvent l'on accuse la betise ou plus, generalement, l'inculture des lecteurs (encore des ados, forcement incultes?...) mais que fait-on de l'auteur? Je suis beaucoup plus impressionnee par une personne qui reussit a rendre ses propos clairs et comprehensible qu'une personne qui certes semble etre un genie mais n'est pas fichue d'expliquer clairement. Bien sur, il y a des limites, on ne peut pas tout expliquer par des notes ou refuter la paresse latente de certains lecteurs (dont j'avoue il m'arrive de faire partie). Vous lisant regulierement, je ne doute pas du second degre avec lequel il fallait lire vos notes. Mais je voulais ecrire ce commentaire pour vous encourager a continuer.

Pas d'accents, certainement des fautes de francais, je pourrais trouver des justifications mais je vais juste m'en excuser.
En tout cas, merci pour vos chroniques ici et sur Causeurs.
Comme dirait l'autre : quel talent ! Bravo l'Artiste.

et merci d'utiliser la raison avec tant de sagesse...
Juste et bien écrit.
Perso, j'aime beaucoup les elypses, c'est lorsque deux astres se font de l'ombre, c'est ca?
Merci pour ce texte ! Il décrit bien les raisons du malaise qu'on a eu lors de ce refus de Joffrin de publier la chronique de Daniel Scneidermann...
Comme quoi y a pas que le Monde diplomatique et Acrimed qui peuvent le faire : bravo, sans ironie, bravo sur toute la ligne, et la forme et le fond.
Comme disait Moustic à Groland samedi "Jean-François Kahn part à la retraite et Daniel Schneidermann est privé d'émission, et on va finir par donner une carte de journaliste à Morandini ?"
Joffrin fait en effet plus partie du problème que de la solution, même si parfois il est émouvant comme vous dites !
Plus que jamais fier d'être abonné à @si,
kawouede
Attention tout de même à l'aspect "tempête dans un verre d'eau"...
Excellente chronique qui met les choses au point. Nous ici, savions déjà que Daniel ne mâche pas ses mots, et je ne veux pas prétendre savoir ce qui le motive, mais à première vue il veut sauver la liberté de la presse bien mal en point et pas seulement dans son officine, c'est courageux de sa part dans un monde ou beaucoup trop de journalistes se couchent devant le fric et ceux qui le détiennent.

Finalement Joffrin, ça déjà été dit hier, fait beaucoup plus parler de la chronique de Daniel en la trappant, qu'en la publiant, et en plus fait une énorme pub au "blog ASI". Merci Joffrin.
Et bien voilà qui éclaircit le sujet, je me demandais si on pouvait parler de censure, la liberté totale d'un chroniqueur prévu au contrat, montre effectivement que le point de vue de Joffrin est moins clair qu'il n'y paraît.
Merci.
Ceux qui pensent que D.Schneidermann règle des comptes lorsqu'il parle du Monde se gourrent. Sous prétexte qu'il y a travaillé , ainsi que sur la 5 ou à Libé maintenant , il ne pourrait pas parler de ces médias ? C'est en passionné de clarté qu'il s'est fait viré du Monde, en soutenant le livre de Cohen et Péan dans le journal même . Idem pour la 5, en mettant en cause le service publique de télé , il s'est exposé et fait viré. Et Libération? Joffrin va t'il accepter d'être aussi ouvertement critiqué (et à juste titre M Lévy !) sur ce site d'@si?

Je trouve cet argument du règlement de compte bien facilement "dégainé" pour justifier ce trappage. Quelles sont les motivations profondes de DS pour être ce qu'il est ? Nul ne le sait, et peut-être même pas lui ! Je vois qu'il ne supporte viscéralement pas le non-dit , la cachotterie , la manipulation . C'est son moteur. Mais ça va beaucoup plus loin que le simple règlement de compte avec tel ou tel. Et je m'en réjouis !
J'ai du mal à croire que joffrin est fait ton analyse Talasrum sur le possible manque de recul de DS par rapport au monde (il aurait pu donner la parole aux dirigeants du monde pour le contredire)...
De plus, quand un lecteur lit son journal, il sait bien qu'une chronique a une position particulière d'avis personnelle et n'engage pas directement l'ensemble du journal dans son ensemble.
une honorable méthode de « gouvernance » comme on dit chez les gens honorables.

trrrrèes bon article, et merci pour la gouvernance. personnellement, je ne peux plus de l'entendre.
La difficulté de la chronique refusée de Schneidermann n'est pas tant dans ce que vous dénoncez & qui me paraît totalement juste, mais bien dans les liens qui ont uni il n'y a pas si longtemps Daniel Schneidermann & Le Monde. Même s'il a pris du recul aujourd'hui, on ne peut empêcher le lecteur de penser: "mais si M.Daniel pond ce papier, c'est pour régler des comptes".
C'est pour cela qu'il faudrait une stricte indépendance du pouvoir médiatique par rapport aux politiques (ce qui n'est pas le cas au vu des liens parfois matrimoniaux qui existent entre journalistes & politique), & à l'économie (ce n'est plus le cas depuis que les grands industriels ont acheté un certain nombre de titres de presse). Daniel Schaneidermann ne peut donc pas écrire sur Le Monde, non pas qu'il ne soit pas qualifié pour cela, mais qu'à chaque fois qu'il le fera, on pourra lui faire le reproche.
Maintenant, pour la mauvaise foi de Joffrin, je ne doute pas un instant que vous ayez raison. C'est le même qui se fait remettre à sa place par un argument ridicule de Sarkozy lors des voeux à la presse & qui se laisse marcher dessus sans réagir!
Talasrum
http://thalasrum.over-blog.com
Je dois reconnaître que c'est effectivement une notion assez floue : à quel niveau (part dans le journal) peut-on dire qu'un journal n'est plus indépendant économique ?

Pour ma part, elle est effective quand un journaliste s'auto-censure pour ne pas avoir de représaille de la part de son actionnaire (ou de son patron qui anticipera les attentes plus ou moins supposées de celui-ci). Donc la notion est effectivement très subjective et pas facile à déterminer.
Mais, comme la plupart des journaux préfère éluder cette question qui est pourtant vitale aux journalisme, j'ai un peu peur d'en connaître la réponse
Analyse très intéressante Oreste, à condition de précier "dépendance économique". Dans quelle catégorie ranger Marianne ou Le nouvels observateur par exemple? La dépendance est elle nécessairement soumission ? Est ce qu'elle ne le devient pas quand le journal devient justement un instrument parmi d'autres au service du groupe auquel il est adossé (cf. Matin plus, le plus flagrant, mais est il encore un journal, ou le figaro) ? Je n'ai pas de réponse, mais je note que l'indépendance économique reste une notion floue. Au sens strict, n'y a t'il pas que le canrard enchainé de concerné?
N'est-ce pas non plus un moyen pour ne pas aborder le sujet central de cette affaire que d'avoir "censuré" l'article de Daniel Schneidermann ? La non-indépendance de nos grands médias face aux pouvoirs économiques qui est à mon sens un des aspects fondamental de la presse actuelle.
En effet, depuis une 10en d'années (et dont le public commence à prendre de plus en plus conscience !) et la chute des ventes de la presse papier, les grands médias ont dû faire appel à des chefs d'entreprise fortunés pour renflouer leurs caisses. A part le canard enchaîné et le monde diplomatique (il me semble ! mais qui reste des journaux assez confidentiels); tous les autres journaux se retrouvent aujourd'hui sous la dépendance économique assez directement (et indirectement du monde politique quand ce dernier peut avoir des rapports d'amitiés avec un homme politique majeur !).

L'affaire du "monde" est symbolique de ce conflit d'intérêt entre indépendance journalistique et dépendance économique, mais cela dépasse le cadre de ce journal. Libération ayant déjà en quelque sorte sauté le pas, il me semble presque logique de censurer l'article de Daniel Schneidermann car cela reviendrait, pour libération, à se mettre en porte à faux.
Laurent Joffrin n'a pas voulu "provoquer" le monde sur cette histoire pour ne pas recevoir le "retour de baton" sur leur indépendance relative... et surtout, faire réfléchir leurs lecteurs sur cette question centrale de la presse, son indépendance. Ainsi, c'est à mon avis, la raison pour laquelle les journaux reste au combien discret sur cette affaire à part les médias indépendants (@si en tête).


En conséquence,par rapport au titre il ne faut pas "désespérer boulogne"... Boulogne n'est pas le "monde" en tant que journal mais le monde de la presse dans son ensemble. Or, pour continuez sur cette analogie, autant dans les années 70, la critique du communisme par de non-communistes peut sembler plus ou moins absurde ; la critique du communisme par G. Marchais[1] me semble totalement irréaliste car cela serait se tirer une balle dans le pied (cf: son magnifique discours pour expliquer l'intervention de l'URSS en Afghanistan en 79). Car même si cette attitude peut sembler risible, elle reste au moins cohérente.



[1] est-ce vraiment nécessaire de mettre une note de bas de page pour tout ? Des fois, et ce n'est pas trop le cas de @si d'autres "journaux" (en particulier l'équipe) en abuse à un point tel qu'on a parfois vraiment l'impression qu'ils prennent leur lecteur pour des imbéciles.
secrétaire général du PCF entre 1972-94.
D'ailleurs, avec sa manière de parler... on pourrait presque en faire un modèle de Sarkozy pour créer l'ethos avec son auditoire en "bouffant" certaines lettres donnant un côté très populaire. Mais là je m'égare !
Ouf ! Vous m'avez fait peur, mame Lévy, avec votre "titre élliptique", comme vous dites.
Moi et mes potes Fanatiks du Hitler's fan club, on s'est demandé keskon avait encore fait pour qu'ils s'en prennent à notre kop, ces batards ?
Il me semblait également qu'il s'agissait de beaumarchais (ou alors pourquoi figaro ? ). Comme quoi les notes de bas de page sont utiles à tout le monde. Merci Kahn. Deux fois merci meme puisqu'il me semble que Marianne est un des seuls journaux à tenter régulièrement cet exercice d'autocritique sur la profession, quand cela est nécessaire ou que la question des privilèges (une obsession kahnienne) est abordée.
Je me demande si cependant l'analyse corporatiste, inspirée il est vrai par les propos de joffrin lui meme, n'est pas encore réductrice au regard des enjeux posés par ce tye de censure...
Merci pour cette trres bonne chronique, comme d habitude.
Mais je tiens a faire remarquer que la citation a la fin du texte n est pas de Marivaux mais plutot de Beaumarchais.
Juste une petite erreur d inattention, on en est sur....

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