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Handicap et travail en Esat : promo des médias, le social escamoté

De nombreux projets entrepreneuriaux sont vantés dans les médias dès lors qu'ils font appel à des travailleurs et travailleuses handicapé·es, notamment via les Établissements et services d'aide par le travail (Esat). Sauf que ces articles ou reportages évoquent trop peu, sinon jamais, les conditions de travail des personnes handicapées, qui produisent comme des employé·es mais ne jouissent pas des protections du droit du travail. Loin de garantir une inclusion, ces Esat participent plutôt d'une forme d'exclusion, à côté de laquelle des journalistes passent sans la voir.

Commentaires préférés des abonnés

Merci beaucoup pour cet article !

Et merci aussi aux assos anti-validisme qui font un travail remarquable dans l'indifférence générale.

Ca fait trop longtemps que tout le monde se voile la face sur les ESAT. On  a rétabli une forme d'esclavage mod(...)

Pointons également cet article de la revue Dièses (en accès libre).

Les exigences sont les mêmes en ESAT que dans une entreprise? Euh  non.

Qu'il y ait des humiliations et de la maltraitance, c'est comme dans toutes les structures sociales, la faute à quoi? Manque de moyens humains, manque de formations, suppress(...)

Derniers commentaires

j'ai travaillé en entreprise adaptée avec des gens qui étaient en ESAT, effectivement, c'est de l'esclavage. Là où j'étais, il n'y avait absolument aucun respect pour ces gens là. Je me rappelle d'une jeune fille, très sensible, qui aimait la nature et les animaux, elle écrivait des poèmes et dessinait très bien. On l'a envoyé ramasser des poulets en partance pour l'abattoir. Elle me disait qu'elle ramassait les poulets un à un, gentiment, qu'elle les caressait pour qu'ils n'aient pas peur, et le chef lui a hurlé dessus pour qu'elle les attrape vite, brutalement, parce qu'on n'avait pas toute la journée pour faire ça.......... Je ne travaille plus là bas, mais je pense souvent à cette jeune fille qui avait du talent et qui méritait vraiment autre chose que de bosser dans cet endroit. 

En complément : Thibaut Petit parle de son enquête (vidéo de 9 minutes, du 17 février 2022) : https://m.youtube.com/watch?v=it-O8bHqejIla

l'aeeh étant soumise à condition il aurait été étonnant que l'aah ne le soit pas


"Si vous êtes en situation de handicap, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) peut vous garantir un revenu minimal. Le montant de l'AAH dépend de votre situation familiale , professionnelle et de vos ressources. "



ps : pour les enfants : révision tous les deux ans du dossier  par la mdph sauf théoriquement  pour handicap reconnu a plus de 80 %

Dégueulasse...


Mais si ces postes ne sont pas des emplois ("ces  travailleurs et travailleuses ne sont pas considéré·es comme des employé·es mais comme des "usagers" "), comment peut-on considérer que ce dispositif diminue le chômage des personnes handicapées ("J'en appelle à toute la profession pour adhérer à cette démarche qui sert une noble cause», déclare-t-il, heureux d'apporter son concours quand «le taux de chômage des personnes handicapées reste deux fois plus important que la moyenne» ") ? Et d'ailleurs ces travailleurs handicapés usagers du service public sont-ils considérés comme des chômeurs ? Si ça n'est pas le cas, comment est-ce possible ? Comment être un "usager" du service public pourrait-il retrancher des statistiques du chômage et du droit à indemnités ?

"Beaucoup d’entre eux sont des enfants dans des corps d’adultes.

Beaucoup d’entre eux ont des handicaps cognitifs et non physiques."

 z' avez pas honte???? donc des enfants, sous tutelles, privés de droits du travail,   sans  salaire décent, vie  indépendante,   et  sans droit  à une vie   sociale, affective, amoureuse ??? mais obligés d ' être RENTABLES ???  Finalement  c' est quelle civilisation qui fait travailler des enfants et des "idiots" pour le   même  bénéfice ???


Condescendance, mépris, et surtout ignorance et bêtise





 

Merci.


Alors, notre cher gouvernement va améliorer les droits des travailleurs en ESAT:

« le projet de loi (Loi Plein Emploi) établit, pour les travailleur.euse.s d’ESAT, le droit à l’expression directe et collective en entreprise (notamment par l’accès aux instances représentatives du personnel), au droit d’alerte et de retrait, à l’adhésion à un syndicat, au droit de grève. Autant de droits qui n’existent pas, actuellement, dans les ESAT. »


Super, se dit-on. Mais…


J’avais fait deux longs commentaires en juin à propos de la partie « handicap » de ce projet de loi Plein Emploi. Car…


Tous les médias, je pense sans exception, avaient annoncé la loi Plein Emploi  de la même manière. C’est à dire en répétant un paragraphe qui a l’air de provenir du gouvernement (je ne sais pas).


En voici un exemple sur France Info :

« Améliorer l'accès à l'emploi des personnes handicapées -

L'un des volets du texte vise à faciliter l'accès des personnes en situation de handicap sur le marché du travail ordinaire et à cesser de les flécher spontanément vers des dispositifs spécifiques. Désormais, lorsqu'une personne recevra une reconnaissance du statut de travailleur handicapé (RQTH) accordée par une Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), celle-ci sera automatiquement transmise à France Travail. 

Les conseillers de France Travail recevront alors la personne pour déterminer son projet, ses besoins et l'environnement le plus adapté. Elle pourra être orientée vers une entreprise ordinaire, avec ou sans dispositif d'emploi accompagné, vers une entreprise adaptée ou vers des Esat, ces établissements médico-sociaux d'aide par le travail. Ce nouveau dispositif sera d'abord expérimenté localement en 2024, avant une généralisation prévue d'ici 2027. »


Personne n’a réagit. Mais, me suis-je dit « Qui sont ces personnes handicapées ? ». Quelle est la définition du handicap et que recouvre la notion de RQTH macronistes ?


Eh bien, je vous invite à lire ceux qui, à mon avis, ont compris le sujet, La CGT :


« Dans le but d’engorger le marché du travail avec une main d’œuvre précaire et corvéable et de faire baisser artificiellement le taux de chômage, la notion de travailleur∙se handicapé∙e va être massivement mobilisée.


La reconnaissance du handicap (RQTH) va être attribuée automatiquement à un nouveau public élargi: accidenté∙es du travail, victimes de maladies professionnelles, assuré∙es bénéficiant d’une pension d’invalidité, les titulaires d’une carte « mobilité inclusion » avec mention invalidité, les titulaires de l’Allocation d’Adulte Handicapé (AAH) et les anciens élèves ayant bénéficié d’un projet personnalisé de scolarisation de la MDPH.


Lorsqu’un demandeur d’emploi obtient cette reconnaissance, l’opérateur France Travail en sera automatiquement informé.


Dans le but d’être orientée en masse dans des entreprises qui, sous couvert de missions médico- sociales, exploitent les travailleur.euse.s handicapé.e.s sous le patronage de l’Etat.


Tout en permettant, pour les entreprises du milieu ordinaire, de remplir plus facilement l’obligation d’emploi des travailleur.euse.s handicapé.e.s (pour rappel : 6% de l’ensemble des effectifs, depuis 1987) en augmentant le volume de travailleur.euse.s handicapé.e.s. »


Je vous conseille vraiment de lire l’article de la CGT, mon résumé est un peu bancale. :)


La macronie avait prévenu que « nul n’est inemployable ». Par conséquent, tout le monde à France Travail. Même ceux qui ne peuvent pas travailler, je pense.


À noter que dans leur loi Bidule, rien concernant les entreprises du milieu ordinaire. C’est pourtant eux qui ont l’obligation d’embaucher des personnes handicapées. Pas de sanction supplémentaire, etc.


Je parie qu’au moment où le projet sera discuté, nous aurons droit aux mêmes techniques des macronistes : dénigrer les personnes handicapées, au choix « fraudeurs » ou « feignasses » comme ils l’ont fait pour les chômeurs, les gens au RSA, les personnes en arrêt maladie, etc.

On parle ici le milieu protégé.


Vous voudriez que ces personnes se retrouvent sur le marcher du travail actuel ? Sérieusement ? Mais ce serait une violence bien plus grande que ce qu’il se passe dans les ESAT.  Rien que le rythme de travail est une violence, l’exigence d’autonomie est une violence.

Que les t ailleurs en ESAT soient sous payer peut être mais qu’ils n’aient aucun droit du travail c’est faux.

  euh .... les  CAT  (centres d' aides par le travail) existent depuis 1975 ....   Et vous les découvrez maintenant parce qu' ils font des produits de  consommation  " éthique " " bio"   " locale " !!!! en fait , ils faisaient de la sous traitance , et n' étaient pas médiatisés ..;  et ils donnaient bonne  conscience aux grandes entreprises .... je   connais une  grande entreprise pharmaceutique  qui a   fait mettre ses petits  cachous dans des boites  pendant des années dans la ville  où il était implanté ... en bienfaiteur, cela  va de soit 

 en plus,  ils sont gérés par des assos,  qui font payer aux travailleurs l'aide  au budget, même si  y a pas besoin... certains quand  même sont indépendants  ( et en général il y a des transports prévus)  et ce n' est pas " adapté" aux pathologies psychiatriques 

Le service public se sert donc également des personnes handicapées pour faire de l'audience et vendre des produits industriels.

Si France 2 travaillait correctement avec ses journalistes juridiques et gastronomiques, le reportage aurait été de meilleure qualité. Cela aurait donné à des artisans, des confituriers voire même des couverturiers indépendants en matière chocolatée, l'envie de recruter des personnes handicapées.


Les personnes handicapées sont présentes chez ce personnage les vendredis soirs à travers un chroniqueur invité. Bien évidemment, aucun aspect du présent article n'est abordé. L'invité doit juste avoir quelques minutes de temps de parole sur l'intégralité de l'émission.

Les exigences sont les mêmes en ESAT que dans une entreprise? Euh  non.

Qu'il y ait des humiliations et de la maltraitance, c'est comme dans toutes les structures sociales, la faute à quoi? Manque de moyens humains, manque de formations, suppression des réunions d'équipe dont on démontre tellement facilement qu'elles ne servent à rien, instabilité du personnel créé par le recours aux CDD, les salaires faibles, une estime sociale qui est un reflet de l'estime porté sur les personnes dont on s'occupe, et le besoin de lutter contre des lustres de rejet qui demande un travail de fond.

Mais en arriver à reprocher aux entreprises qui emploient des handicapés d'exploiter un filon !!?! Le "filon" est là pour ça. 

Qu'elles aient des comptes humains à rendre, oui. Économiques, ok, mais pas de cet ordre là, pas ce reproche là!


Et j'ai assisté personnellement au rejet de personnes handicapés intégrés dans le monde de l'entreprise, il y a aussi beaucoup à dire sur le manque de soutien et la violence du milieu professionnel. "elle avait qu'à le dire qu'elle était sourde aussi, pas faire sa coquette", "celle-là elle compte pas" en désignant un poste de travail visiblement adapté au milieu d'un secrétariat, lieu d'accueil du public, vers lequel je m'étais dirigé...


Pour sûr que les conditions du reportage, alors que ce n'est pas du tout un sujet devant être pris "à chaud", dans une urgence de l'info décoiffante, sur le vif, montre à quel point ces gens des JT profitent du poids de l'antenne de façon outrée. 

 

(Peut-être que c'était l'occasion de parler du magazine de la santé, qui fait autrement, mais chut!, n'attirons pas l'attention sur les reportages de qualité, l'ouverture d'esprit, le direct (incroyable!), la rigueur, le respect de l'auditeur de tout poil. C'est un îlot de résistance, non?). 


de plus certains de ces organisme sont subventionnés par l'ETAT,LA RÉGION,LE DÉPARTEMENT.

Merci beaucoup pour cet article !

Et merci aussi aux assos anti-validisme qui font un travail remarquable dans l'indifférence générale.

Ca fait trop longtemps que tout le monde se voile la face sur les ESAT. On  a rétabli une forme d'esclavage moderne et pas mal d'assos handi (en fait d'assos de famille) ont laissé coulé en partant sûrement du principe que le  capitalisme était tout de même bien généreux d'accepter la servitude de quelques milliers ou dizaines de milliers de désoeuvrés qui après tout, doivent bien rendre ce qu'on leur a offert, le droit de rester en vie...


L'opinion publique a un peu de mal a accepter que les personnes handicapées ne souffrent pas seulement de problèmes physiques ou moteurs mais aussi psychiques. Les dépressif chroniques, schizophrènes...  appartiennent aussi à cette caste des personnes handicapées, et elles souffrent en plus d'une invisibilation encore plus poussée, comme si  l'opinion public leur déniait le droit à être reconnu(es) comme tels. Bref les troubles psys sont considérés comme des maux sociaux et générationnels et non des maladies...


 Alors c'est vrai qu'il y a tout un tas de problèmes auxquels on sera jamais confronté et c'est sûrement en ça qu'on est des mauvais handicapés. C'est difficile quand t'en croises d'être tout à fait sûr que s'en est...

  Si l'habituel paternalisme permet (très très légèrement) de protéger des foudres des médias et de l'opinion publique les personnes handicapées physiques et/ou moteurs, il n'en est pas de même pour leurs frères et soeurs d'exclusion qui sont très clairement accusées d'être des fainéants, des assistés, des profiteurs du sysème, d'un système qui daigne leur lâcher 850 balles par mois pour les plus chanceux d'entre eux... 850 balles par mois pour les aider à survivre à l'extérieur, et à éviter les hospits à répétitions qui côutent (un peu.......) plus que 850 balles par mois......

Alors peut-être qu'on des cassos, peut-être qu'on apporte queutchi à la société, peut-être qu'on fait du bruit et qu'on vit pas exactement selon les us et coutumes des gens bien comme y faut, peut être que parfois on pu, et que souvent on a une sale gueule, et qu'on a pas des masses envie de nous adresser la parole pour nous vendre des panneaux photovoltaïques, d'ailleurs nous non plus on a pas forcément envie d' addresser la parole aux vendeurs de panneaux photovoltaïques...

...mais quand on est un(e) adepte des comptes d'apothicaires, de la "rationalité économique", quand on a l'obsession de la dette et qu'on est a fait Centrale Sup jusqu'en CE2, on en arrive logiquement à la conclusion qu'il vaut mieux un pauvre dehors qui paye un loyer, des charges, de la tva et de la bouffe, plutôt qu'un pauvre à l'intérieur, avec la "Protection Sociale" qui paye la chambre, la bouffe, les infirmier(e)s, psychos, psychiatres, AS, les urgences, les décompensations, les forfaits de jour, de nuits... tout ça pour un résultat qu'on qualifiera dans la plupart des cas (des établissements surtout) de tout à fait modeste....

Serait-ce une froide disgression ? Certes, mais quand on est une souris de Schrodïnger on se dit que ca risque d'être coton d'en arriver au même point en partant de l'abaya, de snackmaster ou de Laurent "Spartakiste" Jofrin.

Fainéant vous dis-je. Fainéant...



Pointons également cet article de la revue Dièses (en accès libre).

Merci pour cet article, il est excellent. Il y a un Esat près de chez moi. Les cadres y sont très bons marché. Je connais la maison du directeur, c'est une belle maison.

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