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Guadeloupe : le jour où la télé a diffusé "la scène étincelle"

Cahin caha, la Guadeloupe semble s’acheminer vers une sortie de crise : à l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas si un accord a finalement été trouvé avec le Medef et les autres organisations patronales qui avaient refusé de signer la proposition du LKP, mais à lire leur contre-proposition, l’affaire semble en bonne voie. Et le bilan de cette époustouflante mobilisation est pour le moins encourageant : six semaines de grève générale, déterminée et intelligible, débouchant ces jours-ci sur la quasi-certitude que les revendications ont été entendues et qu’elles seront honorées…

Derniers commentaires

Té, ben moin lé bien content l'abonment moin la pris ter là, tout ca mi lit y fait plaisir le zyeux ! Merci zot tout @SI, merci encor plis a ou Judith !

(signé un Réunionnais, catégorie "petit blanc les Hauts" ; lisez jusqu'au bout l'article de Wiki, c'est important pour comprendre que dans chaque DOM la situation est particulière...)
[large]Eh, ho, là, tous, si on prenait exemple sur les guadeloupéens, et qu'on sortait le 19 mars, avec des banderoles, "la France c'est à nous, pas à eux" ? Et qu'au lieu de faire une timide "grévounette" on se lançait dans une "rêve général" ? Chiche ...[/large]

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"Le bloc, le ciment : le voici pris, le corps de la mobilisation, constitué devant une séquence de télévision habitée par la puissance de la symbolique théâtrale. Je ne sais s’il faut se réjouir ou se lamenter d’un tel diagnostic, qui donne à la représentation médiatique le pouvoir de créer une conscience sociale. Que serait-il advenu de la Guadeloupe et des Guadeloupéens, si Canal 10 n’avait rien filmé, si le préfet avec empêché les journalistes de filmer, si la scène fatidique, et celles qui suivirent, n’avaient pas permis aux Guadeloupéens d’opérer cette identification à eux-mêmes ? La télévision a-t-elle donc ce privilège exorbitant de pouvoir, seule, nous faire accéder à la conscience de notre condition ? Est-ce à dire que tant qu’une représentation médiatique de nous-mêmes ne nous est pas donnée, nous flottons dans le mirage de notre identité séparée, pas tout à fait sûrs de vivre ce que nous vivons tant qu’on ne nous montre pas qu’on le vit ?"

A l'occasion d'un projet dans le cadre d'une action lecture dans une ZEP du 93, en 1995, j'ai recueilli plusieurs témoignages autobiographiques d'adultes antillais (parents d'enfants scolarisés en maternelle) ; il s'agissait de nourrir des monographies sur l'enfance, la scolarité, l'immigration de ces parents pour, dans un deuxième temps, en tirer la matière à écrire des albums pour enfants.
Les premiers mots ont été, sans exception, "créole", "esclavage", "colonisation", "misère" etc... Ces adultes, tous contraints à l'immigration en métropole pour raisons socio-économiques, n'avaient à l'évidence pas quitté le pays ; ils y retournaient dès que possible pour les vacances et y retourneraient dès que possible, dès que les enfants seraient élevés et autonomes.
J'en ai retenu l'image d'une communauté fortement "cimentée" autour de ses valeurs, sa langue, sa culture, son histoire, autant d'éléments tenaces et revendiqués, malgré l'éloignement et les contraintes de la vie en métropole.

Ceci pour dire que sans doute, avec ou sans la présence de la télé/miroir, la "prise" aurait eu lieu, tôt ou tard. L'entêtement, l'arrogance, le mépris, l'égoïsme des castes dominantes, puis assez vite, la brutalité des forces de l'ordre, ne pouvaient que finir par mettre le feu aux poudres et allumer la mèche de la révolte dans les consciences, depuis si longtemps domestiquées et assignées à subir dans le silence individuel. Cela dit, si la télé peut fédérer les foules dans la bêtise, la vulgarité ou la futilité, elle peut sans doute aussi bien, à l'inverse, participer à fédérer de saines révoltes. Et ça c'est plutôt réjouissant, il me semble.
"Tôt ou tard, la force deviendrait consciente et agirait."

Cette phrase de George Orwell éclaire encore une fois le monde contemporain.

Il est plutôt rassurant, au contraire, que la télévision, celle-là même qui le plus souvent abrutit les masses, éveille, sans le vouloir, la conscience politique des spectateurs.

Souvenez-vous enfin qu'il a existé un mai 67. Oui, un mai 67 en Guadeloupe, avant notre mai 68 à nous, et dont la menace d'une résurgence fait frémir aujourd'hui les politiques.
Merci pour cette chronique attendue, Judith.
Surtout restez dans les colonnes d'@si, où que vous alliez.
Malgré les commentaires de PJLSM qui, malgré son manque de temps disponible et révélé ici , trouve le moyen de le consacrer à se frotter plus haut à des forumeurs de gros calibre, et n'a pas compris que vous n'étiez pas journaliste, mais prof de lettres, comme vous le signalez ici par exemple dans ce décryptage implacable sur Finkielkraut:
Toujours un régal de vous lire et de vous entendre, soit dit en passant .

Bref, comme dab après chacune de vos chroniques: vivement la prochaine :-)

FDC, lecteur fidèle
Qui a dit que ces images étaient volées ?
Ce sont ceux qui ont invité les médias, qui n'en voulaient plus (à chercher du côté des élues, CCi et préfet).
Arrivés dans la salle, les caméras étaient là pour accueillir le LKP qui ne les avaient pas conviés.
Je crois que Judith à raison sur ce qu'elle dit : les syndicats nationaux ont abandonnés le combat avant même d'avoir mené une vraie bataille.
Et comme le disait Ulysse Martagon ici même dans ce forum « une grévounette est prévue le jeudi 19 mars prochain. »

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Le témoignage de José Bové, a 30'50:

http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/index-fr.php?page=emission&id_rubrique=572
très intéressant, merci
très intéressant en effet. Merci

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Encore une fois nous avons un texte remarquable et brillant de Judith, mais…
après avoir disserté brillamment sur les critiques comparées du film sur le « CHE » sans l’avoir elle-même vu,
voici une chronique, excellente aussi, sur des commentaires d’images qu’elle n’a pas vues elle-même.
L’on m’a raconté, est-ce vrai ou non, qu’un jour le génial Fellini avait fait une publicité pour un excellent
chocolat…dont le nom et le conditionnement étaient sortis de son imagination.
Ruée des acheteurs vers ce chocolat, sans aucun doute le meilleur du monde, mais qui …n’existait pas !
A méditer.
Bonne chronique à laquelle je mettrai un petit bémol... Les Guadeloupéens n'ont pas spécialement besoin de la télé pour exprimer leur solidarité, bien que que vu l'ampleur du phénomène, ça a certainement du jouer.

Les grèves sont assez courantes en Guadeloupe et même si elles ne rassemblent pas toujours autant de courants, les blocages et coupures d'électricité ou d'eau y sont fréquents.
Les gens ont toujours de grosses réserves d'eau potable, de piles pour la radio et de bougies ( ne serait-ce qu'en cas de cyclone ). Ils ont également souvent de petites productions personnelles de fruits et légumes et certains élèvent quelques poulets ou cochons...

Le voisinage, n'est là-bas pas un vain mot. On connait ses voisins et chacun peut compter sur l'autre en cas de manque. C'est en partie pour ça qu'une telle situation dégénèrerait plus vite en métropole...

Je me souviens d'une grève des chauffeurs de bus à qui on voulait imposer un uniforme et des horaires fixes ( une régie quoi ). Hérésie ! Les bus en Guadeloupe sont privés ( chaque chauffeur a son bus ou plusieurs ), on paye en sortant en fonction du trajet effectué. A une époque, hélas révolue, on pouvait même y monter et en descendre ou on voulait...

Les guadeloupéens ont été solidaires immédiatement. Pas de bus, pas grave, on va se débrouiller. Les gens se rendaient à peu près ou ils voulaient avec le stop entre connaissances ( ou pas ).
Le cauchemard de Jean-Pierre Pernaut en quelque sorte... Pas de mécontents, tous solidaires.
Les seuls que les blocages gênaient vraiment étaient les mêmes qu'aujourd'hui : Les chefs d'entreprise qui ont poussé pour que l'état renonce, ce qu'il a fait.

Ces grèves sont des exemples dont on devrait s'inspirer si on veut obtenir autre chose que des demi-mesures comme on en a l'habitude en métropole... Le 19 Mars ? Super, le 20, tout le monde est au boulot, ça va beaucoup gêner les décideurs, c'est sur...
Une belle victoire en tout cas... Saurons-nous rassembler autant d'opinions ou de corps de métiers différents en métropole, c'est la question.

Pour les images, je pense qu'en demandant à Canal 10, ça pourrait se faire.
Bravo, c'est du grand Judith.

Et puisque vous en parlez, je voudrais revenir sur la représentation collective nécessaire en politique :

Vous dites :
Une seule certitude : s’il est vrai, comme l’expérience guadeloupéenne le suggère, que nous ne nous voyons que tels que la télé nous montre, que nous n’osons dire que ce que nous y entendons

Vous faites référence au fait que les Guadeloupéens, soudain, auraient eu conscience des problèmes auxquels ils seraient tous confrontés sans oser se le dire et que seule la télé pourrait le verbaliser et provoquer un mouvement qui ferait qu'ils l'affronteraient ensemble.

Moi j'aurais une vision différente : c'est purement empirique, mais j'ai pu constater une chose dans ma vie, c'est que les pauvres se plaignent très peu, question de dignité.
Globalement, plus on est riche, plus on se plaint. Je suppose que si les pauvres commençaient les plaintes, ils n'en finiraient jamais, vue leur situation.
Dans une population pauvre, on assume, et on se tait sur ses problèmes. C'est ce qui doit arriver aux Guadeloupéens en général, pour lesquels un certain nombre d'articles et de reportages soulignent la faiblesse du niveau de vie.

Quand les pauvres commencent à prendre conscience de leurs problèmes collectifs et spécialement de leur aggravation, ils le font dans la revendication.

Dans cette scène fondatrice que vous décrivez sur Canal 10, les Guadeloupéens sont dans un grand moment de démocratie. Un échange se fait entre leurs dominants, les parlementaires, et des syndicalistes. Et la parole, l'essence, le fluide même de la démocratie, se libère. Et cette parole devient revendication.

Forcément, nos représentations collectives se font dans le lieu du collectif, et dans le lieu de l'information, dans les médias. Puisqu'il n'y a pas de démocratie sans une information exacte qui permette l'analyse puis l'action. C'est bien pour cela que le pouvoir politique et le pouvoir économique ont pris le contrôle des médias. Sauf que personne ne peut tout contrôler.....

Et pour en revenir à cette scène, moi je retiendrais surtout le côté « Domota était impressionnant », par la clarté de ses explications. Mais peut-être aussi parce que sa force mentale et physique laissent apparaître quelque chose qui court en filigrane dans le conflit guadoupéen : c'est le problème du recours à la violence.
Parce que Domota tout au long du conflit a clairement montré qu'il était prêt à assumer ce recours à la violence.

On a tous vu ces images où il avance entouré de ses gros bras, où il fait plus penser à un mafieux qu'à un syndicaliste. Cette image pourrait le desservir, comme les témoignages qui font état de fermetures obligatoires des magasins sous peine de représailles, et le moment où un membre du Medef local l'accuse de l'avoir pris au collet violemment.
Il me semble qu'au contraire, elles le servent aux yeux des Guadeloupéens, parce qu'elles font la preuve de sa détermination. Celui ou celle qu'on suit est celui qui assume son propre rapport à la violence tout en maintenant la cohésion du groupe parce qu'il l'a pensé comme tel.
Domota et le LKP (où s'est produite la première scène fondatrice, mais loin des caméras) vont même tenir lorsque le climat quasi-insurrectionnel qui a été provoqué par leur combat va finir par faire un mort dans leurs propres troupes, de façon totalement gratuite. Et il va aller jusqu'au bout.

Et il va le prouver dès cette scène fondatrice puisqu'il va y assumer la violence du départ des dominants institutionnels qui se trouvent être tous blancs, résultat d'une situation post-coloniale pas encore résolue.

Et donc, pour vous tranquilliser, Judith, je vous confirme que les images et les mots changent le monde, en tant que projections. Et donc que la télévision peut jouer un rôle déterminant dans ces changements parce qu'elle fait circuler les images et les mots. Mais hors de la télévision, ça peut se faire aussi : par exemple, le mouvement altermondialiste est né loin des projecteurs.

Et en tant que chroniqueuse, vous détenez une parcelle du pouvoir.
Dans ce grand maelström collectif qui nous emmène tous vers l'avenir, vous pouvez jouer un rôle déterminant. Comme nous tous, et un peu plus, sans doute.
Dites nous de voter PS, PC ou NPA ça sera plus simple Mme Bernard ! ça sera aussi plus claire pour tout le monde. Il y a peut être des sites plus adaptés pour étaler vos opinions politiques ...
Enfin du décryptage, du vrai. DS devrait en prendre de la graine. Quand Judith donne toute sa mesure, il nous faut modestement l’admettre, la conscience de notre insignifiance décryptologique nous saute à la figure. Un autre bondissement figural celui-là, une mise en abyme vertigineuse dont les vertus pédagogiques nous laissent sans voix. L’étincelle qui déclenche l’étincelle. Explosion garantie.

A l’excellence du décryptage vient se greffer l’originalité du procédé utilisé : un décryptage médiatique sur un médium non visible. « Introuvable sur Internet », c’est dire si la censure a encore frappé. Vous inventez une nouvelle discipline rien que pour nous. Quelle chance ! Il faut malheureusement l’admettre, là aussi, vous serez la seule à pouvoir exploiter ce puissant outil analytique. Trop difficile d’accès au commun des verbieurs. La langue de bois possède maintenant un équivalent journalistique : le décryptage virtuel ou l’art de décrire pour ne rien montrer.

Pourquoi tant d’engouement pour un événement non visible ? On le comprend mieux en vous lisant. C’est le subversif de l’événement qui le rend si attractif. Jugez plutôt, des hommes, naturels, qui devisent entre-eux en créole, tous en même temps, façon démocratie participative, et de l’autre côté, les engoncés du bulbe, coincés dans leur conventionnel qui lisent leur prose sans un commentaire. D’un côté, les noirs décontractés, ouverts à la discussion. De l’autre, les blancs refermés sur eux-mêmes, empêtrés dans leur protocole. Et au milieu, le téléspectateur guadeloupéen, pour la première fois de sa vie frappé d’illumination en découvrant que ce sont ces métropolitains si contrastés qui décident froidement de leur sort à tous (NDLA : y compris du nôtre). Bang ! La révélation. Le soulèvement général est en route.

La voilà donc cette fameuse étincelle qui va drainer derrière Che Domota tout un peuple uni dans la révolte, à l’exception des quelques incontournables brebis galeuses dont lémédia se gargariseront, assoiffés qu’ils sont de médiagénique. Mais quand le progrès est en route, rien ne peut l’arrêter. L’unanimité est telle qu’il faut même aménager des barricades pour contenir le flux grandissant des manifestants. Tous solidaires. Les syndicalistes ne savent plus où donner de la tête pour calmer les ardeurs, réfréner les passions grévistes. Tout un peuple se dresse et … ferme le rideau de fer à leur passage. Là, c’est le métropolitain qui a une illumination : la solidarité est plus efficace avec de gros biceps ; c’est que c’est lourd un rideau de fer.

Alors bien sûr, il y a ces pusillanimes qui voudraient gâcher la fête. Cette mère qui doit nourrir quatre enfants ; tu parles d’un argument, toi ! Non, mais elle est folle ou quoi ! L’art consommé de la téléologie pragmatique est une seconde nature chez vous, chère Judith. Plus prosaïquement, je dirais que le sophisme sied à votre discours, du moment qu’il procure le résultat escompté. Exemple, le renversement des réalités : les propos bien audibles, ceux-là, de la malheureuse mère de famille désespérée s’évanouissent, s’évaporent, se volatilisent, devant la réalité concrète d’une scène rapportée, avec quel brio, une scène sans fiction, sans trucage, sans montage, C’EST DU DIRECT ! Différer le direct afin de mieux le matérialiser à nos yeux ébahis, il n’y avait que vous pour oser le faire. Vous osâtes, sans état d’âme, de cette même âme qui est prête à épousseter la vérité dérangeante pour mieux nous guider sur le chemin de l’élévation idéologique.

Attendons de dresser le constat de cette triste victoire gagnée de haute lutte. Attendons de voir quels seront les dommages collatéraux et surtout pour qui. Pour les plus touchés, il restera toujours la possibilité d’aller quémander l’aide du directeur adjoint d’agence ANPE le plus médiatique des Antilles, M. Domota en personne. Si c’est pas du service après-vente, ça !
Très juste, rien à ajouter, continuer à viser tout vos prochains papiers.
A l'heure où les négociations ont abouti en Guadeloupe et se prolongent en Martinique, un appel à la grève générale est lancé à La Réunion...
En métropole, une grévounette est prévue le jeudi 19 mars prochain.
Merci pour l'article, j'ai bien aimé.
Il y a par contre des informations qui n'étaient pas justes. Étant sur place, je peux en témoigner.
Il n'y a pas eu que canal 10 pour suivre ces 4 ou 5 jours de diffusion en direct.
Bien qu'étant en grève, RFO les diffusait aussi donc ce ne sera pas trop difficile de trouver les images.
Quelle étrange mise en abyme dans cette chronique. Vous commentez non pas des images, mais des souvenirs d'images racontés par quelqu'un à un journaliste 5 ou 6 semaines après leur diffusion.

Vous devriez savoir pourtant qu'une scène racontée par un témoin n'est jamais a prendre comme argent comptant.

Je n'ai moi non plus pas vu ces images, mais la personne qui raconte interprete les images autant qu'elle les décrit : "comme au théâtre... Quasiment en meme temps ...presque tous blancs ... C’était très fort".
Ce que vous décrivez est une scène de trash TV, la télé réalité qui si elle n'est pas scénarisée (comme sur certaines chaines privées ou publiques à heure de grande écoute) a la vertue d'un commencement de preuve.

Donc la télé-réalité c'est bon pour nous aut' le publique. J'entends d'ici TF1 nous claironner: "on l'avait bien dit!"
Parfois il y a des titres réjouissants :
Fin de la grève en Guadeloupe : le Medef "implose"
Ben ,ma Judith ,j'en tremble encore d'émotion!Alors ,il est encore permis d'espérer ?En l'homme bien sûr ,pas en la télé !
Tu es la plus forte ,et je vote pour que tu prennes la place du chef ,surtout après ses prestations Péannesques et Guillonesques;comment?on ne vote pas pour nommer le chef ? Ah bon :DOMMAGE !!!

Pardonnes moi le tutoiement,mais je tutoie tous ceux que j'aime .Et une analyse comme la tienne ,là ,sur l'étincelle gouadeloupéenne ,j'AIME.
ça me punche(?)pour le reste de la journée,de la semaine,de ce qui me reste à vivre.
legui.
Je rejoins l'avis de Félix, plus haut, je n'ai pas non plus été vraiment convaincue ni par Audrey Pulvar, charmante au demeurant, ni par les autres, trop loin, malgré eux, sans doute, des "mouvements de fond de la société antillaise". Je pense qu'il aurait été intéressant d'inviter sur le plateau, en "opposition", ou en "complément", des syndicalistes "de terrain". Une autre voix.

Mais là, bravo... L'info me manquait, vous me l'avez donnée. Je suis restée sans voix, merci Judith, pour cette analyse intelligente et passionnante.
Ah ben non, ne partez pas, on a encore besoin de ces superbes chroniques (déjà que ça faisait 1 mois qu'on attendait ;).
Pour la métaphore footballistique, pareil que sleepless plus haut, z'auriez pu prendre d'autres exemples, je sais pas ce que c'est moi, un coup franc...
Message 1/5max du 05/03/09.

La puissance spectaculaire de la télé a joué ici des deux côtés, adjuvant, et opposant : comme spectacle symbolique (la scène inaugurale), elle joue comme déclencheur décisif. Comme spectacle voyeuriste (la négativité explosive de la grève), elle handicape son intelligibilité et sa crédibilité.

La télévision comme caisse de résonance, c'est encore un fait, avant qu'elle ne soit systématiquement dépassée par internet dans ce rôle-là.

Rappelons-nous, c'est ce qui a contribué au succès des Don Quichottes à l'époque, qu'ils l'aient voulu ou non, la télé avait trouvé dans leur dispositif (pour échapper aux expulsions, les tentes et les hommes dos au canal) une dimension théâtrale, esthétique tout au moins, qui lui a plu à la télé, en sus du fond qu'elle aime bien traiter, lorsqu'elle peut en renouveler la forme.

Ce paramètre-là, cette caractéristique de ce média de masse, plus proche de la vidéo surveillance, captant l'instant et laissant aux autres le soin d'organiser le spectacle, rend de fait celle-ci manipulable.

Utilisons cet aspect plus souvent, le pouvoir ne doit pas être le seul à y avoir accès. Donnons à nos luttes une forme télégénique. C'est ce qui ce fait de plus en plus (masques blancs sur tous les manifestants, etc).

Hélas, l'imagination n'est pas toujours au rendez-vous, la télé veut du neuf, du spectaculaire, donnons-lui ce qu'elle veut, pour que cette caisse se fasse, malgré elle, l'écho de nos revendications.

yG
Hier soir, dans l'émission de France 3 "ce soir ou jamais" ( pas encore disponible), José Bové fait aussi référence à ce moment où chacun a pu entendre les arguments assénés par les uns devant les réalités exposées par les autres. Il réclamait que les discussions syndicats-patronat-gouvernement, en métropole, se fassent aussi sous l'oeil des caméras, pour que chacun puisse juger.
Pourquoi pas ?
Bonjour,

Ne désespérez pas Judith.
L'impression donnée par la scène catalysante de Canal 10 en Guadeloupe est celle que je ressens lorsque lémédias enjolivent les déplacements de l'Hyper dans notre beau pays.
Les plans sur l'auditoire UMP trié sur le volet ressemblent un peu au plan des Blancs entourant le préfet et le MEDEF de Guadeloupe.

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Je sais pourquoi je suis abonnée. Merci.
Excellent retour, Judith.

Je me permets juste une remarque : je trouve dommage que, comme la plupart des media dès qu'il s'agit d'évoquer "le collectif" (autre dénomination poilàgrattante), vous ayez fait référence au football.
On (je) n'en peut plus du foot...
Voilà, c'est tout :)
Passionnant, merci Judith.

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