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Commentaires

Grèce : poule mouillée ou dépêche d'Ems ?

Parmi les journalistes qui traitent de la Grèce, on n'a jamais compté autant de spécialistes de la théorie des jeux.

Derniers commentaires

En meme temps arrêt sur image hier parlait de cet économiste comme un joueur de poker .
C'est un peu tard, mais je viens de le découvrir.
A lire !!!
http://www.cracked.com/blog/5-easy-ways-to-understand-game-theory-for-jerks/
À noter, ce matin, le passage de D. Reynié, qui a affirmé sur France-Inter, que l'un des foyers de l'antisémitisme, outre le FN et les Musulmans, serait selon cet idéologue, le Front de Gauche, et particulièrement les électeurs de Mélenchon.
http://www.dailymotion.com/video/x2hdyap_d-reynie-trois-foyers-de-l-antisemitisme-le-fn-les-francais-musulmans-les-proches-du-front-de-gauche_news
Bien évidemment, il serait bien inutile de lui rappeler que si effectivement, il n'est plus à démontrer qu'il est solidement ancré dans l'extrême-droite et dans ce qu'il reste de la vraie extrême-gauche en France, qui se trouve bien loin politiquement parlant du programme du FdG; le fantasme et la haine du Juif se baladent aussi du PS à la droite en passant par le centre - sans parler de leurs politiques et/ou propos anti-immigrés, anti-Roms.
Bien évidemment, Cohen n'a émis aucune objection à ces propos, le contraire eût été étonnant.
Un petit décryptage serait le bienvenu.
A mon avis dès le début Syririza, bien que clamant le contraire, se prépare à un clash final. L'important pour eux n'est pas de rester dans la zone euro, mais de montrer aux grecs que c'est bien la zone euro qui a rendu la séparation inévitable.
Vu les dernières idées avancées par Moscovici et son rôle joué avec Chypre, je doute très sincèrement de cette histoire. Pour moi son alignement avec le reste de l'oligarchie européenne est absolument évident, et je ne vois pas la France dire autre chose que ce que dit l'Allemagne.

N'oubliez pas que Moscovici ne pense plus en Français mais avec le langage de la finance désormais. Et ce n'est pas son rôle de dirigeant d'un lobby patronal qui va nous rassurer sur les intérêts qu'il défend.
Je vois très bien la scène d'une "garde à vue" subtile (mot à la mode!)

Le suspect: Varoufakis le représentant de la Cosa Nostra Grecque appelée Syriza.

Les deux flics s'étant entendus dans les rôles (psychologiques - s'ils pouvaient!!)
Le bon, doux, lisse, sirupeux: Moscovici
Le dur, sombre, retors, machiavélique: Schaüble

Une pièce, un ventilateur, un interprète (pour Moscovici) tous les autres maîtrisant, parfaitement l'Anglais...des feuilles de papier sur lesquelles les propositions sont écrites mais qui volent sous l'effet du ventilateur.

Des fronts en sueur.

Nous sommes à Bruxelles.
Les négociations sont dans les choux.
Les apories de la raison ont toujours fasciné les rationalistes. Paradoxe de Condorcet, dilemme du prisonnier...La culture anglo-saxonne ( donc la science économique) est, bien plus que la notre, dominée par la philosophie analytique, donc par le logicisme. Il faut y voir l'obsession libérale de la dépolitisation de l'économie: la logique n'est ni de droite ni de gauche, qu'importe que Fifine soit noire ou blanche pourvu qu'elle attrape les souris. La théorie des jeux est typique de cet état d'esprit. Dans ses " écrits de Londres", Simone Weil oppose la conception anglaise de la politique, aristocratique-ludique, au sérieux de la politique française. Le succès de la théorie des jeux est évidemment lié à l'américanisation généralisée, et le pointage fasciné des apories de la raison ne doit pas faire oublier qu'elles sont les exceptions qui confirment la règle, et que la règle, c'est le Marché.
Si je suis globalement d'accord avec vous, je pense qu'il est quand même utile d'apporter deux nuances :
1) La théorie des jeux a bien entendu des limites, néanmoins il ne faudrait pas s'en priver totalement au prétexte qu'elle est trop rationaliste. La théorie des jeux ne doit pas être vue comme un moyen d'expliquer directement des phénomènes, mais plutôt comme un ensemble d'outils qui permettent d'apporter des éléments de réponse. Ces outils sont relativement souples, et peuvent tout à fait fonctionner en dehors du cadre de rationalité et d'information parfaite de l'économie dominante. En résumé ce dont il faut surtout se méfier ce n'est pas vraiment de ces outils eux-mêmes, mais des hypothèses qui sont prises en amont et de la manière dont les conclusions sont utilisées. La théorie des jeux est utilisée dans de nombreux travaux qui ne sont absolument pas néo-libéraux / "pro-Marché".

2) Depuis un certain temps je ne suis pas sûr qu'on puisse dire que l'économie dominante en France soit moins rationaliste que l'économie dominante anglo-saxonne. Il existe des écoles anglo-saxonnes hétérodoxes influentes, avec des gens comme Susan Strange (anglaise, décédée en 1999 mais dont l'influence intellectuelle est bien vivante), Steve Keen (australien) ou Herman Daly (américain). En France les économistes hétérodoxes luttent encore pour faire reconnaître la spécificité de leurs approches (voir l'article d'Anne Sophie sur le sujet il y a quelques semaines), et il vaut mieux être sûr de son coup avant d'affirmer qu'on fait de l'économie politique. Alors que des gens comme Alesina ou Rodrik, qui se revendiquent explicitement comme économistes politiques, publient dans l'American Economic Review, et que la revue Journal of Political Economy est considérée comme une des plus influentes (voir http://www.journals.elsevier.com/journal-of-socio-economics/news/editorial-the-impact-factor-and-ranking/).
Dans une négociation, il y a plusieurs parties avec différents intérêts. Qui tentent à utiliser la communication à leur profit.

J'ai lu comme vous hier Varoufakis (ce brillant professeur d'économie enseignant à Austin Texas devenu ministre) racontant qu'on avait substitué le texte. C'est donc encore seul, contre la faute de tous (oui, tous) les ministres des finances de chaque pays membre de l'Union Européenne si Varoufakis a refusé le texte. C'est donc l'Europe intergouvernementale (comme Varoufakis l'aime) et non fédéraliste (qu'il répugne) qui a proposé ce texte.

Dommage que seule la version grecque de cet événement ne soit donnée et rapportée dans votre éditorial.
Il y a juste quelques autres Etats membres dans la partie en jeu.

Il faut aussi parfois rappeler que non, l'UE n'est pas à l'origine première de cette crise. Les solutions apportées et les restrictions sévères n'ont servies à rien. D'accord, mais rien ne dit qu'un blanc-seing n'aurait pas amené à même situation, exacte point par point.
Pour comprendre la partie, l'Histoire semble ici au moins aussi utile que la théorie des jeux.

En effet !
Et Machiavel ou Clausewitz voire Racine, sont plus utiles que Graham Nash ou Akerlof pour comprendre ces petits jeux d'intérêts.

Ce qui n'empêchera pas les spécilaistes de la spécialité de se gargariser des mots tous plus ronflants les uns que les autres, histoire de noyer le poisson.
Sacré Bismarck, quand on songe aux conséquences... et sacré emballement nationaliste aussi.
Vous n'exagérez pas un peu DS ? Bon, c'est sûr, sur cette question comme sur d'autres, vu la façon dont fonctionne l'Eurogroupe, on pourrait dire: tiens, faisons un référendum, voyons ce que nous voulons demander à la Grèce, et les peuples (enfin les votants) trancheraient!
Ah mais les technocrates répondraient que la question est trop technique...
(nb c'est un partisan du "oui" au TCE en 2005 qui écrit ça)
Bonjour
Si on veut bien vous croire Daniel, il semblerait aussi que Moscovici et Schaüble joueraient également au jeu de la poule mouillée mais mon petit doigt me dit que Moscovici va se mouiller le plus vite.
Ah les renoncements des solfériniens, on sait que c'est dans leurs gènes.
NB: le "jeu de la poule mouillée" n'a pas grand chose à voir avec la théorie des jeux. C'est plus une histoire de psychologie que de maths.

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