Glyphosate, VSS : quand deux conceptions du journalisme s'affrontent
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Vous faites un travail formidable, trop peu connu !
Derniers commentaires
C'était passionnant ce sujet de thèse. Merci
Sinon... il y aurait sans doute une suite à cette enquête vélo : en effet, SPECIALIZED un concurrent de GIANT est américain et a AUSSI ses usines domiciliées à TAIWAN (notamment l'usine MERIDA !).
Il s'agit plus de PROTECTIONISME pour l'Amérique de Trump... que d'un réel intérêt pour les conditions de travail des ouvriers !!! 
Je ne sais pas ce qu'il en est de l'ensemble de la thèse de Baptiste Schummer, mais le tableau à deux colonnes donné en exemple pose de grosses questions sur le sérieux de sa méthodologie et sur les propres biais du chercheur.
1) Baptiste Schummer accole systématiquement un adjectif au mot "faits": "faits officiels", "faits certifiés", "faits des autorités légitimes" Or ces adjectifs sont non seulement très connotés, mais ils visent à associer les faits à un discours officiel. Or les faits, par définition, sont indépendants du discours, officiel ou non. La présentation de Baptiste Schummer laisse penser qu'il adhère à une sorte de post-modernisme qui nie l'existence même de faits objectifs.
2) De même, il utilise les guillemets ... mais seulement dans la colonne de gauche. Le "vrai" journalisme contre "le militantisme", sources "crédibles". L'emploi de ces guillemets peut se justifier dans la mesure où ce sont de expressions utilisées par les personnes interrogés, mais dans ce cas, il faudrait les employer aussi pour la colonne de droite, en mettant "propagande" ou "omerta" entre guillemet. En l'absence de guillemets, Baptiste Schummer fait sien le discours de la colonne de droite et révèle ainsi ses biais idéologiques.
3) Je ne sais pas ce qui justifie le terme de "dominant" et de "dominés" pour parler des deux groupes. Peut-être que le reste de la thèse donne une explication, mais puisque les deux discours ont bénéficié d'une exposition médiatique importante, y compris dans les "grands média", je ne vois pas ce qui permet d'affirmer a priori qu'un des deux groupes est dominant, et l'autre dominé. Cela ne peut se faire qu'après une analyse se reposant sur des données quantitatives.
Le problème que j'ai à la lecture superficielle de cet article et de ce tableau est assez proche : la colonne des gentils (clairement) est compatible avec le descriptif, ou en tout cas l'auto-descriptif, de tous les discours "alternatifs" de type platiste, révisionniste, covidosceptique, transphobe, climatisceptique, etc. Si cette lecture n'offre pas de distinction entre des mouvements contestataires légitimes ou non, sa classification n'est pas très éclairante (et sa charge morale/politique implicite est assez bancale).
D'autre part, les catégories d'expertises sont assez ambivalentes, parce que la dénonciation des violences de genre (et des asymétries de pouvoir non-dites) passe souvent par la recherche académique, une forme d'expertise élitiste avec ses propres autorités (rejetées par les conservateurs), de même que les écologistes se réfèrent aux autorités des sciences climatiques qui s'opposent parfois aux autorités politiques, que les tenants des droits LGBTIQ+ s'appuient sur les avancées de la compréhension de l'humain, etc. L'expertise scientifique est souvent prise en sandwich entre les voix officielles politiciennes (politiciens, médias) et les appels populistes au sens commun traditionnel.
Bref, il y a des couples d'opposition bizarres et des catégorisations un peu arbitraires, pour un discours sous-jacent du coup assez fragile (au sens ou ses arguments sont facilement retournables/exploitables).
Vous faites un travail formidable, trop peu connu !