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Féminicides : "Il y a une prévalence du récit des accusés"

"Préparez-vous pour la bagarre" : le nom du compte Instagram de Rose Lamy, suivi par plus de 200 000 internautes, donne le ton. Celle qui traque les biais sexistes dans les médias revient pour "Arrêt sur images" sur l'évolution du traitement des féminicides, viols, agressions sexuelles dans les médias. Pour elle, il reste encore beaucoup à faire mais cinq ans après MeToo, une "révolution narrative" serait en marche.

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C'est peut-être naïf mais je me dis qu'humaniser l'agresseur aide un peu plus le lecteur à réaliser que oui, ça peut être n'importe qui. C'est le principe des maux systémiques, ils ne sont pas le faits de simples individus égarés ou dérangés mais aus(...)

Je trouve cette interview de Rose Lamy très bienveillante, alors que cette dame dit des choses que l’on peut trouver contestables. Le fait, par exemple, de prétendre que les médias idéalisent les hommes violents sous prétexte que les proches sont int(...)

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J'ai souvenir de plusieurs articles où les versions Parisiennes sont souvent policières/gouvernementales ...

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Derniers commentaires

Par souci d'équité, la citation "Tout ce qui a été écrit par les hommes sur les femmes doit être suspect, car ils sont à la fois juge et partie." doit aussi se lire par son symétrique "Tout ce qui a été écrit par les femmes sur les hommes doit être suspect, car elles sont à la fois juge et partie." 

Faut-il en conclure que les hommes ne peuvent écrire que sur les auteurs de féminicides et les femmes que sur les victimes ? Dans ce cas (absurde) l'auteur de l'article du Parisien a fait son travail.

Cette personne mélange tout avec rien, et cette bouillis idéologique n’aide hélas pas la cause des femmes, c’est triste.

En quoi ne présenter l’assassin que comme un monstre aiderait à quoi que ce soit ? En quoi est-il présenté en héros national ? Monter un portail est héroïque ? Et, désolé, les monstres ça n’existe pas, les actes monstrueux si. Oui, monsieur tout les monde peut être un connard violeur et / ou meurtrier.


Mélanger Cantat avec PPDA et DSK, c’est mettre un meurtrier avec deux violeurs, quel rapport ?

Et que dire de son analyse de meetoo, tellement à côté de la plaque ?


Encore une fois, cette personne, a mon sens, nuit tellement à la cause des femmes, dire à ce point n’importe quoi donne juste des arguments trop facile à ses détracteurs (voila de quoi se nourrissent des Praud ou des Zemour).

Je trouvé cet article non pas dans la deconstruction des medias (le cœur d’@si) mais une tribune pour un personnage dogmatique bourré de contradictions.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Le titre ? Prévalence du récit des accusés? 


Quand je lis: 

"Décrire son profil, c'est très bien, mais tout ce qui consiste à créer de l'identification, à le surhumaniser, pour qu'on compatisse à son sort, ou qu'on se dise "ça peut arriver à tout le monde", dans le sens de commettre un accident, sans jamais voir le contexte, c'est dangereux."


Je trouve que le titre est caricatural. 

En plus il m'a rebuté, donc je ne peux même pas le voir comme une accroche de bonne guerre.

Et d'entrée, un genre de reproche envers un ton agressif, un truc à alimenter le courant anti-féministe.. Alors que si ça, c'est pas un combat défensif, quoi?


Les  reportages télé étaient du même genre que Le Parisien. Bon il y a un sketch de Haroun sur le phénomène "il disait bonjour". C'est un phénomène de fascination global envers la criminalité. On est dans le hiatus "compréhension/ compréhensif", un recoin cognitif de la psychologie humaine. Le fait est qu'on se demande surtout pourquoi il a fait ça? Encore heureux qu'on se demande pas un truc du genre "a-t-elle mérité ça?", ouf. 


Autre idée de titre "Assassinat conjugal, un point de vue orienté?" "interview de Rose Lamy, point de vue féministe" 


Merci pour cet article. Je suis étonnée des autres commentaires, j'ai de mon côté trouvé qu'il y avait plusieurs choses importantes a entendre : la nette prévalence du récit de l'accusé par rapport a la victime dans les faits divers ou que l'aspect important de MeToo est d'être une révolution narrative, permettre d'entendre la parole des victimes, et non celle des dominants. Merci aussi pour la citation de Beauvoir !  


Je ne sais pas trop quoi penser du début de l'interview sur les articles du Parisien, s'il faut "humaniser" l'accusé. Il y aurait peut-être une différence à faire entre humaniser un PPDA ou un Strauss Kahn, clairement un dominant et un M. tout le monde, qui a malgré tout commis un crime irréparable ou enfin dans des cas qui ne sont pas des féminicides, mais où il y a quand même un rapport dominant-dominé, tels que les violences policières...

Je complète/corrrige mon commentaire, il n y a probablement pas de différence en fait, car tous ces cas font système, avec des rapports dominant/dominé.
Cela ne résout pas pour autant simplement la question sur la maniere de traiter ces sujets dans les médias, mais je rejoins R. Lamy sur l importance de rendre visible la victime plutôt que l accusé.

"il n y a probablement pas de différence en fait, car tous ces cas font système, avec des rapports dominant/dominé."


Je vous rejoins totalement.


"Cela ne résout pas pour autant simplement la question sur la manière de traiter ces sujets dans les médias


Pour ce qui est du traitement de ce type d'affaire, peut-être devrions nous considérer que ce ne sont que des faits divers, du moins, perçus comme tels ? Ça rejoint la précédente émission, la place qu'ils occupent sur la grille (90% de l'info de mémoire) et le peu de considération, finalement, dans leur traitement.


Ce sont des « événements sans événement » pour Michelle Perrot. Romancer des faits les rend sans doute plus intéressant ; donc fait vendre. 


Je voulais dire qu'il est nécessaire de considérer les faits différemment. Un traitement froid et une place pour la victime m'irait bien plus que l'enfance de l’agresseur, ses goûtés d'anniversaire et ce qu'il a mangé le midi.

Pour ma part je rejoins Davesnes sur le fait qu'il n'y a pas forcément d'intérêt à rendre la victime  plus visible.  En revanche l'individualisation du meurtrier, de sa famille qui est mise sur un pied d'égalité avec la famille de la victime en termes de tristesse est choquante. Surtout quand on la compare non tant à un DSK qu'à la meurtrière de Lola par exemple, totalement déshumanisé, présentée comme une anonyme représentante de toute sa catégorie, à savoir les immigrés illégaux. Je veux bien qu'on rappelle l'humanité des criminels, notre état de droit s'honore de cela. Mais alors il faut les humaniser tous.

Pour ma part je rejoins Davesnes sur le fait qu'il n'y a pas forcément d'intérêt à rendre la victime  plus visible.


Je pense que cela dépend de ce qu'on appelle "rendre visible", mais je suis en tous les cas plutôt d'accord avec plusieurs propos de R. Lamy :


"Dans mon livre Défaire le discours sexiste dans les médias, je cite de nombreux exemples de faits divers : 80 % du temps, on parle de l'accusé. Il y a une prévalence du récit des accusés, une dimension narrative dans les médias qui met au cœur des histoires les hommes et leur destin. Les victimes, leur famille, les femmes tuées, les enfants tués sont des personnages secondaires qui intéressent moins les journalistes. "


"J'ai l'impression que maintenant, on doit passer à la redéfinition des personnages du récit journalistique. Il y a une domination narrative du réel. On met encore au centre des articles le ressenti de l'accusé, donc on va avoir de l'empathie pour lui. On maintient un système dans lequel les agresseurs sont au cœur du récit et les femmes, les victimes sont des personnages secondaires. On continue à alimenter cette inégalité dans le traitement journalistique des violences. Quand on continue de les humaniser, de leur trouver des excuses, on déshumanise les femmes qui disparaissent même des récits. "


"Toute cette compassion, justification, minimisation des violences des accusés a un effet sur les représentations, un effet sur le monde social. On va adopter le point de vue des accusés et en faisant cela on va, collectivement, totalement oublier le point de vue des victimes, des familles de victimes. Si on fait disparaitre l'humanité des victimes dans les récits, ce ne sont que des histoires qui s'empilent. On ne raconte pas du tout le récit d'un monde de rapport de domination entre deux genres."


C'est d'ailleurs intéressant que vous parliez du commentaire de Davesnes. je cite un extrait qui je trouve en un sens correspond bien à plusieurs propos ci-dessus :

les victimes de ce genre d’agresseurs de sortie de boite de nuit sont, excusez du mot, "interchangeables" (sauf pour les proches bien sûr). Être victime d'un fait divers, ça peut arriver à tout le monde, par contre, être l'auteur d'un crime atroce, là encore pardonnez l'expression, "c'est pas donné à tout le monde".

Le fait que vous citiez la meurtrière de Lola et la façon dont elle a été (mal)traitée dans les médias montre bien qu'il n'y a pas un parti pris systématique pour les meurtriers comme le prétend Rose Lamy. dans ses caricatures grotesques, qui ne peuvent que desservir sa (juste) cause.
En ce qui concerne l'assassin de Justine Vayrac, encore une fois le fait d'enquêter sur lui, d'interroger ses proches, qui parlent de lui "en bien", d'essayer de cerner sa personnalité, présente de l'intérêt. Le propos n'est pas de l'humaniser et de passer sous silence sa victime, comme le prétend la caricaturiste, mais d'essayer de comprendre ce qui peut conduire au passage à l'acte. Peut-être que ça dérange de montrer qu'il n'a pas le look de l'emploi ? Qu'il nous ressemble. Peut-être que Rose Lamy dirait, comme Manuel Valls quand il s'adresse aux chercheurs en sociologie après les attentats islamistes ; "comprendre, c'est excuser" ?
Au passage, si vraiment les médias avaient été complaisants avec Lucas L., ils n'auraient pas insisté sur le fait que sa victime a reçu plusieurs coups (portés avec un instrument contondant) et sans doute violée contrairement à ses affirmations. Ils n'auraient pas rappelé qu'il avait déjà été condamné par la justice. Rose Lamy ne retient que ce qui l'arrange.

Que ceux qui parlent de "négation de la victime" se rassurent. Les médias parlent bien de Justice Vayrac. On sait qu'elle avait un enfant de deux ans. Qu'il s'appelle Gabin, qu'elle était séparée du père de Gabin depuis un an et demi. Que ce jeune homme était présent lors des obsèques. On sait, grâce à ses amis, que Justine était intelligente, qu'elle avait toujours le mot pour rire, qu'elle avait toutes les qualités. Mais je ne suis pas sûr que ça fasse avancer le schmilblick (le k c'est en hommage à Pierre Dac plutôt qu'à Guy Lux).
Je ne suis pas sûr que si elle avait été une sans-papiers venue d'Afrique les mêmes médias en parleraient comme ça.

Analyse qui montre que" infra-subliminal "renvoi à une perception subjective liée a notre, genre,  éducation, sensibilité, culture, histoire perso. Toutefois et ... certes, la déconstruction, l homme au barbuc dont on a raillé Sandrine Rousseau ne sont pas que des moqueries anecdotiques pour la descendre. Elles cache un malaise masculin qui sent confusément la remise en cause de la dévirilisation la faiblisse l'impuissance le partage l'égalité etc...  

Excellent article. On a envie de le faire lire à melenchon et à Manuel bompard, qui nous disaient que Quatennens n’était pas un homme violent. Des génies. Évidemment c’est pas un meurtrier, mais le mécanisme est le même.

 "Tous les violeurs, tous les criminels ont été un jour des enfants innocents, qu'est-ce-que ça change ? On sait bien que ce ne sont pas des monstres qui au quotidien tabassent tout le monde dans la rue, ce sont des gens intégrés"

Elle est gentille , mais comment tu justifie le contrôle de tous par tous , les cameras , la délation , etc etc si tu dis pas aux gens qu'ils doivent se méfier de leur ombres  ? La question a se poser ne serait elle pas , la personne qui écrit cet article est un trouillard qui a peur de ses voisins , en opération commandée par le gouvernement , d'extreme droite , .Vous attachez pas a ce qui est dit , mais plutôt a celui qui le dit . Donnez a un trouillard le pouvoir et on finit tous en cage ! 

Je trouve cette interview de Rose Lamy très bienveillante, alors que cette dame dit des choses que l’on peut trouver contestables. Le fait, par exemple, de prétendre que les médias idéalisent les hommes violents sous prétexte que les proches sont interrogés. Il me semble que lorsqu’une personne tue ou agresse violemment une autre personne, ce n’est pas vraiment (c’est le moins qu’on puisse dire) dans l’ordre des choses. Et donc, ce qui interpelle, davantage que la personnalité de la victime, c’est comment quelqu’un peut en arriver à commettre des actes aussi horribles ? C’est d’autant plus intriguant que les proches de cette personne la décrivent comme quelqu’un de « normal », « équilibré », « sympa », « travailleur », « serviable », « bien intégré » (rayez la ou les mentions inutiles).
Il me semble que pour le grand public, il y a moins d’intérêt à faire le portrait de la victime, à parler de son parcours de vie, vu que les victimes de ce genre d’agresseurs de sortie de boite de nuit sont, excusez du mot, "interchangeables" (sauf pour les proches bien sûr). Être victime d'un fait divers, ça peut arriver à tout le monde, par contre, être l'auteur d'un crime atroce, là encore pardonnez l'expression, "c'est pas donné à tout le monde".
Il n’y a que les amateurs de faits divers croustillants, les lecteurs de presse crapoteuse, qui veulent « tout savoir ».
C'est d'ailleurs un sujet en soi que la presse, même dite sérieuse, fasse ses choux gras des faits divers sordides et en parle ad nauseam. Je n'ai jamais autant entendu dire "il y a de plus en plus d'insécurité" alors que les chiffres des crimes de sang ne vont pas dans ce sens. D'après cet observatoire "Il y a 20 ans, on comptait 1 600 meurtres par an, aujourd’hui, on en dénombre deux fois moins. Le taux d’homicides a baissé de 3 à 1,4 pour 100 000 habitants entre 1993 et 2021".

Je tique quand le journaliste du Parisien déclare : en tant que journaliste, on n'a pas accès au casier judiciaire

J'ai souvenir de plusieurs articles où les versions Parisiennes sont souvent policières/gouvernementales ...

Vidéos de violences policières : Le Parisien lave plus blanc

https://www.acrimed.org/+-Le-Parisien-+

C'est peut-être naïf mais je me dis qu'humaniser l'agresseur aide un peu plus le lecteur à réaliser que oui, ça peut être n'importe qui. C'est le principe des maux systémiques, ils ne sont pas le faits de simples individus égarés ou dérangés mais aussi l’imprégnation d'une culture en nous tous qui fait que des gens qu'on trouve équilibrés puissent faire ce genre de chose.

Si on ne dépeint les accusés que comme des gens qui ont eu des soucis avec la justice, ou qui ne sont pas perçu comme étant tout à fait sympathiques, on rapproche l'inconscient collectif de l'image utilisée dans l'interview du violeur mentalement dérangé avec un couteau dans la rue, facilitant le "ça ne peut pas m'arriver" chez le lecteur.


Peut-être faut-il être moins subtil dans nos descriptions ? Si le lecteur peut facilement s'identifier, peut-être faut-il aussi le guider spécifiquement vers une conclusion que les violences ne sont pas uniquement le fait de gens dérangés mais découlent d'une certaines culture qu'il faudrait changer ?


Je ne comprends pas ce qui semble être une contradiction dans le discours de Rose Lamy. Probablement parce que mon interprétation des mots écrits ici diffère de celle de leur autrice.

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