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Féminicides : "Ce n'est pas un crime passionnel, mais possessionnel"

Une femme tuée tous les deux jours en France en 2019, par son conjoint ou son ex-conjoint. Après un long silence, le chiffre s'est imposé dans les médias. Ce chiffre, mais aussi un mot pour désigner ces meurtres : des féminicides. Comment cette réalité invisible s'est-elle enfin imposée ? Discussion avec Madeline da Silva, co-organisatrice du mouvement Nous Toutes ; Sophie Gourion, créatrice du Tumblr "Les mots tuent" ; et Lydie Bodiou, historienne, co-directrice de "On tue une femme. Le féminicide, histoire et actualité" (éditions Hermann).

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Je suis le seul à être choqué par la réponse apportée à Elisabeth Levy ?


Mme Levy : "Je voudrais m'insurger contre l'idée que c'est un phénomène de société. Ce sont des drames, des tragédies indivudelles absolument terribles |...] Eh bien justement, 1(...)

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On est bien dans l'idéologie avec cette histoire de "féminicide" l'objectif est de faire comprendre qu'il est bien plus grave de tuer une femme qu'un homme ...


Le féminisme extrémiste actuel est franchement fatiguant, il n'y a aucune guerre entre les hommes et les femmes, ce courant idéologique analyse tous les rapports homme/femme comme une guerre, un conflit dans lequel les hommes sont l'ennemi à abattre, c'est une idéologie mortifère pour la société.


Cela a déjà été dit mais 120 ou 150 morts par an c'est marginal comme problème en terme statistique et il y a bien plus d'hommes qui sont tués chaque années de manière violente que de femmes.


En effet ici l'objectif du féminisme extrémiste est de faire oublier certaines réalités pour vous faire croire que les femmes seraient beaucoup plus victimes que les hommes de violences. Pour ce qui est des violences conjugales c'est très souvent des alcooliques, j'ai eu à traiter plusieurs cas et les hommes en étaient tous ce n'est pas un cliché; l'alcool rend violent et pas que contre les femmes (dixit mon expérience aux urgences).


Il ne faut pas non plus se cacher derrière son petit doigt même si nabilla a mis 5 coups de couteau en pleine poitrine à son compagnon (qui apparemment est toujours avec elle) les hommes sont plus violents que les femmes et ce sera toujours le cas, car oui la différence des sexes existe et la biologie ça existe n'en déplaise aux féministes extrémistes et au gender. 



J' ai rien contre l' utilisation de barbarités aculturatisées, mais outre que "féminicide" renvoie aussi bien à infanticide, qu' à bactéricide, insecticide, ou raticide, et que, incidemment, la racine homi, d' homicide définit l' espèce humaine, et non, désolé pour la cause des femmes qui s' occupent de la cause des femmes en cause, au genre masculin, je vois pas trop l' intérêt de jargonner.

En outre, le terme fait d' une hypothèse, un fait le genre devenant déterminant objectif dans l' accomplissement du crime...Ce que nous pourrions définir, de mon point de vue, comme un présupposé: ennuyeux, nan!?

Si un homme tue son petit ami arabe, doit-on penser, avant même l' instruction, qu' il s' agit d' un crime homophobe, raciste, et islamophobe, de surcroit, si la victime avait été vue à la mosquée!?

J' arrive vraiment pas à comprendre l' intérêt à remplacer le terme homicide par un féminicide qui ne changera strictement rien sur le nombre de victimes...Et rassurez-vous, quand je lis que 300 femmes sont mortes sous les coups de leur mari, ou de leur ex-ami, j' ai parfaitement saisi qu' on causait des femmes: pas besoin de me mettre les points sur les i (de femmes)!

 


Abrutis.

"Une femme tuée tous les deux jours en France..."

Sans même parler de la manière pathétique de présenter l'information pour avoir le maximum d'impact, il est dit plus loin que 121 femmes ont été tuées en 2018. Ca fait une tous les trois jours.

Ca ne donne pas envie de voir l'émission que je n'ai d'ailleurs pas vue. Mais j'imagine à quel point tout le monde sur le plateau aurait a-do-ré que ce soit "une femme par jour" et ça me suffit.

Cuistres.

J'en suis à peu près à 10 mn et est évoqué le site www.noustoutes.org Je mets sur pause et essaie de surfer, adresse invalide. Je regarde le descriptif de l'émission, le site n'est pas mentionné. Alors ai-je mal lu ? Ou effectivement ce site est-il mort ? 

Très bonne émission.

Sur la question de l'"accélération" des violences en 2019, un autre élément de réponse peut se trouver dans le livre "Backlash" de Susan Faludi (un ouvrage que je recommande absolument à quiconque s'intéresse aux mouvements féministes).
Ecrivant sur le "backlash", ou retour de bâton, se manifestant par une poussée de l'anti-féminisme dans les années 80 en réaction aux avancées des droits des femmes dans les années 70, elle montre un continuum de réactions allant de la critique médiatique du féminisme aux attaques contre le droit à l'avortement.  Elle observe également une augmentation de la violences contre les femmes (doublement du nombre de demandes aux refuges d'aide aux victimes de violences conjugales, augmentation de 70% des plaintes pour viol)
Son argumentaire est que cette augmentation s'explique, certes, par le fait que les violences sont plus souvent rapportées par les victimes mais également que, dans un contexte de critique de la domination masculine et de "backlash", certains hommes sont encouragés au passage à l'acte par le besoin de réaffirmer leur autorité par la violence. Ce positionnement peut être validé par les enquêtes de victimation et un discours également prégnant sur la "crise de la masculinité".
Conclusion: avec l'avancée des droits des femmes apparaît systématiquement un discours de réaction anti-féministe (Susan Faludi montre aussi de quelle manière le phénomène remonte aux premiers mouvements féministes dès le XIXe siècle) qui tape à la fois sur les méfaits du féminisme et la crise de la masculinité. Dans ce contexte, le passage à l'acte violent peut être favorisé par un discours qui légitime les violences aussi bien sexuelles que domestiques.
Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité. - Simone de Beauvoir.

Source (Eng) https://seminariolecturasfeministas.files.wordpress.com/2012/01/faludi-susan-backlash-the-undeclared-war-against-american-women.pdf 

Un article intéressant : Féminicide en Europe.

Ca donne des statistiques par pays en nombre de victimes pour 100 000 femmes avec des différences significatives. En Europe, ça va de 0,26 à 0,96 mais ils indiquent qu'en Russie, Salvador ou Afrique du Sud on dépasserait les 6 et qu'au Honduras ça irait jusqu'à 15.


Ils donnent une définition du mot liée au culturel : "le meurtre intentionnel d'une femme suite à la transgression supposée des rôles réservés aux hommes et aux femmes, découlant de la tradition et des normes sociales".


On comprend facilement le problème là où on hérite de moeurs allant de l'infanticide des filles à l'immolation des veuves en passant par le crime d'honneur, là où "traditions et normes sociales" demandent de "tenir" son épouse (et ses enfants) serait-ce par les coups etc.


Cette définition est d'un usage plus délicat dans notre société qui se veut loin de ça, où il est plus difficile de renvoyer un assassinat de femme à une tradition ou norme sociale mais l'émission a posé de bonnes questions sur nos mentalités, la perception des violences conjugales comme affaire privée, la romantisation du crime passionnel, les schémas possessifs etc.


Certains voient sans doute mal en quoi le problème serait encore culturel vu les décennies de discours contre ces violences et pourtant, il n'est pas si loin ce sketch des Inconnus où l'on disait : "la femme devra se justifier de son viol au commissariat". Il y a 30 ans, tout le monde voyait ça comme crédible, comme traduisant une mentalité commune.


Et on pourrait poser non seulement la question de la représentation de la femme pour l'homme mais de l'homme pour lui-même : les garçons sont élevés dans des représentations guerrières avec ce que ça implique pour les types de délinquance/criminalité et de passage à l'acte. Répondre à l'offense par un coup de poing est toujours dans la norme des représentations de la virilité et rajouter "on ne frappe pas une femme" pour faire du chevaleresque n'est qu'une précaution sans garantie.

Merci de cette très bonne émission et d'avoir pensé à traiter ce sujet. Cela permet de bien comprendre pourquoi le terme de féminicide est justifié et pourquoi il s'agit d'un fait de société et non d'un fait divers. 


J'étais aussi très intéressée de voir l'angle des journalistes qui relaient encore souvent le point de vue de l'homme sans se poser de questions (cf. l'affaire Daval), et sous-entendent presque que  "c'est la faute des femmes si elles sont tuées", c'est très bien montré dans l'émission !

Je trouve dommage que Luc Frémiot, depuis peu retraité, procureur à Douai, n'ait pas été invité ; il s'est illustré comme défenseur des femmes.

Il existe aussi à Arras un centre unique en France, le centre Clotaire, où des hommes violents, qui auraient pu tuer leurs femmes, sont pris en charge par des psychologues et des éducateurs (émission sur France 3 Hauts de France en octobre 2018) et articles dans la Voix du Nord.

Une fois suffit, nul n'est à l'abri.


Lors d'une séparation, après 12 ans, sous tension, à bout, j'ai giflé légèrement mon ex compagne.


Je me suis tout de suite effondré et fait un malaise.


Mon ex compagne a appelé les secours ; impossible de respirer !


Les secouristes ont expliqué que j'avais fait une crise de panique.

Un comble : l'agresseur dans les pommes !


La violence n'est pas dans mon éducation. 

Cette gifle, je la porterai toujours sur ma conscience.

Même si elle n'a occasionné aucune trace physique.


C'était il y a 32 ans, mon ex et moi sommes encore très bons amis.


Mais cette gifle pardonnée restera impardonnable !!!

Uxoricide , donc, "mes bien cheres soeurs"

Feminicide ou fait divers , pourquoi une diffèrence avec l'antisemitisme où une agression suffit pour mettre en avant l'antisemitisme



Je suis le seul à être choqué par la réponse apportée à Elisabeth Levy ?


Mme Levy : "Je voudrais m'insurger contre l'idée que c'est un phénomène de société. Ce sont des drames, des tragédies indivudelles absolument terribles |...] Eh bien justement, 140 par an [...] Je crois que si on regarde avec juste un peu de distance historique et un peu de hauteur [...] Les violences conjugales sont quelque chose de beaucoup plus répandu et qui mérite certainement une politique".


Mme Da Silva : "On peut toujours compter sur Elisabeth Levy pour faire de l'anti-féminisme primaire, et pour être du côté des agresseurs et pas des victimes. [...] La réponse est dans la question : est-ce qu'une femme qui meurt sous les coups de son conjoint c'est du fait divers ? Est-ce qu'à partir du moment où c'est une fois tous les deux jours c'est du fait divers ? Je pense que la question c'est que c'est une urgence de société".


Est-ce que c'est censé démonstrer quelque chose ? Passons sur l'invective et la déformation grossières. Rappelons que le tabac tue 60.000 personnes par an, l'obésité 50.000, l'alcool 30.000, les suicides 12.000, les chutes domestiques 10.000, les accidents de la route 5.000. Entre deux féminicides, près de 1000 personnes décéderons donc de causes directement imputables au mode de vie. Quel tour de magie permet de qualifier ces 150 décès annuels d'urgence sociale ? (chiffres Wikipedia un peu datés, mais quand même...) 


D'ailleurs, pourquoi ces 150 crimes scandalisent-ils autant, alors que 800 homicides annuels sont recensés ? Faut-il expliquer que les 650 autres victimes ne sont que des faits divers ?


Heureusement, Mme Gourion embraye et met le doigt sur deux arguments tout de même importants : d'une part le ratio homme/femme (8 femmes victimes sur 10), qui rappelle l'inégalité de la situation. D'autre part le caractère répétitif du scénario : la femme est souvent tuée alors qu'elle cherche à échapper à un conjoint violent. Argument appuyé par M. Schneidermann qui rappele que "ce qui distingue un fait divers d'un fait de société" c'est avant tout de "retrouver des constantes". Ouf. Le débat est sauf.


Je rappelle donc, avec des chiffres plus récents cette fois, qu'en 2015, 82 % des auteurs présumés d'accidents mortels sont des hommes. Si je ne connais pas avec précision la distribution des statistiques, on peut tout de même estimer que sur 3461 décès, les hommes auront été responsables de la mort d'environ 700 femmes. Oui, les hommes au volant tuent 4 fois plus de femmes que les violences conjugales : deux femmes par jour. Peut-être que la sécurité routière devrait utiliser cette stratégie, d'égrener sur facebook les innocentes victimes des chauffards. La violence routière s'illustre aussi de scénario répétitifs : la femme victime est bien plus souvent que l'homme passagère ou piétonne. Et le chauffard ivre.


Je n'irai bien évidemment pas jusqu'à dire comme Mme Levy que "la norme dans notre pays c'est que les femmes sont en sécurité". Mais l'épouvantail Levy n'est pas une excuse. Les 200.000 femmes par an victimes de violences qui forment la partie immergée de l'iceberg me semblent être un phénomène de société autrement plus significatif que les 150 dèces que ces violences occasionnent marginalement.


Mes excuses à Mmes Da Silva et Gourion, mais je préférerais voir le gouvernement plancher sur la réduction des 10.000 décès liés au chômage. Je suis sûr qu'on peut sauver plus de femmes de cette façon, même si cela implique de sauver forcément quelques hommes a


Un chose que je trouve étonnante, particulièrement à la fin du débat, quand on arrive à la question "Que faire ?", c'est que la question de la prévention auprès des hommes à tendance violente n'est pas du tout abordée. Dans les féminicides, c'est tout de même d'eux que vient le meurtre !  Faut peut-être donc s'occuper d'eux... Non ?


Je ne sais plus où (en tout cas, au Canada, je crois) mais dans certains pays, les campagnes contre les violences faites aux femmes incluent un N° vert que les hommes à tendance violente sont encouragés à appeler. Ainsi, en plus des actions de protection des femmes, bien sûr, des services sont mis en place pour accompagner les hommes auteurs de violences dans une démarche de soins. Ca implique généralement une thérapie de groupe à plus ou moins long terme.


Idem pour les pédophiles, certains pays prévoient un N° vert pour les pédophiles et (encore mieux) pour les personnes à tendance pédophile n'étant pas (encore) passé à l'acte.


Bizarrement, en France (idem en Belgique), ça n'a pas l'air d'effleurer les esprits, sauf celui de quelques associations marginales qui n'arrivent pas à se faire entendre.  Pourtant, ce n'est pas en ignorant les auteurs de violences qu'on arrivera à diminuer efficacement les actes de violences. Faudrait peut-être se réveiller...

L’émission de 2003 que vous avez caché à la fin du résumé ;) est bien représentative.
Comment Georges Kiejman a du se démener pour que la médiatisation ne soit pas à charge pour Marie Trintignant. Les remarques des femmes dans l’association de femmes battues sont très justes.

Rien que le titre du documentaire de Canal+ : M. Trintignant - B. Cantat, destins tragiques

Pfff… les deux noms sont à égalité et ce mot destins


Vous avez bien fait de la rajouter en pendant de l’émission d’aujourd’hui.


Et autrement, les maltraitances infantiles sortiront-elles aussi un jour du fait divers ?

Rien à voir avec l'émission (si ce n'est éviemment le thème commun), mais je recommande la série de photos "preuves d'amour" par Camille Gharbi.

"Joli" lapsus à 5'40 : "main de la victime" au lieu de "main du meurtrier" !!

https://www.lejsl.com/edition-macon/2019/04/18/meurtre-de-thizy-les-bourgs-le-coup-de-folie-d-un-habitant-du-maconnais                tout y est dans cet article et on pourrait multiplier les exemples ...

Le truc que je trouve assez fou, et je n'en connais pas la réponse, c'est que de tous les articles que j'ai lu récemment (dans le Monde), les émissions télé, cette émission d'asi, aucun ne dit un mot sur l'alcool. Entre 30 et 60% des violences et meurtres envers le conjoint sont réalisé sous l'influence de l'alcool. Pour les accidents de la route, c'est 20% Pourquoi ce silence ? C'est de loin le principal facteur de risque.

Je vous attendais plus sur la coupe du monde féminine de foot. Mais à arrêt sur images, quand il s'agit de femmes ou de genre, on préfère négativer.

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