Facebook en bourse : pourquoi le fiasco
Malgré un emballement médiatique mondial, l'introduction en bourse de Facebook est un flop : lancée à 38 $, l'action a baissé de plus de 15% en quatre jours. La banque d'affaires Morgan Stanley, qui a dirigé l'opération, se retrouve sur le banc des accusés. En accord avec son client, elle a relevé le prix d'introduction et fait augmenter le nombre d'action disponibles, alors que seuls quelques initiés étaient au courant que les prévisions de résultats de Facebook étaient plus que moyennes.
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Derniers commentaires
En effet, nous ne sommes pas en présence d'un fiasco, mais d'une escroquerie préméditée, selon toutes les apparences....
Fallait-il reprendre telle quelle l'analyse du WSJ dans votre article ?.. En effet, la comparaison s'effectue seulement sur les revenus du 1er trimestre 2012 (et la croissance est calculée 1Q12 vs 1Q11, cf 1). Amazon vend des objets physiques, ses ventes sont saisonnières, elle a des stocks, des bâtiments physiques, beaucoup de personnel, en bref de lourds coûts fixes ; l'autre n'a pratiquement pas d'immobilisations ou de coûts fixes (peu de bâtiments, équipements et personnel, pas de stocks), ses revenus ne sont pas saisonniers...
Si vous comparez les profits, en raison de la structure de coûts évoquée plus haut, vous voyez une nette différence : pour 1 dollar de revenu supplémentaire, Facebook génère bien plus de profit qu'Amazon - cf. 2.
La comparaison stricte des revenus vs. capitalisation boursière est donc un argument très faible pour justifier a posteriori la faiblesse relative de cette action au lancement.
1. http://www.wikinvest.com/stock/Amazon.com_%28AMZN%29/Data/Income_Statement
2. http://www.reuters.com/article/2011/01/06/us-facebook-goldman-idUSTRE70359V20110106 et http://www.edupristine.com/blog/modeling-the-historical-profit-and-loss-of-facebook/
Je suis un peu étonné par cette affirmation. Un petit détail déjà (mais qui a son importance, voir à la fin de ce post) : une banque d'affaire n'achète pas d'actions, elle se contente de conseiller l'entreprise et de l'assister pour son introduction en bourse. C'est la branche investissement de Morgan Stanley qui a acheté des actions Facebook.
Ensuite, le fait que MS ait acheté des actions Facebook lorsque le cours baissait n'a rien d'inhabituel. Tradtionnellement une banque introduisant une société en bourse garantit que le cours de son action ne passera pas en-dessous du niveau d'introduction le premier jour (apparemment c'est vachement plus la honte si ça arrive le 1er que le 2e jour... bref). C'est très net dans le cas de Facebook quand on regarde un graphe du cours de l'action le premier jour. Dès que celui-ci baisse à 38€, il se heurte à un plancher et devient parfaitement stable.
Mais si le cours chute le deuxième jour, la banque ne profite en rien de cela, au contraire. D'après le volume d'échange à la fin de la première journée, il a été évalué que si MS a acheté toutes les actions offertes à 38€, elle a du débourser 2 milliards d'euros. En imaginant que la banque revende ce stock au cours actuel, soit 32€, la perte serait d'environ 300 millions d'euros.
Le fait de dire qu'une banque d'affaire est à la fois juge et partie se réfère au fait que celle-ci a un rôle actif dans la définition du volume et du prix des actions lors de l'introduction (juge). Or ses honoraires sont calculés par un pourcentage direct de ce volume total (partie). La banque a donc tout intérêt à gonfler la valorisation initiale.
On voit d'ailleurs l'importance du fait que l'introduction en bourse n'est pas faite par la même branche que celle qui doit supporter le cours le premier jour. Même si la valorisation est surévaluée et que l'action s'effondre dès l'introduction, la branche affaire touche ses honoraires (et donc le directeur son bonus, les conseillers leur commission, etc). On se trouve donc là devant un problème classique en théorie des organisations, avec des branches poursuivants leurs propres objectifs conflictuels, et au final détrimentaux pour l'entreprise dans sa globalité.
Je me rappelle de l'entrée en bourse d'Euro Disney, j'étais dans une bureau de
poste et une femme est entrée en criant : "je veux acheter des actions de Mickey".
C'est sur qu'avec une demande aussi rationnelle le cours d'ouverture c'est n'importe quoi.
- Face de B… s’adresse toujours à moi en anglais. Comme mes contacts internautiques sont très majoritairement francophones, ça le fait moyen. Ajoutons que ma maîtrise insuffisante de l’anglais m’expose à signer des choses que je ne comprends pas.
- Face de B... est intrusif : dès le début il était au courant de mes relations internet hors FB. Chaque fois que je vais sur un site internet genre Nouvel Obs j’ai sur les côtés une relance vers un compte FB de gens que je connais. FB me suit « à la trace » comme un espion de la Stasi.
- Face de B.. se mêle de ce qui ne le regarde pas : ainsi il m’a un jour contacté pour me rappeler que c’était l’anniversaire de ma sœur ! Et ta sœur, elle fasse le beurre ?
- Face de B… est un produit mode appelé à se démoder comme les skyblogs d’ados : qui en a encore un ? Et ne parlons pas de son portail, d’un visuel aussi pauvre que rigide. Où est la personnalisation parfois raffinée des blogs perso ?
- Face de B... est le lieu de l’exhibition : allant sur le profil d’une relation du temps où elle avait un blog, je suis tombé sur une kyrielle d’échanges perso qui ne me regardaient en rien. Exhibition pauvre : à ce jour, après de nombreuse visites à l’invitation de gens pourtant intéressants, je n’ai rien trouvé qui me surprenne et m’enrichisse.
Les sites, les blogs persos et surtout la vie réelle me suffisent largement pour avoir une vie sociale des plus remplies. Je n’arrive même pas à trouver le temps de voir tous les gens que je connais. Alors…
Face de B… c’est comme la pub : un truc qui veut faire croire qu’il nous est indispensable alors que c’est exactement l’inverse : il a besoin d’un max de gens pour vendre un max d’infos. Et de pub.
PS Bien fait pour la gueule des zactionnaires qui se sont fait zuckerberger !
Ceci dit, attention, Google avait également fait un démarrage timide en Bourse avant de décoller quelques mois plus tard. Aujourd'hui Google pèse 200 milliards et comme Facebook use et abuse de sa position dominante... Même si les banques ont acheté à tour de bras pour soutenir le titre et éviter la déconfiture, je crains que l'emprise de Facebook sur le net ne soit pas prêt d'être freinée même si les plaintes s'accumulent.
Le meilleur moyen de lutter est de ne pas y aller et d'informer ceux qui y sont de ce qu'ils y laissent en liberté et en sauvegarde de la vie privée sinon Facebook, comme ils l'ambitionnent, deviendra un lieu de passage obligé ou à tout le moins difficilement contournable, à l'instar de Google et de ses dizaines de sites rachetés à coups de milliards qui leur permettent de savoir qui vous êtes, ce que vous consultez, ce que vous aimez, où vous vous trouvez, le contenu de vos mails....
Vive la concentration et la "concurrence libre et non faussée". Big Brother is watching you.