157
Commentaires

"Excité" par une tentative de viol de Lara Croft, Joystick déclenche la polémique

«Faire subir de tels supplices à l’une des figures les plus emblématiques du jeu vidéo, c’est tout simplement génial. Et si j’osais, je dirais même que c’est assez excitant». C’est ce qu'on peut lire dans un article du magasine Joystick, spécialisé dans le jeu vidéo, pour décrire l’agression dont serait victime Lara Croft, dans le nouveau Tomb Raider, une série d'histoires déclinée dans neuf jeux et deux films depuis 1996, dont le dernier volet sort en mars 2013. L’article a suscité une vive polémique sur des blogs féministes ici, ou ici, et les réseaux sociaux.

Derniers commentaires

A lire l'article je pense que le journaliste consciemment a réellement supposé qu'on mettait à mal une icône assez froide et possiblement ennuyeuse pour en faire un être « plus humain », mais il n'a pas mesuré la bêtise de ses propos, car il n'offre qu'une solution de sortie pour qu'une personne de sexe féminin s'affirme : « passer de gré ou de force à la casserole ». Ca révèle dans l'inconscient collectif machiste une idée très mauvaise des femmes en général – elles ne sont cools que si elles ont couché -, et pour en revenir au caractère même de Lara Croft c'est une réduction des possibilités offertes à l'étoffement d'un personnage. On aurait pu aussi trouver LC cool si elle avait tué une personne innocente de sang-froid pour se couvrir, ou abandonner des amis en péril pour sauver sa vie, ou mieux « La miss plaque le mec au sol qui a les mains attachées dans le dos. (…) l’ambiance sonore est saturée par les gémissements de l'homme et des insultes grivoises proférées par son agresseuse". Il poursuit: "Franchement, en terme de mise en scène, Tomb raider part dans une direction que je trouve à la fois culottée (ahah) et originale. Qu'une des figures les plus emblématiques du jeu vidéo fasse subir de tels supplices, c’est tout simplement génial. Et si j’osais, je dirais même que c’est assez excitant » pour déformer le texte original.
Bien, oui, Lara Croft en agresseur sexuel, ça change du côté sympa du personnage. Alors oui, on peut déjà entendre les remarques peu intelligentes « ah oui, moi violé par Lara Croft, je veux ! » sauf que ces personnes confondent l'image de la femme entreprenante et celle de la femme violente.

Je pense aussi qu'inconsciemment le fait de trouver cool les histoires de Rape and Revenge permet de se dédouaner de sa responsabilité personnelle des actes subits par les victimes de viol.
En gros ça donne : « de toutes façons c'est pas ma faute et puis elle s'est faite justice, donc j'peux pas faire plus... »

NB : je ne discute que de la teneur de l'article tel qu'il est présenté avec l'interprétation qu'on peut faire de la fameuse scène et pas du jeu en lui-même, qui quoiqu'en disent les fans doit traîner son lot de casseroles.
concernant l'aspect sexiste du jeu vidéo en général qui propose des jolies filles à forte poitrines en polygone, oui certes, les jeux vidéos ont longtemps été prisés par les garçons en général, et des jolies filles même polygonées c'est plus agréable à regarder et surtout plus vendeur, pourquoi aller chercher si loin?

Quant à l'article de Joystick, le journaliste s'est un peu enflammé en voulant faire son intellectuel, il ne maîtrise manifestement pas les codes de ce genre d'exercice.
Bonjour

Je viens de regarder la bande annonce, il n'y a rien de fondé dans cette polémique.

Je vous écris ici en tant que scénariste, script-doctor et enseignant en cinéma.

C'est un principe fondamental en scénaristique, que de placer un protagoniste en situation de danger, d'échec, de faiblesse afin de caractériser sa façon d'être (les situations de crise révèlent la part cachée des individus) et également de créer un intérêt, une identification du spectateur avec le personnage. Peut-être que justement ici, Lara incarne une vision particulièrement féministe : prête à se battre pour défendre ses amis, ses valeurs et son honneur. Et avec autant, sinon plus de courage qu'un homme !

Je peux juste dire que cette bande annonce est très bien construite à peu près à tous les points de vue : scénario, mise en scène, montage son, tension, suspens...

Si un journaliste a pu trouver "sexuellement exitant" que Lara Croft soit en danger d'une agression, je pense que c'est juste lui que ça regarde... et s'il l'écrit et que sa rédaction le publie, c'est sa rédaction que ça regarde.

Mais dans la bande-annonce, il n'y a que de la suggestion, ce qui est le signe d'un travail de qualité.

Comme disait René laloux "Le grand cinéma n'est pas celui qui montre, c'est celui qui suggère".

Oups... c'est pas du cinéma ? Pas grave, je maintiens quand même.
Je crois que personne n'a vraiment realise ce qui se passe ici, alors que c'est pourtant ecrit deux fois dans les deux premiers paragraphes de l'article de Laure : "Dans un article consacré au nouveau Tomb Raider, qui sort en mars 2013" et si on compte les delais normaux de sortie d'un jeu video de cet accabit, on peut meme penser qu'il sortir plutot en automne 2013

Donc dans une annee !

Ce qui veut dire que le jeu, aujourd'hui n'existe pas, et que donc personne n'a pu y jouer !

Or, tout le monde se fait prendre au piege et, une annee avant la sortie, tout le monde donne son avis sur quelquechose qui n'existe pas, en se basant uniquement sur de simples rumeurs !


**
... Une des plus efficace ( et des plus economique ) campagne de marketing de ces dernieres annees .....
Les personnes de cette vidéo qui jouent à Tomb Raider se font une idée de la femme déplorable. Désolé de mon ironie.

En tout cas, la sexualité s'apprend. Je n'ai peut-être pas tout appris à ce sujet parce que, d'après moi, Lara Croft est un modèle féminin féministe. Je laisse l'analyse du champ lexical à ceux qui extrapolent leurs propres désirs ou leur propre malaise sur les pensées et les intentions virtuelles de l'auteur de ce malheureux article.
Allez faites-moi plaisir, allez le lire.
(si pas été déjà donné, le lien, plus haut...)
http://antisexisme.wordpress.com/2012/08/25/catharsis/
Deux mot :

Internet.

Drama.

Mais Square-Enix et Joystick remercient tout le monde pour le buzz et la pub gratis (ainsi que les auteur-e-s de blog, click click click les revenus publicitaires).

Back to the drama.
Le tort de l'article, c'est de l'humour pas drôle et de mauvais goût.
Après y voir une apologie du viol, c'est quand même exagéré.
Copiage?
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/08/23/lara-croft-une-icone-malmenee_1749046_651865.html
Une actu qui touche à la fois les rapports homme-femme, les jeux vidéo, et le cul...
Et à moindre frais (pas d'autre victime que le pigiste qui a écrit sa connerie).
Quelque chose me dit que les médias vont en faire leur choux gras.
Fumigène??? Nonnnnnnnnnnnnnn!
Une bonne réponse ici : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/612220-affaire-joystick-et-lara-croft-quand-le-feministement-correct-tue-le-debat.html
Le combat "féministes VS gamers machistes" n'est pas une nouveauté. Surtout en ce moment.

Anita Sarkeesian, auteure du site Feminist Frequency, a récemment lancé un kickstarter pour récolter de l'argent pour faire une série de vidéo (très bien foutues) sur le sexisme dans les jeux vidéos. Le harcèlement incroyable dont elle a été victime (mails, insultes sur sa page wikipedia, jusqu'aux menaces de mort ou de viol) de la part de gamers a médiatisé le projet qui a atteint la somme non moins incroyable de 158 922$.

Dans le même ordre d'idée, le site http://gamersagainstbigotry.org/ qui contenait une pétition pour inciter les joueurs à arrêter de se balancer des insultes sexistes, racistes ou homophobes, a été hacké à de nombreuses reprises.

Les femmes constituent quasiment la moitié des joueurs. Et pourtant, énormément de gens acceptent que des femmes se fassent traiter de putes quand elles débarquent sur un serveur. Les joueuses elles-mêmes l'accepteront comme faisant partie de la "culture jeu vidéo". Peut-être qu'un certain site de critique des médias pourrait s'y intéresser et se demander comment les médias traitent le sujet... (je vais vous aider : peu et mal)

Très bon article de Laure Daussy, au fait !
Je précise que je n'ai pas joué à un jeu vidéo depuis ma première et dernière game boy. Donc je ne prétendrai pas ici parler de Lara Croft, puisque je ne connais rien à cette saga. En revanche, l'article de Joystick est à gerber. Point.

Si je tiens à réagir, c'est sur cette phrase de Joystick (c'est moi qui souligne): "Allez je me lance dans une théorie fumeuse. Pour moi, Tomb raider est conçu comme un "rape and revenge", genre cinématographique, qui, comme son nom l’indique, présente en premier lieu le "calvaire charnel" d’un personnage avant de mettre en scène sa revanche". Je ne vais pas revenir ici sur la locution "calvaire charnel", déjà bien remise en cause par "ça fait genre". En revanche, je tiens à rappeler que le "rape and revenge" est un genre pour le moins puant idéologiquement: il s'agit déjà d'un sous genre du genre du vigilante movie (en français: film d'auto-défense) dont le mètre-étalon est la série du Justicier dans la ville avec Charles Bronson. Le principe est le suivant: la police et la justice sont des putains de salopards laxistes, il ne reste donc comme seule solution au héros du film, victime de l'insécurité que l'Etat laxiste laisse prospérer, que de se faire justice soi-même en passant [s]au kärcher[/s] à l'arme à feu les délinquants-qui-font-la-loi dans le quartier. Avec héroïsation nécessaire du protagoniste (et mépris des autorités). On peut classer donc le genre dans une catégorie idéologique bien précise: l'extrême-droite.

Dans le cas particulier du sous-genre rape and revenge, ce n'est pas parce que c'est une fille qui se fait violer que tout à coup le genre devient gauchiste: au contraire, outre la complaisance abjecte dans la mise en scène des scènes de viol, c'est souvent l'homme qui prend en charge la vengeance (exemple-clef: Irréversible). Et même quand c'est la femme qui prend en charge la vengeance, elle a besoin d'un homme pour la protéger (ex: Le Retour de l'inspecteur Harry de Clint Eastwood, où la femme a accompli sa vengeance et où l'inspecteur Harry étouffe l'affaire pour qu'elle n'ait pas à passer par la case justice).

Exception qui confirme la règle: il existe cependant un film rape and revenge hors des clous et même carrément féministe, jusqu'à l'outrance et la provocation: c'est L'Ange de la Vengeance, d'Abel Ferrara, avec Zoé Lund (fiche ouiquipedia de l'actrice) qui deviendra par la suite une féministe hardcore et underground. Dans ce film, l'héroïne tue immédiatement son violeur. Puis elle le découpe dans sa baignoire et éparpille ses restes dans les poubelles publiques de Manhattan. Puis, elle décide d'accomplir sa vraie vengeance: s'en prendre non à son violeur, qu'elle a déjà tué, mais au genre masculin en général. Donc, elle séduit la nuit et trucide tous ceux qui sont attirés par elle. Parce que ce sont des hommes, et qu'en tant que tels, il doivent payer. Le film est loin d'être un chef-d'oeuvre (encore que), mais c'est une façon pour Ferrara (grandissime réalisateur) de déconstruire le genre fasciste du rape and revenge pour le transformer en film de gauche. Ce qui n'est pas un mince exploit. Je précise que l'héroïne est muette, ce qui n'est pas sans symbolisme sur le statut de la femme (et sur la nécessité qu'elle éprouve de passer par les actes clairs et nets plutôt que par la parole).

Pour conclure: s'extasier sur la représentation d'un viol, c'est gerbant. Et s'extasier sur la représentation d'un viol inscrite dans la thématique idéologiquement nauséabonde du rape and revenge, ça confirme l'abjection du personnage. Et le point de vue où il se place.
Sans entrer dans l'analyse du propos du magazine - où je sens bien la piste glissante et la stigmatisation qui tend à s'y attacher - je souhaiterais insister sur la contextualisation de cet opus de Tomb Raider par rapport au reste de la série.


Ce jeu a eu une certaine importance dans le monde du jeu vidéo, lors de sa première sortie. L'idée d'une sorte d'Indiana Jones féminin représentait un changement important du marketting des jeux. Beaucoup de journalistes spécialisés ont voulu y voir la reconnaissance d'un public féminin, présent, mais encore trop inaperçu tant par les développeurs que par les publicitaires. L'argument seul du "tiens le héros c'est une fille donc c'est pour les filles" serait cependant un peu court. Le gameplay n'a par exemple rien d'extrêmement innovant par rapport à ce qu'on connaissait déjà à l'époque : il s'agit d'un jeu de plateformes (le personnage doit se déplacer dans une carte en sautant et évitant des pièges - un principe célèbre qu'on retrouve dans super mario) avec des phases de combat (le personnage utilise des armes à feu contre des adversaires divers, allant du loup au tyranosaure) et quelques "énigmes" (trouver dans un labyrinthe le levier qui permettra d'ouvrir une porte, par exemple). Et il y a déjà eu d'autres héroïnes pour des jeux qu'on disait être joués surtout par des garçons (par exemple Metroid, où le personnage capitonné dans son armure, retire son casque à la fin du tout premier jeu pour découvrir le visage et les longs cheveux d'une jeune femme).


On pourrait, en creusant le personnage, chercher des éléments qui pourraient le rendre plus intéressant pour le public féminin. Par exemple, Lara Croft est un archéologue, un personnage cultivé. Cependant, on ne la voit pas beaucoup parler dans le premier jeu. L'année de sa sortie (1996) était aussi celle de la diffusion du jeu d'enquête Les chevaliers de Baphomet, qui proposait comme personnage secondaire une jeune journaliste, du nom de Nicole, au caractère bien trempé, élégante, sophistiquée et plein d'esprit et de répartie. Autant dire qu'on pouvait aussi mettre plus de moyens pour mettre en valeur un personnage féminin.


L'intérêt que représente Tomb raider est en fait beaucoup plus subtil. Ce n'est pas la date d'entrée du public féminin dans le marché des jeux vidéos : ça faisait déjà longtemps que les filles jouaient, et avec plaisir. Disons plutôt que Tomb raider représente le moment où les développeurs ont cessé d'essayer de séparer leurs offres selon qu'elles étaient destinées aux filles ou aux garçons. C'est le moment où on commence à penser en termes de blockbuster : il s'agit de produire des jeux grand public, pouvant se vendre à des quantités qui se comptent avec des nombre de plus de 6 zéros. Et dans cette optique, on a essayé de croiser les intérêts des différents publics. Lara Croft a donc un corps de bimbo siliconée dans le premier jeu (la légende raconte que le designer aurait fait un faux mouvement avec sa souris et qu'ils auraient fini par garder le personnage comme ça - une histoire qui est loin de convaincre tout le monde ^^) mais il n'empêche qu'elle est riche, noble, cultivée (une princesse? ^^) et sûre d'elle-même. Une femme moderne, mais aussi une déesse très attirante. Un personnage d'action, qui part à l'aventure et accomplit des quêtes, mais aussi un personnage subtil, qui ne part pas au combat avec trois bazookas et des muscles à la Schwarzeneger. Un personnage qui réfléchit, qui est souple, et qui se bat avec agilité (les phases de combat jouent beaucoup sur la capacité du personnage d'esquiver par des cabrioles impressionnantes).


Ce jeu fait donc partie de ceux qui représentent un tournant pour le marché du jeu vidéo. Mais il connait une histoire plus personnelle, qui est celle de la série qu'il a inaugurée. Techniquement le premier jeux avait de nombreux bugs, et ne représentait pas non plus le top de ce qu'on pouvait faire avec les machines de l'époque. Il a surtout séduit par l'univers qu'il ouvrait, et le personnage qu'il permettait d'incarner. Ce personnage a été salué et réclamé par les fans, et sans doute avaient-ils des raisons différentes de l'apprécier (le côté Indiana Jones, le fait de lui faire faire plein d'acrobaties, mais aussi les fantasmes qui sont nés autour de sa plastique, l'univers des tombes emplies de pièges que l'on explore, etc.). Les jeux suivants se sont donc contentés de recopier le premier, sans améliorer sa dimension technique. Les réactions étaient donc mitigées : plaisir de rejouer le personnage, mais déception de ne pas en apprendre plus sur lui, ou simplement frustration d'avoir tant de difficultés à le manier (des bugs de collision pouvaient rendre les sauts parfois difficiles et imprécis). Pendant plusieurs années, la série a ramé techniquement et scénaristiquement, tout en disposant pourtant d'un nombre de fans grandissant (autant garçons que filles, d'ailleurs, et on rencontre aujourd'hui encore beaucoup de cosplayeuses qui incarnent Lara Croft). Finalement, le développeur a confié le projet à un autre studio, et la qualité s'est grandement améliorée. Et doucement, les jeux ont cherché moins à reproduire les sensations de gameplay du premier opus, qu'à creuser l'histoire du personnage principal.


C'est là qu'arrive l'épisode actuel. Le personnage de Lara Croft est un personnage plutôt solide. Elle sait se battre, elle sait escalader, plonger, courir, faire des sauts périlleux, trouver des trésors abandonnés depuis des siècles, etc. Et la question qui s'est posée pour le nouveau studio de développement, c'est simplement : est-ce qu'on ne pourrait pas la descendre de son piédestal de héros invincible, pour arriver à toucher d'autres formes d'émotions? Et l'idée est donc venue de proposer une aventure où Lara Croft est jeune, faible, constamment en danger, inquiète voire terrifiée. Mais il ne s'agit pas simplement de l'humilier, comme un tortionnaire voudrait humilier sa victime. l'enjeu est de raconter comment un être humain en vient à dépasser ses limites et devenir un héros. C'est un thème assez à la mode autour des super héros. Le triologie Batman de Christopher Nolan dont le dernier épisode est paru en juillet dernier, raconte constamment cette histoire : une longue évocation de batman, comme une idée qui viendrait s'incarner. Et les films sur Spiderman ont abordé également ce thème ("Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités", le jeune homme qui soudain a des super pouvoirs doit apprendre à mener à bien toutes les responsabilités qui lui incombent désormais : c'est moins physiquement que psychiquement que le dépassement de soi apparaît, mais l'idée est la même). Dans la même lignée, au cinéma, les films où une femme fait face à l'adversité et à l'horreur n'ont pas manqué ces derniers temps (en France je pense à Frontière(s) ou Martyrs, qui ont d'ailleurs acquis une certaine notoriété outre-Atlantique).


Dans le jeu, la peur est amenée de différentes manières. Il y a bien sûr le risque (on voit dans les bandes-d'annonce que les séquences de plate-forme sont centrées sur la possibilité de tomber, le pont qui s'effondre, etc. - c'est très différent de ce que proposait le tout premier Tomb raider), mais il y a aussi la violence et l'agression. A ce niveau, le sexe du personnage offre nécessairement ces deux possibilités : l'agression physique et l'agression sexuelle. Le développeur a visiblement énormément travaillé la première dimension : la blessure, la souffrance qu'il faut surmonter, le fait de se battre contre plus fort que soi pour survivre, etc., tout y est. A ce niveau, beaucoup de jeux exploitent cette dimension. Du côté de l'agression sexuelle, c'est quand même moins fréquent. Et ça s'explique sans doute par le fait que sur le plan marketting c'est quand même délicat de vendre un truc aux femmes en leur disant "Venez jouez, mesdames, vous aurez la joie de vous battre pour échapper au viol!" Je crois qu'il est facile d'admettre que c'est délicat, en tant que développeur de jeux de type Blockbuster, d'essayer de vendre du viol. Mais il n'empêche que quand un personnage féminin est placé dans cette situation de corps à corps avec un ennemi de sexe masculin, il est difficile de ne pas penser à cette possibilité. Et sans doute essayent-ils de jongler entre la chèvre et le chou. Dans l'extrait que l'on peut voir, l'ennemi la caresse, l'espace d'un quart de seconde. C'est une référence qui parle à tout le monde. Et en même temps, lors du corps à corps, l'image est plus centrée sur les réactions de Lara Croft, en train de trouver la force de se battre, que sur le vice de son agresseur. Le gameplay aussi est parlant : visiblement c'est un Quick Time Event (vous assistez à un scène scryptée, et on vous demande ponctuellement d'interagir en appuyant sur un bouton, indiqué à l'écran). Mais on ne demande pas au joueur de seulement appuyer sur un bouton une fois. On lui demande de le marteler très vite. Il s'agit de lui faire vivre physiquement, non pas l'agression sexuelle, mais la force qu'emploie Lara Croft pour se dégager et se défendre.


En regardant le jeu de plus près, on voit assez clairement que le problème, pour les concepteurs, n'était pas tant d'insister sur du graveleux pour faire vendre, que de proposer au joueur (et je ne dis pas joueur pour exclure les joueuses) de vivre le combat du personnage pour survivre, et qui apprend à se dépasser soi-même. C'est axé surtout sur un vécu émotionnel que l'on cherche à transmettre. Un jeu qui avait déjà exploité cette veine, mais en insistant moins sur la souffrance éprouvée, c'était Half Life. Dans ce jeu, vous jouez en vue à la première personne un scientifique qui participe à une expérience qui tourne mal. Vous êtes dans un laboratoire au fin fond d'une montagne, et vous avez malencontreusement fait exploser le laboratoire et téléporté plein d'extraterrestres agressifs dans le centre où vous vous trouvez. Vous voyez autour de vous le personnel se faire massacrer, et vous devez initialement vous défendre avec un pied de biche contre des créatures dont vous ne savez rien. Régulièrement, dans le jeu, le joueur se trouve bloqué par un effondrement, et doit trouver une voie détournée pour s'en sortir. Chaque fois, le sentiment du joueur est de l'ordre de : "Eh merde, je vais encore risquer ma peau". Tout est fait pour vous donner la sensation que vous risquez votre vie, et que c'est le seul moyen de vous en sortir. Et à chaque obstacle que vous dépassez, vous ressentez un soulagement trop éphémère, parce qu'un nouvel évènement apparaît et vous force à prendre de nouveaux risques, etc. Vous êtes toujours en train de partir au casse-pipe. Et ce qui est particulièrement fort, c'est que les développeurs vous donnent cette sensation à tous les joueurs, alors que jamais votre personnage ne s'exprime d'une quelconque manière. Et lorsque vous assistez à un dialogues en deux personnages secondaires, vous pouvez toujours vous déplacer et regarder où vous voulez. Et pourtant, cette liberté qu'on donne au joueur n'empêche pas que le gameplay à lui seul parvient à faire vivre à des joeuurs différents une meme sensation. A force de jouer, on finit même par sentir quand un piège vous attend. Certains ont l'impression que le développeur est en train de vous regarder jouer, et s'efforce de vous faire vivre le spires situations, précisément comme un "gros vicelard". Dans le cas de Tomb Raider, l'expérience proposée est rythmée, non pas tant par l'inattendu qui vous tombe dessus à chaque fois au plus mauvais moment, mais par la vie émotionnelle du personnage que l'on voit souffrir, avoir peur, être sans cesse menacé et agressé par le monde dangereux qui l'entoure. Il s'agit d'invoquer la compassion du joueur. Aussi, l'agression sexuelle à l'encontre de Lara Croft ne vise pas à faire éprouver de l'excitation sexuelle au joueur, mais plutôt du stress, de la tension nerveuse, de la compassion, et de la tendresse pour cette personne qui souffre devant vous.


Concernant le journaliste, je crois qu'il est sincère quand il dit que pour lui l'excitation n'avait pas ce sens sexuel. D'autres journalistes spécialisés ont analysé le jeu de manière similaire à la deuxième explication du magazine, mais en employant évidemment un style différent. Je crois que lorsqu'il parle de tenue SM, et qu'il dit de lui-même qu'il est un gros pervers, c'est une façon d'insister sur l'humiliation que représente cet opus par rapport aux jeux précédents. Mais le mot humiliation signifie ici avant tout le retour à la terre. Ici, le joueur se rend compte que l'héroïne qu'il dirige est un personnage fragile, qui risque sa vie, qui souffre, qui a peur. C'est une humiliation, au sens où le personnage cesse de sembler invincible. Il perd du divin, il gagne de l'humain. Mais par un jeu de mots maladroit, l'humiliation peut devenir le rituel Sado-Masochiste, et donc le fait de se réjouir qu'on propose un tel traitement au personnage comme de la perversité et de l'excitation sexuelle. Sauf que ce traitement, tel que les développeurs le visent, ce n'est pas celui de se faire violer ou violenter. C'est celui de redevenir humain, d'avoir beaucoup à perdre dans l'aventure, de ne pas penser que de toute manière tout est gagné d'avance. Cela passe par ce traitement un peu voyeuriste où vous assistez aux souffrances du personnage. Ce traitement produit de la gêne au spectateur. Mais c'est là la première partie d'un mécanisme en deux mouvements : produire de la gêne, pour ensuite donner la possibilité au joueur de permettre qu personnage de s'en sortir. La gêne comme moteur, pour vous inciter à vous acharner sur la manette pour aider ce personnage qui souffre.


Je me garderai de faire une analyse freudo-féministe sur le subconscient d'une personne qui glisse de l'humiliation (au sens étymologique) à l'humiliation au sens SM (et encore, le SM peut avoir des lettres de noblesses, en tant qu'il est moins une humiliation qu'une mise à l'épreuve mutuelle : il y a des textes intéressants de Michel Foucault sur le SM). Et je ne jetterai pas non plus la pierre aux féministes qui s'inquiètent qu'on puisse se réjouir du viol d'une femme - fut-elle virtuelle. Je tiens seulement à rappeler que ce jeu vidéo, quand on l'analyse d'une manière un peu plus complète (gameplay, histoire, stratégie marketting, public auquel il s'adresse, mode de développement par rapport aux autres épisodes de la série, etc.) vise à faire vivre bien autre chose que l'excitation sexuelle d'un homme sur la base des malheurs d'une femme. Ce dernier Tomb Raider s'inscrit dans le courant des blockbusters du jeu vidéo comme Uncharted ou encore Batman : Arkham City qui s'approchent du cinéma et s'en inspirent. Il pensent les jeux comme un film, avec un traitement visuel et scénaristique spécifique, et y associent des phases interactives pour contribuer à investir de manière ludique le spectateur dans l'histoire.


Une influence particulière de ce jeu est sans doute Ico. Ce jeu japonais vous propose d'incarner un garçon dont la malédiction lui a fait pousser des cornes sur la tête. Vous débutez le jeu enfermé dans un château, au sein d'un univers un peu irréel, et onirique. Au bout de quelques minutes, l'enfant rencontre une jeune fille un peu fantomatique, enfermée dans une cage. il la libère, et dès lors qu'elle sort, des ombres l'attaquent et tentent de l'enlever. vous passez tout le reste de la partie à la protéger. Et pour l'emmener avec vous, vous devez appuyer sur une des gachettes de la manette. Le mouvement de votre main vous donne l'impression que vous êtes actuellement en train de serrer la main de la jeune fille. Tous les joueurs s'accordent à dire qu'on finit par s'attacher à cette jeune fille, qu'on a très peur chaque fosi qu'on doit la laisser quelque part pour ouvrir le chemin. Le lien affectif est particulièrement fort. Ce jeu est aujourd'hui un des grands titres de l'histoire du jeu vidéo, tant pour sa qualité artistique que pour la voie qu'il a ouverte dans le rapport affectif du joueur avec les personnages du jeu. Tomb raider est évidemment plus commercial, et n'a sans doute pas la même noblesse que Ico. Mais bon, de là à prétendre qu'il s'agit de jeter les femmes dans la boue, je crois qu'on entretiendrait un malentendu malheureux.


Bien entendu, cela ne doit pas empêcher de discuter de la direction artistique de ce jeu. On n'est pas obligé d'aimer, et il n'y pas de raison que l'on ne puisse pas critiquer - c'est-à-dire juger - la manière dont les choses s'agencent. Les bonnes intentions ne sauraient repondre à tout. Mais cela devrait nécessiter au préalable d'avoir joué au jeu en question, et de l'analyser un minimum.
et le bisou Bounou? Melissa est redevenue bébé, c'est magnifique à suivre sur Twitter : http://de.twitter.com/misspress
Aaaaahhh, Tetris...
Il faut vraiment ne rien avoir sous la plume pour faire de cet articulet un phénomène médiatique repris dans toutes les rédactions, jusqu'ici...
Quant aux enragées féministes qui voient un macho frustré à chaque coin de rue, il suffit de ne pas les lire pour ne pas subir leur profonde bêtise...
On vit dans un monde bien étrange où on se blase de véritables scandales qui laissent indifférents et où on sort les indignations sélectives pour des queues de cerise.
Ceci dit, je suis quasiment sûr que c'est voulu, pour détourner les gens des vrais problèmes.
Demain, quoi ? La dénonciation de l'apologie de la maltraitance des animaux au travers du personnage Scrat l'écureuil dans l'animation "l'äge de glace"?
La machine médiatique à abrutir a encore de beaux jours devant elle.
Lara Croft est un personnage de fiction, pas une personne. Elle ne possède pas de droits à l'intégrité personnelle, comme elle ne possède pas de droit de vote, ni droit de se déplacer, ni de propriété, ni d'expression, etc. Elle ne va pas non plus faire pipi, ne mange pas, ne dors pas, en cas de scène de viol elle ne subit aucune douleur ni lésion, ni humiliation, ni danger, ni sentiment de révolte. Elle n'est même pas touchée et le violeur n'existe pas non plus.

Quant aux joueurs, ils ne sont pas coupables de viol, comme ils ne sont pas coupables de meurtres sur des zombies, ni de terrorisme par des hélicoptères et des takatakatak, même toute la nuit.

Pourquoi ne pas utiliser son énergie pour combattre les crimes réels ?
Mouais, bonjour les euphémismes à la con pour parler des viols, histoire de dire que c'est pas tellement grave.

Merci à princesse Soso pour sa très bonne définition (que je tire du contexte marrant des élections);

"Mais bon, rassurons-nous, Marine n'est pas chienne de garde et ne s'oppose pas au remboursement "dans les cas de viols". Trop sympa la meuf. Comment elle est à fond dans l'empathie Marine. Bah ouais, elle a bien conscience que te faire choper dans un parking par un taré qui te met une droite, puis un couteau sous la gorge, avant d'éjaculer dans ta chatte qu'il vient de défoncer, le tout en te laissant à jamais, au fond de la gorge, un goût âcre et indélébile qui sent la sueur et la peur, c'est pas l'expérience la plus choupi à vivre surtout si crevette sur la paëlla, un spermatozoïde de ce malade vient tranquillou se loger dans ton utérus histoire que l'horreur soit bien complète."
en tout cas, le viol de la bombasse est parti pour avoir plus de succès, même sur @si, que l'immolation d'un allocataire RSA...
J'avoue avoir une réaction assez mitigé concernant ce débat.

D'abord j'ai l'impression que l'article permet, encore une fois, de classer le jeu vidéo et les joueurs dans leur intégralité dans la catégorie beauf-sexiste-violent-attardé-incapable d'avoir une vie.
En tant que joueur, ce point de vue m'exaspère. D'abord parce que j'ai une vie sociale, que j'arrive à concilier avec parfois plusieurs heures de jeu par jour, et parfois une absence de jeu pendant plusieurs semaines. Ensuite parce que j'ai également réussi ma vie professionnelle, en tout cas pour l'instant. Je ne suis pas vraiment dans la caricature, et tous les joueurs que je connais partage à peu près le même profil.
Serait-il possible d'arrêter de caricaturer le joueurs ? Je pense particulièrement à Yanne. Je suis accroc aux jeux vidéo, et je peux dire que presque aucun n'est comme vous les décrivez !

Le second point qui m’embête est la vision des "féministes" sur le jeu. Le jeu a un scénario dans lequel il y a une scène qui suggère fortement (oui c'est un euphémisme) des attouchements sexuels et peut être une tentative de viol. Pour ça faudrait voir la cinématique en entier et donc jouer au jeu... enfin bref. Rien de bien choquant en soit. Au cinéma on en voit assez régulièrement, avec des personnages tout aussi (voire plus) pervers et macho. Si ça fait plus de deux lignes dans les journaux c'est bien le maximum. Le scénario est ce qu'il est, mais je ne vois pas où est le problème. Ce qui me choquerait ça serait un jeu où le héros pratique ce genre d'attouchement et en serait valorisé au cours du jeu.

Ensuite là où je suis quand même d'accord, c'est que l'article semble franchement mauvais. Si son auteur veut se donner un rôle, alors il doit il y avoir un moyen de le savoir, ici non : au théâtre, au ciné, il n'y a aucun doute sur la nature de ce que l'on voit, c'est à dire des acteurs. Ici on est confronté à un journaliste et on prend son point de vue tel qu'il nous le montre, sans second degré et donc comme un gros beauf.
Sa justification à postériori me semble pertinente sur l'effet scénaristique, mais alors il aurait du le dire. Un second article avec un autre pseudonyme aurait pu faire le travail. Du coup, son article à lui seul lance le discrédit sur l'ensemble des joueurs...
Après, je confesse que je n'ai pas lu le magazine, donc peut être que ce que je dis est faux et que la nuance est plus perceptible que ce que ne laisse présager les autres articles.
Le seul fait que Laure Daussy précise de cette façon que le testeur de jeux vidéo écrive sous pseudo prouve l'incompréhension et l'inculture habituelles des journalistes généralistes quand il est question de jeux vidéo.

La perversité vient de ceux qui lisent "excitation sexuelle" dès qu'ils lisent le mot "excitation". Quand un nouveau jeu s'apprête à sortir, moi aussi je suis excité. Et quand il s'apprête à rénover un genre et une franchise, moi aussi je suis excité. Et ça n'a rien à voir avec le sexe.

Le jeu video n'est jamais abordé comme une création culturelle, une narration, une oeuvre. Et parce qu'on lui refuse ces qualités, on se trompe toujours quand on en parle.
L'inovation du gameplay, de l'approche, du scénario peut, oui, exciter et séduire.
Un joueur de jeux vidéo est un pervers, un asocial, un criminel en puissance, un adolescent concupiscent, un attardé... mais jamais quelqu'un qui cherche à être surpris, élevé, nourri... il n'est jamais qu'en quête de satisfaire de bas instincts.

Si Laure Daussy avait pris le temps de comprendre ce que représente ce jeu dans sa série, alors elle aurait compris que si Deez présente les développeurs comme des pervers, ça n'est pas en raison de la scène de viol (pas uniquement), et donc pas en raison de tentions sexuelles, mais parce que Lara Croft est malmenée, qu'elle se blesse durement, qu'elle souffre physiquement, qu'elle est perdue et sans défense; alors qu'elle a toujours été présentée comme une guerrière invincible, lourdement armée, profanant les sépultures et, en bonne occidentale, s'appropriant la richesse archéologique des autres cultures. La dureté de l'épreuve que représente l'histoire de ce jeu ne se résume pas à cette scène de tentative de viol.

Deez aurait été tout autant excité à l'idée de la sortie d'un jeu dans lequel Mario ne resterait pas un parfait héros jovial et souriant à qui tout réussi. Imaginer un jeu dans lequel Mario souffre véritablement, dans lequel sa psychologie serait révélée fêlée et imparfaite, voilà qui serait tout autant excitant pour un joueur qui a trop souvent l'habitude de se contenter de héros sans profondeur.

Pour vous ça serait comme voir Mickey Mouse poussé dans ses retranchements, blessé au sang, perdu, torturé par sa conscience.

Reconnaissez enfin qu'il y a de quoi être excité par les codes brisés et les contre pieds. Et arrêtez de voir dans les jeux vidéo le pire de l'homme. Vous perdez toute crédibilité.

Commencez à prendre la mesure de ce que sont les jeux vidéo dans notre culture. Ils dépassent de très loin le cinéma en audience, comme en diversité.
Perplexité d'un parfait ignorant des jeux vidéo en général et de Lara Croft en particulier : tout ce débat sur une possible tentative de viol, mais aucun quand "Lara est contrainte à tuer". ????
Les malheurs terrifiants d'une héroïne de jeu vidéo "victime de sexisme"....
Euh... pendant ce temps là, en Syrie, au Sahel ou tout près de nous, le chomage massif et la misère des salariés.....
Mais, c'est vrai, à chacun ses préoccupations, non?
c'est trés amusant de s'alarmer pour des jeux preuve qu'ils ont quitté le champ du virtuel par leur force subjective. j'ai bien aimé votre analyse
Hello à tous,

Aux @sinautes qui présentent Lara Croft comme un personnage féministe ("le personnage le plus féministe qui existe" - rien que ça !), j'aimerai sincèrement qu'ils développent davantage cette affirmation. Sur la base de quoi qualifient-ils Lara Croft de "féministe" ?

Et quand ils disent "féministe", que veulent-ils dire exactement ? C'est quoi "être féministe" pour eux ?

Un bombasse armée de gros guns qui défouraille du méchant garçon et de grosses bestioles (certes équipée d'un cerveau qui résoud des énigmes), est-ce du féminisme ? Ou bien du fantasme masculin de dominatrice ?

Lara Croft et son admirable plastique ont-elles été créées pour attirer davantage les filles vers les jeux vidéos ? pour donner au monde une héroïne forte à l'image positive ? pour le plaisir des yeux de leurs joueurs masculins ? (cocher la bonne réponse)

Et enfin, dernière question : en quoi jouer à Tomb Raider lorsque vous êtes un garçon est-il une garantie de "féminisme" ? Parce que vous ne glapissez pas d'horreur à l'idée d'incarner un personnage féminin ?

A mon sens, Lara Croft est plus Sex Symbol que Icône Féministe (comme l'ont montré tous les détournements "sexy" de son image. On cherchera en vain un détournement de l'image de Lara Croft dans le rôle d'une universitaire en archéologie aux connaissances mondialement reconnues ou dans n'importe quel autre rôle propre à promouvoir l'égalité des droits entre les hommes et les femmes).

Et d'ailleurs, pourquoi vouloir donner aux jeux vidéos Tomb Raider une caution de féminisme ? C'est du divertissement !!!

Par ailleurs, concernant la polémique "Joystick", je rejoins complètement Saheyus (23:54 le 20/08/2012)
Les différents trailers et vidéos du jeu mis à dispo ne m'ont pas choqué. Notre époque morose en est au "reboot" dark des héros des années 90 (récemment Batman, spiderman, superman prochainement, Lara Croft...) Et franchement, j'ai hate d'y jouer !!!
Les propos du producteur qui pense plus jouissif de vouloir protéger Lara plutôt que l'incarner me laisse perplexe. Je ne vois pas l'intérêt de jouer un jeu vidéo si ce n'est pas pour incarner le personnage.

Par ailleurs, ce mécanisme de susciter le désir de protection du joueur sur l'un des personnages d'un jeu vidéo (souvent personnage féminin secondaire hélaaaaas !) n'est pas franchement nouveau. ça donne souvent des personnages à qui l'on a envie de foutre des claques : un peu, beaucoup ou énormément en fonction du ratage scénaristique.

Quant aux propos issus des articles de Joystick, là ouais, y a sortie de piste. Je ne reviendrai pas dessus. Je suis entièrement d'accord avec le point de vue de Mar_Lard du blog genre!

Je trouve beaucoup plus instructif d'analyser le "nooooon mais t'as pas compris ! J'rigoooooole ! si on peut plus rien dire alors". Et beaucoup plus inquiétant le déchainement de réactions excessives qui hurlent à la harpie féministe et qui dénigrent à tour de bras.
Je ne sais pas ce qui est le plus à blamer ...
- le racolage du développeur (et de l'éditeur) parce qu'il cherche à vendre son jeu
- le racolage du magazine qui met en couverture l'héroine à la poitrine qui défie les lois de la gravité parce qu'il cherche à vendre du papier
- le déversement de rage du site féministe (parce que ça a tout l'air d'être ça) parce qu'il cherche à se faire sa petite place sur twitter et dans la "blogosphère"
le déversement de rage du site féministe (parce que ça a tout l'air d'être ça)
Ah, «ça a l’air»? Est-ce à dire que vous n’avez pas lu l’article en question pour en juger? Donc vous partez sur un préjugé «c’est des féministes, donc c’est des rageuses»?

Par ailleurs, oui, il y a une certaine rage dans cet article. En quoi est-ce condamnable? Reproche-t-on aux militants antiracistes de dénoncer avec une certaine rage une agression raciste ou la répétition habituelle des discriminations? Reproche-t-on aux militants pour la justice sociale de dénoncer avec rage les nombreux suicides de personnes acculées à la misère (notamment bénéficiaires du RSA en suspension de droits pour des motifs parfois fallacieux)?

Bien sûr on peut estimer que la rage devrait être réservée aux cas les plus graves. Mais savoir qu’une femme a entre une «chance» sur trois et une sur cinq (selon les estimations, que l’on sait difficiles) d’être violée au cours de sa vie, ça a de quoi donner la rage. Et savoir que ces crimes ne sont pas le fait de rares détraqués, mais d’hommes parfaitement normaux, c’est inquiétant. Et réaliser que si les hommes normaux (vous, moi…) sont tous susceptibles de «déraper» c’est en partie à cause d’une culture environnante qui minimise le viol, rejette la culpabilité sur les victimes, et entretient volontiers les confusions sur ce qui est acceptable ou non («les femmes veulent toutes ça», «non mais il y a viol et viol, quoi»), ben ça aussi ça donne la rage. Donc un article qui valorise la domination sexuelle (il y a une agression sexuelle claire dans le jeu, la mise en scène suggère que ça pourrait finir en viol, et pour éviter ça Lara doit tuer son agresseur) en en parlant en termes laudateurs (c’est un parti pris scénaristique osé, c’est excitant) au lieu de créer une distance critique en disant «ce passage met en scène quelque chose de violent et malsain, et pourra mettre mal à l’aise de nombreux joueurs», bah oui ça peut donner la rage. On pourra dire que c’est anodin, car au fond ce n’est qu’un exemple parmi des millions de ce qu’on appelle la «culture du viol», mais quand on s’attaque à un phénomène culturel de fond il faut bien travailler sur des exemples. Ça tombe sur cet article de Joystick, qui l’a quand même bien cherché en étant particulièrement malsain.

parce qu'il cherche à se faire sa petite place sur twitter et dans la "blogosphère"
Ah, voici l’accusation habituelle de recherche narcissique d’attention (attention whoring). Je peux vous assurer, pour connaitre un petit peu l’auteure, que ce n’est pas le cas. Bien sûr qu’en écrivant un article militant on espère être lu! Mais le but n’est pas de se faire un nom ou de renforcer une marque, le but c’est bien de dénoncer quelque chose. Ce n’est pas un coup de pub. L’auteure avait d’ailleurs plutôt peur d’en prendre plein la gueule (là-dessus, c’est fait, il y a bien sûr des messages de soutien mais aussi une masse énorme de moqueries, insultes, dénigrement — vous y participez d’ailleurs —, et enfin quelques menaces de viol et menaces de mort dont certaines dites sur le ton de la «plaisanterie»); elle a aussi peur de se «griller» en critiquant ouvertement des acteurs d’un secteur économique dans lequel elle veut faire carrière.

Si on pouvait arrêter avec les procès d’intention systématiques, ça serait pas mal. Surtout que lorsqu’on critique des intentions supposées sans avoir de preuves ou d’indices qui les suggèrent, on est souvent à côté de la plaque. Comme vous ici sur la recherche de publicité. Pour le racolage du magazine, il y a effectivement un indice qui va dans le sens d’une surenchère pour capter et fidéliser un public masculin (à savoir: la baisse impressionnante des ventes du titre depuis 5 ans), mais est-ce vraiment si important? L’article du blog féministe s’attache à critiquer le fond, et à mon sens c’est pas plus mal… surtout que ce type de discours occultant la violence des agressions sexuelles est utilisé par quantité de gens avec des intentions bien différentes de tout racolage, donc résumer l’affaire par «bof, c’est du racolage, circulez rien à voir» ça pose problème. Enfin, pour le jeu lui-même, je pense surtout que ça vient d’une facilité d’écriture du scénario (écrit ou co-écrit par une femme, d’ailleurs), où à la question «qu’est-ce qui peut pousser une jeune femme à tuer?» on répond par «une tentative de viol». Les producteurs du jeu sont plutôt assez emmerdés par la polémique autour de cette scène, car ils ne voudraient pas s’aliéner une partie du public féminin.

Mais, vraiment, et si on s’intéressait au fond, plutôt que de se focaliser sur des intentions réelles ou fantasmées, glissant ainsi sous le tapis les messages véhiculés?
J'ai lu l'article en question jusqu'à ce que mes yeux saignent. ça n'avait rien d'objectif ni d'impartial, ça ressemblait plus à un réglement de compte qu'à un article murement réfléchi. Personnellement les rageux je ne leur accorde pas plus d'attention que ce qu'ils méritent, c'est à dire aucune.
C’est facile de ne pas être enragé, quand on jouit d’un privilège et qu’on ne vit pas les problèmes dénoncés. C’est facile, quand on cherche à disqualifier un propos, de s’arrêter sur le ton employé. C’est facile enfin, quand on fait partie d’une classe dominante (quelques unes pour mémoire: hommes, hétéros, blancs, non-pauvres), de disqualifier un discours qui attaque un privilège car ce discours serait agressif.

Le fait de ne pas avoir à se préoccuper du viol et de la culture du viol est un privilège d’homme.
Visiblement c'est plus une réponse émotionnelle, une réaction douloureuse (qui se comprendre tout à fait) qu'une démonstration raisonnée. A vous lire, il faudrait à tout jamais laisser ces sujets aux femmes, ou les taires. Les évoquer, en faire quelque chose, matière à peu sans doute, mais matière à narration quand même, est déjà criminel pour vous. Il n'y a pas de discussion possible. Discuter c'est déjà être coupable.
"Discuter c'est déjà être coupable."
Non

Mais discuter de sujet pour lesquels on est malgré soi en position de dominant sans faire l'effort (et c'est un véritable effort) de comprendre ce que peuvent ressentir les personnes qui sont du côté des dominés, là oui, c'est être coupable (de perpétuer le système de domination, pas de violer hein)

On ne peut parler d'un sujet comme le viol entre hommes et femmes en faisant comme si on était placé du même côté de la réalité sur cette question. Comme on ne peut pas parler du racisme entre blancs et noirs comme si on vivait le racisme de la même manière. Comme on ne peut pas parler de pauvreté à égalité quand on est précaire d'un côté et chef d'entreprise de l'autre etc...
Croire qu'on peut aborder des sujets de société d'une manière neutre quand on vit dans cette société et qu'on en fait, parfois à notre corps défendant, parti, c'est, disons, de l'innocence.
Aprés, on peut un jour prendre conscience qu'on vit dans une société qui traite différemment ses membres, et décider de comprendre au mieux le point de vue de l'autre, et admettre, que sur certains sujet, on ne pourra pas avoir le dernier mot. Je peux parler du racisme avec des gens qui ont la peu plus foncée que moi pendant longtemps. Mais au final, je n'ai pas le droit de décrédibiliser leur expérience quotidienne, ou de la réduire à une réponse émotionnelle.
D'une part parce que si elle est émotionelle, elle ne s'appuit pas moins sur une réalité sociologique, ensuite parce que vouloir de la part d'une blanche, apprendre aux noirs et arabes comment ils doivent vivre et ressentir le racisme, c'est une autre forme de racisme. Oui, c'est frustrant, on n'en sort pas.

Enfin on peut aussi décider que les noirs, les homos, les femmes ou tout autre groupes de dominés sont pénibles, et qu'on a bien le droit d'être blanc et hétéro tout de même. Aprés tout c'était le discours politique ambiant de ces 5 dernières années (la repentance toussa), ça laisse des traces.
[quote= Florent Verschelde]
C’est facile de ne pas être enragé, quand on jouit d’un privilège et qu’on ne vit pas les problèmes dénoncés. C’est facile, quand on cherche à disqualifier un propos, de s’arrêter sur le ton employé. C’est facile enfin, quand on fait partie d’une classe dominante (quelques unes pour mémoire: hommes, hétéros, blancs, non-pauvres), de disqualifier un discours qui attaque un privilège car ce discours serait agressif.

Le fait de ne pas avoir à se préoccuper du viol et de la culture du viol est un privilège d’homme.


Les individus (hommes/femmes) violents sont des individus lâches et qui agressent des personnes quand celles-ci sont affaiblies ou en détresse.

La plupart des femmes et des hommes ne cherchent qu'à apprendre à devenir meilleurs avec autrui - et ne cherchent pas à nuire.
Suis-je le seul à ne pas voir une tentative de viol ?
Ok, l'homme est sur elle et essaye de la maîtriser. Mais c'est plutot pour lui enlever son flingue qu'autre chose non?
Même s'il prévoyait de la violer, on en est pas encore là dans l'extrait et c'est donc de l'extrapolation je crois... Après c'est vrai que la bande son prête à confusion : ma femme qui était dans la pièce d'a coté m'a demandé "c'est quoi cette scène de Q" ?...
Virginie Despentes, avec son film Baise-moi, a touché là ou ça fait mal. Ben oui, une scène de viol c'est excitant. Malaise. Je pense, pour en avoir discuté, qu'on en est tous sortis perturbés, pas seulement à cause de la violence des scènes, mais parce qu'il y a quelque chose d'indicible, d'inavouable. Il y a une torpeur, une peur de passer pour un salaud si on ose le dire.
Encore un déni de notre animalité. Heureusement qu'il existe des féministes un peu plus en nuances que ces blogueuses, sinon on est pas sortis de l'auberge !
Je viens de lire quelques commentaires sur la page Facebook de Joystick et 1 ou 2 articles (notamment du Nouvel Obs) et je suis effaré. Tous jugent l'article dans l'absolu alors que le chroniqueur explique son expérience de jeu.

On y parle de viol, d'apologie du viol, de sexisme... STOP c'est trop fort. Arrêtez de tweeter, de bloguer, de facebooker comme des âmes errantes aux pensées perdues dans les labyrinthes de vos peurs. Revenez sur Terre. Jouez à Tomb Raider. Lisez un texte de Stephen King. Et ensuite reprenez votre réflexion dans le Monde du présent et de la réalité.
Ah, Joystick!!!

Premier magazine ayant essayer de traiter le jeu video de maniére ludique et mature (j'oublie volontairement les premiers numeros de 16 pages avec DanBiss et DanBoss, les vieux "geeks" comprendront). Mais depuis plusieurs années le magazine hére entre les mains des fossoyeurs de la presse et la qualité du redactionnel s'en ressent. Les ventes sont en chute libre, voire abyssale, donc un petit coup de pub est toujours le bienvenue, même si à la base ce n'était pas voulu. Et vous êtes tombé dedans comme tous les pseudos blogs féministes qui ont eux aussi besoin de sensationnel pour survivre. C'est pitoyable.

Par contre, l'equipe originelle de Joystick a fondé un autre magajine, CanardPC. Magajine qui, au milieu de la morosité ambiante de la presse papier, s'en sort à merveille, et fait même des etincelles sur l'AppStore. Et cela presque sans pub et sans aucun compromis. Comme quoi...
Lara Croft est le personnage le plus féministe qui existe.

Comment croire qu'une personne qui s'intéresse à cette héroïne soit mysogyne ou ait une mentalité sexiste ?
Et pendant ce temps on en est au 500e films d'apologie de la torture au cinéma... accessibles au ados...
http://images.fan-de-cinema.com/affiches/epouvante/saw_5,5.jpg

Et ça ne dérange personne...
Je crois qu'il faut très clairement dissocié le travail de Crystal Dynamics et le torchon de Joystick.

Il me semble plus qu'évident que cette scène ne semblera "sexy" (donc excitante sexuellement) qu'à une infime minorité de tarés. C'est la nuit, le décor est lugubre, la vie de l'héroïne est manifestement en danger (et rappelons-le, si le joueur incarne quelqu'un, c'est Lara Croft, pas son agresseur), l'agresseur pose à peine la main sur elle (j'aimerais qu'on compare cette scène aux scènes de viols qu'on peut trouver dans des films ou des livres, souvent autrement plus crues), il se fait arracher un morceau du coup, et finalement sauter la cervelle.
Reste que Lara Croft est un personnage au "attributs féminins surdéveloppés", à cause d'un choix original de chara design, sans doute guidé par le sexisme, mais vieux de 15 ans. Ils allaient pas revenir là-dessus non plus.
Bref, bien que je ne sois pas fan des Tomb Raider, je trouve que Crystal Dynamics a fait un bon travail de mise en scène et d'écriture. Si on considère Lara Croft comme un être humain, il fallait quelque chose pour expliquer que cette fille de bonne famille massacre ses ennemis sans ciller. La tentative de viol (flagrante malgré le déni maladroit de Crystal Dynamics) est un ressort scénaristique comme un autre.

D'ailleurs, pourquoi cette réaction gênée du développeur ? Simplement parce que les jeux vidéo, quoi qu'on en dise, sont extrêmement puritains. Le sexe en est pratiquement absent. Il a fallu dix épisodes pour que les Final Fantasy, qui comportent tous une histoire d'amour, OSENT mettre en scène un baiser. C'est dire.
Je ne suis pas partisan de la surutilisation de ce ressort, loin de là, mais quand c'est à bon escient, j'aimerais bien que les rabats-joie la ferment un peu. Laissez donc les jeux vidéo se décoincer un peu du cul, et reportez votre frustration sur les livres et les films qui s'en donnent à coeur joie en comparaison.

Cela n'empêche pas par ailleurs que le papier de Joystick est révulsant et ignoble. En fait, non, c'est justement parce que cette scène est légitime et bien construite que le papier de Joystick me dégoûte. Bien sûr que c'est une bonne chose qu'un auteur/réalisateur soit audacieux, et ose surprendre. Mais si c'est pour sortir des conneries du genre "je suis un pervers SM", autant aller se recoucher.
D'un autre côté, je réprouve l'idée que "le joueur masculin veuille protéger Lara Croft", comme le dit le producteur. Il ne m'est jamais venu à l'idée "d'aider" le héros d'un jeu vidéo. Le héros, je l'incarne, ou alors le jeu est foireux.
J'ai peur que le producteur n'ait pas compris ce qu'il a lui-même produit.
Ce n'est pas que je prétendrais que la réaction des féministes n'est pas justifiée, mais il est sûr que le jeu, qui est quand même très has been, et qui aurait eu du mal à décoller sans ça, a fait son petit buzz sur le net.
C'était l'idée, non ? Et Joystick a sa pub faite directement par les féministes !

Chapeau !

Quand on pense à tous ces mecs accrocs de jeux vidéos, qui n'ont pas de vie hors de leur ordi, ces no-life, incapables d'en sortir, et qui sont tellement frustrés de fortes femmes comme maman. Quel plaisir d'être villipendés par des féministes... Ils doivent en baver d'aise....

Les jeux vidéos, c'est un truc comme les mangas, un mélange d'occident chrétien avide de culpabilité et de rédemption, et de violence glacée chère aux Japonais. Un retour culturel du refoulé, de deux refoulements jumeaux et antagonistes.
Ceux qui réussiront à y échapper seront les rois de l'univers...
C'est pas pour dénigrer le travail de Laure Daussy, mais c'est là que le point de vue critique d'un Rafik Djoumi sur les intention des scénaristes, au regard de cette polémique, aurait été intéressante.
Le souci dans tout ça, c'est pas tant de savoir si l'auteur dans Joystick joue ou pas le rôle du gros beauf. Le souci, c'est que les réaction aux articles féministes qui critique cet article et, plus largement, l'ambiguïté du jeu, sont des réaction machistes. Et des authentiques, pas des "on fait semblant c'est pour rire". On y retrouve pêle-mêle les femmes qui n'ont pas le sens de l'humour, le déni de violence sexiste, les attaques à l'encontre des femmes qui écrivent contre l'article de joystick, qui sont traitées de "conne pseudo-féministes" etc...

En fait, ça remet en lumière ce qu'on avait vu l'an dernier lors de l'affaire DSK : parler du viol sur le ton de la plaisanterie, c'est totalement acceptable parce que c'est du sexe et que le sexe, on est libéré-e-s alors on peut en parler sur tout les tons. On évacue systématiquement que le viol est une agression et qu'il n'y a du coup pas plus de raison d'en rire que de la torture ou du meurtre.

Les créateurs du jeu comme rédacteurs du magazine ont beau jeu de dire que non non pas du tout, c'est pas une apologie du viol qu'allez vous cherchez là, d'abord ce n'est pas explicite et puis surtout on joue un personnage de beauf, c'est pas pour de vrai.
Les premiers jouent volontairement sur l'ambiguïté pour ajouter un piment au jeu (si il ne s'agissait que de détruire le personnage, pourquoi passer obligatoirement par l'agression sexuelle ? Quand on détruit James Bond au début de Casino Royale, il n'est pas violé dans mon souvenir... Et pusi pourquoi pourquoi cette mode des héros qui-doivent-absoluemnt-avoir-une-faille-cachée-à-réparer ? Est-ce toujours toujours nécessaire ?), les seconds jouent au plus malin en expliquant que si ils utilisent une rhétorique sexiste, c'est pour rire, à la limite, c'est même pour dénoncer le sexisme. C'est faux-cul et racoleur. Et puis surtout, ça légitime le discours sexiste, celui des commentaires, sans le moindre second degré. J'ai vraiment pas l'impression que celui-là ait besoin de beaucoup d'encouragements pour continuer à exister...
pourquoi seulement les blogs feministes contre gros vicelard ?

La grande majorite des blogs qui s'insurgent cet article lamentable ( ou ceux qui depuis juin deja parlent des declarations de Rosenberg ) ne sont pas des blogs feministes.

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.