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Etre ou ne pas être Charlie

Pourquoi le cacher ? On est tiraillé par des émotions absurdes. Irrépressibles. Incompréhensibles.

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Nous avons vécu en France, la semaine passée - et au delà de la légitime émotion, l'expérience rare de pouvoir imaginer ce que c'est que de vivre au choix, dans une dictature - politique ou religieuse, ou dans un Pays avec une religion d'état.

C'était à qui montrerait le plus sa Charlitude :
Les politiques se devaient de montrer patte blanche et donner des signes de fidélité au grand Charlie ; les artistes de composer, peindre, dessiner, chanter, déclamer, danser, slamer à la gloire du Charlie suprême ; les médias de narrer les différents épisodes édifiants de la Geste glorieuse de Charlie qui la veille était mort de faillite mais qui le troisième jour est ressuscité des morts et siège à la droite de Dieu.
"Chante Ô muse, la colère de Charlie, fils de Hara, colère funeste, qui causa tant de malheurs chez les djihadistes"

Le peuple français, quant à lui, communiait avec une ferveur qui dépassait même celle produite par les trois jets d'une pelote de cuir dans le cadre de l'ordre et du progrès en 98 ! Retrouvant des réflexes ataviques et ancestraux, certains dénonçaient ceux qui étaient incapables de démontrer huit quartiers de Charlitude. Le Charlitudisation des esprits était à l'œuvre, forçant chacun à se positionner, voire à montrer sa soumission au Charlie commun à l'entame d'un texte iconoclaste - c'est d'ailleurs l'objet de l'incise "et au delà de la légitime émotion" de celui-ci.

La terre entière, y compris les pays dont la ligne politique justifie voire encourage l'action des Charliticides, manifestait sa ferveur communautaire avec les Charlistes.
"C'était de très grandes foules sur toutes faces de ce monde, qui nous chantaient l'horreur de vivre, et nous chantaient l'honneur de vivre"

Enfin - et c'est avec une admiration infinie que le le dis - Simon de Cyrene du Dit de Charlie ; le merveilleux, le lumineux : Patrick Pelloux, mater dolorosa des ondes !

Avant de m'envoyer un message d'insultes, me poster votre rage, repensez à ce que vous avez vecu et remplacez le mot Charlie par "Chrétien", "Musulman", "Berliner", "Communiste", "Maoïste", "Libéral" Neo-Libéral" ou tout autre mot qui vous semblera adéquat et vous verrez de quoi je parle....
Allez, je vais me mettre à l'unisson et proclamer que Charlie est grand et Pelloux est son prophète !
Cette question d'être ou ne pas être charlie, c'est proposer une logique binaire: avec ou contre nous.

Sous un autre forum, j ai posté: je ne suis pas charlie, et je disais ça car je ne me reconnaissais pas dans ce "je suis charlie" écrasant, dont on ne savait pas,à mes yeux, ce que ça recouvrait: hommage à Charlie Hebdo? communion d'émotion? union nationale? attachement à la liberté de la presse? et je ne sais quoi encore?

Le problème, c'est que le "je ne suis pas charlie", c'est la même chose et je ne me reconnais pas plus dans le "je ne suis pas charlie" de JM Le Pen, ni dans le "je ne suis pas charlie" de ceux qui pensent "ils l'ont bien cherché quand même"

Si on pouvait se dégager de cette logique binaire.....
Être ou ne pas être, peu importe la diversité de ce qui suit: elle n'affecte aucunement l'alternative qui - en sa shakesperienne formulation et cartésienne réduction* - demeure occidentalo-coloniale. Or c'est à décoloniser ce que nous nommons "la pensée" que nous sommes appelés: à la décoloniser en permanence ainsi que Viveiros de Castro le spécifie, renouvelant Trotski en penseur Tupi**. La leçon de la théo-anthropologie qu'il nous présente dans ses "dieux cannibales" (titre original de la version anglaise de sa thèse***) est peut-être seule à même en effet à permettre de nous libérer du carcan constitué par les notions de "culture" ou de "civilisation" par lesquelles nous sommes empêchés de penser. Car celles-ci nous ferment l'accès aux mondes premiers (indiens en l'espèce) dont l'analyse relève d'une tout autre saisie, ou, plutôt, saisie, de notre part. D'où la méthode de Viveiros consistant non pas à étudier les descendants Araweté des Tupis, mais à se faire décoloniser par eux. "Le regard éloigné" par lequel Lévi-Strauss définissait l'anthropologue lui est ainsi rendu transformé par celui dont il avait fait son "objet".

D'où le (non-) "cogito cannibale" que Viveiros oppose dans sa thèse et dans son livre (bien) plus récent (Métaphysiques cannibales) au cartésien cogito occidental (qu'on a pu voir hier dimanche imposé à la statue de La République). La formule négative que j'en propose en titre de ce commentaire n'a d'autre ambition que d'en préciser la difficulté. Elle me semble suffire cependant à marquer la différence, voire l'opposition, entre une approche culturaliste-civilisationnelle pouvant inclure aussi bien l'Orient (tant moyen qu'extrême) que l'Occident (avec leurs arts, techniques et religions), d'une part, et une approche tout autre qu'impose la considération des humanités premières. Est-il nécessaire de préciser que l'intelligence de celles-ci, parce que plus ou seules originelles, est la condition de régénération des humanités qui en sont dérivées ?


* Paradigmatique à cet égard le slogan : Je suis (à compléter par chacun comme il lui plaît ou, plutôt, comme il lui est intimé).
** La première apparition littéraire de cette catégorie d'ethnies se trouve dans le fameux essai de Montaigne "Des cannibales".
*** From the Enemy's Point of View, Humanity and Divinity in an Amazonian Society: livre en accès gratuit sur internet.
Il faut reconnaître une habilité stratégique aux terroristes: ils essaient (et réussissent souvent) à faire passer leurs idées malsaines inacceptables (domination des femmes....) en prenant appui sur des faits d'injustice réels, pour ne pas dire criant de violence (.droit international à géométrie ultra-variable, pillage des énergies fossiles pour satisfaire des besoins ultra-secondaires des classes supérieures et moyennes occidentales, ghétoisation et abandon des banlieues, etc...)). Si l'on ne peut agir sur les injustices et les faits de violence qui ne relèvent pas de nous bien évidemment, on peut par contre agir sur ceux qui relèvent de notre responsabilité ( et quasiment exclusivement sur eux d'ailleurs) .
En conséquence, celui qui prétend lutter contre le barbare doit absolument dépouiller celui-ci de toute apparence de raison. Donc ne pas hésiter à dénoncer et détruire toutes les violences et dominations qui relèvent de lui (et il y a du boulot). Celui qui prétendra être l'ennemi des terroristes tout en ne travaillant pas à faire une critique sévère des injustices sociales sous toutes leurs formes et spécialement de celles qui relèvent de son pays et de sa propre domination sociale (comme ces bobos qui voyagent à travers le monde en détruisant tranquillement la planète par leurs voyages en avion pour des besoins ultra secondaires quand plus d'un milliard de personnes ne dispose pas d'un minimum d'énergie fossile pour satisfaire ses besoins primaires de survie, auraient-ils le culot de s'appeler Charlie le temps d'un week-end) sera son allié véritable. Une fois ce travail fait, qui devrait éliminer au moins les "aspirants terroristes par désespoir," ne restera plus que les vrais sauvages....
C'est quand même bizarre. Voilà un journal satirique en plein déclin, au bord du dépôt de bilan, cherchant en vain dans l'islamophobie un regain de lectorat, dirigé -soi-disant par un arriviste sans foi ni loi-, incapable de perpétuer la mémoire d'illustres devanciers comme Jean-Marc Reiser, au bord de basculer, comme Oncle Bernard vers la banque de France, vers un social libéralisme honteux, et c'est précisément ce canard boîteux qui fait l'objet d'une offensive militaire sans précédent ? Si le mot - que j'adore- nauséabond a encore un sens, il s'applique à merveille à ces anti-Charlie qui se défoulent avant même la fin des autopsies.
Moi non plus, je ne suis pas Charlie. Je suis OTAGE. C'est ce que je vais écrire demain sur ma pancarte à la manif.
Depuis des années ce journal n'était plus rien à voir avec l'esprit de celui des années 70, 80 et même 90.
ainsi que le détaille un article d'Olivier Cyran dans "Article 11" ("Charlie Hebdo, pas raciste ? Si vous le dites.... " décembre 2013)
En regardant jeudi soir le documentaire sur le proces des caricatures, j'en avais froid dans le dos, que de haine, que de secheresse, que d'arrogance.
Cabu interviewé dit ; "Avant j'étais toujours condamné, pas cette fois". Cela m'a frappé : Cele ne la pas fait réfléchir ? Dans le film on voit des musulmanes et musulmans des quartiers s'exprimer, cela ne les fait pas un instant réflechir ? Non, mais moi oui, et de plus en plus de gens je l'espère. Un de leur propres témoins (originaire lui d'un pays de culture musulmane) essaie de leur dire qu'une des caricatures ressemble quand même à une caricature antisémite, ils ne le voient pas... Cela ne fait pas réflechir, après coup, ces journalistes éclairés ?
La rédaction de Charlie Hebdo était aveuglé de suffisance et de certitudes.

Ce que je souhaite naïvement, c'est qu'aux survivants les écailles des yeux tombent.
Et que la foule (qui ne savait pas quel journal c'était) se cherhe d'autres slogans aux échos desquels se rassembler
si vraiment il en est besoin

Je ne suis pas Charlie.
mais, le coeur plein d'horreur et de pitié,
je suis OTAGE

C'est ce que je me disais hier
C'est cela que je vais écrire sur une pancarte demain à la manif

Myriam, réalisatrice transmédia
Dans la Rubrique-à-Brac de Gotlib, On trouve deux pages intitulées « Chanson Aigre-Douce » ou un petit garçon dans une étable, un jour d'orage, chantonne à une chèvre une comptine dont il ne comprends pas le sens « Leblésemouti, Labiscouti, Ouileblésmou, Labiscou ».

Chez moi il y a « L'Ennemi Intérieur » de Cabu, et aussi « La France des beaufs », du même Cabu, que je lis, plus ou moins en cachette : j'ai 8 ans.

Et je n'en comprends pas le sens. Mais comme le petit garçon de la Chanson Aigre Douce, je suis troublé.

J'aime bien le Grand Duduche, même si je ne comprends pas toujours tout. C'est joyeux, c'est libre, c'est souriant, fleuri, éclatant. Et puis ça se moque des profs, et d'un peu tout le monde, et du coup, je me rends compte, que les poèmes de Prévert que l'on nous apprends laborieusement en classe sans rien nous expliquer, ça se moque aussi, et qu'en fait, tout ça c'est formidable.

Et je voyage avec Philémon et le Puisatier à travers les lettres de l'océan Atlantique, et j'ai l'impression que tout cela n'a rien à voir, parce que j'ai 8 ans, et forcément, je ne comprends pas le sens.

Bien sur j'ai fini par grandir. J'ai un peu laissé de coté ces lectures, tout en les gardant dans un coin de mon grenier pour « au cas ou... ». J'ai fini par comprendre qu'elles parlaient de liberté, qu'elles m'avaient appris à me méfier des sachants, des bien pensant et à rire des puissants. Et, je suis bien content d'avoir été « sensible à la poésie particulière » de Fred, comme disent les gens qui ne comprennent rien.

Et puis j'ai lu une biographie de Fred, j'ai découvert qu'il était pote avec Cabu, qu'ils avaient fait Hara-Kiri ensemble, que Fred avait fait venir Cabu, Gébé, Reiser a Pilote quand le journal a été interdit.
J'ai compris que tous avaient fait naître et croître en moi une certaine idée de la liberté de l'indépendance d'esprit et de la joie de vivre, que rien ne saurait mieux représenter que les vagabondages de Philémon à travers les lettres. Dans le monde réel, oui, ça donne les dessin de Cabu et de Wolinski, et ça donne le droit de ne pas être d'accord, d'être heurté, et puis de rire de bon coeur le coup d'après.

Quand j'avais 8 ans, Cabu, Fred, Gotlib et quelques autres m'ont appris a avoir l'esprit libre, et m'ont montré la beauté qui va avec.
Et c'est seulement aujourd'hui que je comprends à quel point c'était important.

C'est pour cela que j'ai été si profondément affecté par ce drame, et que même si je ne lis plus Charlie depuis des années « je suis Charlie ».

A la fin de « Chanson Aigre-Douce », Gotlib dit «En l'an de grâce 1977, ma fille aura à son tour 8 ans. J'espère alors qu'il n'y aura pas d'orage. (...) »

L'orage est revenu. Mon fils a 9 ans. Je ne sais pas comment il va passer à travers, ni avec quelle comptine.

Alors, d'accord pour l'union nationale, mais derrière la Coccinelle !
Notons que, dans les faits, nous sommes tous Charlie, à des degrés divers. Nous sommes tous incapables, et sans la moindre volonté, de poster dans un fil forumique sur un autre sujet.

Charlie a chassé le reste de nos têtes. C'est une unanimité de fait.
Je viens de retomber sur ça. Ca laisse perplexe. Couve de Charb
Lcp a diffusé hier soir une émission consacrée à Cabu tournée en 2006 ( ?), lorsque Dominique de Villepin était Premier Ministre .On y retrouve ce talent et ce mélange de tendresse et d'humour qui faisaient l'art de Cabu . De même Paris Première a rediffusé une émission ( 101 boulevard Saint-honoré ?)On y retrouvait le caractère contestataire de Charlie Hebdo. C'est cela que nous avons perdu.
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11261
[quote=Daniel Schneidermann]Non, je n'étais pas Charlie. J'étais Cabu. J'étais Wolinski. Mais je n'étais pas Val, ça non. Et donc, je ne pouvais pas être Charlie.

Personnellement, je trouvais "Charlie" assez vulgaire, et lui préférais le Canard Enchaîné. Je connaissais les dessins de Cabu à travers le Canard. S'il est indéniable que Cabu avait du talent, et que ses caricatures m'ont évidemment fait rire à l'occasion et semblé très bien vues, j'étais prodigieusement agacée par le sexisme plus que latent qui s'en dégageait bien souvent. Chez Cabu, ce sont toujours les hommes qui désirent, jamais les femmes. Daniel Schneidermann l'illustre à son insu : "On a tous rêvé, comme Duduche, d'embrasser dans la cour la fille du proviseur".

Eh bien non. Par ce "tous", on montre que le seul lecteur auquel s'adressait Cabu, c'était l'homme hétérosexuel. On pourrait arguer qu'à la rigueur les femmes lesbiennes pourraient également s'y reconnaître, mais on me permettra d'en douter très fortement. Déjà, tout simplement, parce que son personnage ne s'appelait pas "la grande Duduche".

Quant à Wolinski, on pourrait rappeler l'un de ses faits d'armes au moment de la réforme des retraites. Il s'agit d'une carte postale distribuée à la fête de l'huma :
http://img11.hostingpics.net/pics/650386dessinwolinski0.jpg
Devant la polémique, le PCF lui avait proposé de réaliser un autre dessin, qui aurait montré la situation inversée, avec une femme âgée et deux jeunes hommes. Wolinski a refusé.

Alors, certes, cela peut sembler réducteur de rappeler cela au moment de cet attentat tragique. Mais je trouve que c'est important, au moment où Le Monde célèbre en Wolinski un "érotomane", où Daniel Schneidermann évoque avec nostalgie les dessins de Cabu, en particulier ses représentations de la séduction et de la sexualité. Chez ses dessinateurs, la liberté sexuelle, pour les femmes, se résumait bien souvent à la "liberté" d'être disponible pour ceux qui les désiraient. Rarement celle d'affirmer, de façon active, leurs propres désirs. Avec ces caricaturistes martyrs, c'est aussi une certaine culture que l'on célèbre, une culture anar qui n'est certes pas dépourvue d'intérêt, mais qui est imprégnée d'un sexisme bien ancré.

Je ne suis pas Charlie, mais je ne suis pas non plus Cabu, ni Wolinski. Tout simplement parce que leurs dessins, qui ne s'adressaient qu'aux mecs hétéros, ça n'était pas moi.
Je ne me suis pas posé la question. Je me suis tout de suite senti concerné, comme une évidence.
Oui, je hais le fascisme.
Alors oui, je suis Charlie contre la violence faite à la liberté d'expression.

L'unité nécessaire ne me fait pas oublié mes divergences profondes avec les néolibéraux. Je n'oublie pas que les luttes démocratiques sont devant nous.
Je vois bien que certaines motivations aux rassemblements "je-suis-Charlie" ne sont pas miennes.

L'intense émotion du moment ne m'endort pas.
Fabrice Nicolino fait partie des blessés. S'ils sont tous Charlie, nos dirigeants, en hommage à Fabrice Nicolino et à Charlie, qu'ils renoncent à NDDL, Sivens et autres grands travaux inutiles. Ce serait une façon de prouver qu'ils sont vraiment Charlie.
Ouf! Ça fait du bien de lire ceci... un peur d'air frais dans ce cauchemar!
Quand j'ai entendu la nouvelle mercredi matin dans la voiture, j'ai coupé la radio.

Après, mes proches m'en ont parlé. Ca résonnait comme ça.

Et je crois qu'il ne faut pas laisser le tambour médiatique résonner comme ça.

Je suis Charlie, comme nous tous.
Le texte dont vous parlez, DS, texte que vous avez choisi d'extraire d'un forum pour le mettre en article, est intellectuellement indigent et, humainement, plutôt moche. Confusion à tous les étages dans ce salmigondis quasi-zemourien que certains prennent pour une "analyse" (d'ailleurs, si c'est ça qu'ils appellent une "analyse"... comment dire... tout est dit. Et ça ne m'étonne pas que certains génies de ce forum y adhèrent... inutile d'insister.)
Cette logorhée que vous avez choisi de mettre en exergue est en outre carrément insultante - comme si qui que ce soit était dupe des récupérations en tous genres ! Autant de pertinence que de dire "hé les gens le racisme ne s'arrêtera pas aux USA grâce à l'élection d'Obama". Evidemment qu'on le sait tous. Bref, en 2 mots (gentils) : sans intérêt. Et en un mot : nul.
http://www.iconovox.com/blog/2015/01/09/coup-de-gueule-2

"Coup de gueule
9 janvier 2015 à 10 h 31
Au cauchemar s’ajoute l’ignominie de l’omniprésence dans les médias de Philippe Val, ex-directeur de Charlie Hebdo, pleurnichant « Tous ses amis qu’il a perdus ». Des « amis » qui pour la plupart ne l’étaient plus.
Sans aucune honte, celui qui s’est goinfré financièrement à son poste, qui a failli être défenestré par un membre de l’équipe, que Cavanna conchiait, qui a viré Siné, qui a abandonné le journal déjà en difficultés pour répondre – à la grande surprise de la rédaction – aux sirènes du pouvoir et être nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de France Inter, plastronne et pérore pour se refaire une virginité médiatique.
Philippe Val n’était plus le représentant de Charlie Hebdo, cet opportuniste arriviste n’aurait jamais du l’être, et ne doit plus jamais l’être.
Respectons la mémoire de ceux qui sont partis. f.f."
Dès l'origine, c'était écrit dans la pierre du 9e arrondissement : la rue Choron débouche sur la rue des Martyrs.
Nous sommes tous touchés par ce tragique massacre, mais comme toujours l'overdose de réactions toutes plus hypocrites les unes que les autres, Bougrab dont l'espèce de coming out de sa relation avec Charb me mets mal à l'aise tant j'ai un doute sur ses motivations, et le panthéon faut pas déconner (un dessin du cul disant "et son cul on peut le dessiner?" c'(est tellement fin, tellement panthéon..).
En même temps cette relation éclaire d'un jour nouveau pour moi le "combat" mené par le journal ces dernières années, j'imagine les discussions entre les deux et le désir du caricaturiste d'aller toujours plus loin pour impressionner sa belle, pourquoi pas tout est permis..
J'ai longtemps lu ce journal ds les 90 et je sais sa tradition anti militariste, anti clericale, etc. Mais certains dessins restent blessants pour les uns et les autres. Perso les caricatures du prophete ne me choquaient pas plus que ça mais peut on au moins entendre que des gens aient pu être blessés par ces dessins? Et pourquoi n'auraient ils pas le droit de le dire et le penser sans qu'on les qualifient d'intégristes.
(reaction embrouillée mais c'est l'état d'esprit du moment).
Au lycée, nous n'avions pas la fille du proviseur, mais le fils de l'intendante, surnommé "Lori" alors que sa mère était surnommée"le cul"
Bravo pour la retenue et l'émotion de votre papier.
Mais honte au Monde pour sa une de ce jour "Le 11-Septembre français". Faut il vraiment tomber dans l'accrocheur pour comparer notre drame français aux presque 3000 victimes et aux quelque 300 pompiers qui savaient sur la première marche de l'escalier qu'ils allaient au casse-pipe?
Le quotidien est un petit peu racheté par la couverture de son magazine…
Tout à fait d'accord avec Daniel.

Mais on va vite réapprendre à la détester (la France) parce que notre cher premier ministre a déjà dit qu'il faudrait prendre de nouvelles mesures... et on sait exactement où ça va nous mener... c'est pas pire que l'autre grognasse qui veut un référendum sur la peine de mort mais on voit déjà la récupération. Comme l'a dit très justement Eolas : "Marine Le Pen pisse sur les corps encore tièdes des dessinateurs de Charlie Hebdo en exploitant leur assassinat". On peut donc déjà y rajouter Valls...
Dimanche : pas un de nous à la manif des politiques !
Merci à toi, Daniel.
Permets-moi de te tutoyer. On est dans le même bateau, le même pays, la même manif. Mais mon "unité nationale" tient seulement à mon sentiment d'humanité commune, de totale indifférenciation (ce qui est la vraie "égalité") avec toi.
Alors oui, c'est vrai, on se connaît sans connaître mais parce qu'on se reconnaît... donc je te tutoie.
On est uni par des choses, des sentiments, le même pastis, la même tendresse pour les couchers de soleil de Monsieur C et les gros mots affectueux de Monsieur W... Je me sens pas uni contre quelque chose, contre quelques uns. Je me sens à côté de toi et de (certains de) tes collègues.
On ne fait pas le même boulot, mais presque. Tu travailles sur l'information, sur la donnée, le "fait" et son traitement, son interprétation, sa mise en récit. Moi, c'est de l'histoire que je fais (étrange d'écrire ça, non ? Mais tu fais pareil, avec des objectifs similaires, des outils et des formes différents, c'est tout). Et là, tu vois le pastis commun. Ecrire et raconter du "véridique".
Mais je reste un fainéant de planqué d'universitaire. Je dis "fainéant" et "planqué" parce que dans mes rangs, on ne se bat plus, ou alors pas beaucoup et par moment seulement pour quelque chose, et c'est souvent son ego, parfois son confort. On ne prend plus beaucoup de risque. Et là, je me rends compte du courage qu'il te faut à toi, parce que tu t'exprimes sur l'histoire qui se joue, publiquement, tous les jours. Du courage du même pastis que ces deux petits papys rigolos et rigolards dont, comme toi, je me sens tristement proche. Du courage magnifique, à la mégatonne, à la pointe du crayon et dans leurs petits yeux goguenards. On le mesure d'autant mieux, tout ce courage, à l'aune des quantités de sang et de larme versées depuis quelques heures.
Mais doit-on se sentir Charlie comme Val ou comme les faux jetons qui ont toujours hurlé contre les gentils papys parce qu'ils osaient rire de nous, d'eux mêmes et de tout ?
Doit-on manifester avec tous ceux qui aujourd'hui chantent l'union ou l'unité nationale ? Pour emmener ces gentils doux dingues au Panthéon ?
Je n'ai pas de réponse tranchée mais je m'oblige à choisir un peu par défaut et un peu pour ne pas avoir l'air de faire le malin.
Ma rage contre cette fausse alternative qu'on nous rejoue encore est sans doute à la mesure de celle des copains arabes qui sont obligés de dire qu'ils ne sont pas musulmans ou "pas comme" ces faux musulmans en cagoule, pour qu'on les croit sincères...
A t-on d'autre choix qu'entre cette folie meurtrière débile d'un côté et cette "démocratie-libérale-synonyme-d'économie-de-marché" (qu'on nous vend toujours dans le même paquet de lessive comme si cela allait de soi. alors que si c'était le cas serait-on obligé de le dire ?) ?
Ce choix n'en est pas un : sont les deux faces de la même connerie, des mêmes maladies de l'esprit, du même pastaga écoeurant : la soif de pouvoir, l'obsession de l'inégalité, la même absence de tendresse.
Alors, a-t-on le choix ?
Oui. Comme beaucoup, je continue à penser et à dire oui.
Un autre monde est possible. Un monde où des Messieurs C et W rigoleraient encore, mais moins jaune sans doute et avec davantage de gens encore.
Ce monde n'est plus celui que les banques et les grandes entreprises qui fabriquent des bombes nous imposent. Celui-là nous mène à la haine et au désespoir.
Il ne sera pas celui de ces abrutis sanguinaires non plus. Il nous mène à la mort, au néant.
J'irai à côté de toi, à côté du souvenir de tous ces gentils rigolos, et aussi à côté des gens qui pensent nous gouverner, mais pas avec eux ni contre eux. J'irai marcher dans ce pastis parce que je veux être près des gens sincères, tristes et généreux qu'il y aura forcément autour de moi.
Bonne journée à toi, Monsieur S. Et... bon courage !
Pour ma part, je suis charpie.
Quand je pense que j'ai fait mes premiers jours de taule, au service militaire en 71, parce qu'ils avaient trouvé Charlie-Hebdo dans mon armoire, je me dis que le pays a bien changé.
L'ennemi intérieur d'alors est devenu le symbole de la liberté d'expression et son directeur vit avec une ministre.
Inutile de revenir sur ce que Daniel Schneidermann a dit ce matin mieux que je ne pourrais le faire.

Comme lui et d'autres, je n'étais plus Charlie et la tendance valiste y était pour quelque chose.

Comme lui après l'horreur, aujourd'hui, "Je suis Charlie".

Mais, il n'est pas question pour moi de marcher dans une pseudo "unité nationale" aux côtés de gens qui profèrent des valeurs d'exclusion, de remigration, de ressentiment racial ou ethnique... Mais pas non plus avec ceux qui pendant la campagne électorale de 2012 l'orientaient dans les coins sombres de "l'assistanat", du "cancer" et des "drapeaux tricolores" à toutes les sauces, etc.

Si certains se posent des questions par rapport au FN, moi je l'étends aux partis réactionnaires qu'ils affichent leur extrémisme droitier ou qu'ils l'euphémisent.
Tant qu'on y est pourquoi pas aussi la Légion étrangère et les régiments de RPIMA, les CRS et la gendarmerie mobile, ..., clamant : "Tous ensemble, tous ensemble... ouais, ouais !

Moi, je dis non !

J'espère que l'effroi et l'horreur d'un tel acte, ne va pas se transformer en entreprise de voilage de l'autre guerre, celle que le capitalisme financier avec tous ses thuriféraires et ses porteurs d'eau mènent contre la l'immense majorité d'entre nous.
Je le pense aussi .

J'ai déjà une idée qui ma frappé immediatement :

- et si tout les journaux, en même temps, avaient imprimé les caricatures en 2005 ???.

et si les media fonctionnaient plus en équipe qu' en concurrent ?

et si ......?


Quelqu'un à d'autres idées de ce qui aurais pu evité cette mutilation immonde?


PS: Chapeau bas face à Jeannette Bougrab , qui exprime le mieux ce qui s'est passé, alors que c'est la personne qui a le plus d’émotions et devrait avoir le moins de recule . Un Exemple pour nous tous
Ce texte avec lequel je suis en désaccord sur plusieurs points...
Lorsque vous aurez un peu de temps, pourrez-vous nous préciser lesquels ?
il y a quelque chose d'atroce dans le message de B.C, c'est ce qui le structure profondément : la présence de ce "nous" et de ce "vous". Ce "vous", mot-cible, créé par un raisonnement compact, sans nuances, qui mélange tout et met un tas de monde (et du bien merdique) dans le même sac. C'est insupportable.
"Ou est Charb?", "On a tué Charlie Hebdo!", "on ne tue pas les femmes", "on ne tue pas les civiles" .

Fini les attentats à l'aveuglette, fini les attentats à l'a peu près, fini de mal maîtriser son image. Tout es claire, et le danger futur glace le sang .:

La nouvelle croyance, un peu naïve des "nouveaux terroristes" , c'est un plan médiatique, comme un parti politique,: comment passer pour des combattant défenseur du faible et de l’opprimer et non des terroristes, des robin des bois des cités . On cible les attaques, : les journaleux, les flics, mais surtout on veux attaquer les symboles, détruire les œuvres , détruire ce qui ne peu être reconstruit: écloper, mutiler, effacer des symboles. Comme les deux bouddha géant , Multi millénaire .

Ce qui est mal calculé , ce que montre l'histoire (Martin luther King et autre ) , c'est que non seulement on ne tue pas une idée ou une œuvres en tuant les hommes qui l'incarne, mais au contraire on la renforces, on la redécouvre, on la fêtes.

Eux qui croyait être les petit héros des cité , et des musulmans insultés, ils viennent de faire réaliser a tout le monde , a quelle point on doit etre moins susceptible, moins violent, et garder notre sens de l'humour .

Je sent (et j’espère) que la France va fêter l'humour et le dessin comme jamais pour des décennies . Ces "fictio-terroristes" ont déjà perdu le combat, car leur fiction est déjà déjoué . Tout le monde vois des monstres , issue d'une pensée politique au degrés zéro, et de la politique spectacle.
Je me reconnais totalement dans ce tiraillement qui se manifeste dans beaucoup d’aspects de cette tragédie.
Entre l’envie de faire de faire bloc, d’être tous ensemble, et la gêne que l’on ne peut s’empêcher de ressentir par la présence dans cet ensemble de certaines personnes.
Val qui pleure, lui qui m’a bien fait rire à l’époque de Font & Val, mais qui ne fait plus rire du tout.
Lui qui, entre 2 sanglots mercredi soir sur France3, n’a pu s’empêcher de nier les causes sociales de cette catastrophe, pour mettre en avant des raisons culturelles...
Bernard Maris était reçu à l'academie française le 4/12/2014 pour le Prix de l’Académie française Maurice Genevoix, pour son livre "L’homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger"
http://www.academie-francaise.fr/bernard-maris
http://www.academie-francaise.fr/les-prix-et-fondations-prix-litteraires/les-laureats
et là également:
http://leblogephemeredekrazykat.20minutes-blogs.fr/

P. Heckel
"...s'il s'avère qu'ils sont bien les assassins, il faudra bien essayer de comprendre leurs mobiles"

Ils ne les ont pas donné leur mobiles??? Si je me rappelle bien c'était juste après avoir mis une balle dans la tête d'un homme a terre.
Vous dites Ennemi. Vous dites Guerre. Vous avez intériorisé la croyance de Charlie qu'il y dans un islamisme suffisament important et structuré pour en faire une entité qu'on peut combattre.

Pour ma part, je pense que c'est un problème de criminalité. De ce que je vois les effectifs de ceux susceptibles de tuer ici, les inconsistances dans leurs buts, leur structure peu pérennes, les rendent plus petits et moins attaquables dans leur ensemble que la criminalité organisée.

Dans ce contexte, ce ne sont pas "ennemis", ce sont des assassins. Le premier versant du projet est de les attraper, de saisir tout ce qui fait réseau de complicité, de balancer tout ça au tribunal et de ne tenir aucun compte du versant politique. Le second est de vérifier que tout le monde là dedans a fait son travail, que ce soit les décideurs occupés au dispositif de sécurité de Charlie, ou les politiques qui ont facilités la radicalisation de jeunes français par leur ligne sur la Syrie et la Libye.

Après je peux me tromper. Je ne suis pas bien connaisseur du radicalisme en France. Je *pense* que c'est un groupuscule, peut être même pas organisé, avec la portée idéologique d'une secte genre Raël, qui ne peut de ce fait constituer ni réellement un ennemi militaire, ni un ennemi politique. Mais peut être que la portée réelle de ce groupuscule touche réellement plus de 1% de la population française et que je l'ignore.

Dans ce cas, il faudrait l'établir avant tout de chose. Parce que parler d'"ennemi" à vide, ça crée un lien implicite vers la seule chose qui peut tenir ce role, et le tient déjà dans certaines caboches dont je ne partage pas les vues: l'ennemi ce serait l'islam, les arabes, le boucher du Super U. Elle est là la bifurcation à ne pas prendre vers la presse de 14.
Je fus Hebdo Hara-Kiri puis Charlie, mais en 1978 j'ai cessé.
Donc je ne suis pas Charlie et pourtant j'ai cette peine, cette colère, cete rage.
Une femme et des hommes sont morts.
Cabu, le tendre Wolinski le romantique-libertin n'étaient que des alibis-mémoire dans l'Equipe Charlie de l'esprit Charlie, de l'ethique Charlie oui Ethique de cette morale anarchiste intransigeante (Kropotkine)

J'étais, nous étions Cavana, Delteil Reiser, Gébé et l'An 01, Pierre Fournier (le grand Pierre Fournier), Willem...

Nous étions montrés du doigt par la bienpensance en ayant Charlie sous le bras.
Maintenant si tu ne l'as pas tu risques être banni.
Quel monde à la Con dans le bal des Hypocrisies!

Ils étaient pour moi des roses à épines.

Le cirque m'énerve, me chagine, me peine même.

Maintenant lémédias en continu jouent la traque...

Je feuillette anciens et les relis celui du 23 Nov 70 "il n' y a pas de censure en France."

Alors, je veux bien qu'on ait toujours besoin d'un "Charlie" dans l'éventail presse...mais avec qui.
Que ceux qui sont pour la calotte, la culasse, la Kalash, les banderilles ne viennent pas salir nos copains dimanche!

Au bal des faux culs , je ne leur servirai pas la soupe.
J'aimerais bien être Charlie, pour le principe, mais apprendre que le directeur de la rédaction vivait en couple avec une ministre en exercice - sarkozyste ! - en dit long sur la posture de pseudo-subervsion qui était devenue celle de ce journal.

Comment Cavanna a-t-il pu laisser faire cela ?

Qu'en aurait pensé Choron ?

S'il est vrai qu'une oeuvre est l'autobiographie de son auteur, Cabu, paraphrasant qui vous savez, n'aurait-il pas pu déclarer : Le Beauf, c'est moi !
J. Bougrab a, avec beaucoup de courage, "osé avancer" que les victimes étaient les morts de Charlie, que l'on ne déplore pas de victimes du côté de ceux qui se réjouissent de ces assassinats !
Je veux une nouvelle fois remercier Daniel pour la qualité de sa chronique si émouvante et dans laquelle je me retrouve.
pourquoi dans notre pays on devient fondamentalis et et pas marxiste . pourqoi le mouvement des indignés arrivent à faire un grand parti qui emporte sa jeunesse derrière elle et pourquoi une partie de la notre défavorisée aux prises avec les pires injustices économiques embrassent des théses religueuses dont la conscience politque est évacuée?

Et si le fait religieux avait peu à peu remplacer le fait politique dans le discours politique lui même dans l'éffacement de la lutte des classes .

l'éducation à la citoyenneté est terriblement escamoté par le déni qui est fait à ses sous classes sociales qui n'ont plus que la priére pour esperer quoi ?
quand le religieux s'invite trop souvent dans l'éducation il est normal qu'il fabrique des dérivatifs identitaires .
Merci pour ce texte qui fait du bien
Oui, le Panthéon, comme le suggère Bougrab, pourquoi pas ?

De grâce, laissez cette idée à Madame Bougrab, noyée dans son émotion et sa juste colère.

Sarko-Guiano avait déjà eu ce projet obscène pour récupérer un Camus (Albert, on est obligé de préciser ces temps-ci), qui était l'exact opposé de ces margoulins exhibitionnistes.

Les assasinés seraient capables de ressusciter pour se foutre de cette récupération, pour refuser d'aller dans cet endroit moche, où ils s'ennuieraient comme des rats morts.

on n'a pas besoin de ça pour faire vivre le souvenir, pour le transformer en ressource, on se consolera en relisant nos collections de Charlie, de Hara-kiri, de Pilote. Nos albums des éditions du Square, puis Albin Michel etc.

Laissons le Panthéon et Notre Dame (est-il vrai qu'une messe va être célébrée pour ça ?) aux récupérateurs politico-médiatiques qui vont être au premier rang de la manif de dimanche.
J'ai trouvé l'intervention de Jeannette Bougrab assez agressive. Sous l'émotion, bien sûr, mais avec une mise en cause de la police (qui ne sera relevée par l'intéressée) des opposants au journal et même de ses soutiens, jugés trop mou. Sous l'émotion, bien sûr, mais j'ai aussi entendu Val aussi accablé de chagrin que de demandes d'interviews qu'il a toute honoré. Et sur les plateaux, il a à peu près délivré le même message que Bougrab, celui du petit monde politique d'en haut: il y a eux, il y a nous. Les moines-soldats sont accablés mais debouts ; le monde des faits ne rentre pas dans celui de leurs croyances.
Je ne comprends pas pourquoi tout le monde ne se réjouit pas de ce grand succès de la politique étrangère française depuis Sarkozy que les français (guidés par leur médias et leurs politiques) ont largement soutenu. Le but d'être la figure du proue du bushisme des années 2010, d'être le fer de lance de la destruction de pays arabo-musulmans, n'était-il pas qu'un tel évènement alimente l'embrasement?

Je ne défendais pas personnellement cette politique mais je m'étonne que tous ces va-t-en guerre semblent se désoler alors qu'ils ont atteint leur objectif. Surtout que leurs résultats étaient jusqu'à maintenant assez maigres (à l'exception de Merah qui j'imagine avait entretenu l'espoir des tenants de cette politique). Ils attendaient cela avec impatience.

Donc arrêtez de chounier: vous avez voulu monter les français les uns contre les autres, vous y arrivez tant bien que mal mais de manière inexorable. Vous venez de remporter une grande victoire à coup de politiques abjectes et immorales (Irak, Libye, Syrie...) Réjouissez-vous!
Merci Daniel pour ce beau texte, comme celui des deux jours précédents. Mais en relisant le texte du forum auquel vous faîtes référence, j'avoue avoir plus d'accords que de désaccords avec son auteur et ses arguments. Par contre, en lisant votre billet de ce matin, je n'arrive pas à voir vraiment ce que vous lui reprochez ?

Merci d'avance pour votre éventuelle réponse.
Malek Boutih : "On a affaire à une nouvelle forme de nazisme, à l'islamo-nazisme, des gens qui n'ont aucune limite"

Il n'est pas encore tout a fait aussi lucide que les gens des mêmes origines que lui qui eux ne sont pas nés en France et subissent chaque jour les atrocités de l'Islam dans des pays qui n'ont pas pu l'interdire avant d'y succomber. Mais il utilise déjà des mots que peu de Français de souche d'ici auraient la lucidité ou le courage d'employer. Que tous les gens d'origine étrangère aident la France à avoir le courage d'interdire l'Islam, et là on retrouvera une unité de base nouvelle et très solide.
Je trouve que vous dites très bien les choses ici.

Un peu d'unité de temps en temps n'est pas une injonction à l'unanimisme. Que "tout le monde" dise Je Suis Charlie quelques heures, c'est évidemment en soi un contraste puisque tout le monde n'achetait pas Charlie et que tout le monde n'aimait pas "tout" Charlie, chacun ayant ses préférences. Cela veut juste dire : "en tirant sur eux, vous avez un peu tiré sur moi". C'est en tout cas comme cela que je le comprends.

Et d'ailleurs, cette unité même éphémère peut avoir des vertus insoupçonnées. Elle nous interroge sur ce que nous avons en commun, vraiment. Entre différents bords politiques (je parle de l'arc républicain), au vu du débat actuel, quelles sont les valeurs partagées? Sont-elles nombreuses, ou sont-elles devenues résiduelles? Une fois qu'on a dit "Liberté Egalité Fraternité", que partage-t-on vraiment : beaucoup, ou presque rien ? C'est un point aveugle, je trouve, de nos échanges, y compris ici sur les forum. J'ai souvent l'impression déprimante (vraie? fausse?) qu'on partage de moins en moins de choses. Et si la République n'est plus que ce moignon-là, si elle ne propose pas de projets collectifs qui nous dépassent, qui nous bousculent un peu, qui nous enthousiasment au delà de nos différences, qui nous transforment, bref, si la République ne nous aide pas à résister à l'atomisation et à l'égoisme, mais se contente d'être une coquille et trois (très beaux) mots, n'est-ce pas alors le début de l'explication du malheur qui nous est tombés dessus ?

Merci pour ce billet
Le Charlie indispensable, et qu'on accueillerait volontiers chez nous

C'est Libé qui va le faire.

Vu l'espace que les Joffrin and co ont vidé de ses bonnes plumes, ça va être facile.

J'espère que la bande des survivants va garder la malpolitesse qui fut la marque créatrice de Hara-kiri et saura mordre, au besoin, la main qui va les nourrir.
Totalement en phase avec ce très beau texte. Merci Daniel.
Ceci dit pas trop envie d'aller manifester en compagnie des amis de Cahuzac et de Sarko.
Franchement ce qui énerve, ce qui exaspère même c'est tout ce ballet médiatique autour de ces assassinats, et toutes ces larmes de crocodiles, de la part de tous ces mecs dont si peu n'as eu ne serait-ce que un petit mot de compassion lors de la mort du professeur Choron. Il doit bien se fendre la gueule, ce viel anar de là où il est en regardant ce spectacle pitoyable et ce concert de larmes, de tout ce monde qui récupère politiquement ce fait divers, des Américains au FN.

Pour tout dire, il fallait s'y attendre à tout ce cirque, il était plus que prévisible, mais j'avoue que à titre personnel, il m'est insupportable, jusque dans ce SMS que reçu hier d'une connaissance, "nous sommes tous Charlie", m'enjoignant de retransmettre ledit SMS à tout mon carnet d'adresse.

Non, je ne m'associerai pas à tout ce torrent de compassion apprise, d'affliction obligatoire.
Oui, alors oui, Charlie… Je suis du temps de Cavanna et Choron que je n'aimais guère. Reusement, y'avait Cabu et Wolinski. Les autres resteront toujours des "petits jeunes", même "Onc' Bernard" avec qui j'avais en commun le père Genevoix, notre grand-père à tous. Je n'ai pas été un lecteur fidèle… c'est vrai. C'était comme Le Monde, on s'abonne puis on se désabonne quand il nous casse les pieds, puis on s'abonne de nouveau parce que l'équipe a changé, puis on se désabonne… enfin, maintenant je suis abonné. Alors pour Charlie, je vais faire un "abonnement à vie", en pensant à mes petits enfants. J'oubliais, je suis de la génération de Wolinski, ça fait du temps.
Encore une fois un texte magnifique... La vérité du réel demande l'art de la nuance...

Grand Merci.

Tristesse.

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