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Elise Lucet, "cash" sur... l'autocritique

Critiquer ses propres JT, sur sa chaîne, France 2. Exercice délicat, mais que ne refuse pas Elise Lucet, à la tête de l'émission Cash investigation. Nous avons déjà évoqué ses interviews musclées, et l'intérêt de ce programme d'investigation. Intérêt renouvelé vendredi 15 juin: à propos de l'industrie du sucre, Lucet a posé un regard critique sur deux anciens journaux télévisés, qu'elle avait elle-même présentés. Et ce n'était pas la première fois. Petit tour de ces autocritiques.

Derniers commentaires

Je lis avec intérêt les critiques et les réserves des asinautes. Etant donné que je n'ai pas vu ces émissions, je me fie à leurs jugements. ll me semble toutefois que cette analyse de discours des JT par une journaliste de JT est franchement salutaire et qu'elle contribuera à la prise de conscience des spectateurs encore dupes que les infos des JT sont dans le meilleur des cas manipulées (du fait du format et de l'immédiateté), dans le pire (plus probable) manipulatrices par complaisance et connivence. En tout cas, je ne me souviens pas avoir déjà vu l'équivalent d'une telle dénonciation. Pas même l'émission TV de Arrêt sur images car DS n'était pas journaliste de JT.

Merci Laure pour cet article, très intéressant comme toujours.

A propos de DS, j'ai lu sur le forum de l'émission de vendredi que Dominique Godin était encore banni. Bis repetita ou xn repetita? Encore pour le même crime de lèse-majesté. Cette façon de s'ériger en procureur et en monarque des forums est insupportable, cher Daniel. J'ai souvenir que vous avez laissé, il y a deux ans, sur les forums des messages odieux, malveillants, insultants et infamant contre un asinaute (qui avait le malheur de ne pas être vous, monarque en son royaume) sans que les ciseaux vous chatouillent autant. Je me souviens aussi de votre condescendance à l'égard de nos protestations, votre habileté à minimiser l'insulte et à considérer assez dédaigneusement la situation comme un adulte chargé de régler une querelle d'enfants. Vous aviez dit à l'époque, grand donneur de leçons au-dessus de la mêlée, qu'il fallait savoir laisser le dernier mot. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Très décevant, le mot est faible.
Que DG soit votre bête noire, je n'en doute pas, mais c'est votre problème, pas celui de DG, ni des asinautes, ni des forums publics, enclave républicaine en votre royaume de despote. Je copie cette petite diatribe et la posterai à chaque fois que j'interviendrais sur un forum jusqu'à ce que Dominique Godin retrouve sa pleine liberté d'expression, fondamentale, ne vous en déplaise... ou jusqu'à ce que vous me bannissiez.
Encore un marronnier...
Notre société schizophrène, hyper-consommatrice avec mauvaise conscience, ses médecins à la soupe, ses lobbies industriels, financiers....
résumons nous : Une société majoritairement citadine "confortable" éloignée des "contraintes de la nature" , climat, besoins alimentaires, des activités humaines du secteur dit "primaire" réservées à une petite minorité d'individus, des techniques et des outils puissants et sur-productifs qui ont fait disparaître les pénuries alimentaires des existences individuelles et collectives,
oui mais,
obésité, élevages intensifs, pollutions diverses....
oui mais
espérances de vie très élevées, loisirs, ....
passons au vote
retour un siècle en arrière en adoptant la sagesse et la modération des moeurs de nos anciens, plus frugaux, plus économes ( attention au sens où ils l'entendaient cad en épargnant, sans excès )
cela m'étonnerait bien car ces genres de choses ne s'apprennent que "sur le tas" , dans une société de pénuries.
Mon père était adolescent et vivait dans la banlieue ouvrière parisienne, aujourd'hui colonisée par les employés de la défense, ( les usines et les ateliers n'y sont désormais plus les bienvenues), au cours de la 2nde guerre mondiale. Le rationnement des vivres imposé par l'occupant y était très sévère et ses parents l'exfiltrèrent avec son frère deux années chez des parents restés "au pays", cad à la campagne encore peuplée de paysans. Il en garda toute sa vie un souvenir de bonheur insouciant et de satiété. Mais, revenu à Paris il me disait que ce n'est qu'en 1948 qu'il eut la sensation d'y manger " à sa faim". Ses régles à la table familiale étaient "une bouchée de pain avant, une pendant, une après" , si la soupe était de tous les dîners, la viande, elle, abats ou morceaux nobles, n'était évidemment pas de tous les déjeuners, on faisait la queue chez les petits commerçants, je n'ai découvert le supermarché qu'en 1980, à 20 ans, dans le Nord de la France.
A partir du milieu des années 80, j'ai vu peu à peu les moeurs alimentaires de mes parents changer. Au fur et à mesure que se multiplièrent les supermarchés aux alentours, je découvrais à leur menu, leurs nouvelles habitudes. Plus question de canard, mais des "magrets", des foies gras et du saumon fumé qui s'invitaient à d'autres occasions que le 25 décembre ou le 1er janvier, des "beefsteaks" et autres morceaux choisis de viandes rouges. Ma grand-mère elle ne changea rien, faisant profit de tout, n'ayant rien modifié à ses habitudes, fidèle à son jardin, préparant ses conserves, ses bocaux pour les saisons d'hiver...
Mes enfants eux n'ont jamais vécu que dans la publicité de l'abondance et des consommations tentatrices... mais aussi de nos tentatives "éducatrices" à la modération des consommations...
Au final, jamais notre société n'a autant mangé, toujours plus bien plus que du temps où "la grande bouffe" provoquait les réactions "outrées" des spectateurs, avec bonne conscience, avec plaisir, avec boulimie, sans effort de préparation, en restaurations diverses et variées rapides ou étoilées, en toute connaissance et au prix de tous les excès, élevages et abattages de millions d'animaux dans les conditions les plus insupportables... alors la faute aux industriels, aux communiquants corrompus.....TSSS
à notre seule connivence , notre tacite accord à un développement qui nous fait tant de bien, avec aussi quelques petits exercices de "cash" et d'auto-critiques mais sans conséquences, car le renoncement à cette opulence serait au dessus de nos forces...
Je viens de voir une partie de celle sur les laboratoires et certaines choses ne m'ont pas vraiment plu :

- le côté personnalisé, mise en accusation nominative d'un tel ou d'un tel m'est apparue par trop sensationnaliste. Idem pour l'insistance sur deux cas douloureux concernant un traitement pour l'ostéoporose : les cas d'effets indésirables, même mortels, n'invalident pas l'utilité d'un médicament, pas plus que les accidents de la route n'invalident l'utilité de la voiture. Notamment sur la dame française qu'on a vu, les choses n'étaient pas claires : elle semblait souffrir de problèmes articulaires et son médecin a pu prescrire un traitement contre l'ostéoporose pour contrebalancer l'effet d'un autre traitement. Pour le coup, ils jouent un peu vite aux médecins et si je ne le suis pas moi-même, j'ai vérifié en un quart d'heure un lien possible polyarthrite rhumatoïde-corticoïdes-ostéoporose pouvant légitimer la prescription ou du moins la faisant sortir du sujet.
Et pour éviter le côté "cas particulier", ils auraient pu donner les attendus du procès où Merck a été condamné qu'on sache ce qui a été jugé et indiquer si il y avait des méta-analyses des diverses études épidémiologiques par rapport à l'étude californienne alarmante dont ils parlent, les résultats d'une seule étude n'étant généralement pas suffisants en ces domaines.

- je n'ai pas vu traité le problème global, politique, des financements : les études vraiment indépendantes ne seraient possibles que par un financement public, c'est-à-dire que les citoyens acceptent de les payer par leurs impôts, et même, la commercialisation devrait relever d'un monopole d'Etat pour éviter toute dérive. Vu que ce n'est pas le cas, il y a forcément des médecins payés ou "sponsorisés" par les labos pour faire les études. Les essais cliniques dès la phase 2 se font avec des malades et heureusement que des médecins sont impliqués. Idem pour tout ce qui est symposiums, colloques etc. souvent financés par des partenariats avec les industriels et pas seulement dans le médical. En matière d'environnement par exemple, il y aura des industriels du traitement des eaux, des industries chimiques etc. qui seront impliquées vu que ce sont les premiers concernés.

- le ton de défiance envers une animation de prévention voire envers le "médecin de famille" m'a semblé dangereux. Si des campagnes de détection du cancer du sein sont sponsorisées par des labos, va-t-on aussi faire porter le soupçon sur elles ?
Si le vieillissement naturel n'est pas une maladie et que les labos abusent dans leur dramatisation, il faudrait quand même être attentif à ne pas disqualifier les politiques de prévention et les traitements des méfaits de l'âge. S'occuper de santé, ce n'est pas que s'occuper des maladies (notion floue au demeurant).

En fait, ce sont des problèmes complexes et je crains qu'ils aient simplement opté pour un style "lanceur d'alerte" nuisant parfois à la qualité de l'information.
Je lis cette phrase : "Cash investigation souligne qu'à l'époque, les JT n'ont pas sû expliquer les raisons de ce crash. Deux ans plus tard, son émission apporte la réponse : les responsables étaient des robots, programmés pour effectuer du "trading haute fréquence"" et je me dis "oui, mais non".

Le trailer (j'avoue, du coup, après l'avoir vu ne pas avoir visionné l'ensemble du reportage) expliquait que le crash était du à un algo, celui de Waddell & Reed. Or, si les auteurs du reportage avaient bossé leur sujet comme un journaliste papier ("le fait qu'un JT, de par son immédiateté et son format court, ne peut présenter des enquêtes aussi fournies qu'un magazine." -> visiblement un magazine peut encore mieux faire avec un petit effort), ou tout au moins un peu mieux, ils sauraient que l'algo de Waddell & Reed n'est pour rien dans le crash.

#jdcjdr
Un beau sujet d'émission pour Élise Lucet : "News investigation" sur la prolifération des sujets qui ne fâchent pas dans les journaux télévisés: faits divers, météo... ah, ce merveilleux mois de juin qui a permis d'ouvrir au moins un journal par semaine sur le thème "combien de temps va durer le mauvais temps", ou "on a connu pire, chiffres à l'appui (avec un florilège des printemps pourris depuis 50 ans)", sans oublier le summum du journalisme d'investigation : le micro-trottoir. Ce qui est rassurant dans les micro-trottoirs, c'est qu'on sait à l'avance ce que les gens vont répondre. Un bon micro-trottoir a un contenu informatif proche de zéro, avec si possible des allures de reportage sur le terrain. Exemple : se poster devant une entreprise qui a annoncé (ou dont la rumeur prétend qu'elle va annoncer) un plan de licenciement important et demander aux employés qui arrivent sur leur lieu de travail s'ils sont inquiets.
A ceux qui critiquent les méthodes d'interviews, je les comprend très bien. Cependant peut-on réellement imaginer qu'il existe une autre manière d'obtenir ces interviews que d'avancer masquer?

Ces interlocuteurs sont protégés par une armée de communicants et connaissant les questions, ils se garderaient bien d'y répondre (c'est ce que font une partie des industriels au cours de ces émissions, ça veut sans doute dire qu'ils connaissent plus ou moins à l'avance les questions non?). Ce qui me choque le plus dans ces interviews, c'est que devant l'évidence, la mauvaise foi persiste. Si les invités s'en trouvent agacé, c'est tout simplement parce que leurs positions ne sont pas tenables et qu'Elyse Lucet mets souvent le doigts sur des abhérations. Ils sont d'autant plus décontenancés que TOUT LE MONDE les a laissé comettre ces abhérations sans ciller, ils sont dans l'impunité la plus totale.

Ce qui peut être dérangeant, c'est que l'on montre du doigts quelques entreprises qui s'en retrouvent pénaliser alors que j'imaginer que l'ensemble de leur concurrents s'adonnent plus ou moins à ces mêmes pratiques. Cependant, pour étayer le propos, il est nécessaire de prendre des exemples et forcément il y a des cibles...

Enfin, pour ceux qui tenteraient de faire un paralèle entre une émission de reportage et un journal télévisé, je vous trouve de bien mauvaise foi. Dans Cash, Elyse Lucet participe aux investigations, au journal, elle ne doit sans doute avoir AUCUNE liberté dans le choix des reportages et des invités. De plus le JT n'a pas vocation à faire dans le sensationnel, ce sont des émissions aux objectifs différents.

Pour information (je ne sais plus d'où je tire ça), il me semble que Elyse Lucet a commencé son magazine pièce à conviction après avoir été piégé avec une fausse information au JT par un laboratoire pharmaceutique. Elle informe d'un côté et elle lutte contre la désinformation de l'autre.
peut-on réellement imaginer qu'il existe une autre manière d'obtenir ces interviews que d'avancer masquer

Ben oui, et je vous donne un exemple: les enquêtes ou reportages réussis tous ne le sont pas- diffusés chez Mermet, je pense à ceux de Pascale Pascariello et à François Ruffin en particulier. Il leur arrive d'enregistrer quelqu'un à son insu par téléphone (là-dessus, comme pour les caméras complètement cachées, je n'ai rien à redire), il leur arrive de débouler dans des réunions publiques pour poser des questions (et se faire mal recevoir)... Mais je ne ressens pas du tout cette impression de manipulation que j'ai à certains moments devant Cash investigation. J'éprouvais d'ailleurs précisément la même gène devant Pièces à conviction (il y avait eu un numéro, il y a bien longtemps, sur l'affaire Dils, qui m'avait révoltée).

Ensuite, ce qui frappe dans la comparaison JT/émision d'investigation, ce n'est pas seulement la différence de ton ou de traitement c'est la contradiction frontale entre les propos tenus dans l'un et dans l'autre par une même journaliste...
J'aime bien François Ruffin, mais bien souvent, il se contente de nous diffuser des enregistrements de ... ses recherches de contact non abouties.

On dirait un petit garçon en colère qui s'énerve contre le réceptionniste d'une entreprise de 100 000 salariés et lui déballe ses 4 vérités... Sauf que le pauvre gars de l'accueil il est intérimaire, il n'est là que pour quelques jours, et son boulot, c'est juste de ne pas laisser passer les gens sans invitation.

En somme, pour François Ruffin, un reportage réussi c'est :

- élaborer ma thèse
- enregistrer 2 ou 3 personnes qui refusent de me parler
- s'n glorifier, sur le mode "vous avez vu, j'ai tellement raison qu'ils ont peur de me parler !"

Il en est un peu de même pour Cash Investigation : ce serait certainement meilleur si l'équipe parvenait à faire des entretiens sans piéger ses invités, et les amenaient à s'expliquer. Cela dit j'ai adoré ces émissions et j'ai le sentiment d'y avoir beaucoup appris.
A ceux qui critiquent les méthodes d'interviews, je les comprend très bien. Cependant peut-on réellement imaginer qu'il existe une autre manière d'obtenir ces interviews que d'avancer masquer?

Est-ce l'interview qui importe le plus, ou l'information elle-même ?

L'information peut être donnée (or l'équipe a toujours l'info, elle ne l'obtient pas par l'interview, jamais), puis on filme la preuve qu'on a proposé aux personnes mises en cause de répondre et qu'elles ont refusé. Ca suffit, non ?

Les itw en elles-mêmes ne nous informent de rien d'autre que du refus de répondre et d'assumer, et elles laissent la possibilité aux personnes piégées de se plaindre du procédé et tenter de se faire passer pour victimes. Elles sont contre-productives.

Dans cette même émission, on voit que Coca-Cola a refusé la rencontre, ça nous en dit aussi long que si on avait vu une rencontre avortée.
Vous n'avez pas totalement tort. Cependant ces interviews ne me donne pas la même impressions qu'à vous.

Elles permettent de ce rendre compte que derrière ces grands groupes il y a des femmes et des hommes et qu'ils ne sont pas prêt à assumer leurs actes. Cela me conforte donc dans l'idée que si on se décidait à les titiller vraiment on pourrait changer de manière radicale nos modes de consommation et notre relation à l'environement.

Ne pas les voir c'est donner l'impression qu'ils sont bien cachés derrière les murs épais d'une forteresse imprenable!
Je pense au contraire qu'ils sont tout à fait prêts à assumer leurs actes ... Devant ceux à qui ils rendent des comptes ;)
C'est-à-dire ni vous, ni moi !
C'est-à-dire ceux qui les payent, ceux qui seront susceptibles de les payer plus tard, ceux à qui ils doivent quelque chose, etc...
Bref, ceux qui composent ce qu'on nomme pudiquement "le réseau professionnel".
[quote="Exo"]De plus le JT n'a pas vocation à faire dans le sensationnel

Ah ? Plutôt étonnant comme point de vue...
J'ai toujours assisté au contraire.
Je sens venir une petite émission d'@si sur Cash Investigation, avec sur le plateau Elise Lucet, qui pourra nous expliquer pourquoi elle accepte de faire de la daube d'un côté et de pourfendre cette daube de l'autre
J'apprécie énormément cette émission. Même si les interviewés sont d'une certaine manière piégés, semblant ne pas s'attendre aux questions et que parfois des raccourcis sont pris, je trouve que cela informe autrement. J'ai le sentiment de voir à la télé ce que je trouve que dans quelques écrits confidentiels. Alors même si cette émission passe très, trop, tard, elle est sans doute plus achalandée que la revue Prescrire ou autres revues ou sites bien informés.

Comme ASI qui décrypte les médias, cette série me semble participer au décryptage de l'industrie.

J'espère en tout cas, que cette série de 8 émissions sera suivi d'une longue suite. Et à une heure plus décente. Ce dont je doute un peu parce qu'on peut imaginer les pressions qui vont naître.

Quoi qu'il en soit, évitons lui un sort à la ASI...

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Mal placé.
Le numéro sur le sucre est à mon sens plus pertinent que le numéro sur le HFT. Néanmoins, il y a encore dans ce reportage des séquences et des postures édifiantes, mais pas dans le bon sens, de mon point de vue:

- La scène au Credoc se veut à charge, alors que la journaliste est confondante de naïveté sur les protocoles de l'étude

- Aucun recul ni d'esprit critique sur l'étiquetage par les feux tricolores

- Dénonciation bête des partenariats des programmes de santé publique

Même si ce reportage est plus pertinent que le précédent, il me semble participer aux activités des marchands de peur. Que ce soit pas des fautes de compréhension, ou par des fautes par omission.
Je ne suis pas spécialement fan des multi-nationales planétaires que sont ces grands groupes de l'agro-alimentaire, alors ça m'écoeure d'autant plus de devoir prendre leur défense. Comme si ce reportage dégoulinait de sucreries journalistiques...
Je n'ai pas l'impression que les "pressions" en elles-mêmes soient le fond du problème, mais plutôt que des industriels utilisent des stratégies élaborées de com' pour imposer, de façons si ce n'est illégales du moins immorales, et en tout cas en avançant systématiquement masqués; et en usant in fine des journalistes comme vecteurs de communication et non d'information. Et là vous me dites que si lesdits journalistes [s]faisaient[/s] avaient les moyens de faire correctement leur travail...
A voir à ce sujet le documentaire diffusé hier sur france 5, les alimenteurs, pile sur ce sujet à travers [s]les tricheries[/s] la communication de l'industrie agro-alimentaire, disponible ici : http://documentaires.france5.fr/documentaires/les-alimenteurs
Et pourquoi ne pas inviter Elise Lucet dans un prochain @si ?
Elle aura certainement des choses à dire (même si j'ai parfois beaucoup de mal à supporter son accent parigot).
J'ai du mal à partager l'enthousiasme d'@si pour cette émission. Je l'ai regardé plusieurs fois partiellement avec un peu d'intérêt, mais je n'ai pas eu l'impression d'entendre un ton ou une qualité d'analyse inégalés. C'est très fouillé, très documenté, de bonnes questions sont soulevées, bref, je ne nie pas qu'il y a du boulot de qualité qui est fait.

Mais les interviews me mettent très mal à l'aise. Pas parce que des questions gênantes sont posées, pas quand on voit l'interlocuteur de Lucet déstabilisé, ça, c'est savoureux. Mais il transparaît quasiment à chaque fois que l'on n'a pas dit à l'interviewé le vrai sujet de l'interview -sinon il ne l'aurait pas forcément acceptée vous me direz- ce qui me gène profondément, j'ai l'impression que si tant d'invités demandent d'arrêter l'entretien ce n'est pas seulement parce que les questions les dérangent mais parce qu'ils ont le sentiment d'être piégés et du coup moi aussi. Je trouve particulièrement grotesque de me sentir en empathie avec un lobbyste, un thuriféraire de la finance... Je ressens la même chose avec les caméras cachées en cours de route (je ne suis pas allergique à la caméra cachée quand tourner est impossible, mais alors c'est toute la séquence qui est floutée).

La dernière émission, sur le sucre, m'a laissé un goût amer (haha). Autant la façon dont les industries agro-alim infiltrent par tout moyen tous les lieux de pouvoirs ou de décision, était très bien décrite. Autant le discours sous-jacent me semblait lui aussi emprunt de présupposés: sucre = obésité. Je ne suis pas sur la même ligne que les "experts" inféodés à ce lobby sucrier qui renvoient toute la responsabilité au consommateur. Je pense qu'il faudrait règlementer beaucoup plus durement les taux de sucres ajoutés autorisés, les pubs à destination des enfants et les étiquettages -ce point était traité dans l'émission mais trop peu à mon goût. Mais le fait est que l'équation sucre (et même "trop de sucre") = obésité n'est pas démontré. Les facteurs conduisant à l'obésité sont multiples, le terrain génétique, le mode d'alimentation, bien sûr, la pratique des régimes à répétition (énorme marché aussi), le contexte psychologique... On pourrait très bien aller faire la leçon à Elise Lucet avec des études scientifiques sur le caractère pluri-factoriel de l'obésité tout comme elle fait la leçon à la dame du Crédoc -qui, au moins, ne demande pas qu'on arrête de tourner.

J'oubliais ! Sur l'auto-critique faut quand même pas exagérer, à part dans la première émission, faut être hyper attentif pour la voir passer l'auto-critique. Moi je vois surtout 2 formats/2 discours différents. Il sera intéressant de regarder si Lucet s'interdit désormais d'inviter le nutritionniste en question, par exemple...
Excusez-moi si je suis méchant (ou bête) mais comment peut-on s'étonner que les groupes de pression fassent pression ? Ils font trop pression ? Ils violent les règles dans lesquelles la pression peut légitimement s'exercer ? Il y a de bonnes et de mauvaises pressions ?

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