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Commentaires

Du journalisme zombie

Soyez honnêtes : qui d'entre vous sait exactement quand débute le congrès socialiste de Poitiers ?

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Je me souviens d'une chronique de Thomas Legrand au lendemain des législatives de 2012. Il reprochait vertement au nouveau président François Hollande de ne pas avoir donné l'ordre à la candidate socialiste Nathalie Chabanne de se retirer pour faciliter la ré-élection de François Bayrou . De dépit il se moquait des électeurs Q Q de Pontacq et de Bénéjacq, bourgades du Béarn, qui avaient renvoyé le grand homme du centre sur la touche. M. Legrand, alors partisan d'un PS zombie, faisait fi du suffrage universel et des règles internes du parti dont les militants avaient investi la candidate aujourd'hui députée frondeuse. Question zombification Thomas Legrand a des années d'avance !
Concernant la genèse de la popularité du concept de zombie, il faut rendre à Jérôme ce qui appartient à Ladrilleux. Vous vous souvenez ? C'était le type de l'UMP qui était venu pleurer à la tété lors de l'affaire Bygmalion. Il avait déclaré:

"Le problème dans ce milieu, c'est qu'il y a des gens morts de l'intérieur".
Ce concept de zombie est très intéressant en soi, parce qu'il vient d'Haïti et probablement, comme le vaudou, des Yorubas nigérians. C'est-à-dire que ce n'est pas une création occidentale, ça ne vient pas des tréfonds des mythes européens ou indo-européens, c'est autre chose. Quelque chose de profondément moderne qui n'a pu éclore que prélevé dans une autre culture. De la même façon qu'une langue emprunte un concept nouveau dans un autre langage.

Et c'est un thème qui prend de l'ampleur ces derniers temps.
Difficile de savoir ce qu'il symbolise : peut-être la peur que la mort nous enlève notre libre-arbitre.
Il est un mythe profondément anti-religieux car il suppose que notre corps a une existence hors de son âme, son "anima", ce qui l'anime. Sans conscience, nous serions encore capables de détruire et de nous nourrir de nos semblables, les vampiriser, mais sans vouloir quelque chose d'eux comme leur sang, mais de manière brutale et sans autre objectif que la violence pure et l'appropriation.

Il est d'ailleurs frappant que La Nuit des Morts Vivants, le premier film du genre, qui a d'ailleurs déterminé tous les suivants, ait été tourné en 68, lors de la grande remise en cause de la société capitaliste.
Sa suite assumée, toujours de Romero, Zombie, se déroule dans un centre commercial où les anciens vivants ont repris leurs habitudes et se promènent avec leur chariot. Comme s'ils continuaient de vivre putativement une vie sans sens, une consommation réduite à circuler dans le centre commercial, singeant leur vie passée sans avoir même l'excuse de l'objet du désir puisqu'ils sont sans désirs.
Mais cela ne les empêche pas de vouloir mordre les vivants pour les tuer. Enfin... Pour rien, pour les attirer dans leur néant. Les dévorer, les consumer, les consommer.

Hannah Arendt explique que le capitalisme coupe tout lien des humains les uns avec les autres, et dirige leurs désirs et leurs affects vers la consommation.
Dès lors, l'image du zombie est transparente : c'est le stade ultime de l'humain consommateur réduit à cette seule fonction : consommer. Consumer le monde et ses semblables.

J'espère que je me trompe, mais je n'ai jamais autant senti le monde glisser vers le pré-totalitarisme.
Nous avançons sans but, et nos préoccupations sont loin de nos nécessités éthiques et politiques.
Vous avez raison, DS.
Dominants zombies uniquement préoccupés de statistiques qui ne recoupent rien. Pas de sens, pas de direction. Juste des chiffres.
Leur cour de médias zombies, déconnectés du monde réel.
Populations zombies qu'une seule mention d'étrangers, autres... suffit à dresser contre ceux qui ont encore moins qu'eux.
Tout cela dans une sorte d'entre-dévoration d'images et de flashes, dans un spectacle du monde arrangé, insensé, sans but, sans cadre...
Une nuit chaude de 2015 sur la Terre.
Une chronique de Legrand, un commentaire de Daniel sur un non-évènement, une évidence proférée par Cambadélis à France Inter.
Emmanuel Macron n'a jamais été adhérent au PS, il n'est donc pas socialiste. C'est tout.
Ce n'est pas le premier dans un gouvernement "socialiste".
De toute façon, comme le noyau dur des ministres encartés socialistes ne sont pas socialistes non plus... (merci Todd)
"En s’adressant en arabe algérien (derdja) aux téléspectateurs d’une chaîne conservatrice, Rachid Boudjedra sait pertinemment que l’écho ne sera pas le même qu’une interview écrite dans un quotidien francophone", souligne Géopolis.

Il a parfaitement raison Rachid Boudjedra.

Il faut se réjouir de ce genre d'initiative ! Et que les spécialistes de l'agit prop résistent à la tentation d'une campagne médiatique de soutien depuis la France (ancienne métropole coloniale) ça ne ferait que desservir ce courageux monsieur.
Peut-être cela mérite un vite-dit, ou mieux*.
Rachid Boudjedra
*depuis que Gilles Klein est parti, il n'y a plus beaucoup d'info sur les médias étrangers.
Laissez les zombies se dévorer entre eux, et allez plutôt voir ça. Qui méritait mieux, beaucoup mieux qu'un "vite dit", car c'est une excellente illustration de la zombitude de la presse. Illustration rare, car d'ordinaire on n'en arrive pas à une telle "extrémité", les journalistes connaissant assez précisément la longueur de la corde qui les relie à leurs propriétaires et financeurs.
Comment sait-on si on est un zombie ?
Je suis exilé depuis quelques mois dans un pays merveilleux, quoique gravement atteint par la crise, où l'on ne parle pas pas d'Islam, ni d'islamophobie, ni n'antisémitisme, où les camps en présence sont occupés à autre chose qu'à rejouer une guerre de civilisation minable, et où miracle, la vie politique est un feuilleton enthousiasmant: découvrez l'Espagne, ses mouvements citoyens puissants, son bipartisme à l'agonie, ses plus grandes villes désormais (presque, bientôt) aux mains de collectifs colorés, progressistes et franchement à gauche. Ca fait tout drôle quand on n'est pas habitué.
(Bonne émission de Mediapart sur le sujet hier).
Un autre événement "zombie" dont nos médias ne parlent guère: ce week-end la politique mondiale se décide lors de rencontre au sommet du G7 (donc, sans la Russie) en grande pompe au chateau-hotel 5 étoiles Schloss Elmau en Bavière.
Mesures de sécurité exceptionnelles,17.000 policiers sont mobilisés. (rappel: 12.000 militaires ont
défilé à Moscou pour la commémoration de la Victoire de 1945, ce qui avait été jugé choquant par beaucoup
d'observateurs).

Coût officiel du sommet 130 millions € mais d'après le président de la puissante association des contribuables bavarois le chiffre réel se situe à 360 millions d'Euro
(à comparer au dernier paiement dû par la Grèce au FMI 302 millions € , pour lequel la Grèce doit râcler
ses derniers fonds de tiroir).

Legrand: avant tout personnage méprisable ayant participé activement à la stigmatisation de Didier Porte.
Et accessoirement peut-être zombie.
N'est-il pas vrai que zombifiquement nous sommes plus que démunis?

Todd, touche-t-il des droits d'auteur?
Je ne relance rien, je m'enterre. Je ressortirai grâce à la zombiflexitude yogaienne.
Je prédis un grand avenir au qualificatif "zombie".

Bienvenue dans la zombitude.



Modifié post-mortem le 10:51 2015 06 05 par madma zombie soleil
Le plus grave c'est que la "zombification" gagne du terrain chez les électeurs
Tout zombie a connu la mort, et toute mort est datable. A quand remonte celle du PS ? 2012? 2005? 1983 ? 1971 ? Toujours-déjà mort-vivant ?
Ces morts qui marchent (trademark Curtiz depuis 1936)
Mais pour qui et pourquoi ?
A chaud dans la chaux, quel effroi !
J'entends siffler le train zombie
Frag au vol ce matin du matinaute!
Pourquoi parler du vent quand on est soi-même zéphyr (ou aquilon). ?
Et a quoi bon une chronique zombie du matinaute sur les journalistes politiques zombies parlant des partis politiques zombies ?

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