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Divorce entre professionnels et public d'un festival, sur des photos de décapitations

Jusqu'où photographier la violence? Le choix du public du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre s'est porté le 12 octobre sur une série de photos consacrées à des exécutions perpétrées en Syrie en 2013. Un choix très critiqué par une grande partie du jury de professionnels, pour qui ces photos sont trop sanglantes, et s'apparentent à de la propagande plus que de l'information.

Derniers commentaires

Rien de bien nouveau. Ce n'est qu'en 1939, chez nous, gens civilisés, qu'il a été décidé que les exécutions n'auraient plus lieux en place publique suite au comportement - jugés inappropriés allez savoir pourquoi - des spectateurs, nombreux malgré l'heure matinale; en 1951 (j'avais 1 ans) est paru un décret interdisant aux journalistes de commenter les mises à mort qui se déroulaient à l'abri des murs des prisons. D'aucuns diront censure inadmissible, atteinte scandaleuse au Droit à l'Information comme si c'était difficile de se représenter un humain vivant qu'on coupe en deux et qu'il fallait un commentaire. Nous n'en étions qu'au début de la "Civilisation de l'Information", j'imagine si YouTube avait existé!

200 millions de spectateurs volontaires pour l'assassinat d'un journaliste dont ils n'ont jamais lu un papier et qui se contre foutent de ce qui se passe dans ces régions que beaucoup auraient du mal à situer sur une carte. A croire qu'Homo sapiens aime ça. Et la presse qui s'interroge doctement. Et celle qui se justifie: "Je voulais que tout le monde voie la cruauté de l'armée islamique" ben voyons! (La lecture de SONTAG et KORKOS reste d'actualité) Un ancien, qui fait référence, a informé et est venu à bout du bagne sans appareil photo, sans caméra, avec un simple stylo et de la réflexion et du style derrière le stylo, c'est vrai ça demande du temps d'ordonner sa pensée mais ça peut interpeller les consciences, y-a-t-il de la réflexion derrière un numérique, objectif stabilisé, vitesse et exposition automatiques + Photoshop, y-a- t-il de la réflexion dans le bureau de ceux qui trient les photos en pensant à un seul truc " le scoop coco".

Quel appareil photo nous dira le calvaire moral de ces filles nigérianes vendues comme esclaves, quelle photo nous racontera Si C'est Un Homme, nous dira ce qu'il y avait dans la tête de Germaine Tillion à Ravensbrück ? J'écoutais il y a peu le témoignage d'une volontaire qui se bât contre Ebola, déchirée par ces deux gamins dont les parents venaient de mourir et qu'elle ne pouvait pas prendre dans ses bras enfermés qu'ils étaient dans leur couche protectrice, quel cliché – nous en avons vu des centaines de ces extra terrestres emballés dans leur préservatif – nous dira cette réalité de cette maladie? Si l'imagerie médicale nous permet de voir ce qui se passe dans un cerveau elle ne dit rien de ce qu'y ressent.
Notre littérature regorge de scènes d'égorgement de cochons – la fête en général – personnellement je n'ai nul besoin de photos ou de vidéo je voie très bien.
Ces images ne nous disent rien non plus de ce qu'il y a dans la tête de ces assassins. Alors où est l'information?
Finalement, c'est le lien vers une chronique d'Alain Korkos donné à la fin de l'article qui est le plus pertinent. Pour ceux qui n'auraient pas cliqué, je me permets de recopier la conclusion:

[quote=Alain Korkos]Ensuite, je reste persuadé (comme je le disais dans ma précédente chronique) que jamais une photographie n'a mis fin à une guerre ; peut-être certaines images sont-elles capables d'éveiller des consciences, mais sûrement pas si elles paraissent dans un flot qui jour après jour parie sur la surenchère de l'horreur.

Je crois qu'il faut revenir à une photographie humaniste ; celle que pratiquaient Lewis Hine, Walker Evans, Dorothea Lange ou Edward Steichen avec son exposition The Family of Man ; celle que pratiquent aujourd'hui JR et Marco, quand ils photographient des Israéliens et des Palestiniens dont ils collent les gigantesques portraits à Bethléem, des deux côtés du mur (il s'agit du projet Face 2 Face, dont j'ai causé par là).

Je crois enfin, comme l'écrit Patrick Apel-Muller en conclusion de l'éditorial qu'il signe en page 3 de cet Huma du mercredi 7 janvier 2009, que « Les grandes causes humaines exigent de l'humanité… C'est bien elle qu'il faut convoquer face aux crimes et aux images d'apocalypse qui le signent. »

Convoquer l'humanité face aux crimes et aux images d'apocalypse. C'est déjà bien de le dire, il ne reste plus qu'à le faire.
Comme j'ai l'impression que ces clichés passent mal auprès de certains asinautes, je me permets de vous remercier, Laure, pour ce choix.
Quand, comme moi, on se réabonne régulièrement à ce site, c'est que l'on fait confiance à l'équipe et que l'on attend d'elle un certain courage sur les sujets d'actualité.
On ne peut pas regarder des vidéos ou des images de décapitation avec n'importe qui, (c'est pourquoi je n'en avais encore jamais vues), mais avec ASI, oui.
De plus, l'info selon laquelle ces photos datent de 2013 est en elle même très importante, quand on se rappelle qu'à cette époque les infos officielles minoraient à l'extrême la présence des djihadistes en Syrie.
Pour info je suis tombé sur cet article du Monde d'août 2013 qui évoquait déjà des décapitations par l'Etat Islamique :

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/12/al-qaida-cherche-a-exporter-le-chaos-irakien-en-syrie_3460325_3218.html
Suffit-il d'éteindre la lumière ou de fermer les yeux pour arrêter les massacres?
Si j'ai bien compris, il y avait un prix du public spécifique pour les lycéens? Peut-être que les jeunes nous disent aussi quelque chose du monde dans lequel ils ont été élevés, ou les infos les plus cruelles sont suivies de "quelque chose de plus léger maintenant" ou du temps qu'il fera demain.
ok, bon ben je crois que je vais rallumer ma télé, hein...
Certes, j'aurais pu le voir avant, mais c'est le titre du dossier qui m'interpelle : Djihadistes de l'Etat islamique : condamner ou comprendre ? Comprendre quoi ???? Pour les photos je m'en serais volontiers passée, étant donné que je n'ai aucun pouvoir d'arrêter ces abominations. Ni moi, ni personne d'autre, sauf les bombardements de la coalition, j'aimerais en être sûre ..... Propagande contre propagande et les populations civiles qui trinquent comme toujours.
Toujours mieux. Vous vous surpassez dans votre haine, Laure.

A quand les images d'enfants en petits morceaux victimes de drones américains à la une d'Arrêt sur Images? Avec la légende tout à fait hypocrite: "images controversées". A mon avis, vous pouvez en trouver de bien plus dégueulasses encore. Seriez-vous biaisée, madame Daussy? C'est Charlie Hebdo, maintenant, @si. On attend les carricatures de Mahomet!

Je croyais arrêt sur images un peu neuneu sur le "conflit de civilisations" mais vous êtes militants! Je vous laisse à votre guerre inepte contre "le terrorisme". Le nombre de français imbéciles qui détestaient Bush et qui ont désormais adopté cette antienne bushiste sans même réellement s'en appercevoir est incroyable.

Il vous fallait donc des photos bien graphiques pour exorciser le bon sens de Follorou et Trévidic qui sont tous les deux d'accord pour dire que l'occident n'est pas mis en danger par le terrorisme islamiste (si des fâcheux comme vous ne s'employaient pas à lui faire perdre l'esprit).
"Eric Valmir, membre du jury et journaliste à France inter (...) souligne le "problème déontologique" d'être "embedded" avec l'Etat islamique. "
'Fectivement!
Mais alors...
Y aurait-il ou n'y aurait-il pas un "problème déontologique" à être "embedded" avec une autre armée?
Et à utiliser les images fournies par cette autre armée?
Ne pourrait-on pas considérer que - là aussi - les dites images sont une approche de propagande?
Ah! Que de questions!
Heureusement que nous savons où sont les bons et où sont les méchants.
Très franchement, n'aviez-vous aucun moyen de flouter les images ou de proposer leur visionnage par le biais d'un lien en bas de page ou d'une autre astuce ?????

Doit-on être obligé de se voir infliger ces photos pour lire votre article ?????

En tout cas, personnellement je n'en ressens nullement le besoin pour être en empathie avec les pauvres bougres à qui des fous-furieux coupent la tête !!

A l'avenir, soyez plus prudents avec vos lecteurs sensibles auxquels je confesse appartenir.
Merci pour cette superbe image de décapitation qui vous saute aux yeux dès la page d'accueil du site. Au moins ça évite de se poser la question : est ce que je veux voir ça, oui, non, peut être... ?

Sérieusement ce n'est pas la première fois qu'on vous en fait la requête, mais êtes vous vraiment obligés d'avoir une image d'illustration pour les vignettes conduisant aux articles ?

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