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Des chercheurs refusent d'être "pistés" par l'éditeur scientifique Elsevier

Situation bloquée. Les bibliothèques universitaires et les chercheurs ne savent plus qui doit payer une partie de leurs revues scientifiques depuis maintenant plus de deux mois. Le contrat qui les liait au prospère groupe d'édition scientifique Elsevier prenait fin le 31 décembre 2013. Mais les négociations (menées au nom des bibliothèques par le "consortium Couperin") n'ont officiellement toujours pas abouti. Deux communiqués de pré-accord – une version officielle courte et une version longue qui circule sur le web – ont été publiés début février, suscitant la crainte d'une captation par Elsevier des données des chercheurs.

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Bonjour

Pour ceux qui s'intéressent aux problèmes d'abonnement des bibliothèques aux revues scientifiques, des informations complémentaires ici : http://www2.biusante.parisdescartes.fr/wordpress/index.php/contraintes-budgetaires-desabonnements-2014/
La recherche est en train de mourir dans l'indifférence générale. Le pire est que le privé supprime aussi sa "R&D" avec une politique de récupération à bas coût des pépites (les start up à brevets issues de la recherche publique) ou de payer une cacahuète des contrats pour faire faire le boulot par le public. Plus de débouchés pour les jeunes, aussi brillants soient-ils. On récolte encore les fruits des investissements passés (c'est long la recherche) mais bientôt tout ça se tarira. Et pendant ce temps l'état donne sans aucun contrôle du fric dans le cadre du crédit impôt recherche (beaucoup de banques en bénéficient). Il est même écrit noir sur blanc qu'il n'y a pas besoin de faire de recherche pour postuler...
Rassurez-vous pendant ce temps-là les Chinois investissent massivement dans labos, matériels et personnels (et dans des revues libres d'accès, tous les "World Journal of..."). Eh oui, pas seulement dans des machines à coudre! Faudra pas pleurer après.
Il me semble qu'on ne peut rien comprendre à ces négociations, et l'extraordinaire position de force des "publications" scientifiques, tant qu'on considère que le rôle principal de ces organismes est l'édition.
Parce qu'en réalité, leur pouvoir tient à leur fonction de notation des chercheurs. Tout ce passe comme si l'université leur avait donné une mission de contrôle des performances des chercheurs : puisque le nombre de publication dans des revues scientifiques, et le classement de ces revues elles-mêmes (prestigieuse et supposée très sélective, ou moins côtée et supposée plus laxiste) a un impact sur la notation et la carrière des chercheurs.
Sans cette fonction, et le pouvoir qu'elle leur confère, les publications scientifiques seraient déjà largement dépassées par la mise en ligne open source...

Pourquoi les chercheurs acceptent-ils de se soumettre à cette course à la publication, pourquoi ne se donnent-ils pas les moyens de constituer des collectifs indépendants de l'édition pour produire cette évaluation par les pairs des articles de recherche (en sachant, en plus, que ce sont eux qui font, gratuitement, le boulot de lecture critique), c'est un mystère pour moi — qui relève peut-être, largment, d'un mécanisme de "soumission librement consentie"...
Vous devriez parler de ça: 120 publications scientifiques publiées dans des revues prestigieuses alors qu'elles avaient été générées automatiquement par un robot. Plus fort qu'"impostures intellectuelles"!

L'article de Nature.
Et le logiciel.
Wow, quasiment 1 milliard de bénéfice pour ces seuls vampires d'Elsevier ? C'est tout simplement du vol. Quand on pense qu'ils chargent 35-40 millions par an rien qu'en France pour l'accès online à leurs revues, alors que les articles sont payés à prix d'or par les chercheurs qui, en plus, doivent céder leurs droits...

Et au sujet du service rendu, il y a beaucoup à dire. Pour ceux qui lisent l'anglais, voir ce commentaire récent de Sidney Brenner (Nobeliste) sur l'édition et le système de peer-review : ici.

Toutes ces critiques sur l'édition, l'open access, l'importance démesurée de l'impact factor, les fraudes qui augmentent, le nombre de journaux bas de gamme en croissance exponentielle... dressent un tableau catastrophique de la publication scientifique - en tout cas en biologie, je sais que ça se passe différemment dans d'autres domaines mais je n'en connais pas les détails. Le seul problème c'est que quand on ne s'appelle pas Brenner ou Schekman* (Nobel 2013 très critique contre le big 3 Nature Science Cell, ici), on n'a pas vraiment le choix. Pour l'instant du moins.

* les deux ont d'ailleurs le beau role maintenant après le nombre de publications qu'ils ont passé dans ce genre de revues. Schekman est d'ailleurs éditeur en chef d'une revue concurrente et online.
Bruno Latour, le retour ?

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