"Quand je suis arrivé en Californie, on m'a présenté de cette manière : « Melvin van Peebles, French delegation ». Le patron du Festival n'avait prévenu personne que j'étais américain et que j'étais noir. Tout le monde s'attendait à un français blanc. Haha, on me prenait pour un français, les gens essayaient de me parler en français ! J'avais tous les honneurs pour moi. Enfin, je suis rapidement revenu à ma condition d’afro-américain quand, en sortant de l'aéroport, un taxiste noir m'a hélé d’un ton gouailleur : « Hey bro', you want a ride ? C'mon man ! »"

"Le soir de l’élection du premier président afro-américain où étiez-vous ?
— [...] J’ai cru qu’on avait trafiqué la télé pour blaguer : ils disaient que le Noir était en train de gagner, faut pas pousser ! Avais-je trop bu ? Je n’y croyais pas, jusqu’à ce que je prenne un taxi et que le chauffeur refuse mon fric ! « Non, non, non, on a gagné, la course est offerte ! »"

Solde
Pour Aimé Césaire.

J’ai l’impression d’être ridicule
dans leurs souliers
dans leur smoking
dans leur plastron
dans leur faux-col
dans leur monocle
dans leur melon

J’ai l’impression d’être ridicule
avec mes orteils qui ne sont pas faits
pour transpirer du matin jusqu’au soir qui déshabille
avec l’emmaillotage qui m’affaiblit les membres
et enlève à mon corps sa beauté de cache-sexe

J’ai l’impression d’être ridicule
avec mon cou en cheminée d’usine
avec ces maux de tête qui cessent
chaque fois que je salue quelqu’un

J’ai l’impression d’être ridicule
dans leurs salons
dans leurs manières
dans leurs courbettes
dans leur multiple besoin de singeries

J’ai l’impression d’être ridicule
avec tout ce qu’ils racontent
jusqu’à ce qu’ils vous servent l’après-midi
un peu d’eau chaude
et des gâteaux enrhumés

J’ai l’impression d’être ridicule
avec les théories qu’ils assaisonnent
au goût de leurs besoins
de leurs passions
de leurs instincts ouverts la nuit
en forme de paillasson

J’ai l’impression d’être ridicule
parmi eux complice
parmi eux souteneur
parmi eux égorgeur
les mains effroyablement rouges
du sang de leur ci-vi-li-sa-tion

Léon-Gontran Damas

Un film sur Paul Robeson !! Un film sur Paul Robeson !!

Merci Maître pour cette mise en image de l'histoire de la liberté de 9% de la population américaine.

Une bobine qui passe actuellement sur Canal+ est à voir et à revoir (je l'avais vu en salle) est : Le Majordome, dont le scénario est très librement inspiré de la vie d'Eugene Allen.

À propos de Martin Luther King, voir ce message dans un forum @si précédent.

L'occasion d'écouter old Neil https://www.youtube.com/watch?v=kVRxdPWV3RM

Pas le droit de vote, mais quand il s'agissait d'aller combattre dans les guerres du vingtième siècle, l'armée leur donnait le droit d'aller se faire tuer (comme les Algériens, les Sénégalais...en France). Et après: vous avez combattu pour la liberté, mais la nôtre pas la vôtre.

Bonjour,
la série qui cartonne en ce moment est "Empire". L'histoire d'une famille qui vient du pire guetto des 90's, dont les parents ont produit leurs 1ers hits de rap avec l'argent de la drogue et qui sont aujourd'hui l'aristocratie bling bling de l'industrie musicale américaine. Pas vraiment intello, parfois carrément gnan-gnan mais j'adore. On y voit l'Amérique urbaine, fin de période Obama, avec des perso (la mêre en particulier) qu'on n'a pas l'habitude de voir dans les séries. Dans une société profondément divisée sous le vernis du roi dollar, la "communauté noire" n'y est pas décrite comme un bloc uniforme (je crois que c'est ce qui a été reproché par certains au film Selma : vouloir inventer à postériori une communauté noire qui n'existe pas). Rien de politique dans Empire, un bon divertissement avec Timbaland pour produire les chansons.
Bonne soirée

J'ai parfois l'impression qu'en France "Egalité" rime surtout avec "extrémité", extrême gauche, alors qu'aux Etats-unis, "égalité" rimerait plutôt avec "minorités". Qu'en pensez-vous ?

Quand dira-t-on la laideur de la race blanche ?