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Crise grecque : ce qu'on oublie trop facilement

Et revoilà la mauvaise Grèce. Celle qui a truqué ses comptes et a plongé la zone euro (qui n'a pourtant pas lésiné sur les moyens avec son plan d'aide l'an dernier) dans une période d'incertitude. Aujourd'hui, la Grèce est une fois de plus "au bord de la faillite". Mais comment expliquer cet enchaînement ? Pourquoi ce pays se retrouve-t-il (encore) dans cette situation ? Que s'est-il passé depuis l'année dernière ? La crise a débuté il y a plus d'un an et demi, et il n'est pas forcément évident de s'y retrouver dans ce feuilleton économico-politico-technique. Jean Quatremer s'y est risqué avec un article publié dans Libération ce jeudi 16 juin... en forçant légèrement le trait sur la responsabilité des Grecs, et en passant un peu vite sur le fait qu'il était prévisible que le plan d'aide européen ne règle pas la situation.

Derniers commentaires

t l' état de la BCE ? un peu évoqué dans la section 4, elle détient beaucoup de la dette grecque.... si on en croit les informations circulant sur Open Europe... on s'achemine vers un trou frôlant les 450 milliards d'euros....pour maintenir l'euro fort, certains y laisseraient leurs chemises... pour l'instant c'est la notre qui leur sert d'éponge... il faudra pourtant un jour payer... les banques centrales?? le contribuable??...
'tain, mais qu'est-ce qu'on attend pour les foutre dehors, nom de zeus !

http://www.politis.fr/Douloureuses-Mais-Efficaces-Les,15837.html
Je ne cesse de m'étonner de l'absence du pouvoir judiciaire dans le débat macroéconomique.
Comme si, à partir d'un certain stade, il n'y avait plus de justice ordinaire. On pouvait s'en passer parce que c'est trop grave, ce serait trop long, trop dur.
Même dans le débat, entre spécialistes, experts... Même ici.
Je me rappelle pas avoir entendu parler ici du pouvoir judiciaire dans la macroéconomie.

Et de son putain de pouvoir de jurisprudence.

Je m'en plains.
Et ma requête serait un coup stabylo-boss, de temps en temps, sur ce sujet de la jurisprudence.
Parce qu'en fin de compte, il suffit de porter plainte.

Merci pour votre émission.

Paul Gasser

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à moins d'émeutes sanglantes, de miracle ou d'une sorte de prise de conscience de papandréou et de son gouvernement, on va aller vers une privatisation de la grèce entière. TOUT va être vendu, le téléphone, le gaz, l'électricité, l'éducation, les transports, les routes, les ports, les îles, les hostos, et j'en passe, et ce qui ne peut être privatisé, comme l'assurance sociale, va être purement et simplement démantibulé. le tout vendu dans l'urgence, et on sait que vendre dans l'urgence, surtout dans une situation de faillite, c'est mé-vendre, le tout à des investisseurs qui se savent prendre des (gros) risques et donc qui vont pas porter de gants. le coût social est et sera absolument insensé. tout ça pour ne rembourser qu'une partie des intérêts de la dette - dette odieuse, infâme. il faut que les grecs soient punis : mais QUI est puni dans cette histoire délirante, qui ? je ne connais aucun armateur, j'évite les popes, par contre mes amis, eux s'en prennent plein la gueule, et sans avoir l'impression d'avoir vraiment joui de la manne européenne.

peu importe, la privation-tiersmondisation de la grèce est en route, et à part une révolution active et passive, je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher. or qu'on me dise alors ce qu'il reste d'un pays démocratique après que tout a été vendu à des investisseurs qui font mumuse (bon, mumuse un peu risqué) ? que va-t-il rester de ce pays sinon un bac à sable pour touristes ? les gouvernements successifs de la grèce s'en sont foutu plein les poches ? que le peuple paie, bien fait pour eux, vae victis.

quel raisonnement ! le japon s'est couvert de centrales nucléaires et il y en a une qui pète ? qu'ils s'irradient, les japonais, bien fait pour eux ! vous avez un sarkoland sécuritaire et inégalitaire ? allez, bien fait pour vous, avec le gaz de schiste en prime ! si le peuple allemand avait dû payer pour ses dettes après la 2ème guerre mondiale, si on avait demandé à ce peuple, à chaque citoyen, et surtout à chaque môme né innocent des crimes de son père, les dédommagements pour les ravages causés en hommes, en biens matériels et immatériels et pour chaque pays envahi et soumis (la grèce compris), et pour chaque larme versée, où en serait ce varterland triumphans ? et si on avait demandé la même chose aux italiens, aux japonais ? votre gouvernement est une calamité, payez jusqu'à n génération !
Magnifique séquence de propagande anti-Mélenchon dans le "Grand Journal" de Canal+ aujourd'hui, orchestrée par Jean-Michel Apathie, devant un Benoît Hamon abasourdi. La campagne s'annonce flamboyante !
Ce matin dans le neuf-quinze, D. Schneidermann posait la question suivante : Pourquoi Merkel, chancelière de droite si nos souvenirs sont exacts, souhaite-t-elle, poussée en ce sens par la classe politique allemande apparemment unanime , "faire payer les banques" ? Dans un brusque accès d'irresponsabilité, n'a-t-elle pas pris la mesure du risque de voir "l'argent" se détourner de l'Europe ? Pourquoi la France et la BCE sont-elles sur une position inverse ?

Un début de réponse dans la dernière édition en date de Athens News (en anglais) :

[quote=Dimitris Yannopoulos (Athens News)]Mutual destruction

The upshot to this situation is a mutual demoralisation and disgrace of European Union members and their euro-system institutions, for condemning most eurozone economies to perennial austerity while dismantling their democratic and welfare apparatuses.

The latest round of eurozone acrimony was spurred by Germany’s insistence that major private bondholders of Greek debt should voluntarily agree to extend maturities of their bond portfolio by swapping them for new seven-year bonds.

This gave rise to fierce opposition from the ECB as well as the three major rating agencies, claiming that any such rescheduling or reprofiling of Greek debt would constitute nothing short of a “credit event” capable of activating speculative CDS contract claims.

The ECB’s escalating invective against a Greek debt relief and its threats against cash-strapped Greek banks has been criticised by EU media like The Economist magazine as well as key market players and analysts like professor Nouriel Roubini.

“ECB works hard to ensure a disorderly crisis in Greece: it vetoed debt restructuring, reprofiling and now even ‘voluntary’ maturity extension,” Roubini wrote in a Twitter comment posted on June 15.

Money masters

ECB’s reaction - effectively instigating rampant speculative attacks against the euro itself - is totally unjustified, given the central bank’s principal mandate to preserve economic stability in the eurozone.

In effect, the ECB is acting like the eurozone’s biggest private Greek bondholder, seeking to safeguard its profits from bond transactions it has undertaken with money printed out of thin air.

Specifically, the bank holds around 60bn euros’ worth of Greek bonds which it purchased at a haircut of 20 percent last year. These were added to its assets at their market value of 48bn euros.

The ECB has also lent around 90 billion euros (from the trillions of euro money supplies under its control) to cash-strapped Greek banks in exchange for “collateral” of Greek bonds and state guarantees worth 145 billion euros.

These sums are indicative of the ECB’s capacity to resolve the eurozone debt crisis singlehandedly by writing down or monetising debt bubbles in both public and private sectors and restore a healthy investment climate at no extra cost to private bondholders.


Instead, we are witnessing a charade in which the eurozone is threatened with collapse at the mercy of EU bureaucrats mirroring the behaviour of unscrupulous speculators.

Source : A mutual destruction of eurozone credibility

(je peux fournir une traduction si nécessaire)
Merci, Sébastien et Dan, pour cette excellente synthèse.
Et l' état de la BCE ? un peu évoqué dans la section 4, elle détient beaucoup de la dette grecque.... si on en croit les informations circulant sur Open Europe... on s'achemine vers un trou frôlant les 450 milliards d'euros....pour maintenir l'euro fort, certains y laisseraient leurs chemises... pour l'instant c'est la notre qui leur sert d'éponge... il faudra pourtant un jour payer... les banques centrales?? le contribuable??... parions pour la seconde solution...
Les photos jointes à cet article sont de mauvaise qualité. Essayer de penser au zoom.
Sinon trés intéressant.
Quelque chose me dit que le libéralisme a vécu. Résumer les ambitions d'une vie d'homme à "s'en mettre plein les fouilles ",quel abaissement,quelle vulgarité! Et même si elle atteint certains pseudos philosophes,la dérive se cassera la gueule. Mais QUAND ?
Athens... Death can't dance

O Athènes,
Tes îles seront bientôt reliées entre elles
Et ne tiendront plus qu’à un fil
Le fil d’araignée des Europhiles
Et tes enfants seront séparés de leur mère
Et leur terre vendue aux enchères
Parce que l’Europe n’a pas assez d’air
Pour les satisfaire… elle n’en a que faire !
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/athens-death-cant-dance/
Bonjour,

Je suis un nouvel abonné et je suis très agréablement surpris du travail de Sébastien Rochat et Dan Israel. ;)

Juste trois petits regrets :
- Le lien de france24 donné à la fin de l'article est très bon puisque il est un des seuls articles que j'ai pu lire online qui donne le lien vers le communiqué de presse de Moody's ! ;) Mais il prends les chiffres de la BRI du 3ème trimestre 2010 alors que lors de sa rédaction les chiffres du 4ème trimestre 2010 étaient déjà disponibles depuis 10 jours (10 juin 2011) !

- Le lien ( ici ) n'est pas disponible sous l'image de l'article des Echos qui comporte un graphique ( c'est dommage ! Enfin non ! Car le graphique zoomé en détail contenait des erreurs dans les chiffres ! ). D'ailleurs ce n'est pas le seul article de presse a avoir fait des erreurs dans la présentation des chiffres de la BRI. Cf. "Chiffres issus des rapports de la Banque des Règlements Internationaux : panique chez les journalistes !" http://investigationfin.canalblog.com/archives/2011/06/16/21415343.html

Pour un graphique clair et lisible je vous propose ceci :
http://graphics.thomsonreuters.com/11/06/EZ_BNKEXP0611_SB.html

Pour ceux qui préfèrent aller directement à la source :
cf. page 102 : ligne : Grece/ colonne : (banques originaires de) France (In millions of US dollars)
http://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qa1106.pdf ( http://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt1106.htm)

Public Sector = dette publique (grecque)
Banks = banques (de Grèce)
Non-bank private sector = secteur privé non bancaire (Grec)

Fin dec 2010, avec 56 Milliards de $ la France est loin devant !

- amha il manque un tableau avec des chiffres du genre (tout chaud sorti hier - mais il doit certainement y avoir mieux ;) ) :
cf. p61 ligne "Grece"
http://www.ecb.int/pub/pdf/other/financialstabilityreview201106en.pdf

Cordialement
Chouette billet, mais on a pas eu notre 9.15 ce matin... déjà qu'on a perdu Guy...
Très longue synthèse sur la dette grecque. On est maintenant incollable sur le volant financier de la crise.
Moi il me manque 2 ou trois petites choses insignifiantes:
La Grèce nourrit-elle sa population? A-t-elle l'autosuffisance alimentaire?
La Grèce produit-elle encore quelque chose?
L'industrie touristique grecque rapporte-t-elle des devises?
Bref la vraie vie d'une nation quoi!!
Bravo, j'ai tout compris et c'était pas gagné d'avance.
bravo messieurs, vous faites un boulot épatant !!

les chiffres de la Grèce pour vous, à moi une pensée pour les grecs !
un peuple qui comme le nôtre n'est que la victime de pourritures qui se sont amusés durant des décennies avec ce que nous économisions durement en pensant pouvoir en profiter un jour.....

et voilà que non seulement il faut commencer à se dire que nous ne profiterons jamais de l'argent économisé mais qu'en plus il va falloir bosser dur pour rembourser des "dettes" créées de toute pièce par un système financier crapuleux soutenu par des dirigeants corrompus ! et qui sans vergogne s'amusent à proposer aux peuples des taux de remboursements à 25% ???
n'importe quel banquier qui proposerait ça à un particulier se ferait rire au nez !!

alors pensées à nos compagnons grecs, espagnols portugais et demain français qui paient pour nos crapules dirigeantes !!
Aux indignés de tous pays !
rendez-vous demain en france.....
et pensées pour ceux qui pourraient bien en mourir de vouloir rester dignes : http://www.amnesty.org/en/news-and-updates/greece-urged-not-use-excessive-force-during-protests-2011-06-16
Très bon article, merci.
Juste une remarque: quand l'on entend parler de banques francaises ou allemandes doit on comprendre que l'on parle de ces multinationales privées qui ne payent pas d'impôts et maquillent leurs comptes grâce à un système volontairement opaque ?
Je vais bientôt faire la grève de la lecture de vos passionnants articles, parce qu'ils me font flipper.

J'ai l'impression qu'on va vers un énorme effondrement de château de cartes, que je n'ai aucun moyen d'agir, sauf à aller voter (mais sans garantie parce que le système est mondial et pas que national) et donc.....

qu'à part me retirer en Aveyron pour cultiver mon jardin, en vivant de mes cultures (avec le risque de la pénurie d'eau, des graines chinoises pleines de bactéries, et les produits chimiques dans les nappes phréatiques pour dégager des gaz de schistes sur le plateau du Larzac pas loin, sans oublier un alourdissement des impôts et une baisse du rmirsa que je devrais demander puisque j'aurai perdu mon boulot à Paris et tout le reste), je ne vois pas trop comment tout ça va finir.

Ah, ah, ah, et si on passait à l'info heureuse, juste un jour, les lunettes roses, vous pourriez pas décréter la Journée de Bonnes Nouvelles ?


http://anthropia.blogg.org
La crise que nous vivons aujourd'hui a été identifiée à la fin des années 1960. Les économistes marxistes ont parlé à l'époque de « Crise structurelle du capitalisme ». Ils désignaient avec ce terme, une crise différente de celles que le système avait connues, une crise qui n'était pas cyclique (mais pas exempt de cycles internes). Cela cadrait avec l'idée marxiste (reprise de Hegel), d'exacerbation des contradictions, se résolvant sur des choses nouvelles... c'est la dialectique progressiste . Ils constataient que le capitalisme n'avait plus rien à apporter d'émancipateur à la société. Il y a bien eu transformation, mais au bout il n'y a pas eu le socialisme, ou autre émancipation, mais la solution de la financiarisation, qui en a été une pendant 50 ans. Mais en transformant l'argent en marchandise, ils ont transformé le capitalisme, et mis une rustine à la crise des années 1960, qui n'est toujours pas résolue. Et cet argent se comporte comme toute production marchande capitaliste, par la tendance à la baisse des taux de profits et la suraccumulation. Jusqu'alors, le capitalisme a résolu la question par la guerre et la destruction de richesses (la guerre entre capitalistes)... là on n'en est pas loin, avec tout ce qu'on peut détruire où on le peut au premier prétexte. Mais dans les années 1980, il y a eu des destructions industrielles massives « pacifiques », et la production de vraies marchandises a été délocalisée dans des pays pauvres en accumulation capitaliste.

Il y a suraccumulation d'argent, et donc une crise de rémunération (capitaliste).

La Grèce n'est pas plus fautive que d'autres pays dans cette histoire. Les plus forts en ont fait leur poubelle, ils le feront avec d'autres.
"Célébrer des sacrifices sanglants ne sert pas plus à nous purifier que la boue ne laverait la tâche qu’elle a faite."

Et revoilà la mauvaise Grèce. Celle qui a truqué ses comptes ....


et qui a un des plus gros budgets militaires

contre qui ? la Turquie !....

et qui a vendu les armes ?
La crise n'est-elle pas provoquée simplement par le fonctionnement de la création monétaire, auquel vous aviez consacré une émission :

À voir également :
Entretien avec Étienne Chouard - L'argent dette
Étienne Chouard - Les enjeux de la création monétaire

Et un petit coup de gueule de Louis Even, qui date un peu, mais vraiment très intéressant :
Comment se fait-il que la population soit endettée pour des choses qu’elle a produites elle-même ?
(c'est lui qui avait écrit la petite fable l'île des naufragés pour comprendre les mystères de l'argent)

Pour finir, ma modeste contribution, où j'explique que ceux qui créent les richesses sont endettés envers ceux qui créent l’argent.
Bonjour, je sais que les évènements s'enchainent rapidement, mais je trouve que dans cette histoire on a tous la mémoire un peu courte.

D'abord il faut quand même se rappeler qui sont ces agences de notations à qui on accorde un crédit à mon humble avis absolument démesuré. Ce sont ces mêmes agences de notation qui pensaient que les subprimes étaient des produits financiers très surs et qui leur mettait leurs meilleures notes. Cela donne au mieux la mesure de leur grande incompétence, et au pire de leur corruption.

On les présente souvent comme si elles étaient des institutions au même titre que la cours des comptes ou quelque chose du genre, hors ce sont des entreprises privées, servant des intérêts privés, en particulier, elles servent les intérêts de leurs clients, ceux qu'on appelle les créanciers, leur rôle principal étant d'indiquer à ces créanciers si les produits dans lesquels ils comptent investir sont surs afin de minimiser leur prise de risque ( c'est à dire le risque que l'emprunteur ne rembourse pas ) et évidemment de maximiser leurs profits. Les agences de notation ne sont donc par essence JAMAIS dans le camp des emprunteurs.
Et je ne sais pas pour vous, mais moi qui ne suis pas riche, je ne suis jamais dans le camp des créanciers, mais toujours dans le camp des emprunteurs ...

Enfin, il faut comprendre le pouvoir auto-réalisateur que possèdent les agences de notation grâce à la façon dont nos dirigeants ont construit le système de financement des déficits publiques. ( Et qui dit pouvoir, dit abus de pouvoir ... )

En effet, quand une agence de notation décide ARBITRAIREMENT ( il faut bien comprendre qu'il n'y a aucune règle à ce niveau, que c'est purement arbitraire ) d'abaisser la note d'une obligation d'état. Elle signifie ainsi aux créanciers qu'acheter de ces obligations est plus risqué qu'avant, c'est à dire que l'état risque de ne pas pouvoir rembourser. Et pour cette raison, les créanciers exigent à l'état en question une plus grande "prime de risque" en échange de l'achat de ses obligations, c'est à dire un plus grand taux de rémunération ( cad taux d'intérêt ).

Hors il faut bien comprendre comment fonctionne une obligation d'état.

La plupart des dépenses de l'état sont financées grâce aux recettes que l'état perçoit, en majorité via les impôts, mais quand le budget de l'état est en déficit, l'état doit emprunter.

Pour cela, depuis 1973 en France ( réforme de la banque de France ), et je ne sais pas pour la Grèce, mais au moins depuis 1994 ( Traité de Maastricht ), ils ont interdit à l'état d'emprunter directement à sa banque centrale, désormais, l'état est obligé d'emprunter sur les marchés obligataires internationaux par l'émission d'obligations d'état.

Alors ces obligations d'état fonctionnent un peu différemment d'un emprunt classique, il y a bien un capital à rembourser, des intérêts à payer, et une date d'échéance, sauf qu'il ne faut pas rembourser une partie du capital tous les mois, mais la totalité du capital une fois arrivé à échéance. Ainsi, admettons que la durée soit de 5 ans, cela signifie que chaque année pendant 5 ans, l'état doit payer uniquement des intérêts, et c'est seulement au bout des 5 ans qu'il doit rembourser le capital.
Bref c'est clairement de la rente, celui qui achète l'obligation place son argent, touche des intérêts un certain temps et récupère son argent.
Mais voilà, le problème c'est que depuis un certain nombre d'années le budget de l'état est systématiquement en déficit ( depuis le milieu des années 1970 pour la France => il n'y a qu'un pas pour faire l'association avec la réforme de 1973, pour la Grèce je ne sais pas j'avoue ). Cela signifie que pour rembourser le capital l'état doit réémettre de nouvelles obligations, en clair, pour rembourser son emprunt l'état doit réemprunter.
Et résultat, la seule chose que l'état paye depuis le milieu des années 1970, ce sont uniquement des intérêts.

C'est justement l'AFT ( Agence France Trésor ) qui s'occupe de renouveler les emprunts contractés par la France, c'est elle qui réémet des obligations et qui gère la dette publique. Son autre rôle c'est évidemment d'essayer de renouveler un emprunt avec un certain taux d'intérêt avec un ou des emprunts avec moins d'intérêts à payer pour faire des économies, et aussi d'essayer de lisser le montant de capital à rembourser à chaque échéance de façon à ce qu'il n'y ait pas besoin de réemprunter trop d'argent d'un seul coup ( de réémettre trop d'obligations d'un seul coup ).

Avec une dette publique de 1500 milliards d'euros, et disons en moyenne des obligations émises avec un taux d'intérêt de 3%, cela signifie que nous devons payer chaque année 1500 * 3% = 45 milliards d'euros d'intérêts ( de service de la dette ), ce qui évidemment s'ajoute aux dépenses de l'état et aggrave le déficit.

Pour la Grèce, avec une dette publique de 300 milliards d'euros, et disons en moyenne des obligations émises avec un taux d'intérêt de 5% ( avant la crise de 2008 ), cela signifie qu'ils doivent payer 300 * 5% = 15 milliards d'euros d'intérêts ...

Donc revenons à notre charmante agence de notation qui décide arbitrairement que voilà, désormais c'est encore plus risqué d'acheter des obligations d'état de la Grèce et qui réduit sa note.

Rappelons quand même que le défaut de paiement d'un pays est quelque chose d'extrêmement rare, c'est même un évènement historique. L'ensemble des pays paye évidemment régulièrement les intérêts des obligations qu'ils émettent, c'est certainement le placement financier le plus sûr. Et ce n'est pas pour rien qu'en 2008/2009/2010, alors que plus aucun marché financier n'était sûr, alors que plus aucune banque de faisait confiance aux autres banques, et tout cela à cause de la circulation dans la nature de produits dérivés des subprimes qui ne valaient plus rien, et ce alors que les banques venaient de recevoir des aides publiques, les banques ont choisit de se renflouer en investissant massivement dans le seul marché "sûr" à ce moment là, c'est à dire celui des obligations d'état.

Donc déjà rien qu'en sachant cela on comprend à quel point cette histoire de "plus risqué" "moins risqué" n'a aucun sens.

Mais voilà, résultat, les créanciers exigent une plus grande "prime de risque" nous dit-on. Et ainsi l'état ne peut vendre ses obligations qu'à des taux plus importants. C'est ce qui est arrivé à la Grèce. Et aujourd'hui certains produits émis par la Grèce atteignent le taux de 20% carrément ...

Cela veut dire qu'au moment où la Grèce doit renouveler ses emprunts qui arrivent à échéance ( et qu'elle avait contractée à 5%), celle-ci doit réemprunter désormais à 20 % ...
Et forcément, imaginons qu'à terme elle doit renouveler l'ensemble de sa dette publique à un taux de 20%, cela signifie qu'elle devra désormais payer chaque année 300 milliards * 20% soit 60 milliards d'euros d'intérêts au lieu de 15 milliards ...

Gloups ...

Et forcément quand on sait que les recettes de l'état grec sont de 65 milliards d'euros. On se rend compte qu'effectivement déjà 15 milliards d'intérêts à payer chaque année pour 65 milliards d'euros de recette c'est déjà tendu, mais 60 milliards d'intérêts pour 65 milliards de recettes là très clairement c'est totalement insoutenable.
Donc le simple fait de dégrader arbitrairement la note des obligations de l'état grec ne peut que conduire inexorablement au défaut grec.
Si l'agence de notation décide ( même à tort ) qu'il y a un risque de défaut, de toute façon cela entrainera derrière ( si les créanciers suivent l'agence de notation, les convaincre avec une histoire de chiffres de déficit truqués c’est quand même efficace ) forcément un défaut de paiement ...

Je sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, donner un tel pouvoir à une entreprise privée qui sert non pas l'intérêt général mais par essence les intérêts de quelques créanciers, et qui de surcroit a démontré sa parfaite incompétence ( ou au pire sa corruption ), ben moi ça me fait froid dans le dos.

Alors quand je lis comme dans le billet d'@si que ces agences de notation ont dégradé la note parce que ceci ou parce que cela, comme si c'était quelque chose de parfaitement raisonné et logique alors qu'au contraire malheureusement c'est toujours totalement arbitraire, ça me désole.

On peut effectivement se dire qu'ils ont abaissé la note parce que les grecs ont truqué leurs chiffres de déficit. On peut se convaincre de tous les romans possibles. Seulement ça ne marche plus très bien quand on se retrouve face au cas de l'Espagne de l'Irlande ou du Portugal ... Eux ils n'ont rien truqué du tout ...
Je sais que c'est difficile de prendre assez de recul et de voir les choses clairement quand on est nous même acteur du système, en particulier si vous continuez à prendre vos sources chez cet imbécile d'eurobéat de Jean Quatremer qui est l'archétype même du journaliste véhiculant tous les bobards et les romans diffusés par la propagande gouvernementale.
Mais voilà ce n'est pas la taille du déficit de la Grèce qui est la cause de la crise qui les touche, pas plus que tout le travail au noir ou la fraude fiscale en générale qu'il peut y avoir là-bas. C'est bel et bien uniquement le fait qu'on leur demande de payer des taux d'intérêts insoutenables en échange du financement de leurs déficits.

Et pour preuve, ça pourrait très bien se passer de la même manière pour la France ou pour l'Allemagne.
Prenons la France, si on n'empruntait plus à 3% mais désormais à 20% comme la Grèce, ce n'est plus 45 milliards d'intérêts par an qu'il faudrait payer mais 1500 * 20% = 300 milliards d’euros d’intérêts par an, c'est-à-dire tout comme la Grèce quasiment l’équivalent de la totalité des recettes de l’état.
Vous prenez l’Allemagne c’est pareil, aucun pays au monde, même le plus riche, ne peut soutenir sa dette publique s’il doit la financer à des taux d’intérêts de 10 voir 20%.
Cela n’a strictement rien avoir avec la taille du déficit …
Les agences de notation pourraient décider arbitrairement que le risque est plus élevé et dégrader notre note, et on se retrouverait dans la même situation que la Grèce.

Et une preuve supplémentaire que cette crise est totalement artificielle, c’est l’extrême simplicité de la solution qui permettrait de résoudre instantanément la crise grecque. Il suffirait d’autoriser la Grèce à emprunter directement à la banque centrale européenne ( comme cela se faisait au niveau national avant Maastricht, avant 1973 en France ) au même taux auquel les banques privées empruntent leur argent, c'est-à-dire 1%.
C’est une solution qui n’a rien de révolutionnaire ni d’original, c’est ce que font actuellement les Etats-unis et le Royaume-Uni, donc quand même pas des pays bananiers ni spécialement gauchistes … C’est ce que nous faisions en France entre 1945 et 1973, ( les 30 glorieuses ! ) donc on peut pas dire que ce fut une catastrophe non plus !

Et autre preuve que ce sont bien uniquement ces taux d’intérêts totalement arbitraires le problème, c’est le choix du plan de sauvetage imaginé par les gouvernements européens.

Si comme l’ont raconté surement tous les Jean Quatremer que comptent la profession des journalistes, les responsables de tout ça c’était ces fameux grecs, ces porcs ( PIGS ), cette bande de fainéants, qui ne paient pas leurs impôts, qui fraudent le fisc et qui vont même jusqu’à truquer les chiffres de leur déficit publique !
Alors comment se fait-il que les plans de sauvetage ou de rigueur imposés aux grecs ne comportent pas la moindre hausse d’impôt, la moindre mesure pour renforcer les contrôles fiscaux ou rendre plus difficile la fraude fiscale ? pour contrôler le travail au noir etc ??? Bizarre.

Non, les gouvernements européens ont finalement choisit de faire « profiter » les grecs de leurs faibles taux d’intérêts. Ils ont ainsi prêté à l’état grec 110 milliards d’euros ( 1/3 de leur dette ), à un taux d’intérêt de 5% ( c’était quand même mieux que les 12% de l’époque ), en empruntant eux même cet argent aux banques à 3% en moyenne … Et donc en se faisant une petite marge au passage. Car bien évidemment, quand il y a tout le système européen qui risque de s’effondrer parce qu’un pays ami est en difficulté, pas grave, les affaires sont les affaires, tu n’oublies pas de te faire ta petite marge au passage, c’est évident ! On est capitaliste ou on ne l’est pas ;)
Mais d’où vient cet argent que les banques prêtent si généreusement aux états comme la France ou l’Allemagne à un taux de 3% ?
Et bien le système bancaire européen étant ce qu’il est, inexorablement cet argent provient de la banque centrale européenne qui prête cet argent aux banques à un taux directeur de 1%.
Et on comprend dès lors pourquoi la solution d’emprunter directement à la banque centrale européenne à 1% est intéressante ( et pourquoi les Etats-unis et le Royaume-Uni ne s’en privent pas ), c’est que ça revient au même, qu’on passe par les états, par les banques, ou par la banque centrale, cet argent provient de la banque centrale … Et évidemment sans passer par des intermédiaires qui demandent soit 3% soit 5% soit 20%, ça coûte moins cher !
( On remarquera que les banquiers Etats-uniens n’ont pas besoin d’un tel système pour profiter de la très lucrative création monétaire, chez eux c’est carrément la banque centrale qui est une entreprise privée ;) )

Vous avez à juste titre relevé que les différents pays étaient exposés par leurs banques face au risque de défaut de paiement de l’état grec et que l’exposition plus importante des banques françaises expliquait le plus grand volontarisme du gouvernement français à aider la Grèce.

Mais allons jusqu’au bout du raisonnement. Que se passerait-il si la Grèce faisait défaut ?

Déjà remarquons, que s’il se trouvait qu’une de ces banques subisse suffisamment de pertes pour faire faillite ( ce qui est peu probable pour le cas d'un petit pays comme la Grèce mais beaucoup plus probable si cela arrivait à un pays comme l’Espagne ou à plusieurs pays ), et que cette banque ait suffisamment de ramifications dans le système bancaire européen comme a pu l’avoir la banque de Lehman Brothers en son temps au niveau mondial, alors nous nous retrouverions à nouveau dans la même situation qu’en 2008, c'est-à-dire confrontés à nouveau à un risque d’effondrement de tout le système financier et bancaire. Et ce serait la preuve que finalement contrairement au roman qu’on nous a lu depuis 2008 nous ne sommes jamais sortis de cette crise.
En 3 ans tout ce qu’ont fait les gouvernements c’est transformer cette crise initiale en crise des finances publiques, avec une bonne récession économique et du chômage en prime, leur solution jusqu’à présent n’a finalement été que d’essayer de socialiser les pertes des banques, en nous faisant payer nous directement, à travers nos emplois, nos crédits, nos frais bancaires etc …, ou indirectement à travers nos états et les finances publiques. Sauver les banques, laisser filer les déficits, financer des plans de relance, contrairement une nouvelle fois au roman qu’on nous a lu, tout ça c’est nous qui devons aujourd’hui le payer.

Quel est le rôle des plans de rigueur ???

Vous croyez sincèrement qu’en réduisant les salaires, en licenciant dans la fonction publique, on privatisant etc … etc … ça mène à la prospérité économique ? ;) C’est au contraire totalement destructeur, ouvrez un livre d’économie, toute économie est basée sur les échanges de biens et de services pour satisfaire les besoins des populations. Les emplois ne tombent pas du ciel, il faut que les gens aient les moyens de se les payer ces biens et ces services, il faut que les entreprises aient des clients …
Ces plans de rigueur ne peuvent mener dans cette situation qu’à l’aggravation de la récession économique qu’ils subissent déjà.
Et d’où vous croyez qu’elles viennent les recettes de l’état ? Si les gens gagnent moins d’argent et que les entreprises ont moins de clients, comment vous croyez qu’elles vont évoluer ces recettes ? et comment vous croyez qu’elles vont évoluer les dépenses sociales si de plus en plus de gens se font licencier parce que leurs entreprises ferment ou dégraissent faute de clients et d’activité?
Voilà pourquoi ces plans de sauvetage et ces plans de rigueurs ne sauveront pas grand-chose. On peut comprendre les réticences de certains gouvernements à continuer dans cette voie.

A un moment ça va forcément être insoutenable socialement pour les grecs, ce n’est pas la dernière manifestation commentée par Pujadas qui va le démentir.

Bref ce n’est pas qu’une question de degrés d’exposition, en cas de dette, il faut forcément que quelqu’un paye : soit le créancier si l’emprunteur ne rembourse pas, soit l’emprunteur s’il rembourse. Et parmi les créanciers, personne ne veut perdre son argent !
Hors à force de continuer dans une voie qui ne résoudra jamais rien, on va forcément y arriver au défaut de paiement. Et ça évidemment ils ne veulent surtout pas ! C’est exclus.

En cas de défaut de paiement, ce sont les créanciers qui perdent leur argent !

Mais voilà pourquoi la restructuration de la dette devient subitement plus intéressante qu’avant. Avec une restructuration raisonnable, certes les créanciers perdent un peu d’argent, mais c’est toujours mieux que de tout perdre ! Et en attendant ils se seront gavé à des taux allant jusqu’à 20% ! Donc peut-être de quoi être bénéficiaire au final malgré tout !
Et pire que le défaut de paiement, ils peuvent provoquer un soulèvement populaire, et là quand tu n’as plus un Papandréou bien sage comme interlocuteur mais un indigné doublé d’enragé particulièrement remonté contre les gouvernements et les banques pour le pillage qu’aura subit son pays, la négociation pour la restructuration de la dette qui s’en suivrait logiquement ne se déroulerait pas sur les mêmes bases ni avec la même courtoisie.
Ce sont évidemment des éléments qui sont obligatoirement pris en compte par les différents gouvernements.

Et outre les divers intérêts en jeu, il s’entrechoc évidemment de nombreuses idéologies. Si les emprunts directs à la banque centrale européenne sont interdits par les traités européens, et si les différents pays refusent encore aujourd’hui même dos au mur à utiliser cette solution, ce n’est pas que pour permettre aux banques de se gaver abusivement en jouant les intermédiaires et en spéculant sur les taux d’intérêts. Il y a évidemment des idéologies derrière tout ça. Et en l’occurrence, il faut bien comprendre que rendre ainsi les états dépendants de marchés financiers internationaux pour financer leurs déficits, cela suit un but politique et idéologique.
C’est à vérifier, mais il semblerait que cette mesure était une exigence de l’Allemagne pour accepter la monnaie unique. Car en effet, en passant à une monnaie unique pour plusieurs états cela permettait aux états de la zone euro de se protéger de la spéculation des marchés financiers sur les monnaies.
Et rendez-vous compte, en l’absence de cette pression constante des marchés financiers sur les divers états, qu’adviendrait-il de tous ces gouvernements qui finalement ne seraient plus soumis qu’à la seule pression populaire ???? C’était courir le risque qu’ils se mettent, oh comble de l’horreur, à céder à des revendications sociales !

C’était évidemment inacceptable ;)

Agences de notation, système bancaire, système monétaire, tout est construit pour soumettre nos gouvernements, pour nous soumettre à la pression des marchés financiers et en particulier des banques. Comme d’habitude à @si vous voyez à peu près bien les choses concernant l’argent, mais vous êtes à la rue concernant le pouvoir.
Votre message devrait être repris par @si comme article ; pas que je sois d'accord avec tout, mais il explique le sujet de façon didactique.

Je ne comprends effectivement pas que le fonctionnement des agences de notation n'ait pas été revu. Les rapports de la commission américaine sont pourtant clairs : les agences de notation se savaient incapables de noter les subprimes et leurs dérivés, elles ont donc bien prouvé leur inefficacité. Et d'ailleurs, si votre accusation sous-jacente est exacte (en résumé, que les agences de notation ont créé artificiellement la crise grecque en dégradant la note sans raison pour faire gagner plus d'argent à leurs clients les créanciers), ces agences prouvent une nouvelle fois leur incompétence. Le risque de défaut est beaucoup trop élevé pour s'amuser à ça.

Cette accusation me semble d'ailleurs exagérée et c'est la principale critique que j'apporterais à votre raisonnement : imaginons que vous prêtiez de l'argent à quelqu'un qui vous dit qu'il est un peu dans la mouise (il lui manque 100 euros pour finir le mois et il gagne 3000 euros par mois). Et puis il vous réemprunte régulièrement, toujours en vous disant qu'il est juste un peu dans la mouise et que ça va s'arranger. Ca se prolonge : vous devenez suspicieux (il fait quelque chose pour s'en sortir, de la mouise ?). D'un coup, vous apprenez qu'il n'est pas un peu dans la mouise, mais qu'il lui manque en fait 300 euros tous les mois et qu'il a emprunté à plein d'autres gens. Comment votre confiance pourrait-elle rester au même niveau ? Vous perdez nécessairement confiance dans la personne à qui vous avez prêté ; dans le langage d'une agence de notation, vous dégradez la note. Et comme dans le cas de toute bulle financière qui éclate, on obtient un effet domino (la confiance s'effondre exponentiellement). La finance, ce n'est que de la confiance. La France, l'Allemagne mentent un peu : péché véniel, et puis ils ont de grosses réserves quand même. La Grèce ment beaucoup : la confiance s'effondre.

Quelle que soit la source de la crise, artificielle un peu, beaucoup, ou pas du tout, je suis d'accord avec vous qu'il n'en reste pas moins que le plan de relance est mal foutu. Il n'y a que deux solutions pour moi : le défaut avec effacement partiel ou l'emprunt direct à la banque centrale (voire même les deux). La deuxième solution me semble de loin la moins mauvaise (la première risquerait d'être le premier domino d'un élargissement européen de la crise de confiance) ; par contre, il faut s'attendre à une baisse de l'euro et donc d'une hausse des prix à l'importation.
Salut, vous avez raison, on ne peut objectivement pas savoir quel rôle a joué exactement l'agence de notation qui a dégradé en premier la note de la Grèce.

Mais je pense qu'il est important de garder à l'esprit que leurs notes sont totalement arbitraires et qu'il n'y a aucune règle derrière. Qu'au contraire ce sont des entreprises privées, et qu'elles défendent des intérêts privés.
Quand une agence de notation chinoise s'amuse à dégrader la note des états-unis, de la france, ou de l'allemagne, voilà quoi, on comprend qu'il peut y avoir aussi de la politique derrière.

Je n'en ai pas parlé, mais la BCE se base aussi sur les notes de ces agences de notation quand elle doit accepter des titres en garantie des opérations de refinancement des banques privées.
C'est à dire que la BCE n'a pas le droit d'acheter directement des titres des états, mais par contre elle a le droit de les acheter indirectement en passant par l'intermédiaire des banques privées. ( Ce qui rend hyppocrite cette interdiction dans les traités, elle est largement contournée )
Ainsi les banques privées savent qu'elles peuvent investir dans les obligations d'état puis les refourguer ensuite à la BCE contre de la monnaie bien fraiche.
Alors que la BCE n'acceptait en garantie que des titres notés A, c'est en 2008 qu'elle a abaissé ses critères en acceptant désormais des titres notés B, et ceci afin de soulager le système européen.

Et voilà que juste après la dégradation de la note de la Grèce à B, la BCE a annoncé qu'elle comptait réhausser ses critères en n'acceptant désormais que des titres notés A.

C'est à ce moment là que les taux demandés pour les obligations grecques ont commencé à exploser.

Peu après, voyant le résultat, la BCE a renoncé à réhausser ses critères, et à même finit par voter une dérogation spéciale pour accepter des titres grecques.

La thèse de la crise de confiance ne tient pas. Car quand on n'a plus confiance, on ne prête plus. La réaction qui consiste à demander une "prime de risque" tout en continuant à prêter et donc à augmenter les taux d'intérêts est absurde, car elle ne peut que conduire à agraver la situation de l'emprunteur, à rendre son remboursement encore plus difficile et à le conduire à terme à ne pas pouvoir rembourser.

Quand je dis que la crise de la Grèce est artificielle, c'est parce qu'elle n'est pas dutout liée à sa situation économique réelle, mais bien aux choix arbitraires d'un système financier, de banquiers, aux choix arbitraire et à la façon dont fonctionne un système bancaire et monétaire européen, aux choix arbitraires d'agences de notation, aux choix arbitraires et idéologiques de dirigeants européens, que ce soit Trichet à la tête de la BCE, ou les dirigeants de gouvernement, etc ... etc ...
La Grèce subit clairement une attaque. Et je pèse mes mots. Ce qui lui arrive n'a vraiment rien avoir avec sa situation économique. Ce sont les plans de rigueur qu'on lui impose actuellement qui dégradent vraiment sa situation économique.
Je ne saurais dire qui en est à l'origine, mais j'ai expliqué qui en profite, financièrement ou politiquement, et il est évident que nos gouvernements l'instrumentalisent à des fins de politiques intérieures.

Quand Fillon explique qu'il vaut mieux mener les réformes nous-même plutôt que de nous les faire imposer comme la Grèce ...

Sinon je ne suis pas d'accord avec vous, la meilleur solution n'est pas d'emprunter à la banque centrale. Ca serait la solution la plus simple à mettre en oeuvre. Mais moi je me place du point de vue de l'intérêt général, et donc des citoyens grecs. Pour eux la meilleure solution c'est clairement la restructuration "sévère" de leur dette, car il ne faut pas l'oublier, si leur dette est aussi importante, c'est aussi parce qu'ils ont socialisé les pertes des banques en 2008. Et j'estime que ce n'est pas au peuple de payer, mais bien aux banques.
Lu quelques minutes après votre message, cet éditorial surprenant (car informel et engagé) de la directrice de ... l'ENSSIB, l'Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques.

http://www.enssib.fr/ecole/enssib/editorial

« "Le problème de fond des finances publiques françaises n'est pas tant d'augmenter les recettes que de réduire de façon urgente et massive sa dépense publique".
Tout en indiquant qu'il ne s'agit pas d'"affirmer que la France peut et doit couper" dans les dépenses publiques" en suivant aveuglément le modèle allemand", l'Institut Thomas Moore considère qu'il existe "des poches d'économies substantielles". Il s'est attardé sur quelques exemples comme la santé, le logement, ou l'éducation (…).
Dans ce dernier domaine, le laboratoire d'idées estime possible des économies d'un peu plus de 10 milliards d'euros. Comment ? En se rapprochant des "standards allemands" en ce qui concerne "les dépenses publiques par établissement" et "les effectifs par établissement". C'est-à-dire en réduisant le nombre d'établissements scolaires, dans le primaire et le secondaire. »
(Blog Contes publics, 27 mai)

Et ça, en réponse :
« Oui moi je suis d’accord : il faut tout supprimer : les postes, les écoles, les pompiers, les hôpitaux, les centres culturels, les théâtres, les librairies, les bibliothèques.
Ce sont les gens qui gênent le système.
On garde le système, l’argent, l’idéologie comptable, l’idéologie capitaliste, les machines et le profit.
Et on se regarde tous comme des cons dans la totale adoration de notre imbécilité collective et de notre complète impuissance à construire un monde juste, sincère et durable.
Bravo les shadoks. »
(Rédigé par : Ah ça ira, ça ira, ça ira | le 27 mai 2011 à 11:49)
Sympa la réponse (lien original) ;-)
Merci pour ce (long) commentaire très intéressant.
Non seulement nous ne sommes pas sortis de la crise mais nous n'en sommes qu'aux amuse-gueule d'une ripaille qui promet d'être gargantuesque.

D'ailleurs pourquoi en serions-nous sortis puisque rien n'a été fait (à part une aggravation des conneries et quelques cautères sur des jambes de bois)

Au risque de me répéter je confirme que le vent n'est pas le bon matériau en matière de bouchage de trous. De plus la technique qui consiste à aggraver non seulement le volume des dettes mais aussi la vitesse de leur accroissement est d'une grande imprudence pour ne pas dire d'une stupidité suicidaire !

Je vais vous faire rire, en 1900 l'État Français se contentait de ponctionner 10% du PIB (on appelait ça le revenu national, tout bêtement…) Nous en sommes à 52% et ça augmente chaque matin. De plus la France n'avait pas de dette au début du XXème siècle (c'est venu avec la première guerre, assez vite résorbé, puis en 1944 avec un énorme trou, là encore assez vite comblé)

Seulement faire des dettes pour une bonne guerre ça se conçoit, et quand la guerre est finie on comble parce qu'il faut reconstruire, ce qui donne une formidable croissance.

Depuis le début des années 70 nous avons – sans faire de guerre très significative – creusé une dette gigantesque par confort et par mollesse. Et surtout sans que cela corresponde à des investissements durables mais presque exclusivement pour payer des fonctionnaires dont une bonne moitié est totalement inutile, voire nuisible.

Un peu comme si un chef de famille empruntait chaque mois non pour rembourser l'emprunt contracté pour acheter sa maison mais pour payer sa domesticité, en aggravant toujours davantage sa dette, se contentant de payer les intérêts sans jamais être capable de rembourser le capital…

J'ai bien compris votre horreur des agences de notation, et il est vrai que l'on peut se demander ce qui domine chez elles entre la nullité et la saloperie. Mais le problème n'est pas là car il n'y a rien de moral dans le pognon et il n'est pas réellement surprenant (sauf naïveté pathologique) que les organismes (banques) ou les États (Chine par exemple) qui ont du pognon à placer cherchent à le fourrer à un endroit où ils ont une chance de le récupérer plutôt que dans un très grand chiotte à tirage de chasse rapide…

Or (et non pas HORS, qui n'a pas du tout le même sens, je le signale au passage) donc, agence de notation ou pas ceux qui ont de l'agent à placer commencent à penser qu'en le laissant dans les mains d'États évidemment irresponsables qui seront parfaitement incapables de rembourser est une mauvaise idée. On peut les comprendre, la seule surprise vient du fait qu'ils aient été aussi longs à réaliser et, sincèrement, ça ne plaide pas en faveur de leur niveau mental ni de leur lucidité !

[…] “ouvrez un livre d’économie”, nous conseillez-vous aimablement, mais non sans morgue. Je vous confirme en avoir ouvert beaucoup, et depuis fort longtemps, ayant fait une grande école de commerce et n'étant pas un perdreau de l'année. J'en ai tiré de très nombreux enseignements, à commencer par le constat que l'économie est politique et que les recettes de chaque auteur dépendent donc essentiellement de ses convictions politiques. Finalement rien n'est certain en économie, la plupart des chiffres sont truqués (c'est d'une facilité déconcertante, il n'y a que les statistiques qui soient plus simples à bricoler, c'est dire !)

Finalement parmi ces centaines de milliers de pages qui n'ont guère d'autre utilité que de flatter l'égo de leurs auteurs et pour les meilleurs de leur rapporter quelques droits d'auteur bien peu de choses et de règles certaines surnagent… Et de préférence les plus simples, l'essentiel de ce qui est compliqué ne vaut pas tripette, ne se vérifie quasiment jamais (ou alors par le plus grand des hasards et une seule fois !)

Voici les rares certitudes qui surnagent, à mon avis, sur cet océan de nigauderies prétentieuses :

1. L'argent n'est pas aussi abstrait et immatériel qu'on tente trop volontiers de le faire croire, il est à l'origine créé par un VRAI travail (aussi ridicule ou démodé que cela puisse paraître) lorsqu'il est créé, comme c'est le cas actuellement, par des emprunts on entre dans un cercle vicieux dont il est vite impossible de sortir autrement que par l'un des deux moyens disponibles : l'inflation (pour faire fondre les dettes et spolier en grande partie ses créanciers) ou la faillite pure et simple qui permet de ne rien rembourser du tout et de spolier totalement les imbéciles qui eu la mauvaise idée de prêter. Il est d'ailleurs vrai qu'en droit bancaire par exemple il est constant que le fait de prêter à des gens qui ne pourront, à l'évidence pas rembourser constitue une faute de la banque et peut même lui valoir (rarement hélas) des ennuis divers… Ce qui montre, là aussi, que les États s'autorisent ce qui est interdit aux autres !

2. L'emprunt n'est nullement dangereux intrinsèquement, c'est son mode d'emploi qui pose problème puisqu'il est naturellement tentant, aussi bien pour un État que pour une entreprise ou un simple péquin de vivre au-dessus de ses moyens, surtout à l'année pleine et sans jamais rembourser le principal.

3. La plus pénible caractéristique de l'argent est sa totale résistance à l'ubiquité qui a pour douloureuse conséquence que l'argent qui est dans la poche de Paul ne saurait être au même moment dans celle de Pierre ou de Bernadette (pourtant spécialiste en quêtes !)

4. Dans le prolongement de l'alinéa 3, il faut observer une autre conséquence également catastrophique qui est le fait que l'argent disponible doive être partagé. Ce qui ne poserait pas trop de problème si cela se faisait avec un peu d'équité… Mais hélas la mauvaise chance fait que ceux qui sont parvenus à s'emparer du pouvoir – qu'il soit politique ou économique en profitent TOUJOURS pour se goinfrer à en crever, appauvrissant d'autant tous les autres en vertu de la loi de non-ubiquité !

5. Ce sont en général les solutions les plus inattendues, farfelues et inimaginables qui fonctionnent pour rétablir une économie. Par exemple il est probable qu'actuellement il faudrait augmenter tous les salaires mensuels, jusqu'à 6.000 € bruts par exemple – sans augmenter les charges sociales dans un premier temps - , de 30%. Les conséquences négatives seraient non négligeables (faillites d'entreprises fragiles par exemple) mais les conséquences positives seraient fantastiques (fabuleuse relance de la consommation, rééquilibrage du partage travail-capital). Il faudrait y associer une brutale et massive augmentation des droits de douane afin de rendre – enfin – sans intérêt l'essentiel des productions étrangères… Et hélas se décider à envoyer à l'usine les innombrables gratte-papier de l'administration qui se grattent surtout les fesses à l'abri de leur emploi à vie : ils pourraient par exemple fabriquer des deux roues motorisés dont l'usage est indispensable en ville et dont nous n'avons pas produit un exemplaire depuis la vente de Motobécane à Yamaha, la disparition de Solex et la faillite de VOXAN qui fabriquait courageusement deux douzaines de motos par an à Issoire. Pourquoi laissons-nous ce marché à Honda, Yamaha, Suzuki, Kawasaki (Japon) BMW (Allemagne) Triumph (Angleterre) Ducati, Cagiva, MV Agusta (Italie) Royal Enfield (Inde) Harley-Davidson (Etats-Unis) ? Ils pourraient également fabriquer de l'électroménager, toujours utile, dont le marché est squatté à 99,9% par l'Allemagne et la Chine… Ou de l'électronique, voire des appareils photos numériques (je vous mets au défi d'en trouver un fabriqué en France)… Et je laisse de côté un nombre incroyable de pistes passionnantes et de secteurs porteurs de crainte de lasser vos patiences…

6. Malgré l'enthousiasme qui est à l'origine des lignes ci-haut j'avoue avoir une légère crainte : mes contemporains et concitoyens sont-ils prêts à se bouger les fesses avant d'avoir reçu un formidable coup pied au même endroit, sont-ils prêts à remettre quoi que ce soit en cause sans y être obligés de vive-force ? Seront-ils capable d'affronter les hordes de la police sarkozienne dans une constitution européenne qui prévoit que la peine de mort n'est pas en vigueur, sauf en cas d'émeute ou d'insurrection ? Envisageront-ils la nécessités de faire des projets plus ambitieux que d'aller faire trempette au camping des flots bleus pendant que leurs dirigeants se pavanent dans des palaces à leurs frais ?

Pour conclure je tiens à remercier ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'à cette ligne, c'est incontestablement méritoire !
Vous délirez, si l'état ponctionnait 52% du PIB qui est environ de 2000 milliards en 2011, ça voudrait dire qu'il aurait un peu plus de 1000 milliards d'euros de recettes, avec ça on n'aurait aucun problème de déficit mais 1000 - 300 milliards de dépenses soit 700 milliards d'euros d'excédents budgétaire ...

Les recettes nettes de l'état ( fiscales et non fiscales, et après remboursements et dégrèvements ) sont de 273,3 milliards en 2010 soit 13,5% du PIB.
Les recettes fiscales brutes sont de 345 milliards, et non fiscales de 18 milliards ...

Et entre 1900 et aujourd'hui nous sommes quand même devenus un peu plus nombreux 41 millions à 65 millions ^^ Donc il me semble tout à fait normal qu'il y ait besoin de plus d'enseignants, de plus d'infirmiers, de plus de contrôleurs des impôts etc ... etc ... et je ne vois vraiment en quoi leur travail est inutile.
Leur travail et les services de l'état remplissent bel et bien des besoins collectifs indispensables.
Monsieur de Saint-Rémy,

Il est tout à fait vrai que l'Etat prélevait très peu de la richesse nationale en 1900 et que tous les dirigeants de la IIIe République s'enorgueillait de ne jamais laisser un budget en déficit.

Conséquence: quand la 1ère grande crise mondiale du capitalisme éclate en 1929, il n'y a pas de pilote dans l'avion... En 1931, les 4 grandes banques de dépôt allemandes font faillite simultanément. Les classes moyennes sont ruinées.

Les gouvernements d'Allemagne et de France pratiquent des "politiques de bon père de famille" (comme dirait le regretté Antoine Pinay): résorber les déficits, tenir la monnaie... Les salaires sont baissés, à commencer par ceux des fonctionnaires (parfois simplement licenciés), la crise s'emballe....

On sait comment cela s'est fini.

Plutôt que d'économie, c'est d'histoire économique&sociale et même d'histoire tout court dont vous avez besoin à mon avis.
Cher Monsieur fer, votre comique est-il volontaire ou non ?

Parce que ça change tout ce petit détail !

Quelques réponses en vrac sur vos commentaires hilarants :

- La fiscalité sur le patrimoine (peut-être savez vous que nous sommes l’un des très rares pays à pratiquer cette ineptie) je connais très bien : ma famille cotise amplement.

- L’impôt progressif, une vraie merveille : tout le monde a compris que le pourcentage simple est très insuffisant pour faire payer davantage ceux qui gagnent plus… (à titre documentaire je vous engage à lire CECI qui vous montrera que cet impôt si évident (et qui me coûte fort cher) date de 1914, qu’il a été créé pour financer l’effort de guerre – contre nos excellents amis Allemands – et que, comme ne le précise pas cet article vaguement indigent, il était au taux fixe de 2% et tout naturellement prévu pour une durée limitée… On ne peut que s’étouffer de rire en regardant les ficelles utilisées pour baiser la population toujours davantage mais avec un mouvement souple, délicat et progressif ! Vous voudriez 70% et plus… (Pourquoi pas 100%) ? Pour les autres, je suppose, les meilleurs impôts sont ceux qu’on n'est pas appelé à payer soi-même, chacun le sait ! la charité bien organisée consiste à faire payer par le voisin un peu trop riche (le salaud) ce qu’on n’a pas envie de payer…

- Pour ce qui est des interdictions (bancaires ou autres) chacun se demande aujourd’hui ce qu’il a encore le droit de faire. C’est un problème. Et c’est surtout la conséquence de la totale impéritie des politiques et de leur administration de bras cassés : ces problèmes ne se poseraient pas si l’économie était encadrée comme elle le devrait, les prisons accueillant les quelques centaines de délinquants économiques qui détruisent notre pays plutôt que les quelques voleurs de pommes qui ne font rien de très grave mais qui sont traînés au trou avec des menottes et y passent des mois bien que présumés innocents parce que les juges ne trouvent pas utile de s’occuper de leur sort avant d’avoir épuisé leurs RTT (ce qui dure deux ou trois ans et nous vaut de lourdes condamnations – fort justifiées - de Bruxelles, sans aucun effet : les dirigeants se foutent royalement de ce que doivent payer les contribuables, en quoi cela les concerne-t-il ?)

- Pour ce qui est des paradis fiscaux (que je ne fréquente pas, méditant plus simplement de transférer l’ensemble de mes avoirs – qui sont loin d’être négligeables - en compagnie de ma propre carcasse, en Asie du Sud-Est) je ne doute pas un instant que vous préfériez l’enfer – pour les autres de préférence – ce qui ne vous honore pas particulièrement !

SUR LE PARADIS FISCAL FRANÇAIS VOIR ICI

N’AYEZ PAS PEUR DE VOUS RIDICULISER SUR LE MONTANT DES PONCTIONS EN FRANCE
C'est quand même dommage que vous soyez si sûr de vous.

- la fiscalité sur le patrimoine foncier (property tax) est bien plus lourde en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis qu'en France. Vous vous trompez donc... On pourrait aussi parler de l'impôt sur les successions (estate tax) aux Etats-Unis qui peut être parfois très salé... Rien de tout cela en France. Il nous restait l'ISF mais Sarkozy est en train de le "raboter".

- vous semblez confondre impôt proportionnel avec impôt progressif... Renseignez-vous, cela n'a rien à voir. L'impôt proportionnel est une sorte de "flat tax" abominable et injuste. L'impôt progressif est extrêmement juste: les tranches à 70% ne s'appliquent qu'à la fraction supérieure de vos revenus, pas à l'ensemble de vos revenus évidemment !... L'impôt sur le revenu était un point central du programme du Parti Radical-Socialiste avant 1914. Cela n'a rien à voir avec la 1ère Guerre mondiale (financée par des emprunts et des souscriptions nationales). Celle-ci n'a fait que retarder son développement à vrai dire.

- les juges travaillent comme des fous y compris jusqu'à tard le soir (d'après des témoignages concordants). Les consignes de sévérité, de peines-planchers, de doublement des peines viennent de l'exécutif (=Sarkozy), pas du pouvoir judiciaire.

- paradis fiscaux: je ne comprends pas la teneur de votre attaque.

- prélèvements obligatoires: je n'ai jamais contesté vos chiffres, vous devez confondre avec qqun d'autre... Mais n'oubliez pas qu'une bonne partie de ces prélèvements consistent en des cotisations sociales. Je suppose que vous n'êtes pas pour la suppression des cotisations sociales (= santé, retraite...) !
C'est que Pat de Saint-Remy confond le PIB national et les revenus des gens ...
Il est toujours etonnant de voir que les gens les plus arrogants sont souvent ceux qui peuvent le moins se le permettre ;)

Le 52% correspond surement à la moyenne des prélèvements obligatoires par rapport aux différents revenus de chaque personne. Sauf qu'évidemment cette moyenne varie en fonction de l'importance des revenus. Elle chute fortement dès que l'on atteind les tranches de revenus les plus hautes. Les riches paient beaucoup moins d'impots que le reste de la population.
Ce qu'il est urgent de faire c'est justement de rendre progressifs ces prélévements, que les plus pauvres paient beaucoup moins d'impôts, et que les plus riches en paient beaucoup plus.

De plus, la comparaison de ce pourcentage entre pays différents ne veut absolument rien dire, il n'existe aucune règle qui établisse que ce pourcentage doit être plus faible ou plus élevé, cela correspond à un choix de société. Donc ce n'est pas parce biais qu'il pourra démontrer que l'état est trop important.
Bonjour monsieur de Saint-Remy,

Vous dites:
[quote=Pat de Saint-Remy]De plus la France n'avait pas de dette au début du XXème siècle (c'est venu avec la première guerre, assez vite résorbé, puis en 1944 avec un énorme trou, là encore assez vite comblé)

Peut-on connaitre vos sources?

Personnellement, j'ai trouve ce graphique historique compilant des donnees publiques. Il illustre l'exact oppose de ce que vous ecrivez. La France en 1900 etait un peu plus endettee, en % de PIB, qu'aujourd'hui. Je suis donc tres curieux de decouvrir vos propres sources sur cette affirmation un poil peremptoire, mais qui sert admirablement le reste de votre prose.

Bonjour, je sais que les évènements s'enchainent rapidement, mais je trouve que dans cette histoire on a tous la mémoire un peu courte.



D'abord il faut quand même se rappeler qui sont ces agences de notations à qui on accorde un crédit à mon humble avis absolument démesuré. Ce sont ces mêmes agences de notation qui pensaient que les subprimes étaient des produits financiers très surs et qui leur mettait leurs meilleures notes. Cela donne au mieux la mesure de leur grande incompétence, et au pire de leur corruption.



On les présente souvent comme si elles étaient des institutions au même titre que la cours des comptes ou quelque chose du genre, hors ce sont des entreprises privées, servant des intérêts privés, en particulier, elles servent les intérêts de leurs clients, ceux qu'on appelle les créanciers, leur rôle principal étant d'indiquer à ces créanciers si les produits dans lesquels ils comptent investir sont surs afin de minimiser leur prise de risque ( c'est à dire le risque que l'emprunteur ne rembourse pas ) et évidemment de maximiser leurs profits. Les agences de notation ne sont donc par essence JAMAIS dans le camp des emprunteurs.

Et je ne sais pas pour vous, mais moi qui ne suis pas riche, je ne suis jamais dans le camp des créanciers, mais toujours dans le camp des emprunteurs ...



Enfin, il faut comprendre le pouvoir auto-réalisateur que possèdent les agences de notation grâce à la façon dont nos dirigeants ont construit le système de financement des déficits publiques. ( Et qui dit pouvoir, dit abus de pouvoir ... )



En effet, quand une agence de notation décide ARBITRAIREMENT ( il faut bien comprendre qu'il n'y a aucune règle à ce niveau, que c'est purement arbitraire ) d'abaisser la note d'une obligation d'état. Elle signifie ainsi aux créanciers qu'acheter de ces obligations est plus risqué qu'avant, c'est à dire que l'état risque de ne pas pouvoir rembourser. Et pour cette raison, les créanciers exigent à l'état en question une plus grande "prime de risque" en échange de l'achat de ses obligations, c'est à dire un plus grand taux de rémunération ( cad taux d'intérêt ).



Hors il faut bien comprendre comment fonctionne une obligation d'état.



La plupart des dépenses de l'état sont financées grâce aux recettes que l'état perçoit, en majorité via les impôts, mais quand le budget de l'état est en déficit, l'état doit emprunter.



Pour cela, depuis 1973 en France ( réforme de la banque de France ), et je ne sais pas pour la Grèce, mais au moins depuis 1994 ( Traité de Maastricht ), ils ont interdit à l'état d'emprunter directement à sa banque centrale, désormais, l'état est obligé d'emprunter sur les marchés obligataires internationaux par l'émission d'obligations d'état.



Alors ces obligations d'état fonctionnent un peu différemment d'un emprunt classique, il y a bien un capital à rembourser, des intérêts à payer, et une date d'échéance, sauf qu'il ne faut pas rembourser une partie du capital tous les mois, mais la totalité du capital une fois arrivé à échéance. Ainsi, admettons que la durée soit de 5 ans, cela signifie que chaque année pendant 5 ans, l'état doit payer uniquement des intérêts, et c'est seulement au bout des 5 ans qu'il doit rembourser le capital.

Bref c'est clairement de la rente, celui qui achète l'obligation place son argent, touche des intérêts un certain temps et récupère son argent.

Mais voilà, le problème c'est que depuis un certain nombre d'années le budget de l'état est systématiquement en déficit ( depuis le milieu des années 1970 pour la France => il n'y a qu'un pas pour faire l'association avec la réforme de 1973, pour la Grèce je ne sais pas j'avoue ). Cela signifie que pour rembourser le capital l'état doit réémettre de nouvelles obligations, en clair, pour rembourser son emprunt l'état doit réemprunter.

Et résultat, la seule chose que l'état paye depuis le milieu des années 1970, ce sont uniquement des intérêts.



C'est justement l'AFT ( Agence France Trésor ) qui s'occupe de renouveler les emprunts contractés par la France, c'est elle qui réémet des obligations et qui gère la dette publique. Son autre rôle c'est évidemment d'essayer de renouveler un emprunt avec un certain taux d'intérêt avec un ou des emprunts avec moins d'intérêts à payer pour faire des économies, et aussi d'essayer de lisser le montant de capital à rembourser à chaque échéance de façon à ce qu'il n'y ait pas besoin de réemprunter trop d'argent d'un seul coup ( de réémettre trop d'obligations d'un seul coup ).



Avec une dette publique de 1500 milliards d'euros, et disons en moyenne des obligations émises avec un taux d'intérêt de 3%, cela signifie que nous devons payer chaque année 1500 * 3% = 45 milliards d'euros d'intérêts ( de service de la dette ), ce qui évidemment s'ajoute aux dépenses de l'état et aggrave le déficit.



Pour la Grèce, avec une dette publique de 300 milliards d'euros, et disons en moyenne des obligations émises avec un taux d'intérêt de 5% ( avant la crise de 2008 ), cela signifie qu'ils doivent payer 300 * 5% = 15 milliards d'euros d'intérêts ...



Donc revenons à notre charmante agence de notation qui décide arbitrairement que voilà, désormais c'est encore plus risqué d'acheter des obligations d'état de la Grèce et qui réduit sa note.



Rappelons quand même que le défaut de paiement d'un pays est quelque chose d'extrêmement rare, c'est même un évènement historique. L'ensemble des pays paye évidemment régulièrement les intérêts des obligations qu'ils émettent, c'est certainement le placement financier le plus sûr. Et ce n'est pas pour rien qu'en 2008/2009/2010, alors que plus aucun marché financier n'était sûr, alors que plus aucune banque de faisait confiance aux autres banques, et tout cela à cause de la circulation dans la nature de produits dérivés des subprimes qui ne valaient plus rien, et ce alors que les banques venaient de recevoir des aides publiques, les banques ont choisit de se renflouer en investissant massivement dans le seul marché "sûr" à ce moment là, c'est à dire celui des obligations d'état.



Donc déjà rien qu'en sachant cela on comprend à quel point cette histoire de "plus risqué" "moins risqué" n'a aucun sens.



Mais voilà, résultat, les créanciers exigent une plus grande "prime de risque" nous dit-on. Et ainsi l'état ne peut vendre ses obligations qu'à des taux plus importants. C'est ce qui est arrivé à la Grèce. Et aujourd'hui certains produits émis par la Grèce atteignent le taux de 20% carrément ...



Cela veut dire qu'au moment où la Grèce doit renouveler ses emprunts qui arrivent à échéance ( et qu'elle avait contractée à 5%), celle-ci doit réemprunter désormais à 20 % ...

Et forcément, imaginons qu'à terme elle doit renouveler l'ensemble de sa dette publique à un taux de 20%, cela signifie qu'elle devra désormais payer chaque année 300 milliards * 20% soit 60 milliards d'euros d'intérêts au lieu de 15 milliards ...



Gloups ...



Et forcément quand on sait que les recettes de l'état grec sont de 65 milliards d'euros. On se rend compte qu'effectivement déjà 15 milliards d'intérêts à payer chaque année pour 65 milliards d'euros de recette c'est déjà tendu, mais 60 milliards d'intérêts pour 65 milliards de recettes là très clairement c'est totalement insoutenable.

Donc le simple fait de dégrader arbitrairement la note des obligations de l'état grec ne peut que conduire inexorablement au défaut grec.

Si l'agence de notation décide ( même à tort ) qu'il y a un risque de défaut, de toute façon cela entrainera derrière ( si les créanciers suivent l'agence de notation, les convaincre avec une histoire de chiffres de déficit truqués c’est quand même efficace ) forcément un défaut de paiement ...



Je sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, donner un tel pouvoir à une entreprise privée qui sert non pas l'intérêt général mais par essence les intérêts de quelques créanciers, et qui de surcroit a démontré sa parfaite incompétence ( ou au pire sa corruption ), ben moi ça me fait froid dans le dos.



Alors quand je lis comme dans le billet d'@si que ces agences de notation ont dégradé la note parce que ceci ou parce que cela, comme si c'était quelque chose de parfaitement raisonné et logique alors qu'au contraire malheureusement c'est toujours totalement arbitraire, ça me désole.



On peut effectivement se dire qu'ils ont abaissé la note parce que les grecs ont truqué leurs chiffres de déficit. On peut se convaincre de tous les romans possibles. Seulement ça ne marche plus très bien quand on se retrouve face au cas de l'Espagne de l'Irlande ou du Portugal ... Eux ils n'ont rien truqué du tout ...

Je sais que c'est difficile de prendre assez de recul et de voir les choses clairement quand on est nous même acteur du système, en particulier si vous continuez à prendre vos sources chez cet imbécile d'eurobéat de Jean Quatremer qui est l'archétype même du journaliste véhiculant tous les bobards et les romans diffusés par la propagande gouvernementale.

Mais voilà ce n'est pas la taille du déficit de la Grèce qui est la cause de la crise qui les touche, pas plus que tout le travail au noir ou la fraude fiscale en générale qu'il peut y avoir là-bas. C'est bel et bien uniquement le fait qu'on leur demande de payer des taux d'intérêts insoutenables en échange du financement de leurs déficits.



Et pour preuve, ça pourrait très bien se passer de la même manière pour la France ou pour l'Allemagne.

Prenons la France, si on n'empruntait plus à 3% mais désormais à 20% comme la Grèce, ce n'est plus 45 milliards d'intérêts par an qu'il faudrait payer mais 1500 * 20% = 300 milliards d’euros d’intérêts par an, c'est-à-dire tout comme la Grèce quasiment l’équivalent de la totalité des recettes de l’état.

Vous prenez l’Allemagne c’est pareil, aucun pays au monde, même le plus riche, ne peut soutenir sa dette publique s’il doit la financer à des taux d’intérêts de 10 voir 20%.

Cela n’a strictement rien avoir avec la taille du déficit …

Les agences de notation pourraient décider arbitrairement que le risque est plus élevé et dégrader notre note, et on se retrouverait dans la même situation que la Grèce.



Et une preuve supplémentaire que cette crise est totalement artificielle, c’est l’extrême simplicité de la solution qui permettrait de résoudre instantanément la crise grecque. Il suffirait d’autoriser la Grèce à emprunter directement à la banque centrale européenne ( comme cela se faisait au niveau national avant Maastricht, avant 1973 en France ) au même taux auquel les banques privées empruntent leur argent, c'est-à-dire 1%.

C’est une solution qui n’a rien de révolutionnaire ni d’original, c’est ce que font actuellement les Etats-unis et le Royaume-Uni, donc quand même pas des pays bananiers ni spécialement gauchistes … C’est ce que nous faisions en France entre 1945 et 1973, ( les 30 glorieuses ! ) donc on peut pas dire que ce fut une catastrophe non plus !



Et autre preuve que ce sont bien uniquement ces taux d’intérêts totalement arbitraires le problème, c’est le choix du plan de sauvetage imaginé par les gouvernements européens.



Si comme l’ont raconté surement tous les Jean Quatremer que comptent la profession des journalistes, les responsables de tout ça c’était ces fameux grecs, ces porcs ( PIGS ), cette bande de fainéants, qui ne paient pas leurs impôts, qui fraudent le fisc et qui vont même jusqu’à truquer les chiffres de leur déficit publique !

Alors comment se fait-il que les plans de sauvetage ou de rigueur imposés aux grecs ne comportent pas la moindre hausse d’impôt, la moindre mesure pour renforcer les contrôles fiscaux ou rendre plus difficile la fraude fiscale ? pour contrôler le travail au noir etc ??? Bizarre.



Non, les gouvernements européens ont finalement choisit de faire « profiter » les grecs de leurs faibles taux d’intérêts. Ils ont ainsi prêté à l’état grec 110 milliards d’euros ( 1/3 de leur dette ), à un taux d’intérêt de 5% ( c’était quand même mieux que les 12% de l’époque ), en empruntant eux même cet argent aux banques à 3% en moyenne … Et donc en se faisant une petite marge au passage. Car bien évidemment, quand il y a tout le système européen qui risque de s’effondrer parce qu’un pays ami est en difficulté, pas grave, les affaires sont les affaires, tu n’oublies pas de te faire ta petite marge au passage, c’est évident ! On est capitaliste ou on ne l’est pas ;)

Mais d’où vient cet argent que les banques prêtent si généreusement aux états comme la France ou l’Allemagne à un taux de 3% ?

Et bien le système bancaire européen étant ce qu’il est, inexorablement cet argent provient de la banque centrale européenne qui prête cet argent aux banques à un taux directeur de 1%.

Et on comprend dès lors pourquoi la solution d’emprunter directement à la banque centrale européenne à 1% est intéressante ( et pourquoi les Etats-unis et le Royaume-Uni ne s’en privent pas ), c’est que ça revient au même, qu’on passe par les états, par les banques, ou par la banque centrale, cet argent provient de la banque centrale … Et évidemment sans passer par des intermédiaires qui demandent soit 3% soit 5% soit 20%, ça coûte moins cher !

( On remarquera que les banquiers Etats-uniens n’ont pas besoin d’un tel système pour profiter de la très lucrative création monétaire, chez eux c’est carrément la banque centrale qui est une entreprise privée ;) )



Vous avez à juste titre relevé que les différents pays étaient exposés par leurs banques face au risque de défaut de paiement de l’état grec et que l’exposition plus importante des banques françaises expliquait le plus grand volontarisme du gouvernement français à aider la Grèce.



Mais allons jusqu’au bout du raisonnement. Que se passerait-il si la Grèce faisait défaut ?



Déjà remarquons, que s’il se trouvait qu’une de ces banques subisse suffisamment de pertes pour faire faillite ( ce qui est peu probable pour le cas d'un petit pays comme la Grèce mais beaucoup plus probable si cela arrivait à un pays comme l’Espagne ou à plusieurs pays ), et que cette banque ait suffisamment de ramifications dans le système bancaire européen comme a pu l’avoir la banque de Lehman Brothers en son temps au niveau mondial, alors nous nous retrouverions à nouveau dans la même situation qu’en 2008, c'est-à-dire confrontés à nouveau à un risque d’effondrement de tout le système financier et bancaire. Et ce serait la preuve que finalement contrairement au roman qu’on nous a lu depuis 2008 nous ne sommes jamais sortis de cette crise.

En 3 ans tout ce qu’ont fait les gouvernements c’est transformer cette crise initiale en crise des finances publiques, avec une bonne récession économique et du chômage en prime, leur solution jusqu’à présent n’a finalement été que d’essayer de socialiser les pertes des banques, en nous faisant payer nous directement, à travers nos emplois, nos crédits, nos frais bancaires etc …, ou indirectement à travers nos états et les finances publiques. Sauver les banques, laisser filer les déficits, financer des plans de relance, contrairement une nouvelle fois au roman qu’on nous a lu, tout ça c’est nous qui devons aujourd’hui le payer.



Quel est le rôle des plans de rigueur ???



Vous croyez sincèrement qu’en réduisant les salaires, en licenciant dans la fonction publique, on privatisant etc … etc … ça mène à la prospérité économique ? ;) C’est au contraire totalement destructeur, ouvrez un livre d’économie, toute économie est basée sur les échanges de biens et de services pour satisfaire les besoins des populations. Les emplois ne tombent pas du ciel, il faut que les gens aient les moyens de se les payer ces biens et ces services, il faut que les entreprises aient des clients …

Ces plans de rigueur ne peuvent mener dans cette situation qu’à l’aggravation de la récession économique qu’ils subissent déjà.

Et d’où vous croyez qu’elles viennent les recettes de l’état ? Si les gens gagnent moins d’argent et que les entreprises ont moins de clients, comment vous croyez qu’elles vont évoluer ces recettes ? et comment vous croyez qu’elles vont évoluer les dépenses sociales si de plus en plus de gens se font licencier parce que leurs entreprises ferment ou dégraissent faute de clients et d’activité?

Voilà pourquoi ces plans de sauvetage et ces plans de rigueurs ne sauveront pas grand-chose. On peut comprendre les réticences de certains gouvernements à continuer dans cette voie.



A un moment ça va forcément être insoutenable socialement pour les grecs, ce n’est pas la dernière manifestation commentée par Pujadas qui va le démentir.



Bref ce n’est pas qu’une question de degrés d’exposition, en cas de dette, il faut forcément que quelqu’un paye : soit le créancier si l’emprunteur ne rembourse pas, soit l’emprunteur s’il rembourse. Et parmi les créanciers, personne ne veut perdre son argent !

Hors à force de continuer dans une voie qui ne résoudra jamais rien, on va forcément y arriver au défaut de paiement. Et ça évidemment ils ne veulent surtout pas ! C’est exclus.



En cas de défaut de paiement, ce sont les créanciers qui perdent leur argent !



Mais voilà pourquoi la restructuration de la dette devient subitement plus intéressante qu’avant. Avec une restructuration raisonnable, certes les créanciers perdent un peu d’argent, mais c’est toujours mieux que de tout perdre ! Et en attendant ils se seront gavé à des taux allant jusqu’à 20% ! Donc peut-être de quoi être bénéficiaire au final malgré tout !

Et pire que le défaut de paiement, ils peuvent provoquer un soulèvement populaire, et là quand tu n’as plus un Papandréou bien sage comme interlocuteur mais un indigné doublé d’enragé particulièrement remonté contre les gouvernements et les banques pour le pillage qu’aura subit son pays, la négociation pour la restructuration de la dette qui s’en suivrait logiquement ne se déroulerait pas sur les mêmes bases ni avec la même courtoisie.

Ce sont évidemment des éléments qui sont obligatoirement pris en compte par les différents gouvernements.



Et outre les divers intérêts en jeu, il s’entrechoc évidemment de nombreuses idéologies. Si les emprunts directs à la banque centrale européenne sont interdits par les traités européens, et si les différents pays refusent encore aujourd’hui même dos au mur à utiliser cette solution, ce n’est pas que pour permettre aux banques de se gaver abusivement en jouant les intermédiaires et en spéculant sur les taux d’intérêts. Il y a évidemment des idéologies derrière tout ça. Et en l’occurrence, il faut bien comprendre que rendre ainsi les états dépendants de marchés financiers internationaux pour financer leurs déficits, cela suit un but politique et idéologique.

C’est à vérifier, mais il semblerait que cette mesure était une exigence de l’Allemagne pour accepter la monnaie unique. Car en effet, en passant à une monnaie unique pour plusieurs états cela permettait aux états de la zone euro de se protéger de la spéculation des marchés financiers sur les monnaies.

Et rendez-vous compte, en l’absence de cette pression constante des marchés financiers sur les divers états, qu’adviendrait-il de tous ces gouvernements qui finalement ne seraient plus soumis qu’à la seule pression populaire ???? C’était courir le risque qu’ils se mettent, oh comble de l’horreur, à céder à des revendications sociales !



C’était évidemment inacceptable ;)



Agences de notation, système bancaire, système monétaire, tout est construit pour soumettre nos gouvernements, pour nous soumettre à la pression des marchés financiers et en particulier des banques. Comme d’habitude à @si vous voyez à peu près bien les choses concernant l’argent, mais vous êtes à la rue concernant le pouvoir.
Bonjour,

@ Sandy : Merci pour votre message. ;)

Sur les agences de notations : amha on oublie un peu facilement :
- qu'elles ont accès à des données comptables internes afin de pouvoir noter les emprunts (d'Etats et d'entreprises).
- Elles sont une poignée à pouvoir mettre des notes sur des emprunts. Elles sont donc en situation d'oligopole. Et augmenter le nombre d'agence de notation ne résoudra pas le problème (in fine : "qui paye le noteur décide") ! Pas plus que créer un agence dépendant des Etats (conflit d'intérêts).
- Par exemple : un investisseur de fonds de pension ne peut pas statutairement détenir de la dette mal notée par ex: CCC ! Donc il est obligé de vendre lorsque la note passe de B à C !
La solution au problème est simple : supprimer les agences de notation et laisser les investisseurs décidés eux-mêmes (comme des grands! puisque c'est leur boulot!!!) de la qualité ("notation") réelle des titres de dettes qu'ils achètent ou vendent (à partir de données comptables publiques et non pas internes !). ;)

Cordialement
Salut berns

Moi je serais plus pour rendre le système de financement des déficits de l'état 100% publique de manière à libérer l'état de la pression des marchés financiers car c'est anti-démocratique.
En autorisant les prêts directs à la banque centrale européenne, on pourrait financer une partie de ces déficits sans que les agences de notation et les banques privées n'aient à intervenir, donc elles ne pourraient plus nuir.
Il suffirait alors de modifier le pacte de stabilité pour limiter ces emprunts aux dépenses d'investissement ( pour limiter les risques d'inflation ) et ne les autoriser que tant que le taux d'inflation reste modéré et donc ne dépasse pas un maximum définit.

Salut berns Moi je serais plus pour rendre le système de financement des déficits de l'état 100% publique de manière à libérer l'état de la pression des marchés financiers car c'est anti-démocratique. En autorisant les prêts directs à la banque centrale européenne, on pourrait financer une partie de ces déficits sans que les agences de notation et les banques privées n'aient à intervenir, donc elles ne pourraient plus nuir. Il suffirait alors de modifier le pacte de stabilité pour limiter ces emprunts aux dépenses d'investissement ( pour limiter les risques d'inflation ) et ne les autoriser que tant que le taux d'inflation reste modéré et donc ne dépasse pas un maximum définit.



La première raison de tout ce merdier est le refus des Etats de financer leurs dépenses par l'impôt. Mais il y une règle d'or : celui qui emprunte, se soumet au pouvoir de son créancier.

Nous voilà revenus à 1780. Le budget royal dépend du bon vouloir des banquiers et des nobles. Et en 1787, l'Etat est déclaré en banqueroute. Or ce que les révolutionnaires de 1789-1792 ont bien compris c'est que l'Etat, pour ne pas être en faillite, doit être indépendant de ce bon vouloir. La solution ? Elle est simple. Les dépenses publiques doivent être intégralement financées par les contributions des citoyens.

Or, dans toute l'Europe et spécialement en France depuis 1973 (dernier budget de l'Etat exécuté en équilibre) les Etats font ce qu'ils croient être une politique keynésienne : la "relance" permanente de l'économie par un recours systématique à des budgets présentés et votés en déséquilibre (la fameuse "impasse") Et droite et gauche au pouvoir ont pratiqué la même politique.

Alors, aujourd'hui, on se met sur la margelle du puits et on discute devant le verre de pastis : "C'est sûr que cela ne peut pas durer éternellement."

La solution, en théorie, est tout aussi limpide que la compréhension des phénomènes : si un Etat ne veut pas dépendre des emprunteurs internationaux et des cotations de Moody's il faut et il suffit qu'il finance la TOTALITE de ses dépenses par l'impôt. Ventrebleu et saperlipopette, l'Etat dispose du privilège régalien de prélever des revenus sur les citoyens. Qu'il le mette pleinement en oeuvre !

Tant que l'on ne sera pas d'accord sur ces principes républicains d'indépendance nationale on se contentera de jouer du flutiau.


[je ne vois pas MonsieurTrichet et le conseil de la B.C.E. accorder des prêts à 1% aux Etats de l'Euroland. Ils sont indépendants. Justement, c'est le problème, me direz-vous. Justement il faut sortir de l'Euro et connaître à nouveau les joies de la planche à billets, de l'inflation et des dévaluations. Pourquoi pas ?]

[Attention ! Le cynisme tranquille de l'Etat et de la banque centrale américaine qui font fonctionner la planche à $ est le privilège de la puissance mondiale dont la monnaie nationale est également la monnaie mondiale : ils peuvent ainsi exporter l'inflation. Sauf si les Chinois....Affaire à suivre. Mais le FRANC ne sera jamais le $.]


[j'ai cru apercevoir la solution léniniste de non-remboursement des "emprunts russes" dans votre solution radicale de l'endettement grec]
Bien sur d'un côté une réforme fiscale doit rétablir le niveau de recettes suffisant pour couvrir les dépenses publiques.

Mais toute économie a besoin de création monétaire, surtout une économie en expansion.
Le débat n'est donc pas pour ou contre la création monétaire.
Voilà pourquoi il est absurde d'en faire un épouvantail.
Le débat il est : "qui possède ce pouvoir et pourquoi faire".
Actuellement, ce sont les banques privées qui possèdent indirectement ce pouvoir à travers le système de crédit. La création monétaire va jusqu'à servir à la spéculation ...
Il vaut mieux à mon avis que ce soit l'état qui possède ce pouvoir, et qu'il l'utilise dans l'intérêt général. Par exemple pour financer les dépenses d'investissement publiques.

Ce dont je parle, vu les limites du pacte de stabilité qui l'accompagnent, ( limitation aux dépenses d'investissement, utilision seulement possible en dessous d'un certain taux d'inflation modéré ) c'est bien d'utiliser la création monétaire dans ce sens.

Et pour faire tout cela il n'est pas nécessaire de sortir de l'Euro. Par contre oui il est nécessaire de modifier les statuts de la BCE et le pacte de stabilité.

Les joies de la planche à billet nous n'avons jamais cessé de les connaître vu que les banques privées jusqu'à 2007 créaient chaque année des nouveaux records de nouvelle monnaie, la masse monétaire dans la zone euro augmentait de 10 à 12 % par an.
"cet imbécile d'eurobéat de Jean Quatremer qui est l'archétype même du journaliste véhiculant tous les bobards et les romans diffusés par la propagande gouvernementale. "

Félicitation, un bon missile envoyé à Quatremer, journaliste chez ce torchon libéralo-bobo nommé Libération. "Il est interdit d'interdire" maintenant on sait où tout ce verbiage nous a conduit.
Merci Sébastien Rochat pour cette synthèse salutaire, car très claire et où tous les points de vue sont présentés.

J'avais espéré trouver l'équivalent dans le Libé d'aujourd'hui qui fait sa une sur la Grèce... mais grosse déception : l'article de Quatremer passe en effet certains aspects sous silence... et le reste des articles sur le sujet manque singulièrement de point de vue, d'audace et de perspective... J'ai été frustré et me suis rabattu sur le blog de JL Mélenchon pour entendre un autre son de cloche !

Il est terrible que Libé ne remplisse pas son rôle, et que ce soit à @si de nous apporter une synthèse en termes d'info, alors que vous êtes destinés surtout à de l'analyse des médias.

Donc merci de faire le boulot que vos petits camarades sont étrangement incapables de faire ! Continuez !
Cette fois on joue vraiment “Game Over”

Pendant combien de temps va-t-on tenter de nous faire croire qu’on comble des trous avec du vent ?

Ou en soufflant dessus…

Avec de bonnes paroles, de vagues promesses et des déclarations de bonnes intentions…

Comment imaginer que personne n’ait entendu parler de l’éblouissante technique du célèbre Sapeur Camembert qui creusait un trou à droite pour boucher celui de gauche, et inversement ?

Le vrai ennui c’est que s’il est délicieux et merveilleusement confortable de vivre au dessus de ses moyens (Ah ! La Porsche neuve au lieu de la Clio hors d’âge…) cela ne peut généralement pas durer indéfiniment…

Pour au moins deux raisons :

- D’abord ce système suppose (ce que nous avons fait, quelle honte !) de rétablir l’esclavage dans l’ensemble des pays pauvres afin de se procurer pour une poignée de noyaux de cerises des objets qui devraient valoir beaucoup plus cher. Ce qui est, pour le moins, moralement discutable (je reste modéré, merci de le noter !)

- Ensuite l’astuce consiste à faire croire à des prêteurs divers qu’ils seront remboursés, avec intérêt, de l’argent qu’ils ont la naïveté de mettre à la dispositions des États qui paient leurs domestiques à crédit. Sauf qu’ils ne sont remboursés que par la méthode dite de la “cavalerie” qui consiste à faire un nouvel emprunt pour rembourser le précédent (dans le privé cette technique simplette - et très facile à détecter - se juge au pénal…)

Finalement il y a un gros ennui derrière cette immense déconnade : les prêteurs commencent (ils ne sont pas rapides, je vous l’accorde) à réaliser qu’on les prend pour des pigeons, voire pour des cons, et qu’ils pourront prochainement encadrer leurs titres de créances dans leurs chiottes, avec de jolis cadres en bois massif ou plaqué (faute d'argent), comme beaucoup de gens l’on fait avec l’emprunt Russe ou celui du Canal de Panamá

Si d’aventure mon opinion intéresse quelques lecteurs des très élitistes fora d’@si, la voilà :

Il y a tout de même des questions que personnes ne pose jamais (@si inclusivement) et qui sont fondamentales :

- Jusqu’à quel niveau les citoyens sont-ils prêts à payer des impôts, sachant qu’ils sont tout de même très élevés en France, en conservant quel pouvoir d’achat (ou non-pouvoir...)

- Quels services et avantages les citoyens attendent-ils en échange des efforts financiers qu’on exige d’eux (avec l’aide des huissiers si nécessaire) ? Une éducation – pour ma part j’écris ce mot “instruction”, réservant strictement le rôle d’éducation à la sphère privée et familiale, ne serait-ce que parce que lorsque l’État se mêle d’éduquer on entre dans le totalitarisme le plus effroyable – gratuite (il faut le dire vite quand on considère que l’État confisque 52% du PIB) Une santé gratuite ? Trop drôle, pour les mêmes raisons, et je vous engage à regarder combien l’URSSAF rembourse les lunettes ou les soins dentaires… Tâchez de ne pas être miros et d’avoir de bonnes dents ! Ou alors soyez riches, c’est la seule solution alternative…

- Quel lien social relie les Français ? Les riches marchent sur les pauvres et les volent comme dans un bois, les pauvres n’ont plus aucun moyen de se rebiffer : le chômage, l’exclusion et la rue guettent les rebelles… Les politiciens ne se refusent rien, ni d’augmenter sans fin les prélèvements, ni des avantages sans fin, au frais des couillons qui ne peuvent guère s’y opposer… Les très riches sont parvenus à se faire 100, 500 ou 1.000 [url=http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATnon04145]SMIC (attention c’est du brut, ne pensez pas que le citoyen de base se goinfre tout ce pognon, faut pas rêver non plus !)

- Est-il nécessaire, et souhaitons-nous continuer d’entretenir indéfiniment un nombre insensé de fonctionnaires que seuls nos petits enfants paieront peut-être s’ils sont très indulgents avec nos conneries ? Ceux-ci, pour la plupart recrutés pour de lamentables raisons électoralistes par des politiciens aussi indignes qu’irresponsables, sont-ils utiles à la collectivité qui les finance ?

- Je lisais le merveilleux Gilles Klein tout à l’heure (il sait tout…)

- 17.000 recrues dans l’éducation x 2.500 € mois x 12 mois x 30 ans (25-55 ans) = 15.300.000.000 €

Plus retraite pendant 30 ans (85 ans, les profs ont une excellente espérance de vie) : 15.300.000.000 €

Et Hop 30 milliards dans le lac ! Champagne !

Vous remarquerez au passage que la fille a des rêves et le crétin des ambitions...

Qui ne vont pas loin : prof en ZUP ça ne fait pas trop rêver...

Soyons sérieux, juste une seconde, où va notre civilisation en dehors du mur ?

Si quelqu’un a une réponse un peu intéressante je suis tout ouïe, et prêt à marcher dans les arguties les plus étranges…

Ou pas !
Pour avoir une idée plus complète du problème il me semble que ce documentaire est à voir :

Debtocratie via Owni.fr

Pour ma part je suis resté scotché par certaines informations qui n'apparaissent dans aucun média et pourtant beaucoup de français témoignent dans ce document.

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