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Comment Emmanuel Giboulot a vendangé 470 000 signatures (garanties bio)

Le web a son héros, et c’est un viticulteur bio. Fatalement, vous l’avez croisé dans vos journaux ces derniers jours. Son fait d’armes ? Emmanuel Giboulot, installé à Beaune, en Bourgogne, s’est rebellé contre un arrêté préfectoral qui sommait les vignerons de traiter leurs ceps contre la flavescence, une maladie contagieuse. L’homme a refusé pour préserver la biodiversité de ses terres et lundi se tenait son procès à Dijon. Il encourait une grosse amende et une peine de prison. Sa rébellion a été soutenue sur le web notamment via une pétition qui a recueilli plus de 470 000 signatures. Un succès garanti bio.

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Merci pour cet article fouillé.
J'avais reçu cette pétition, je souhaitais plus d'infos avant de signer et ce que j'avais trouvé
sur internet ne m'avait pas convaincu.
Alors vraiment bravo pour le travail.
Très bon travail de journaliste : le réel de la diversité des points de vue...quelque chose comme l'objectivité
En tout cas, tout le monde fait bien de prendre des pincettes dans cette histoire, parce que c'est loin d'être simple.

D'abord sur la flavescence dorée : c'est une maladie qui effectivement est très dommageable. On dit que si on a un pied affecté, on en aura 7 l'année suivante, 49 l'année d'après etc. Quand un vignoble est atteint, on l'arrache et on le brûle. Sachant que pour produire un raisin de qualité (capable de se transformer en vin de qualité), il faut 40 ans à un pied de vigne pour qu'il finalise son implantation (développement du système racinaire principal (pivot) et auxiliaire (faisceau)), on comprend les enjeux économiques (voire sociaux).

Sur le traitement obligatoire contre la cicadelle : effectivement, l'arrêté préfectoral demande que tout le monde traite. Cela pose un problème aux agriculteurs bio : la seule matière active efficace (un pyrèthre dont la dégradation naturelle est rapide et complète, donc autorisé en bio) a un mode d'action dit à large spectre, c'est-à-dire que que le produit va dégommer tous les insectes qui entreront en contact avec la bouillie. Or, le principe même de l'agriculture biologique, c'est d'atteindre un équilibre naturel entre inscectes nuisibles et insectes prédateurs, pollinisateurs et autres auxiliaires. Par comparaison, ça serait comme utiliser une bombe atomique pour nettoyer une épidémie de peste. D'où le refus de traiter de Giboulot. J'ai lu les objections d'Agrobio Périgord sur le positionnement du traitement à une heure qui épargenrait les abeilles, mais quelle est la persistance du produit ? Quid de tous les autres inscetes auxiliaires ? Quid des autres prédateurs qui dépendent de toute cette bouffe qui crève d'un coup ? Je ne suis pas spécialiste de la vigne, je n'ai pas la réponse.

Déjà, il y a là deux questions qu'on se pose : l'arrêté préfectoral impose un traitement obligatoire sur la totalité du département dès lors qu'il y a eu une alerte ponctuelle : imaginez un peu, un technicien trouve un tâche de flavescence sur un pied, prévient les autorités, et hop un traitement sur tout le département[/u]. Au niveau calibrage de la réponse, ça laisse déjà un peu à désirer. Ensuite, qui est silencieux dans cette histoire ? Qui est tout d'un coup très content que tous les viticulteurs d'un département soient obligés d'utiliser leur produit ? La réponse est dans la question : les firmes phytopharmaceutiques regardent tranquillement leurs comptes en banques gonfler.

La dernière question, c'est la manière dont se déroule cette histoire : pourquoi est-ce que on se retrouve dans une situation de judiciarisation du conflit ? Je crois savoir qu'il existe assez d'instances régionales de l'agriculture pour pouvoir régler ça autrement : les interprofessions, les organisations professionnelles agricoles, less associations environnementalistes, l'Etat, c'est leur boulot. Alors que là, on va porter le problème devant la justice, c'est-à-dire des juges, des gens qui n'ont pas la compétence pour comprendre tous les tenants et aboutissants.

Matthieu Archambeaud dit : " Le propos n’est pas de savoir exactement qui a tort ou qui a raison, d’autant plus que cela dépend du point de vue où on se place (collectif, individuel, symbolique, politique, technique...). Ce qui est beaucoup plus inquiétant c’est la tournure que prennent les choses puisque ce viticulteur va passer au tribunal le 24 février : on passe d’une affaire administrative qui devrait concerner la profession et l’administration à une affaire criminelle ou l’on va demander à un juge de trancher une question infiniment complexe sur laquelle il est incompétent."

Enfin, je suis d'accord sur l'institut qui héberge la pétition, comme disent les anglais c'est un peu "fishy", ce n'est pas très clair. Mais il est possible que la recherche de soutiens départementaux ou régionaux ait été compliquée par les tensions politiques très fortes qui peuvent parfois exister entre associations d'agriculteurs bios, chambres d'agriculture (et FNSEA) et Etat ... et que Giboulot ait sauté sur l'occasion quand on lui a proposé une tribune.

Rien n'est simple !
En tant que jardinière, j'ai toujours entendu dire qu'un traitement devait être préventif contre des maladies comme le mildiou, l'oïdium (genre bouillie bordelaise, soufre) mais jamais contre les insectes. L'insecticide doit être utilisé quand l'insecte est là, sinon ça ne sert à rien et ça pollue pour rien. J'aimerais bien savoir si avant de décider de ce traitement "préventif" on a vu les insectes en question sur le lieu de l'épandage? Il y a une ambiguïté quand on dit "traiter préventivement contre une maladie" dont un insecte est le vecteur. C'est du même style que le "vaccin contre le cancer du col de l'utérus" qui en fait est dirigé contre certains papillomavirus qui dans certains cas sont impliqués dans ce cancer, ou du traitement excessif par antibiotiques dont on voit les dégâts induits maintenant. Je crains la décision administrative sans rapport avec la réalité biologique (genre on applique à tout le département, parce que c'est le champ d'action du préfet et "par précaution"). J'aimerais avoir plus d'informations "techniques" sur le sujet, en dehors des polémiques bio pas bio. Ceci dit des études récentes ont montré les quantités inquiétantes de pesticides dans les vins en général.
Le professeur Joyeux est très réputé à Montpellier comme cancérologue, il a travaillé aussi avec le nutritionniste Seignalet http://fr.wikipedia.org/wiki/Nutrition_Seignalet et le journaliste Thierry Souccar sur l'alimentation.
Bon il a un défaut : il est très catho.
Votre article, Anne-Sophie, est troublant.

Si j’ai bien lu, vous instillez le doute quant aux motivations profondes des personnes qui soutiennent, à travers cette pétition, ce viticulteur.
Faut-il se méfier de cette pétition ? Ces gens ne sont-ils pas intéressés financièrement (industrie du complément alimentaire) ? Ne sont-ils pas sectaires (anti vaccination, anti-chimio), ne sont-ils pas extrémistes (homophobes), sulfureux (l’extrême droite n’est pas bien loin) ?
Bref pas clean (mais c’est quoi être clean ?)

Votre article semble alerter les personnes qui voudraient signer cette pétition : attention vous vous faites peut-être manipuler !

Mais objectivement : votre papier va démotiver vos lecteurs à signer cette pétition. Personne n’aime se retrouver associé à de “possibles” sectaires lobbyistes nauséabonds voir homophobes.

Donc vous affaiblissez les soutiens de ce viticulteur mais aussi les militants bio et mécaniquement vous renforcez ses ennemis (les adeptes de la révolution verte industrielle)

Est-ce ce que vous voulez ?
Si oui dites le.
Si non… N’est-ce pas très exactement ce que l’on appelle être l’idiot utile ? En renforçant, malgré soi, les rapports de domination actuels ?
Il parrait en effet que parmis ses homologues européens, le conseil de l'ordre des médecins français est un des plus aggressif contre les médecins pratiquant hors des sentiers battus.
Et si plus personne ne buvait de vin, ça réglerait tout, non ?

... suis déjà sortie....
Je ne sais qui a raison mais plus généralement, les citoyens se sentent tellement impuissants pour lutter contre les lobbie industriels, la finance, les Etats qui sont devenus les exécutants du marché ... vote trahi comme en 2005, propagande des médias où les vrais sujets d'avenir sont interdits pour faire place aux jeux, aux clics , la mise en troupeaux addictifs que .... quand une occasion se présente nombreux sont ceux qui s'engouffrent pour au moins quelques instants exister. C'est comme une soupape dans son monde d'enfermement de la pensée unique.
Merci Anne-Sophie.
voté
gamma
Il faut effectivement s'interroger sur les motivations de ces irresponsables qui mettent un frein aux progrès technologiques et aux avancées de la biotechnologie.
Des firmes comme Monsato participent à l'amélioration des conditions de vie des populations et notamment dans les pays où une population indolente refuse systématiquement de se convertir à l'agro-industrie.
Ces irresponsables sont les mêmes qui luttaient contre le nucléaire dans les années 70, le genre d'hurluberlus à refuser le taille-crayon, si nous les avions écoutés, nous en serions encore à tailler nos couteaux avec des crayons et réciproquement.
Bref, souhaitons que la justice de notre pays condamne cet individu et envoie un signal fort à tous ces altermondialistes défenseurs d'une agriculture soi-disant raisonnée qui produit des fruits et des légumes souvent diformes qui font peur à nos enfants, enfants qui bien heureusement, bénéficient de plus en plus, dans les établissements scolaires, de repas de qualité préparés dans des conditions sanitaires exemplaires par des firmes responsables.
D'utilité publique. Merci Anne-Sophie.
Merci pour cet article !

Une question à la volée pour un @sinaute qui aurait la réponse, quelle est la molécule qui était imposée par la préfecture (l'article parle d'un "insecticide naturel") ?

Une remarque sur la fin de l'article :
"Faut dire que c’est facile de sortir du cadre du Conseil : sur 217 000 praticiens, 9 000 sont considérés déviants". Déviant ? "Oui. On peut se faire épingler pour proposer des compléments alimentaires entre deux traitements de chimiothérapie".

Je ne sais pas à quoi A De Livois fait référence exactement, mais je vois fleurir via facebook des liens renvoyant vers des pages amalgamant à l'infini des phrases et résultats sortis de leur contexte qui cherchent à prouver que (en gros) "la chimio n'est pas efficace", et en gros qu'une vie saine et quelques vitamines sont bien plus bénéfiques que les poisons qu'on vous injecte. Ces discours sont dangereux et mensonger. Il n'y a aucun inconvénient à combiner les médecines "alternatives" et la médecine "traditionnelle" dans les cas de cancer, et si c'est ce que proposent les médecins en question il n'y a probablement rien à leur reprocher. Mais si le message incite le patient à se tourner vers un traitement uniquement à base de vitamines et autres, en rejetant la chimio, c'est à mon humble avis criminel.

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