105
Commentaires

Comme un suicide à La Poste

On sait qu'elle s'appelait Pauline.

Derniers commentaires

j'suis facteur, et j'hallucinais de ne voir que des "cadres se suicider"...

on m'avait prévenu qd j'suis rentré chez eux, l'insp du travail lui donne palme d'or de la pire entreprise de mon département
j'ai eu droit à 15 cdd sur une période de 3 ans avant mon embauche définitive (et encore j'ai menacé de passer le bonjour aux prud’homme...)
et si je suis une grande gueule (et parce que j'pétais un cable à voir leur mic-mac lamentable), peu de cdd le sont.... Du coup pour espérer l'embauche ils acceptent tout...sauter leur jour de repos, des dépassements d'horaire de fou (nous finissons à 14h00, certains sont rentré à 17h, 20h, bureau fermé... et pas un chef pour s'inquiéter, eux sont chez eux depuis 15h), se faire trimbaler de tournée en tournée sans aucune formation (juste un plan et encore faut le demander) les chefs qui "limite" te harcèlent qd tu refuses de te taper 2 jours de tournée en une seule fois...
et j'en passe...
depuis 1 an (ds notre bureau) ils ont mis en place le toyotisme... et perso c'est la goutte d'eau de trop... j'déconseille l'embauche dans notre entreprise...
prochaine restructuration en octobre... 2jours de repos par mois, 38h de travail par semaine...
vive la poste
Quelle triste nouvelle, je n'avais pas entendu ce cas de suicide.
85% du chiffre d'affaires de La Poste est généré par les administrations et les entreprises. Autrement dit, par des gens qui ont leurs propres soucis, autres que l'emploi des Postiers. Et qui peuvent être tentés d'aller voir ailleurs.
Et ils ont largement commencé. Le courrier papier est en déclin depuis des années, et ce n'est pas fini. La faute principalement à Internet. Moi le premier, j'ai renoncé à recevoir des documents dont je n'avais pas vraiment l'utilité sous forme papier. Mon agence ne m'a pas laissé le choix pour mes quittances de loyer. Ce n'est pas ici que je vais décrire tout ce qui est faisable par Internet comme transactions commerciales ou démarches administratives. Avec le remplacement des vieilles générations rétives à l'utilisation des nouvelles technologies par les jeunes générations nées avec, le courrier papier pourrait bien finir par devenir un produit de niche.
En outre, le courrier est totalement ouvert à la concurrence. La crise actuelle dissuade probablement les concurrents potentiels, car on n'en entend guère parler. Mais le risque pour La Poste existe.
Alors, je pense qu'elle a de solides arguments pour ne pas se permettre une politique d'embauche trop généreuse, qui renchérirait se coûts au risque de lui faire perdre des parts de marché supplémentaires. Néanmoins, le rapport Kaspar a préconisé l'embauche de 4 à 5000 Postiers supplémentaires. On verra bien...
Chaque époque croit subir une condition d'exception. En fait ce qui caractérise notre époque, plus que les conditions de travail difficiles, n'est-ce pas que la réponse soit le suicide? J'ai lu il y a longtemps un livre de Bukowski, j'aurai juré que le titre était "postman" mais ça m'a l'air d'avoir changé, où il raconte sa tournée impossible jamais finie dans les temps (et sa vie sexuelle d'alors bien sûr nanméo). Dans le film de Ken Loach j'aime bien le postier dépassé qui a mis tout son courrier à distribuer en attente dans le buffet chez lui.
Comme si on était éduqué à se déprécier au lieu d'être éduqué à ruer dans les brancards. On apprend à créer ses défenses psychologiques pendant l'enfance en en chiant un peu.
C'est la trempe qui fait la solidité de l'acier. On n'est un peu en sucre maintenant? Pas capable de se dévoiler pour demander de l'aide à nos proches, pas capable d'inventer des fuites autres que celle radicale du suicide. C'est ça l'autre question car les conditions de travail impitoyables, ce n'est pas nouveau.
Attention, ce n'est pas le même discours que de dire que c'est une question d'individu et non pas une question de conditions de travail.
Au contraire je trouve que ceux qui subissent ces conditions de travail insupportables devraient être capable de mettre un pain au gestionnaires gros malins vivant dans l'abstraction des chiffres, en leur disant "tu comprends ce qu'il te dit là, l'individu?".
J'en ai connu, Poisson, des "qui ont mis un pain dans la gueule de l'abruti de gestionnaire-supérieur-hiérarchique" qui leur demandait l'impossible... Dans le privé, c'est la porte illico... Dans ma boîte (semi-publique) le preneur de son à qui c'était arrivé s'est retrouvé en Conseil de Discipline... J'étais dans les Délégués du Personnel qui se battaient pour qu'il ne subisse aucune mesure disciplinaire car c'était un preneur de son qui avait fait, en CDD, tout ce que ses collègues en CDI avaient la trouille de faire (dont le Rwanda), et ça pour pouvoir payer la pension alimentaire pour son môme. Entendre l'argumentaire de la DRH (après qu'elle ait envoyé un des sbires recueillir des faux témoignages de soutien au chef de planning) m'avait vraiment mise en colère. Le médecin du travail avait pourtant raconté qu'il accueillait, au service médical, des gens qui craquaient, dépressifs, perdus, soumis au harcèlement de leur hiérarchie, surtout les CDD puisque précarisés... j'ai rajouté une couche en parlant du harcèlement sexuel, de sexisme... Dénégations outrées de la DRH ! Déni même. Des gens qui ne sortaient jamais de leur bureau, ne sont jamais partis en mission sur un terrain de guerre, qui avaient leur petite place de parking pour leur bagnole, au garage, comme les journalistes...
Quand j'ai commencé à travailler, en Suisse, mon boss me faisait peur car il hurlait tout le temps. J'avais 18 ans. Il me terrorisait tant que j'allais m'enfermer dans les chiottes pour pleurer. Je n'avais pas les armes pour me rebiffer intelligemment, je n'avais pas les mots surtout. C'est bien plus tard que je les ai connus.

Pour en revenir à mon histoire, le preneur de son a écopé d'une semaine "out" sans salaire bien sûr...
Tant pis si je trolle encore: Il faut insister sur ce climat étrange qui règne dans les administrations, celui du concours du meilleur esclave: le plus servile, celui qui a le plus intimement intériorisé sa servitude au point de la rendre vraiment volontaire. J'ai le souvenir de tel responsable syndical de lycée, par ailleurs très sympathique ( ce qui pour moi aggravait bien sûr son cas) qui se vantait de n'être jamais malade, de faire des heures sup non payées, et pestait contre ces conseils de classes qui ne duraient qu'une heure et demie au lie de trois. Le pire des DRH est celui que j'ai en moi et qui me ventriloque.
Dans le privé c'est pas mieux, maintenant personnelement, j'ai les mots, l'intelligence, et l'envie de me battre pour pouvoir faire mon travail comme je l'entends, et non pas comme ils voudraient qu'ils soit fait. Moi je sais ce que je vaux (ingénieur informatique) et je suis très loin d'avoir la paye que j'estime qui correspond a ce salaire, mais cela ne m'empeche pas de vivre correctement ma vie... Je pense que le bohneur ne se trouve pas dans la possession de bien materiel.
Moi je sais ce que je vaux (ingénieur informatique) et je suis très loin d'avoir la paye que j'estime

Eh bien justement, j'ai parlé de vous avec votre boss, il est persuadé qu'il vous paye 20% en trop et que 80% de votre salaire
actuel suffiraient largement à votre bonheur.
"Y a même encore de la marge!" a-t-il ajouté en me faisant un clin d’œil.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

« Au contraire je trouve que ceux qui subissent ces conditions de travail insupportables devraient être capable de mettre un pain au gestionnaires gros malins vivant dans l'abstraction des chiffres, en leur disant "tu comprends ce qu'il te dit là, l'individu?". »

Vas-y ! Essaye si tu es en situation de précarité.
En une ligne, Obliv', tu as écrit ce que j'ai mis 15 lignes à raconter ;o((...
Merci d'être si concise ;o)
Je me suis permis d'être lapidaire (et de faire une faute) en raison de ton commentaire étayé ! ;-)
C'est juste.
Je ne prône pas la violence non plus, c'était une image. J'ai hésité entre un pin et un paind'ailleurs.
Je regrette juste que ceux qui ont tort ne se remettent jamais en question et ceux qui ont raison s'autodétruisent.
Je voudrais donner plus de force à certains, mais il faudrait plus de doute à d'autres qui les écrasent de "flux tendus" de l'outil de travail: le salarié-objet calibré.
J'ai l'impression que les ambiances de travail n'ont pas beaucoup changé depuis 33 ans que je travaille. Et les récits de famille me font remonter encore plus loin. La dureté du travail n'est pas pire qu'avant. Ce qui caractérise notre époque est ce qui verrouille l'expression du refus. J'ai connu des gens non précaires qui ne s'autorisent pas non plus de faire valoir leur bon droit face à un pouvoir abusif, et qui se minent intérieurement. Si le groupe autour ne rentrait pas dans le jeu de dire "oui mais c'est un cas" et il faut l'éjecter et tout ira mieux pour tous. Notre imaginaire du monde parfait où tout le monde comprend tout et est à la hauteur fait du mal aussi, il n'y a pas que la coercition de la précarité qui agit.
Il est difficile de juger de l'évolution des conditions de travail par sa position personnelle.
Contrairement à toi, j'ai vu et reçu, et reçoit, témoignage d'une nette dégradation.

Je suis d'accord avec toi sur « donner de la force » à certains, mais ce qui est en jeu me parait moins dépendre
de profils psychologiques que de contextes. Ou plutôt de choix politiques, économiques.
En France, la précarisation est passée de 5,3 % à 11,7 % des actifs entre 1982 et 2010.
Le CDI est devenu plus fragile en raison de mesures tendant à le fragiliser (les ruptures de contrats sont plus aisées).

Le rapport de force employeur / employé est en faveur de l'employeur.

Quand on te fait comprendre à longueur de journée que tu n'es qu'une variable d'ajustement, que tu es interchangeable,
ça mine le moral.
Quand on divise pour mieux régner, ça peut créer de l'individualisme.
Quand on te donne des « objectifs » inatteignables, tu perds confiance.
Quand on te change de poste tous les deux mois, etc.

Alors, oui, se défendre, montrer qui c'est Raoul quand on t'exploite, d'accord, mais pas tout seul.

Et malheureusement, Pauline, elle, devait être bien seule face à sa précarité et ses conditions de travail.
Il y a probablement autre chose aujourd'hui, concernant le suicide : l'hyper médiatisation, qui rend cette fuite qui n'a rien de nouveau plus insupportable tant nous pouvons nous sentir menacés (quand bien même elle s'exprimait peut-être autrement auparavant dans diverses déchéances, puis une vie s'achevait à 40 ans sous la haute caution de dieu, pas le temps de rêver). On s'identifie, pour les plus en sucre, puis les matamores nous expliquent qu'il faut lutter. En quoi ils ont raison, mais la lutte des esclaves est-elle possible, hors les jacqueries, les révoltes sectorielles, les révolutions, les guerres ? Moi je veux bien, mais le système dominant, quel qu'il soit, est bien fait pour broyer les individus, les volontés. Il est totalitaire par nature choisie et construite par les détenteurs des pouvoirs, de bas en haut de l'échelle.

Tout ce que je vois là, avant toute avancée qui se gagnerait dans le sang, les larmes, la sueur et toutes ces inévitables constantes souffrances de la condition libre et non faussée de l'humain vient ensuite, c'est l'impuissance de l'individu, rendu à sa seule condition, écrasé par son individualité revendiquée et si destructrice de la nécessité sociale. Alors qui accuser : celui qui se laisse écraser, le sous-fifre qui détruit ses obligés ? Le patron ? Faut-il faire son autocritique en supposant qu'on serait l'oppresseur comme tous les autres si la situation nous y obligeait ? Comme on le dit trop souvent, l'expression me ferait rire si elle ne traduisait pas une forme d'impuissance, c'est plus compliqué que ça. Toi comprendre ? Moi rien comprendu à la dureté du temps, dommage...
Le travail n'a que peut de rapport avec un éventuel mal vivre d'une personne salariée. Le travail occupe la moitié de sa journée... Et cela n'aurait aucun impact sur sa psychée?

Quel foutage de gueule.

L'emploi, c'est à dire le travail subbordonné - Subbordonné au salaire qui donne au final un immense pouvoir au patronat - est la cause d'une immense souffrance sociale et énormément de maladies. Cela coute cher à la sécu... Très cher. La majorité des gens souffrent au travail. C'est juste un fait.

Mais, quand il s'agit de faire du profit, faire souffrir son prochain est licite et acceptable.

Revenu de base, voila une bonne aide pour lutter contre le suicide et la dépression...

PS: La France, premier consommateur d'anti-dépresseurs, et tout irait bien?
Humour noir:


Sur ce forum, vous n'êtes que des râleurs. Vous critiquez, mais vous ne faites RIEN. Surtout, vous n'êtes bien entendu jamais prêts à travailler pour vous sortir de votre situation.

La vie, tu l'aimes ou tu la quitte.



[sub]Matthieu S[/sub]
Complément d'information sur ce vaste sujet. Sujet qui n'est pas limité à la distribution de courriers sur support physique ou de colis.
Etre un "bon" ( ? efficace ? ) exploitant, c'est être un exploiteur..... Brèfle ;^) lisons :

http://www.mediapart.fr/journal/france/270213/chronopost-les-sous-traitants-se-disent-pris-la-gorge

.....et la sous-traitance dans d'autres domaines. Bonnes lectures.

[ ...le Duc d'Auge se pointa sur la plus haute tour de son châtiau pour considérer un tantinet soit peu la situation historique. Elle était plutôt floue. Deux Huns trempaient leurs pieds dans l'eau du rû voisin....

Raymond Q. -- de mémoire, donc avec des erreurs. --
Jadis on se moquait gentiment des agents des PTT, qu'on traduisait par Petit Travail Tranquile.
C'était avant la contre-révolution libérale.
Aujourd'hui à la poste comme ailleurs, on courre, on souffre et parfois on ne peut plus supporter la souffrance...
"Ces phrases, si elles ont été entendues par des syndicalistes, ont ensuite été adoucies, à coups de "souvent", dans le compte-rendu écrit du CA, comme le précise Libé, qui conclut: "la direction contestait hier ce récit" (des syndicalistes). On la comprend." , conclut l'article.

J'entends bien ce "On la comprend", et on dira tout aussi volontiers, cet écho renforçant dramatiquement la dérision : On ne la comprend pas. Pas du tout, à moins que la Poste n'ait changé ? Quelle drôle d'idée, hein...

Enfin, à chaque jour qui passe, nous renonçons à 24 h de notre vie. Pour la Poste et sa culture d'entreprise mondialisée, poursuivie par l'obligation de dégager... du bénéfice, de la rentabilité, de la compétitivité, de l'efficience, le renoncement finira par se voir comme étant total. Un vrai changement de "culture", dans lequel ni la missive d'amour, ni la topette de pinard, ni la variable d'ajustement n'ont plus d'intérêt, sinon à plus de 12% de bénéfice net d'impôt.

Ah,le bon temps des P&T, où quand tu aimais, tu pouvais rester pendu au téléphone durant des heures, dans la perspective d'une vie meilleure...
"Motif : je n'avais pas à pénétrer dans son domicile,"

Pfff les bras m'en tombent, c'est désespérant..
Merci d'exister, et bon courage pour la suite aux deux facteurs asinautes
merci Daniel, je suis moi aussi facteur "rural" dans cette entreprise qui a été un modèle pour la plupart des anciens postiers, cette négation de l'humain il faut la vivre au quotidien ... juste une anecdote : lors d'un retour de tournée tardif, du fait de l'assistance a une personne âgée que j'avais retrouvée allongée sur le dos, seule, à son domicile isolé dans la campagne, mon directeur d'établissement m'a clairement signifié que je n'étais pas dans mon rôle. Motif : je n'avais pas à pénétrer dans son domicile, ce que je fais chez cette personne, abonnée au journal local pour avoir cette seule visite quotidienne et ne pouvant se déplacer.
Il y a quelques années, on m'aurait félicité...
Cdlt
Très intéressant même. Merci.
Facteur à la campagne, et anciennement en CDD, je peux témoigner des conditions dans lesquelles sont traités les CDD : En effet, c'est sans pitié, pour une entreprise, certes dans un secteur ouvert à la concurrence, mais encore détenue en grande partie par l'Etat, c'est plutôt moche.
Les CDD sont formés trois jours, et se retrouvent seuls en tournée après. Avec le climat individualiste qui règne, déjà qu'il y a peu d'entraide entre les personnes embauchées, les CDD sont complètement laissés de côté, en commençant leur journée à 7h, ils partent en tournée parfois à plus de 11h, et rentrent à des heures pas possible, parfois plus de 17h (pas plus, après ça fait chier l'encadrante qui doit fermer le bureau), et n'ont même pas le temps de finir, alors ils doivent le lendemain reprendre tout ce qu'ils ont laissé de côté la veille (donc un bout de village) plus le courrier du jour. Un espèce de cercle vicieux du coup, qui pourrait être résolu par l'aide des autres facteurs. Ils n'ont pas de RTT, pas de vacances, cumulent parfois jusqu'à 4 ou 5 ans de CDD, alors que la loi limite à 18 mois ils me semblent, avant une embauche automatique.
Mais la Poste est au dessus des lois, elle transgresse à tour de bras, et personne ne dit rien, ne voit rien.
On nous donne des primes nous incitant à faire plus de ventes (ben oui, les anciens, ils vont pas refuser d'acheter des trucs à leur facteur, parfois leur ami), nous incitant à venir travailler même malades, sinon, la prime baisse...Elle supprime du personnel, réduit les effectifs de distribution, moins de facteur impliquant mécaniquement des tournées plus longues.
Mais il y a un impondérable : La baisse du trafic du courrier. Statistique invérifiable à notre niveau, elle nous est brandie à chaque fois comme la justification des coupes budgétaires, réductions d'effectifs, etc... Coupes budgétaires, comme par exemple, retarder au maximum l'entretien des voitures : je suis par exemple tombé en panne, mon embrayage à lâché, un jour en tournée, alors qu'on savait depuis 1 mois qu'il fallait le changer (mais mon encadrante m'a dit qu'on devait attendre "qu'il y ait un problème en tournée"). Résultat, une heure d'attente en pleine campagne, une dépanneuse pour la voiture endommagée.
Pour faire toujours plus d'économies, ils ont mis en place un système qui veut que le lundi et le mardi, il a y a moins de travail (en fait, c'est artificiel, le trafic moindre étant du à la rétention de courrier, notamment les publicités, pour une simple raison : les destinataires de ces publicités sont plus réceptifs en fin de semaine, le vendredi, et surtout le samedi). Cette baisse de trafic justifie l'éclatement d'une tournée par équipe, et le transfert du travail de distribution aux autres facteurs de l'équipe, soit une demie-heure de travail en plus. La même chose est appliquée à 8 semaines entières en été. Si vous vous demandez pourquoi vous n'avez jamais le même facteur, voilà pourquoi !

J'ai pensé que ça pourrait intéresser du monde de savoir les dessous de feu cette entreprise publique.
Mais doit-on réellement s'étonner de ce genre de dénis, qu'il émane de la poste semi privatisée ou de FT ?

C'est comme reprocher à des chroniqueurs ouvertement droitiers de s'offusquer des actions syndicales, ces gens sont dans leur rôle, comme nous tous.

Une entreprise "éthique", c'est comme une "guerre humanitaire", deux termes à la mode qui désignent plus qu'un mensonge, un dévoiement d'un cynisme sans fond de ce qui est à la base une vertu.
Ne pas prendre ceci en considération dans le cadre d'une analyse critique, c'est aussi une forme déni.

Une analyse systémique me paraît plus appropriée. Plutôt que de pendre des patrons voyous (là encore, ça procède de l'oxymore et du déni), on peut plutôt s'interroger sur la croissance du nombre de suicidés chez FT depuis sa privatisation. A partir du moment où constate ce corollaire, il est inutile de vouloir "moraliser" les entreprises privées, la morale n'étant en aucun cas une variable prise en compte dans les comptes, si ce n'est au département marketing pour s'acheter une conscience de façade susceptible d'augmenter encore les marges par effet d'attraction sur le consommateur lambda (comme le marketing de guerre et les changements sémantiques qui vont avec pour mieux la vendre, cette guerre, jusqu'à l'absurde, jusqu'à la mort transformée en "neutralisation" et le champ de bataille en "théâtre des opérations"', les publicités pour l'armée de terre allant jusqu'à parler de "partir à l'aventure" plutôt qu'au combat, etc, c'est sans fin).

Donc, repenser la notion même d'entreprise, en tant qu'institution, en tant que système d'organisation des individus et de production de valeur.
Je ne suis pas en train de vendre le tout nationalisé nécessairement, simplement, hormis ça et les scoop, notre imaginaire est un peu balisé en la matière...
Personnellement je viens de quitter mon boulot depuis lundi. Pour éviter peut être ce genre de chose (qui un jour pourra aussi prendre une forme de violence physique sur autrui). Ou de prendre des médocs.
J'ai coupé à la source.
Quand il n'y a pas d'espoir que ça change (ma SSII semble viscéralement construite pour mal faire), mieux vaut partir.
Bien sûr que par temps de neige, sur des routes de montagne, le temps de la tournée peut s'allonger démesurément. Chez nous, on sait que ce jour là, le facteur (une factrice en l'occurence) ne passera probablement pas. Et personne ne lui en voudra, nous aussi on est occupés à galérer sur des routes enneigées. Mais si elle est en CDD, possible qu'elle se force à passer quand même. Et c'est l'avantage des CDD: là où un salarié ordinaire ne se croit pas obligé de faire du zèle au détriment de sa vie, un CDD repousse plus loin les limites du supportable, avec le non-renouvellement en menace, avec en point de mire un CDI qui bien sûr ne vient jamais. Le CDD est un presse citron efficace. Dommage, il y a parfois, des... "effets collatéraux".

Je me suis abonnée à @si suite à une excelleente émission que vous aviez fait sur le thème de la souffrance au travail. Et il est vrai que ce thème revient de temps en temps, mais pas assez souvent selon moi: il s'agit en effet de nos vies, de celle de nos enfants, de celles de nos proches. Il s'agit, parfois aussi, de notre sécurité, quand ces intérims, ces CDD, ces absences non remplacées ont lieu dans un secteur sensible comme le nucléaire ou l'hôpital.

C'est toute une société qui se dégrade, pendant que quelques polichinelles occupent le terrain avec la complicité des nouveaux chiens de garde.
Hier, sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus (beaucoup plus intéressant quand Denisot n'y est pas), Florence Aubenas rappelait que personne n'avait évoqué d'hypothétiques "problèmes personnels" lorsque M. Bouazizi s'était immolé à Sidi Bouzid.
Bonjour
J'ai vécu le suicide d'un collègue de travail en 96 dans une entreprise qui fit la une il y a peu sur ce sujet.
Déjà à cette époque, la direction n'admettait pas que ce suicide résulte au moins en partie des conditions de travail… et pourtant nous fûmes nombreux à témoigner que la dégradation publique sans raisons (nous participions à cette réunion) d'un cadre supérieur irresponsable avait déclenché le processus. Ce collègue dévoué et travailleur avait pris cet affront en pleine figure et malgré notre support en fin de réunion, nous ne le revîmes plus jamais…
Rien n'a changé et les cimetières se remplissent de plus en plus.
Merci beaucoup pour ce terrifiant article. Je n'en aurais jamais entendu parler autrement...

C'est déjà un privilège d'avoir du travail aujourd'hui, on va pas non plus demander à pouvoir en vivre dignement!!
Ce matin,en "passant" sur europe 1,j'ai entendu le titre de la chronique à venir de madame Caroline Roux:"Mais jusqu'où ira la CGT".Evidemment je ne l'ai pas écoutée.Pour demain,je lui suggère un autre titre :"Et Jusqu'où ira le capitalisme ".Je n'ai pas beaucoup d'espoir.
Merci Daniel, maintenant comme personne veut s'en charger, vous allez l'ouvrir ce débat sur la santé au travail ! Il y a a mon avis tant de souffrance au travail a l'heure actuelle, que personne ne comprends pourquoi !

J'ai un élément de réponse : une phrase un peu toute faite, mais qui permet de commencer une reflexion :

"La rationnalisation des couts budgétaires ne tient pas compte des couts humains, et donc de la souffrance engendré par cette rationnalisation", je vous laisse rechercher mes anciens posts sur les forums divers, généralement ma pensée tourne autour de cette phrase.

Je pourrais dévellopper, mais ce n'est pas mon role (division du travail oblige-dixit Lordon), je n'ai pas le temps materiel, je travaille (au boulot), j'aurais surement du temps ce week-end aprés avoir digéré la grippe qui s'est emparé de mon corps.

Bien a vous les amis,
Darien
Et de plus, les magnifiques technocrates qui mènent ça à la baguette et avec une totale mauvaise foi, ont déjà commencé, ils vont donc continuer afin que ça empire, à sous-traiter la distribution de colis.

http://iphonespip.sudptt.org/spip.php?article32

Direkteur des Ressources Zumènes ! C'est quoi, Humain et Humaine ? Banna i connaissent pas!
La tendance toujours grandissante à constater que nos meneurs ne sont que d'inhumains irresponsables fait que j'en viens à sincèrement espérer que bientôt un "drame famillial" de grande ampleur enverra tous ses monstres dans un enfer similaire à celui qu'ils font vivre aux Paulines qui peuplent nos contrées.

Le ras-le-bol s'installe...
Et pourquoi donc mâme Michou un énième CDD pour distribuer du courrier ? La POste aurait eu connaissance du largage d'une bombe à neutrons dans le coin ? Plus de population, plus de lettres, plus de facteur, plus de salaires, plus de cotisations (c qu'ils appellent des chaaaarges...). Plus de CDI, ni de CDD d'ailleurs. Ze bonheur entrepreneurial. Un pignouf avait déjà tenté d se faire un maximum de fric en rêvant d'usines sans ouvriers.
Et si on se passait nous aussi de perdants revenants fous de rage de ne plus s déplacer avec trois avions, dont deux au cul de celui qui abrite sa toute petite personne ?
Bah quoi ? Qu'est-ce qu'il a dit de mal le chef de La Poste ?
Encore une malheureuse victime de cette mode des suicides, c'est tout !
Toute entreprise d'une certaine taille devrait se doter d'une cellule psychologique apte à accueillir tout suicidaire et l'amener à travailler sur son passage à l'acte. En cas d'echec, elle se chargerait d'organiser la division du travail de deuil de l'entourage.

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Offre spéciale
3 mois pour 3 € puis 5 € par mois

ou 50 € par an (avec 3 mois offerts la première année)

Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.