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Commentaires

Comme un suicide à La Poste

On sait qu'elle s'appelait Pauline.

Derniers commentaires

j'suis facteur, et j'hallucinais de ne voir que des "cadres se suicider"...

on m'avait prévenu qd j'suis rentré chez eux, l'insp du travail lui donne palme d'or de la pire entreprise de mon département
j'ai eu droit à 15 cdd sur une période de 3 ans avant mon embauche définitive (et encore j'ai menacé de passer le bonjour aux prud’homme...)
et si je suis une grande gueule (et parce que j'pétais un cable à voir leur mic-mac lamentable), peu de cdd le sont.... Du coup pour espérer l'embauche ils acceptent tout...sauter leur jour de repos, des dépassements d'horaire de fou (nous finissons à 14h00, certains sont rentré à 17h, 20h, bureau fermé... et pas un chef pour s'inquiéter, eux sont chez eux depuis 15h), se faire trimbaler de tournée en tournée sans aucune formation (juste un plan et encore faut le demander) les chefs qui "limite" te harcèlent qd tu refuses de te taper 2 jours de tournée en une seule fois...
et j'en passe...
depuis 1 an (ds notre bureau) ils ont mis en place le toyotisme... et perso c'est la goutte d'eau de trop... j'déconseille l'embauche dans notre entreprise...
prochaine restructuration en octobre... 2jours de repos par mois, 38h de travail par semaine...
vive la poste
Quelle triste nouvelle, je n'avais pas entendu ce cas de suicide.
85% du chiffre d'affaires de La Poste est généré par les administrations et les entreprises. Autrement dit, par des gens qui ont leurs propres soucis, autres que l'emploi des Postiers. Et qui peuvent être tentés d'aller voir ailleurs.
Et ils ont largement commencé. Le courrier papier est en déclin depuis des années, et ce n'est pas fini. La faute principalement à Internet. Moi le premier, j'ai renoncé à recevoir des documents dont je n'avais pas vraiment l'utilité sous forme papier. Mon agence ne m'a pas laissé le choix pour mes quittances de loyer. Ce n'est pas ici que je vais décrire tout ce qui est faisable par Internet comme transactions commerciales ou démarches administratives. Avec le remplacement des vieilles générations rétives à l'utilisation des nouvelles technologies par les jeunes générations nées avec, le courrier papier pourrait bien finir par devenir un produit de niche.
En outre, le courrier est totalement ouvert à la concurrence. La crise actuelle dissuade probablement les concurrents potentiels, car on n'en entend guère parler. Mais le risque pour La Poste existe.
Alors, je pense qu'elle a de solides arguments pour ne pas se permettre une politique d'embauche trop généreuse, qui renchérirait se coûts au risque de lui faire perdre des parts de marché supplémentaires. Néanmoins, le rapport Kaspar a préconisé l'embauche de 4 à 5000 Postiers supplémentaires. On verra bien...
Chaque époque croit subir une condition d'exception. En fait ce qui caractérise notre époque, plus que les conditions de travail difficiles, n'est-ce pas que la réponse soit le suicide? J'ai lu il y a longtemps un livre de Bukowski, j'aurai juré que le titre était "postman" mais ça m'a l'air d'avoir changé, où il raconte sa tournée impossible jamais finie dans les temps (et sa vie sexuelle d'alors bien sûr nanméo). Dans le film de Ken Loach j'aime bien le postier dépassé qui a mis tout son courrier à distribuer en attente dans le buffet chez lui.
Comme si on était éduqué à se déprécier au lieu d'être éduqué à ruer dans les brancards. On apprend à créer ses défenses psychologiques pendant l'enfance en en chiant un peu.
C'est la trempe qui fait la solidité de l'acier. On n'est un peu en sucre maintenant? Pas capable de se dévoiler pour demander de l'aide à nos proches, pas capable d'inventer des fuites autres que celle radicale du suicide. C'est ça l'autre question car les conditions de travail impitoyables, ce n'est pas nouveau.
Attention, ce n'est pas le même discours que de dire que c'est une question d'individu et non pas une question de conditions de travail.
Au contraire je trouve que ceux qui subissent ces conditions de travail insupportables devraient être capable de mettre un pain au gestionnaires gros malins vivant dans l'abstraction des chiffres, en leur disant "tu comprends ce qu'il te dit là, l'individu?".
Le travail n'a que peut de rapport avec un éventuel mal vivre d'une personne salariée. Le travail occupe la moitié de sa journée... Et cela n'aurait aucun impact sur sa psychée?

Quel foutage de gueule.

L'emploi, c'est à dire le travail subbordonné - Subbordonné au salaire qui donne au final un immense pouvoir au patronat - est la cause d'une immense souffrance sociale et énormément de maladies. Cela coute cher à la sécu... Très cher. La majorité des gens souffrent au travail. C'est juste un fait.

Mais, quand il s'agit de faire du profit, faire souffrir son prochain est licite et acceptable.

Revenu de base, voila une bonne aide pour lutter contre le suicide et la dépression...

PS: La France, premier consommateur d'anti-dépresseurs, et tout irait bien?
Humour noir:


Sur ce forum, vous n'êtes que des râleurs. Vous critiquez, mais vous ne faites RIEN. Surtout, vous n'êtes bien entendu jamais prêts à travailler pour vous sortir de votre situation.

La vie, tu l'aimes ou tu la quitte.



[sub]Matthieu S[/sub]
Complément d'information sur ce vaste sujet. Sujet qui n'est pas limité à la distribution de courriers sur support physique ou de colis.
Etre un "bon" ( ? efficace ? ) exploitant, c'est être un exploiteur..... Brèfle ;^) lisons :

http://www.mediapart.fr/journal/france/270213/chronopost-les-sous-traitants-se-disent-pris-la-gorge

.....et la sous-traitance dans d'autres domaines. Bonnes lectures.

[ ...le Duc d'Auge se pointa sur la plus haute tour de son châtiau pour considérer un tantinet soit peu la situation historique. Elle était plutôt floue. Deux Huns trempaient leurs pieds dans l'eau du rû voisin....

Raymond Q. -- de mémoire, donc avec des erreurs. --
Jadis on se moquait gentiment des agents des PTT, qu'on traduisait par Petit Travail Tranquile.
C'était avant la contre-révolution libérale.
Aujourd'hui à la poste comme ailleurs, on courre, on souffre et parfois on ne peut plus supporter la souffrance...
"Ces phrases, si elles ont été entendues par des syndicalistes, ont ensuite été adoucies, à coups de "souvent", dans le compte-rendu écrit du CA, comme le précise Libé, qui conclut: "la direction contestait hier ce récit" (des syndicalistes). On la comprend." , conclut l'article.

J'entends bien ce "On la comprend", et on dira tout aussi volontiers, cet écho renforçant dramatiquement la dérision : On ne la comprend pas. Pas du tout, à moins que la Poste n'ait changé ? Quelle drôle d'idée, hein...

Enfin, à chaque jour qui passe, nous renonçons à 24 h de notre vie. Pour la Poste et sa culture d'entreprise mondialisée, poursuivie par l'obligation de dégager... du bénéfice, de la rentabilité, de la compétitivité, de l'efficience, le renoncement finira par se voir comme étant total. Un vrai changement de "culture", dans lequel ni la missive d'amour, ni la topette de pinard, ni la variable d'ajustement n'ont plus d'intérêt, sinon à plus de 12% de bénéfice net d'impôt.

Ah,le bon temps des P&T, où quand tu aimais, tu pouvais rester pendu au téléphone durant des heures, dans la perspective d'une vie meilleure...
"Motif : je n'avais pas à pénétrer dans son domicile,"

Pfff les bras m'en tombent, c'est désespérant..
Merci d'exister, et bon courage pour la suite aux deux facteurs asinautes
merci Daniel, je suis moi aussi facteur "rural" dans cette entreprise qui a été un modèle pour la plupart des anciens postiers, cette négation de l'humain il faut la vivre au quotidien ... juste une anecdote : lors d'un retour de tournée tardif, du fait de l'assistance a une personne âgée que j'avais retrouvée allongée sur le dos, seule, à son domicile isolé dans la campagne, mon directeur d'établissement m'a clairement signifié que je n'étais pas dans mon rôle. Motif : je n'avais pas à pénétrer dans son domicile, ce que je fais chez cette personne, abonnée au journal local pour avoir cette seule visite quotidienne et ne pouvant se déplacer.
Il y a quelques années, on m'aurait félicité...
Cdlt
Attendez de voir dans quelques années...
Oh, un autre collègue ! Pour préciser ce que tu dis, je dirais que l'on est une entreprise de services, c'est-à-dire qu'on ne rend pas service aux gens, non non, on est payé par les entreprises pour distribuer leur courrier, on leur rend service à elles. Et donc, bien sûr, on ne peut pas se permettre de perdre 3 minutes par jour, pour dire bonjour aux personnes âgées seules, qui ne peuvent même pas se déplacer jusqu'à leur boîte aux lettres, pour aller chercher leur journal.

Heureusement, je ne connais aucun facteur qui suive ça à la lettre, on rends tous des services gratuits (pas bien ! Une perte pour l'entreprise !).
Si les facteurs ne suivent pas la règle à la lettre, comment voulez-vous que le courrier arrive à l'heure...

Bref, mes facteurs sont toujours sympa, et à chaque fois je m'en étonne, tellement cela devient presque étrange de rencontrer des travailleurs publics engagés et cordiaux. C'était pour moi la marque entre toute autre des serviteurs z'ailés de la Poste, disons dans mon enfance en tout cas. Me revient l'image de M. Fluhmann qui une fois en tout cas, m'avais véhiculé sur son porte bagage sur quelques dizaines de mètres. Ah, si papa savait ça, tralala... Et si la DRH l'avait appris, tu vois le tableau aujourd'hui.
Haha :)

Une petite précision cependant, les concours d'entrée à la poste n'existent plus depuis 15 ans, et le statut de fonctionnaire qui va avec. Nous sommes donc de plus en plus nombreux à être salariés (d'une entreprise privée je le rappelle). Et on ne le sait pas assez !
Juste pour préciser que tous les services publics fonctionnent dans la même logique que celle de La Poste. Pour expliquer la cordialité, surtout lorsque la personne en face n'est pas cordiale du tout et pense qu'il vaut mieux s'affirmer et hurler sur une personne débordée, sous-payée et souvent en heure supp' afin d'obtenir un service.
Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai entendu, surtout à l'heure du déjeuner, sur ce qui aurait dû être mon temps de pause, des invectives de la part de "contribuables", alors que j'aurais été censée avec mes collègues leur fermer les grilles au nez, parce qu'ils demandaient la lune ou me faisait part d'un contencieux qui ne se traitait pas dans nos services! Et je ne vous parle pas de ceux qui ne se contentaient pas d'insultes.
La justification du paiement du salaire afin de maltraiter ou de soutirer des services supplémentaires marche chez tout le monde, pas que les "méchants patrons". Et si je précisais pour quel service public je travaillais, vous seriez peut-être surpris que les gens se permettent une telle attitude et n'aient aucun respect. Peut-être.
Mouais, m'enfin s'il y a quelque années, comme vous dîtes, ces crétins de facteurs ruraux n'avaient pas refourgué à tours de bras des boites à lettres normalisé à tous leurs usagers juste pour grappiller quelques primes, vous ne vous retrouveriez pas aujourd'hui à n'avoir que ces même boites comme interlocuteurs pendant vos tournées.
Parce que mine de rien, la merde où vous êtes maintenant, c'est quand même vos prédécesseurs fonctionnaires qui ont grandement contribué à nous y mettre. Et ce n'est pas faute de les avoir avertis qu'à jouer aux cons avec la direction, elle n'allait pas se gêner pour les laisser gagner.

Signé, un ex-axdis (auxiliaire de droit public), ex-télégraphiste, ex-agent rouleur à la distribution, ex-manutentionnaire... (ex-prèposé en somme !) et certainement aussi ex-fonctionnaire, vu que ça fait trois ans que j'ai perdu le chemin du bureau de poste qu'on m'avait assigné après la fermeture de mon centre de tri... m'enfin je préfère être viré qu'être facteur, il y a des limites à tout, même pour un postier.

--
Certes, mais le problème actuellement est surtout la privatisation, impliquant un objectif de rendement, de bénéfice, de productivité en somme.C'est vraiment visible dans tous les ajustements dans la méthode de travail, les injonctions de la direction relayées par un encadrant local à vendre plus, à donner le colis à n'importe quel voisin pour éviter d'avoir à l'aviser, et ainsi devoir payer au guichet (qui est séparé de la distribution courrier/colis) une certaine somme par colis. le tout appuyé par une belle carotte, comme je le disais, une prime variable selon la réalisation de ces objectifs.
C'est un mal qui ronge de toute manière n'importe quelle grosse structure privée...
Le problème de la privatisation n'est pas récent, ça fait 25 ans qu'il est d'actualité et ça fait 25 ans qu'on à pas vu beaucoup de facteurs se bouger le cul pour répondre aux coups de butoir des différents gouvernements contre nos conditions de travail et contre le dépeçage des PTT.
Chouiner individuellement dans leur coin quand on touche à leur propre tournée, oui là j'en ai vu un paquet, par contre pour ce qui est de défendre le service public que nous étions et les personnels qui allaient avec, ben là je les cherche encore.
D'une profession qui a toujours, en grande majorité, voté FO., fallait pas s'attendre à de grandes vagues revendicatrices, m'enfin de là à n'avoir même pas les couilles de provoquer un clapotis dans une flaque d'eau...

Et pour en revenir au suicide de cette jeune femme, et dans son ensemble au problème et à la dégradation des conditions de travail des remplaçants à la distribution (qu'ils soient fonctionnaires, cdi, cdd ou intérimaires), les facteurs titulaires en sont autant responsables que la direction de La Poste.

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Rejeter la faute sur les victimes d'un système, la grande classe!
Votre commentaire, c'est limite comme si c'était la faute de cette jeune femme si elle n'avait pas bataillé contre de telles conditions! Les titulaires comme vous dites, sont souvent âgés et conscients qu'ils ne retrouveront jamais aucun travail s'ils se battent, ou craignent les conditions de travail s'ils se font mal voir. Si certains ne font preuve d'aucune empathie, la plupart sont conscients de se qu'il se passe et cela ne les réjouit pas.

Et oui, il y a des individus mécontents, et qui ne font qu'attendre de ne pas se jeter individuellement dans la gueule du loup, parce que si on est seul, on assume seul les conséquences qui ne seront quasiment jamais celles escomptées, au profit d'autres qui se seront montrés lâches jusqu'au bout, avec des raisons qui leur sont propres et qui sont malheureusement compréhensibles.
Si les gens avaient confiance en leur capacité à obtenir les choses,en leur propre pouvoir, en une forme de démocratie, on n'en serait pas là, à aucun niveau. Une poignée d'irréductibles qui n'ont pas de potion magique ne pourront s'en remettre qu'à leur propre chemin et ne changeront pas la totalité du destin des autres.
Vous savez lire ?
Où avez vous lu que je rejette la faute sur les remplaçants ?
M'enfin vous n'en êtes pas à une connerie près.
Les titulaires "âgés", comme vous dîtes, sont toujours fonctionnaires jusqu'à preuve du contraire (même s'ils ont accepté dans leur grande majorité, à titre personnel et contre des avantages pécuniaires, de troquer leur statut de fonctionnaire d'État contre un statut bâtard.), alors aller me sortir qu'ils ne se sont pas battus parce qu'ils avaient peur pour leurs emplois, c'est vraiment du grand n'importe quoi !

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Vous généralisez et votre propos est d'une extrême violence pour nombre d'entre nous ici. Quoi que vous puissiez avoir de sensé à relever dans la réalité de l'emploi dans la fonction publique ou dans le privé, ça en devient irrecevable, et vous manquez votre but (auprès donc des miséreux et des faibles d'esprit (!), hein, qui se prennent en plus votre colère). Encore heureux que vous ne vous étonniez pas de n'être pas compris. En tout cas, des foules d'employés serrent les dents en priant chaque jour n'être pas mis au rencard, subissant parfois une souffrance à rendre dingue. Vous attendiez de fiers combattants, dont vous êtes peut-être un utile représentant, vous voici méprisant les victimes du système, et le lecteur qui comme moi s'intéresse aux avis de Synapse par exemple: ne vous étonnez pas non plus de ce que le terme de connerie que vous lui jetez à la figure me semble également adressé. Ça ne va pas être facile d'avancer.
Extrême violence... oui tout à fait, elle est à la mesure de toutes les occasions gâchées et de toutes les luttes que nous aurions pu gagner si nous avions fait montre d'un peu de solidarité et de cohésion entre nous.

Et pour ce qui est de généraliser, mouais pourquoi pas... m'enfin :
Rappelez moi quel pourcentage d'agents de la distri dans les grèves, manifs et autres mouvements pour lutter contre les réformes et la privatisation aux PTT depuis 25 ans ?
Allez, pour vous aider, nous dirons 20% de postiers en moyenne sur 25 ans, à cela nous retrancherons, à la louche, 80 à 90% d'agents du service général (BP maintenant) et des centre de tri... hum, je préfère vous laisser faire le calcul, le résultat me donne la cafard... pas sûr que je généralise beaucoup sur la non-combativité des facteurs concernant leurs environnements et conditions de travail.
Et ne venez pas me ressortir les sempiternelles peurs de la perte d'emplois et du chômage pour excuser votre inaction, dans les années 90, quand le plus gros de la casse a été effectué, nous étions pratiquement tous encore fonctionnaires d'État.

Et non, je ne méprise pas les victimes du système, ces victimes je les connais et je les estime parce que j'ai partagé leur merde pendant de nombreuses années et qu'elles m'ont sorti de la mienne plus souvent qu'à leur tour ; ces victimes je les connais et je les estime parce que j'ai partagé leurs vies autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du boulot et des bureaux ; ces victimes je les connais parce que je les aie écoutées et défendues pendant 11 ans de représentation syndicale.
Qui a du mépris ici pour les agents contractuels et intérimaires ?
Moi ou ceux qui leur reprochent encore de n'être pas monté à Paris ?
Moi ou ceux qui passivement ont accepté la destruction des volants titulaires et des brigades départementales et leur remplacement par des "viviers" (comme on dit maintenant) de contractuels corvéables à merci et appelables à toutes heures... moi ou ceux qui y voyaient et y voient encore leurs intérêts pour leurs congés et leurs putains de RTT ?

Alors oui, j'ai du mépris pour des agents titulaires qui se permettent de venir chialer en comparant leur sort à celui de la plèbe de La Poste
Oui, j'ai du mépris et de la haine contre ceux qui, par leurs inactions, leurs intérêts personnels ou leurs connivences avec nos bons maîtres, ont permis qu'une jeune femme perde la vie.
Oui, j'ai de la haine pour ce que nous sommes, haine de penser que dans un local où plus de quarante personnes se côtoient, pas une seule n'est éprouvée le besoin de lui venir en aide.

--
[quote=cugel]Rappelez moi quel pourcentage d'agents de la distri dans les grèves, manifs et autres mouvements

Bah, sans parler de la Poste (j'étais fonctionnaire territoriale), j'en ai fait des grèves et des manifs qui débouchent sur rien, je suis sûre que les processions au Saint Sacrement de mon enfance étaient plus efficaces. Quand, au niveau du syndicat, on a voulu parler de la souffrance au travail, ça a été proprement noyé dans d'autres soucis autrement plus importants, la prime de chépakoi et les droits à la retraite. Pas complètement hors sujet, hein, puisqu'il s'agit d'indemniser ta souffrance, et de te faire rêver du moment où tu pourras te barrer enfin.

Les cadres que nous étions prenaient la question par le "mauvais" bout, puisqu'il ne s'agissait pas de dénoncer le vilain parano malade la tête qui faisait de nos vies un enfer, mais de pointer tout un système de surcroît de travail (les cadres qui changeaient de job sans être remplacés et qui se trouvaient à assumer leur ancien boulot en plus du nouveau, les usagers de plus en plus agressifs et culpabilisants vu le peu de réponses concrètes qu'on pouvait leur apporter, les choses qu'on était "obligés" de faire à contre-coeur, à contre-éthique. On nous parlait de "management" pour nous faire oublier que c'étaient des êtres humains qu'on "gérait". Et le syndicat ne nous offrait aucun espace pour y réfléchir. Voire nous le refusait par abstention de réponse.

Ma cotisation syndicale était prélevée automatiquement, je n'ai jamais fait le pas d'y mettre fin, mais chaque fois que je recevais le reçu en fin d'année, je me disais "tout ça pour ça!".
J'approuve violemment ce message de Cultive son jardin. Je pense qu'à la lumière de ce qu'est devenue la CFDT, un grand débat sur ce forum s'impose sur les fonctions avouées et inavouables du syndicalisme en France. Le débat prochain sur la représentativité des syndicats en fournira l'occasion. La gauche ne peut plus se permettre d'être bête.
Très intéressant même. Merci.
Facteur à la campagne, et anciennement en CDD, je peux témoigner des conditions dans lesquelles sont traités les CDD : En effet, c'est sans pitié, pour une entreprise, certes dans un secteur ouvert à la concurrence, mais encore détenue en grande partie par l'Etat, c'est plutôt moche.
Les CDD sont formés trois jours, et se retrouvent seuls en tournée après. Avec le climat individualiste qui règne, déjà qu'il y a peu d'entraide entre les personnes embauchées, les CDD sont complètement laissés de côté, en commençant leur journée à 7h, ils partent en tournée parfois à plus de 11h, et rentrent à des heures pas possible, parfois plus de 17h (pas plus, après ça fait chier l'encadrante qui doit fermer le bureau), et n'ont même pas le temps de finir, alors ils doivent le lendemain reprendre tout ce qu'ils ont laissé de côté la veille (donc un bout de village) plus le courrier du jour. Un espèce de cercle vicieux du coup, qui pourrait être résolu par l'aide des autres facteurs. Ils n'ont pas de RTT, pas de vacances, cumulent parfois jusqu'à 4 ou 5 ans de CDD, alors que la loi limite à 18 mois ils me semblent, avant une embauche automatique.
Mais la Poste est au dessus des lois, elle transgresse à tour de bras, et personne ne dit rien, ne voit rien.
On nous donne des primes nous incitant à faire plus de ventes (ben oui, les anciens, ils vont pas refuser d'acheter des trucs à leur facteur, parfois leur ami), nous incitant à venir travailler même malades, sinon, la prime baisse...Elle supprime du personnel, réduit les effectifs de distribution, moins de facteur impliquant mécaniquement des tournées plus longues.
Mais il y a un impondérable : La baisse du trafic du courrier. Statistique invérifiable à notre niveau, elle nous est brandie à chaque fois comme la justification des coupes budgétaires, réductions d'effectifs, etc... Coupes budgétaires, comme par exemple, retarder au maximum l'entretien des voitures : je suis par exemple tombé en panne, mon embrayage à lâché, un jour en tournée, alors qu'on savait depuis 1 mois qu'il fallait le changer (mais mon encadrante m'a dit qu'on devait attendre "qu'il y ait un problème en tournée"). Résultat, une heure d'attente en pleine campagne, une dépanneuse pour la voiture endommagée.
Pour faire toujours plus d'économies, ils ont mis en place un système qui veut que le lundi et le mardi, il a y a moins de travail (en fait, c'est artificiel, le trafic moindre étant du à la rétention de courrier, notamment les publicités, pour une simple raison : les destinataires de ces publicités sont plus réceptifs en fin de semaine, le vendredi, et surtout le samedi). Cette baisse de trafic justifie l'éclatement d'une tournée par équipe, et le transfert du travail de distribution aux autres facteurs de l'équipe, soit une demie-heure de travail en plus. La même chose est appliquée à 8 semaines entières en été. Si vous vous demandez pourquoi vous n'avez jamais le même facteur, voilà pourquoi !

J'ai pensé que ça pourrait intéresser du monde de savoir les dessous de feu cette entreprise publique.
Mais doit-on réellement s'étonner de ce genre de dénis, qu'il émane de la poste semi privatisée ou de FT ?

C'est comme reprocher à des chroniqueurs ouvertement droitiers de s'offusquer des actions syndicales, ces gens sont dans leur rôle, comme nous tous.

Une entreprise "éthique", c'est comme une "guerre humanitaire", deux termes à la mode qui désignent plus qu'un mensonge, un dévoiement d'un cynisme sans fond de ce qui est à la base une vertu.
Ne pas prendre ceci en considération dans le cadre d'une analyse critique, c'est aussi une forme déni.

Une analyse systémique me paraît plus appropriée. Plutôt que de pendre des patrons voyous (là encore, ça procède de l'oxymore et du déni), on peut plutôt s'interroger sur la croissance du nombre de suicidés chez FT depuis sa privatisation. A partir du moment où constate ce corollaire, il est inutile de vouloir "moraliser" les entreprises privées, la morale n'étant en aucun cas une variable prise en compte dans les comptes, si ce n'est au département marketing pour s'acheter une conscience de façade susceptible d'augmenter encore les marges par effet d'attraction sur le consommateur lambda (comme le marketing de guerre et les changements sémantiques qui vont avec pour mieux la vendre, cette guerre, jusqu'à l'absurde, jusqu'à la mort transformée en "neutralisation" et le champ de bataille en "théâtre des opérations"', les publicités pour l'armée de terre allant jusqu'à parler de "partir à l'aventure" plutôt qu'au combat, etc, c'est sans fin).

Donc, repenser la notion même d'entreprise, en tant qu'institution, en tant que système d'organisation des individus et de production de valeur.
Je ne suis pas en train de vendre le tout nationalisé nécessairement, simplement, hormis ça et les scoop, notre imaginaire est un peu balisé en la matière...
Personnellement je viens de quitter mon boulot depuis lundi. Pour éviter peut être ce genre de chose (qui un jour pourra aussi prendre une forme de violence physique sur autrui). Ou de prendre des médocs.
J'ai coupé à la source.
Quand il n'y a pas d'espoir que ça change (ma SSII semble viscéralement construite pour mal faire), mieux vaut partir.
Bien sûr que par temps de neige, sur des routes de montagne, le temps de la tournée peut s'allonger démesurément. Chez nous, on sait que ce jour là, le facteur (une factrice en l'occurence) ne passera probablement pas. Et personne ne lui en voudra, nous aussi on est occupés à galérer sur des routes enneigées. Mais si elle est en CDD, possible qu'elle se force à passer quand même. Et c'est l'avantage des CDD: là où un salarié ordinaire ne se croit pas obligé de faire du zèle au détriment de sa vie, un CDD repousse plus loin les limites du supportable, avec le non-renouvellement en menace, avec en point de mire un CDI qui bien sûr ne vient jamais. Le CDD est un presse citron efficace. Dommage, il y a parfois, des... "effets collatéraux".

Je me suis abonnée à @si suite à une excelleente émission que vous aviez fait sur le thème de la souffrance au travail. Et il est vrai que ce thème revient de temps en temps, mais pas assez souvent selon moi: il s'agit en effet de nos vies, de celle de nos enfants, de celles de nos proches. Il s'agit, parfois aussi, de notre sécurité, quand ces intérims, ces CDD, ces absences non remplacées ont lieu dans un secteur sensible comme le nucléaire ou l'hôpital.

C'est toute une société qui se dégrade, pendant que quelques polichinelles occupent le terrain avec la complicité des nouveaux chiens de garde.
Hier, sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus (beaucoup plus intéressant quand Denisot n'y est pas), Florence Aubenas rappelait que personne n'avait évoqué d'hypothétiques "problèmes personnels" lorsque M. Bouazizi s'était immolé à Sidi Bouzid.
Bonjour
J'ai vécu le suicide d'un collègue de travail en 96 dans une entreprise qui fit la une il y a peu sur ce sujet.
Déjà à cette époque, la direction n'admettait pas que ce suicide résulte au moins en partie des conditions de travail… et pourtant nous fûmes nombreux à témoigner que la dégradation publique sans raisons (nous participions à cette réunion) d'un cadre supérieur irresponsable avait déclenché le processus. Ce collègue dévoué et travailleur avait pris cet affront en pleine figure et malgré notre support en fin de réunion, nous ne le revîmes plus jamais…
Rien n'a changé et les cimetières se remplissent de plus en plus.
Merci beaucoup pour ce terrifiant article. Je n'en aurais jamais entendu parler autrement...

C'est déjà un privilège d'avoir du travail aujourd'hui, on va pas non plus demander à pouvoir en vivre dignement!!
Ce matin,en "passant" sur europe 1,j'ai entendu le titre de la chronique à venir de madame Caroline Roux:"Mais jusqu'où ira la CGT".Evidemment je ne l'ai pas écoutée.Pour demain,je lui suggère un autre titre :"Et Jusqu'où ira le capitalisme ".Je n'ai pas beaucoup d'espoir.
Merci Daniel, maintenant comme personne veut s'en charger, vous allez l'ouvrir ce débat sur la santé au travail ! Il y a a mon avis tant de souffrance au travail a l'heure actuelle, que personne ne comprends pourquoi !

J'ai un élément de réponse : une phrase un peu toute faite, mais qui permet de commencer une reflexion :

"La rationnalisation des couts budgétaires ne tient pas compte des couts humains, et donc de la souffrance engendré par cette rationnalisation", je vous laisse rechercher mes anciens posts sur les forums divers, généralement ma pensée tourne autour de cette phrase.

Je pourrais dévellopper, mais ce n'est pas mon role (division du travail oblige-dixit Lordon), je n'ai pas le temps materiel, je travaille (au boulot), j'aurais surement du temps ce week-end aprés avoir digéré la grippe qui s'est emparé de mon corps.

Bien a vous les amis,
Darien
Et de plus, les magnifiques technocrates qui mènent ça à la baguette et avec une totale mauvaise foi, ont déjà commencé, ils vont donc continuer afin que ça empire, à sous-traiter la distribution de colis.

http://iphonespip.sudptt.org/spip.php?article32

Direkteur des Ressources Zumènes ! C'est quoi, Humain et Humaine ? Banna i connaissent pas!
La tendance toujours grandissante à constater que nos meneurs ne sont que d'inhumains irresponsables fait que j'en viens à sincèrement espérer que bientôt un "drame famillial" de grande ampleur enverra tous ses monstres dans un enfer similaire à celui qu'ils font vivre aux Paulines qui peuplent nos contrées.

Le ras-le-bol s'installe...
Et pourquoi donc mâme Michou un énième CDD pour distribuer du courrier ? La POste aurait eu connaissance du largage d'une bombe à neutrons dans le coin ? Plus de population, plus de lettres, plus de facteur, plus de salaires, plus de cotisations (c qu'ils appellent des chaaaarges...). Plus de CDI, ni de CDD d'ailleurs. Ze bonheur entrepreneurial. Un pignouf avait déjà tenté d se faire un maximum de fric en rêvant d'usines sans ouvriers.
Et si on se passait nous aussi de perdants revenants fous de rage de ne plus s déplacer avec trois avions, dont deux au cul de celui qui abrite sa toute petite personne ?
Bah quoi ? Qu'est-ce qu'il a dit de mal le chef de La Poste ?
Encore une malheureuse victime de cette mode des suicides, c'est tout !
Toute entreprise d'une certaine taille devrait se doter d'une cellule psychologique apte à accueillir tout suicidaire et l'amener à travailler sur son passage à l'acte. En cas d'echec, elle se chargerait d'organiser la division du travail de deuil de l'entourage.

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