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Chantal Sébire, chronique médiatique d'une mort annoncée

Comment filmer une femme qui va mourir, et qui veut mourir ?

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L'émission passée sur Zone Interdite ne trahit pas, je pense, les intentions de Chantal Sébire et les réactions de ses proches.

L'attitude de Chantal Sébire m'a bien sûr émue, mais aussi interloquée. J'ai eu le sentiment qu'elle n'a pas suivi la courbe habituelle Dénégation-Colère-Tristesse-Acceptation, et qu'elle est restée sur la colère. D'un côté cela lui a permis de garder toute son énergie pour faire passer le message qu'elle souhaitait, mais d'un autre côté je crois que cela lui a fait prendre des options qui lui ont coûté une telle somme de douleurs physiques que l'on peut se demander si le jeu en valait la chandelle.
Mon impression est que Chantal était très en colère contre le corps médical en général et que, puisqu'on lui avait annoncé que cette maladie était incurable, elle ne souhaitait pas non plus effectuer les actes chirurgicaux qui auraient permis aux déformations crâniennes (c'est à dire aux douleurs qui leurs sont associées) de ne pas atteindre de telles proportions. Lors de l'émission, il était clair qu'elle refusait les soins palliatifs, et qu'elle a refusé également de voir des médecins spécialistes que le gouvernement souhaitait qu'elle consulte.

Elle serait morte de toute façon, c'est vrai. Mais était-il nécessaire de transformer ses dernières années en martyr? Est-ce que ce martyr même lui offrait une revanche sur cette vie qui l'abandonnait avant l'heure?

Sommes-nous en face de l'apparition d'un nouveau "dolorisme" comme pendant agnostique à la philosophie de la "douleur rédemptrice" chère à l'église catholique?

En Suisse (mon pays) il n'y a pas non plus de loi pour autoriser l'euthanasie active. Pourquoi faire une loi générale, alors que chaque cas est éminemment individuel. Pourquoi faire une lois alors que, quotidiennement, l'euthanasie active est pratiquée dans les hôpitaux simplement en augmentant les doses de certains médicaments anti-douleurs ou en débranchant les machines. Bien quexistent en Suisse Exit et Veritas, ce n'est pas la ruée vers le suicide assisté. Il est tout à fait normal de laisser ce choix à chaque individu. L'organisation Exit (à laquelle je cotise depuis longtemps) et Dignitas (la seule assistant les malades venant de l'étranger) aident les personnes incurables désireuses de mourir, selon des protocoles précis.
Ma mère cotisait aussi à Exit ... lorsqu'elle a eu son cancer du poumon, elle s'est mise à aimer la vie beaucoup plus qu'avant, et elle a décidé finalement de ne pas faire appel à leurs services. Elle a passé ses derniers mois dans une maison de soins palliatifs qui lui a permis de vivre dans un relatif apaisement et sans trop de douleurs jusqu'à la fin. Je voudrais ajouter que morphine ne rime pas obligatoirement avec état semi-comateux. Nous avons pu communiquer avec ma mère jusqu'à son dernier jour.

Sylvaine.
Chantal est morte, elle a décidé contre la loi, de ne plus souffrir. Cette Dame pour l'avoir suivi dans ce combat à la télévision, contre le poids de notre culture Chrétienne, m'a ému !!!!, par la force de ses convictions, de ses arguments, de sa décision, de son esprit vif.

Je souhaite à ceux lui ayant refusé le suicide assisté, les mêmes souffrances que celles endurées par Chantal. Ou est la Charité Chrétienne ou plus simplement Humaine ???!!!.

Adieu Chantal, j'entends un signe de votre part !!!!!!: dites - nous si les Hommes sont plus compréhensifs la-haut, à la souffrance des gens ??!!!
je pense que vous auriez pu vous abstenir de mettre en ligne les images m6 sortit de leur contexte (même si vous les rappeler) ce reportage n'a malheureusement servi a rien si ce n'est de faire de l audience a m6 car la loi est et sera tel qu'elle est aujourd'hui tant qu'il y auras des politiciens a la tête du gouvernement qui sont juste là pour défendre leur propre intérêt et non ceux des citoyens qu'ils sont censé représenter...


:-(
Vous ne pouvez pas avoir Antoine Robin ou Alex Badin sur le plateau de demain ? Trop tard, n'est-ce pas ? C'aurait été vraiment bien.Merci tout de même d'aborder ce sujet
Moi non plus je ne peux pas regarder la vidéo, je n'ai même jamais vu le visage de Chantal Sébire jusqu'à ce jour, juste entr'aperçu.
Ca ne change rien à mon intérêt profond sur le problème de l'euthanasie en France.
Je suis d'accord avec Dubus. On manque le débat de fond, tout est concentré sur la forme. Et Chantal Sébire a su en jouer, son plan était prévu depuis longtemps, elle est même allée jusqu'à se sacrifier lorsque toute la presse et la télé étaient braquées sur elle. Un beau geste diront certains...
En tout cas je pense que ce reportage, et ces scènes "dures" que M6 a diffusé, ne pourra rien apporter au débat actuel. Certes on nous montre le calvaire, la souffrance de sa vie, mais on rate complètement la question éthique du droit à la mort. Le journaliste a beau se défendre, en disant que son reportage est fort, que la famille de Chantal Sébire l'a trouvé bon, qu'il soulève une question de fond, etc., mais ça reste par définition du voyeurisme pur et dur, saupoudré d'un commentaire moralisateur et pseudo-pertinent.

Comme dit dans la BD de Hurluberlu, je pense que parfois le droit de ne pas savoir devrait être plus utilisé...
Personnellement, je n'ai pas eu le courage ni l'envie de cliquer sur play pour voir les vidéos de l'émission de M6. Je ne peux donc juger du travail journalistique effectué, mais je me demande comme Gérard Dubus (qui a l'avantage de ne travailler que par écrit) si la médiatisation eût été la même si sa maladie n'avait pas été aussi monstrueusement visible (faisant ainsi appel au voyeur enfoui en chacun de nous). Et cela me gène d'autant plus qu'en jouant à ce point sur le pathos de la situation de Chantal Sébire, en montrant la déformation de son visage dans ses moindres détails, on joue bien trop sur l'émotion sur un sujet qui mériterait qu'on la laisse de côté pour développer une réflexion la plus sereine possible. Je ne suis pas un spécialiste de bio-éthique, et je n'ai aucune position arrêtée sur la question difficile de l'euthanasie, mais je crains qu'en jouant sur l'horreur et l'émotion conséquente du spectateur on rende finalement un bien mauvais service à cette difficile question éthique.

Surtout, en faisant appel à un voyeurisme somme toute assez morbide —"le best of des dernières semaines de vie d'une malade en phase terminale comme si vous y étiez"—, on adopte une position éthique assez douteuse. Le problème de penser l'euthanasie, c'est qu'il n'y a que des cas particuliers, et qu'il faut savoir pourtant se détacher de la difficulté de chacun de ces cas pour penser une résolution plus générale.

Enfin je dois dire que je ne suis parfois pas loin de partager la position moins conformiste de certains face au cas de Mme Sébire.

Hurluberlu
Dan,
Le courageux...
Madeleine

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