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Cannabis, les pour, les contre, et les autres

Aie. Situation désastreuse pour un chroniqueur matinaute

Derniers commentaires

Voici un article intéressant sur Rue 89

http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/10/16/moi-fumeur-et-acheteur-de-cannabis-bien-place-pour-vous-en-parler-236229

Bonne lecture

Bien à vous
"La trouille de la réplique de la droite." (Daniel Schneidermann)

Il y a plutôt une simple évidence tactique : pas donner du grain à moudre à l'UMP au moment où ils se bouffent entre eux et sont prêts à toutes les surenchères, en vue de leur congrès UMP. Un buzz est si vite parti...

Retour sur le buzz "plaidoyer" Peillon dépénalisation
Si vous ne connaissez pas de consommateur de cannabis qui ait fait de la prison, j'en suis.
Après deux mois de "préventive" (c'te bonne blague): une torture comme une autre pour me faire donner
des informations que j'étais censé détenir (ça n'a pas marché!). On m'a condamné à dix mois de prison ferme
pour m'apprendre à leur résister et n'avoir pas voulu baisser les yeux ni me mettre à genoux devant
l'incompétence, la morgue et la suffisance dont peuvent faire preuve certains acteurs judiciaires qui prétendent
représenter la société mais ne représentent qu'eux mêmes.
Pour infos la situation du droit des citoyens à la Santé Publique et la fracture sanitaire : Alerte de Médecins du Monde

UFC que choisir sur la fracture sociale et sanitaire : Fracture sociale et sanitaire en France

Plus généralement les problèmes quotidiens au tiers-monde mais qui arrivent chez nous "Le quart-monde" à notre porte : La faim par la spéculation et la pauvreté dans le quart-monde

A suivre .....
Jean-Marc Ayrault dit :

« Par contre, il y a une campagne à mener, et d'abord à l'école, contre la consommation excessive parce que c'est dramatique. »

Il tient vraiment à passer pour un bisounours, Jean-[s]François[/s]-Marc de Nantes ! Parce que s’il connaissait un peu mieux les ados, il saurait que plus il y a de risque plus ils y vont à donf !

Et il ajoute :

« Nous mènerons la bataille contre les trafiquants ».

Mon pauvre, ça fait des années qu’elle dure, cette bataille (enfin, que dure son affichage, parce qu’en réalité…) et on voit le résultat : à peu de choses près, rien ! Et cela pour au moins deux raisons :

- Cette économie souterraine fait vivre des banlieues qui sans ça seraient dans une misère dix fois plus grande. Et un misère dix fois plus grande, qui sait, pourrait engendrer des révoltes sanglantes.

- Et où s’approvisionneraient les merdeux des Puissants cités plus haut ?
"le cannabis (répliquent les contre) provoque de graves troubles mentaux"
est-ce que les hollandais sont gravement troublés? mais de qui se moque-t-on?
manque de grands absents au débat dont le sujet en dehors du canabis est peut être l'addiction en tant que telle et la multiplication des dépendances. La vente du tabac n'est pas interdite, et l'augmentation de son prix n'en baissera pas la consommation pour autant. Un avantage par rapport au cannabis: il rapporte à l'Etat!! Le trafic de drogue de quelque ordre qu'il soit ne lui rapporte rien, mais beaucoup à cette criminalité organisée multinationalement comme celle de tant d'autres portant sur les fruits défendus.
Quelle différence font ceux que scandalisent l'hypothèse d'une légalisation de cette drogue entre le trafic de drogues, le trafic d'oganes, l'abus de pouvoir des industries pharmaceutiques qui produisent certains poisons, la mainmise de monsanto et des industries agroalimentaires transnationales sur l'environnement agricole niant à chacun l'égalité et le droit élémentaires à l'alimentation? Affamer des populations entières en spéculant sur leurs terres agricoles, c'est moins nocif moins mortelle,que le trafic de drogue? Spéculer sur la rareté de denrées de première nécessité est pourtant "légal". Comme quoi la marge entre la dépénalisation et la pénalisation reste un no mans's land très controversé qui permet de reporter à "plus tard" les vraies questions. De ces choix autrement plus décisifs dans une seule addiction bienfaisante et légitime: le courage d'assumer et de nous impliquer dans une citoyenneté qui ne se limite pas à des discours, du "je veux" ou "je ne veux pas" "ça" mais plutôt "nous voulons cela" et "cela" fait loi parce que les citoyens sont la légitime défense d'une démocratie. La dope et les trafics annexes sont possibles sur la base de ces interdits qui finissent par en confondre beaucoup pour nous enfumer et nous faire oublier l'essentiel. Merci à Daniel de nous réveiller chaque matin pour avoir l'esprit plus clair avant que la fumée absorbe la journée
Au passage, je vous signale que le red bull est autorisé alors qu'il a pas mal de morts à sona ctif! Le canabis n'a encore tué personne que je sache...
Près de trente que je fume (la dernière fois c'était durant les vendanges, 15 jours déjà. Sigh!) et je peux vous garantir que ce qui m'a le plus
nuit, c'est le regard et la législation de la société française sur le sujet.
Avant, à ce qu'il parait, les Puissants, les Maitres, utilisaient la religion comme un "opium du peuple", afin de faire accepter à ce dernier la vallée de larmes qu'était la vie en bas de l'échelle sociale.

Et maintenant les Puissants, ainsi que quelques naïfs, veulent que "l'opium" devienne la nouvelle religion du peuple.

Mais jamais on ne posera la vraie question : pourquoi veut-on sans cesse nous gaver de paradis artificiels ?
Comment les trafiquants de cannabis, ruinés par la légalisation et la concurrrence qui va s'en suivre, vont-ils bien pouvoir faire pour maintenir leur train de vie ?
Faire la promo des drogues dures ? Commettre des braquages?
Demain sera un autre jour ! Pas la peine d'en faire le sujet de l'émission de cette semaine, ce sera déjà oublié vendredi.

Par contre, Chavez....
Y'a un truc qui semblait pas mal, mais qui - faute de moyen, et ça ne devait pas plaire à tout le monde par ailleurs - a mis la clef sous la porte : l'observatoire géopolitique des drogues ...
La dépénalisation n'augmente pas la consommation de cannabis

Des chercheurs de l’université de Californie et de l’université d’Amsterdam ont analysé l’effet de lois pénalisant la consommation de cannabis et conclurent que « les politiques sur les drogues pourraient avoir moins d’impact sur la consommation du cannabis qu’on le pense ». Leurs recherches ont été publiées dans l’édition de mai du American Journal of Public Health.
Les chercheurs ont comparé des groupes de consommateurs réguliers de cannabis dans des villes comparables, aux politiques sur le cannabis opposées –Amsterdam, Pays-Bas (dépénalisé), et San Francisco, USA (pénalisé). Outre une plus forte consommation à San Francisco, les chercheurs ont trouvé de fortes similitudes entre les utilisateurs des deux villes. Il n’y eu « aucune preuve qui soutienne que la pénalisation puisse diminuer la consommation ou que la dépénalisation puisse l’augmenter».
« Malgré l’accès fortement répandu et légal du cannabis à Amsterdam, il n’y eu aucune différence entre les deux villes en terme d’age de première consommation, d’age de consommation régulière ou d’age de consommation maximale… Nous avons également trouvé de fortes similitudes dans les modèles de consommation dans les différents contextes politiques. »
(Source : Reinarman C, Cohen PD, Kaal HL. The limited relevance of drug policy: cannabis in Amsterdam and in San Francisco. Am J Public Health 2004;94(5):836-42)
Sur la drogue, lire "Les Hommes se droguent, l'Etat se renforce" (Maspero, 1976, chez les bouquinistes ou sur Internet, assez cher).

http://www.amazon.fr/Les-hommes-droguent-lEtat-renforce/dp/285184055X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1350307976&sr=8-1

Le titre est explicite.

Livre ardu, documenté, argumenté, violent car écrit par des militants situationnistes. On aime ou on déteste les situs, force est de reconnaître qu'ils savaient mettre le doigt la où ça fait mal.
Entendu sur le répondeur de Mermet, cette nouvelle saloperie : http://www.francetvinfo.fr/la-stupefiante-methode-anti-drogues-d-un-proviseur-des-landes_154831.html
Bonjour

En Suisse nous avons réfléchis à cette question il y a déjà longtemps. Comme nous avons la possibilité de proposer des nouvelles lois par le biais de "l'initiative populaire" (qui est une sorte de référendum d'initiative, un groupe peut proposer à votation une nouvelle loi si il y a 100'000 signatures valables qui cautionnent cette initiative), il y a eu déjà deux initiatives proposées ces 15 dernières années.

L'une de ces initiatives demandait la dépénalisation du chanvre donc du Cannabis.

L'autre demandait la légalisation de toutes les drogues illégales (Cannabis, Cocaïne, Héroïne, Ecstazy, etc.) - Initiative "Droleg"

Il y a donc eu chaque fois plus de 100'000 citoyens suisses majeurs (sur 7 millions d'habitants) pour appuyer ces demandes de leur paraphe.

Les deux initiatives ont été validées et proposées en votation et ... une majorité de suisses n'en a pas voulu.

Qui pouvait donc soutenir ces deux textes, me direz-vous ?

Et bien il y avait des personnes très raisonnables de toutes orientations politiques (sauf l'extrême droite - en Suisse UDC) majeurs mais de tous âges.

Il y avait aussi les fédérations professionnelles qui s'occupent des problèmes de dépendances et d'addiction regroupant les médecins, les psychiatres, les travailleurs sociaux, les intervenants en dépendances et les professionnels de la prévention.

Je vous mets un lien sur lequel vous pouvez trouver de l'information sur l'initiative pour la dépénalisation du chanvre ici.

Je pense qu'il est aussi utile de préciser la différence qu'il peut y avoir entre "dépénaliser" et "légaliser":
- Dépénaliser veut dire que la possession, la consommation d'une substance n'est pas illégal.
- Légaliser veut dire que dorénavant les substances deviennent légales.

L'intérêt de la légalisation des substances est clair :
- On peut étudier une substance légale;
- On peut légiférer sur sa qualité, dire quel taux maximum de THC doit se trouver ou non par gramme de produit.
- On peut taxer le produit pour financer la prévention (comme pour le tabac et l'alcool)
- On peut casser les prix - et rendre le trafic inintéressant pour ceux qui le pratiquent aujourd'hui.
- Les produits peuvent être vendues en magasin et un âge minimal peut être imposé.
- Les messages de prévention sont plus clairs, tabac - alcool - et autres psychotropes sont des substances à ne pas consommer à la légère)

Voyons maintenant les mauvais côtés :
- Les sommes colossales du narco-trafic pourraient baisser
- Cet argent diminuerait sur le marché des changes
- L'achat d'armes souvent financé par cette manne diminuerait (ce qui pourrait être mauvais pour l'emploi)
- Il faudrait mettre plus d'argent dans le social et la santé que dans la police et la justice

Concernant la dépénalisation de la consommation le principal avantage est de sortir du système judiciaire des personnes qui l'encombrent et auxquelles ce système n'apporte rien. On ne soigne pas une dépendance en prison. Ce travail de longue haleine se doit d'être volontaire pour la personne sinon de nombreuses études démontrent que c'est du temps perdu.

Bien à vous
René Zaslawsky
Travailleur social dans le domaine des dépendances depuis plus de 20 ans
Comme dit ( à peu près ) Bebeuss sur Twitter : les drogues douces seront toujours moins nocives que la droite dure.
Un cocaïnomane, un héroïnomane et un fumeur de joints sont dans une cellule de prison,
le cocaïnomane dit :" on se fait un rail et on défonce les barreaux les matons et on se tire de la prison"
l'héroïnomane dit :" on se fait un fix et on se laisse porter par le vent qui nous fera sortir de la prison par les airs"
le fumeur de joints dit : " on se fume un beuz et on en reparle demain?"
La pénalisation n'est pas très utile.
Oui, ce n'est pas innocent comme substance. MAIS.
Que dois-t-on faire? Mettre en prison les gens qui en consomment? Ou se demander pourquoi ils sont si nombreux? La cause profonde n'est-t-elle pas la désespérance que notre société moderne capitaliste provoque en chacun de nous? Nous poussant à tous les excés pour fuir cette horreur destructrice?

Il est plus facile de débattre et se bagarrer sur le fait de dépénaliser ou non - gesticuler en somme - plutôt que remettre en cause l'austérité, le capitalisme, le libéralisme économique, le travail, la société de consommation...

Dire qu'il faudrait tenir compte du "thermometre" des marchés et pas celui que la santé mentale des humains constitue clairement.
Moi je vis au Pays-Bas, où les vendeurs de drogue ont pignons sur rue. C'est un cauchemard. C'est pas une jeunesse qu'ils ont, c'est des hordes de zombie qui hantent les rues, prêt à détrousser l'honnête passant que je suis pour s'acheter leur gramme de shit. Un exemple parle de lui même ; ils sont tellement abrutis par les drogues qu'ils ne roulent plus en voiture (ils ne sont pas en état), ils roulent tous en vélo !!!
Fumigène ?
Santiago Roncagliolo écrivain péruvien a écrit, notamment dans le supplément hebdomadaire d’El Païs (15/07/12), un article Hora de legalizar où il explique pourquoi l’Uruguay envisage de légaliser le cannabis. « La mesure a pour partie une cause économique. Dans ce pays, la marihuana rapporte près de 75 millions de dollars par an qui vont intégralement dans les poches des mafias. Ne vaudrait-il pas mieux que cette somme profite aux paysans qui cultiveraient légalement le cannabis et paieraient des impôts ? (…) Mais l’objectif principal de la légalisation est d’améliorer la sécurité. (…) L’échec de la guerre contre la drogue est si retentissant qu’un ex-président du Mexique, Vincente Fox, des présidents en exercice comme Juan Manuel Santos en Colombie ou le guatémaltèque Otto Pérez Molina, un éminent intellectuel comme Mario Vargas Llosa, peu suspects d’être des hippies attardés, se sont prononcés pour la dépénalisation. L’argument de toutes ces personnalités est purement pragmatique : il est absurde que meurent des dizaines de milliers de personnes parce que des dizaines de milliers d’autres cherchent des paradis artificiels. » (L’Uruguay à l’heure de la légalisation)

En France, une déclaration de Cécile Duflot, juste avant les législatives, avait déclenché la salve des faux-culs moralistes, à droite surtout, mais à gauche aussi. Guaino, le bafouilleur, Bertrand, le gros méchant mou, ont tout de suite clamé : « C’est un désastre moral », «si la gauche l’emporte, il y aura légalisation du cannabis ». Mais la plus comique fut Rama Yade qui dans un amalgame hardi avait rapproché cette proposition des Verts, de celles de Peillon sur la notation et les évaluations des élèves, dénonçant une idéologie post-soixante-huitarde qui consiste à donner tous les pouvoirs aux élèves, à dire que l’enfant est roi, à estimer qu’il ne faut pas lui demander d’efforts, que le mérite ne compte pas , « le laxisme éducatif », c’est « le retour de Woodstock dans l’Education Nationale ».

L’échec de la politique répressive est pourtant patent. La consommation loin de régresser progresse ! D’après l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT) la consommation de cannabis a très largement augmenté chez les jeunes de l'Hexagone : +60% entre 2007 et 2011. La France arrive en première position en ce qui concerne le cannabis, deuxième au niveau des drogues en général. Et c’est dans une période – 2007-2011 – où les procureurs actuels de la gauche laxiste étaient aux manettes !

Mais cette chasse aux chiteux était si l’on peut dire pain bénit dans le cadre de la politique du chiffre instaurée par Sarkozy. Quoi de mieux pour les policiers, puisque, avec une seule interpellation, on obtient au tableau statistique : le délit, le coupable et une augmentation du pourcentage des affaires résolues. Elle a autorisé aussi des opérations à grand spectacle, mobilisant des centaines de membres des forces de l’ordre, sous les yeux des caméras, qui, au petit matin, se conduisent dans les quartiers comme une force d’occupation, pour un résultat quasi nul. Mais, au bout du compte, l’économie parallèle, dans ces quartiers, dits zones de non droit, ne s’est jamais mieux portée. La vie des habitants y est toujours et encore pourrie par les petits dealers. Marseille nous montre que la violence, sans atteindre heureusement les niveaux mexicains, se développe et que les BAC - Brigades d’arrestations compulsives - sont corruptibles.

Cet échec patent est-il suffisant pour abolir la prohibition ? Ça se discute, comme aurait dit feu J. L. Delarue. Mais, si possible avec des arguments, pas des slogans, des anathèmes et des amalgames douteux…

Vœux pieux, je le concède !
Pour, ce n'est pas à l'État d'interdire le cannabis, mais aux citoyens de choisir se qu'ils consomment.
Je suis pour l'interdiction du cannabis.
Et du tabac.
Et de l'alcool.
Et des jeux d'argent.
Arrêtons de faire les choses à moitié!
PS pour Daniel Schneidermann : apparemment, vous vous sentez obligé, chaque matin ouvrable, de commenter le buzz du jour. C'est-à-dire presqu'à chaque fois, selon votre propre expression, un fumigène. Etes-vous sûr que c'est ce que les asinautes attendent de vous?
ça va cassé le marché du picrate 45000 morts/an
on la vu taxe sur la bière pas sur le vin alors le cannabis, laissons les jeunes devenir schizophrène au noir plutôt que de détecter avant si il peuvent en parler.
Buvons à la santé du cannabis
Qu'est-ce qu'une drogue ?
Le besoin de penser par exemple est une drogue qui a mené certain au suicide est-ce une raison de prohiber la pensée ?
Toutes les civilisations ont eu leurs drogues et souvent leur usage était initiatique.
Une initiation initiatique aux drogues serait peut-être la solution ?
Magnifique chronique merci Daniel.
Pour être concernée dans mon entourage, je peux apporter mes "statistiques" personnelles:

Le cannabis est une drogue non "douce" mais lente, aux effets de loterie.

Une seule "fumette" peut réveiller les symptômes d'une maladie qui serait probablement restée latente, en l'occurrence la schizophrénie.

Depuis que je suis témoin de cette force destructrice pour la personne et aussi pour son entourage, je saisis toutes les occasions pour inciter les jeunes à ne pas prendre ce risque! Ce risque est vraiment vraiment trop gros!

Dépénaliser ou non, je ne sais pas. Mais ne jamais banaliser.
La guerre contre la drogue coûte probablement plus de vies que la drogue en elle-même (et je ne parle même pas des produits frelâtés qui innondent le marché). Vous avez évoqué sur ce site à plusieurs reprises la situation d'extrême violence par exemple au Mexique et en particulier à Ciduad Juárez, considérée comme l'endroit le plus violent au monde hors zone de guerre (en partie du fait de la pauvreté bien sûr, mais aussi et surtout de la corruption et de la guerre que se livrent gouvernement et mafias). Les drogues sont bien évidemment mauvaises pour la santé, même si les effets précis font débat pour le cannabis, mais ce sont surtout les citoyens des pays producteurs qui payent le prix de cette politique répressive. Et pour quels résultats ?
Bah c'est vrai qu'il n'y a jamais qu'un million de fumeurs réguliers, et 4 millions de fumeurs un peu moins réguliers. Et puis nos jeunes ne sont jamais que les premiers consommateurs d'Europe.

Alors je veux bien que ce soit un fumigène, que la finance folle qui licencie dans les usines de voiture soit un problème nettement plus grave, que le vote du traité européen ou les politiques qui font de l'évasion fiscale, ce soit méga important par rapport à ça.

N'empêche que ça reste un problème de société qu'on ne résoudra pas à coups de discours "fermes", comme on aime tant le faire en France, où l'on semble croire qu'en restant hermétique à tout dialogue, en n'autorisant aucune réflexion sur un sujet, on donne plus de valeur à notre position. C'est vrai qu'au pays du clivage idéologique gauche droite sur tous les sujets, on sent bien que les libertés individuelles, ça intéresse moyennement les politiques. Trop compliqué, trop de variables, trop de données, il faudrait s'expliquer au cours de débat au lieu de s'invectiver de "gauchistes" ou de "fascistes", faire de la pédagogie et tout le tintouin.

Non, en France, on choisit la méthode simple : à droite on est contre parce que ceux qui votent FN sont contre, à gauche on est contre parce que ceux qui votent FN sont contre, plus à gauche on est pour parce que les autres sont contre, et encore plus à gauche on est encore contre parce que c'est une méthode d'aliénation des masses tout ça tout ça. Finalement, les seuls à avoir une position réfléchie sur le sujet, ça a toujours été les verts. Dommage qu'ils se sentent obligés de passer pour des crétins dans d'autres domaines, ils auraient pu avoir une influence positive sur ce débat là.

Il faut se rendre compte que la répression ne marche pas. J'ai régulièrement entendu des comparaisons entre l'interdiction du cannabis et la prohibition aux Etats-Unis, et j'avoue la trouver pertinente. On ne résoudra pas le problème du cannabis avec cette méthode seule, c'est aujourd'hui un fait, certain et établi. Ce qui serait cool, ce serait qu'on ait des gens qui seraient des genre de représentant du peuple, qui pourrait se réunir dans des sortes de commission pour discuter sur ce genre de sujet, faire l'état de l'art, tout ça, et proposer des solutions en fonction de ce qu'on fait ailleurs et de ce qui ne marche pas ici. Après, tous les représentants se réuniraient et voteraient en leur âme et conscience, après avoir pesé le pour et le contre, pour la solution qui leur semblerait la plus pertinente.
Je m'interroge sur le fait que cet article se questionnant sur l'intérêt d'une dépénalisation refasse surface en même temps que la mise en cause de cette élue pour affaire de stupéfiants. C'est vrai que quand ce sont des petits dealeurs qui sont condamnés pour pas grand chose, on ne se demande pas si la dépénalisation du cannabis serait intéressante.
"A peine Peillon a-t-il proposé de rouvrir le débat, que la droite se déchaîne. "Gauche pétard", "shit type": vive twitter, et vive les hashtags qui tuent. Bref: plus que jamais ni pour ni contre, bien au contraire. Mais simplement, en attendant mieux, contre les contre."
Rétablie dans son contexte, la dernière phrase est ambiguë.
Il pourrait s'agir de prendre parti pour ou contre la réouverture du débat (ce qui sépare à la fois la droite et la gauche)
Daniel Schneidermann (contre les contre) serait partisan de l'ouverture d'un débat (fumigène dans les circonstances actuelles) dans lequel il nous a dit avant qu'il ne saurait prendre parti.
Daniel, vous avez une opinion, si vous n'êtes pas favorable à la dépénalisation alors vous êtes favorable à la situation actuelle qui est l'interdiction et donc l'encouragement au traffic illicite, aux matières dangereuses pour la santé introduites dans les substances afin d'en augmenter le poids et le prix.


Personnellement, je suis entièrement opposé au Cannabis, c'est la raison pour laquelle je suis favorable à sa légalisation, et à une mise en vente particulièrement contrôlée : contrôle de la qualité du produit, indication de la concentration des composants, interdiction de vente au mineur, contrôle d'identité des acheteurs (mais pas de liste tenue et conservée des acheteurs), on peut imaginer des listes de personnes interdites de consommation, comme à l'entrée des casinos, interdiction de consommation en public, consommation autorisée chez soi et dans des lieux contrôlés.
cherchez plus, si aucun gouvernement n'a envie de dépénaliser le cannabis c'est juste parce que d'une part ça diminuerait la criminalité dans nos pays, or le crime en banlieue fait partie des sujets nécesssaires à nos politiques pour faire oublier, par exemple, leur incurie, voire incompétence, à améliorer le quotidien des habitants de ces mêmes banlieues !

et d'autre part, à légaliser le cannabis, ils perdraient un max de taxes sur le tabac puisque comme le rappelait 60 Millions de Consommateurs : 1 paquet de clopes vaut 3 joints !
les économies qu'on ferait si le cannabis était légal....tout cela est parfaitement expliqué par Anne-Sophie de la Coquillette !!
"ou bien il y a a si longtemps que le souvenir s'en est depuis longtemps dissipé"

C'est bien ce qu'on vous dit !
Rigolo, je passe de la page d'ASI à celle du Guardian (au fait, on dit Gardian en anglais, pas Gwardian, jamais) et je tombe sur ça:

http://www.guardian.co.uk/politics/2012/oct/15/decriminalise-drug-use-say-experts

'decriminalise-drug-use-say-experts' s'intitule l'article.

Pas besoin de traduire.

En France, les lois sur le sujet faussent complètement toute possibilité de débat raisonnable.

Sans parler de l'attitude 'responsable' (en fait électoraliste) de bien des politiciens de tous bords.

Qu'en pense maître Eolas ?
Qu'une "simple" question d'évasion fiscale fasse réagir la droite,c'est le sommet de l'hypocrisie.A Neuilly c'est un sport général,je présume.Mais en ce moment l'UMP cherche à faire feu de tout bois. La dame écolo n'a pas trempé dans un trafic de drogue,elle a cherché à planquer un héritage.C'est pas ce qu'Arnault fait en Belgique?Ou j'ai rien compris.?
yaka commander à Seralini une étude sur les effets du cannabis sur les rats....
" Bref: plus que jamais ni pour ni contre, bien au contraire. Mais simplement, en attendant mieux, contre les contre."
Pareil. Et si c'est pour se rappeler le jeune temps, j'avoue avoir fumé le "shit" au cul des chameaux dans le fin fond du désert
il y a bien longtemps (en ce temps-là, on n'en faisait pas un fromage... heu...).
[quote=Daniel Schneidermann]n'ayant jamais pratiqué personnellement (...)
(...)
Bref: plus que jamais ni pour ni contre, bien au contraire. Mais simplement, en attendant mieux, contre les contre.


La question est trop grave pour recourir à de pusillanimes demi-mesures, fût-ce "simplement" dans l'expression. Pour ce qui me concerne donc, je tiens à dire mon entière opposition à toute dépénalisation du cannabis dont non seulement il ne m'est jamais venu à l'esprit d'en essayer, mais contre quoi je me suis toujours prononcé chaque fois que l'occasion, comme aujourd'hui, m'y contraignait. Étant vous-même, dans l'amalgame, "contre les contre"* que vous assimilez à "la droite", sacrifiant ainsi à l'intimidation "de gauche", je vous déclare donc ma double désapprobation: pour votre inconséquence, et, d'autre part et plus gravement, votre conformation au "senestre" politiquement correct. Cela dit tout autant sans complaisance que sans attendre mieux: mais sans vous condamner cependant à demeurer dans ce dont présentement vous êtes dépendant: le senestre politique stupéfiant.

* En écrivant "contre le contre" au lieu de "contre les contre", vous auriez évité cet amalgame. Mais il aurait évidemment fallu pour cela vous libérer du bipartisme en pensée.
Copé, ce matin sur france-info
Bonjour
Bon moi je classerai ce sujet dans les fumigènes.
Ca c'est une politique de gô…che ! Plus importante que l'interdiction des licenciements dans des entreprises qui font d'énormes bénéfices.
Quant à votre instruction sur le sujet Daniel, je vous inviterai à regarder du côté des pays qui ont déjà procédé à cette dépénalisation.
Très bien Daniel : calme, sensé, raisonnable...mais bientôt très seul certainement, surtout si JFC à sauté la-dessus pour faire du schmurtz!
Même pour les professionnels chargés de la prévention auprès des ados, il était (il est encore?) difficile d'obtenir des informations fiables sur les effets du cannabis. Allez faire de la prévention auprès d'ados sur un produit qu'ils connaissent mieux que vous! ils ricanent et ils ont raison. Notre travail était rendu dérisoire par l'affrontement de deux idéologies, l'une dramatisant jusqu'au ridicule le produit, l'autre le banalisant de parti pris. Les deux ignorant superbement une variable déterminante, le mode de consommation, alors qu'on sait très bien faire, pour l'alcool, la distinction entre une consommation récréative et une consommation addictive.

Personnellement, j'avais trouvé quelque chose de fiable dans la revue Prescrire, mais effectivement assez dubitatif sur les conclusions. Par exemple, sur la responsabilité du cannabis dans le déclenchement d'un épisode psychotique, voire d'une schizophrénie... les conclusions n'étaient guère claires: déclencheur, peut-être (mais pas sûr), cause, probablement pas (mais pas sûr).

Faire sortir, au moins partiellement, le cannabis de la clandestinité et le sujet d'un affrontement idéologique manipulatoire permettrait au moins de libérer une vraie parole, et peut-être la recherche.
Interdiction de vous évader, les besogneux. Bossez jusqu'à la mort et consommez, mais lucides et les idées claires (quant à ces objectifs, pour le reste, on s'occupe de tout) !
C'est exactement ça : que vont-ils nous sortir comme "dossier annexe/marronnier-par-la-même-occasion/sujet-à-polémiques" lors de la prochaine attaque de la droite ? Z'ont déjà utilisé le mariage gay... le terrorisme...
Moi, ça me fait rigoler que la droite se pose en donneuse de leçons d'intégrité...
Ca me fait moins rire qu'une élue pratique l'évasion fiscale au moment où un certain TSCG, voté par la droite et le PS, va nous niquer l'avenir.

Néanmoins, je suis pour (legalize it) ;o)
"Aie" ? Je suis pour la dépénalisation du tréma.

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