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#BRINGBACKOURGIRLS : la larme de trop

Depuis quelques jours se propage sur les rézosociaux une campagne demandant la libération des 200 gamines nigérianes enlevées par la secte Boko Haram. Des images de plusieurs jeunes filles sont utilisées. Problème : aucune des filles sur les portraits n'a été enlevée... ou n'est même nigériane. Alors d'où viennent ces photos ?

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La pub, c'est nul. C'est mon sentiment. Mais est ce un dogme, ou une affaire de contexte...
Je m'était fait la réflexion comme vous que cette campagne #BRINGBACKOURGIRLS ressemblait à une campagne de pub comme une autre. Si j'ai un apriori négatif sur la chose, je me demande si ce n'est pas un ressenti du même ordre que par exemple le fait de préférer les films en VO plutôt qu'avec les sous titres.
Alors, je regarde concrètement. Ce que je trouve moche dans l'utilisation, par exemple du corps féminin dans une pub sur les céréales ou autres, c'est le message que ça renvoie :soyez maigre. Pareil dans les pub pour un fast food américain où l'on présente des jeunes qui nen veulent, et qui deviennent manager.
Dans cette campagne #BRINGBACKOURGIRLS, je ne vois pas de message dérangeant. Imaginer une lycéenne enlevée avec une larme ne me choque pas. Et je ne vois pas ce qu'il y a de choquant la dedans.
Si le seul objet de cette chronique c'est de dire qu'il n'y a pas besoins d'image pour que les gens réagissent, c'est insuffisant en terme d'explications pour étayer ce point de vue (qui peut apparaître élitiste à la façon dont le présente Alain Korkos).
D'une façon générale, utiliser une photo d'une vraie personne, même si elle est consentante, et même si c'est son métier de poser, afin d' illustrer un propos autre que la personne elle-même, ça pose vraiment de gros problèmes.

Et on l'accepte tous les jours, avec la pub.

Quand, comme ici, ça touche à des sujets plus graves que la réalité de l'incomparable brillance du produit vaisselle ou celle du merveilleux confort des semelles anti-transpirantes, ça nous saute à la gueule et on ne supporte pas que ça aille jusque-là.
Pourtant le procédé est le même que celui qu'on ne remarque même pas.
Et c'est pas avec les banques d'images que ça va s'améliorer.

J'échappe à ces trucs-là en ne fréquentant jamais twitter ni aucun autre réseau social ( c'est même pas un choix, je n'ai pas matériellement la possibilité de suivre ce genre de trucs) ... j'avoue que ça ne me manque pas.
Il a toujours l'arme à l'œil !
Larmes des yeux, les malheurs des malheureux,
Malheurs sans intérêt et larmes sans couleurs.
Il ne demande rien, il n’est pas insensible,
Il est triste en prison et triste s’il est libre.

Il fait un triste temps, il fait une nuit noire
À ne pas mettre un aveugle dehors. Les forts
Sont assis, les faibles tiennent le pouvoir
Et le roi est debout près de la reine assise.

Sourires et soupirs, des injures pourrissent
Dans la bouche des muets et dans les yeux des lâches.
Ne prenez rien : ceci brûle, cela flambe !
Vos mains sont faites pour vos poches et vos fronts.

Éluard – Sans rancune
Sans parler du "our" de trop. Tout le monde n'a pas le droit de s'approprier les victimes.
Sans parler de la phrase... Du plus pur style, rends-moi mes billes Sinon? Je vais le dire de toi?
Et la larme qui fait déborder, peut-être même que c'est une larme de sang... zut qu'il l'a mise en noir et blanc, la photo.
Je suis étonné par l'ampleur de la polémique sur ce sujet. M'enfin... Juste pour dire que la photo de la petite Awa, celle qui pleure en gros plan, accompagnée de la légende, elle me fait l'effet d'un coup de poing. La détourner comme si c'était une photo extraite d'une banque d'image, n'est ce pas oublier l'horreur qu'elle décrit?
En tout cas merci M'sieur Korkos pour cette chronique.
J'avoue être interloqué par les réactions de relativisation dans ce forum du type "pas grave" - une nouvelle déclinaison de la servitude volontaire, sans doute - comme si la fin ( les bons sentiments ) justifiait les moyens ( vol d'identité, tromperie du lecteur ). Je pense quant à moi qu'il est grand temps de se révolter contre ces tromperies - celles qui jouent dans le registre de l'indignation larmoyante sont de la pire espèce. Cela est sans doute aussi ancien que l'humanité, mais nous sommes entrés de toute évidence dans une dimension de grande échelle de l'exploitation du phénomène du laminage de nos cerveaux. Il faudrait lancer un mouvement. J'ai déjà le slogan: "Mon esprit n'est pas une poubelle". Même si l'ampleur de la tâche donne le vertige, il faut arrêter de tout accepter docilement.
Ah ces maudits réseaux dit "sociaux", je m'en sers comme tout le monde (enfin presque). Mon Pt de vue c'est qu'il n'y pas besoin d'illustration pour parler de ces jeunes filles enlevées, la représentation que mon imagination permet de faire rien qu'à la lecture de ces enlèvements criminels me suffit amplement. Si en plus les photos ne correspondent pas à l'information .....

Sur ces réseaux sociaux il est très très facile d'illustrer n'importe quoi, avec n'importe quoi. Des photos volées, toussa, etc .....
Je trouve qu'Alain Korkos à raison de faire référence à la réaction éventuelles des parents qui voient l'image de leurs enfants utilisée pour ce genre de campagne (liée à une affaire sexuelle).
En revanche, ses scrupules à l'égard de la larme rajoutée, ou bien du fait que les photos ne soient pas celles des lycéennes, me laissent perplexe comme m'avait laissé perplexe la chronique sur le vers de terre.
On est dans le cadre d'une "campagne" sensibilisation, d'un slogan, d'un cri d'indignation. La larme rajoutée, par exemple, n'a pas pour but de tromper le lecteur, mais participe au message. A ce compte là, une tournure de phrase peut être considérée comme malhonnête.
Les "antiracistes" revendiqués qui ont utilisés ces photos ne raisonnent pas en terme de cultures et d'être humains, mais en terme de couleurs. Du coup on voit bien ici qu'ils sont les premiers à mettre tous les noirs dans le même sac, n'arrivant pas à aller jusqu'au bout de leur logique absurde de l'Humain unique déraciné en mettant par exemple une rousse pour incarner l'Afrique (la Technique, universelle et monocéphale, venant en lieu et place des cultures).
Le début de votre article est d une violence incroyable et raciste ... Quelle importance en vrai que se soient les jeunes filles elles même , si aucune jeunes femmes ne c étaient sauvées nous n aurions pas de visage , du coup pas de pub pour cette histoire affreuse . Vous êtes lamentable de mélanger le problème et les solutions pour en faire de la pub . Et si les gens surtout vous les médias n aimi? que la polémique et les belles images , les jeunes femmes seraient les vrai et vous arrêteriez de nous descripter la moindre photo comme si ça avait de l importance par rapport a l enlèvement . D'espérance de débilité si ma fille était enlevé je ne voudrait pas que sa photo soie publier et je voudrais évidement que ça se sache .
"Le début de votre article est d une violence incroyable et raciste"

Raciste en quoi ? cela s'appelle de l'ironie (justement contre les racistes).
GHOSTIES : Nan mais laissez tomber, evemarie ne comprend pas tous les mots, et encore moins les idées qu'ils créent en s'associant.
Alain Korkos :
GHOSTIES : Nan mais laissez tomber, evemarie ne comprend pas tous les mots, et encore moins les idées qu'ils créent en s'associant.


Oui certes, le texte d'evemarie est pour le moins " surprenant ", mais avant même d'être allé voir le forum j'avais été surpris moi-même par la proximité de deux lignes de la chronique d' Alain :

[Ces jeunes filles]..n'ont été victimes d'aucun trafic sexuel. »

...petite fille en gros plan qui pleure s'appelle Awa Balde, elle a cinq ans et vient d'être excisée.

Moi Cidrolin, avec Démosthène, Stéphane et le Duc d'Auge, nous avons réfléchi un tantinet : il apparaît que le mot trafic ne nous semble pas suffisant à exclure que le domaine de définition de la souffrance est et reste celui des ignominies sexuelles.

Puis Stènstu et Stéphossi.

Le Duc d'Auge était sur le point de se rendormir.
CIDROLIN : Ce n'est pas moi qui dis que « Ces jeunes filles n'ont jamais été enlevées, n'ont été victimes d'aucun trafic sexuel. » C'est la photographe, Ami Vitale.
Ce qui est incroyable c'est que vous traitiez Alain de raciste.
Mouais, faut voir...
C'est une campagne financée ou c'est fait par des bénévoles ? Il existe des portraits utilisables des gamines enlevées ?
D'après mon expérience personnelle (com' à Madagascar), beaucoup de choses se font dans les pays "pauvres" sans trop se soucier du droit d'auteur, avec une iconographie récupérée à droite à gauche, tout simplement parce qu'il n'y a pas tellement d'autres moyens. Franchement, j'aurais été les photographes, plutôt que de demander le retrait je me serais renseigné pour savoir d'où venait la campagne, autant que possible j'aurais contacté les gamines pour savoir si ça les gênait qu'on utilise les photos pour ça et j'aurais demandé une simple mention claire que les photos n'étaient pas celles des victimes.
J'espère en tout cas que ce n'est pas une question de royalties même si on sait que le Droit et l'argent sont souvent plus pour le peintre de la misère que pour le miséreux. Et il ne faut pas s'étonner que des "communicants" pensent qu'à l'international il faut du Hollywood, du photogénique vu que c'est l'usage dans les grandes ONG qui ont les moyens de payer les créations.
J’espère qu’Ami Vitale s’en remettra. Ça doit être insoutenable.
[quote=Alain Korkos]Et la petite larme ajoutée, elle « sert à amplifier, compléter, décrire ou prolonger un texte » ?

Heu... ben oui. Le coup de la larme, c'est juste ridicule d'en faire un foin. Votre exagération outrancière de mauvaise foi ne répond pas vraiment à la critique de mikado.
Votre indignation m'étonne. Que Mme Vitale se batte contre l'utilisation inadéquate de ses oeuvres, c'est bien normal.
Mais que vous Alain, partiez en guerre contre l'utilisation d'images en tant qu'illustration, je suis stupéfait.
Illustrer c'est "une représentation visuelle de nature graphique ou picturale dont la fonction essentielle sert à amplifier, compléter, décrire ou prolonger un texte". Son emploi sert à "Symboliser ; Créer une émotion". (je ne vous l'apprend pas!)

2/3 de ces images représentent des jeunes filles, certes pas nigérianes, mais néanmoins violentées. Il ne s'agit pas d'une image journalistique, mais d'une campagne spontanée pour susciter une réaction publique.

Depuis quand l'illustration - non journalistique - avait un devoir d'exactitude ?
Une chronique magistrale, Alain!
Minable!
J'objecte: vu de mon petit écran, ce n'est pas une larme qui a été ajoutée mais une verrue! Non seulement le type retouche des photos mais en plus il s'y prend comme un manche. Ah, sous Staline, un retoucheur de photo aussi branquignole, il aurait été apprendre photoshop au goulag! :D

PS: +1 pour l'idée de TCHD: accès libre pour l'article.
Même si c'est pour une juste cause, le procédé est dégueulasse. C'est dingue qu'elle n'arrive pas à faire retirer les images alors qu'on voit avec quelle célérité les puissantes firmes de l'audiovisuel obtiennent le retrait de leurs "œuvres" sous prétexte d'atteinte au droit d'auteur.
Je profite de ce voyage en CEDEAO pour faire un peu de pub pour mon ami ghanéen, aujourd'hui expatrié au Cameroun http://www.youtube.com/watch?v=wwz9wHTtjRs
D'accord avec TCHD pour l'accès libre afin de diffuser.
Il serait judicieux de mettre cette chronique en accès libre, pour pouvoir la faire tourner dans les fameux réseaux sociaux, comme antidote.

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