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Berlin, 2019

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Je me demande si on n'a pas toujours un gros temps de retard sur toutes les dictatures, pour en dévoiler les horreurs. Dans les années soixante-dix, la dénonciation des Pinochet, Videla, Massera et autres galonnés de la politique avait eu pas mal de (...)

Oui les journalistes en ce moment sont par exemple un peu aveugles et sourds :

"internements massifs sans procès, tabassages de rue" on dirait bien que ça ressemble à des petites choses de chez nous non? (5000 interpellations dont l'essentiel gratuite(...)

Désolée de faire encore un hors sujet (quoique...), mais "notre" préz a juré qu'aucun mort en manif n'était le fait des policiers. Et Zineb Redouane? Je l'ai rêvée?


Du haut des pyramides égyptiennes, quarante siècles écoutent son mensonge. Et le silen(...)

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Réaction aux pages 268-269, sur l’effondrement par lassitude en 1933, comparé à la lassitude face à l’extrême droite française en 2017 :


Pourtant l’extrême droite d’aujourd’hui n’est plus la même, et par exemple Jorg Heider n’a pas été un nouveau Hitler, ni les nombreux autres dirigeants d’extrême droite qui ont accédé au pouvoir depuis.


De plus, les démocraties ont fait plus de mal par exemple aux réfugiés (des familles qui fuient des guerres et des dictatures sont bien des « Flüchtlinge », comme on dit en Allemagne), à la culture (suppression des emplois aidés en France, qui touche directement les écoles et le monde associatif), et aux autres libertés fondamentales (surveillance numérique au profit des entreprises et de la police) que n’importe quel gouvernement récent d’extrême droite.


Le soutien des pays de l’UE à la couronne espagnole qui matraque le peuple qui souhaite voter en Catalogne en 2017 confirme les tendances « totalitaires » des démocraties libérales : la Loi avant le peuple, tout de contraire de la démo-cratie (que les Catalans soient nationalistes ou non ne change rien au problème – par ailleurs, quand par exemple le Kosovo se sépare de la Serbie, son indépendance est immédiatement reconnue par les pays de l’UE).


Internationalement, les démocraties libérales poursuivent sans violences armées des logiques anciennes : le FMI, les embargos et les sanctions commerciales ont remplacé les opérations Condor.


Les années 30 ne seraient-elles donc pas devenues aussi un mythe négatif vide et un instrument de chantage politique, qu’on apprend à l’école de la république sans réfléchir, et qu’on rappelle à chaque élection avec le fameux « barrage au front national » ? : le libéralisme ou le fascisme - sauf que comme vous le montrez depuis au moins 6 mois, le libéralisme repose sur une forme de fascisme (Etat policier). Les idéaux de Trump et Macron sont le Chili de Pinochet, la Chine de Xi Ji Ping, et le Brésil de Bolsonaro.


Réaction à la page 233 : sur la sur-représentation juive :


Question importante et réponse utile. Il faudrait peut-être encore demander si cette représentation implique une influence particulière ou non : est-ce que les industriels et banquiers juifs avaient des intérêts économiques différents des chrétiens ou athées ? est-ce que les journaux dirigés par des juifs avaient des contenus différents des autres journaux comparables ?

Dans La Libre Belgique, Daniel "franc tireur" de ce week end pour Berlin 33.


https://www.lalibre.be/debats/opinions/a-berlin-en-1933-les-journalistes-papotaient-avec-le-diable-5c547282d8ad5878f05b3c86


(N'étant pas abonnée, me faudra attendre demain pour lire le "Dossier réalisé par Clément Boileau"... )

Et en ce moment même, qui osera soutenir ce courageux député? : https://www.youtube.com/watch?v=ZaG2oXH1qzU

A cette occasion, je rappelle l'existence du livre paru en France en 1936, en langue allemande,  et traduit en 1938 en Français, "Le Peuple allemand accuse, Appel à la conscience du monde", écrit par un groupe d'exilés allemands et préfacé par Romain Rolland (Editions du Carrefour, Paris VI).

En 335 pages, il décrit les atrocités commises par le Reich, témoignages,  faits et preuves à l'appui.
Ce livre, diffusé à l'époque "sous le manteau", en particulier dans le milieu enseignant, mérite sa lecture.

Merci, cher Daniel, de prendre le temps de "plumer" depuis Berlin 1933. C'est si intéressant que je me permets dès à présent d'en attendre bien des suites.  Je note, si je ne m'abuse, que vous entamez dans ce billet un lien avec les GJ, que vous ne développez pas à ce stade. J'espère que ça viendra. Bien à vous. 

J'attends toujours de la "gauche" qu'elle s'excuse et fasse son mea culpa des crimes communistes toujours non dénoncés...

Je connais un paquet de négationnistes chez les gens de gauche.

Impossible d'avoir confiance dans des gens qui ne reconnaissent ni ne regrettent les totalitarismes, camps et massacres communistes.

C'est ce dont il est, entre autres, question dans le livre -coïncidence- que je finis juste là.


"Le Complot contre l'Amérique" de Philip Roth (Poche)


Résumé "bref": 1940, F.D.R est battu aux élections par Charles Lindbergh, admirateur du régime nazi et évidemement membre du Comité des isolationnistes "America First". Lors de sa campagne "Lindy" a tenu des propos antisémites... Arrivé au pouvoir, il signe un pacte de non agression avec Hitler. (à suivre...)



Oui les journalistes en ce moment sont par exemple un peu aveugles et sourds :

"internements massifs sans procès, tabassages de rue" on dirait bien que ça ressemble à des petites choses de chez nous non? (5000 interpellations dont l'essentiel gratuites, sans raisons, des centaines de blessés par tirs d'armes déclarées potentiellement létales à l'étranger). Si on regarde la future loi dite anti casseurs et les volontés de poursuites de notre ministre de l'intérieur on attend toujours une réaction des journalistes. Seuls les avocats sont vent debout, un air de déjà vu?

Je me demande si on n'a pas toujours un gros temps de retard sur toutes les dictatures, pour en dévoiler les horreurs. Dans les années soixante-dix, la dénonciation des Pinochet, Videla, Massera et autres galonnés de la politique avait eu pas mal de retard à l'allumage, et n'avait atteint un point culminant que dans les parages de la chute. (Certains journaux chez nous s'étant même scandalisés de l'arrestation de Pinochet en Grande-Bretagne).

Même phénomène en ce moment avec Bolsonaro : on attend de voir. Cette fois encore, on ne devrait pas être déçu !

Quelques uns sur ce forum ont-ils lu Berlin 1933 de DS ? Qu'en pensent-ils ?

J'ai trouvé que c'était un livre formidable. D'abord, contrairement à tant d'autres "livres de journalistes" (si cette catégorie a un sens), l'auteur puise ici dans un très gros corpus inédit de sources, puisqu'il est allé lire toute la presse disponible de ces années là. C'est d'ailleurs incroyable que ce matériau souvent en accès libre n'ait jamais été utilisé à ce point (évidemment des chercheurs l'ont utilisé et le connaissent, mais aucune traduction grand public à ma connaissance en français*). C'est donc en premier rideau, avant toute analyse, déjà une mine d'informations factuelles : pas si commun ! Après il y a le regard de l'auteur sur ce matériau. Ce qui est vraiment appréciable, c'est l'honnêteté permanente qui le guide : il parle sans surplomb, il dit ses doutes, ses errances, ses a priori. Il dépeint des personnalités très vivantes, prend parti pour certaines, et sait aussi prendre le lecteur à contrepied : par exemple tel éditorialiste lointain et réac peut, d'après lui, parfois "mieux voir" (mieux pressentir) que certains reporters le nez sur leur sujet (même si ce livre n'est absolument pas l'éloge du journalisme de salon!). A tout le moins , cela donne à réfléchir à chacun. J'ai aussi beaucoup apprécié les esquisses de logiques qui font progressivement s'installer des situations hallucinantes. On peut par exemple se demander comment des correspondants de journaux, d'une certaine manière protégés par leur statuts, peuvent en venir à euphémiser ce qu'ils voient. Après tout il pourraient se soutenir, voire faire la course au scoop et dévoiler toujours plus : à l'inverse D. Schneidermann décrit très bien, avec précision comment un mélange de menaces, de séduction, de rouerie, a conduit à les égarer. Je ne suis pas historien, donc je ne sais pas si son cocktail de raisons est bien dosé, mais il fait sens et convainc. Et je voudrais aussi dire que l'auteur trouve une manière de lier cela à son histoire propre qui, à la toute fin du livre, m'a saisi d'émotion d'une manière inattendue, par un retournement. Surtout ne lisez pas les dernière pages par anticipation, laissez les venir.

* on peut quand même citer deux sources en Français


-L'une abondamment citée dans le livre : Relégué en page 7, de L. Leff Calmann Lévy. (Ou comment le New York Times a parlé des persécutions antisémites sans en parler)


-L'autre, qui parle de l'époque ultérieure mais qui intéressera les lecteurs du livre

Pas un mot, pas une ligne ? de D. Epelbaum chez stock. Qu'est-ce qui a été dit vraiment de la déportation dans la presse française après 1944 ?

Waouw ! Merci pour cette lecture, et la finesse de ce compte rendu ! 

"Surtout ne lisez pas les dernière pages par anticipation, laissez les venir."


Je ne le fais jamais mais n'ayant pas eu encore l'occasion reposée d'entreprendre la lecture, je vais veiller à les maintenir pour que le hasard ne m'y conduise pas.


En tous les cas, votre avis rejoint celui d'amis qui ont apprécié l’exhaustivité de l'enquête et les parallèles à faire avec certaines cécités entretenues chez les médias ou leur préférence pour les confidences des gouvernants plutôt que d'aller chercher l'information. On comprend d'autant mieux l'irritation de ceux qui se reconnaissent dans ces travers.


Je voudrais d'ailleurs ajouter, pour élargir le sujet au monde contemporain, que je m'étonne de l'unanimité qui se fait partout contre le Venezuela

Merci pour cette réponse étoffée

Travail courageux de Daniel Schneidermann, parti en exploration d'un passé encore si proche... pour débusquer l'insoutenable réalité de l'anesthésie mentale collective des nations, face au crime contre l'humanité perpétré pourtant devant leurs  yeux.

j'ai lu et je recommande vivement .

 Eclairage intéressant sur cette période dans un style plus léger et plus concis que celui des historiens.

A pleinement répondu à mes interrogations

Merci pour votre réponse

Les journalistes, "cette profession dont la raison d'être justement est d'être un peu plus lucide que les autres". Voilà une vision bien idéaliste, irénique, de la profession. Serait-ce donc sa seule raison d'être ?


En théorie, sans doute. Dans la pratique et singulièrement dans les époques troublées ( Gilets Jaunes, démentez-moi !...) la profession a tant d'autres raisons d'être, qui contredisent souvent celle-ci,  bien plus prégnantes pour ces pauvres et démunis acteurs du grand cirque de l'actualité.


Quelques unes de ces missions qui passent au laminoir la théorique lucidité. Caisse de résonance des pouvoirs en place et des puissances réelles. C'est la plus fréquente, hélas.. Haut-parleur des protagonistes:: il faut bien choisir son camp, c'est souvent un impératif et une élémentaire prudence. Réminiscence des idéologies sous-jacentes, dont chacun est, malgré soi, imprégné. J'en passe...


Le journaliste n'est qu'un tout petit acteur, sans pouvoir réel, tiré vers son gagne-pain et ses quelques possibilités de promotion. Ceux qui persistent à penser que leur raison d'être est d'être plus lucide, ce sont souvent les marginaux, les solitaires, les inaudibles. C'est la loi du genre. 


Avez-vous souvent observé ces meutes ou troupeaux de journalistes couvrant un événement, une conférence de presse? Comme le grégarisme en est le signe le plus évident. On pourrait, avec un bon ordinateur, tracer leurs parcours, formuler par avance leurs questions:  tout est inscrit dans le collectif. Celui qui fera le bon article, le plus lucide, le plus talentueux, si l'on veut, c'est le solitaire, l'invisible, le marginal.


J'imagine qu'avant guerre, il en était de même. Pas forcément ni pire, ni mieux. Même les esprits supérieurs qui s'exerçaient au journalisme n'y coupaient pas. La règle du grégarisme s'imposait à eux. 


La solitude était l'exception. Gide parvenait à sortir de l'extase communiste au prix d'une méritoire introspection. .Mais tant d'autres continuaient à s'y aveugler. ll fallait l'un des plus grands solitaires, Georges Suarès, pour comprendre un peu mieux. Bernanos, sans doute aussi,  pour l'Espagne en tout cas. 


C'est si compliqué, savoir regarder. Simplement voir ce qui est là.. Voyez combien il fallut d'effort et de temps pour percevoir le monde comme les impressionnistes, comme les cubistes.


Pauvres journalistes, englués dans les mot de la tribu: un peu plus lucides que les autres, croyez-vous vraiment ? 

je rappellerai qu'un certain nombre d'intellectuels communistes, dont Trotsky, avaient précisément diagnostiqué le phénomène nazi.

Désolée de faire encore un hors sujet (quoique...), mais "notre" préz a juré qu'aucun mort en manif n'était le fait des policiers. Et Zineb Redouane? Je l'ai rêvée?


Du haut des pyramides égyptiennes, quarante siècles écoutent son mensonge. Et le silence de "nos" radios" qui ne mouftent pas et répètent complaisamment.

Tandis que Daniel Schneidermann était à Berlin pour parler de son irritant livre, l'irritation est d'autant plus grande que le sujet est atteint des mêmes indispositions, Simone Polak présentait son ouvrage à la librairie Kleber de Strasbourg.

Simone Polak est une jeune dame de nonante années dont la mémoire est précise et factuelle : en 1940 à Saverne où vivait sa famille, le maire convoqua toute la population Juive dans la cour de la mairie pour lui signifiait que le nouveau Land Allemand devait être pur de Juifs, car les plus belles avancées de la science médicale des XIXe et XXe siècles avaient été détournées pour constituer une base solide facilement compréhensible à ce public Allemand de l'époque, l'un des plus avancés intellectuellement qui soit


La déportation des Juifs Alsaciens se fit donc et Simone et sa famille aboutirent dans un petit village du Jura, prélude à une autre déportation suite à une dénonciation vers Drancy


Ce n'est qu'arrivés devant les wagons à bestiaux que ces Juifs Français comprirent les intentions finales de cette engeance dont on ne comprendra jamais vraiment la méthodicité jusque dans la cruauté ordinaire


Lors de cette rencontre à la librairie Kleber, la présentatrice raconta la venue du représentant de la Croix-Rouge Suisse au camp de Bergen-Belsen : il visita le camp et ne vit rien, ni ne sentit rien d'anormal, ni ne supputa rien d'anormal

Et son compte-rendu exempta les SS qui l'avaient accueilli, c'était en 1944.


Voici un lien, celui des excuses présentées par la Croix Rouge Néerlandaise


et comme il ne sert à rien de parler du passé si c'est pour ne pas voir le présent, on lira aussi ceci

Gaffe, tu commence à prendre le melon.

Désolé du commentaire acerbe, mais c'est ce que l'on ressent.


On a besoin de toi complétement lucide pour avoir des jugements clairs et éclairants.

Ne tombe pas du coté obscure !


Pierre et le Loup ?



Ne vouliez-vous pas plutôt parler de l'histoire "le jeune homme qui criait au loup" (Esope, repris par bien d'autres ensuite) ? Avec le Frankenstein d'hier (vous avez fait l'erreur, très commune, de confondre le nom du créateur et la créature), heureusement que vous ne travaillez pas au canard enchainé, vous auriez du payer deux tournées !





"un phénomène d'accoutumance, a créé les conditions du déni planétaire "


je ne connaissais pas cette théorie, mais elle me semble effectivement intéressante à creuser, si elle est fondée sur des recherches précises.


D'ailleurs, elle s'applique à bien d'autres formes pour imposer, par force d' habitude, l'inacceptable...


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