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Commentaires

Avortement et trisomie 21 : vif débat sur un avis du CSA

Après la polémique LCI - que nous évoquions ici - le CSA est critiqué par des association anti-IVG pour être intervenu auprès de chaines qui ont diffusé un clip au sujet de la trisomie 21.

Derniers commentaires

Se faire une idée romantique du handicap aide à mieux accepter une réalité à laquelle on ne peut rien. C'est naturel et nécessaire, quand on y est confronté au quotidien.
Mais laisser cette vision nous empêcher d'y faire quelque chose quand on le peut, je trouve ça criminel.
Un cas qui pose le problème inverse : Pour mettre fin au calvaire de l'enfant, ne faudrait-il pas éliminer le père ?
Refuser le dépistage de cette malformation pouvant amener à une IVG, ou la connaître et refuser cet acte, quelles que soient les motivations intimes, c'est transférer à terme sur "les autres" les conséquences de ce choix.
C'est une position monstrueusement égoïste !
Tôt ou tard la société devra pallier l'inconséquent "choix" de ces moralistes bornés.
Il est assez des accidents de la vie, qui eux doivent être pris en charge par le groupe dont nous sommes, sans devoir supporter la surcharge d'aides née de la position dogmatique des géniteurs.
L'égoïsme..ce qualificatif est trop pâle .
Quand isole- raton le gène du racisme ? On pourrait enfin passer la vitesse supérieure. Les racistes sont avant tout des inférieurs, qui méritent à ce titre toute notre estime.
Eugénisme ou intégrisme...?
Je suis contre la peine de mort et pour l'IVG, je suis contre l’eugénisme et pour l'amniocentèse, je suis pour le droit à mourir dans le choix et la dignité et contre l'euthanasie, je suis contre les fanatismes religieux et j'ai une amie voilée, je suis féministe, je su…. J'ai un fils très intelligent et une fille déficiente autiste…
"Rien à faire de ma vie et de mes opinions ? " Moi pareil !
J'aime lire des avis argumentés, des propositions rationnelles.
Que les anti IVG disent n'importe quoi, j'ai l'habitude. Que l'on confonde eugénisme, intégrisme..., on marche sur la tête !
bonjour,

mais si nous remettons cela en perspective en France, où l'accès à l'interruption de grossesse en cas de trisomie peut se faire à tout âge de la grossesse(même dans le dernier trimestre) le dépistage gratuit , favorisé, le couple accompagné par des professionnels (obstétriciens, sage-femmes , psy,...),où l'on fait tout pour éviter au maximum la souffrance, le jugement auprès du couple (ce qui n'est pas vrai auprès de ceux qui ne suivent pas ce chemin du dépistage ) ,ce genre de message a peu d'impact sur les personnes décidées.
Seules celles qui doutent peuvent encore plus le faire en regardant ce film mais pour douter du bien fondé de l'interruption de grossesse en cas de trisomie en France à l'heure qu'il est , il faut beaucoup de remise en question, beaucoup de recul car rien chez nous n'y amène spontanément.
Le choix que j'aurai pu faire face à ce problème ne me permet en aucun cas de juger le choix des autres dans cette situation (égoïste ,courageuse,bla bla bla),car cela me ramène au niveau des "anti IVG"que j'apprécie fort peu d'ailleurs.
Mais quid des couples qui passent dans les mailles du dépistage qui n'est pas si infaillible que cela et doivent accueillir (ou pas) le jour de la naissance tant attendue un enfant porteur de trisomie 21 ou autre : un film sur l'accueil, les perspectives d'avenir de cet enfant ,faire témoigner ces mêmes enfants mais dans un autre sens aurait été sans doute plus pertinent pour la journée de la trisomie et plus aidant pour ceux qui se trouvent alors dans le désarroi.
Je ne comprends pas comment on peut prétendre que le clip n'est pas anti-IVG ou même prétendre qu'il y aurait la moindre ambiguïté que ce soit.

1) Il n'est pas crédible une seule seconde que les auteurs du clip n'ait pas remarqué qu'il pouvait être perçu de cette manière. Si leur but était clair, ils n'auraient pas choisi de rester dans cette zone floue. Par contre, s'ils veulent insinuer un message sans avoir à en assumer toutes les conséquences, le choix de rester dans le flou est tout à fait cohérent.

2) Les auteurs du clip sont connus pour leurs positions anti-IVG.

3) Si le but était vraiment d'aider les personnes trisomiques à être acceptées, le clip aurait montré des trisomiques au travail, des trisomiques insérés dans la société, des trisomiques en couple et parents... afin de montrer aux employeurs, aux autres acteurs sociaux et aux gens en général que les trisomiques sont tout aussi fiables que des valides sur tous les sujets.

4) Le clip donne la parole à un foetus (il dit "future maman", il n'est donc pas encore né ; on remarque qu'il ne s'adresse pas à son "futur papa"...) mais est mis en image par même pas un bébé mais un enfant de plusieurs années. Cette technique de mensonge consistant à vieillir un embryon ou un foetus pour lui attirer la sympathie qu'on accorde aux enfants est le procédé par excellence de la propagande anti-IVG.
Pour vous faire une idée, regardez http://a400.idata.over-blog.com/0/50/62/31/Marche-pour-la-vie-du-23-janvier-2010.png qui est censé parler de l'avortement en général (donc on parle d'embryon de 12 semaines au plus) et qui présente un foetus en état de naître ie un quasi-bébé.


5) Le message de surface, qui ne trompera que ceux qui veulent être trompés (et se pose alors la question de pourquoi ils veulent être trompés et de pourquoi ils choisissent de se faire les alliés improbables des ennemis des droits des femmes) n'est pas super crédible. Je veux dire, je ne connais pas de trisomiques donc je ne peux pas vraiment savoir si la question du rejet parental est importante et il me paraît tout à fait crédible qu'elle le soit. Mais là aussi, l'approche n'est pas cohérente : si vous voulez lutter contre le rejet familial, il conviendrait déjà de le dire clairement (a priori, vous souhaitez que les gens entende votre message, pas qu'ils s'interrogent sur quel est le sens du message) et aurait choisi de montrer ou au moins d'évoquer la souffrance de l'isolement. Autrement dit, comparez ce clip et un autre clip qui traiterait du rejet et vous verez que l'approche n'est pas du tout la même.


6) Les auteurs, questionnés, parlent de "l'élimination de masse des enfants trisomiques". Puisque, aux dernières nouvelles, la France ne génocide pas d'enfants sur son territoire, c'est très clairement l'IVG qui est désignée et présentée comme un génocide.


7) Même le très timoré CSA y voit clair.


Avec tout ça, si vous persistez à y voir de l'ambiguïté, j'aimerais bien savoir ce qu'il vous faudrait pour que vous puissiez dire que c'est très clairement un message anti-IVG.
Fondation Jérôme Lejeune
Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation, le rappelle dans son ouvrage consacré à la bioéthique : « Le petit de l’homme est un homme petit ». Il mérite à cet égard toute notre attention et le respect dû à sa condition humaine. La Fondation Lejeune porte cette mission en participant activement aux débats liés à la bioéthique

Quand une fondation de ce type faite un clip de ce genre, se n'est pas pour les enfants trisomie 21, c'est contre le droit à l'avortement.
Aller sur le site de cette Fondation, vous y verrez que "des pavés bourrés de bonnes intentions.". Quand on développe des idées du droit de l'enfant dés sa conception on peut se poser quelque question sur les promoteurs de la l’arrêt des recherches sur la détection de la trisomie 21.

Pour ce faire il on trouvé un moyen ils crient arrêt à L’eugénisme !!!!!! sans un regard social sur les choix des parent à l'avortement.
je suis assez partagée. Enceinte de mon troisième enfant, il y avait une possibilité qu'il soit trisomique et on me recommandait de faire une amniosynthèse.
Après discussion avec mon mari je ne l'ai pas faite car bien que ce soit rare, il y a quand même des risques de faire une fausse couche ensuite, et de toutes façons, on n'aurait pas interrompu la grossesse si on m'avait annoncé une trisomie. Pas par conviction religieuse (on n'est pas croyants) mais c'était un 3ième, donc on n'avait déjà une bonne idée de ce que représentait l'arrivée d'un bébé, et j'avais vu régulièrement une petite fille trisomique dans mon école, donc là encore, ça ne m'était pas complètement étranger.
J'ai pas mal regardé ce que je trouvais comme info en ligne sur le suivi d'un enfant trisomique pour voir un peu ce qu'il faudrait faire au cas où.

Mais je ne m'attendais pas aux réactions de mon entourage et de mes collègues. ça a commencé avec l'obstétricien qui me suivait qui ne voulait pas me faire de certificat de grossesse tant que je ne faisais pas l'amnio....j'ai dû lui expliquer qu'on avait bien réfléchit et qu'on savait ce qu'on faisait et qu'on gardait le bébé de toutes façons. Il n'était pas content, mais il ne m'en a plus parlé ensuite. La famille trouvait qu'il fallait faire l'amnio pour savoir dans un premier temps et surtout pour le faire passer si c'était bien un enfant trisomique... c'était pas la grosse pression, mais une belle unanimité quand même. J'avais des remarques du style: oui mais tu te rends compte, pour ses soeurs, c'est terrible, elles vont devoir s'en occuper quand il sera grand, c'est la honte pour elles, nous on ne le gardera pas, c'est une grosse responsabilité, vous n'aurez plus de vie, le regard des gens dans la rue, etc.... rien de positif.
Je n'ai pas rencontré une seule personne me disant, "oui pourquoi pas le garder...."

ça fait vraiment peur la trisomie, alors que ce ne sera pas des enfants/adultes en souffrance, mais juste différents, avec un peu plus de suivi qu'un enfant "normal".
Je ne juge pas les personnes qui n'envisagent pas de garder un enfant trisomique. Moi même, si ça avait été mon premier, j'aurai surement été moins à l'aise avec ça. Je respecte le choix de chacun. Je n'ai pas été influencée par tout ce que j'ai entendu pendant le reste de la grossesse car j'étais au clair, et mon mari aussi. Mais j'imagine si j'avais été hésitante... je crois qu'il aurait été très dur de prendre une décision. Parce qu'il n'y a qu'un son de cloche je trouve.
Donc cette vidéo permet au moins de dire aux parents qu'éventuellement si ils souhaitent le garder, alors cet enfant peut avoir une vie heureuse.
Les tests, c'est souvent vers 3 - 4 mois de grossesse. On a déjà bien investi le bébé à ce stade là, on le sent bouger. C'est assez terrible de se retrouver à attendre des résultats d'amnio et d'éventuellement ensuite devoir décider d'interrompre la grossesse. Parce que l'enfant, il était désiré la plupart du temps. Alors n'entendre autour de soi que des gens effondrés qui sont tous pour l'interruption de grossesse, ça n'aide pas à décider. Cette vidéo peut aider des personnes à mieux vivre cette période difficile.

Bon, au final, il n'était pas trisomique. Il va très bien. Plus tard, j'ai rencontré une amie qui m'a confié avoir perdu un bébé suite à une amnio. Et en fait, ce bébé qu'elle a perdu n'était pas trisomique....c'est rare les incidents suite à une amnio mais ça arrive malheureusement. ça m'a conforté dans ma décision.
Il y a de nouveaux tests je crois pour bientôt, uniquement par prise de sang. J'aurai fait le test s'il avait existé. Car c'est vrai que j'aurai aimé savoir et même si je ne crois pas que ça aurait changé ma décision, mais ça aurait mis fin aux interrogations des uns et des autres et ça m'aurait évité d'avoir à ré-expliquer en permanence pourquoi je n'envisageai pas une IVG s'il était trisomique de toutes façons.

Ceci dit, c'est vrai que le financement par Lejeune me gêne un peu. Malheureusement, je crois que peu de gens non croyants font le choix de garder un enfant trisomique, donc forcément, c'est plutôt des militants anti-IVG qui vont être motivés pour ce genre de campagne médiatique.
On a pas mal de progrès à faire pour accepter la différence.

Je suis pour laisser le choix aux parents, mais à l'époque (il y a plus de 10 ans maintenant) il y avait une grosse pression de la société pour ne pas garder un enfant trisomique, je ne crois pas que ça ait tellement changé. Tout le suivi de la grossesse met la pression. L'obstétricien avec le résultat des marqueurs, la personne qui m'a fait passer l'écho qui montrait des signes possibles, puis le deuxième médecin qui a refait une écho pour me conseiller de faire une amnio, le côté très solennel de tout cela donne vraiment l'impression que l'IVG est la seule issue, et d'après ce que j'ai lu sur internet à l'époque, si on n'a pas dépisté la trisomie lors de la grossesse, souvent, la réponse à la naissance c'est d'abandonner l'enfant....c'est vraiment pas facile de décider de garder cet enfant malgré tout, on fait face à beaucoup d'incompréhension.
Si cette vidéo peut aider les personnes qui se retrouvent dans cette situation pendant leur grossesse, alors tant pis si elle est financée (en partie) par Lejeune. Je crois qu'encore actuellement on pousse vraiment à l'IVG en cas de trisomie, alors une vidéo ou un autre moyen d'informer un peu plus objectivement les parents est important.
Merci Stéphanie : Vous retranscrivez tout à fait ce que je ressens par rapport à cette vidéo !
Quel plaisir de lire votre témoignage.
Et surtout quel plaisir de lire un avis qui ne rentre pas dans les cases.

Ça me gène qu’il n’y ait que des associations ou personnalités ouvertement religieuses qui supportent ce clip.
Mais cela me chagrine encore plus qu’il n’y ait pas de personnalités ou d’associations athée pour condamner son interdiction.

N’y a-t-il plus que les religieux pour être troublés et pour questionner une humanité qui préfère sélectionner sa progéniture que de l’accepter telle quelle est ? Je suis athé, je suis pour l’IVG. Et je ne suis pas certain d’avoir eu le courage de garder un de mes enfants trisomique.
Mais je préfère (et je pensais) vivre dans un monde ou ceux qui ont ce courage sont valorisés.
Comme vous le dites, Stéphanie, le bébé, puis l'enfant, peut avoir une vie heureuse. Oui, mais et ses parents, sa famille, ses soeurs, qui se retrouveront tôt ou tard en charge de leur frère ou soeur? leur a-t-on demandé leur avis?
Je le sais pour avoir vu ma grand-mère s'occuper de son peit frère : quelle charge morale, matérielle, financière!

C'est bien de respecter la vie d'un foetus, de s'estimer capable de prendre soin et d'élever une famille de trois enfants. mais peut-on mettre sur les épaules d'enfants la même charge?

Et si les enfants sont d'accord, le seront-ils adultes, leurs conjoints le seront-ils également? Vous leur interdisez, par ce choix, toute possibilité de vie différente de celle de lers parents.

A moins d'avoir des possibilités financières peu ordinaires, elles ne pourront rien déléguer et se retrouveront piégées toute sa vie par le choix de leurs parents. Et même si elles ont été d'accord sur le moment, étaient-elles conscientes des enjeux? Je remarque que vous ne soufflez mot des vos deux aînées. Comment envisagent-elles l'avenir? Avez-vous une assurance vie qui les libèrera des contraintes financières, mais pas des conraintes morales qui péseront toujours sur elles?

Votre choix a peut-être été beau et généreux dans l'absolu, mais il a surtout été, à mes yeux, égoïste.
Votre choix a peut-être été beau et généreux dans l'absolu, mais il a surtout été, à mes yeux, égoïste.
Décider d'avoir un enfant est de toute manière toujours un choix égoïste, cela dit je suis d'accord avec vos arguments.
Je ne sais pas si vous m'avez bien lue, mais finalement, il n'était pas trisomique.
En fait, on avait déjà réfléchit à la question lors des tests pendant la grossesse de ma deuxième fille, et à l'époque, ma position était la même mais mon mari lui aurait préféré ne pas garder l'enfant si les tests avaient annoncé une possible trisomie. Donc il y avait déjà eu réflexion de notre part avant même le résultat des tests. Comme on ne m'avait pas signalé de problème, on a arrêté la discussion à ce moment.
Mais on l'a reprise pour le troisième.

Pour ce qui est de mes deux filles, elles avaient 5 ans et 2ans et demi....donc je ne pouvais pas leur demander leur avis. Mes parents avaient clairement énoncés qu'ils ne garderaient pas cet enfant (garder dans le sens babysitting) s'il était trisomique...donc on savait déjà bien qu'il ne faudrait compter que sur nous même, et on vit bien, mais on n'est pas particulièrement fortunés ;-)

Mon sentiment par rapport à mes filles, c'était que si on décidait de ne pas avoir cet enfant car il serait différent, alors elles pourraient penser que ça voulait dire que si il leur arrivait quelque chose plus tard (accident de voiture, maladie) et qu'elles devenaient à leur tour "différentes" peut être qu'on les aimerait moins, puisque c'était la démarche envisagée pour le bébé.

C'est vrai que ça engage toute la famille. Pas seulement les parents, mais je crois que ça peut aussi être une force pour les frères et soeurs pas seulement une "charge". En France le regard sur le handicap est vraiment très négatif, et on voit le handicap comme une charge de la société.
Il se trouve qu'en plus de la petite fille scolarisée dans notre école, il y avait aussi une entreprise dans mon quartier qui employait des handicapés et notamment des trisomiques. Donc j'en voyais régulièrement aller travailler.

Je crois que l'image négative de la trisomie vient du fait que longtemps c'était des enfants "de vieux". Des couples les avaient sur le tard, et les voyaient comme un enfant qui n'irait pas bien loin. Pas très bien habillé, non scolarisé, ils n'avaient pas tellement de chances d'évoluer hors du cadre de la maison.
C'est différent maintenant. Si on met en place une aide en psycho-motricité, un bon suivi, qu'on les encourage et qu'on s'en occupe comme d'un enfant "normal" qui a des possibilités, alors ils progressent bien. Plus lentement que les autres oui, mais ils progressent bien plus que les enfants trisomiques de l'époque de votre grand-mère.

Plus généralement, quand on décide d'avoir un enfant, on ne peut pas savoir la vie qu'il aura. Et s'il y a déjà d'autres enfants, l'arrivée d'un nouveau va perturber l'équilibre. Et peut être qu'il y aura un problème, un handicap, avant ou après la naissance. Savoir par avance qu'il y aura un problème, permet d'y réfléchir. Peut être que si mes filles avaient été plus âgées, on les aurait incluses dans la réflexion. Mais je crois que ça aurait été quand même notre décision. Je n'attends pas des mes enfants une entre aide particulière dans le futur. Je n'attends pas d'eux qu'ils s'occupent de moi ou de mon mari plus tard si on n'est plus capable de le faire nous même. Ça n'a jamais été dans ma façon de voir les choses. Ceci dit, ils se sentiront peut être moralement obligés de le faire.

Plusieurs commentaires parlent du "courage" de le garder. Ce n'est pas du tout comme ça que je le ressentais. C'était déjà 'notre bébé' et je ne me voyait pas ne plus en vouloir car il n'était pas comme prévu. C'est aussi simple que ça.

Encore une chose. Nous vivons en Grande Bretagne maintenant depuis plusieurs années. La place laissée aux handicapés ici est complètement différente. Ils sont visibles et acceptés: ils sont dans les écoles, dans les rues, et ils travaillent quand ils le peuvent. Un trisomique peut très bien renseigner les clients chez Marks & Spencer par exemple. Il gagne de l'argent, il habite seul ou en couple...bref, personne ne comprendrait votre position sur le fait que c'est une charge pour la famille, les frères et soeurs, et leurs conjoints.
C'est surtout ça le problème. Si on cessait de les percevoir comme ça, alors il y aurait un vrai choix pour les parents de garder ou pas cet enfant, et c'est à mon avis, le but de cette vidéo et c'est en cela que je trouve qu'elle est importante malgré l'origine du financement.
merci, très bien dit.
Ça fait vraiment peur la trisomie, alors que ce ne sera pas des enfants/adultes en souffrance, mais juste différents, avec un peu plus de suivi qu'un enfant "normal".
Juste différents ?
Pensez-vous sérieusement que tous les trisomiques ressemblent à Eléonore Laloux, sont capables de s'exprimer comme elle de manière intelligible (sans même parler de collaborer à l'écriture d'un bouquin) ?
Je n'ai véritablement côtoyé qu'une seule enfant trisomique, dont la parole n'était compréhensible que par ses seuls géniteurs, qui bien souvent l'interprétaient.
Alors juste un peu différents comme Eléonore, ou très différents comme la petite fille de mes amis ?
J'ajoute que le clip italien est profondément malhonnête.
Il est censé porter la parole de trisomiques de toutes nationalités et de différents niveaux de handicap, en plaquant sur leurs visages des paroles lénifiantes, qu'ils n'ont pas tous la possibilité d'exprimer dans leur intégralité.
La réalité, en tout cas celle dont je peux indirectement témoigner, est d'une toute autre nature.
Je m'étais penchée sur la trisomie et le suivi nécessaire lors de ma grossesse, donc ça date et je ne suis pas du tout 'experte'. Mais en plus du retard mental, il me semble qu'il y a des problèmes de vue, des problèmes cardiaque et des risques d'obésité, donc un suivi dans ses 3 domaines, plus un suivi en psycho motricité (ils s'assoient et marchent plus tard que les autres) et aussi de l'orthophonie.
J'imagine qu'il en va des enfants trisomiques, comme les autres: ils ont plus ou moins de marge pour aller loin. Mais aussi, ils vont plus ou moins loin en fonction de la façon dont on les aide. Pour ce qui est de l'élocution, si les parents acceptent le fait qu'ils parlent mal comme une partie du handicap et n'essaye pas de les faire progresser, effectivement, ça n'ira pas très loin. J'ai une expérience très limité, mais bon, l'employé de M&S que je vois de temps en temps en magasin s'exprime clairement. C'est peut être lui aussi une exception, je ne sais pas, mais en tout cas, j'ai l'impression que bien encadré, oui ils peuvent avoir une vie relativement normale.
La fille de mes amis était quadragénaire lorsqu'elle est décédée, il y a trois ou quatre ans.
Ils travaillaient tous les deux, mais parvinrent, dans un premier temps, à assurer son éducation en demeurant le plus souvent possible à ses côtés.
Les dernières années, elle était prise en charge par un établissement spécialisé, mais retrouvait ses parents le week-end.
Lorsque je l'ai connue, elle avait une vingtaine d'années. Je peux vous assurer que sur le laps de deux décennies pendant lequel je l'ai rencontrée, malgré l'accompagnement de ses parents et celui des éducateurs, le contact avec d'autres trisomiques moins lourdement handicapés, je n'ai constaté aucune évolution dans son comportement.
Je ne pense pas qu'il faille faire une généralisation de son cas, pas plus d'ailleurs que de celui de votre employé de M&S, mais évoquer "la vie relativement normale" d'un trisomique est un leurre.
je suis d'accord, il ne faut pas généraliser, mais il est important aussi de voir les choses d'une façon un peu plus positive qu'actuellement. Et franchement au moment de ma grossesse, je ne recevais que des remarques dans le genre du commentaire de Marie Clair plus haut, comme si j'étais complètement illuminée à ne pas vouloir voir la vie terrible que j'allais avoir (et faire subir aux autres) si je ne faisais pas passer ce bébé s'il s'avérait qu'il était bien trisomique.
ça dépend de ce qu'on appelle une vie 'normale'. Dans nos sociétés, on se retrouve vite en dehors des normes et la France a pas mal de retard pour ce qui est de faire une place aux handicapés. Je l'ai mesuré assez rapidement en vivant ailleurs. Ici (Écosse) on voit beaucoup d'handicapés: dans les écoles, dans la rue, les transports, ou au travail, car ils ne sont pas mis à l'écart, on ne les regarde pas avec pitié, on reconnait leurs capacités, dans la mesure du possible, ils sont intégrés. Et pour les enfants, il y a des aires de jeux aménagées (genre tourniquet où on peut fixer un fauteuil roulant par exemple) des créneaux à la piscine, des places au cinéma et autres. Moi ça continue de m'étonner, mais ici, ils trouvent ça normal.

Pour certains avoir un enfant handicapé n'est pas envisageable et ils décident de ne pas le garder, c'est leur droit, et je ne les critique pas du tout, mais quand d'autres comme moi s'en sentent capables, ça serait pas mal de ne pas avoir tout le monde qui nous tombe dessus comme si on était des inconscients, égoistes, naifs etc...
Je trouve tout aussi violent d'essayer de faire changer d'avis une femme qui souhaite avorter si elle ne désire pas cet enfant (quelqu'en soit les raisons) que la façon de faire culpabiliser une femme qui souhaite garder son bébé sachant qu'il a un handicap.

(...) évoquer "la vie relativement normale" d'un trisomique est un leurre.


Faut voir, faut faire des statistiques pour déterminer la qualité de vie avec ou sans trisomie 21.
Un tas de gens ont une vie courte et douloureuse pour des raisons essentiellement sociales et je crois que c'est aussi le problème principal dans le cas d'une trisomie 21.

Pour tout dire, du fait de la profession de mon père, j'ai grandi dans un milieu médico-éducatif au contact de divers handicaps mentaux et c'est surtout dans les troubles du développement du genre autistique que j'ai eu l'impression de souffrances et difficultés majeures. Avec la trisomie 21, je voyais de grands idiots mais avec leur personnalité comme tout un chacun, une conscience de soi, une sociabilité et une autonomie individuelle certaine. Les capacités sont variables mais ça me semble surtout une question d'éducation, d'encadrement, de gestion sociale, pas forcément plus lourde à l'âge adulte que pour des gens sans trisomie 21 (plus lourd que la cécité, paraplégie, toxicomanie, dépression, schizophrénie etc. ?).
Il se pourrait aussi que ce soit la mentalité "performance" qui fasse qu'on pense le handicap comme une maladie, une souffrance, un malheur : après tout, nos toutous ont la belle vie, aussi débiles et dépendants soient-ils.

Disons que pour ma part, je ne prendrais pas prétexte des difficultés de vie avec une trisomie 21 pour prôner le caractère évident d'un avortement. A mon sens, ça reste un choix individuel de la mère, en fonction de son ressenti, c'est à elle de décider qu'il y a cas de force majeure. Ce n'est pas plus mal qu'une mère évite la naissance d'un enfant qu'elle ne se sentirait pas prête à élever, quelle que soit la raison, psychologiques, économico-sociales ou autre.
J'ai vu des gamins délaissés, et là, handicap ou pas, c'est vraiment une vie de merde quand à 10 ans on a pour seul recours affectif des éducateurs, des professionnels.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Pour faire un enfant il faut des ronds .
Pas de ronds , pas d' enfant . surtout trisomique .
C' est aussi simple et violent que ça .
Bonjour et d'abord merci de votre commentaire.
J'ai une amie qui a une fille trisomique, la trentaine, et moi je n'aurai jamais pu accepter ce qu'elle vit.
Elle parle très très mal, je ne bite pas un traître mot de ce qu'elle raconte, et répète 50 fois la même question, sa mère lui répond, d'abord calmement, puis finit forcément par la renvoyer promener. Silence de 10 minutes, puis c'est reparti…
Je suis persuadé que j'aurai fini par la flinguer. C'est juste pas tenable. Et je ne parle pas du reste.

Plus bas vous dites que ça dépend surtout de l'éducation, le handicap serait moins lourd si il est pris correctement. Imaginez vous que votre discours peut être encore plus violent que celui incitant à l'avortement ?

Mon amie est d'un niveau social plutôt élevé, dans le socio-juridique, je ne crois pas qu'elle s'en soit mal occupée, qu'elle n'ait pas fait ce qu'il faut. Je crois qu'il y a juste des niveaux différents, et que ce qui est supportable pour un enfant de 5 ans sérieusement atteint, ne peut pas l'être quand il arrive à la quarantaine, surtout qu'on vieillit avec !

pour terminer, il ne s'agit pas de refuser la vie à tout handicapé, mais à des cas bien précis qui promettent une vie de merde, à lui, aux parents et à toute la famille. Je ne sais pas du tout si on peut dépister le niveau de handicap.
Il faut évidemment avoir du respect pour ceux qui prennent la décision de garder l'enfant, mais la trisomie c'est pas que ces beaux jeunes gens qu'on voit dans la vidéo.
Bonjour. Je pense être moi-même trisomique. J'en ai eu l'intuition en 2002, quand j'ai refusé de voter. Je ne suis pas sûr que la vie vaille la peine d'être vécue. L'anormalité n'est certes pas souhaitable, mais comment peut-on souhaiter être normal.
Ah nous, vous concernant, il y a longtemps qu'on en avait eu l'intuition :-)

(Pataper, ou alors, avec la statuette vaudou de Chichi.)
beh, nous on a eu nos deux filles à presque quarante ans ...Pour la première mon épouse a accepté la ponction, mais pour le second, elle n'en voulait plus, on a fait les tests de sang. En discussion avec un ami d'enfance devenu médecin et qui nous mettait en garde, je m'etais avancé à faire état de probalités faibles, même si plus élevées à notre âge. Ce en quoi il me répliqua: quand tu as un enfant handicapé, tu l'as à 100 %.
Bon, heureusement pour nous, la deuxième est également correctement chromosomée.
Non mais non mais non ! J'en ai marre de cette volonté permanente de vouloir politiser chaque propos , chaque acte , chaque vidéos. On peut plus péter à notre époque sans qu'on nous reproche de vouloir détruire la planète et d'être anti-écologiste.

P.S: Même si cette vidéo avait un caractère anti-ivg ce que je ne pense pas, elle met cependant bien le doigt sur une des dérives de nos sociétés consuméristes. On choisit notre enfant comme un objet, si celui-ci n'est pas parfait ou n'a pas le bon sexe alors direction poubelle.
Merci à Laure Daucy pour cet article. Sur les sujets politiques, moins profonds donc plus faciles, vous êtes moins à l'aise. C'était un compliment gratuit.
Franchement y a pas vraiment de quoi dire que c'est anti ivg.
Ça l'aurait été probablement avec des éléments plus parlants, genre une petite phrase "on a le droit de vivre/d'avoir une chance" ou autre.

C'est pas non plus parce que c'est commandité en partie par une asso anti IVG que le message en est en soi changé. De la même manière,
si un film de Lynch était sponsorisé par TF1, ça n'en changerai pas la qualité intrinsèque.

Ou bien alors un truc m'a échappé ? :D

Edit:
Le seul truc sur lequel on pourrait aller chercher un lien en poussant, c'est le coté lumière dorée du début et de la fin, avec les halos de lumière. C'est assez connoté religieux niveau imagerie.

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