Ardisson, tout le monde en parle (en bien)
Un "visionnaire", un "modèle", un "inventeur insensé". Bref, un véritable génie de la télé. Thierry Ardisson, puisqu'il s'agit de lui, est décédé lundi 14 juillet. Le lendemain, France 2 lui rendait hommage dans une émission spéciale. Le surlendemain, TF1 diffusait un documentaire sur sa vie, réalisé par Audrey Crespo-Mara, journaliste et épouse de l'animateur. Tout était calé, un kit de presse a même été envoyé aux rédactions juste avant l'annonce de sa mort. En procédant ainsi, Ardisson a tout maîtrisé et réussi à imposer le récit de sa carrière. En se dédouanant de la plupart de ses dérives sous prétexte que "c'était l'époque" et qu'on ne lui a jamais rien reproché. Pas de bol, à l'époque justement, "Arrêt sur images" existait déjà et on a conservé les archives.
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En résumé, un de ces bien ordinaires "type-qui-a-une-revanche-à-prendre-sur-la-vie". Ambitieux, arrogant, prêt à tout écraser sur son passage pour "arriver". On en connait tous, de ces personnages puants et importuns, qui hélas réussissent toujours à(...)
Ah! Personne ne lui a dit que son comportement était sexiste et ce génie ne pouvait pas le penser tout seul.
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Derniers commentaires
Ardicon aimait humilier, dominer, maîtriser ses invités.
Mais des fois, ou du moins au moins une fois, les invités n'étaient pas toujours "gérables" ni très respectueux du cadre imposé par le maître des lieux. Où on perçoit qu'il n'est pas totalement ravi (et moi ça me fait marrer)
Ardisson n'était ni conforme à l'hagiographie réalisée par sa compagne, ni le Diable en personne.... Surprenant, non ? non, c'est le lot de tout le monde. Tout le monde est complexe. Personnellement, j'ai toujours aimé regarder les émissions d'Ardisson, qui me procuraient du plaisir, qui me faisaient rire, qui cassaient les codes, mais je n'ai jamais été dupe d'Ardisson, et clairement, le sexisme de ses émissions (dont je ne me rendais pas compte à l'époque) a très mal vieilli, mais Ardisson ce n'était pas que ça. Je trouve fascinant tous les commentaires définitifs. Je trouve fascinant qu'on reproche à Daniel Schneidermann une chronique mesurée. Comme si certains avaient du mal, finalement, avec la complexité humaine. Et puis, le respect dû aux morts, il me semble que ça veut dire quelque chose. Il est loisible de ne pas l'aimer. De là à l'insulter ...
Tous ces gens s’autocélèbrent dans la même nullité qu’Ardisson.
J'ai ce souvenir de "Tout le monde en parle", avec ses bimbos en petite tenue, accompagnant telles des geraniums en pots les interventions du viril P. Corti, Ardisson qui ne laissait pas ses invités développer leur argumentaire, aimant confronter des opposés socialement (genre catho tradi et actrice X...), et l'inévitable alimentation du clash permanent - dailleurs cetait du direct? Si quelquun peut m'eclairer. En gros ça ressemblait à du tf1 sur le service public. Et visiblement ça faisait de laudience. Et bon inutile de préciser que le débat public n'en sortait pas grandi, tellement des stéréotypes du mâle alpha étaient véhiculés.
Très bien cet article anonyme, tout y est. Simplement on peut se demander quel est son statut par rapport à la récente chronique nostalgique de Daniel Schneidermann saluant "l'artiste" Ardisson : montrer que le jeune journaliste sur la photo, sous l'intitulé :
"Le sexisme d'Ardisson déjà dénoncé "à l'époque"
On s'est replongé dans les archives d'Arrêt sur images, version France 5. Dans l'émission du 30 janvier 2000"
était déjà dans le vrai et n'a jamais, depuis, dévié de sa boussole morale ?
Dans "tout le monde", vous comptez Daniel Schneidermann du coup ?
Je n'ai pas aimé le "salut l'artiste" à la fin de sa chronique. La conclusion, c'est important. Comme l'ordre dans lequel on place ce qu'il y a à gauche et à droite d'un "mais".
Mais.
Y a un truc qui disparaît de la société, qui a disparu d'internet et -bien sûr- des forums, et qui disparaît d'ASI, au point d'être carrément stigmatisé. C'est une notion de gauche, éliminée par la profonde droitisation de la gauche, par le gabuzomeu défoulatoire des réseaux sociaux. C'est la complexité et la nuance.
Il y a une chaîne YouTube que j'aime beaucoup. Alors que la mode était aux commentateurs super fâchés qui super cassent un film, un jeu, n'importe (genre angryvideogamenerd ou cinemasins), un gars a fait un canal pour défendre des films, y compris (et c'est là où il donne le meilleur) les mauvais. Il ne s'agit pas de les réhabiliter, ou de renverser les jugements, mais d'énumérer les qualités positives ou intéressantes qu'on peut trouver même dans un navet global. Ça s'appelle CinemaWins, et son état d'esprit prend la mentalité internet à contre-pied.
De ASI, j'attends des éléments nouveaux, l'alimentation des réflections, le raffinement de la compréhension du monde, par l'exhaustivité des angles et des données. De plus en plus, les asinautes en attendent des confirmations, des arguments pour leur posture, des partages d'indignation, et rien d'autre. Des rituels collectifs, du cimentage communautaire.
Quand meurt un mec que je ne peux pas blairer, ou de façon générale quelqu'un sur qui j'ai une opinion, ce qui m'intéresse de trouver ici, ce sont les éclairages complémentaires. Tout le spectre, pondéré, contextualisé, de la profondeur du mal aux éléments d'intérêt, loin à la fois des convenues minutes de la haine défoulatoires et des convenus panégyriques complices. Qu'un Schneidermann trouve intéressants voire positifs certains aspects de la carrière d'Ardisson, ça m'intéresse, ça m'apporte quelque chose. Qu'une Bock inventorie ses plus profondes abjections, ça m'intéresse et ça m'apporte quelque chose. Idéalement, les deux devraient faire les deux. Un seul article, sur tous les angles et éclairages contextuels, aurait pu suffire, et serait intellectuellement plus sain qu'un article thèse, un article antithèse - avocat, procuration, postures faciles et bien dans cette tendance des rétrécissements de perspectives, notamment espérées par le public. Mais à défaut, avoir des articles complémentaires est déjà bien (je me souviens aussi d'une époque Siné/Cavanna où ça pouvait s'engueuler assez sainement dans les colonnes du Charlie).
Sur ASI, Scheidermann et surtout Avriogata représentent au mieux cet esprit de synthèse curieuse, qui, quitte à crisper les monochromes, va chercher les différents éclairages sur un sujet plutôt que se focaliser sur l'angle préféré. Iels représentent le cœur de mes raisons d'être abonné à ASI (même sans représenter la totalité). J'aimerais qu'il ne se perde pas, mais à voir le lectorat je suis pessimiste.
Cela dit, conclure même une synthèse d'Ardisson (même un regret d'une exploration qui n'a pas eu lieu) sur "salut l'artiste", ça craint un peu. Et mérite un petit coup de barre à bâbord.
En gros : beaucoup de critique des médias mainstream/showbiz et un peu de mainstream/showbiz pour se dire avec satisfaction qu'on fait dans la nuance intelligente et pas dans la gauche sectaire, c'est ça ? Ou bien : un peu de provoc trash pour rester jeune, "dans l'époque" et au-dessus du vulgum pecus ? Ou alors j'ai mal compris ?
Je sais pas. J'ai rien pigé à ce commentaire. Mais déjà, y a deux sens au mot cririque. Y a critique-dire-du mal (ouin arrête me critiquer) et y a critique-analyse (critique de film, critique de livre: énumération des différents aspects, positifs négatifs neutres). La première est une fraction de la seconde. La seconde est en général plus enrichissante et informative, mais moins satisfaisante émotionellement ou socialement pour les gens qui veulent juste le confort de meugler en troupeau (la fonction principale d'internet et des réseaux sociaux, le moteur principal de la droite).
Et je vois pas en quoi c'est difficile à comprendre. On peut adorer Conan Doyle et apprendre qu'il a été très naïf avec le spiritisme, on peut considérer Gainsbourg comme un exemple de toxicité masculine et analyser ses intéressantes versifications, son apport dans la fracturation de normes de présentation lisses. On peut connaître le Jacques Martin un peu gonflant des grosses variétés de l'après-midi et évoquer aussi ses périodes iconoclastes pour l'historique de l'humour provocateur à la télévision et l'attachement de son public. On peut reconnaître que Frank Miller est un gros facho pourri et que ça suinte de tous ses ouvrages, tout en considérant son talent graphique et son impact sur l'évolution de la bédé. On peut voir tout ce qu'il y a de réactionnaire chez Ian Fleming et aussi ce qu'il a de vaguement progressiste. On peut caresser nos impressions et nos émotions dans le sens du poil, tout en offrant aussi des perspectives complémentaires. Ça demande juste de trouver intéressant les "aha j'avais pas considéré cet aspect-là" au lieu de s'en offusquer parce que ce sont comme des compromissions ou des menaces sur la validité des engagements émotionnels, matière première du commerce de l'attention.
Je pense qu'il y a eu une époque où la curiosité, l'envie de connaître/comprendre/compléter, était plus présentes dans le public d'ASI. Ce qui domine aujourd'hui, c'est l'envie d'entendre du déjà su, ou du nouveau pas nouveau (des éléments à ajouter sur les piles pré-existantes). Plus de projos pour éclairer le même côté. Ce que je continue à espérer d'ASI, c'est de faire le tour.
Vous avez mis les mots sur ce que je ressens depuis quelques temps déjà à propos d'@si. Merci. De la nuance pour expliciter la complexité du réel.
Sans vouloir idéaliser le souvenir que j'en ai, il faudrait remonter aux forums de l'émission de France 5, pour retrouver cette nuance, aujourd'hui portée disparue.
Des échanges détendus, de l'humour, des sujets proposés d'une plus grande diversité, peu de trolls et de floodeurs, rapidement neutralisés lorsqu'ils se manifestaient. Celles que DS nommait "forumancières" étaient chargées de la modération et s'en acquittaient avec tact, prenant part quelquefois aux discussions.
Il existait également, à côté du forum aux thèmes imposés, un second forum ou chacun pouvait développer les sujets de son choix.
Une autre époque.
C'était mieux avant...
et dans vingt ans ( si ça perdure ), ce sera pire ....
La "nuance" c'est bien en soi. Elle est indispensable pour apprécier une oeuvre d'art en la séparant du comportement de son auteur, et en la recontextualisant dans son époque, sa réalité sociale, etc.
Mais avec Ardisson, on n'est pas dans le domaine de l'art, loin de là. Plutôt dans celui de la réalité la plus triviale, celle des plateaux télé, de l'abrutissement des médias, de l'avilissement recherché pour faire de l'audience.
Et la nuance est devenue un pur argument rhétorique brandi pour justifier des comportements injustifiables, dans la réalité. Une arme pour disqualifier celles et ceux qui, simplement, dénoncent ces comportement, les combattent, défendent l'éthique, l'égalité, les droits humains, les victimes.
La nuance : argument rhétorique brandi par les tenants autoproclamés de la Raison, les gardiens autoproclamés des Lumières. contre les militants.
Finkielkraut a été un des pionniers de cette rhétorique, pour justifier le viol : Polanski : la victime de 13 ans avait posé nue faisait plus que son âge ; Olivier Duhamel : lorsque l'« on essaie » d’examiner les faits de pédocriminalité et qu’« on » se demande « y a-t-il eu consentement ? A quel âge ça a commencé ? Y a-t-il eu ou non une forme de réciprocité ?, on vous tombe immédiatement dessus ». On a eu aussi la nuance de Catherine Deneuve défendant dans les VSS une "liberté d'importuner" ; Fourest et sa nuance magistrale sur la "différence d'intention" entre les enfants israéliens et les enfants morts de Gaza..
Ardisson lui-même ne faisait pas dans la nuance mais dans la pure misogynie, l'écrasement des femmes.
La "nuance" en mode : 5 minutes pour les Juifs et 5 minutes pour Hitler, non merci !
Franchement qui peu encore croire Mm Bachelot,et Mr Ruquier.
En fait, en lisant votre article, c'est l'archétype du héros du XIXème siècle, il monte à Paris en étant ambitieux et il réussit grâce aux femmes dont il exploite le talent par arrivisme et mépris. Pire qu'un Julien Sorel, Rastignac ou Bel-Ami...
Cette chère Clémentine Autain, toujours prête à s'arranger avec les valeurs morales qu'elle défend. Cette grande féministe dénonce le sexisme d'Ardisson, décide de ne plus aller se faire humilier dans ses émissions et puis, sous prétexte que l'émission fait de l'audience, retourne se vautrer dans la fange. Sa copine Raquel Garrido, à qui l'on reprochait de participer au cirque Hanouna, avait justifié de la même manière sa participation aux émissions crapoteuses : "pour toucher le peuple, il faut aller là où se trouve le peuple".
La même Garrido qui, au passage, assistait aux obsèques d'Ardisson avec le petit peuple composé d'Arthur, de Léa Salamé, de Guillaume Durand, Florent Pagny, Brigitte Macron, Maurice Lévy, l'ancien président de Publicis et tant d'éminents prolétaires.
La gauche à droite de LFI ne nous déçoit jamais. Comme disait Guy Bedos : "C'est dur d'être de gauche, surtout quand on n'est pas de droite".
ASI fait un papier de peu de qualité sur un défunt, la chose est aisée car ce dernier cité n'aura pas le droit de réponse... L'air du temps de la moraline est de plus en plus présent et les affaires sortent à foison, on va chercher dans les caniveaux des restes d'écume haineses sans, bien entendu, remettre dans le contexte l'époque de la carrière de l'acteur, du présentateur et j'en passe... Le vomi éclabousse à tout va, prétextant une évolution souhaitée et cela à toute vitesse. Peu importe de salir, d'abaisser, d'accuser... La modération, la réflexion sur les retombées d'un écrit ne sont plus actuels, le buzz, l'audience transgressent, finie la déontologie, il ne faut plus s'encombrée de tels fardeaux !! Raymond Mathieu
"Ardisson a tout maîtrisé et réussi à imposer le récit de sa carrière. En se dédouanant de la plupart de ses dérives sous prétexte que "c'était l'époque" et qu'on ne lui a jamais rien reproché. Pas de bol, à l'époque justement, "Arrêt sur images" existait déjà et on a conservé les archives."
"Arrêt sur images", combien de divisions ? Autrement dit, les reproches d'une émission marginale, ça compte pour du beurre.
Je ne dénigre pas, c'est un simple constat que je fais.
Vous êtes dur avec ardisson , il n’a fait que dire et mettre en pratique , que pour réussir dans ce marigot qu’est le capitalisme , il suffit d’être une crapule . Après il vous dit qu’il en a conscience et qu’il a fait ce choix délibérément .La motivation première c’est la réussite dans un cadre donné , et oui il a réussi dans ce cadre . Et si ça se trouve , il aurait réussi dans un autre cadre . C’est marrant quand même , on voudrait que les choses soient différentes sans changer de paradigme . Ben on réussira pas !
Ah! Personne ne lui a dit que son comportement était sexiste et ce génie ne pouvait pas le penser tout seul.
À bas toutes ces idoles de pacotille mais, malheureusement, du pain et des jeux, ça fonctionne toujours, tant qu'il y a du fric â se faire.
Et tous mourrons quand même ...
Troisième article sur Ardisson.
Rien de plus important dans l'actualité ?
Personnellement, ça m' a permis de reprendre deux fois des moules...
En résumé, un de ces bien ordinaires "type-qui-a-une-revanche-à-prendre-sur-la-vie". Ambitieux, arrogant, prêt à tout écraser sur son passage pour "arriver". On en connait tous, de ces personnages puants et importuns, qui hélas réussissent toujours à rassembler autour d'eux, par effet de lumière artificielle, une troupe plus ou moins fournie de renifleurs de derrière opportunistes. La politique et les médias en sont de bons fournisseurs, le monde des affaires aussi. Aucune valeur humaine. Ils se contentent de passer de l'état de déchet pauvre et anonyme à celui de déchet riche, célèbre et adulé.
Apparemment, c'est plus jouissif qu'on ne le croit, d'être aimé par des cons.