49
Commentaires

Après Ménard, une étude sur le FN utilise aussi les prénoms "arabo-musulmans"

Deux jours après les propos polémiques de Robert Ménard sur un fichier d'élèves musulmans basé sur les prénoms dans les écoles de Béziers, une étude de la Fondation Jean Jaurès utilise "les prénoms arabo-musulmans" comme variable pour analyser le vote des habitants, dans une étude sur le Front National. Pourquoi cette étude n'a-t-elle pas fait polémique ? A-t-on le droit, ou non, d'utiliser cette forme de statistique ? Le prénom est-il vraiment un bon indicateur de l'origine d'une personne ?

Derniers commentaires

En passant, un exemple intéressant d'utilisation de stats ethniques : http://www.motherjones.com/kevin-drum/2015/05/black-deaths-american-election-results (en anglais)
Dans l'emission de Mathieu Vidard sur France inter consacré au "big data predictif" à la minute 39 les scientifiques disent utiliser les prenoms pour cerner les ventes. Ainsi selon qu'on s'appelle marie chantal ou jessica on peut cibler les ventes de housse de telephone ou de kitty.

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1034459
Des cartes de criminalité comme celles-là par exemple http://img11.hostingpics.net/pics/400374suedecourbesvisaviols.jpg (désolé, on utilise les statistiques ethniques là où elle existent).

Si tout est aussi "simple", aussi "gros", aussi "facile", qu'attendez-vous pour convaincre ?
Si la pauvreté est responsable de tout, et pas l'immigration, vous n'avez à prouver qu'une chose : l'immigration réduit la pauvreté. Profitez-en aussi pour prouver que l'immigration réduit la criminalité. Et puis enchaînez, l'immigration réduit les jours de pluie, l'immigration accélère la croissance des récoltes, l'immigration fait repousser les cheveux... Là on sombrera dans l'idéologie que les auteurs préconisent.

Vous savez quelle personnalité d'extrême-droite a dit :
«Nous savons bien que les immigrés fuient des situations difficiles, mais le bon cœur ne peut pas suffire à les accueillir tous et nous devons avoir le courage de dire quand ils sont trop nombreux et d’intervenir dans leur pays pour y construire une société meilleure. Une simple politique d’accueil ne pourra jamais suffire pour résoudre ce problème .»
Marine le Pen ? Non.
Eric Zemmour ? Non.
Robert Ménard ? Non.
Le Dalaï-Lama.
La conclusion de cette étude qui se veut anti-FN est un bijou de l'absurde:

"Cette machinerie à interpréter tourne toute seule. Il n’est pas nécessaire que Marine Le Pen en active les engrenages argumentatifs ni les rouages métaphoriques. L’actualité l’alimente. Elle carbure aux événements".
"Autant dire que cette machinerie est, et sera encore longtemps, difficile à enrayer. Pour l’affronter, à droite comme à gauche, il n’y a que crises de sens".
"Pour prendre la mesure du défi, ayons en tête que la machinerie que nous avons décrite est la seule à proposer aujourd’hui une interprétation globale de la situation de la France."


Autrement dit, c'est bien la réalité que décrit seul le FN de manière cohérente et incontestable, l'embêtant c'est que maintenant ça se voit et les gens le comprennent.

"Cette interprétation est dotée de la cohérence interne – tout explique tout, rien ne peut la contredire – qui constitue, selon Hannah Arendt, le danger totalitaire des idéologies."


Ouh-la-la, elle nous fait peur cette conclusion. On la verrait bien sur un plateau télé à 22h. En bon petits moralisants du camp du Bien sans idées, défaits, on ne brandit plus le drapeau blanc mais le drapeau "nazi !", c'est tout ce qui reste. Elle a bon dos Hannah Arendt. Donc selon eux, il serait urgent que la gauche et la droite remettent sur pied une idéologie qui n'explique rien, car au moins on ne sera pas en danger de dictature ? Contre-sens total des auteurs. Un totalitarisme est justement une idéologie qui invente et raconte, dans le déni permanent, une réalité artificielle. Or ils viennent de nous dire que la réalité confirme d'elle-même et confirmera le modèle diagnostic et interprétatif du Front National. La dernière chose que les auteurs n'osent pas s'avouer, c'est que c'est leur idéologie qui a mené à la réalité présente. Hoc fecit ne poenas daret, "il a agi ainsi de peur d'être puni".
"Les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier une évidence".
Robert Ménard

"Lui, il est vraiment con comme la bite à ma marraine"
Pierre Desproges.
Mes amis !

Je ne connais pas de Gaulois qui vont nommer leurs enfant Mohamed, ou Fatia ...
"Et puis notre but n’est pas de dénombrer les Musulmans ou autres à Creil. C'est de connaître la répartition de la population de Creil : on peut donc penser que les biais sont les mêmes partout, et ne jouent pas sur nos résultats."
Si il y a un biais (donc a priori méconnu) le résultat est entaché d'erreur. Si c'est la même partout, pas grave !!!
Nadia est la fiancée de Titeuf, Titeuf c'est quoi comme prénom ?

Sérieusement c'est quoi (bis) l'intérêt de ces stastistiques ? Des statistiques en général .... Je dois être trop cruche pour comprendre :))
La méthode des prénoms, c'est une méthode de paresseux (ou de facilité) quand on n'a pas le temps et/ou l'énergie et/ou l'accès à des données plus fiables (données d'état civil, données issues d'enquêtes déclaratives...). Evidemment que la fiabilité est faible, l'ex. du prénom "Nadia" est très bien choisi.

Evidemment que la fiabilité est faible, l'ex. du prénom "Nadia" est très bien choisi.


En fait des données précises qui rendent compte de la réalité se recueillent par un recensement.
C'est le cas au départ, mais inférer la confession à partir des prénoms introduit un biais.

Mais si les données sont biaisées, la question qu'on se pose si on veut faire des satistiques sérieuses est celle du niveau d'erreur de ce biais ce qui nécessiterait une étude pour cette seule question.
En dessous d'un certain seuil de niveau d'erreur, cela peut à défaut d'être précis représenter une estimation valable.
En somme ces chiffres ne nous renseignent pas sur la confession de manière rigoureuse, toute conclusion devant partir d'un présupposé sur la valeur du biais.
Comme le chercheur l'explique, c'est pas vraiment un problème. Si c'est une biais systématique, par exemple une sous-estimation,
ça permet quand même de mesurer des corrélations avec d'autres variables, comme le vote. Si c'est une erreur aléatoire, c'est pas un gros
problème non plus, ça réduit la puissance statistique du jeu de donné, mais si il y a des effets suffisamment forts, on pourra quand même les détecter.
"si il y a des effets suffisamment forts, on pourra quand même les détecter."

Certes mais on se condamne à écrire des choses pas très subtiles (du style : "ces quartiers-là votent moins UMP que les autres", non mais sans blague ? Grande révélation) et, plus grave, basées sur des présupposés de fracture ethno-raciale (au détriment d'autres corrélations possibles avec des indicateurs de type socio-économique par ex. : niveau de revenu médian des ménages du quartier par ex.).

Certains ne trouvent que ce qu'ils étaient déjà venus chercher, avant même que la collecte de données ait commencé. Y compris Todd. Leur questionnement de départ est déjà trop fermé. Le choix des indicateurs statistiques considérés comme pertinents (ici le critière ethnique au détriment du critère social ou économique) est déjà un biais pas toujours assumé.

PS: ce n'est pas une simple erreur qui découle du fait qu'une proportion importante de personnes d'origine africaine n'appelle pas ses enfants de prénoms "connotés". Il faut se demander s'il serait légitime de chercher à continuer à comptabiliser aussi ces personnes qui recherchent vraisemblablement une assimilation maximale... En clair, jusqu'à quand une personne doit être définie par ses origines ? Terrain très glissant. La dérive raciste est facile.
(mal placé)

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.