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A qui profite la fuite ? Le précédent Chaban-Delmas

De la feuille d'impôts de Jacques Chaban-Delmas publiée en 1971 dans Le Canard enchaîné aux enregistrements de Patrick Buisson publiés la semaine dernière sur Atlantico.fr et dans Le Canard, il y a une constante. Toujours, dans ce type d'affaires, les médias comme les protagonistes cherchent les coupables. Avec une question : qui a tuyauté les journalistes ? Mais la vérité est parfois bien plus anodine. Retour sur la feuille d'impôts de Chaban.

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Oui c'est possible. La constante étant que la recherche de l'origine du dévoilement prend le dessus sur la chose dévoilée? Ou que la tendance à affabuler sur "qui vise" est à son maximum, alors que c'est simplement que c'est passé entre les mains de quelqu'un qui s'est dit "il faut que ça se sache?".
Dans la première histoire, Chaban s'est fait flinguer aussi parce qu'il avait "anticipé" la campagne électorale (avant le décès de Pompidou?) et qu'on l'a désigné comme le charognard de service.
Dans la deuxième histoire on se demande même quel est l'effet, pas seulement pourquoi ça sort.

Vu qu'on prononce quarante fois par jour le nom de Nicolas S. je finis par croire fermement que c'est en toute complicité que tout se passe. Les communiquants ont validé une fois pour toute que sur le terrain médiatique la quantité prime sur la qualité. Et rien ne grille Nicolas S. dans cette affaire Buisson. L'hypothèse que Buisson reste au service de N.S. me va, même si elle est fausse, je l'adopte. J'ai l'enregistrement :-) de N.S. qui dit à Buisson on la sort là, la carte du Dictiaphone? (ouais, dictaphone, mais il a toujours des problèmes avec la langue trop nul).

Dans le cas de Chaban, c'était du travail fait proprement (on le grille en deux coups de cuillères à pots en manipulant la presse), un sens politique clair (il était trop à gauche : cf wiki dont les liens trop longs ne passent plus à "nouvelle société" ). Savoir d'où ça venait, était une méthode de défense pour cerner l'ennemi, Chaban se sentant pris en traitre. Si tous les députés étaient net d'impôts, je ne comprends pas pourquoi la ligue communiste a cru bon de dévoiler la feuille d'impôt de Chaban? N'y a-t-il pas eu manipulation même à ce niveau? Avec l'erreur de courrier? Qu'on livre dans les mains d'un trotskiste? Le fruit d'un hasard malencontreux, qui sait avec certitude?

Dans le cas du présent, c'est un embrouillamini de première. Et cela ressemble à un fumigène. On a la sensation que "toute l'info" est tenu par une éminence qui va nous faire bouffer du Nicolas S. et rendre invisible le gouvernement actuel.
Objectivement, les fuites profitent surtout [s]aux plombiers[/s] à la presse. Ma libraire était très contente des ventes du Canard mercredi dernier. Suspect, non ?
" La police n’a pas été longue à trouver le coupable,"

Ah bon ! et qui a mis la police sur sa piste, pour qu'elle le trouve si vite?

Le "Canard Enchaîné" ?
Un des " quelques militants de la Ligue –dont l'auteur de cette chronique– qui étaient au parfum," ?
Je n'ai pas de réponse à votre sournoise hypothèse selon laquelle la police aurait été renseignée par un "sachant".
Plus probablement, je pense que la police a fait ce pour quoi elle est faite en enquêtant à partir des éléments en sa possession : l'expéditeur de la lettre était connu (le fisc) comme son adresse (le centre des impôts d'où l'injonction à payer a été envoyée) ; la date de l'envoi n'a été qu'une formalité à recueillir ; d'où a pu être déduit la date de réception de la lettre à l'Hôtel Matignon ; il ne restait qu'à vérifier qui, ce jour là, travaillait au service du courrier ; et de l'interroger, ou de les interroger. Et pour peu qu'une enquête de personnalité plus fouillée qu'à l'embauche ait alors été faite par les RG, le suspect était tout désigné. Voilà, c'est simple, il ne faut pas être Maigret pour résoudre cette énigme.
Si les hommes politiques de tous bords se scandalisent publiquement de ces écoutes, qui, effectivement, n'ont dévoilé aucune information scandaleuse, c'est qu'ils savent à quel point ce qu'ils disent en privé est différent de leurs discours officiel. Ils sont manifestement terrorisés à l'idée que cette mésaventure pourrait leur arriver à eux-même ("Si ça continue, on ne va plus pouvoir se foutre tranquillement de la gueule des électeurs avec la collaboration de nos chers amis journalistes"). Cette solidarité de caste qui dépasse les clivages des partis est comme l'aveu de leur usage habituel de la langue de bois.
comment? Tout n'est pas complot? Un lobby est sans doute à l'origine de cette idée saugrenue...
une autre idée en l’air (je n’ai pas d’info exclusive ) : et si c’était un contre-feu destiné à discréditer les enregistrements ? En effet, ce qui surprend, c’est le caractère finalement assez anodin du contenu : une conversation pendant laquelle le petit Nicolas et sa femme plaisantent sur le fait qu’elle gagne plus que lui, une discussion consternante sur le manque d’intelligence de certains ministres entre le Président et un conseiller. De quoi justifier tous les déchaînements contre ce « viol » inqualifiable de la vie privée (il est vrai que Médiapart avait fait un tri beaucoup plus rigoureux dans l’affaire Bettencourt). Imaginons maintenant que des magistrats mettent en cause Nicolas Sarkozy à partir d’informations contenues dans ces enregistrements. L’accueil sera forcément très différent de ce qu’il aurait été sans les bandes futées auparavant....
Sinon, il est évident que le numérique change beaucoup de choses : les enregistrements sont sous forme informatique, ce qui simplifie considérablement la copie. Il suffit d’avoir accès quelques minutes à l’ordinateur sur lequel ils sont stockés. Et les copies sont elles-mêmes copiables à l’infini et peuvent être envoyées par Internet. Si la feuille d’impôts de Chaban avait été scannée et envoyée à la presse depuis un cybercafé, par exemple, aurait-on retrouvé aussi facilement le coupable ?

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Excellent !!!!!!
Billets trop rares, m'sieur Marion :)

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