10 septembre : les médias peinent à traiter l'appel à "tout bloquer"
Cet été, les appels à se mobiliser ont fait le tour des réseaux sociaux et des médias : le 10 septembre, "blocage général". Mais à l'approche de la date, les rédactions semblent démunies pour qualifier et expliquer un "mouvement" encore insaisissable. Faute de mieux, beaucoup se tournent vers une comparaison familière : les Gilets jaunes.
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De toutes façons aucunes illusions, aujourd’hui comme hier les médias s’apprêtent à enfiler leur tenue de campagne pour dénigrer les mouvements sociaux en général et celui du 10 septembre en particulier.
Le bloc bourgeois auquel ils appartiennen(...)
La force potentielle de ce mouvement c'est :
1. qu'il n'émane pas des syndicats vus par certains comme des repoussoirs,
2. qu'il appelle à ne pas consommer à partir du 10 (sauf produits de premières nécessité), mais pas nécessairement à faire grève (et(...)
Je crois, mais ce n'est que mon opinion, que beaucoup de gens ne sont plus vraiment politisés. Mais ils en ont marre de toutes les conneries qu'ils entendent des politiques et éditorialistes qui veulent leur faire croire qu'ils vivent au dessus de le(...)
Derniers commentaires
Punaise, le « Schéma national des violences urbaines » que vient de sortir le gouvernement juste avant le 10 septembre :
- pas besoin de sommations
- interdiction des journalistes en manifestation
Ça fait un beau combo avec les propos de Retailleau sur les free parties :
« On regroupe nos forces, ensuite on les encercle et après on les tape. Enfin on les tape… façon de dire. On les verbalise. » (à partir de 1’50)
Totale décomplexion.
J'en profite pour partager cette vidéo de Nicolas Framont :
https://www.youtube.com/watch?v=LMVS9MBNbw0
ou l’article sur Frustration Magazine :
https://frustrationmagazine.fr/riches-challenges
"Tout bloquer" mais "Pour quoi faire ?" Rejet du politique , rejet du syndicalisme , rejet des institutions ... rejet de soi même , des autres , de la situation idiote dans laquelle nous sommes , mais tout conserver à la fin ...
"Que faire ?" V. I. Lénine
"de la situation idiote dans laquelle nous sommes , mais tout conserver à la fin"
C'est exactement ça : tout bloquer en disant que tout est de la faute des riches et du "bloc bourgeois", tout en espérant qu'on pourra revenir à la situation d'il y a des décennies où on pouvait consommer et polluer comme des malades en se foutant des conséquences et de l'avenir, tout en refusant de comprendre que c'est justement parce qu'on en a profité pendant des décennies qu'on en est là aujourd'hui.
Comme des gosses trop gâtés qui se roulent par terre et hurlent pour qu'on leur rende leurs jouets et qu'on cède à leurs caprices.
Ça s'appelle du déni de réalité.
De quoi on "en a profité"?
"De quoi on "en a profité"?"
De la société de consommation et du productivisme, des 30 Glorieuses, du saccage de l'environnement, de l'exploitation du Tiers Monde, de ses ressources et de sa main d'œuvre, de la corruption de ses dirigeants et de son asservissement par la dette, etc. etc. etc.
Résultat : effondrement de la biodiversité, dérèglement climatique, du plastique jusqu'au sommet de l'Everest, des métaux lourds plein les océans, des migrants par millions, et j'en passe.
"Bloquons tout" n'est qu'un pâle et peu inspiré remake de l'An 01, mais avec une différence de taille : l'An 01 était sous-titré "on arrête tout et on réfléchit", était la prise de conscience initiale qu'une croissance infinie est impossible et remettait en question l'économie de marché sur un mode festif.
A l'inverse, "Bloquons tout" (tout comme les revendications initiales des Gilets Jaunes) veut que l'orgie continue, quoi qu'il en coûte, et après nous le déluge. Sans hésiter à recourir à la haine et au chaos (je me souviens des scènes de guerre en bas de chez moi en 2019, qui n'avaient rien d'une réflexion festive).
Vous écrivez que c'est le mouvement bloquons tout qui veut que l'orgie continue.
Des données qui vous le font croire?
Pas la peine de chercher bien loin : le rejet de la suppression de 2 jours fériés et du gel des retraites. Seul mot d'ordre intéressant : pas d'achat (mais seulement le 10 septembre, faut pas déconner). Ou encore la date choisie (ni en juillet ni en août, on ne va quand même pas bloquer le pays pendant les congés).
Tout cela me rappelle le contre-G7 de 1999 à Seattle, avec toutes sortes de manifestations et de revendications, la plupart contradictoires, chacun visant la préservation de ses propres avantages.
Et on pourrait aussi parler des symboles, avec le slogan "Peuple debout", belle OPA sur le terme "peuple", dans la lignée du NFP et de son OPA sur le Front populaire, ainsi que du FN qui a accaparé l'image de Jeanne d'Arc.
Certainement, absolument, effectivement, qui peut nier que aimer les jours chômés et vouloir partir à 60 ans en touchant sa retraite due, n'est que la marque qu'on est des sales profiteurs!
Etc.?
Vouloir des soins et si possible qu'on nous évite la mort évitable en nous soignant, c'est d'un égoïsme!
Que son gosse à qui il manque une petite molécule bénéficie d'une aide scolaire est une exigence qui bafoue le reste de la planète!
Toutefois tout porte à croire que la société s'est organisée autour d'une entité supérieure exerçant un pouvoir, à cause de ce que vous dites des avantages des uns et des autres se contrariant.
Il se trouve que nos chers dirigeants, de par ici, de par là-bas, ne s'occupent que des avantages d'un seul groupe social, unilatéralement, et n'ont que mépris pour les masses laborieuses, les palestiniens.
Par exemple ici, en France, depuis des lustres et après que tout a été mis en œuvre pour équilibrer les forces, respecter tous les français (même Chirac savait le faire, sans faire une croix sur ses petits arrangements), que voit-on, qu'on a atteint le top-level et donc on se dit:
Bloquons tout.
Merci d'avoir répondu à mes courtes questions. Je reste perplexe face à l'aveuglement de ceux qui ne voient pas qu'on nous spolie nos droits. J'ai aimé mon travail, mais je n'ai jamais aimé travailler, c'était un gagne-pain. On s'aperçoit assez vite qu'on n'a pas le temps de faire autre chose, surtout pas l'énergie. Mais bêtement on attend la retraite en croyant que tout ce qu'on a différé pourra encore se faire, que nenni.
Et tout ça parce que les boomers nés dans les années 40 et les gens nés dans les années 30, qui ont quand même attendu pas mal et atteint un certain âge avant d'être plus riches que leurs parents (et que leurs enfants), et qui ont eu une réussite méritée, ont eu confiance dans la bonification perpétuelle de la classe politique.
Bien sûr qu'à cette classe politique, qui s'est viandée petit à petit, sans mémoire, pétainiste, molletiste, inconséquente, complètement en décrépitude, on a envie de lui dire:
Bloquons tout.
Tout d'abord, merci de déformer et de caricaturer mes propos. Je vois que, comme beaucoup d'autres dans le débat public, vous avez parfaitement intégré la rhétorique et les techniques des toutologues de CNews et de l'extrême-droite.
Félicitations, vous êtes un bon élève.
D'autre part, la suite de vos arguments étaient parfaitement entendables il y a 50 ans. Mais le monde a changé, et ces arguments sonnent à présent comme les récriminations quasi-pavloviennes d'une population vieillissante, auto-centrée et adepte du "c'était mieux avant".
Pour ma part, j'ai toujours aimé les métiers que j'ai pratiqués, je les ai toujours considérés comme bien plus qu'un gagne-pain (et plus d'une fois les rentrées financières n'étaient pas au rendez-vous). C'est pourquoi, bien qu'ayant largement dépassé l'âge de la retraite, je continue de pratiquer mon activité, parfois même jusqu'à 60h/semaine.
Je ne suis pas en train de vous donner une leçon. Simplement, je suis convaincu du caractère malsain, égoïste et délétère de ce mouvement "bloquons tout".
Je préfèrerais largement un mouvement proactif, proposant des pistes et des solutions imaginatives (comme la gauche savait le faire jadis).
Mais ça n'engage que moi.
Donc ce qui était bon pour « légens » il y a 50 ans (santé, retraite à 60 ans, services publics efficaces, éducation, etc.) serait anachronique maintenant ? Mais au nom de quoi ?
A la bonne heure, je vois que vous aussi vous avez bien intégré la rhétorique de l'extrême-droite : tronquer et caricaturer les propos d'autrui pour leur faire dire autre chose.
Félicitations à vous également : vous êtes un bon élève.
Je n'ai fait que répéter ce que vois avez écrit. Quant au soi-disant manque de propositions de la gauche actuelle, avez-vous jamais lu le programme l'avenir en commun de LFI ? Ça ne manque ni de propositions, ni de chiffrage.
Non, vous ne faites que résumer ce que vous avez cru comprendre à travers le filtre de votre bulle idéologique.
Le retraite à 60 ans ne m'intéresse pas, mais je n'oblige personne à travailler jusqu'à 90 ans. De plus, je suis le premier à souhaiter des services publics, de santé et d'éducation qui fonctionnent.
Mais je parle d'autre chose : ce que j'ai entendu de la part des premiers Gilets Jaunes sur les ronds-points à côté de chez moi (surtout des retraités) ou de ceux qui bloquaient les automobilistes qui n'arboraient pas un gilet jaune sur leur tableau de bord, puis de ceux qui cassaient tout dans le centre ville (dont certains votaient RN), puis très vite dans les media et les réseaux sociaux, c'était (pour résumer) : "il y a 40 ans, on partait en vacances à la mer, on allait au restaurant et au spectacle ; aujourd'hui on est à découvert le 15 du mois".
En gros : c'était mieux avant, et on exige que ça redevienne comme avant.
Comme si tout était comme il y a 50 ans, que la Terre ne comptait que 3 milliards d'individus, que la température moyenne n'avait augmenté que de 0,01°C, que les déchets et les micro-plastiques n'avaient pas envahi chaque recoin, que la 6ème extinction de masse n'avait pas commencé, que les océans étaient toujours au même niveau, tout comme les calottes glaciaires, etc. etc. etc.
Les Gilets Jaunes m'ont toujours paru comme des sales gosses pourris gâtés qui trépignent parce qu'on leur a confisqué leurs jouets.
Et ce mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre me fait penser à ce gamin dans "Astérix en Hispanie" qui retient sa respiration jusqu'à ce qu'on fasse ses 4 volontés.
Une chose est sûre, c'est que tous ces mouvements ne font qu'entériner la vision (et le désir) d'une société productiviste et consumériste jusqu'à la nausée.
Quand je veux savoir ce que voulait les gilets jaunes, je tape dans un moteur de recherche « revendications gilets jaunes » et je tombe sur ça : https://www.ric-france.fr/mouvement-gilets-jaunes/revendications-du-mouvement-des-gilets-jaunes
Bizarrement, je ne trouve rien en rapport avec une quelconque envie de surconsommer…
Vous devriez demander aussi à ChatGPT. :-P
Avez-vous passé une seule nuit sur un Rond-Point pendant les mois qu'a duré le mouvement GJ ? On en doute fort : il n'y avait jamais été question de revendications portant sur le retour à une chimérique sur-consommation.
Bayrou, sors de ce corps
Ce serait bien de ne pas consommer de medias détenus par des milliardaires le 10 septembre, afin de ne pas leur donner d'audience, et donc de pouvoir (ni les autres jours, d'ailleurs...)
Je lirai l'article plus tard mais ce matin j'ai entendu l'interview de Sophie Binet sur France Inter-médiaire du gouvernement
et donc je voulais vous en faire part
Juste avant une autre interview qui m'a laissé étonné, celui de la sélectionneuse du XV de France Gaëlle Mignot..... et de la ministre des sports .....sur France Inter-médiaire du gouvernement
Du coup je me suis demandé si désormais l'antenne ne devrait pas installer ses journalistes dans les ministères ayant trait à leur spécialité
Bayrou propose de supprimer 2 jours fériés et de les transformer en jours travaillés gratuitement , c'est le retour de la corvée .
La réponse serait de faire du 10 septembre un "jour férié" ? (cf le slogan dans le corps du texte de l'article)
C'est-à-dire de poser un jour de congé ce jour-là ?
Pour ne pas perdre 2 jours fériés, il faudrait perdre un jour de congé ?
On comprend le désarroi des professionnels de l'information face à cet objet non identifié .
Début du règne de Mr Macron,PM Edouard Philippe,Les gilets jaunes ,fin de règne,PM François Bayrou,la messe est dite.
En lien avec cet article, même si certains le trouveront ténu sinon sans relation avec l'article, le peu de relai dans la presse mainstream de la nouvelle capitulation de l'UE face à Trump. A ma connaissance, seul Mediapart en fait mention : https://www.mediapart.fr/journal/international/210825/accord-commercial-avec-les-etats-unis-la-reddition-europeenne-se-confirme
Je crois, mais ce n'est que mon opinion, que beaucoup de gens ne sont plus vraiment politisés. Mais ils en ont marre de toutes les conneries qu'ils entendent des politiques et éditorialistes qui veulent leur faire croire qu'ils vivent au dessus de leur moyens sans jamais remettre en cause le braquage et la spoliation organisée des richesses du pays, toujours au profit des mêmes. 211 milliards ! Et c'est à nous de faire des efforts ? Il n'y a qu'à voir la polémique marronnier qui monte sur l'allocation de rentrée et les écrans plats/ consoles de jeux vidéo, quand les 3/4 du gouvernement sont millionnaires, que les personnes placés par le gouvernement sont mise en examen pour corruption et/ou détournement de fonds publics. Sans parler du non respect des résultats des élections. Et les poules de Braun-Pivet, on en parle ? L'idée géniale de Bayrou de mettre des glaçons devant le ventilateur ?
Le résultat des élections ? OSEF
La vérité des faits ? OSEF
La probité et l'honnêteté ? OSEF
La Justice sociale et fiscale? OSEF
L'écologie ? OSEF
Le service public ? OSEF
Au bout d'un moment, faut pas s'étonner que les gens en ai marre et pètent les plombs !
Ce n'est visiblement (ouf) pas l'angle de l'article de Ouest France mentionné dans l'article, mais le Canard Réfractaire explique la manière dont un journaliste du Télégramme a mal-traité l'information d'un rassemblement Indignons-nous en Bretagne : https://www.youtube.com/watch?v=T2WIHZECQnk
Bah, s’ils ne savent pas encore quoi dire sur le comment, y z’ont qu’à enquêter un peu sur le pourquoi…
De toutes façons aucunes illusions, aujourd’hui comme hier les médias s’apprêtent à enfiler leur tenue de campagne pour dénigrer les mouvements sociaux en général et celui du 10 septembre en particulier.
Le bloc bourgeois auquel ils appartiennent mènera une lutte féroce contre toutes remises en cause de l’ordre établi. Synonyme du maintien de leurs privilèges.
Pour rappel :
mouvement " apolitique " c'est comme "ni de droite, ni de gauche "
Deux jours travaillés non payés, un discret parfum de servage.
Il me semble que Pascal Prout a laissé entendre qu'il s'agissait d'un moment gazeux..
La force potentielle de ce mouvement c'est :
1. qu'il n'émane pas des syndicats vus par certains comme des repoussoirs,
2. qu'il appelle à ne pas consommer à partir du 10 (sauf produits de premières nécessité), mais pas nécessairement à faire grève (et donc perdre de l'argent),
3. qu'il n'appelle pas explicitement à manifester (pour éviter de s'en prendre plein la tronche comme les gilets jaunes.)
Et c'est tout ça qui le rend difficile à décrire et à anticiper. Après il y aura peut-être des appels à la grève générale et à manifester qui viendront de greffer, mais à la base c'est assez novateur comme mouvement.
Les médias n'ont pas envie de rater le coche, mais ils n'ont pas envie de monter dedans, ni même de risquer aider à s'embarquer.
Ils sentent bien qu'il y a "un truc", "un truc" dont ils n'ont pas envie mais qui ne doit pas leur échapper.
Alors on joue avec ce qu'ils savent faire : le vocabulaire.
En attendant mieux, "flou" et "nébuleux", c'est assez dévalorisant mais pas trop.