Pour la retraite à 70 ans, les députés travaillent de nuit
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Pour la retraite à 70 ans, les députés travaillent de nuit

(et le week-end)



Que paraisse le papelard ministre Xavier Bertrand

, et immédiatement ça sent le ballon d'essai, le "je teste l'opinion mine de rien", la manoeuvre chafouine. Ca sent la réunion brain storming des ministres chouchous, la fière consigne "n'hésitez pas à aller dans les medias". Au détour d'un amendement à la loi de financement de la sécurité sociale, l'Assemblée a donc voté dans la nuit de vendredi à samedi, pendant le week-end de la Toussaint, la possibilité (pour les volontaires) de continuer à travailler, jusqu'à 65 ans pour les pilotes de ligne, et jusqu'à 70 ans pour d'autres catégories sociales. Le sarkozysme, régime qui parle vrai, qui dit ce qu'il fait, et fait ce qu'il dit, rentabilise ainsi le travail de nuit (et de week-end) des députés. Parfait.

Dès lundi matin, voici donc Bertrand chez Aphatie, sur RTL, sa lance à dénégations dans une main, et son pistolet à bon sens dans l'autre. "Bien entendu l'âge légal de la retraite reste à 60 ans" répète-t-il à Aphatie, ajoutant immédiatement: "au nom de quoi voulez-vous obliger des gens à partir en retraite avant 70 ans, s'ils veulent continuer à travailler ?" Aphatie objecte que la mesure risquera de constituer un frein supplémentaire à l'entrée des jeunes dans la vie active. Mais Bertrand a la parade. Qu'on se le dise, le "senior" est ir-rem-pla-çable. "Allons Monsieur Aphatie, vous-même, pourriez-vous être remplacé par quelqu'un de 18 ans ?" Imparable. Bien joué. Bravo l'artiste.

Au cours de cette nuit productive, les députés ne se sont pas contentés de voter cet amendement. Ils en ont aussi refusé d'autres. Vous vous souvenez, des sorties sarkozyennes sur les parachutes dorés ? Eh bien la taxation des stock options, des parachutes dorés et des actions gratuites, aurait permis de mettre trois milliards d'euros par an au pot de la sécurité sociale. Or, ces dispositions ont été partiellement rejetées. Je vous le signale, parce que je l'ai appris moi-même au détour d'une dépêche de l'agence Reuters. Les journaux du matin, déjà tout occupés à rôder leurs journaux d'après-demain matin sur la-victoire-historique-d'Obama, n'en ont rien dit.

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