Il n'est question que de cela aux radios du matin, en cette aube du Grand Jour : les fournisseurs d'accès à l'Internet paieront pour perfuser la télévision publique, exsangue de recettes publicitaires. Les choses, parait-il, sont fixées : Copé proposera une taxe de 0,5%. Et Sarkozy, en Son Elysée, tranchera souverainement pour 0,8 à 0,9%. La Tribune le sait, La Tribune le dit, et tout le monde le répète. Tel état l'état des lieux que découvrent les matinautes. Il est vrai que l'on est encore à sept heures de la décision finale. Le plan a donc le temps de connaitre une demi-douzaine de moutures dans la journée.

Nul doute que les fournisseurs répercuteront la taxe sur leur abonné. C'est donc l'internaute, ce pirate pédophile, qui ose de surcroît venir parfois s'informer sur les terribles sites d'information sensationnalistes, qui paiera pour la magnifique télévision publique de l'avenir de Carolis-Courbet-Duhamel, et pour ne pas trop faire souffrir l'impertinente télévision privée de Bouygues-Ferrari-Paolini.

Une fois de plus, il n'y a qu'un trouble-fête : l'Europe. Et plus particulièrement la commissaire aux médias Viviane Reding, qui vient de faire savoir qu'elle n'était pas enthousiaste, à l'idée de ce nouvel impôt. Mais d'où sort donc cette gâcheuse ? L'Europe interdit d'exterminer les thons rouges. L'Europe interdit de pressurer les internautes. C'en est trop. Qu'attend-on ? Dissolvons l'Europe ! J'espère que Copé y a pensé.